18/08/2016
05:38:42
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Union du Transveld | Lore

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"Les chaînes de l'oppression enchaînent aussi ceux qui les forgent"


Aimé Césaire (1913-2008)

"Chère soeur,

flashback
l'union est en danger de mort

Dieu merci, je suis encore debout pour t'écrire ces mots. Hier, notre convoi a été attaqué lorsque nous étions en route pour Mapenda.

Peu ont survécu à l'attaque.
war is hell

Les rebelles ont lancé une vaste contre-offensive sur toutes nos positions, il paraît qu'ils ont le soutien de groupes paramilitaires étrangers. Je ne veux pas te mentir, sœurette, ne croit pas la télévision, nous sommes en très mauvaise posture et, mes camarades et moi, vivons chaque jour comme si c'était le dernier.

Le gouvernement ment.
La colère des ancêtres s'abat sur les colons.

J'ai vu des choses horribles, je pense que je ne m'y remettrais jamais. Certains supérieurs nous ordonne de brûler des villages entiers, car soupçonné de collaborer avec les rebelles. J'ai vu... j'ai vu des femmes, des enfants, des vieillards... Je n'avais jamais vu de cadavres auparavant.

C'est atroce, un cadavre.
Les colons n'abandonneront jamais cette terre, les indigènes non plus.

Les indigènes... Ils nous haïssent, réellement. Je les comprends, honnêtement. Ce que je viens de dire pourrait me faire passer devant la cour martiale, mais je ressens une empathie envers eux. Pour ne pas perdre la tête, je me dis que eux, ne ressentent que du dégoût pour ce que je suis, un colon blanc. Mais nous entrons dans un cycle de violence sans fin avec cette logique.

La haine attise la haine, après tout.
Les Bakwa et les Mbanza reprennent ce qui leur revient de droit.

Dis à maman que tout va bien et que je suis en repos cette semaine. Je veux rentrer à la maison et reprendre mes études, trouver une femme et fonder une famille. Vivre une vie loin de la guerre et des massacres. Ah, et fais attention lorsque tu m'écris des lettres, il paraît qu'ils les fouillent avant qu'elles arrivent au camp.

Je t'aime, ton frère."


La destinée manifeste de l'Union atteindra toute l'Afarée !


*Grésillement*

"Le Transveld, pour beaucoup et notamment les occidentaux, il s'agit de la perle de l'Afarée centrale. Un véritable bastion des valeurs occidentales en Afarée, un continent assombrit par les seigneurs de guerre monstrueux, les politiciens corrompus, et les populations pauvres. Le Transveld agit comme une véritable lumière dans une région obscure, et c'est une fierté nationale. Cela alimente les débats et les thèses racistes partout dans le monde ! Pour qu'un pays soit prospère en Afarée, faut-il qu'il soit tenu par des blancs ? Le Transveld vous le garantit ! Sans les blancs, l'Union n'aurait jamais existé, et toutes les infrastructures et la richesse créée au Transveld, autrefois peuplée de tribus arriérées.

Le Transveld ? Bien sûr qu'il s'agit d'une démocratie ! Une démocratie formidable même. Une économie libre et concurrentielle assurée par les grands géants industriels ! Des villes modernes et des infrastructures à la pointe de la technologie, et tout ça en Afarée !

Les récentes élections présidentielles de l'Union ont mené Jointville et les Nationals à la victoire pour une réélection, quatre année de plu..***"


tv

*La télé s'éteint brusquement*

"Encore un problème de télévision !? Mais qu'est-ce qu'il ne va pas dans cet endroit, j'avais pourtant dit d'installer la fibre.."

Margaret entra dans la pièce, surprise par les bruits de colère de son mari.

"Que se passe-t-il mon amour ?

- La télé qui déconne comme d'habitude, ils allaient parler de ma victoire en plus.

- Oh chéri, tu as gagné et c'est bon. Déconnecte toi un peu des médias et de la presse un moment Edmond, tu veux bien ?

- C'est loin d'être terminé Margaret, le plus dur est devant nous.

- ... Margaret semblait déçue.

- Ne le prends pas mal, je te promets qu'on passera plus de temps ensemble. Là ça risque d'être assez compliqué, le bal d'inauguration est ce soir...

- Larry sera là ?

- Bien sûr, c'est mon Vice-Président.

- Je ne le supporte pas, je te l'ai déjà dit. C'est un voyou et un pervers, rien de plus !

- Et ça fait de lui un excellent politicien. Ironisa Edmond. Bon va te préparer, on va être en retard.


Palais des congrès de Montclair

Palais des congrès, Montclair, 19h15

Jointville a gagné les élections assez facilement, il a profité du double-mandat de l'ancien président issu de son parti politique. Sa popularité est au plus haut, et les sondages des élections législatives qui ont lieu dans une semaine donne une majorité présidentielle. Tout se déroule comme prévu, Jointville peut donc se reposer un moment. Dans la voiture présidentielle, cependant, il est silencieux. Il contemple les grandes avenues de Montclair avec ses grattes-ciels au loin. Il est désormais le chef suprême de l'Union. Son ascension politique a été silencieuse, il a gravit les échelons du Parti jusqu'à gagner les primaires. C'était le candidat du compromis au sein National United Party, il n'était ni trop nationaliste, ni trop réformiste. Il mettait tout le monde d'accord. Cette politique de l'autruche fonctionne lors des élections, mais quand est-il réellement sur le terrain ? C'est pour ça qu'il est silencieux, Jointville se retrouve à la tête d'une Nation divisée, ethniquement, culturellement, socialement, économiquement. L'Union est fragile, très fragile, et même si les chaînes d'état vantent les mérites de l'Union, sa survie ne tient qu'à un fil. Les autochtones, mis de côté dans la société n'ont pas réussit leur Révolution. La violence politique est à son paroxysme et la Nation est cristallisée autour des différentes communautés ethniques. Un véritable système d'apartheid s'est mis en place au Transveld, et la "perle de l'Afarée" est en réalité un enfer rongé par la criminalité, l'injustice, le racisme, l'oppression.

Jointville souffla, Margaret semblait heureuse et c'est ce qui compte. Cela faisait longtemps qu'il ne l'avait pas vu, depuis sa fausse-couche, Margaret est déprimée. La presse n'arrange rien et accuse le couple présidentiel d'être stérile. D'un point de vu sociétal, le Transveld est très conservateur, il faut changer ça, mais le dire publiquement, c'est s'attirer les foudres du Parti.

La voiture s'arrêta devant le Palais des Congrès, construit en 1988 par le Général De Villiers.Un chef d’œuvre architectural, certainement. A la sortie du couple présidentiel, une tonne de flash provenaient de tous les côtés, les journalistes essayaient d'interviewer le nouveau Président.


"Monsieur le Président ! S'il vous plaît ! Craignez-vous une alliance entre les Progressives et les Libéraux aux prochaines élections législatives ?

"J'ai confiance au peuple Transveldien pour les prochaines élections. Ils ont été en mesure de remettre le pays de nouveau aux Nationals pour l'exécutif, je n'ai aucun doute sur le fait qu'ils feront de même pour les législatives."

Un autre homme s'interposa.

"Qu'en est-il de nos futures relations sur le plan diplomatique ?

"Monsieur, laissez-moi prendre office et m'entretenir avec le futur Ministre des Affaires étrangères. Je ne voudrais pas vous dire de bêtises.

Le premier homme reprit la parole en bousculant le premier.

D'après certaines rumeurs, des groupes de guérillas se re-forment dans l'Upemba, comment allez-vous réagir à la menace qui plane sur l'Union ?

flashback
jdhuqHhuid

"Humm, le temps est à la fête, je ne répondrais à pas cette question sans m'être entretenu ave-

- Allez, hop plus de questions pour le Président ! On est occupé, bougez de là...

- Larry ! J'ai cru que tu viendrais jamais.

- Haha, toujours là quand il faut, eh."

Larry Hartman est un ami de Jointville. Longtemps un National, il défend corps et âme le principe de destinée manifeste tant défendue par les racialistes de l'Union. Il est apprécié par la frange nationaliste du Parti et c'est pour les apaiser qu'il fut nommé Vice-Président par Jointville. Il a la réputation d'être un homme vrai, qui ne se cache pas derrière des fausses valeurs et honnête. Parfois pointé du doigt pour ses dérapages, son impolitesse et... son ivrognerie.


Palais des congrès, 01h10

Larry est déjà complètement saoul, Jointville fume une cigarette dans la terrasse. Il contemple la skyline de Montclair, ville très moderne, on se croirait en Aleucie. Margaret s'amuse avec les autres femmes de ministres. Tout à coup, il entendit une voix.

L'homme grand d'un mètre quatre-vingt douze débarqua brusquement.
Oscar D. Van Neurath
Oscar D. Von Neurath, nommé Ministre de la Sécurité Nationale et des Renseignements par Jointville.

"Edmond ? Ah tu es là !

- Qu'est-ce qu'il se passe Oscar ?

- Je viens de recevoir un appel du QG du Haut-Conseil de l'armée, c'est assez grave, mais je ne veux pas t'inquiéter.

- Maintenant que c'est fait, vas-y ?

- Les rumeurs sont vraies, les groupes rebelles ont un nouveau coup de jus et tentent de se re-former. On nous signale des activités clandestines dans l'Upemba. Les frontières du sud sont délaissées Edmond, tout peut rentrer : drogues, armes...

- Hmm, d'accord. Je veux que personne ne soit au courant, d'accord ? Je réunis un conseil de défense demain.

- C'est noté... Euh, Larry sera convié ?

- Ben oui, c'est mon Vice-Président !

- Il a pas l'air en très bon état, tu veux pas l'affecter à d'autres dossiers pendant notre réunion ?

- ... Oui, tu as raison. Il se reposera demain, il a eu une soirée... éprouvante."

Des rebelles dans l'Upemba ? Tout cela n'inaugure rien de bon. Jointville doit mâter la révolte avant qu'elle n'ait lieu, sinon, une deuxième catastrophe transveldienne aura lieu.


Good morning, Transveld !

Palais du Gouvernement, Montclair, 8h45

Alors que le Président attendait la tenue du conseil de défense à 9h00, le conseiller stratégique de Jointville entra dans le bureau de ce dernier. Homme de l'ombre, fin stratège, et expert en politique, il allait aiguiller et accompagner le Président durant toute la durée de son mandat.

"Johann, je t'en prie assieds toi ! s'exclama Edmond en apercevant son conseiller.

- Bonjour Monsieur le Président, j'espère que vous allez bien.

- Très bien et toi ?

- Cela pourrait aller mieux, Monsieur, je ne vais pas vous mentir. J'ai travaillé toute cette nuit sur la situation dans l'Upemba. J'ai dû m'entretenir au téléphone avec les officiers du Haut-Conseil, qu'est-ce qu'ils sont désagréables ces militaires...

- Haha, tu mériteras ton repos ce soir Johann.

- J'espère bien... Ah, et où est Monsieur le Vice-Président, ne doit-il pas être présent à neuf heures ?

- Oh... Je lui ai dis d'aller s'occuper d'autres dossiers importants, ne t'inquiète pas.

- Super, c'est plaisant cette course vers le travail. Une bureaucratie efficace pour remettre le pays sur pied !

- Oui, tu as raison.

- Bon, il feuillette ses documents, cette semaine risque d'être assez chargée Monsieur le Président. Nous allons publier officiellement sur le Journal officiel de l'Union votre cabinet, vous avez une allocution télévisée dans deux jours concernant les élections législatives, demain nous réunirons notre premier conseil des ministres au complet ! Autrement dit, nous serons très chargés.

- Je serais prêt.

- Tant mieux. Il regard sa montre frénétiquement. Tiens, il est 8h57, allons vers la salle de conseil si vous le voulez bien."

Conseil de Défense.

Les officiers généraux prennent place, ainsi que des hauts responsables politiques. Parmi eux, le Ministre de la Sécurité Nationale (Intérieur), le Ministre de la Défense (Forces Armées), le Ministre des Affaires étrangères et le Ministre de l’Économie. Et surtout, le Chef d'état-major des Armées.

"Messieurs, nous pouvons commencer." lança Johann.

Les premiers débats firent rage. Les officiers démontrent leur inquiétude au gouvernement et leur mécontentement. Et alors que les ministres et les officiers se tirent dessus (sans mauvais jeu de mots), Arthur C. Rumburg (CEMA) prit la parole, et la salle est devenue silencieuse :

"Monsieur le Président, je tenais personnellement à vous faire part de mon inquiétude vis-à-vis de la situation des Forces de Défense du Transveld. Nos armées sont dans un état assez déplorable depuis la fin de la conscription obligatoire. En tant que nouveau représentant et chef de l'Armée, je tiens à réformer entièrement nos forces. On nous a rapporté des activités rebelles dans l'Upemba, si nous ne réagissons pas rapidement, l'Union est en danger. Je vous sollicite, Monsieur le Président, pour une augmentation du budget de la défense. Nous devons au moins être capable de protéger notre intégrité territoriale et nous prévenir de tout débordement. Il est encore tôt pour déclarer un état d'urgence dans l'Upemba, disons que nous suivons ces activités de façon rapprochée. En réalité, j'ai envoyé des agents faire des revues des troupes partout dans le pays, je tiens à former un rapport où nous ferons l'état des lieux de nos troupes et où je ré-organiserais la structuration de nos corps d'armée. J'attends votre confirmation et une augmentation du budget de la défense comme projet de loi au Parlement. Merci."

Jointville regarda Johann du coin des yeux, il était silencieux. Il prit la parole :

"Mon Général, j'entends parfaitement vos préoccupations et je suis entièrement à l'affût sur la situation. La guerre est la pire chose qui pourrait arriver au Transveld. Vous avez carte blanche et j'attendrais ce rapport dans mon bureau le plus tôt possible. Et pour ce qui est du budget, ne vous en faites pas, je m'en occuperais." déclara le Président.

Rumburg souria, il semblait ravi.

"Je vous remercie, Monsieur le Président.

- Sur ce, je pense que nous avons fait le tour. J'attends de vous des attitudes remarquables tout au long de ce mandat et nous maintiendrons la paix au Transveld, messieurs. Vous pouvez disposer."

Les officiels quittèrent la salle en discutant les uns les autres. Johann approcha le Président qui se trouvait seul sur son téléphone portable à consulter des messages de son Vice-Président.

"Oui Johann, qu'est-ce qu'il y a ?

- Méfiez-vous de Rumburg, Monsieur le Président.

- Pourquoi cela ?

- Je ne sais pas, beaucoup dans l'armée le décrivent comme étant très ambitieux et prêt à tout pour ses objectifs. Ne le considérer pas comme un simple militaire. C'est une véritable machine, il est très influent dans l'Armée.

- Il se prend pour De Villiers ?

- Au Transveld, l'armée est encore très présente dans le champ politique. Nous devons faire de notre mieux pour maintenir l'indépendance du gouvernement civil et ne pas tomber dans les mains d'une junte militaire, par exemple.

- Ok, j'ai compris Johann.

- Merci, bon, je retourne au travail. Bonne journée, Monsieur le Président."

Il était clair que ce mandat n'allait pas être de tout repos, et que le pays s'apprêter à basculer dans un côté ou l'autre de l'histoire.
La destinée manifeste s'éloigne petit à petit face aux contradiction de l'Union...

La destinée manifeste
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