11/05/2017
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Antérinie Karty, les flammes de l'amour se ravivent !

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Deux hommes avançaient calmement dans les couloirs du Kremlin, ils étaient tout deux graves et austères et arboraient une mine de sinistres officiels en voyage diplomatique. Le premier, qui semblait être visiblement le moins gai avait choisi de porter les habituels costumes bleu marins de la Couronne Antérinienne, bleu marin légèrement plus foncé, que l’on nomme sobrement en Antérinie « bleu antérinien ». Le costume était un deux pièces et restait tout aussi sobre que l’élégant blond aux yeux bleus. L’autre homme, qui devait avoir le même age que son ami, un peu moins que la trentaine, paraissait plus abordable et plus souriant… Il portait le traditionnel trois pièce antérinien, bien plus attirant et beaucoup plus tape à l’œil que son accompagnant. Ils continuèrent à avancer quelques mètres avant de s’arrêter devant une vaste antichambre.

La pièce était immense, ses lustres resplendissaient et renvoyaient la lumière du soleil qui illuminait tout en se réverbérant sur les dorures et les boiseries d’ébène. Les vastes fenêtres rejetaient un flot lumineux qui ne faisait que renforcer cette impression de richesse et de puissance de la famille impériale. La force et l’influence des tsars se ressent ici, tout les attributs y sont, les icônes de la toute puissance du Christ, les tableaux représentants les grandes heures des souverains, ou encore les gardes tsaristes dans leurs uniformes verts et leur posture cambrée impeccable. Les fauteuils, tout aussi richement ornés que les murs, avec leurs tentures et leurs dorures rivalisaient même avec ces derniers. Seule originalité, les armes de la famille tsariste ne figuraient pas sur le dossier, rappelant subtilement que ce faste n’est pas du à l’influence de quelques augustes ancêtres ayant réussi à se tailler un vaste domaine, mais bien à la force et surtout l’intelligence du Sire Stanislas.

L'antichambre peut potentiellement ressembler à ca

Pourtant, les deux hommes restaient méfiants, le tsarat c’est certes démocratisé, mais mieux valait rester prudent, et il fallait conforter le tsarat dans ses orientations politiques tout en s’assurant qu’aucun moyen législatif existe pour mener à un retour en arrière, et même pire, de redonner tant de pouvoir à l’Armée, qui joue visiblement un rôle plus important qu’il n’y paraît. Ainsi le Ministre des affaires étrangères, le jeune dandy au costume trois pièce fit à l’Empereur :

« Vous etes surs qu’il n’y a pas de risques à s’exposer ici, enfin l’opinion publique les a certes pardonné, mais pas certains que le monde ait oublié certaines de leurs gourdes diplomatiques, et même pire leur ait accordé leur pardon pour l’expulsion de milliers de communistes il y a de cela deux ans. Et même pire, qu’en dirait nos partenaires commerciaux et sécuritaires, comme la Fédération ou le Royaume de Teyla. »

L’Empereur répondit simplement :

« Bonne remarque, et il est certain, et même clair que mieux vaut éviter de s’en vanter, mais après tout, le Saint Empire fait des efforts importants, et on a bien reconnu la Loduarie ou encore la Rimaurie, alors une monarchie conservatrice chrétienne ne devrait pas nous inquiéter ! »

« Oui mais, t’imagine sérieusement que l’on nous regarderait de la même façon à l’Union, déjà que les valinoréens ont fait la moral aux économistes de la C.S.G.E.E, alors t’imagine si nous nous rapprochons d’un état qui a refusé de se démocratiser et qui a quitter l’Union et qui s’est lui même démocratisé sous la pression teylaise ! Bref, une belle déconvenue pour l’Union et surtout une belle humiliation pour nous autres qui avons voté en faveur de son intégration ! Une belle honte ! »

« Oui, certes, mais tu oublies qu’il s’est lui même démocratisé, et que le bloquer pour un incident, aussi grave soit-il, ne servirait à rien, n’oublie pas que le ministre de l’économie était favorable à cela lors du Conseil des Ministres, même de la Geauce avait voté pour ! De plus à se braquer comme ça, rien ne nous dit que les négociations devraient aller vite avec un si mauvais caractère et aucune volonté venant de ta part, ce n’est pas pour rien que l’on m’a demandé de t’escorter, je dois à la fois te surveiller mais aussi monter au créneau pour te soutenir en cas de remarques déplacés du Tsar. »

« Mouais, mais par rapport à la démocratie, le système kartien est une sorte d’état militariste avec une importance bien trop assumée du rôle de l’armée tsariste ! Enfin, ils prennent des décisions importantes en lien avec la situation du Saint Empire, tu te doutes bien que ça peut très vite virer dans l’oligarchie assez rapidement ! Tu ne me contredirais quand même pas sur le sujet ! »

« C’est un risque en effet, mais a vue de la brochure sur le système politique local, on remarque assez bien que l’armée ne sert que de gardien de la constitution et assure son respect, tout en évitant qu’elle ne soit pervertie ou menacée par des hommes politiques corrompus comme c’est le cas pour le parti Reconquete Royale ! Voire même du Front Populaire Kartien ! Donc bon, il est important de rappeler que ce n’est pas plus mal. De plus, l’Armée n’est pas uniquement une force politique, mais c’est aussi un outil du gouvernement pour défendre l’Empire. Dans la mesure ou ce n’est pas si grave que ça tant qu’elle reste fidèle et inféodée au gouvernement ; tu n’es pas d’accord ? Et c’est même mieux d’avoir un bras armé que d’avoir un conseil constitutionnel impuissant, il ne faut pas oublier que la transition a été assez rapide, et que dorénavant, mieux vaut se réjouir que le Parlement ait un minimum d’influence, et même mieux qu’il exerce un rôle central dans la vie politique plutot qu’il soit soumis à l’autorité d’un prince tout puissant qui se repose sur l’armée ! »

« Ca reste bien trop proche d’une stratocratie ! Enfin, tu pourrais bientôt utiliser le terme « particularismes » pour désigner ce régime ! »

« Exactement, c’est un régime avec des particularismes, tout comme la démocratie antérinienne est tout de même assez spéciale, c’est indéniable ! »

En effet, le régime antérinien est avant tout castral, c’est à dire divisé en trois catégories, jouissant des mêmes droits, des mêmes devoirs et d’une égalité quasi-parfaite dans le domaine politique si ce n’est que chacune de ces classes ne vote que pour une assemblée en particulier, ce fonctionnement castrale a le double avantage de prendre en compte les intérêts de chaque groupe social (à savoir le Tiers-état, la Noblesse, et le Clergé, ) qui représentent chacun une importance équivalente au niveau démographique, notamment quand la particule de noblesse est méritoire et que devenir clerc nécessite une seule année d’étude et que la plupart des avocats, juristes, juges et autres professions du monde politique et juridique ainsi que les indépendants ayant eu des cours de théologie, soit 33 % de la population, la noblesse, recrutée parmi les fonctionnaires et les entrepreneurs obtient sa particule lorsque la profession est désignée comme « utile » à la nation, et le Tiers d’État représente en grande partie l’ouvrianat et les agriculteurs… Mais il permets aussi de laisser ces derniers s’exprimer plus librement, et de ne pas voir leurs ambitions se noyer parmi le flot d’interets, parfois divergents, qui caractérisent chaque classes.

Ainsi, le système kartien, s’il restait particulier n’en restait pas moins relativement démocratique, les libertés fondamentales semblaient respectées, le droit de vote pour tout les citoyens était assuré, le Parlement jouissait d’une autorité renforcée, le Tsar qui semblait être la seule figure exécutive du pays reste relégué au silence et ses ministres sont nommés par la Chambre. Cette dernière d’ailleurs, est relativement puissante, le Conseil Constitutionnel faisant office de contre-pouvoir solide, qui peut, semble t’il, être appuyé par l’Armée si besoin. En revanche, il est certain que des limites pouvaient apparaître, notamment avec une influence trop marquée du conseil militaire qui avait dans ses rangs le Tsar, qui est aussi une figure exécutive, rendant la perméabilité entre les deux institutions assez fortes. La question des pouvoirs étendus appartenant au Kantsler ne posait pas tant problème que ça, une minarchie n’est pas une dictature en soi.

Ainsi les chefs d’états antériniens s’étaient montrés rassurés, et afin d’éviter que des énièmes incidents se déclarent, l’Empire a préféré y envoyer le Ministre des Affaires Étrangères et l’Empereur pour s’assurer que rien ne dérape et que la convenance caractéristique des chancelleries feutrées soit respectée ; le Protocole avant tout ! Ainsi, l’Empereur avait pour charge de s’assurer que le Ministre ne dérape pas et surtout que la rencontre se déroule de manière calme et posée. Même si ce n’est assurément pas la chose la plus simple avec le divorce assez violent qui sépara les "deux alliés soudés tel un le manche d'un glaive rattaché à sa lame" ainsi mieux valait les ressouder, non seulement pour montrer au monde que la diplomatie antérinienne restait ouverte au dialogue et à la compréhension, mais aussi car la puissance militaire kartienne et la puissance économique antérinienne peuvent très bien redevenir complémentaire, pour des accords permettant de s’assurer que la Leucytalée occidentale reste propice au commerce et qu’aucune puissance ne vienne perturber les échanges locaux.

Messieurs, le Tsar
Ainsi, un chambellan entra et hurla, dans le stricte respect du protocole : « Sa Majesté Louis VI d’Antérinie et de Marcine, Empereur d’Antérinie, Roi de Marcine et Grand Duc du Scintillant et Duc d’Antrania, veuillez entrer ! » avant de poursuivre : « Son Excellence ducale, le Sieur Louis d’Antrania, frère de Sa Majesté Louis VI, Ministre des affaires étrangères de Son Excellence le Sieur de la Geauce, Premier Ministre antérinien. Veuillez entrer ! »

Tout deux s’assayèrent dans une vaste pièce, elle était mille fois plus lumineuse que l’antichambre, les tableaux étaient resplendissant et la table, massive, imposante et démesurée, taillée de part et d’autres, envahies de stylos, de papiers et de verres avait un je ne sait quoi d’effrayant, peut être était-ce les tapisseries qui représentaient les chevaliers s’affronter pour trouver cet arbre magique qui servirait à faire cette table, les stylos plumes de fabrication kartienne aux armes de l’Armée impériale… ou plus simplement, les mains du Tsar qui étaient posées sur la grande table. A coté de lui, l’ambassadeur délégué aux affaires ouest-eurysiennes. Ils étaient tout deux assez imposants et le regard perçant du Tsar voyait les deux Antériniens s’asseoir. Puis il commença.
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25/11/2015, Kremlin de Volkingrad,

Le vaste monde de la diplomatie, un véritable jeu qui pourrait s'assimiler sur le plateau d'un échiquier. L'art et la pratique des relations internationales, déplacer ses pièces lorsqu'il le faut, patienter quand cela est nécessaire, analyser prudemment avant d'agir. Exceller dans ce domaine signifie très clairement avoir les qualités d'un fin stratège que l'on nomme singulièrement diplomate. Le meilleur instituteur s'avère être l'adversaire, cette remarque s'avère d'une justesse soulignable pour le Tsarat Eurysien. Nous pourrions illustrer ce raisonnement par un certain conflit mêlant l'état dit de la menace rouge au pays de l'aigle impérial si l'on y réfléchit, un revers d'une conséquence gigantesque pour le régime impérial. Avant ces événements, il n'était que le résultat d'un militarisme non réfléchi et d'une assurance se plongeant dans les nimbes de l'arrogance.

L'escarmouche en Mer Espérance, un vrai fiasco qui a valu une honte internationale pour le Saint Empire de Karty. Cette véritable tragédie a donné la mort à nombres de soldats, rendant veuves et orphelins de pauvres innocents. Plus d'une douzaine d'aéronefs Kartiens abattus, une quinzaine de vie perdues, un état en deuil. Face à cet événement, un seul survivant s'est miraculeusement échappé en descendant par la même occasion un avion Loduarien. Une véritable prouesse si l'on regarde le duel qui s'est déroulé, un avion de première génération contre un autre de sixième génération. Ce miracle a fait de cet homme un héros national ayant sauvé l'honneur de sa patrie, sans quoi ce conflit n'aurait été que pur échec.

Des conséquences nationales mais au delà de cela, des répercussions aux états alliés du régime Tsariste. Nous comptons tout d'abord la perte d'un allié puissant, celui de la dictature Rimaurienne, ce qui reste un mal pour un bien en regardant la teneur fasciste de cette puissance Eurysienne. L'Empire d'Antérinie, voilà une vraie perte qui est à déplorer, ancien allié solide de Karty. Les événements se mêlant des les abîmes de l'incompréhension à celles de la précipitation, a succédé à ce conflit majeur une crise politique entre l'empire colonialiste et le Tsarat. Les deux états se sont donc brutalement séparés, laissant les ruines d'une entente jadis si resplendissante.

D'un élan brusque et soudain ce divorce a frappé les deux empires, divergeant chacun vers des horizons respectivement différents tels deux loups solitaires. L'Antérinie opta pour une évolution économique drastique couronnée de changements politiques tendant vers la décentralisation en Nouvelle-Antérinie et en Marcine. Le Saint Empire de Karty quant à lui a choisi de continuer sa militarisation, tout en commençant pas à pas sa démocratisation.

La volonté démocratique est donc naît au sein du régime Kartien, opérant nombres changements. En commençant tout d'abord par la progressive mise en place des quatre Grands Conseils, séparent le pouvoir exécutif représenté par le Tsar du pouvoir judiciaire détenu par le Conseil Constitutionnel, du pouvoir législatif se traduisant par le Conseil des Elus où concourent chaque Partis du pays. La création du rôle de Chancelier a suivi de près, centralisant le pouvoir du Premier Ministre et du Ministre des Affaires Etrangères. Nous pourrions dire que réunir ces rôles n'est pas signe d'une démocratie, cependant le Chancelier devient en quelque sorte l'égal du Tsar (bien qu'il lui reste très largement inférieur).

Des changements politiques donc, mais aussi diplomatiques sur l'ensemble du plan Kartien. La réforme du Cercle des Six a drastiquement changé la diplomatie du Tsarat en divisant le monde en six secteurs. Hormis l'Eurysie qui en compte deux (Ouest et Est), chaque continent possède une personne portant le titre de Grand Ambassadeur, ce dernier est le représentant du Saint Empire pour tous les états présents dans cette zone. Dans le cas de l'Antérinie, qui est sur le secteur Ouest-Eurysien, il s'agit du Grand Ambassadeur Ilya Eksö qui sera lui-même présent aux côtés de sa majesté le Tsar durant cette future rencontre.

Une rencontre ? En effet, les deux états après de nombreux mois passés sous le joug d'un froid polaire ont décidé de raviver les flammes d'un amour jadis si puissant. L'inquiétude s'associe à l'appréhension quant à cette entrevue, bien qu'aussi prometteuse soit-elle. En outre, de nombreux enjeux seraient la clef de cet événement d'une importance non pas des moindres en raison de la présence de l'Empereur Antérinien s'ajoutant à celle du Ministre des Affaires Etrangères de ladite nation. Ces deux hommes d'états sont le signe de la volonté réciproque de reforger cette entente perdue, également le signe d'attentes significatives.

Côté Kartien, nous avons donc la présence du Grand Ambassadeur Ilya Eksö se joignant à celle de se majesté le Tsar Stanislas I. Nous constatons que le Saint Empire de Karty a soigneusement prit soin d'opter pour le même nombre de diplomates afin de se positionner sur un pied d'égalité en signe de bonne volonté. Dans le même objectif, les diplomates Kartiens s'avèrent être les équivalents des Antériniens. Effectivement, le Tsar Stanislas Valaski reste l'équivalent de l'Empereur Louis VI d'Antérinie. Pour ce qui est du Ministre des Affaires Etrangères, l'équivalent Kartien serait le Chancelier Ernaï, n'étant pas disponible c'est un Grand Ambassadeur qui le remplace. Cette fonction regroupe un temps soit peu moins de responsabilités que le Ministre des Affaires Etrangères mais est un rôle tout aussi important.

Il est évident que l'Empire d'Antérinie a préparé cette rencontre, le Saint Empire de Karty n'a point fait exception. Pour cela, il faut remonter quelques temps avant le jour J, le principal intéressé étant l'ambassadeur Eksö. Les deux états s'étant ignorés durant une période assez impressionnante, renseignements et observations devaient être effectués pour que l'entrevue se déroule du mieux que possible. C'est sous cette optique où le Chancelier Yaromir Ernaï a convoqué le Grand Ambassadeur. Remontons donc à un vendredi du mois de novembre, dans les bâtisses du Palais Impérial de Volkingrad.



Palais Impérial du Saint Empire de Karty, le Kremlin de Volkingrad

Chancelier Yaromir Ernaï: [...] Je m'excuse tout d'abord de ne point pouvoir assister à cette entrevue d'une importance soulignable qui sera sans aucun doute un tournent véritable pour l'Empire. Sans être de mauvaise augure, Karty et l'Antérinie se sont quittés sur des sentiments conflictuels. Ce sera donc à toi d'assister le Tsar dans ses paroles, Ilya.
Grand Ambassadeur Ilya Eksö: Mon expérience est suffisante pour que le tous se déroule parfaitement, bien que ma nomination reste récente. L'exemple du Royaume de Teyla reste ma plus grande réussite ne trouves-tu pas ?
Chancelier Yaromir Ernaï: Ne te reposes pas sur tes lauriers, c'est ce qui fait tomber les plus grands stratèges et diplomates. Quelles sont tes conclusions sur l'Antérinie ?
Grand Ambassadeur Ilya Eksö: La présence de l'Empereur Antérinien est signe qu'ils misent réellement sur cette rencontre, nous n'avons pas le passé jamais vu le Tsar rencontrer son équivalent et inversement évidemment. Pendant ces quelques mois où nos relations se résumaient à un simple rien, l'Antérinie a augmenté son Produit Intérieur Brut considérablement, en atteignant presque un billion d'unités internationales, soit 950 000 000 000. C'est une puissance économique qui s'est affirmée sur la scène internationale, bien qu'ayant subi un revers avec la Nouvelle Antérinie.
Chancelier Yaromir Ernaï: De nôtre côté ?
Grand Ambassadeur Ilya Eksö: La militarisation évidemment, nous pouvons illustrer cela par l'acquisition récente d'un sous-marin de quatrième génération de classe Kaiman IV, production nationale. Nous misons également sur le porte-avions qui est à environ deux tiers de sa production finale. Nous constatons par ailleurs un développement économique similaire à l'Antérinie, inférieur certes mais également puissant avec 830 milliards de PIB.
Chancelier Yaromir Ernaï: La puissance économique pourrait s'allier à la puissance militaire ainsi, [...]


Une mélodie semblait planer sur le Palais Impérial qui se préparait à recevoir ses homologues d'Eurysie occidentale, comme des sortes de notes se jouant au mouvement du personnel impérial. Une agitation d'une telle ampleur pouvait rappeler la fête nationale, ayant accueillie plus d'une dizaine d'états. En réalité non, ce n'était là qu'une simple rencontre comptant un seul état étranger: l'Antérinie. Nonobstant, nous pouvions déceler une similitude entre cette grandiose cérémonie et cette entrevue, le lieu de la rencontre. Le Kremlin certes, mais plus précisément et exactement la même pièce. Cette grande salle où l'on pouvait admirer dorures et œuvres de maître, comme ce tableau représentant les steppes d'une campagne battue par l'hiver. Cette œuvre, du plus grand artiste de renommée Kartien, Hans Osprey, était accrochée là, sur un mur, planant d'une sorte de domination sur cette salle.

Tableau de Hans Osprey, peintre du Saint Empire de Karty

Ce tableau s'ajoutait aux autres réalisations, notamment des représentations des grands héros Kartiens ou dirigeants. Nous comptons par exemple Friedrich I dit le Fondateur, Friedrich VII dit le conquérant, le Kaiser Van Blonski dit l'Impérieux et bien d'autres. En parallèle des Grands de Karty, nous pouvions trouver ce tableau du HMS Victory, le plus grand bâtiment Kartien datant XVIIIème siècle.

HMS Victory

Nous pouvions également trouver des statues ça et là, ajoutant un décors somptueux à une des innombrables salles du Kremlin. Par delà les quelques grandes fenêtres que nous pourrions qualifier de baies vitrées, il était aisé d'entrevoir les paysages Kartiens, donnant une vue féérique sur cette capitale qu'était Volkingrad. Il était également facile de déceler que la saison était hivernale, voyant de temps à autre un flocon tomber de la toiture.

10 heure tapante, le Tsar drapé de son habituelle tenue sortit des quartiers réservés à la famille impériale. Le Grand Ambassadeur Eksö le rejoignit lorsque sa majesté passa devant son bureau, laissant un dialogue et des salutations habituelles. Quelques minutes plus tard, tous deux rejoignirent la salle où allait se dérouler la future entrevue, s'asseyant sur de larges sièges ornés afin d'attendre l'arrivée de leurs interlocuteurs. Stanislas avait bien envie de prendre un thé, il se ravisa tout de même en pensant que ses homologues pourraient en prendre.

L'Empereur Antérinien ainsi que le Ministre des Affaires Etrangères foulant les sols du Palais au rythme des saluts de militaires Kartiens ne se firent guère attendre. En effet, Stanislas entendit l'annonce d'un garde qui invita ses deux homologues à entrer, par ailleurs il se dit intérieurement "ces Antériniens et leurs titres à rallonge, quel amusement !". Lorsqu'il les vit, Stanislas invita simplement à prendre place d'un simple geste de sa main, tendant son bras droit d'un signe de bienvenue.

Une large écharpe d'un bleu ciel venait se dresser sur les galons tsariens de sa majesté, venant s'immiscer de son épaule gauche en plongeant vers sa taille. De ses yeux grisés-bleus et d'un air tant autoritaire qu'impérial se voulant tout de même accueillant, le Tsar regarda brièvement les nouveaux-venus en annonçant finalement ces quelques mots.


Dirigeant du Saint Empire de Karty, Tsar Stanislas I

Tsar Stanislas I: Soyez donc les bienvenus sur nos terres, bienvenue en Karty messieurs. Il est inutile de m'introduire, je vous présente tout de même son Excellence le Grand Ambassadeur. Sieur Ilya Eksö est chargé de représenter nôtre patrie dans le secteur Ouest-Eurysien, autrement dit le vôtre.
Avant toute chose, permettez-moi de souligner que nos deux états se trouvent respectivement dans ces lieux afin de corriger les erreurs mutuelles passées, ce que nous trouvons réellement encourageant. Le plus dur a été fait si l'on y réfléchit, nous voilà à présent dans ce lieu chargé d'histoire qu'est le Kremlin. Bien que nos nations se sont séparées sur la rupture d'un traité, le destin n'est point scellé. Autrefois, si l'on entendait le nom de Karty, nous pensions irrémédiablement à l'Antérinie et inversement. Une alliance que nous aurions pu croire éternelle, il n'a fallu pourtant que quelques jours pour la réduire en cendre, écroulée tel un château de cartes.
Trêve de ressasser le passé, concentrons nous sur le moment présent et ses perspectives sur nôtre avenir que j'espère commun. Nous pourrions dire que tout est à refaire en partant de l'origine, tant sujets économiques que politiques et même militaires. Avant toute chose, puis-je vous proposer une de nos spécialités ? Je vous conseille par ailleurs un de nos thés, une véritable tradition du Saint Empire.
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Il est clair que les relations antérino-kartiennes sont complexes, en premier lieu à cause des dissensions qui eurent lieu et qui mirent pratiquement fin à toutes communications entre l’Empire et le Saint Empire, les deux puissances amoureuses l’une de l’autre durent ainsi se séparer à cause de tensions sous-jacentes qui commencèrent à apparaître, à commencer par l’instabilité quasi-chronique de la diplomatie kartienne du ministre des affaires étrangères d’alors… En effet, le retrait de plusieurs alliances commença déjà à grignoter, à réduire la crédibilité kartienne auprès des autonomistes, les conservateurs, tentant tant bien que mal de conserver et leur alliance parlementaire et leur alliance avec Karty, durent pratiquer une politique de bascule, mais le retrait de l’U.E.E ne fit que rendre la situation instable. En effet l’europhylie de la droite modérée antérinienne ne saurait permettre qu’il puisse continuer à s’acoquiner avec un état qui a refusé l’U.E.E, qui lui a imposé de se démocratiser le plus rapidement possible, menant au Kartxit et à partir de ce moment là un lien s’est brisé entre les deux états, la droite ne voyait plus de la même manière le Saint Empire malgré les soutiens démontrés il y a de cela quelques mois au Saint Empire après les attentats communistes.

Puis deux évènements majeurs rendirent la situation parlementaire explosive entre le C.P.A et l’U.P.C, alliés traditionnels de la politique antérinienne. En effet, la fondation du Bloc Nationaliste Eurysien, formé par deux régimes ultra-radicaux, comme l’extrême droite fasciste, illibérale et kholiste, et l’extrême droite classique, c’est à dire anti-communiste, nationaliste et antidémocratique. La présence de tels états au B.N.E n’a fait que renforcer le sentiment de défiance de la gauche, mais aussi et surtout de la droite autonomiste ! Rendant les tentatives des mouvements ultra-conservateurs (à savoir réactionnaires) pour rejoindre ou du moins participer au Bloc parfaitement nulles… De plus, l’antidémocratisme trop affiché de Karty a forcé Louis d’Antrania a essayé de se rapprocher des rivaux d’hier qui avaient de quoi se prétendre démocratique et libéral en plus d’offrir des accords commerciaux alléchants… Puis, le coup final de cette comédie qui ne faisait plus rire personne ; l’escarmouche en mer d’espérance. L’armée loduarienne, afin de rappeler et de montrer qu’elle maintient ses sanctions vis à vis du régime fasciste de Manche Blanche s’en prit à son allié leucytalien, le « Tsar Rouge » face au « Tsar Bleu » tandis que la décision irrationnelle du capitaine d’escadrille, promu au rang de général pour couronner le revanchisme kartien, fit perdre la vie à des dizaines de pilotes en plus de coûter plusieurs avions au Saint Empire.

Ce fut cet incident qui est considéré comme l’acte final de la relation antérino-kartiennes, qui fut mis en scène au travers de lettres larmoyantes et de grand style qui n’a rien à envier aux grands dramaturges du XVIIe siècle. Le jeu d’acteur fut formidable et il faut avouer que la scène que fit Louis d’Antrania fut extraordinaire, de l’autre coté, il est clair que les Kartiens avaient une maîtrise parfaite de l’improvisation. Quelques missives salées, des regards outrés et des grands gestes. En enchaînement de lettres maniant le grand style et l’emphase, des piques gratuites adressées pour pas grand-choses, des remarques blessantes pour s’assurer qu’une réponse rapide arrive, des accusations de lâcheté et de traîtrises fusants de toutes parts. Si l’on aurait transposé ces échanges épistolaires pour le moins animés sur une scène, il serait certain que la pièce remporterait plusieurs Molières, le publique, assoiffé de drames et de tragi-comique, se serait certainement battu pour obtenir une place… Car oui, la rupture voulait être consommée des deux cotés et ce n’était qu’un vaste simulacre pour se donner bonne conscience et montrer que l’on tenait vraiment à l’alliance des deux cotés…

Et finalement, ce qui devait arriver, arriva, Karty sentant que les missives provocatrices de l’Empire étaient d’excellents prétextes pour rompre, brisa tout les traités diplomatiques et internationaux qui reliaient les deux états, lui permettant de se retirer d’I.S.A.K.A, du Pacte d’Alliance et d’autres projets en cours qui étaient discuter entre les deux états de manière officieuse… Du coté antérinien, sous des airs contrit et choqués, on jubilait, on s’était séparé d’un allié gênant et on se préparait, sans regrets à former des partenariats avec plusieurs états non eurysiens, comme Stérus ou encore l’Akaltie tout en entamant des rapprochements diplomatiques avec d’autres grandes puissances comme Teyla ou le Grand Kah, rapprochements initiés pour acquérir plus d’influence et surtout plus de puissance diplomatique et se défendre efficacement de toutes tentatives d’ingérences étrangères… Allant de la pression diplomatique devenu sport olympique chez certains états, aux prétendues guerre décoloniales des bonobos dépourvus d’esprit et qui se limitent à de simples lectures cartographiques et font bien trop vite des raccourcis et ce en négligeant quelques composantes historiques capitales…

De plus, entre-temps, l’Empire accomplit d’importantes réformes intérieures, tout y est passé, une restructuration de l’État à tout les niveaux, administratifs, diplomatiques, économiques, militaires et politiques, l’intégralité des territoires confédérés prirent une sorte de semi-indépendance vis à vis de la Patrie-mère ou, pour certains, de la Couronne Sœur. Amenant des dynamiques politiques, certes orientés à droite, mais pour autant très différentes les unes des autres, les Afaréens, orientés vers un souverainisme et un pan afaréisme presque obsessionnel et majoritaire dans la quasi totalité de l’Hémicycle, qui l’a mené à naturellement se rapprocher de l’Ouwalinda, et… du Grand Kah, puissance afaréenne majeure et ce malgré une « métropole » à plusieurs centaines de kilomètres de Somagoumbé… Ce rapprochement initié grâce à la malice et à la puissance des anarchistes au sein de l’Hémicycle royal, permets ainsi à Marcine de peser dans le dualisme confédéral si certains en venaient à remettre en cause certains fondements comme par exemple l’autonomie des territoires confédérés… Et ce pour en obtenir plus… Au Nazum, l’ambiance est radicalement différente, l’objectif étant de réduire et d’anéantir l’influence néfaste des Directeurs, ainsi quasiment toutes les aspirations populaires se concentrent sur l’expulsion des directeurs et la mise en place d’un régime plus démocratique, aspirations soutenues par l’Antérinie qui souhaite pouvoir condamner les hommes accusés d’avoir commis plusieurs délits graves…

Mais pourtant, la nécessité d’entretenir de bonnes relations avec Karty se fait ressentir de plus en plus souvent, certains par pure nostalgie, d’autres y voyant de quoi faire des profits faciles, et d’autres encore pour des raisons idéologiques. Et c’est tout naturellement que certains proches des milieux diplomatiques comme Armand Langlais, théoricien du conservatisme international et diplomate de son état, ont soutenu avec vigueur cette rencontre, permettant ainsi de témoigner d’une solidarité certaine entre les états conservateurs et plus généralement classés à droite de l’échiquier politique international. Ainsi s’ajoutait aux intérêts géopolitiques et commerciaux des points de vue plus idéologiques et politiques. En effet, l’intérêt était avant tout de pouvoir satisfaire une partie du monde politique et de pouvoir renforcer l’influence de l’Antérinie sur les marchés leucytaliens en reliant les principaux ports commerciaux des deux états, à savoir Saint Jean de Luz et Hafen. Permettant de rassurer le monde financier, notamment Terrabilis, qui craint de se voir concurrencer dans le monde agricole par le Saint Empire et à Carbonnex de pouvoir exporter ses produits miniers et ses minéraux pour le programme nucléaire kartiens…

D’un autre coté, il faut avouer que l’objectif est aussi de pouvoir fixer des bases pour les relations entre les deux états, s’ils se complètent, l’un sur le plan économique avec prochainement plus de mille milliards de talents or de Produit Intérieur Brut, son interlocuteur, pour l’instant limité aux 830 milliards de P.IB reste un acteur économique majeur dans cette zone dominée par la Sérénissime fortunéenne et par la Trépublique silicienne, sinon les potentiels rivaux, comme la Très païenne et Très technocratique préfecture faustinanti ou la peu impliquée Grisolia rends les risques de se voir concurrencer très faibles, d’autant plus lorsque la plupart sont assez inactifs au niveau de la scène géopolitique locale et mondiale, rendant les risques de rivalité peu élevés. Maintenant, avec la croissance rapide de la flotte kartienne, encore à l’état embryonnaire, notamment grâce à la fabrication d’un porte avion (de première génération) et la mise en place d’une flottille de combat capable de défendre la souveraineté tsariste…

De plus, les Antériniens sont déterminés à ne pas reproduire les mêmes erreurs qu’avant, à commencer par un traité bien trop vague, pas assez clair et parfois contradictoire, voire même rédiger des clauses qui n’ont jamais été respectées par les deux parties… De plus, même si le Tsarat était démocratique, il convenait de rester prudent, la diplomatie ouvertement mercantile de l’Empire ne devait en rien choquer ou effrayer un tsar conservateur et peut être peu confiant dans les marchés internationaux… En témoigne les infrastructures peu développés du réseau kartien et son manque criant d’aéroports internationaux, limitant par extension les échanges entre le Saint Empire et le reste du monde, et par conséquent avec les autres marchés… Les affaires restants les affaires, et les profits étant l’un des maîtres des antériniens, même si la foi catholique limitait tant bien que mal la cupidité d’une partie de la classe politique antérinienne qui se sait surveillée par le Très Haut et qui tente donc de ne pas se couvrir de honte en étant prise les mains pleines d’argent du contribuable… En revanche, la vente de produit était un excellent moyen pour s’assurer que les poches restent pleines… Donc mieux valait les accords commerciaux pour débuter, plus faciles à négocier et bien moins risqués que les accords militaires, l’Empire étant légèrement frileux de s’allier avec des nations mal vues par plusieurs états collectivistes et communistes… Montrant une fois de plus que l’Antérinie souhaitait polir son image à l’internationale, la transformer en un état du compromis et de la tolérance diplomatique…

Car le gouvernement, malgré sa bonne volonté restait méfiant vis à vis du Tsarat, accusé d’être impliqué dans des ingérences étrangères au Novyavik ou encore dans un autre état tsariste, devenus démocratique suite à quelques « pressions » extérieures dont le nom riment avec infamie et cliques… Infamie par l’illégitimité des actions entreprises et cliques par la lâcheté caractérisant les agissements groupés de certains états, préférant abuser de leur pouvoir et laisser les miettes aux rapaces qui peuvent ainsi fondre sur des états faibles et sans défense… Cette ingérence, n’est certainement pas pour déplaire aux antériniens, qui peuvent s’exposer sans risque avec un état ayant défendu la démocratie au péril de la vie de ses hommes (même si très peu oseraient contredire une puissance économique et militaire régionale, notamment pour des états peu développés et ayant des forces armées réduites…)… Et pourtant cela n’empeche en rien les kartiens de négocier des accords commerciaux avec un état ayant plus en commun avec la Rimaurie qu’avec le Saint Empire, d’autant plus lorsque ce dernier tente de se montrer comme ouvertement militariste peu loin d’un état produisant des chars avec des canons de cuirassés, c’est à dire Rasken… Mais bon, les antériniens, certes peu enthousiastes à l’idée de commettre des ingérences étrangères restent tout de même compréhensifs vis à vis des… écarts hypocrites du Saint Empire, le pragmatisme et la réalpolitik étant les maîtres mots pour certaines nations…

Tout en pensant à cela, le dandy au costume bleu antérinien scintillant réfléchissait à la courte prise de parole du Tsar, peu de mots, peu de commentaires, mais beaucoup de Nostalgie « surprenant pour l’homme qui était mal-considérer par le gouvernement qui lui préférait Messire Van Blonski » pensa intérieurement le ministre des affaires étrangères. En effet, sa prise de parole restait vague, et c’est peut être même un avantage pour le diplomate antérinien, céder son tour est une manœuvre astucieuse, mais dans des cas très précis, actuellement, c’est laisser l’Antérinien choisir dans quel sens ira la conversation et il espère pouvoir mettre à profit cela pour démontrer une fois de plus que l’Antérinie est un pays ayant une parfaite maîtrise des codes diplomatiques internationaux… Puis il fit un signe à l’Empereur qui signifiait qu’il pouvait commencer à prendre la parole pour échanger des banalités avec la figure de proue kartienne.

Avant de prendre la parole l’Empereur pensa : «Ah là là, le Protocole se perds, ils ne se donnent même plus la peine d’énumérer les titres tsaristes, aaah ces kartiens, de véritables margoulins. Mais bon, au moins ça donne une image moins complexe de la royauté, même si honnêtement, le plus important est de montrer que le pouvoir monarchique est éternel et lié au pays en lui-même, hors je n’ai pas l’impression qu’avec Stanislas, le pouvoir paraît réellement serein quand on peut changer de « dynasties » presque à chaque génération. » Mais il fit à Sa Majesté tsariste un grand sourire et fit aimablement :

« Je suis ravi d’un tel accueil Votre Majesté, en effet, nous avons eu des relations difficiles et il est tout naturel de se réconcilier après tout, nous sommes entre chrétiens et rien ne vaut une belle réconciliation pour réhabiliter nos relations diplomatiques. Vous etes pardonné par les Antériniens, nous espérons être nous aussi pardonner par les Kartiens… Car comme vous le savez tout aussi bien que moi, la Loi de Jésus est la plus importante et doit guider nos pas, faire le bien passe donc par oublier notre amour-propre pour nous concentrer sur notre prochain. Ainsi j’accepte volontiers votre proposition de prendre un verre de thé avec vous. Et je suis certain que Monsieur mon « frère » acceptera aussi de prendre une tasse. Et j’espère que cette rencontre se déroulera dans le respect mutuel et que les règles de bienséance seront bien entendu respectées… Pour rappeler que nous sommes tout de même plus civilisés que certains états barbares torturant et déportant les prisonniers de guerre… » Fit-il en faisant référence à la Loduarie communiste.

« Je vous remercie Votre Majesté, fit Louis d’Antrania quelques secondes après que Louis VI ait pris la parole, Et je suis certain que si notre rencontre débute ainsi, c’est qu’elle se déroulera sous les meilleurs hospices, n’est-il pas ? Ainsi je tiendrais à évoquer un sujet majeur pour la diplomatie antérinienne, c’est à dire le commerce et les échanges économiques. Comme vous le savez-tous, l’Antérinie cherche à se conforter en tant que grande puissance économique et donc, cherche à se présenter comme un partenaire commercial fiable et compétitif aux yeux du monde. Nous n’ignorons pas que Karty est un état souverainiste, qui tient tout particulièrement à son indépendance en matière de ressources, mais pourtant, dans ce monde ou les échanges de ressources sont capitaux, je vous propose une série d’accords commerciaux qui devrait vous satisfaire tout autant que nous. Ainsi je tiens à rappeler que l’Empire est un état avant tout libéral, et je n’ignore pas votre volonté de diversifier vos sources d’approvisionnement en uranium, ainsi nous sommes prêt à vous vendre annuellement 10tonnes d’uranium pour la modeste somme de quelques millions de talents antériniens (aucun besoin de payer ça en point, rassure-toi). Mais si vous souhaitez faire une contre-proposition, n’hésitez pas. »

Puis il attendit patiemment la réponse des représentants kartiens tout en buvant son thé avec un flegme et une élégance aristocratique…
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25/11/2015, Kremlin de Volkingrad,
De sa flamme sacrée et son souffle ardent, l'astre céleste resplendissait majestueusement, plongeant ses cicatrices dorées aux travers des vitres du Palais Impérial. Ce soleil d'ambre venait frapper ces glasses de sa lueur teintée feu, filtrant un doux et chaud rayon. Ces éclats dorés se reflétaient dans chaque instrument métallique de la pièce, en passant des galons de sa majesté à une simple cuillère posée au chevet d'un vaisseau. Respectivement quatre tasses pour être exact, chacune trônant devant un diplomate Eurysien, emplie de son chaud breuvage. Du thé noir, une véritable tradition au Saint Empire de Karty. En outre, il ne serait point ridicule d'affirmer que chaque individu en consomme plusieurs fois par jour. Nonobstant, nous n'étions point dans une réunion de famille ou un banquet, le breuvage Kartien était partagé durant une rencontre d'une importance majeure.

Deux Antériniens face à deux Kartiens, lorsqu'on prend le temps d'y réfléchir, nous pourrions assimiler le tous à un duel. A seule différence qu'un duel s'effectue seul à seul, en des lieux isolés coupés du grand public. Cet isolement est bien connu de Karty, la politique isolationniste parle d'elle même. A son ouverture diplomatique, l'Empire de Karty était dirigé par le défunt et assassiné Kaiser Von Blonski. Ce dernier, devenu héros national en quelque sorte, a misé sur l'ouverture diplomatique de sa patrie. Pari réussi, en quelques mois seulement, une vingtaine d'ambassades bâties et des contacts sérieux établis. Nonobstant, cet engagement fut bien trop rapide pour un pays qui s'est isolé du monde pendant des siècles. Un changement trop violent, des diplomates non-formés, des bourdes diplomatiques assurées. Le principal faux pas de l'Empire a été son instabilité marquante, rejoignant et quittant des organisations à un rythme ridicule. L'Union Economique Eurysienne, l'Institut Spatial Antérinien Kartien Assadien, le Bloc Nationaliste Eurysien, la Sainte Union Monarchique Chrétienne... Un éventail d'organisations, une véritable panoplie qui a value une honte internationale. Ces enjeux, le Tsar Stanislas I les a bien compris, optant pour l'isolationnisme vis-à-vis des organismes internationales. Hormis un bref contact avec la Ligue de Velcal qui s'est soldé par un arrêt soudain, le Saint Empire a cessé d'émettre sur ces ondes. Se trouvant par conséquent seul face au monde diplomatique, la politique militariste prend toute sa forme. Assurer l'autodéfense, le maître mot Kartien, tout comme la garantie de souveraineté nationale. Cependant et de nos jours, un état ne peut réussir seul, intervient donc la diversification des échanges impériaux. En outre, Karty a plus que doublé son nombre d'ambassades, arrivant à 45, multipliant par cette occasion les traités et accords. A cette heure, le plus grand allié Kartien doit être le Royaume de Teyla, de part un pacte de défense mutuelle notamment.

L'Eurysie est par conséquent le continent privilégié de la diplomatie Kartien, à tel point que ce territoire a été divisé en deux. La réforme du Cercle des Six a grandement optimisé la diplomatie du Saint Empire, mettant un représentant pour chaque continent, un Grand Ambassadeur. Pour seule exception l'Eurysie, répartie par les Kartiens entre Ouest et Est. Cette ligne invisible se trouve sur les trois principaux pays d'Eurysie centrale, l'Empire Raskenois, la Kaulthie et évidemment le Tsarat. Ainsi, Ivan Vanaï et Ilya Eksö se partagent tous deux les contacts de l'Empire. Le Grand Ambassadeur Ilya Eksö est donc mandaté au secteur Ouest-Eurysien, ce qui justifie sa présence à l'entrevue actuelle. Jusque là, Ilya n'avait fait qu'écouter passivement les échanges entre les deux monarques, en sirotant le thé servi. Cependant, l'amorce des sujets économiques le décida à finalement prendre parole.


Grand Ambassadeur Ilya Eksö du Cercle des Six mandaté au secteur Ouest-Eurysien

Grand Ambassadeur Ilya Eksö: Il ne faut oublier que Karty est sous l'orthodoxie, un mouvement chrétien certes. Ce n'est point quelques différences qui seront de mauvaises augures pour cette entrevue, la cordialité est un principe que nous devons conserver.
Le Saint Empire de Karty est certes souverainiste, nonobstant nous commerçons évidemment. Nous cherchons principalement à diversifier nos importations afin d'éviter toute dépendance, notamment sur l'uranium. Bien qu'Everia et le Drovolski nous en fournissent, c'est avec joie que l'accord proposé est accepté. De nôtre côté, nous possédons des ressources minières telles le plomb, le zinc et le cuivre. L'industrie automobile Steinhart est un atout, tout comme nôtre agriculture via le blé, l'orge et l'huile de tournesol.
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Si les Kartiens envisageaient cette rencontre comme un duel, un affrontement entre deux états matérialisés par deux représentants diplomatiques, comparables aux généraux déplacants hommes et matériels, troupes et munitions pour une bataille sanglante, se préparant au pire et armant les femmes et les enfants pour le dernier hallali, les antériniens eux, considéraient la diplomatie comme un moyen stable et peu coûteux de s’attirer les faveurs des autres états. Pour eux, tout état peut devenir un acteur économique majeur, tout état représente un intérêt pour la Confédération. Ainsi cette dernière refuse de laisser sur le bas coté des nations en particulier. C’est certainement l’une des particularités de la diplomatie antérinienne, connue pour être pour le moins pragmatique… Ainsi, s’allier, se rapprocher et commercer avec le monde entier est le premier objectif de la Confédération, qui est réputée pour son opportunisme et ce aux dépens de la défense des valeurs chères aux membres de l’O.N.D comme la démocratie ou la Liberté. Ainsi les Antériniens considéraient la diplomatie comme une vaste piste de dance, ou l’on ne fait que se croiser, s’enlacer, s’embrasser, se quitter et finalement se rencontrer encore une fois pour un nouveau ballet…

C’est certainement cette conception radicalement différente qui rends les Antériniens si entreprenants lors des négociations, c’est eux qui proposent et c’est eux qui attendent des réponses, a contrario, les Kartiens semblent être plus timides, moins actifs en tout cas, et ce en partie à cause de leurs stratégie, les diplomates planifiant avant tout les attaques et se préparant à contre-attaquer, enfin plutot à répondre, à leurs adversaires. C’est certainement cette vision très défensive qui rends les conférences avec le Saint Empire si… monologuesque, et surtout poussant l’interlocuteur à s’avancer, certes cette stratégie peut être avantageuse lorsque l’on doit traiter avec un état rival ou ennemi, mais pourtant dans des réunions pacifiques, rien ne peut expliquer un tel mutisme, ou du moins une telle discrétion. Car justement, passer ainsi son tour, dans une telle partie d’échec n’est certainement pas la meilleure des solutions, car le gouvernement antérinien peut ainsi passer sous silence certains sujets et se permettre quelques propositions audacieuses, tandis que les Kartiens attendraient la fin de la rencontre pour, enfin, proposer des choses, rendant la convsersation bien plus longue, et surtout, infiniment moins intéressante pour les Antériniens qui se voient obligés de constamment relancer leurs interlocuteurs…

« Bien, bien, fit le ministre antérinien, ils sont pas très causants les Kartiens, j’espère ne pas devoir leurs tirer les vers du nez, car ce question-réponse devient de plus en plus long, et surtout j’espère qu’ils ont quelque chose d’intéressant à nous proposer, car là, je n’ai pas grand-chose à dire, si ce n’est que proposer autre chose… Encore et encore… »

« Tu as raison, répondit l’Empereur, n’hésite pas à les secouer, ils en ont besoin, et surtout faut se montrer plus ambitieux, n’oublie pas nos intérêts commerciaux en Leucytalée et notre besoin de nous assurer que les flux commerciaux locaux soient protégés et sécurisés. »

Ce besoin irrépressible de s’assurer que les mers sont sures est certainement du aux échanges commerciaux que l’Empire accomplit avec la plupart des puissances montantes, celles se caractérisants par des ressources naturelles rares, une population nombreuse, des besoins énergétiques importants, bref, tout ce qui caractérise les puissances commerciales classiques, le besoin de protéger ses marchandises et de pouvoir commercer en toute liberté. Mais malheureusement, il semblerait que les puissances onéciennes restent passives face au dévellopement de la piraterie en Mer de Leucytalée, et pis encore, qu’elles n’interviennent pas quand des pirates s’en prennent aux navires cargos qui transportent des véhicules de combats aériens antériniens… Forçant ainsi l’Empire à develloper une marine plus importante, et surtout à pouvoir compter sur des bases arrières partout en Leucytalée, bref former une coalition contre la piraterie, et ce quitte à s’attirer les faveurs de régimes peu recommandables comme l’odieux Faustinans ou encore l’étrange Trépublique silicéenne.

Mais pour l’instant la lutte contre la piraterie allait attendre, aucune des deux parties participantes n’avait une flotte assez puissante, et surtout assez développée pour pouvoir compter sur l’autre, les marines impériales et tsaristes seraient tout au plus bonnes à escorter et à suppléer les forces navales fortunéennes et plus largement onéciennes… Ainsi mieux valait se concentrer maintenant sur les accords commerciaux qui seront signer avec le Saint Empire, et déjà l’Antérinie excluait les accords qui concerneraient les produits alimentaires, notamment car elle risquerait ainsi de faire concurrence avec les marchandises de Terrabilis, la toute puissante multinationale qui fera régner la terreur en Hernandie et qui domine pour l’instant le marché de l’agroalimentaire antérinien, même si cette dernière se bats actuellement avec les pouvoirs publics pour mieux écraser son rival afaréen. Ainsi les tendances protectionnistes et interventionnistes du gouvernement antérinien refuseraient de pouvoir ouvrir une faille dans le marché antérinien permettant aux grandes entreprises de s’y engouffrer… Par conséquent le Ministre allait devoir être clair et aimable tout en poussant les kartiens à être mins timides…

« Bien, bien, Je vois que vous aussi êtes favorables à l’établissement de relations commerciales entre l’Antérinie et Karty, chose qui me réjouis au plus haut point… Car comme tout le monde le sait, les accords commerciaux sont la clé de la bonne entente généralisée… Enfin, tant qu’aucune rivalité n’éclate.

Ensuite je me dois malheureusement de vous annoncer que les marchés antériniens ne s’ouvriront pas à vos firmes agricoles, l’Empire en regorge et par rapport à des question d’équilibre des forces commerciales en présence, comme vous le savez tout aussi bien que moi, un marché est naturellement instable si certains bénéficient de plus d’avantages que d’autres, et dirions-nous que les firmes kartiennes restent trop obscures pour que l’on puisse réellement confiance en elles. Sauf si vous désirez mieux développer le fonctionnement d’une entreprise qui fournit des ressources de première nécessité à nos concitoyens, et nous préférons éviter de voir apparaître sur nos étalages des tomates à 50 talents d’or la tonne. Si vous voyez ce que je veux dire, car comme vous le savez, notre objectif reste de protéger nos entreprises locales, surtout quand ces dernières sont stratégiques et représentent pour certaines le fleuron de l’industrie agro-alimentaire antérinienne, comme par exemple Terrabilis.

Néanmoins, il faut avouer que nous ne sommes par fermés à vos propositions, si nous refusons que les produits alimentaires d’une entreprise kartienne aient la possibilité d’inonder les marchés antériniens, nous restons favorables à ce que des ressources plus rares, et surtout plus demandées par l’Empire puisse approvisionner nos stocks, notamment lorsque nous cherchons à pouvoir développer nos nanos-technologies, ainsi une importation de conducteurs de bonne qualité devrait pouvoir faire l’affaire, nous n’en doutons pas. Quant à la présence des industries Steinhart, nous n’y voyons aucune objection, le marché antérinien, en manque de voitures, ne fera certainement pas la fine bouche, tant que bien entendu, vos produits restent qualitatifs et ne rejettent pas d’éléments toxiques ou qu’ils ne polluent pas abusivement.

Maintenant je vous laisse la parole et j’espère que vous avez d’autres choses à ajouter ou mieux encore, à proposer.
 »

Remarque qui voulait enfin débloquer la conversation, après déjà plusieurs minutes de vide, quelque peu gênant pour les participants.
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25/11/2015, Kremlin de Volkingrad,
Une salle ornée de boiseries luxueuses, une atmosphère feutrée par les rayons d'un soleil flambant, des diplomates impeccablement vêtus de leurs tenues impériales. Un climat que l'on pourrait qualifier de propice à première vue, pourtant, ce climat semble perturbé. L'on pourrait croire qu'un aspect sensible ou bien un point inattendu était abordé, ce qui n'est paradoxalement point le cas. Une situation impromptue, malgré des regards et paroles calculés au millimètre près. Un homme esquisse un léger mouvement sur le bord de son siège, un autre réajustant cette cravate qui trônait sur son poitrail, c'était inédit, un blanc s'était installé mais alors, pourquoi ? Il fallait y réfléchir, les raisons de cet événement venaient se chercher dans des occurrences si lointaines. Cette entrevue ressemblait en réalité trait pour trait à la toute première entre Karty et l'Antérinie, à tel point qu'on avait l'impression de revivre un jour d'antan. Tous ces sujets économiques, tous avaient été abordés par le passé, la situation était ridicule. Rien de nouveau était apporté, la nostalgie d'une alliance déchue était maître de cette rencontre. Sans le savoir, les diplomates ne faisaient que replacer du ciment sur des fondations pourries par le temps, il fallait intrinsèquement construire et non rebâtir. Les aspects futiles étaient passés, il fallait proposer du nouveau, du concret, du parfait.


Tsar Stanislas I, dirigeant du Saint Empire de Karty

Tsar Stanislas I: Messieurs, il est désormais temps d'aborder des sujets plus, disons cruciaux et nouveaux. Il va de soi que je dois aborder le côté militaire, il me vient notamment à l'idée une proposition faite au Jitsama. Depuis son revirement fasciste, nous avons abandonné le projet, nonobstant je le vois réalisable entre nous. Nous pourrions envisager d'éventuels partenariats entre la Kartian Weapon Company et votre compagnie d'armement, essayant un éventuel monopole. Egalement, j'aborde le sujet maritime qu'il me semble avoir un temps soit peu évoqué. Comme vous le savez, Karty effectue encore et toujours sa militarisation, je pense pouvoir illustrer par la mise en chantier d'un porte-avions, une première pour nous.
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Le Ministre antérinien et l’Empereur furent surpris par la prise de parole du Kartien, le Jitsama, était pour bien des Antériniens un état lointain, presque inaccessible, connu pour ses listes de fruits exotiques et ses éruptions volcaniques intempestives. Alors, ses atermoiements politiques devenaient au mieux alarmant pour quelques rares spécialistes de la région, au pire banal pour la grande majorité des Antériniens, qui voyaient cette région du Nazum comme un nid à fascistes, à communistes,à théocrates vaguement chrétiens, et à Monarchie absolue de droit divin qui n’a rien à envier à ses ancêtres des Lumières. Alors, un état fasciste en plus ou en moins n’est pas le principal soucis de l’administration confédérale. Et ce qui surprenait, c’est que les Kartiens pensaient comme des hommes de gauche, non pas à cause d’un engagement anti-fasciste, mais surtout de l’universalisme moral latent qui se profilait, amenant, très généralement, une politique de plus en plus interventionniste, et surtout qui aura des allures néo-coloniales. Ainsi, alors que les ingérences d’hier dans les affaires afaréennes et nazuméennes étaient justifiées par une présumée « infériorité raciale » (et cela est d’autant plus vrai dans les régimes républicains), les ingérences d’aujourd’hui sont expliquées et légitimée par une « infériorité politique », « un autoritarisme », ou encore une idéologie divergente, bref, la mission civilisatrice d’hier devient la mission politique d’aujourd’hui. Et cette tendance à se présenter comme les défenseurs de la démocratie, parangons de la volonté populaire, pourfendeurs de ces Satan modernes amène souvent des paradoxes, alors que Karty est une stratocratie en puissance, elle se présente tout de même comme une nation attachée aux valeurs humanistes et démocrates. Néanmoins, le phénomène le plus troublant reste tout de même la Rimaurie, se présentant comme l’amie des démocraties alors qu’elle na pour gouvernement qu’un fou autocratique ayant subitement dissous et arrêté les parlementaires rimauriens après les avoirs autoriser à siéger au nouveau Parlement…

En revanche, les Antériniens étaient aussi troublés que les Kartiens, cette rencontre était un chef d’oeuvre d’entente mutuelle, d’accords ambitieux, d’une paix et d’une amitié retrouvée. Le conflit qui opposait les autorités antériniennes au Haut Commandement kartien est terminée, la mort du tyran Lorenzo ayant probablement amélioré les choses… Et surtout l’Histoire se répétait, les mêmes accords commerciaux, les mêmes accords militaires, les mêmes accords culturels… Si l’Histoire était un scénario mené et rédigé par on-ne-sait-qui, peu de monde aurait tenté de démolir cette théorie du « destin », la situation s’y prête. Et mieux encore, les choses se déroulent bien, trop bien, les échanges sont fluides, trop fluides, rendant ainsi les futures relations particulièrement ambiguës au mieux fusionnelles, au pire conflictuelles, la situation et la géopolitique fluctuante amenant souvent des prises de position ambiguës de chaque côté, la confiance et l’éthique n’étant pas nécessairement la priorité des diplomaties antériniennes et kartiennes, même si des liens étroits les pousseront nécessairement à se soutenir mutuellement en cas de conflit armés ouverts. Et les marchés antériniens, en pleine expansion, sauront probablement imposé les justes sanctions à ceux qui tentent de nuire à l’Empire des Karts.

Ainsi, d’Antrania n’eut pas à se perdre en réflexions profondes, en remarques plus ou moins acerbes ou à répondre aux piques teylaises, sa prise de parole fut donc brève :

- « En effet Votre Majesté il apparaît certains que des accords de coopération pourraient être trouvés entre la Kartian Weapons Compagny et les Industries Impériales de l’Armement, en effet ces dernières se sont largement spécialisées dans le matériel aérien, qu’améliorent sans cesse nos dizaines de laboratoires à travers tout l’Empire, néanmoins, ce n’est pas tout. Nous améliorons sans cesse ces-dites technologies et d’ici les deux prochaines années, nous pourrons compter sur des forces de l’air capable d’opérer partout dans le monde. Bien entendu, précisez la nature des accords et des partenariats, même il y a fort à parier que les directeurs des I.I.A accepteraient volontiers ces derniers.

Quant au sujet maritime, nous sommes ouverts à toutes les propositions possibles, après tout, qui dit alliance défensive, dit nécessairement exercices communs, et sachez que le ministère des Armées Confédérales, ainsi que ses quatre ministres, seraient ravis de pouvoir coopérer avec votre marine, de plus nous avons plusieurs patrouilleurs qui pourraient s’avérer utiles lors de cette mission. Bien entendu, si vous faisiez référence à toutes autres choses, sachez que je suis ouvert au compromis. De plus, nous ne pouvons que vous féliciter pour votre nouveau porte-avions
. "
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25/11/2015, Kremlin de Volkingrad,
Les discussions continuèrent, sous les propositions d'accords et les réjouissances. Peu à peu, le Saint Empire de Karty retrouvait son allié Antérinien. Dès bientôt, comme le fut jadis, l'alliance Antérino-Kartienne serait une réalité. Il ne manquait plus qu'à signer les accords finaux, le baptisé Traité de Serva. Quelques minutes passèrent, le Traité fut enfin proposé à la délégation Antérienne.


Tsar Stanislas I, dirigeant du Saint Empire de Karty

Tsar Stanislas I: Voici donc le Traité de Serva, prêt à être ratifié de nos autorités, qu'en est-il des vôtres, Excellences ?

Traité de Serva
Traité de Serva

Préambule:
Le Traité de Serva résume l'ensemble des accords entre les deux états signataires. D'une part le Saint Empire de Karty représenté par son Excellence le Tsar Stanislas I. D'autre part, l'Empire Confédéral Uni d'Antérinie représenté par sa majesté Louis VI. Ces deux parties énumérés, le Traité de Serva entre en vigueur dès sa ratification.

Accords politiques et diplomatiques:
Article I: Les deux patries respectives de Karty et d'Antérinie s'engagent mutuellement à respecter un pacte de non-agression total.
Alinéa 1: Incluant toute agression militaire directe et indirecte.
Alinéa 2: Incluant toute agression culturelle directe et indirecte.
Alinéa 3: Incluant la participation à l'ingérence dans l'un des deux états.
Article II: Les deux patries respectives de Karty et d'Antérinie s'engagent mutuellement à reconnaître leur pleine souveraineté.
Alinéa 1: Incluant la légitimité du gouvernement actuel, compétent et en place.
Alinéa 2: Incluant le respect du facteur démocratique.
Alinéa 3: Incluant la reconnaissance des frontières de l'état souverain.
Article III: Les deux parties respectives de Karty et d'Antérinie s'engagent mutuellement à conserver une voie de modification du présent traité. Incluant notamment, si accord des deux parties, l'ajout, suppression ou modification de tout article, se faisant par les voies diplomatiques explicitées dans l'Article IV.
Article IV: Les deux patries respectives de Karty et d'Antérinie s'engagent mutuellement, en cas de conflit diplomatique ou de tout ordre, à privilégier les voies diplomatiques. Se faisant notamment par l'intermédiaire des ambassades, pilier de tout relation diplomatique.

Accords économiques:
Article V: Les deux patries respectives de Karty et d'Antérinie s'engagent mutuellement à faciliter les échanges commerciaux, notamment par la réduction des douanes (tout en particulier sur l'industrie automobile ainsi que l'importation de minerais).
Article VI Les deux patries respectives de Karty et d'Antérinie s'engagent mutuellement à s'offrir le droit de ravitaillement dans leurs ports. Cependant, tout convoi escorté militairement doit être déclaré auprès des autorités compétentes, se faisant comme explicité dans l'Article IV.

Accords militaires:
Article VII: Les deux patries respectives de Karty et d'Antérinie s'engagent mutuellement à étudier une coopération entre leurs industries d'armements dans le vue de création d'un certain monopole.
Article VIII: Les deux patries respectives de Karty et d'Antérinie s'engagent mutuellement à œuvrer pour la défense du territoire national respectif. Se faisant par un envoi de soutien matériel et humain en cas d'agression directe sur ce même territoire.
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Le Ministre Antérinien, approuva silencieusement le traité, des extensions pourraient être dans tout les cas ajouter ultérieurement. Ainsi prenant son stylo-plume doré qu'il portait la poche de son veston il signa :

Louis d'Antrania, Ministre des Affaires Etrangères de l'Empire Confédéral Antérinien a écrit :Moi, Louis d'Antrania, Ministre des Affaires Etrangères de Son Excellence Martin de la Geauce, Premier Ministre de Sa Majesté Louis VI d'Antérinie et de Marcine, reconnait au nom du Peuple et des Assemblées ce traité qui prends effets immédiat.
Tandis que Louis VI rajoutait :

Louis VI d'Antérinie et de Marcine a écrit :Moi, Louis VI, Empereur d'Antérinie, Roi de Marcine, Grand-duc du Scintillant, Duc d'Antrania et Comte de Kalindi reconnait solennellement ce traité. Et au nom de la Confédération Antérinienne, des entités confédérées et des peuples de toutes les Antérinies reconnait la mise en application de ce traité. Le Roi Très Pieux reconnait donc en âme et conscience ce traité en accord avec les Assemblées d'Antérinie, de Marcine, de la Nouvelle Antérinie et du Bahama.
Ratifiant ainsi le traité.
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