Ici seront postés les murmures, les bruits que les médias ne voient pas. Dans ce topic des Activités intérieures, vous découvrirez la population Churaynn.
Activités intérieures.
Posté le : 09 fév. 2025 à 22:50:09
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Ici seront postés les murmures, les bruits que les médias ne voient pas. Dans ce topic des Activités intérieures, vous découvrirez la population Churaynn.
Posté le : 09 fév. 2025 à 23:31:21
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Capitale impériale de Walemir – Palais principal de l’Empire
Le convoi de Djafar ibn Alkisahma pénétrait enfin dans la grande ville de Walemir, joyau impérial de la Grande Province. Là, sous les mille lumières du crépuscule, les minarets de jade et d’or s’élevaient comme des lances défiant le ciel. Le vent chaud du désert caressait la pierre blanche du palais, et les torches montraient leur danse de flammes le long des immenses colonnes sculptées de versets anciens. Partout, des soldats impériaux, droits comme des statues, la main sur la garde. Djafar sortit de son véhicule, son manteau noir effleurant le sol de marbre poli. Un chambellan s’approcha et s’inclina profondément.
— Son Altesse Impériale Salahuddin Sayyid vous attend.
Djafar ne répondit pas. Il savait qu’ici, chaque geste comptait. Il n’était pas en territoire ami.
Il avança d’un pas sûr dans les couloirs du palais, guidé par des gardes silencieux. Chaque détail du décor montrait la grandeur impériale : des lampes en verre soufflé, des tapis aux motifs millénaires et des calligraphies dorées retraçant les conquêtes de l’Empire. On y trouvait même des tableaux d'une valeur inestimable, grands, présents dans tous les couloirs du Palais.
Le Sultan voulait impressionner.
Mais Djafar n’était pas venu pour se laisser écraser.
Lorsqu’il pénétra dans la Salle du Trône, le silence s’abattit sur les lieux.
Un dôme monumental s’élevait au-dessus de lui, peint de scènes de guerre où les armées de la Grande Province écrasaient leurs ennemis sous un soleil de plomb. Dans la salle numéro 24, un grand tableau montrait la tête morte du dernier rebelle maqdurien lors de la première conquête.
Sur un trône incrusté de rubis, Salahuddin Sayyid le fixait.
Il était là, vêtu d’une tunique pourpre brodée de fils d’or, un turban impérial ciselé de pierres précieuses. Son visage austère affichait une sérénité ; il le regardait d’une telle manière que l’on pouvait apercevoir dans ses yeux un lion chassant sa proie. À ses côtés, plusieurs généraux et conseillers, tous assis en demi-cercle, observaient Djafar comme un lion jaugeant sa proie.
Mais Djafar ne vacilla pas.
Il avança lentement, sans se presser, savourant ce moment où tous les regards étaient braqués sur lui. Puis, lorsqu’il fut à quelques mètres du Sultan, il s’inclina légèrement.
— Sultan Salahuddin Sayyid.
Un silence pesant suivit.
Le Sultan le fixa longuement, ses yeux noirs transperçant Djafar comme une lame invisible.
Puis, d’un ton lent et précis :
— Tu es venu chercher du pétrole. Du commerce. Peut-être un avenir pour Maqdur. Mais dis-moi, Maqdurien… as-tu seulement quelque chose à offrir en retour ?
Les sbires (généraux, conseillers de l’empereur) échangèrent des regards amusés.
Djafar ne broncha pas. Il prit le temps de détacher son manteau et de s’asseoir sur un coussin de velours, en face du trône.
— La guerre nous a mis à genoux, mais elle ne nous a pas brisés. Maqdur a des terres fertiles, des mines d’or et de cuivre, et surtout, un peuple prêt à rebâtir. Un accord avec nous, c’est un investissement. Pas une charité.
Le Sultan esquissa un sourire glacial.
— Un peuple prêt à rebâtir ? dit-il en se penchant légèrement en avant. Ou une ruine incapable de se défendre ?
Djafar sentit la provocation, mais il ne mordit pas.
— La différence entre une ruine et un empire, c’est un dirigeant capable de tracer une vision.
Salahuddin Sayyid hocha lentement la tête.
— Une belle phrase. Mais je ne fais pas affaire avec des paroles. Je ne suis ni philosophe ni poète. Moi, mon métier, c’est de chasser.
Un claquement de mains.
Un serviteur s’approcha et posa sur la table un plateau en argent, sur lequel trônait un parchemin.
— Voici un accord commercial, dit le Sultan. J’y ai ajouté quelques… conditions.
Djafar prit le document, le déroula et lut attentivement.
Ses yeux se plissèrent.
C’était un piège.
Le Sultan exigeait que Maqdur cède l’exploitation exclusive de ses ressources minières pendant trente ans en échange d’un accès au pétrole.
Un asservissement économique.
Le silence s’étira.
Puis Djafar posa lentement le parchemin et leva les yeux vers Salahuddin Sayyid.
— Ceci n’est pas un accord. C’est un acte de soumission.
Le Sultan sourit légèrement.
— Tu es en position de faiblesse, Maqdurien. Je pourrais te donner ce que tu veux… mais tout a un prix.
Djafar se redressa.
— Et si je refuse ?
Salahuddin Sayyid claqua des doigts.
Deux soldats entrèrent, portant un coffret d’ébène.
Ils l’ouvrirent.
À l’intérieur, un objet brilla sous la lumière des torches.
Un poignard maqdurien, recouvert de sang séché.
Djafar reconnut immédiatement l’arme.
C’était celle d’un commandant rebelle maqdurien, un homme qui, jadis, avait combattu contre lui.
Le Sultan sourit.
— Cet homme a tenté de s’infiltrer en Grande Province, avec d’autres traîtres. Ils se prétendaient loyaux à Maqdur, mais ils étaient prêts à vendre ta région au plus offrant. Devine qui les a capturés ?
Djafar serra les poings.
— Que voulez-vous ?
Salahuddin Sayyid se pencha, sa voix devenant un murmure tranchant.
— Prouve-moi que tu n’es pas un roi sans couronne. Que tu contrôles tes terres. Écrase ces rebelles. Ramène-moi leur chef, vivant ou mort. Alors nous parlerons d’un vrai pacte.
Djafar le fixa un instant, puis se leva.
— Donnez-moi trois jours. Et je vous prouverai que je ne suis pas un homme faible.
Le Sultan éclata d’un rire froid.
— Fais vite, Maqdurien… sinon, d’autres viendront réclamer ce que tu cherches à obtenir.
Djafar tourna les talons, mais avant de quitter la salle, il posa une question.
— Altesse, vous parlez de Maqdur comme d’un jouet, ne voudriez-vous pas que Maqdur devienne une grande région ? Avec toutes ses ressources, Maqdur peut devenir une région avec un poids économique et politique… Même, pourquoi pas… devenir un acteur majeur dans les décisions de l’Empire.
Un léger sourire se porta sur le visage de l’empereur.
— Tout simplement car Maqdur ne sera jamais qu’une terre instable, un champ de cendres qui croit pouvoir renaître sans racines solides.
Salahuddin Sayyid le fixa longuement, puis tapa deux fois dans ses mains.
— Je te laisse deux solutions : chasser ces fichus rebelles ou accepter mes offres.
C’est ainsi que la première rencontre prit fin entre ces deux hommes.
Le convoi de Djafar ibn Alkisahma pénétrait enfin dans la grande ville de Walemir, joyau impérial de la Grande Province. Là, sous les mille lumières du crépuscule, les minarets de jade et d’or s’élevaient comme des lances défiant le ciel. Le vent chaud du désert caressait la pierre blanche du palais, et les torches montraient leur danse de flammes le long des immenses colonnes sculptées de versets anciens. Partout, des soldats impériaux, droits comme des statues, la main sur la garde. Djafar sortit de son véhicule, son manteau noir effleurant le sol de marbre poli. Un chambellan s’approcha et s’inclina profondément.
— Son Altesse Impériale Salahuddin Sayyid vous attend.
Djafar ne répondit pas. Il savait qu’ici, chaque geste comptait. Il n’était pas en territoire ami.
Il avança d’un pas sûr dans les couloirs du palais, guidé par des gardes silencieux. Chaque détail du décor montrait la grandeur impériale : des lampes en verre soufflé, des tapis aux motifs millénaires et des calligraphies dorées retraçant les conquêtes de l’Empire. On y trouvait même des tableaux d'une valeur inestimable, grands, présents dans tous les couloirs du Palais.
Le Sultan voulait impressionner.
Mais Djafar n’était pas venu pour se laisser écraser.
Lorsqu’il pénétra dans la Salle du Trône, le silence s’abattit sur les lieux.
Un dôme monumental s’élevait au-dessus de lui, peint de scènes de guerre où les armées de la Grande Province écrasaient leurs ennemis sous un soleil de plomb. Dans la salle numéro 24, un grand tableau montrait la tête morte du dernier rebelle maqdurien lors de la première conquête.
Sur un trône incrusté de rubis, Salahuddin Sayyid le fixait.
Il était là, vêtu d’une tunique pourpre brodée de fils d’or, un turban impérial ciselé de pierres précieuses. Son visage austère affichait une sérénité ; il le regardait d’une telle manière que l’on pouvait apercevoir dans ses yeux un lion chassant sa proie. À ses côtés, plusieurs généraux et conseillers, tous assis en demi-cercle, observaient Djafar comme un lion jaugeant sa proie.
Mais Djafar ne vacilla pas.
Il avança lentement, sans se presser, savourant ce moment où tous les regards étaient braqués sur lui. Puis, lorsqu’il fut à quelques mètres du Sultan, il s’inclina légèrement.
— Sultan Salahuddin Sayyid.
Un silence pesant suivit.
Le Sultan le fixa longuement, ses yeux noirs transperçant Djafar comme une lame invisible.
Puis, d’un ton lent et précis :
— Tu es venu chercher du pétrole. Du commerce. Peut-être un avenir pour Maqdur. Mais dis-moi, Maqdurien… as-tu seulement quelque chose à offrir en retour ?
Les sbires (généraux, conseillers de l’empereur) échangèrent des regards amusés.
Djafar ne broncha pas. Il prit le temps de détacher son manteau et de s’asseoir sur un coussin de velours, en face du trône.
— La guerre nous a mis à genoux, mais elle ne nous a pas brisés. Maqdur a des terres fertiles, des mines d’or et de cuivre, et surtout, un peuple prêt à rebâtir. Un accord avec nous, c’est un investissement. Pas une charité.
Le Sultan esquissa un sourire glacial.
— Un peuple prêt à rebâtir ? dit-il en se penchant légèrement en avant. Ou une ruine incapable de se défendre ?
Djafar sentit la provocation, mais il ne mordit pas.
— La différence entre une ruine et un empire, c’est un dirigeant capable de tracer une vision.
Salahuddin Sayyid hocha lentement la tête.
— Une belle phrase. Mais je ne fais pas affaire avec des paroles. Je ne suis ni philosophe ni poète. Moi, mon métier, c’est de chasser.
Un claquement de mains.
Un serviteur s’approcha et posa sur la table un plateau en argent, sur lequel trônait un parchemin.
— Voici un accord commercial, dit le Sultan. J’y ai ajouté quelques… conditions.
Djafar prit le document, le déroula et lut attentivement.
Ses yeux se plissèrent.
C’était un piège.
Le Sultan exigeait que Maqdur cède l’exploitation exclusive de ses ressources minières pendant trente ans en échange d’un accès au pétrole.
Un asservissement économique.
Le silence s’étira.
Puis Djafar posa lentement le parchemin et leva les yeux vers Salahuddin Sayyid.
— Ceci n’est pas un accord. C’est un acte de soumission.
Le Sultan sourit légèrement.
— Tu es en position de faiblesse, Maqdurien. Je pourrais te donner ce que tu veux… mais tout a un prix.
Djafar se redressa.
— Et si je refuse ?
Salahuddin Sayyid claqua des doigts.
Deux soldats entrèrent, portant un coffret d’ébène.
Ils l’ouvrirent.
À l’intérieur, un objet brilla sous la lumière des torches.
Un poignard maqdurien, recouvert de sang séché.
Djafar reconnut immédiatement l’arme.
C’était celle d’un commandant rebelle maqdurien, un homme qui, jadis, avait combattu contre lui.
Le Sultan sourit.
— Cet homme a tenté de s’infiltrer en Grande Province, avec d’autres traîtres. Ils se prétendaient loyaux à Maqdur, mais ils étaient prêts à vendre ta région au plus offrant. Devine qui les a capturés ?
Djafar serra les poings.
— Que voulez-vous ?
Salahuddin Sayyid se pencha, sa voix devenant un murmure tranchant.
— Prouve-moi que tu n’es pas un roi sans couronne. Que tu contrôles tes terres. Écrase ces rebelles. Ramène-moi leur chef, vivant ou mort. Alors nous parlerons d’un vrai pacte.
Djafar le fixa un instant, puis se leva.
— Donnez-moi trois jours. Et je vous prouverai que je ne suis pas un homme faible.
Le Sultan éclata d’un rire froid.
— Fais vite, Maqdurien… sinon, d’autres viendront réclamer ce que tu cherches à obtenir.
Djafar tourna les talons, mais avant de quitter la salle, il posa une question.
— Altesse, vous parlez de Maqdur comme d’un jouet, ne voudriez-vous pas que Maqdur devienne une grande région ? Avec toutes ses ressources, Maqdur peut devenir une région avec un poids économique et politique… Même, pourquoi pas… devenir un acteur majeur dans les décisions de l’Empire.
Un léger sourire se porta sur le visage de l’empereur.
— Tout simplement car Maqdur ne sera jamais qu’une terre instable, un champ de cendres qui croit pouvoir renaître sans racines solides.
Salahuddin Sayyid le fixa longuement, puis tapa deux fois dans ses mains.
— Je te laisse deux solutions : chasser ces fichus rebelles ou accepter mes offres.
C’est ainsi que la première rencontre prit fin entre ces deux hommes.
Posté le : 21 mai 2025 à 00:26:58
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Aujourd’hui, tout doit changer. L’Empire de Churaynn ne peut plus se contenter de sa position de géant démographique ; il doit devenir un acteur économique majeur, capable d’imposer sa vision et sa puissance sur la scène internationale. Avec ses 136 885 442 âmes, un PIB total de 564 milliards de dollars et un revenu par habitant de 4 120 $, Churaynn détient les ingrédients d’une réussite spectaculaire : une main‑d’œuvre nombreuse, un marché intérieur vigoureux et des ressources naturelles encore sous‑exploitées. Mais ces atouts ne sont rien sans une stratégie cohérente, ambitieuse et soutenue. C’est pourquoi Sa Majesté l’Empereur Salahuddin Sayyid a convoqué aujourd’hui autour de la même table les cinq plus hauts conseillers de l’Empire : Faoud Cheikiné, chargé de l’économie ; Sayiq Gouiry, responsable de la jeunesse et du tourisme ; Bougheman Imran, en charge des forces armées et de l’intérieur ; Kaaland Cheiran, conseiller aux affaires étrangères ; et l’Empereur lui‑même. Dans cette salle historique, baignée par la lumière des lustres impériaux, chacun apportera son expertise pour dessiner un plan de redressement capable de propulser Churaynn au premier rang des puissances économiques. Les thèmes à l’ordre du jour ne manqueront pas de relief : la modernisation des routes et des ports pour fluidifier les échanges , la diversification vers les technologies de l’information et les services porteurs , l’incitation de capitaux étrangers grâce à des zones économiques spéciales et à un cadre fiscal attractif , la valorisation de nos gisements de cuivre, lithium et terres rares via une transformation locale à forte valeur ajoutée , et la stimulation de l’esprit d’entreprise par des incubateurs et des micro‑crédits destinés à nos jeunes talents À cela s’ajoutent deux projets d’avant‑garde : l’envoi organisé de travailleurs qualifiés dans des économies partenaires pour rapatrier des devises et acquérir des savoir‑faire, s’inspirant du modèle d’exportation de services qui a dynamisé d’autres régions ; et la création d’un secret bancaire impérial, conçu pour attirer les fortunes internationales en leur garantissant confidentialité et sécurité. Pour nourrir notre réflexion, nous tirerons aussi des leçons de stratégies réussies ailleurs : la réorientation vers les infrastructures comme moteur de croissance , l’industrialisation par substitution aux importations épaulée par l’État , l’appui massif aux secteurs clés via des politiques industrielles volontaristes (subventions, prêts bonifiés, contrôle des taux de change) , et l’ouverture maîtrisée aux investissements étrangers pour catalyser la création d’emplois et de technologies nouvelles . La réunion promet d’être longue, intense, ponctuée de débats passionnés et de compromis fermes. Car si l’Empire de Churaynn veut vraiment se hisser au premier plan, il lui faudra à la fois la détermination de Ses conseillers et la vision de son Empereur.

Dans l’immense salle des Conseils du Palais impérial de Churaynn, chaque détail montre le pouvoir impériale, le Palais impériale était l’un des endroits dans churaynn ou l’on pouvais enfin voir un pouvoir centrale. Haute de plafond, la pièce semblait elle-même conçue pour dominer, impressionner, contenir le poids des décisions millénaires. Les murs, recouverts de bas-reliefs racontant les batailles fondatrices de l'Empire, scintillaient sous l’éclat tremblant des gigantesques lustres de bronze suspendus au plafond par des chaînes forgées dans les anciens ateliers royaux. Ces lustres, larges comme des charrettes de guerre, faisaient danser sur le marbre poli des ombres dorées, animant les visages tendus des cinq dignitaires présents. Au centre de la salle, une longue table d’ébène ciselée de motifs calligraphiés une démonstration de pouvoir entre les piliers ornés de draperies rouges et noires, les couleurs du Churaynn éternel. Autour d’elle, les sièges avaient été attribués avec précision, selon l’ordre protocolaire et symbolique. Aucun hasard ici. L’air était dense, on n’y sentait le parfums d’encens discret et de tension contenue. Les gardes impériaux, postés aux quatre coins de la salle, étaient immobiles comme des statues, leur armure noire miroitant à la lumière. Derrière les vitraux de jade et de verre soufflé, la lumière du jour filtrait à peine, comme si le temps lui-même hésitait à s’écouler tant l’instant était grave. Car aujourd’hui, il ne s’agissait pas d’un conseil ordinaire, ni d’une simple réunion de cabinet. Non. Ce jour marquait une rupture. Un sursaut. L’Empereur lui-même avait convoqué ses plus hauts conseillers pour poser les fondations d’une nouvelle ère. Finis les discours pompeux, les postures figées, les plans épars. L’heure était venue de faire face à la vérité nue : l’Empire de Churaynn, avec ses 136 885 442 habitants et un PIB qui ne reflétait ni sa grandeur passée ni son potentiel gigantesque, stagnait. Son revenu par habitant, figé à 4 120 $, trahissait une puissance encore à l’état brut. Un diamant enfoncé dans la roche, jamais tout à fait taillé, jamais tout à fait libre. Le monde changeait, les routes commerciales se redessinaient, les technologies remodelaient les empires comme on forge des épées nouvelles. Et pendant que d'autres nations, parfois bien plus modestes en nombre, prenaient place à la table des puissants, Churaynn restait enfermée dans ses certitudes, ses traditions figées, ses institutions lentes et ses élites divisées. Mais aujourd’hui, cela devait changer. Il y avait là, au centre de ce théâtre de pierre et de velours, la volonté brute de réveiller le colosse endormi, de le doter d’un nouveau souffle, d’en faire non seulement un empire de chiffres, mais aussi un empire respectable. L’Empereur Salahuddin Sayyid était assis au sommet de la table, vêtu de la tunique d’apparat sobre mais imposante, ceinte d’une ceinture d’or mat. Son regard, passait lentement d’un conseiller à l’autre. Il n’y avait plus rien à attendre, plus rien à différer.
Salahuddin Sayyid – Empereur
« Mes chères collègues,
Le temps est venu de réveiller les décombres d’un empire mal entretenu… depuis des années… voire des siècles. C’est aujourd’hui que nous avançons, que nous posons le pied dans quelque chose qu’aucun dirigeant churaynn n’avait osé entreprendre. La victoire ou la mort. C’est par ces mots durs que je vous confie — et me confie — la grande responsabilité de plus de 130 millions d’âmes, le peuple le plus nombreux du globe. C’est par là que nous pourrons changer le quotidien de chaque Churaynn. La situation de notre empire est claire : une mauvaise gestion des ressources. Nos richesses ne sont tout simplement pas utilisées, ou alors très peu. De plus, nous souffrons d’un manque flagrant d’infrastructures : nos routes sont usées, nos ports, autrefois stratégiques, sont presque délaissés. Je souhaite vous rappeler — bien que je sache que nous sommes tous ici de grands intellects — que la plus grande richesse de notre empire reste sa diversité culturelle. Éparpillés sur trois continents, nous devons tirer parti de cet atout exceptionnel. Mais je vous laisserai en discuter. Cette réunion est la première d’une nouvelle décennie. Je vous demande de vous exprimer librement, d’oser les idées. Mais que chacun sache ceci :
il n’y aura plus de place pour l’immobilisme. Le monde bouge, et nous devons avancer. »
C’est ainsi qu’il fit un signe à Faoud Cheikiné, Conseiller de l’Économie, de s’exprimer.
Faoud Cheikiné – Conseiller à l’Économie
Faoud se leva lentement.
« Majesté, Messieurs…
L’économie de Churaynn, pour être clair, est dans une impasse relative.
Nous avons un PIB de 564 milliards. C’est respectable. Mais par habitant, nous stagnons à 4 120 dollars.
Cela signifie une chose simple : nos richesses ne sont pas à la hauteur de notre population. Pire encore, elles sont mal réparties et trop concentrées dans deux ou trois secteurs vétustes. »
Il fit un geste bref vers ses assistants, qui disposèrent une carte sur la table centrale.
« Nos infrastructures sont vieillissantes. Nos ports, jadis glorieux, ne sont plus adaptés aux flux modernes.
Les routes ? Certaines datent du siècle dernier.
Les trains ? Obsolètes, trop chers pour le peuple, inutiles pour l’industrie.
Il nous faut un Plan de Renouvellement National, massif, et dans les délais les plus courts possibles.
Routes, ports, réseaux ferroviaires — partout où le transport est un frein, l’Empire doit concentrer ses efforts sur les infrastructures qu’elle offre à ses citoyens. »
Un murmure approbateur passa dans la salle, mais Faoud ne s’arrêta pas.
« Ensuite, la diversification.
Aujourd’hui, 62 % de notre production repose encore sur les ressources naturelles brutes. Nous exportons sans transformer.
Il nous faut relancer la manufacture, la technologie, le traitement local.
Investir dans les télécommunications, les énergies nouvelles.
Que les jeunes formés trouvent du travail ici, et non ailleurs. »
Il marqua une pause. Son ton se fit plus hésitant.
« J’ai aussi réfléchi à d’autres pistes…
La légalisation et la taxation du jeu, par exemple, qui pourrait rapporter près de 8 milliards annuels… »
L’Empereur leva un sourcil, et Sayiq Gouiry lâcha un rire sec.
— « Faoud, allons. Tu veux réveiller le géant… ou l’abrutir ? » lança-t-il d’un ton moqueur.
Faoud haussa les épaules.
— « Je propose, vous disposez. Mais en matière de rentrées fiscales, il nous faut être pragmatiques. »
C’est alors que le Conseiller Cheiran intervint, d’un ton calme.
Cheiran intervint calmement :
— « Mais à quel prix, pour notre image à l’international ?
Si nous cherchons à attirer des investissements sérieux, le jeu et la fumée ne nous donneront pas l’allure d’un État stable.
Nous ne devons pas être des… des coqs ! À picorer dans tous les sens, sans cap. »
Faoud hocha la tête.
— « J’entends. Je retire cette piste. Mais j’insiste : les infrastructures doivent être notre priorité. »
L’Empereur tourna alors son regard vers le jeune et énergique Sayiq Gouiry, Conseiller à la Jeunesse et au Tourisme.
— « Sayiq. »
Sayiq Gouiry, d’un geste vif, se leva. Il n’avait ni la lenteur méthodique de Faoud, ni la retenue diplomatique de Cheiran. Plus jeune, plus fougueux, il avait ce feu propre aux conseillers qui savent que leur sujet est vital.
Il balaya la salle du regard, puis prit la parole, d’un ton direct :
— « Je vais aller droit au cœur, Majesté.
Si Churaynn est un géant endormi, c’est parce que nous avons oublié sa jeunesse.
C’est elle qui rêve, qui crée, qui ose.
Mais que lui offrons-nous ?
Un système scolaire à bout de souffle, des formations mal adaptées, et surtout, un mépris à peine caché dès qu’elle lève la tête. »
Il prit une gorgée rapide d’eau.
— « Les jeunes de 20 à 30 ans représentent aujourd’hui près d’un quart de notre population active.
Nous avons plus de trente millions de cerveaux en ébullition — et on ne leur propose rien de solide : ni métiers d’avenir, ni accompagnement.
Ils errent entre petits boulots et grands découragements. »
Bougheman haussa un sourcil.
— « Tu parles comme un militant, pas comme un conseiller. »
Sayiq répliqua sans attendre.
— « Peut-être.
Mais dans dix ans, ces jeunes dirigeront nos entreprises, nos mairies, nos familles.
Il est temps de leur donner plus que des discours.
Je propose un plan d’insertion massif :
Des campus de formation régionaux, ancrés dans les besoins locaux —
agriculture moderne au Sud, industrie à l’Est, numérique au centre, écologie et tourisme sur les zones côtières. »
Il ajouta, plus posé :
— « Ce ne sera pas gratuit.
Mais ce sera rentable. »
L’Empereur approuva d’un hochement de tête.
— « Et le tourisme ? » demanda-t-il.
Sayiq sourit enfin.
— « Le tourisme, Majesté, c’est l’art de vendre notre beauté. Et la nôtre est vaste.
Qui la connaît, sinon nous-mêmes ?
Je propose un plan d’aménagement touristique : routes, centres d’accueil, guides formés, partenariats internationaux.
Mais pas seulement pour les étrangers.
Nous devons d’abord rendre le tourisme interne accessible — que chaque Churaynn connaisse son propre empire. »
Faoud grimaça.
— « Et on finance tout ça, comment ?
Chaque idée coûte une montagne…
C’est bien beau de me préparer ce discours…
Tu t’investis beaucoup, ton vocabulaire est développé, tu maîtrises bien ton sujet. »
Sayiq répondit, sans se démonter :
— « En arrêtant d’enfouir nos milliards dans des projets sans retour. En réorientant les budgets de prestige vers ceux d’impact. Et si le tourisme explose, les devises suivront. Il suffit d’avoir le courage de commencer. »
Kaaland Cheiran, jusque-là silencieux, prit la parole d’une voix douce :
— « Et les voyageurs étrangers, comment comptes-tu les attirer dans un pays où les contrôles sont longs, les infrastructures vétustes, et la sécurité parfois douteuse ? »
Sayiq sourit, avec une ironie maîtrisée :
— « Justement. Si l’on ne rénove pas, on n’attire personne.
Il nous faut des aéroports dignes de ce nom, des hôtels propres, une police touristique formée, des procédures simplifiées pour les visas. »
Bougheman Imran intervint d’un ton bourru :
— « Simplifier les visas, très bien. Mais il faudra sécuriser les zones. L’instabilité fait fuir plus vite que le manque de confort. »
L’Empereur hocha lentement la tête.
— « Ce sera à vous d’y répondre, Bougheman. La parole est à vous. »
Imran ne se leva pas. Il parla depuis son siège, posant les mains comme deux blocs sur la table :
— « Messieurs, ce que j’ai entendu jusqu’ici est ambitieux. Mais rien n’aura de sens sans sécurité.
On peut bâtir des ports, former des jeunes, attirer des touristes — mais un seul attentat, une seule insurrection locale, et tout s’écroule. »
Il poursuivit, d’un ton lourd mais lucide :
— « Nous avons des poches d’instabilité :
À Maqdur, des bandes armées déguisées en milices tribales ;
À Yuthipista, des conflits latents entre paysans et exploitants ;
Et dans nos villes, une police débordée, parfois corrompue.
Une justice qui met six mois à statuer sur une affaire simple. »
Il fixa l’Empereur droit dans les yeux.
— « Nous avons laissé les choses pourrir par peur de froisser les équilibres locaux.
Il faut réformer. Oui, réformer.
La justice doit être numérisée, rapide, accessible.
La police, formée, surveillée, redéployée.
Et l’administration locale doit rendre des comptes.
Trop de gouverneurs se comportent en roitelets. »
Faoud intervint, sceptique :
— « Tout cela demande des fonds… »
Imran coupa, sèchement :
— « Oui. Mais la paix coûte toujours moins cher que la guerre. »
Il se tourna vers Sayiq :
— « Quant au tourisme… Je soutiens ton plan.
Mais tu devras travailler main dans la main avec mes services.
Il n’y aura pas d’accueil sans protection. »
Un silence approbateur suivit.
L’Empereur, pensif, déclara :
— « Nous avançons. Mais sans cap extérieur, l’économie reste enfermée.
Cheiran, c’est à toi. »
Kaaland Cheiran prit enfin la parole. C’était un homme au regard calme, au ton posé, qui ne perdait jamais son sang-froid.
À la différence des autres, il ne se leva pas brusquement ni ne frappa la table.
Il prit une gorgée d’eau, observa longuement ses collègues, puis s’adressa à l’Empereur.
— « Majesté, si l’économie est le corps, la diplomatie est le souffle. Et aujourd’hui, Churaynn respire court. »
Il laissa planer un silence.
— « Pendant trop longtemps, notre empire s’est tourné vers lui-même.
Fier de sa grandeur, mais sourd à ce qui se joue au-delà de ses frontières.
Nous avons la population. Nous avons les ressources.
Mais nous avons oublié les marchés.
Le monde se construit par blocs, par alliances, par échanges croisés.
Nous restons en marge. Cela doit cesser. »
Il déroula un petit feuillet sur la table. Dessus : des cercles, des flèches, des chiffres.
— « Voici ce que je propose : un redéploiement stratégique de notre diplomatie économique. »
Il énuméra calmement :
— « Un : identifier dix marchés prioritaires, selon leurs besoins, leur stabilité, leur potentiel d’importation.
Deux : envoyer des délégations mixtes — économiques, culturelles, militaires — pour négocier des accords de coopération, d’exportation, de main-d’œuvre qualifiée. »
Imran fronça les sourcils :
— « Main-d’œuvre ? Tu veux qu’on envoie nos jeunes travailler à l’étranger ? »
— « Oui », répondit Cheiran sans détour.
— « Mais pas n’importe comment. Pas en les abandonnant comme des bras à louer.
En les encadrant. En signant des accords bilatéraux clairs, avec droits, protections, et transferts de compétences.
Dans des pays développés, bien encadrés, pour acquérir un savoir-faire que nous ne maîtrisons pas encore. »
Sayiq intervint, sceptique :
— « C’est une forme d’exil. »
— « Non, c’est un levier.
L’économie mondiale est faite d’échanges.
On ne forme pas un ingénieur ou un médecin de haut niveau sans exposition internationale.
Et ces citoyens reviendront enrichis, formés, porteurs d’un autre regard.
Ou mieux : ils bâtiront des ponts, des réseaux, des entreprises. »
Faoud haussa un sourcil :
— « Et tu penses que les autres pays vont les accueillir à bras ouverts ? »
Cheiran sourit :
— « Si l’on structure correctement notre offre — formations ciblées, contrats transparents, garanties gouvernementales — oui, certains le feront.
Et surtout : cela permettra de réduire une partie du chômage jeune, tout en rentrant des devises. »
Il marqua une pause, puis enchaîna sur un ton plus confidentiel :
— « Mais je ne m’arrête pas là.
Il y a un autre levier que nous devons considérer.
Un levier sensible, mais puissant. »
Tous se tournèrent vers lui, intrigués.
— « Je propose la création d’un secret bancaire impérial. »
Le mot tomba dans la salle comme un poids.
L’Empereur arqua un sourcil :
— « Explique-toi. »
Salahuddin Sayyid se redressa légèrement. Il était temps, après les avoir laissés débattre, qu’il parle.
— « Bien. À chaque fois, une chose revient. La question que vous évitez : comment allons-nous payer tout cela ?
Vous êtes de grands intellects, j’en suis certain. Mais ne voyons pas plus gros que notre ventre. Nous devons — et j’annonce cela clairement — faire appel à certains États pour qu’ils investissent dans notre pays. Avec toutes ces idées, nous allons relever notre économie. Commençons déjà par attirer les grandes nations avec le renouvellement de nos ports. Ensuite, nous rénoverons les routes autour des usines et des grandes villes. Après cela, nous pourrons attaquer la question du tourisme : modernisation des bâtiments, construction d’hôtels, de bars, de centres d’accueil… Cela, déjà, nous rapportera beaucoup. Ensuite… eh bien, je ne l’ai pas encore dit, mais nous devons continuer à utiliser la voie diplomatique. Et ne pas nous arrêter à quelques pays seulement. Chaque pays, c’est potentiellement des milliers de touristes, des millions de devises qui entrent dans nos caisses. Quant à la sécurité, je ne l’ai pas citée ici, mais elle restera un grand débat, notamment sur l’armée. Investir dans une armée est long, coûteux, et surtout, cela relève de la dissuasion. Alors, réfléchissons bien à ce que nous avons dit aujourd’hui, avant de nous disperser davantage. En tout cas… »
Il marqua une pause. Son regard balaya la salle.
— « …ça aura été un plaisir de débattre avec vous sur les grandes questions de l’Empire. »
Fin de la réunion.
Posté le : 23 jui. 2025 à 12:48:26
10514

Il ne fallut guère de temps avant que s’ouvre une seconde réunion stratégique, celle-ci bien plus pressante, tant les enjeux en étaient cruciaux. L’objet ? Un changement total de la politique extérieure impériale. Car oui, Churaynn avait essayé de montrer les gros bras, mais cela avait abouti au début à une peur de certains pays d’un État déstabilisateur. Mais maintenant, il n’est plus vu comme cela, mais comme un sanguinaire, ou l’on peut dire l’Ateh du Nord. Il construit bien plus de missiles balistiques en s’appuyant sur sa marine. Il se sentit fort pour une fois et c’est ainsi qu’il voulut démarrer une sorte d’attaque surprise. Il fallait la tester sur un pays avec de faibles relations diplomatiques, une armée très faible. La République des Trois Nations était le portrait parfait du rêve churaynn. Alors on appela un pays, fort militairement et qui souhaitait le renouveau. C’est ainsi que se démarra l’attaque surprise sur la République des Trois Nations. Suite à la réussite de l’opération sur la République des Trois Nations, il fallait en lancer une autre, cette fois-ci sur un État esclavagiste. Il était urgent de, encore une fois, montrer les muscles. Mais après la démonstration de puissance choquante du Saint‑Empire de Karty, amplifiée par la présence menaçante de son allié, l’Empire Menkelt, tout danger d’alliance militaire entre ces deux nations équivaudrait à la sonnerie de cloches de Churaynn, et à la disparition pure et simple de l’Empire. Il nous faut changer de cap. Non pas en adoptant la posture arrogante et exigeante des Kartyens, mais en incarnant une puissance souveraine, affirmée et stable, qui rayonne sans imposer, qui attire sans humilier. Il faut montrer que nous sommes économiquement sûrs de nous, politiquement respectables, culturellement légitimes. Au Nazum, notre priorité est de devenir un centre productif majeur à l’aide de nos deux provinces principales, surtout Yuthipista, qui pourrait devenir l’usine du monde. Non par la menace de nos régions, mais par la population présente en Yuthipista, surtout à Ora, avec l’une des villes les plus surpeuplées du monde. En Afarée, la décolonisation doit être claire : ouvrir la voie au dialogue, tisser des liens équitables, redonner dignité aux peuples anciennement soumis. Par le simple fait, officiellement, de pactes entre nations afaréennes et, officieusement, la donation d’armes aux indépendantistes. En Eurysie, nous devons devenir un allié digne de confiance pour Rasken, Drovolski, et d’autres États en quête de ressources et d’investissement, non des tyrans, mais des partenaires fiables et respectés. En Paltoterra, notre ambition est plus vaste : viser une place parmi les grandes puissances du continent, leur montrer les opportunités que leur offre l’Empire. Mais pour parvenir à cette vision, il faut d’abord voir en face cette réalité : aujourd’hui, notre Empire est quasiment sans armée crédible, sans influence réelle, sans coalition capable de nous soutenir. C’est un empire en ruine morale et stratégique. On nous traite de sanguinaires, on nous accuse d’instabilité, on nous considère comme incapables de tenir une alliance. Et les récents bombardements kartiens ont gravé dans l’esprit des décideurs churaynns une peur viscérale : peur d’une nouvelle frappe, d’une invasion, d’une subjugation définitive. C’est cette terreur qui a motivé cette réunion d’urgence. C’est pour ce fait que tout sera réorganisé, devenir une forteresse imprenable, c’est le rêve de Churaynn. Hormis quelques sommations sans lendemain, aucune action concrète n’a freiné l’Empire. Seule une missive de Faravan a fait pression réelle : menaçant de divulguer nos crimes aux Onédiens, il promettait qu’en cas de scandale, Churaynn serait ciblé, attaqué. C’est pour cela qu’après ça, l’Empire se calma, il voulait attraper l’esclavagiste, mais s’il recommençait, il serait sûrement mis en bouillie par les autres pays et organisations. Ainsi, notre Empire est aujourd’hui un cadavre en sursis : sans stratégie, sans cohésion, sans défense. Aux yeux du monde, un empire qui n’est plus un empire. Il est temps de décider : allons-nous renaître, solides et respectés ? Construire patiemment alliances, puissance économique, crédibilité diplomatique ? Ou sombrer dans la peur, isolés, incapables, vulnérables à ceux que l’on aurait dû dissuader ? La question est désormais posée à tous les conseillers rassemblés ce jour : comment transformer un empire déchu et craint en une autorité stable, respectée, influente ?
Dans la salle des Conseils du Palais impérial de Churaynn, les ombres ont changé. La lumière, autrefois majestueuse et solennelle, semble aujourd’hui plus pesante, comme si chaque rayon portait le poids des défaites silencieuses et des espoirs comprimés. Les vitraux de jade, d’un vert pâle voilé par la brume extérieure, laissent filtrer une clarté malade, presque hésitante. Le plafond voûté, encore orné de fresques contant les gloires passées, paraît plus haut que jamais — non par majesté, mais par éloignement, comme si les cieux eux-mêmes s’étaient retirés du destin des hommes. Les lustres de bronze, immobiles, ne dansent plus ; leur éclat tremble, vacille, et plonge les conseillers réunis dans une lumière d’incertitude. L’odeur d’encens flotte encore, mais elle peine à masquer une autre senteur, plus humaine, plus dense : celle de l’angoisse, de la crainte, du réveil brutal. Autour de la longue table d’ébène aux motifs calligraphiés, les sièges sont les mêmes, attribués avec la même rigueur protocolaire. Mais ceux qui y siègent ne sont plus tout à fait les mêmes hommes. Il y a, dans leurs yeux, le souvenir encore vif de la première réunion — ce jour où l’Empereur avait convoqué ses plus proches conseillers pour amorcer le réveil de l’Empire. Et pourtant, malgré l’élan, malgré les discours, malgré les décisions, rien n’avait pu empêcher ce qui s’était produit. Car au-dehors, le monde ne s’était pas figé. Il s’était refermé. Le Saint-Empire de Karty, en une seule démonstration de force, avait réécrit la hiérarchie des puissances churaynnes. Pire encore, son allié stratégique, l’Empire Menkelt, confirmé par une missive qu’il se rangerait du côté de Karty, cela avait placé Churaynn dans une position périlleuse. S’il décidait de remontrer ses muscles et se consolidait davantage, elle pourrait, à elle seule, étouffer l’Empire avant même qu’il ne trouve sa voix. Et ce constat, aujourd’hui, personne ne pouvait l’ignorer. La peur d’une frappe — voire d’une invasion totale — était désormais une donnée officielle, notée dans les rapports militaires. C’est pourquoi l’Empereur, Salahuddin Sayyid, avait convoqué à nouveau ce Conseil. Cette fois, il ne s’agissait plus de réveiller l’Empire. Il s’agissait de le sauver. Il était là, assis au sommet de la table, vêtu d’une tunique plus sombre, ceinte d’une ceinture de cuir brut, sans ornement. Son regard, jadis animé par l’énergie du renouveau, semblait aujourd’hui durci par la nécessité. Plus de place pour les promesses. Plus de place pour l’attente. Tout devait être redéfini, immédiatement. La politique étrangère de Churaynn devait subir une mue radicale. Fini les ambiguïtés, les demi-mesures, les attentes diplomatiques pleines d’illusions. L’Empire devait désormais montrer qu’il était fort — sans faire peur. Qu’il était riche — sans être arrogant. Qu’il avait des alliés — sans dépendre d’eux. Sur chaque continent, une stratégie devait être gravée dans la pierre. Au Nazum, il fallait produire. En Afarée, il fallait décoloniser. En Eurysie, il fallait s’arrimer à des partenaires solides comme Rasken ou Drovolski, pour faire comprendre au monde que Churaynn était un acteur incontournable. En Paltoterra, il fallait s’adosser à une puissance reconnue, tisser une entente stratégique. Mais avant tout cela, il fallait faire face à la vérité la plus douloureuse : l’Empire n’avait pas encore d’armée digne de ce nom. Pas d’alliances solides. Pas d’influence stable. Seulement des souvenirs d’expansion, des bribes d’orgueil, des diplomates fatigués, et des voisins méfiants. Depuis les frappes kartiennes, les dirigeants de Churaynn vivaient dans l’effroi silencieux d’un second choc, d’un nouveau désastre. L’arrogance s’était évaporée. Et avec elle, une partie de l’assurance nationale.
Le coup de pression venu de Faravan avait achevé d’ébranler les fondements fragiles. Là, il ne s’agissait plus d’un simple avertissement : si Faravan décidait d’agir, alors l’image de Churaynn auprès des États membres de l’OND s’effondrerait. Les accusations de crimes, les récits d’exactions — tout cela deviendrait matière à sanction, à isolement, à guerre même. La menace n’était plus militaire : elle était diplomatique, symbolique, morale. Et parfois, ce genre de menace était bien plus redoutable. Voilà pourquoi cette salle, aujourd’hui, n’était plus seulement celle du pouvoir. Elle était celle du jugement. Le Conseil n’était plus une assemblée de notables endormis : il était devenu une cellule de crise. Le Churaynn éternel n’avait plus droit à l’erreur. Il devait devenir un empire stable, crédible, respecté. Ou bien périr, effacé par ses propres hésitations, trahi par son ambiguïté. Et tandis que l’Empereur balayait la table du regard, les flammes des lustres semblèrent frémir, comme si elles-mêmes retenaient leur souffle. Le Conseil allait commencer. La seconde réunion stratégique ne serait pas une tentative. Ce serait une bataille. Une bataille sans armes, sans tambours. Mais une bataille tout de même. Pour l’avenir. Pour la survie. Pour Churaynn.
« Mes chers conseillers, regardez autour de vous. Ce lieu est splendide, mais il ne protégera ni notre peuple, ni notre terre, ni notre avenir. Karty a montré qu’il pouvait frapper à notre cœur. »
Kaaland Cheiran s’incline légèrement, puis d’un ton ferme : « Majesté, il est trop tard pour les demi-mesures. Mais il reste une échappatoire : nous devons bâtir un pacte eurysien de proximité. Pas des alliances creuses, mais de véritables coopérations mutuelles. Drovolski, Rasken, donnons-leur cela. Lançons un programme diplomatique offensif : ouverture d’ambassades, accords économiques, échanges culturels. Que notre image change, qu’on nous perçoive non comme une menace, mais comme une opportunité. »
Faoud Cheikiné se lève à son tour, « Majesté, nos indicateurs sont clairs : il faut relancer l’économie. »
Sayiq Gouiry enchaîne, les mains jointes : « L’économie ne suffit pas. Nous devons devenir une puissance militaire. S’ils savent que l’Empire est fort militairement, ils n’hésiteront pas à venir lécher nos bottes. »
L’Empereur, les doigts croisés sur la table d’ébène, hoche lentement la tête. Puis, d’une voix claire : « Vous avez parlé. Voici ce que j’ordonne : un pacte avec Drovolski et Rasken. Un plan de relance nazumienne avec l’appel à l’offre des entreprises pour faire travailler les Yuthipits ainsi que les Maqduriens. »
Un court silence. Mais il n’a pas fini. Il se rassoit, pose ses paumes à plat sur la table, et ajoute d’un ton plus grave : « Il y a une dernière chose. Nous allons ouvrir. Vraiment. Totalement. Nos ports, aujourd’hui verrouillés, seront partiellement cédés sous concession stratégique. Nous en resterons souverains, mais y accueillerons les puissances marchandes qui veulent bâtir avec nous. »
Faoud Cheikiné redresse les sourcils, puis sourit brièvement : « Majesté, je suis d’accord. Nous pouvons créer une zone économique spéciale autour du canal. Et que cela serve aussi à Sudéiss, qui est très proche du canal. »
Sayiq Gouiry enchaîne, presque exalté : « Sudéiss peut devenir une cité connectée, flamboyante, ouverte. Un carrefour culturel, économique, intellectuel. Il faut la penser comme un symbole : architecture de verre, universités étrangères, quartiers thématiques et attirer les influenceurs de tous les pays. »
Bougheman Imran intervient, tranchant : « Mais cette ville doit être inviolable. Je réclame un détachement militaire autonome, sous commandement impérial direct. Elle doit être protégée comme le canal. Donc, la situation ne change pas, il faut moderniser notre armée. »
L’Empereur incline la tête, satisfait, puis continue : « Et ce n’est pas tout. Le Yuthipista, jusqu’ici ignoré, deviendra notre socle industriel. Nous ouvrons nos portes à toute entreprise qui veut produire ici. Qu’elle vienne. Main-d’œuvre abondante, encadrée ou non, peu coûteuse, prête à apprendre. Offrons des terrains. À ceux qui viendront. »
L’Empereur balaie la salle du regard : « Allons manger. »[/ignore]
Posté le : 27 jui. 2025 à 19:53:03
3953
...Oumar Sanka entra.
Les lourdes portes de bronze se refermèrent aussitôt derrière lui dans un claquement sourd qui résonna dans tout le palais. Le vacarme des millions de manifestants disparut d’un coup, étouffé par les épais battants du Palais. Dans les couloirs du pouvoir, les rares servantes présentes le fixaient avec des yeux ronds, figées par la peur ou la stupeur — impossible à dire. Elles s’écartèrent sans un mot, les mains tremblantes, baissant le regard comme si sa simple présence était une faute. Deux gardes impériaux en uniforme noir l’encadrèrent sans l’accompagner. Pas un mot, pas un geste. Il connaissait déjà le chemin. On ne lui demanda qu’une chose :
— Avancez. Jusqu’à la salle de crise.
Cette salle… C’était là que, quelques mois plus tôt, deux réunions majeures avaient secoué les murs du palais. Des promesses y avaient été faites, et des menaces y avaient déjà flotté dans l’air.
Mais cette fois, il n’y aurait pas de conseillers.
Juste lui.
Et l’Empereur.
Un face-à-face que personne, dans l’histoire de l’Empire, n’aurait jamais cru possible.
L’Empereur le regarda. Puis il commença à parler.
EMPEREUR SAWID
Tu viens de faire trembler la colère de l’un des plus vieux empires du monde, Oumar Sanka. Ce que tu veux, c’est le chaos ? Comment oses-tu te montrer devant l’Empereur que je suis ! Tu m’as trahi !
OUMAR SANKA
Non. Je ne vous ai pas trahi. Ce que je veux — ce que le peuple veut — c’est que cet Empire arrête de reposer sur un seul homme. Je ne suis pas venu prendre ta place. Je suis venu mettre fin à ton règne absolu. Regarde comment se comporte l’Empire. Si on continue comme ça, bientôt, nous serons attaqués. Et tu le sais.
EMPEREUR SAWID
C’est moi que le peuple acclame depuis vingt ans. Ce palais, c’est moi qui l’ai construit. C’est mon sang qui a fait ce qu’est l’Empire !
OUMAR SANKA
Le peuple t’acclame ? Sors dehors. Cinq millions, Empereur. Cinq millions de personnes en deux jours. Demain, ils seront encore plus nombreux et le palais tombera.
Mais il y a encore une chance de tout sauver. Écoute-moi, et tu ne mourras pas.
EMPEREUR SAWID
Tu viens avec des menaces ? Tu sais à qui tu t’adresses, petit insolent ? Tu n’as même pas trente ans et tu oses me menacer, moi ? Je vais te couper la tête !
OUMAR SANKA
Non. C’est un choix. Ou tu signes la réforme, ou ce sera ta dernière nuit ici. Et si tu crois pouvoir me faire exécuter, je te promets une chose : ta famille ne passera pas la soirée non plus. Ta tête sera découpée devant l’international, et je mangerai ton corps entier. Avec ce que tu jures le plus — ton sang que j’aurai bu, je me proclamerai empereur aussi… Mmmh, bonne idée, n’est-ce pas ?
EMPEREUR SAWID
Tu oses…
OUMAR SANKA
Oui. Parce que je ne suis pas seul. Maqdur, Sudéiss, Yuthipista. Tu sais ce que c’est, Yuthipista ? Là-bas, les enfants boivent de l’eau jaune. À Maqdur, une révolution semble se préparer. Mais tu es tellement occupé à te prendre pour l’homme le plus fort que tu ne vois rien. N’oublie pas que si l’OND attaque, tu seras livré sur-le-champ.
EMPEREUR SAWID
Alors quoi ? Tu veux la République ?
OUMAR SANKA
Non. Je veux que l’Empire change. Qu’il ait un Parlement fort, 80 députés. Que le Sadr (une sorte de Premier ministre / conseiller) soit élu par le peuple, pas désigné par toi. Je veux que tu gardes ton trône, mais que tu descendes des privilèges que tu as abusés. Que tu proposes, mais que tu ne commandes plus l’État.
EMPEREUR SAWID
Et si je refuse ?
OUMAR SANKA
Tu ne sortiras pas vivant de cette salle. Et je ne donnerai aucun ordre. Ta tête sera coupée, et celles de tout le Palais avec.
EMPEREUR SAWID
Tu me demandes de lâcher un trône dirigé par une même et unique famille depuis des siècles…
OUMAR SANKA
Je te demande d’entrer dans l’Histoire comme celui qui a cédé le pouvoir avant qu’il ne soit pris par la force. Tu peux rester Empereur, mais plus comme un monarque absolu. Tu resteras le symbole fort de l’Empire, tu auras ton palais. Les discours, tu pourras continuer à les faire.
Mais ce que nous voulons, c’est que toutes les provinces soient prises en compte.
Tout doit être discuté ensemble.
EMPEREUR SAWID
Tu crois que ça suffira à calmer la colère ?
OUMAR SANKA
Pas immédiatement. Mais c’est le premier pas. Tu ne sauveras pas ton Empire avec l’aide de l’armée.
EMPEREUR SAWID
Tu veux donc un Empereur qui ne choisit plus ses conseillers, qui ne contrôle plus l’armée, qui propose sans savoir si cela sera accepté par des « élus » ?
OUMAR SANKA
Exactement. Et un Parlement qui décide. Une Constitution garantie par la HIIC.
Un Sadr à l’étranger. Et un Empereur qui répond au peuple.
EMPEREUR SAWID
Tu es venu en sachant que tu avais déjà gagné, Oumar Sanka.
OUMAR SANKA
Et toi, tu peux encore choisir de ne pas perdre ta tête ce soir.
EMPEREUR SAWID
… Tu peux sortir.
Il sortit très rapidement du palais. Il était venu de jour, et il sortit de nuit.
Il appela donc chaque manifestant à rentrer chez lui.
Car un nouvel Empire était en marche.
Les lourdes portes de bronze se refermèrent aussitôt derrière lui dans un claquement sourd qui résonna dans tout le palais. Le vacarme des millions de manifestants disparut d’un coup, étouffé par les épais battants du Palais. Dans les couloirs du pouvoir, les rares servantes présentes le fixaient avec des yeux ronds, figées par la peur ou la stupeur — impossible à dire. Elles s’écartèrent sans un mot, les mains tremblantes, baissant le regard comme si sa simple présence était une faute. Deux gardes impériaux en uniforme noir l’encadrèrent sans l’accompagner. Pas un mot, pas un geste. Il connaissait déjà le chemin. On ne lui demanda qu’une chose :
— Avancez. Jusqu’à la salle de crise.
Cette salle… C’était là que, quelques mois plus tôt, deux réunions majeures avaient secoué les murs du palais. Des promesses y avaient été faites, et des menaces y avaient déjà flotté dans l’air.
Mais cette fois, il n’y aurait pas de conseillers.
Juste lui.
Et l’Empereur.
Un face-à-face que personne, dans l’histoire de l’Empire, n’aurait jamais cru possible.
L’Empereur le regarda. Puis il commença à parler.
EMPEREUR SAWID
Tu viens de faire trembler la colère de l’un des plus vieux empires du monde, Oumar Sanka. Ce que tu veux, c’est le chaos ? Comment oses-tu te montrer devant l’Empereur que je suis ! Tu m’as trahi !
OUMAR SANKA
Non. Je ne vous ai pas trahi. Ce que je veux — ce que le peuple veut — c’est que cet Empire arrête de reposer sur un seul homme. Je ne suis pas venu prendre ta place. Je suis venu mettre fin à ton règne absolu. Regarde comment se comporte l’Empire. Si on continue comme ça, bientôt, nous serons attaqués. Et tu le sais.
EMPEREUR SAWID
C’est moi que le peuple acclame depuis vingt ans. Ce palais, c’est moi qui l’ai construit. C’est mon sang qui a fait ce qu’est l’Empire !
OUMAR SANKA
Le peuple t’acclame ? Sors dehors. Cinq millions, Empereur. Cinq millions de personnes en deux jours. Demain, ils seront encore plus nombreux et le palais tombera.
Mais il y a encore une chance de tout sauver. Écoute-moi, et tu ne mourras pas.
EMPEREUR SAWID
Tu viens avec des menaces ? Tu sais à qui tu t’adresses, petit insolent ? Tu n’as même pas trente ans et tu oses me menacer, moi ? Je vais te couper la tête !
OUMAR SANKA
Non. C’est un choix. Ou tu signes la réforme, ou ce sera ta dernière nuit ici. Et si tu crois pouvoir me faire exécuter, je te promets une chose : ta famille ne passera pas la soirée non plus. Ta tête sera découpée devant l’international, et je mangerai ton corps entier. Avec ce que tu jures le plus — ton sang que j’aurai bu, je me proclamerai empereur aussi… Mmmh, bonne idée, n’est-ce pas ?
EMPEREUR SAWID
Tu oses…
OUMAR SANKA
Oui. Parce que je ne suis pas seul. Maqdur, Sudéiss, Yuthipista. Tu sais ce que c’est, Yuthipista ? Là-bas, les enfants boivent de l’eau jaune. À Maqdur, une révolution semble se préparer. Mais tu es tellement occupé à te prendre pour l’homme le plus fort que tu ne vois rien. N’oublie pas que si l’OND attaque, tu seras livré sur-le-champ.
EMPEREUR SAWID
Alors quoi ? Tu veux la République ?
OUMAR SANKA
Non. Je veux que l’Empire change. Qu’il ait un Parlement fort, 80 députés. Que le Sadr (une sorte de Premier ministre / conseiller) soit élu par le peuple, pas désigné par toi. Je veux que tu gardes ton trône, mais que tu descendes des privilèges que tu as abusés. Que tu proposes, mais que tu ne commandes plus l’État.
EMPEREUR SAWID
Et si je refuse ?
OUMAR SANKA
Tu ne sortiras pas vivant de cette salle. Et je ne donnerai aucun ordre. Ta tête sera coupée, et celles de tout le Palais avec.
EMPEREUR SAWID
Tu me demandes de lâcher un trône dirigé par une même et unique famille depuis des siècles…
OUMAR SANKA
Je te demande d’entrer dans l’Histoire comme celui qui a cédé le pouvoir avant qu’il ne soit pris par la force. Tu peux rester Empereur, mais plus comme un monarque absolu. Tu resteras le symbole fort de l’Empire, tu auras ton palais. Les discours, tu pourras continuer à les faire.
Mais ce que nous voulons, c’est que toutes les provinces soient prises en compte.
Tout doit être discuté ensemble.
EMPEREUR SAWID
Tu crois que ça suffira à calmer la colère ?
OUMAR SANKA
Pas immédiatement. Mais c’est le premier pas. Tu ne sauveras pas ton Empire avec l’aide de l’armée.
EMPEREUR SAWID
Tu veux donc un Empereur qui ne choisit plus ses conseillers, qui ne contrôle plus l’armée, qui propose sans savoir si cela sera accepté par des « élus » ?
OUMAR SANKA
Exactement. Et un Parlement qui décide. Une Constitution garantie par la HIIC.
Un Sadr à l’étranger. Et un Empereur qui répond au peuple.
EMPEREUR SAWID
Tu es venu en sachant que tu avais déjà gagné, Oumar Sanka.
OUMAR SANKA
Et toi, tu peux encore choisir de ne pas perdre ta tête ce soir.
EMPEREUR SAWID
… Tu peux sortir.
Il sortit très rapidement du palais. Il était venu de jour, et il sortit de nuit.
Il appela donc chaque manifestant à rentrer chez lui.
Car un nouvel Empire était en marche.
Posté le : 13 août 2025 à 05:54:34
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Il était bientôt seize heures, le Sadr se tardait à fumer sa septième cigarette. C’est là qu’il reçut un appel. C’était un appel de l’empereur Salahuddin. L’empereur avait perdu beaucoup de pouvoir mais il restait tout de même l’empereur. La dynastie Sayyid avait quand même une grande influence sur tout l’empire. C’est grâce à ça qu’il sut la missive qu’avait envoyée le Sadr, il y a pas longtemps, à Cramoisie. Il répondit à l’appel de l’empereur.
Empereur :
Allô, c’est toi Yazid ?
Le Sadr :
Oui mon altesse, c’est moi ! Comment allez-vous, ça faisait un baille.
Empereur :
Tu crois que je suis ton ami ?
Le Sadr :
Bon, je pense que vous n’êtes pas venu rigoler, alors dites-moi ce que je peux faire pour vous.
Empereur :
Comment as-tu osé traiter, sans MA consultation, déclarer Cramoisie comme premier ennemi de MON pays ?
Le Sadr :
Bah... Je pense que Cramoisie ne peut pas être alliée avec Churaynn.
Empereur :
Je le sais ça. Mais de là à le déclarer ennemi. Tu t’es pris pour qui ? N’oublie pas que tu étais en prison. N’oublie pas que tu étais un trafiquant recherché par l’Antérinie et par l’empire. Si tu en es ici, c’est seulement grâce à moi. Pour que tu contrôles Churaynn par mes décisions. Tu m’appartiens. Tout ce que tu as m’appartient. Ta drogue, ton stylo, ton corps... tout !
Le Sadr :
Je le sais ça, vous savez, je pense que vous devez faire un communiqué dessus. Ça nous permettra d’aider les habitants à Cramoisie et d’essayer de faire un peu plus oublier vos erreurs passées. Que vous avez fait payer à vos conseillers, n’est-ce pas ? C’est bien drôle d’annoncer quitter un pouvoir mais vous restez tout de même le dirigeant de Churaynn.
Empereur :
Là n’est pas la question, la prochaine fois je veux que tu le consultes. N’oublie pas que tu ne sais presque pas lire. Je ferai un communiqué aujourd’hui pour dénoncer Cramoisie.
Le Sadr :
C’est compris.
Empereur :
D’ailleurs, il faut commencer à améliorer nos abris souterrains s’il décide d’attaquer Churaynn en envoyant des missiles balistiques. Nous ne devons pas faire la même erreur que l'Empire du Nord. Pareil pour notre DCA et nos radars. Nous devons détecter les missiles, prévenir la population visée puis contre-attaquer avec l’envoi de l’aviation pour bombarder et la marine pour transporter beaucoup de forces terrestres. On n’a pas encore d’avions mais ce n’est pas grave, dès qu’on aura une assez bonne marine on investira sur l’aviation. Puis l’armée de terre.
Le Sadr :
D’ailleurs, voici ce que nous devons acquérir dans quelques mois pour la marine :
2 frégates de dernière génération
5 patrouilleurs de dernière génération
2 destroyers de dernière génération
1 croiseur de dernière génération
2 corvettes de dernière génération
Mais aussi, du matériel de niveau un peu plus bas :
2 corvettes de huitième génération
5 patrouilleurs de 6ème – 7ème – 8ème génération
2 destroyers de 6ème – 5ème – 4ème génération
Et pour finir, du matériel pour aider notre marine :
Porte-avion
Hélicoptères
Avions de chasse
Chasseurs bombardiers
AWACS
C’est grâce à tout ce matériel, qui reste très coûteux, que Churaynn pourra contre-attaquer si Carnavale attaque par Cramoisie. La DCA ne doit pas être négligée comme vous avez dit.
Empereur :
Pour un homme qui ne fait que se droguer, vous êtes perspicace.
Le Sadr :
Merci pour vos compliments.
Empereur :
Bon, je n’ai plus rien à te dire. Reste pas loin de ton téléphone au cas où j’ai besoin de toi.
Le Sadr :
Merci à vous et au revoir.
L’appel se finit. Le silence avait encore repris dans le bureau du Sadr. Puis il regarda sa clope qui avait été allumée quelques minutes avant l’appel.
Le Sadr :
Putain ma clope est finie. Enfoiré d’empereur à la con.
Empereur :
Allô, c’est toi Yazid ?
Le Sadr :
Oui mon altesse, c’est moi ! Comment allez-vous, ça faisait un baille.
Empereur :
Tu crois que je suis ton ami ?
Le Sadr :
Bon, je pense que vous n’êtes pas venu rigoler, alors dites-moi ce que je peux faire pour vous.
Empereur :
Comment as-tu osé traiter, sans MA consultation, déclarer Cramoisie comme premier ennemi de MON pays ?
Le Sadr :
Bah... Je pense que Cramoisie ne peut pas être alliée avec Churaynn.
Empereur :
Je le sais ça. Mais de là à le déclarer ennemi. Tu t’es pris pour qui ? N’oublie pas que tu étais en prison. N’oublie pas que tu étais un trafiquant recherché par l’Antérinie et par l’empire. Si tu en es ici, c’est seulement grâce à moi. Pour que tu contrôles Churaynn par mes décisions. Tu m’appartiens. Tout ce que tu as m’appartient. Ta drogue, ton stylo, ton corps... tout !
Le Sadr :
Je le sais ça, vous savez, je pense que vous devez faire un communiqué dessus. Ça nous permettra d’aider les habitants à Cramoisie et d’essayer de faire un peu plus oublier vos erreurs passées. Que vous avez fait payer à vos conseillers, n’est-ce pas ? C’est bien drôle d’annoncer quitter un pouvoir mais vous restez tout de même le dirigeant de Churaynn.
Empereur :
Là n’est pas la question, la prochaine fois je veux que tu le consultes. N’oublie pas que tu ne sais presque pas lire. Je ferai un communiqué aujourd’hui pour dénoncer Cramoisie.
Le Sadr :
C’est compris.
Empereur :
D’ailleurs, il faut commencer à améliorer nos abris souterrains s’il décide d’attaquer Churaynn en envoyant des missiles balistiques. Nous ne devons pas faire la même erreur que l'Empire du Nord. Pareil pour notre DCA et nos radars. Nous devons détecter les missiles, prévenir la population visée puis contre-attaquer avec l’envoi de l’aviation pour bombarder et la marine pour transporter beaucoup de forces terrestres. On n’a pas encore d’avions mais ce n’est pas grave, dès qu’on aura une assez bonne marine on investira sur l’aviation. Puis l’armée de terre.
Le Sadr :
D’ailleurs, voici ce que nous devons acquérir dans quelques mois pour la marine :
5 patrouilleurs de dernière génération
2 destroyers de dernière génération
1 croiseur de dernière génération
2 corvettes de dernière génération
Mais aussi, du matériel de niveau un peu plus bas :
2 corvettes de huitième génération
5 patrouilleurs de 6ème – 7ème – 8ème génération
2 destroyers de 6ème – 5ème – 4ème génération
Et pour finir, du matériel pour aider notre marine :
Porte-avion
Hélicoptères
Avions de chasse
Chasseurs bombardiers
AWACS
C’est grâce à tout ce matériel, qui reste très coûteux, que Churaynn pourra contre-attaquer si Carnavale attaque par Cramoisie. La DCA ne doit pas être négligée comme vous avez dit.
Empereur :
Pour un homme qui ne fait que se droguer, vous êtes perspicace.
Le Sadr :
Merci pour vos compliments.
Empereur :
Bon, je n’ai plus rien à te dire. Reste pas loin de ton téléphone au cas où j’ai besoin de toi.
Le Sadr :
Merci à vous et au revoir.
L’appel se finit. Le silence avait encore repris dans le bureau du Sadr. Puis il regarda sa clope qui avait été allumée quelques minutes avant l’appel.
Le Sadr :
Putain ma clope est finie. Enfoiré d’empereur à la con.
Posté le : 15 août 2025 à 11:20:14
107
Posté le : 15 août 2025 à 11:37:34
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-- - Rapprochez vous à 3 500 km, puis attendez mon signal. Ne vous __rapprochez pas de Fortuna__.
Posté le : 15 août 2025 à 11:59:35
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- -- Ne croyez pas les Kartiens. Rapprochez-vous encore.
Posté le : 17 août 2025 à 00:12:01
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Posté le : 18 août 2025 à 02:40:10
85
Soumission ; tire dans 5 jours.
