Posté le : 22 fév. 2025 à 16:44:54
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III - La philosophie religieuse
Les carnets de voyages de la Prophétesse ne comportent pas à proprement parlé de d'essais théologiques ou de notions à proprement parlé religieuses. Si certains passagent expriment de vives critiques sur le monde, lesquelles semblent toujours d'actualité, il est à bien comprendre que jamais la Prophétesse n'a tenu de discours dans laquelle elle expliquait les bonnes pratiques d'un point de vue divin.
1. Le travail
Dès ses dix ans, lorsque la Prophétesse est pour la première fois témoin de la torture et de l'esclavage, elle en tire de précieuses leçons de vie. Le travail ne devrait pas, selon elle, justifier mille atrocités. Le travail doit obligatoirement être considéré comme un don de l'individu envers sa Communauté, voire l'Humanité toute entière. L'argent, la menace, le mensonge : voilà des moyens bien vains pour obliger à la production, quelle qu'elle soit. L'unique objectif d'un travail doit toujours être, d'une manière ou d'une autre, de contribuer au bien commun. La Prophétesse ne s'exprime pas contre l'esclavage de manière directe, mais pointe du doigt les traitements dégradants commis à l'égard de minorités lorsque chacun devrait participer aux tâches de la Cité afin de servir un intérêt général et de tendre vers un objectif commun déterminé.
2. La Justice
S'il y a bien un point qui semble tenir à coeur à la Prophétesse, c'est bien celui de la Justice. On ne parle ici ni de justice au sens légal, divin ou social du terme, mais de manière général. La Justice, pour la Prophétesse, est le fait d'ouvrir ou de fermer le champs de possible à un individu ou un groupe d'individu à partir de leur histoire et de leurs actes passés. Elle ne comprend pas pourquoi certains naissent riches sans raison, et d'autres sont condamnés à vivre dans la misère. Si cette vision à tout de contemporaine, elle fut toutefois à l'origine de plusieurs applications dès l'Antiquité.
-> En effet, jusque de nos jours, la Cité a pris pour modèle éducatif l'agogué, une méthode d'inspiration grecque au sein de laquelle tous les enfants partent du même point : la pauvreté. Ensemble, par une éducation stricte, ils grandissent ensemble, forment un corps social soudés, puis à l'instant où ils regagnent la vie réelle, demeurent émancipés des préjugés préexistants et connaissent la valeur de la vie ainsi que celle du moindre centime.
Le "pardon", dans l'Arénisme, ne se résume pas au fait de le demander. Il s'agit avant tout d'assumer son erreur et de se racheter. La prière ne suffit alors plus, et l'individu doit absolument réparer son erreur non pas auprès de sa victime, mais auprès de l'Humanité toute entière.
-> On retrouve comme application concrête de cela le fait que dans la Cité du Désert il n'y ait presque pas de prisonniers, mais des condamnés aux travaux forcés - forme d'esclavage si l'on veut des hors-la-loi - où les gens servent l'intérêt général.
3. L'égalité
S'il y a bien un point où l'Arénisme entre parfois en contradiction avec d'autres religions, c'est sur la notion d'égalité. En effet, la Prophétesse considère l'existence d'une égalté absolue entre tous êtres humains, y compris sans considération de sexe. Les violences faites de la société des hommes sur les femmes sont vivement critiquées dans les carnets de la Prophétesse, y compris dans leurs rapports privés. Publiquement, la Prophétesse a toujours veillé la considéré les femmes autant que les hommes, et a mis un point d'honneur a jamais n'en traiter un plus haut que l'autre.
-> Dans la Cité du Désert par exemple, suivant cette doctrine, les filles comme les fils peuvent hériter du trône princier, ce qui témoigne d'une forme d'égalité dans l'autorité et la légitimité de l'exercice du pouvoir. Cela se voit également socialement, car de manière générale les femmes travaillent de manière similaire aux hommes dans la Cité.