Karty-Achos [à archiver]

HRPN'ayant pas le courage de rédiger une énième arrivée d'avion à l'aéroport de Volkingrad sous un ciel d'octobre, nous passons directement à la rencontre.
Karty et Achos, deux états n'ayant rien en commun sur tous les plans. Nonobstant, ces deux pays s'apprêtent à se rencontrer en sol impérial. Lorsque la délégation achosienne fut arrivée, la classique berline d'un certain luxe les emmena jusqu'au Palais Impérial Kartien. Dirigés jusqu'à une des centaines de salles du Palais, le Chancelier Yaromir Ernaï rendit les honneurs qui leurs étaient dû pour leurs titres.


Chancelier Yaromir Ernaï: Vos Excellences, c'est un véritable honneur prononcé que je vous souhaite la bienvenue en Karty et en ces lieux chargés d'un passé historique [...]

Le Kantsler Ernaï continua les formalités puis les clôtura en priant ses interlocuteurs de prendre place. Yaromir ne perdit pas de temps et plongea directement dans le vif du sujet.

Chancelier Yaromir Ernaï: Comme je vous l'ai dit précédemment dans nos échanges, Karty souhaiterait traiter avec vous de deux sujets majeurs. J'entame donc le premier, d'éventuels sujet commerciaux. Karty est un grand producteur de zinc, de plomb et de cuivre ainsi que d'huile de tournesol. Je vous résume là le secteur primaire, l'industrie lourde via l'aéronaval et l'automobile sont également de grands secteurs. Je vous fournis ici un document résumant le tous.

Pour leur première rencontre officielle depuis leur élection, Ceredig Wathen et Wynn Maddocks avaient beaucoup d'ambition. Marquer leur instauration par un accord juteux et un nouveau partenaire diplomatique permettrait de marquer dans le temps leurs mandats. C'est avec ces idées en tête qu'ils s'installèrent en face de leurs homologues kartiens.

Wathen prit le dossier donné par Yaromir Ernaï et l'analysa longuement, puis le passa à son collègue qui fit de même.
Il prit alors la parole :

"Effectivement, vous proposez des produits intéressants. Nous n'avons pas besoin de zinc ou de plomb car nous en produisons déjà suffisamment, mais manquons de cuivre. Nous serions ainsi intéressés par ce métal."

Maddocks repris :

"Nous sommes contents que vous proposiez l'établissement de liens commerciaux, car nous aussi avons peut-être des produits qui pourraient vous intéresser." Finit-il en tendant la liste des produits exploités par Achos susceptibles d'intéresser Karty.

Production de la Sérénissime République d'Achos
Matières brutes:

Hareng : 450 000 tonnes/ans
Laine : 75 000 tonnes/ans
Argent : 260 tonnes/ans

Matières transformées/raffinées :

Acier : 70 000 tonnes/ans

Mécanique :

Navires de pêches


Wathen repris la parole :

"Cela étant abordé, il me semble que vous vouliez également parler d'autres choses. Des choses plus sérieuses et ne pouvant être exprimées par missive. Je vous en prie donc, nous vous écoutons."

Le Chancelier tendit ses mains pour saisir le document qu'on lui tendait. Il l'étudia minutieusement, en tira les moindres détails et conclut intérieurement "le hareng et l'acier, principales ressources". Après avoir réhaussé sa manche de quelques millimètres si ce n'est moins, Yaromir répondit:


Chancelier Yaromir Ernaï: Concernant vos ressources, l'argent nous intéresse grandement. Pour ainsi dire, Karty ne produit pas ce métal de luxe. Egalement, Achos étant précédée de sa réputation sur le hareng, des ventes sont fortement envisageables. Ainsi, nos échanges se résumeraient à du cuivre, contre du hareng et de l'argent.
J'en viens à présent au sujet principal, l'île celtique. Karty n'a de cesse d'évoluer diplomatiquement, économiquement ou militairement. Je ne dis pas cela pour nous jeter des fleurs et il faut être réaliste. Nonobstant, nous étendons notre diplomatie sur tous les continents, y compris jusqu'à l'île Eurysienne où Achos se situe. Principalement via l'Empire Menkelt, nous avons "foulé ce sol" depuis quelques mois. Il ne nous a pas fallu beaucoup de temps pour y voir les rivalités présentes. Vous avez sûrement eu vent d'une rencontre Karty-Velsna, nous tenons à voir chacun des concernés n'y voyez pas une provocation. Si j'ai sollicité votre rencontre, ce serait avant tout pour avoir votre point de vue et en élaborer le miens par la suite, vos Excellences.

Les deux consuls prirent un ton plus sérieux à la mention de Velsna. Les tensions entre les deux républiques s'étaient certes calmées depuis quelque temps, mais la situation ne s'était pas non plus améliorée. Obtenir un nouveau partenaire semble donc un enjeux important pour l'Achosie, et donc pour les deux consuls.

Maddocks prit la parole :

"Oui, il est vrai que les tensions entre Achos et Velsna ont repris depuis plusieurs années, en particulier suite à l'attentat commis en Achosie du nord velsnienne par l'Alliance pour l'Indépendance de l'Achosie du Nord, ou AIAN, un groupe terroriste souhaitant la réintégration de ce territoire Achosien au sein de la République d'Achos. Du fait du passé de l'organisation, pendant un temps financée par notre gouvernement, et à cause de la décision, justifiée, de nos prédécesseurs de suspendre l'enquête commune entre nos deux nations suite aux insultes xénophobes publiques proférées par l'assemblée de la ville velsnienne de Strombola, la Grande République de Velsna semble être entrée dans une phase psychotique, accusant Achos de collaborer avec les terroristes. De ce fait, nous pensons qu'ils essaient d'attenter à nos relations internationales en montant une sorte de groupe de nation anti-Achos, comme le montre par exemple l'article 4 de leur plus récent traité avec le Duché de Sylva. Pour être honnête avec vous, nous ne savons pas comment nous en sommes arrivés là. Nous trouvons les réactions velsniennes totalement démurées. Sachez aussi que notre allié le Saint Empire Menkelt, que vous semblez déjà bien connaître, se méfie, comme nous, de cette volonté impérialiste de la Grande République de Velsna.

Voilà, vous avez plus ou moins un résumé de la situation, de ce que sait la République d'Achos et de notre avis sur le sujet. Nous sommes d'ailleurs prêts à répondre à vos interrogations sur ce sujet !"

Yaromir écouta sérieusement son interlocuteur, c'était crucial. Velsna et Achos, deux nations opposées, une situation dans laquelle Karty ne tarderait pas à s'engager ou du moins certains de ses Partis Politiques.


Chancelier Yaromir Ernaï: Je vois, je vous remercie sincèrement pour ces explications. Vous comprendrez sûrement que je ne puis vous donner un avis clair et de surcroît, je ne suis pas le représentant entier de Karty. Même si sa majesté le Tsar Stanislas I souhaiterait prendre position pour votre état, il devrait au moins consulter le Conseil Militaire voir le Conseil des Elus. Nonobstant et je vous l'assure, Karty se positionnera sur ce cas, que ce soit dans deux semaines ou quelques mois. Ce que je vous dis n'est peut être pas à vôtre goût, cependant laissez-moi vous annoncer une nouvelle qui en sera un temps soit peu plus. Certes Karty ne vous soutient pas encore, un de ses Partis le fait nonobstant, tandis qu'aucun ne soutient Velsna pour l'instant. Le Front Populaire Kartien vous assure un soutien indéfectible. Je comprends votre inquiétude et ce passé que nous pourrons qualifier de colonialisme, soyez en assuré. Messieurs, auriez-vous un autre sujet à traiter ?

Wathen repris:

"Le soutien de votre nation serait effectivement une bonne chose pour Achos, mais je ne pense pas qu'il soit fondamentalement nécessaire pour vous ou votre gouvernement de prendre parti. L'important pour Achos, c'est que vous ne soyez pas influencé pour penser des choses fausses sur Achos, ou pire encore que vous décidiez de devenir hostile envers notre nation. Achos a cœur à entretenir de bonnes relations avec Karty, et nous trouverions ça dommage que quelques politiciens velsniens (car il est évident que tous les politiciens velsniens ne partagent pas le même avis sur Achos), ou même étrangers, viennent rompre ces débuts de relations prometteuses entre nos deux nations. Ainsi, nous souhaitions vous proposer un accord. Un accord pour les relations entre nos deux pays reposant sur un postulat simple.

-La Sérénissime république d'Achos et le Saint Empire de Karty s'engagent à conserver des relations économiques et diplomatiques cordiales entre eux.

Que votre gouvernement choisisse le "camp" de Velsna, nous n'y pourrons rien. Peut-être que la Grande République de Velsna arrêtera de nous fournir de l'armement si cela venait à arriver, comme avec Sylva. Ou peut-être qu'elle vous proposera de rejoindre une faction s'opposant à nous. Mais conservons au moins des relations diplomatiques et économiques bienveillantes entre nos deux pays. Cela ne vous engage à pas grand-chose et vous laisse libre de décider de ce que vous voulez avec Velsna.

Qu'en pensez-vous ?"

Le Chancelier écouta les dires de ses deux interlocuteurs et fut frappé par leur sagesse. Vouloir préserver la paix malgré le fait que Karty pour même allait jusqu'à s'allier à Velsna, leur ennemi, c'est admirable pensa-t-il.


Chancelier Yaromir Ernaï: Eh bien, je ne peux vous garantir que Karty se rangera de vôtre côté. Cependant, et face à une telle proposition, je ne peux qu'accepter. Il reste la possibilité où Karty se rapprocherait de Velsna, même si vous m'ôtez les mots en voulant même préserver des relations cordiales. Permettez-moi ce complimenter cet état d'esprit que je trouve sincèrement admirable. Puis-je vous proposer un rafraîchissement ? La spécialité de Karty reste l'alcool à base de golubika, si vous ne vous sentez pas à la hauteur de cette forte boisson, le thé reste quelque chose de plus doux dit-il comme pour détendre l'atmosphère. Ainsi je m'engage devant vous à ce que Karty entretienne des relations d'une certaine courtoisie, tant que vous ferez de même évidemment. Le Chancelier servit les deux verres, en plus du siens (si les deux Achosiens acceptent évidemment) puis tendit sa main comme pour conclure un accord, s'apprêtant à la tendre vers le deuxième consul.

Les deux consuls, contents que cette rencontre se soit passée comme prévu, ne purent s'empêcher de rire aux éclats quand le chancelier mit en garde les achosiens contre ses boissons dont "ils ne seraient pas à la hauteur"

Maddocks rit en premier, d'un rire gras, franc et en somme fortement accostent, et en parlant étrangement, avec un accent plus fort qu'avant:

"HAHAHAHAHAHAHAH!, Pour qui nous prenez-vous, des enfants de 5 ans ? HAHAHAHAHAHA !! Tu entends ça Ceredig ? "

L'autre consul était au bord des larmes et riait de même :

"Ydw, ydw, dwi'n ei glywed! traductionOui, oui je l'entend ! AHAHAHAHAH! Allez Wynn, comme au bon vieux temps ? Allez! Iechyd!"

Les deux se saisirent des verres, et les vidèrent cul sec, comme s'ils furent remplis d'eau, puis continuèrent tout en rigolant :

"Pas mal votre eau, on croirait l'eau du robinet HOHOHOHO !" jubilait Maddock. "Si vous voulez un truc de VRAI bonhomme, goûtez un peu ça !" Il sortit de sa valise diplomatique une bouteille de whisky, le plus pur et le meilleur d'Achos "Celui-là, il nettoie de l'intérieur, vous savez !"

Il servit au chancelier et à son collègue deux grands verres pleins à ras bord qu'il avait, ici encore, sortis de sa valise diplomatique:

"Allez-y, goûtez un peu ça ! HOHOHOHO !"

Le Chancelier vit que la rencontre était passée, il ne leur parlait pas en tant que diplomate mais en tant que Yaromir, Kartien qui devait défendre sa patrie à un concours du plus gros alcoolique. Bien que les Saintes Ecritures n'encouragent pas ce type de pratique, Yaromir en tant que bon slave assumé se doit de défendre l'honneur de l'Empire jusqu'à en finir par terre s'il le fallait.


Chancelier Yaromir Ernaï: Impressionant dites-moi, d'une rapidité déconcertante. Je ne recule jamais devant un défi honnête vous savez tout en riant, Yaromir attrapa le verre et le descendit en une seule gorgée. Il se dit en effet que les Achosiens avaient raison, l'alcool de golubika était de l'eau face à ce breuvage. Je dois dire que cette boisson est un temps soit peu plus forte que celle que je vous ai proposé. Yaromir ôta sa large veste puis se retroussa les manches. Si vos Excellences le veulent, j'ai là une bouteille que je suis censé réserver pour les grandes occasions. Une liqueur qui je le parie, ne vous laissera pas de marbre. Yaromir ouvrit une large armoire et en tira trois verres et une grande bouteille, après avoir remplis lesdits verres, il dit: Messieurs, je vous en prie commencez donc.

Impressionnés par la décence d'un homme de si faibles carrures, les deux consuls ne purent réagir autrement qu'en applaudissant!

"Monsieur," repris Wathen, "votre décente est des plus impressionnante! C'est à se demander si vous n'avez pas du sang accostent AHAHAHAH ! Montrez-nous donc ce nouveau breuvage ! Wynn ?"

- "Iechyd Ceredig !"

De la même manière, les deux hommes décendirent leur verre rapidement, mais furent surpris par la puissance de la boisson, bien plus forte que le premier alcool proposé par le chancelier

"tousse tousse Pouah, pas mauvais votre eau de vie!tousse, tousse Ça réveillera un mort !" s'exclama Wathen

Tout en toussant et en demandant d'un signe de tête au chancelier, Maddocks lui se réserva, et redescendit un verre

"Excusez chancelier, mais j'ai toujours besoin de goûter deux fois pour être sûr du degré d'alcool, c'est un bon 65° celui-là non ? M'enfin, il reste fort agréable HOHOHOHO ! Allez maintenant, à vous ! Nous voulons voir si vous tenez votre propre alcool !"

Gentiment mais sûrement, les oreillers des deux consuls retournent à leur forme originelle de piller de bar, commençaient à chauffer et leurs joues à rougir. Ainsi Maddoks déboutonna son pantalon et Wathen retira sa cravate. Les deux n'arrivaient d'ailleurs pas à s'arrêter de rire depuis le début de cette charmante rencontre. Si quelqu'un était rentré à ce moment-là, il aurait sûrement cru que le chancelier recevait les deux poivrots du coin mais non, c'étaient là les diplomates les plus importants d'Achosie.

Yaromir avait abandonné sa fonction de diplomate de la Chancellerie. À la place, il avait opté pour ce climat amical digne d'Achos dont il avait tant entendu parler.


Chancelier Yaromir Ernaï: Mes braves, cet alcool tient du 67 degrés, vous n'étiez pas loin ! Yaromir commença également à rire au rythme des deux consuls Achosiens. Si je ne peux tenir mon propre alcool ce sera une honte pour ma nation ! Yaromir prit d'une main le verre et le posa sur ses lèvres de la même assurance que le dernier. Nonobstant, après avoir avalé le breuvage contenu à l'intérieur, il toussa exactement comme les deux Achosiens Ça doit faire un moment que cette bouteille est là vu comment ça arrache !

Après quelques autres verres supplémentaires, le Chancelier redemandait du whisky afin de le regoûter "pour être sûr". Les minutes passèrent, Yaromir devenant d'un teint rouge rarement atteint, il commença même à entamer l'hymne Kartien de vive voix.

Chancelier Yaromir Ernaï: Messieurs ! Je vais vous chanter là la gloire Kartienne dans toute sa splendeur ! Расцветали яблони и груши, Поплыли туманы над рекой; Выходила на берег Катюша, На высокий берег, на крутой !
Malgré l'alcool qui lui fesait tourner la tête, Yaromir arriva miraculeusement à chanter parfaitement le premier couplet de l'hymne Impérial, reprenant en cœur.

Toujours dans la bonne humeur qui accompagnait ce genre de réceptions, les deux consuls burent au même rythme que leur compère chancelier. Quand celui-ci se mit à chanter, les deux hommes ne comprirent pas toutes les paroles mais se mirent debout (difficilement) et reprirent comme ils purent en coeur :

"Ra zvitaaaa ni bi li nouchi ! Pa la li la la la la la ko! Pi da li ni wa da ni li Katiouchaaaa ! Da visooooo ni berer katouwoooooooo !" tel étaient à peut près leur parole.

Une fois le chant kartien fini, les deux collègues proposèrent de chanter l'hymne acholies . Droit comme ils purent sur leurs appuis, ils entonnèrent alors le refrain, en chantant extrêmement faux et extrêmement fort comme on pouvait l'attendre de deux hommes si alcoolisés :

Référence musicale

" Ry'n ni yma o hydddddd
Ry'n ni yma o hyd
Er gwaetha pawb a phopethhhhhhh
Er gwaethaaaaaa pawb a phopethhhhh
Er gwaetha pawb a phopethtt
Ry'n ni yma o hydddddddddd !!!!!!!!!!"


Ils finirent par être en train de se rouler par terre en rigolant, alors que le chancelier, lui aussi, essayait de chanter les paroles.

La soirée continua comme ça très tard jusqu'à ce que, enfin, les trois hommes décident qu'il était temps de rentrer. C'est ainsi que ce soit dans les rues de Volkingrad, quelques chanceux ont peut-être vu passer le chancelier kartien et les consuls achosiens bras dessus bras dessous en train de tituber tout en chantonnant vers leur hôtel.