20/01/2016
16:05:09
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Le paradis des armuriers (Velsna-Rasken)

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Le paradis des armuriers




On connaît souvent Velsna comme destination touristique, ou bien comme une économie de services et un refuge pour capitaux qui seraient fortement taxés ailleurs. Mais ce jour, les représentants du gouvernement raskenois sont sur le point de découvrir une facette tout à fait différente de l'économie velsnienne. Au delà des bâtiments historiques de la vieille ville, située sur la lagune de la baie de Velsna, l'agglomération s'étend sur superficie beaucoup plus grande sur la terre ferme. Velsna est une ville de 3 millions d'âmes, et pourtant, on estime que la vieille lagune n'abrite que 200 000 habitants. Au delà, il y avait cette ville neuve dans laquelle les diplomates étrangers avaient tendance à passer un temps moindre. Pour cause, aucune institution politique majeure ne s'y trouve, et aucune ambassade étrangère non plus. On y voit une alternance de quartiers plus ou moins populaires, d'époques différentes, la terre ferme ayant commencé à âtre urbanisée dés le XIXème siècle. Nous sommes véritablement dans le ventre de la ville, de là où elle tire les forces qui permettent d'alimenter cette machine qu'est la cité velsnienne. Sur la côte, différentes industries se côtoient, et des cheminées dépassent parfois les immeubles aux alentours, crachant des fumées blanches assez peu denses pour qu'elles se dissipent rapidement.

L'air commence à devenir frais en cette fin de septembre, mais notre scène se déroule dans un endroit à l'abri de la chaleur, le cœur bouillant de ce qui fait l'importance de la cité. Bien plus que le Sénat, bien plus que n'importe quelle institution, Velsna est avant tout dépendante de sa flotte. On dit que l'âme de la cité est bien davantage sur une frégate que dans les plus luxueux palazzos de la capitale. Velsna, c'est la Marineria, et la Marineria, c'est Velsna. Cette visite était l'occasion pour le Maître de l'Arsenal Di Grassi, de montrer autre chose que la dorure des couloirs du Sénat. L'endroit dans lequel se tiendrait ce dialogue qui se voulait un approfondissement des relations raskeno-velsniennes devait refléter les propositions qui seraient en jeu. Aussi, quoi de mieux que de faire découvrir à la délégation raskenoise l'endroit où étaient conçus ces navires: les grands arsenaux de Velsna. Un site s'étendant sur le rivage à des hectares à la ronde. C'est dans cette odeur métallique, parmi les ouvriers tenus au secret de fabrication que se promenaient donc le sénateur Di Grassi et la délégation raskenoise, guidés par le "Maître armateur" des lieux: Vincenzo Tolomei.

C'était la première fois que l'on accueillait des étrangers entre les quatre murs de ces ateliers, strictement interdits d'accès à qui que ce soit hormis le personnel. Certains sénateurs velsniens, pas même eux, ont le droit de pénétrer dans les lieux sans un accord écrit du doyen du Sénat et de la S.A.V, la société des Arsenauli de Velsna, une association de tous les armateurs privés reconnus par la Grande République comme des fournisseurs de la Marineria. Obtenir une telle distinction était un titre de prestige que Tolomei n'hésitait pas à exhiber fièrement à qui de droit. C'était un homme gras, dont le poids était semble t-il proportionnel au capital qu'il détenait. Une bague à chaque doigt ou presque, qui se laissaient deviner avec peine tant ceux-ci étaient gonflés, il présentait fièrement le dernier sous-marin en cours d'assemblage dans cette cale sèche débordant d'activité. Les ouvriers étaient telles fourmis autour d'une source de nourriture.

" Mes excellences de Rasken: laissez moi vous présenter la Santa Michela. Nous pensons que ce sous-marin d'attaque de 8ème génération sera prêt à prendre la mer d'ici cinq mois, tout au plus. Et peut-être même sous des couleurs raskenoises, le fameux drapeau noir-blanc-rouge de nos amis margoulins ! Si cette entrevue porte ses fruits...bien entendu."

A ses côtés, le Maître de l'Arsenal Di Grassi se feignit d'un commentaire qui laissait présager de la suite de la discussion:
- Conformément à notre échange épistolaire, c'est bien sûr ces sous-marins dont il sera question. Vous pourriez développer la technologie appropriée pour les développer, mais cela prendrait beaucoup de temps et d'efforts. Avec le marché que je compte vous proposer, je gase que vous disposerez d'une flottille bien assez tôt. Bien entendu, il y aura un échange à faire, pas en argent évidemment. Mais tout comme Rasken a des lacunes dans la marine, Velsna a des lacunes dans certaines technologies qui font la réputation de votre armée. C'est pourquoi je pense que nous pourrions partir sur un échange de matériel, avec un léger avantage pour vous en temps de production, rien que pour vous montrer notre bonne volonté. Que dites vous de ce principe ? Sous-marins et navires contre canons et autres chars, avec un léger bonus pour vous.

Di Grassi marqua une brève pause, avant de rediriger a négociation sur un autre sujet.

En dehors de cette histoire d'obus et de missiles, voyez vous, je vous ai certes fait venir pour discuter d'armement, mais je voudrais également que cette rencontre soit le début d'un nouveau pas dans les relations entre nos deux pays. Nous nous sommes à mon goût éternisés dans une optique de simple partenariat. Or, ces excellences du Sénat pensent, suite à cette affaire mahrénienne, que Velsna et Rasken doivent prendre une initiative symbolique, car il apparait de plus en plus évident que notre relation particulière a dépassé ce cadre.

Rasken a échappé au pire avec la Mahrénie, elle a repoussé le danger de la Rache, et elle est en voie de régler ce problème gradenbourgeois, pour lequel nous vous faisons confiance malgré l’échec malheureux de cette médiation. Vous reste donc Fortuna à tranquilliser. Et si je vous disais que Velsna, de par sa relation particulière avec Fortuna, pourrait également vous aider en ce sens ? Une alliance militaire défensive bilatérale, et une solution diplomatique avec Fortuna: voilà ce que je vous propose en plus de l'accord au sujet du matériel. J'estime que nous sommes des partenaires fiables, et que nous avons tout à gagner en nous alliant de manière officielle. Il y a encore un an, on aurait pu penser que la flotte velsnienne trop menue pour vous proposer cet accord, mais les choses ont changées, et dans le bon sens à notre goût. Notre flotte est désormais la plus solide force de la Manche blanche, et si nous ne sommes pas encore au niveau des fortunéens, nous nous en rapprochons assez pour vous poser cette question sérieusement. N'hésitez pas à nous faire part de vos pensées, nous sommes entre amis ici...
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La marine Raskenoise était poussiéreuse… enfin non, elle l’était, mais cela, c’était avant la mise au rebus de la majorité de la flotte entre 2004 et 2005. Car à cette période, la majorité des navires de la flotte avaient plus de 60 ans, il restait même quelques navires de la guerre contre Caratrad, dont notamment trois cuirassés qui, même s’ils avaient été modernisés en 1970 puis plus tard en 1990, avaient tout de même quasiment 80 ans au compteur. Cette ancienneté pesait lourdement sur le coût d’entretien des navires. À cette époque, le gouvernement n’avait ni les moyens ni les technologies nécessaires pour remplacer la flotte, ainsi il dut faire un choix : soit conserver les navires pour garder un semblant de flotte, soit les mettre au rebus afin de faire des économies. Ce fut finalement ce dernier choix qui fut retenu : la majorité des navires furent envoyés au démantèlement, mais certains furent conservés et envoyés à des musées ou des associations.

Ainsi, après 2005, la flotte Raskenoise n’existait quasiment plus, à peine quelques navires des gardes-côtes, mais rien qui ne pouvait s’apparenter à une véritable flotte. Il fallut attendre 2011 pour que la marine Raskenoise refasse son apparition avec la mise à l’eau de l’IRS Wolf, une corvette de quatrième génération, puis trois années de plus pour que l’IRS Blitzschlag, une frégate de cinquième génération, soit également mise à l’eau. Mais en dehors de cela, rien : pas d’autres navires et encore moins de sous-marins, un secteur largement délaissé. Ainsi, la proposition faite par la grande république de Velsna était intéressante : rattraper le retard en matière de technologies sous-marines serait extrêmement long, donc pouvoir acquérir un ou plusieurs sous-marins en échange de matériel que Rasken perfectionnait depuis longtemps était une aubaine.


Henry Moser (ministre des Armées) – C’est très impressionnant, excellence Tolomei, on voit tout de suite que votre nation est à la pointe dans le domaine maritime, le Santa Michela est magnifique.

Concernant votre proposition, sénateur DiGrassi, elle est très intéressante. Comme vous l’avez dit, développer les technologies nécessaires prendrait un temps extrêmement long. Alors, pouvoir acquérir un sous-marin comme celui-là en échange de matériel que notre secteur militaire maîtrise est une chance. Qu’avez-vous en tête exactement ? VCI ? Chars légers ? Ou autre chose ?

Axel Orndorff (ministre des Affaires étrangères) – Concernant votre proposition d’alliance militaire défensive bilatérale, il faudra que j’en fasse un rapport et que le gouvernement débatte dessus, mais en l’état, je n’y vois pas d’objection. Étant donné qu’il s’agit quasiment d’une extension du précédent traité que nous avions signé il y a quelques années, je ne pense pas que le gouvernement refusera. Pour Fortuna, cela ne devrait pas poser de problème également, mais puis-je vous demander comment vous comptez régler le problème ?
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Les délégués raskenois et velsniens circulaient au plus près de l'activité, suspendus à des passerelles au dessous desquelles les ouvriers de l'Arsenal n’arrêtaient jamais le travail. Il y avait bien parfois l'un d'entre eux pour relever la tête et regarder les diplomates, un regard parfois dédaigneux ou hostile, mais la vue de l'imposant maître armateur, surveillant les cadences, faisait baisser la plupart des regards, et ces derniers se consacraient de nouveau à leurs tâches. Pendant que Vicenzo Tolomei surveillait ses "enfants", de son point de vue paternaliste, le Maître de l'Arsenal Di Grassi n'attendit guère pour évacuer le plus rapidement possible le sujet de la renégociation du traité. On estimait que les tractations pour le sous-marin allaient prendre un temps important, et on entendait basculer rapidement sur ce sujet, sans pour autant bâcler la question fortunéenne:
- Mes chères excellences. Fortuna et Velsna n'ont jamais connu le moindre conflit pour une raison simple: il y a des liens indéfectibles que nous ne pouvons défaire. Cette malheureuse affaire qui grippe les relations entre Rasken et les fortunéens n'a à mon sens pas lieu d'être, ne serait-ce que par votre fiabilité en tant que partenaire commercial. Aussi, j'ai bien l'intention d'agir et défendre votre cause: les activités d'Apex sont précieuses, et pas que pour vous. J'entends toucher la corde sensible de nos frères fortunéens, et en me rapprochant de ces derniers, provoquer la sympathie à votre égard. La politique fortunéenne ne fonctionne pas bien différemment de celle en cours à Velsna, à base de clientèle et de relations bien placées, et comme vous le savez, Scaela et quelques uns de ses partisans y ont trouvé refuge. L'important est donc de court-circuiter les relations qu'il entretient toujours là bas et qui influencent la politique fortunéenne. Ce n'est pas "Fortuna" qui est en guerre avec Apex, c'est avant tout le clan de Scaela.

C'est pour cela que Rasken aura tout à gagner si nous réussissons à rentrer dans les bonnes grâces de notre très chère Doge, et si nous réussissons à en exclure les partisans de Scaela. Je compte en premier lieu faire jouer les relations que j'ai acquise là bas pendant le conflit, auprès de certains de ses États vassaux, comme l'impératrice de Lykaron par exemple. J'entends depuis un certain temps des rumeurs des ambitions de cette "impératrice" au sujet de ses revendications qu'elle entend faire valoir en rapport à Théodosine. Quelque chose de gros se prépare, j'en suis persuadé, et je pense que nous pouvons y gagner grandement à y participer prochainement. J'ai également envoyé un courrier à la Torre Bianca en demandant l'initiative d'un nouveau rapprochement, et d'exercices navals communs avec les fortunéens. Nous pourrions également payer une partie des éventuels dédommagements financiers qu'ont pu vous demander les autorités fortunéennes. Et si vraiment toutes ces solutions ne fonctionnent pas, nous pourrions alors toujours nous débarrasser de nos alliés miridiens et leur faire porter toute la faute de cet incident malheureux. Cela nous ferait un concurrent de moins sur le marché de l'armement, si les convois de ces derniers étaient visés par les fortunéens après tout... Bref, je suis en ce moment en train de mettre toutes mes cartes afin de vous sortir de cette situation et je ne suis pas avare de pistes. Je ne vous demande pas de sauter dans le vide mes excellences, si c'est ce que vous pensez.

Voilà donc le fond de ma pensée sur le problème fortunéen, que nous pourrions tout à fait changer en opportunité si nous, raskenois et velsniens, nous nous débrouillons bien. Reste qu'une alliance défensive formelle et déclarée publiquement avec la nation qui compte en Manche Blanche la flotte la plus importante aurait pour effet de mettre l'ensemble de vos convois à l'abri dans la région. Avec le traité actuel, cette protection ne s'applique qu'aux navires d'Apex, mais je compte bien vous proposer d'étendre cette dernière à tous les navires battant pavillon raskenois, en échange du simple fait que cette protection soit mutuelle une fois que la flotte raskenoise sera pleinement développée, évidemment. Nous devons créer un dispositif de sécurité en collaboration avec d'autres pays amis comme le Drovolski, et se mettre d'autres dans la poche, comme la Rimaurie, afin de faire valoir la Manche Blanche comme un carrefour maritime sûr et sécurisé.

En dehors de Velsna, j'aimerais également vous faire part d'un projet qui me trotte depuis que j'ai posé le pied à Rasken il y a un an de cela. Les actifs d'Apex sécurisé, j'envisage également de vous faire une proposition qui là encore, devrait graver dans le marbre notre collaboration commerciale. Avec votre accord, j'aimerais préparer un projet de loi devant le Sénat velsnien qui assurerait à Apex le statut d'unique fournisseur exclusif de pétrole en Grande République, en dehors de nos entreprises nationales évidemment. Cela aurait pour effet d'écarter définitivement les mesnaces pesant sur les actifs raskenois sur ce marché. En échange, bien entendu, certaines entreprises velsniennes m'ont fait part de leur ambition de se créer, elles aussi un nouveau marché. Le secteur de l'automobile en particulier. Ainsi, si nous consentons à laisser à Apex les coudées franches à Velsna, nous voudrions garantir auprès du Groupe automobile Strama que vous baisserez les frais de douane et d'importation de Velsna vers Rasken dans le secteur automobile. Là encore, j'attends l'avis de votre gouvernement, et de vos partenaires privés.


L'armateur attendit que DiGrassi ait fini son développement pour prendre la parole. Conscient de l'importance du marché qui allait peut-être se conclure, il transpirait à grosses gouttes et s'essuyait à répétition le front avec un mouchoir de soie. Bien qu'il ne courait pas, cela ne l'empêchait pas d'être essoufflé, mais c'était peut-être davantage en lien à sa condition physique:
- Comme vous le savez mes excellences. A l'instar de Rasken, nos industries de l'armement se sont lancées dans une course au prix bas depuis deux ans. Aussi, vous devez savoir que le prix de base de ce sous-marin, pas encore mis à disposition d'une autre marine que la nôtre et pas encore présent dans nos catalogues, est en théorie de 32 000 unités internationales standard. Un prix qui se situe largement dans la moyenne de ce que vous trouverez sur le marché. MAIS...si nous vous avons invité ici, vous imaginez bien que ce n'est pas pour un banal échange au prix du marché. Non, nos arsenaux ont des besoins plus pointus qu'une vulgaire somme d'argent. Vous avez besoin de navires et de sous-marins, et nous avons besoin d'armes. Nous sommes donc prêts à vous céder cet appareil contre l'équivalent comptable exact de ce qui se situe actuellement dans votre catalogue. Nous mettons à votre disposition une ligne de production déjà entamée de 32 000 unités, qui en vaut en réalité bien plus en termes de temps de production. En rapport à ce que nous vous demandons, nous estimons que vous êtes gagnants sur toute la ligne sur ce point. En échange, nous aurions les besoins suivants.

L'armateur obèse sort une petite feuille de papier gribouillée de notes, dont il énumère chaque ligne.

- 10 véhicules de déminage 5ème génération.
- 10 chars de dépannage 4ème génération.
- 10 bulldozers 6ème génération
- 75 chars légers de la dernière génération que vous possédez (hrp: je ne sais pas si le catalogue est à jour)
Comme vous pourrez le constater, ce que nous vous demandons je pense, est largement en deçà des moyens que nous engageons pour faire ce sous-marin. Considérez donc ce que vous y gagnez comme un cadeau de notre part, une démonstration de notre bonne volonté. Qu'en pensez vous, mes excellences ?
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Axel Orndorff (ministre des Affaires étrangères) – Nous avions bien compris qu’au-delà de Fortuna, c’était avant tout le clan ou les proches de Scaela qui avaient une dent contre nous, à tort de mon point de vue, étant donné que Rasken n’a pas été impliqué dans la guerre civile. Cependant, je comprends pourquoi cela nous est tombé dessus. Il y avait des Raskenois, des Miridians et bien d’autres, et parmi toutes ces nationalités, Rasken était le pays qui entretenait le moins de relations avec Fortuna et était, par ailleurs, le plus faible, même si cela a changé depuis cette époque.

Je comprends donc votre raisonnement de vouloir court-circuiter les relations entre Scaela et ses sympathisants au sein de Fortuna. Cependant, les personnes qui nous ont pris en grippe ne sont pas n’importe qui, Patrizzio Derrizio et Dom Sergio Scaela étant très influents, si je ne m’abuse. Sur le papier, ce que vous proposez est une bonne idée, maintenant à voir si la réalité pourra copier la théorie, et j’espère sincèrement que ce sera le cas et surtout que nous n’aurons pas à aller jusqu’à engendrer un conflit entre Fortuna et les Miridians. Je pense que Monsieur Moser sera du même avis que moi : si nous devons gagner contre Miridians dans cette "guerre" du marché de l’armement, ce sera parce que nous proposerons du meilleur matériel, pas parce qu’un conflit les aura disqualifiés. Concernant la situation à Théodosine que vous avez mentionnée, il faudra que je me renseigne plus précisément dessus, je ne suis pas très au fait de ce qu’il s’y passe.

Henry Moser (ministre des Armées) – Je vous remercie pour votre proposition d’étendre la protection à l’ensemble des navires Raskenois. Même si cela me déplaît fortement, je ne peux que me rendre à l’évidence : la marine Raskenoise a des capacités extrêmement réduites. Avec seulement deux navires, nos possibilités sont extrêmement limitées. Pour votre demande, ne vous inquiétez pas, Rasken paie toujours ses dettes, quelle que soit la situation, c’est une question de principe pour nous. Que nous ayons 2 ou 80 navires ne change en rien le fait que si un allié a besoin de notre aide, nous serons là. Cependant, je tiens à vous rassurer, la flotte Raskenoise ne restera pas indéfiniment à ce niveau. Cela fait un certain temps que nous priorisons notre armée de terre, mais ce temps touche bientôt à sa fin. Quand nos objectifs terrestres auront été remplis (d’ici 2 à 3 ans), la marine se verra attribuer une attention particulière.



La discussion continuait tranquillement, mais arrivé à un moment, les deux Raskenois buguèrent. Faire de Rasken le seul fournisseur de la grande république ? Est-ce qu’ils connaissent le principe de sécurité d’approvisionnement ? À Rasken, il serait tout bonnement inenvisageable de se reposer sur un seul fournisseur, quel que soit le produit, car cela est synonyme de danger.


Axel Orndorff (ministre des Affaires étrangères) – Vous voulez faire de Rasken le seul fournisseur de pétrole de la grande république ? Non pas que je sois contre, mais c’est un geste très fort. Enfin, je pense que vous le savez déjà, si vous nous proposez cela, c’est que vous y avez réfléchi longuement. Concernant la contrepartie que vous mentionnez, je ne pense pas qu’il y aura d’objection, la concurrence est saine quand elle n’est pas déloyale. Je ne peux pas vous dire à l’avance de combien les droits de douane baisseront, mais ils baisseront, c’est certain.


Après cela, vient le moment du contrat militaire. Tolomei, alias "Bouboule", sortit ses notes et commença à énumérer les demandes de la grande république en échange de ce sous-marin qui était en train d’être construit en contrebas.


Henry Moser (ministre des Armées) – Votre proposition est très intéressante, un tel cadeau ne se présente pas souvent. Vos demandes sont tout à fait dans nos cordes. Pour les chars légers, nous sommes actuellement en capacité de produire des modèles de septième génération. Concernant les différents véhicules du génie, si je vous disais que dans moins de 10 jours, les derniers tests seront terminés, seriez-vous intéressés par la toute dernière génération de véhicules du génie que nos industriels sont en capacité de produire ? C’est-à-dire des bulldozers de septième génération, des véhicules de déminage de sixième génération et des chars de dépannage de cinquième génération. Si tel est le cas, nous serions en capacité de vous livrer la totalité de ce que vous demandez dans un peu moins de 100 jours, avec les 30 véhicules du génie livrés dans les deux semaines suivant la signature de l’accord. Malheureusement, nous ne pourrons pas aller plus vite. Pour tout vous dire, nous ne devrions même pas accepter votre proposition à cause de la loi sur les exportations d’armement limitant nos capacités d’exportation. Avec la commande de Valinor, nous étions déjà au maximum de ce que nous pouvions allouer à l’exportation, mais pour nos alliés Velsniens, je pense qu’il n’y aura pas de problème.
Di Grassi esquissa l'un de ses rares sourires devant la bonne réaction apparente des raskenois:
- Que l'on se comprenne, mes excellences. Nous aurions refusé n'importe quelle autre offre de quasi monopole dans le secteur pétrolier si elle s'était présentée à nous venant de quelque qu'un d'autre. Mais j'ai le désir de vous prouver à quel point nous estimons que vous êtes des partenaires de confiance. Et puis, si les choses se passent mal ou si Apex n'est pas en mesure d'assurer l'augmentation de l’approvisionnement, nous pourrons toujours avoir recours à d'autres acteurs. Simplement, ceux-ci passeront toujours derrière vous en ce qui concerne les offres.

Le délais que vous m'évoquez me semble tout à fait acceptable. En ce qui concerne votre futur appareil, il sera probablement terminé dans des temps légèrement supérieurs. En ce qui concerne les véhicules de génie, nous prendrons ce que Rasken peut produire de mieux.


Peu de temps après, au terme de la visite, on tendit des documents aux raskenois: pour Di Grassi, cela procurait un sentiment de déjà vu. Il y a trois ans, Rasken et Velsna avait déjà concut d'un marché fructueux. Il était temps d'en réaliser le prolongement...

Traité a écrit :
Pacte de la Manche Blanche



Préambule :
Par ce présent traité, les représentants de la Grande République de Velsna et de l'Empire raskenois s'engagent à un respect des accords suivants. Les termes de ce traité entreront à vigueur à compté de leur signature :

Article 1 :
La Grande République de Velsna et l'Empire raskenois s'engagent à une déclaration publique d'amitié, augurant une coopération commerciale, militaire et politique, dans le prolongement du traité de 2012 entre ces deux mêmes parties.

Article 2 :
Les deux parties s'engagent dans la signature d'une alliance militaire défensive publique. En cas d'agression caractérisée d'une partie tierce, qu'importe le contexte de cette dernière, la Grande République et l'Empire auront obligation d'assistance mutuelle.

Article 3 :
Les deux parties s'engagent dans la protection de tout cargo militaire ou civil des deux nationalités dans la Manche Blanche, et dans le mesure de leurs moyens, faisant ainsi la promotion d'une sécurité accrue en Manche Blanche.

Article 4 :
La Grande République de Velsna s'engage à la cession d'un sous marin d'attaque de huitième génération au gouvernement raskenois. En échange de quoi, le complexe militaro industriel raskenois s'engage à la livraison du materiel suivant:
- 10 véhicules de déminage dernière génération.
- 10 chars de dépannage dernière génération.
- 10 bulldozers dernière génération
- 75 chars légers dernière génération.

Article 5 :
Dans le cadre de l'article 4 du présent traité, chaque partie est soumis à des délais de livraison devant être jugés acceptable par l'autre partie. Le délais de livraison ne peut ainsi excéder 250 jours. En cas de dépassement du délais, le partie lésé peut être libre de demander une compensation, se traduisant en matériel militaire supplémentaire, et proportionnel au retard de la première livraison.

Article 6 :
La Grande République de Velsna s'engage à favoriser les offres d'importation de pétrole de la part d'Apex au détriment de l'offre de toute partie tierce, et soutenir ses activités. En contrepartie, l'Empire raskenois s'engage à la suppression des droits de douane et autres frais d'importation dans le secteur automobile en provenance de Velsna.


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Axel Orndorff (ministre des Affaires étrangères) – Ce traité nous convient. Il faudra encore que je le présente au gouvernement et que nous discutions des détails, mais en l’état, je ne vois pas comment il pourrait être refusé.

Henry Moser (ministre des Armées) – Dès que nous serons rentrés, je ferai part de votre commande aux industriels concernés.


Après cela, la délégation raskenoise fut raccompagnée par ses homologues velsniens jusqu’à l’aéroport, d’où elle repartit pour Rasken. Une fois arrivée, une réunion du gouvernement se tint afin de faire un rapport sur la situation. La discussion ne porta pas réellement sur l’acceptation ou non du traité, mais plutôt sur les contreparties demandées par les Velsniens. Après quelques jours, un document fut envoyé à la Grande République avec les détails sur les contreparties acceptées par le gouvernement raskenois, telles que la baisse des droits de douane et d'autres mesures.
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