Le Bal des Courvoisier, lorsque la fête se met au service d'une dynastie iconique. Informer les joueurs sur l'identité du Royaume de Teyla
Ecrit par : Antonio Lacombe. Le : 29/11/2015.
Raymond VI, le besoin d'unir les élites. Chaque année pendant deux jours, la monarchie et la Couronne teylaise se transforment et se transcendent pour donner le meilleur d'elles-mêmes au peuple teylais mais aussi aux touristes curieux et ceux qui fantasment sur la monarchie teylaise. Le bal des Courvoisiers, prenant son nom de la dynastie régnante sur le Royaume de Teyla actuellement, prend racine au XIXᵉ siècle sous le règne de Raymond VI. À la sortie de la guerre civile teylaise, en mille huit cent soixante-six, le Royaume de Teyla vit dans la famine, la pauvreté et la misère, la maladie et les grandes émigrations en plus de ne plus avoir d'argent dans les caisses de l'État. Alors que le Royaume de Teyla est ruiné, défaillant de tous les côtés, le souverain Raymond, désormais légitime, s'attelle à la construction d'une constitution et d'une entente entre toutes les classes sociales. Ces événements sont connus sous le nom de "Chroniques Royales de Raymond VI", parce que ce dernier mit de nombreux espions dans les assemblées qui débattaient des propositions royales, de la noblesse, des marchands et de l'aristocratie.
Selon les sources contemporaines de leur époque, une des maîtresses de Raymond VI, alors que les délires, au sens médical, du souverain s'estompaient petit à petit depuis la fin de la guerre civile, souffla au Roi d'organiser un événement mondain qui réunirait les élites du Royaume de Teyla, afin de leur plaire et de ne plus les avoir en ennemis. En outre, à l'époque, les élites du Royaume, bien que la guerre civile était terminée, étaient tiraillées sur la marche à suivre. Le souverain voulait doter le Royaume de Teyla d'une constitution qui donnait des pouvoirs tant au souverain qu'à un Parlement national, tout en déléguant certains pouvoirs de l'État à des parlements locaux. De plus, la constitution devait rendre, non pas le Royaume de Teyla laïque, mais n'inscrire aucune notion de religion. Les opposants hostiles au projet se retrouvaient avant tout dans la haute noblesse et la haute aristocratie. Bien que l'absence d'évocation de la religion gênait la petite noblesse, elle voyait bien un renforcement de son pouvoir local. Elle soutiendra donc le projet de Raymond VI comme les marchands.
Tant bien que mal, Raymond VI réussit à faire passer ses idées dans la constitution du Royaume de Teyla qui perdurera pendant plusieurs décennies après sa mort. Mais, au lieu de créer la concorde, le souverain a encore plus divisé les élites du Royaume de Teyla et indirectement la population qui était influencée par ses nombreuses élites. Ainsi, la Couronne, sous l'impulsion de Raymond VI et de sa maîtresse Simone de Ruot, se mit à créer un bal, qui prendrait le nom de son créateur, oubliant sa créatrice, pour tenter d'unifier les élites du Royaume autour du souverain. L’idée de Raymond VI et de Simone de Ruot n’était pas seulement d’organiser une fête fastueuse, mais bel et bien de créer un ode à la gloire des Courvoisiers, de la Couronne. La première édition du bal se déroula en mille huit cent soixante-dix. Les notables les plus influents, les marchands les plus couverts d'or, les nobles et les aristocrates qui s'habillaient le mieux et qui avaient tant fait pour faire adopter les réformes voulues par Raymond VI, étaient invités lors de cette première édition. Les opposants étaient aussi invités, mais tous quasiment se refusèrent d'y participer pour laisser un sentiment d'un roi renfermé sur lui-même.
Pour contrer cette critique, le Roi invita des marchands, nobles étrangers. Gallèsants, Zélandais, Velsniens et Saint-Albois furent les principales nationalités des étrangers qui composaient le premier bal des Courvoisiers. Lorsque Raymond VI mourut jeune en mille huit cent soixante-seize, le bal était un événement très populaire dans les hautes sphères de Manticore et de la cour Royale. Chaque année, des invités étrangers parcouraient les longs et somptueux couloirs et jardins du Palais Raymond VI. Les opposants, de moins en moins nombreux et surtout hostiles au Roi, mais avec une intensité moindre, ne pouvaient plus s'absenter du bal, sous peine de se voir marginalisés de toutes les élites du Royaume. Les innovations au service de la Couronne. Alors que les alliances diplomatiques se discutaient, que les alliances politiques au Parlement se chuchotaient et étaient signées d’une poignée de main ferme, que les grandes fortunes négociaient discrètement des investissements d’avenir, que les rumeurs les plus extravagantes circulaient entre deux fracas de verre et danses teylaises, que l'amour naissait de la beauté de ces jeunes nobles ou de la richesse de ces vieux nobles, que les esprits les plus libéraux dessinaient le Royaume de Teyla du siècle prochain, Philippe XVII introduit en mille huit cent quatre-vingt-cinq une révolution aux Bals des Courvoisiers. Philippe XVII était conscient que les Bals des Courvoisiers chaque année permettaient à la Royauté teylaise de tirer un prestige inespéré auprès des élites nationales et eurysiennes. Mais, il voulait transformer l'événement en un rassemblement permettant d'écrire l'histoire du Royaume de Teyla de demain et de lui permettre d'être une nation puissante sur la scène eurysienne et internationale.
Alors, à partir de l'année mille huit cent quatre-vingt-cinq, Philippe XVII ordonna que le Palais Raymond VI en partie, mais aussi que des lieux symboliques de Manticore soient transformés en lieux d'exposition d'œuvres d'art comme des peintures, sculptures, musiques et des expositions d'innovations technologiques. C'est dans l'événement global fait à Manticore que la Voiturette de 1ch des Carrossiers de Manticore se retrouva exposée dans un des jardins du Palais Raymond VI depuis deux années après l'introduction des innovations. Ces objets d'innovations et les nombreuses œuvres d'art exposées, et parfois prêtées de l'étranger le temps du Bal des Courvoisiers, fascinaient les élites teylaises et la population de Manticore qui pouvaient assister à quelques expositions, ouvertes au public bien que payantes. Ces expositions sont devenues une tradition et sont encore pratiquées dans l'édition moderne des Bals des Courvoisiers, bien qu'ouvertes au public sur le pays entier étant donné que les expositions sont gratuites.
Voiturette de 1ch des Carrossiers de Manticore - CDM.
Une fête élitiste devenue populaire, voir une fête nationale ? Toujours sous l'impulsion de Philippe XVII, le XXᵉ siècle verra la démocratisation des Bals des Courvoisiers sur l'ensemble du territoire et à l'ensemble de la population. En outre, ce dernier décréta, avec l'accord du gouvernement de Sa Majesté de l'époque, la création de bals et d'expositions, sur le modèle similaire à celui pratiqué à Manticore, sur tout le territoire national. Des petites aux moyennes villes en passant par les villages et les grandes villes. C'était une véritable révolution, avec la gratuité des bals, contrairement aux expositions, permettant ainsi aux classes moyennes et populaires de s'approprier pleinement cette célébration de la Royauté et de la Monarchie, mais aussi de l'innovation et de la culture. Le Bal des Courvoisiers devint un symbole d’unité nationale. Avec l’ouverture des festivités à l’ensemble de la population, il ne s’agissait plus seulement de célébrer la grandeur de la monarchie, mais aussi de créer un événement où chaque Teylais pouvait se sentir citoyen du Royaume de Teyla, quelle que soit sa condition sociale.
Désormais, les ouvriers, les travailleurs et les artisans côtoyaient les banquiers, les traders, les artistes, les élites politiques dans ces bals et expositions populaires. Les places publiques et les salles des fêtes, aux alentours des années cinquante, devenaient les lieux emblématiques de ces bals, alors que le Palais Raymond VI continuait d'accueillir le plus grand et opulent bal du Royaume de Teyla lors de ces week-ends chaque année. Pour les artistes et les inventeurs, les expositions devenaient un moyen de se faire un nom dans leur domaine et parfois sur la scène internationale. Les grandes écoles prêtaient attention à l'événement et pouvaient inviter les artistes ou les inventeurs à l'issue de l'exposition. C'est toujours le cas, par ailleurs. Bien que les expositions soient avant tout réservées aux Teylais, l'événement s'ouvre dans les années soixante-dix de plus en plus aux artistes et inventeurs étrangers, permettant d'attirer les touristes des nations des inventeurs.
De nos jours, le Bal des Courvoisiers continue d'être réalisé chaque année sur l'ensemble du territoire. L'événement national se déroule sur deux jours, le premier week-end du mois de juillet. Depuis trente-deux ans, le premier week-end du mois de juillet est un week-end férié. Chaque lieu culturel est ouvert gratuitement à toutes personnes, même les étrangers, symbole du multiculturalisme de la société teylaise. Pour les responsables politiques, c'est l'opportunité de tester leur popularité au niveau local ou national, de se forger une image populaire et de sonder les esprits sur l'envie des différentes classes sociales de la société teylaise. Quant au gouvernement, il y teste la popularité des réformes entreprises, les oppositions y testent les propositions issues de leur programme.
Pour la diplomatie teylaise, l'événement restant prestigieux, les dignitaires étrangers et les ambassadeurs étrangers sont invités en nombre dans les diverses localités que compte le pays. Une action centralisée au niveau du ministre des Affaires Étrangères. Parfois, la Couronne et le Gouvernement se mettent d'accord pour y inviter des chefs d'État ou de gouvernements étrangers à l'aube d'une nouvelle alliance ou pour négocier la paix d'une guerre lointaine.
Plus qu'un bal, l'événement est devenu une fête nationale officieuse pour le Royaume de Teyla.
Au Royaume de Teyla, nous avons coutume de dire que l'honneur d'une nation se vérifie au respect qu'elle donne envers les traités qu'elle a signés. Toutefois, il serait naïf de croire que tous les pays possèdent une doctrine juridique aussi raffinée, si noble et où l'honneur et le respect sont des valeurs immuables. Une volonté de fer s'abat sur notre classe dirigeante à respecter les engagements du Royaume de Teyla pris sur la scène internationale par les anciens gouvernements ou l'actuel gouvernement. J'en veux pour preuve, le Pacte Teyla-Zélandia signé au XVIᵉ siècle et qui est toujours respecté tant par le Royaume de Teyla que les différentes composantes de la Confédération de Zélandia. Nos honorables juristes et politiques ont, à l'époque de l'écriture de la constitution, datant de mille neuf cent quarante-huit, mis des garde-fous judicieux, marquant notre intelligence. Ainsi, la constitution dispose que tout traité international se doit de se conformer aux règles constitutionnelles du Royaume de Teyla. Si la Cour Royale Constitutionnelle, composée d'excellents juristes, juge un traité contraire à la constitution, alors ce traité ne peut être ratifié par l'Assemblée nationale. Nul ne peut contrevenir à cet état de fait.
La crise naissante entre le Drole-volski (je ne vois aucun autre qualificatif pertinent pour ce pays, outre "bizarrerie") et le Haut-État d'Altrecht est révélatrice du manque de rigueur juridique dont souffrent certaines nations, mais aussi que la question de la primauté de la constitution fait toujours débat sur la scène internationale. Premièrement, sans connaître l'échange de missives, donc sans avoir toutes les informations à ma disposition, je trouve que l'une des nations a rendu publique l'affaire n'est pas une bonne méthode. Enfin, peut-on parler de nation avec le Drolve-volski, je vous le demande ? Outre les bienfaits politiques, afin d'attiser le nationalisme des melsolvardiens, cela n'apportera que des soucis à cette nation, qui a dévoilé des contenus de missives dans la presse internationale. Nul ne peut douter d'où viennent les informations dans l'AGP.
Outre cette considération passante dans mon esprit, cette histoire démontre que le droit est aussi une affaire politique et d'interprétation. Nous avons deux visions différentes du droit, mais cette vision différente provient d'une différence culturelle et politique profonde. La crise naissante était prévisible, mais analysons de plus près la situation, pour savoir qui est en tort. Je veux commencer mon propos en soulignant que la question de la primauté de la constitution semble avoir été réglée au niveau international pour certaines organisations internationales, l'Organisation des Nations Démocratiques par exemple, mais je dois avouer que les relations bilatérales souffrent d'un manque d'une entité juridique internationale criant. Le droit repose sur un équilibre qui doit être constamment respecté. Lorsque celui-ci n'est pas respecté ou qu'une des parties considère que l'équilibre n'est pas respecté, alors il revient à une entité indépendante d'émettre une décision sur la situation qui fera office de "loi".
Or, vous conviendrez, cher lecteur, qu'il n'existe aucune entité ayant ce rôle à l'international. Elles peuvent exister à l'intérieur des organisations internationales à travers les tribunaux nationaux, mais concernant les relations bilatérales, nous ne pouvons compter que sur la bonne volonté des nations. Certains États revendiquent une conception absolue de leur souveraineté et refusent toute ingérence dans leur ordre juridique interne. Ces nations sont souvent des nations très à droite de l'échiquier politique ou refusant tout ordre international. Elles n'ont souvent aucune considération pour le droit international de manière générale. Il serait plus juste de dire qu'elles n'ont aucune envie de bâtir un droit international. D'autres, à l'image du Royaume de Teyla, estiment qu'au contraire la souveraineté nationale n'est pas absolue et qu'il est préférable de s'engager dans des traités qui peuvent à première vue sembler une perte de souveraineté, mais qui se révèlent in fine être un gain de souveraineté. Les traités de libre-échange sont un bon exemple de la doctrine teylaise. Ceux-ci sont vus comme un moyen d'action et de contrôle indirect des normes sur un pays étranger. Le Royaume de Teyla a tout intérêt à signer des traités de libre-échange tout en dictant des normes communes sur les produits entrant sur le marché teylaise. Un traité gagnant-gagnant.
Pour en revenir à notre sujet, le Haut-État d'Altrecht s'appuie sur une conception absolue de la souveraineté nationale. Bien que je comprenne la décision de la nation au regard de sa constitution, n'était-il pas du devoir des politiques de s'assurer que le traité se conformait à la loi d'Altrecht quelle que soit la situation ? De plus, si la constitution est au-dessus de la loi, il aurait été plus honorable de mettre une disposition dans le traité permettant à une partie de se retirer du traité. Je crains qu'une telle disposition ne soit pas mise dans le traité, au regard des informations que nous avons grâce à l'AGP. Je ne remets pas en cause la non-constitutionnalité des traités, je crois le jugement juste et sincère. Mais le jugement révèle une incompétence de la classe dirigeante d'Altrecht ou un processus de ratification trop hâtif. Une telle chose ne serait pas arrivée au Royaume de Teyla, assurément.
Mais la faute n'est pas entièrement due à Altrecht. Les autorités du Drole-volski savaient bien la vision d'Altrecht concernant la primauté de la constitution. Ne pas prendre en compte cet élément lors des négociations relève, au mieux, d’un manque de compétence, au pire, d’une naïveté diplomatique coupable. Deux visions du droit international s'opposent en ce jour, dont l'une des nations joue avec la presse, ce que je regrette profondément. L'Altrecht a beau être en tort, nul ne peut jouer avec le droit dans la presse internationale. Le droit est un art sacré qui doit être préservé des querelles enfantines entre les États. Nous l'avons compris au Royaume de Teyla depuis les temps anciens.
En l’absence d’un consensus sur la hiérarchie des normes juridiques entre États, cela devient un concept conflictuel que devront trancher les tribunaux nationaux, de manière indépendante des hommes et femmes politiques, pour que les parties soient préservées et ne se sentent pas lésées. Lorsqu'on ne peut remettre en cause un droit international, les nations remettront en cause la justice nationale des autres nations, ce qui sera un danger bien plus grand pour ceux qui veulent défendre la souveraineté internationale. La décision d'Altrecht, bien qu'elle se base sur sa constitution, n’aurait-elle pas dû faire l’objet d’une réflexion plus approfondie sur les conséquences internationales et sur la nécessité de préserver l'équilibre entre la souveraineté et les engagements internationaux ?
Les élections au Royaume de Teyla, de l'individualisme au collectivisme :
Ecrit par : Fernand Depuis. Le : 27/03/2016.
Généralités. Tous les cinq ans, le Royaume de Teyla vit un grand moment populaire et démocratique. Depuis la constitution de mille neuf cent quarante-huit, les électeurs du Royaume de Teyla, âgés de dix-huit ans ou plus, sont appelés aux urnes pour élire leur représentant et, indirectement, le Premier ministre de Sa Majesté. Bien que les élections puissent avoir lieu plus tôt si la chambre basse est dissoute par ses membres ou par le souverain, les élections doivent avoir lieu dans une limite de cinq ans précédant la précédente. De manière symbolique, le scrutin est convoqué par le Gouvernement de Sa Majesté et le décret de convocation ne prend effet uniquement lorsque Sa Majesté a signé le décret de ses mains. De manière symbolique, chaque signature du décret par le souverain est immortalisée par une photo. Un événement pour rappeler que le Royaume de Teyla reste et restera attaché à la démocratie quoi qu'il arrive. La société teylaise est individualiste sur beaucoup de domaines et de sujets, mais le jour des élections représente l'un des rares moments où la société teylaise forme une communauté ou diverses communautés.
Il n'est pas rare pour les Teylais de se retrouver dans un bar, un restaurant ou autres établissements de la vie sociale après le vote et de débattre de la politique. L'événement est tellement commun que la Police Royale recense une hausse de la criminalité autour de ces établissements de trois pourcents et une hausse des appels pour alcoolisme de six pourcents le jour du vote. Dans certains quartiers populaires des villes du pays où certaines communautés, comme la communauté icamienne fortement présente au Royaume de Teyla, les habitants se réunissent pour observer les résultats électoraux et les commenter, bien entendu. Soit l'on va chez une famille du quartier qui dresse les tables et les écrans, soit il n'est pas rare de voir les habitants demander des autorisations à la mairie pour dresser des tables et des télévisions dans la rue. Bien que la procédure soit strictement encadrée par les autorités municipales, celles-ci acceptent généralement.
Le sociologue Guillaume Martense parle de "collectivisme électoral". En outre, les moments durant lesquels les Teylais peuvent passer des moments ensemble sont rares au Royaume de Teyla. Le Bal des Courvoisier et d'autres événements permettent cela, mais le temps de travail, bien que négocié avec les employeurs, prend un temps fou dans la vie des Teylais. Alors, les élections apparaissent comme une respiration civique dans un quotidien saturé par les obligations familiales, du travail et de la société teylaise très concurrentielle. Le temps commun, si rare dans la société teylaise, trouve là un moment où il peut s’exprimer. Ce n’est pas seulement le droit de vote qui est célébré le soir des élections générales, mais le fait d'appartenir à une société commune. Dans cette logique, le "collectivisme électoral", tel que défini par Guillaume Martense, démontre le besoin des individus, quels qu'ils soient, de sociabilisation.
Par ailleurs, les associations et l'État teylais, sous toutes ses formes, profitent de ces moments pour organiser des campagnes de prévention. Afin que les partis politiques n'y voient aucune tentative d'influencer les résultats des élections, les associations et l'État se concentrent sur des campagnes de prévention dans le domaine médical. Dépistages pour les maladies sexuellement transmissibles, vaccination, etc. Le recensement de la population un enjeu de taille. Le recensement de la population par région se fait tous les cinq ans, au rythme des élections législatives. En effet, le Royaume de Teyla utilisant un système de "first-past-the-post", autrement dit un scrutin majoritaire à un tour, doit utiliser des circonscriptions sur l'ensemble du territoire pour les élections des députés. Depuis deux mille douze, suite à une loi votée en deux mille onze, l'Assemblée nationale compte cinq cent quatre-vingt-onze députés pour autant de circonscriptions. Au Royaume de Teyla, le nombre de circonscriptions est décidé au niveau régional et diffère selon les régions. Les "sages" du Royaume de Teyla, (par sages, on entend ceux qui, au fil des décennies, ont bâti l'actuel système politique teylais) ont estimé que les représentants du peuple devaient représenter le peuple de manière égalitaire et que donc une circonscription, qu'importe la région, devait représenter le même nombre de citoyens.
Estimant que chaque citoyen, des nouveau-nés aux aînés, a besoin d’être représenté à l’Assemblée nationale, le recensement de la population se fait des nouveaux-nés aux aînés malgré le fait que les personnes de moins de dix-huit ans n'ont pas le droit de vote. Ainsi, le nombre de circonscriptions est décidé en fonction du nombre d'habitants proportionnellement. Si la région de Manticore a vingt-trois pourcents des habitants du pays, elle obtient vingt-trois pourcents des circonscriptions. Traditionnellement et depuis plusieurs décennies, la région de Manticore obtient le plus grand nombre de circonscriptions, étant la plus peuplée, et à l'inverse, Calcaris, étant la région la moins peuplée, obtient le moins de circonscriptions. La différence entre ces deux régions est grande et témoigne de la non-uniformité du territoire teylais. Quand, en deux mille dix, Calcaris avait sept virgule six pourcents des habitants teylais sur son sol, Manticore, la région la plus peuplée, avait vingt-trois pourcents des Teylais sur son territoire, soit un écart de quinze virgule quatre pourcents. En nombre de circonscriptions, cela se concrétise comme cela : Calcaris a eu quarante-cinq circonscriptions et Manticore cent trente-six.
En cas d'élection anticipée, le recensement ne peut être fait dans des délais aussi brefs. En outre, le recensement est fait tous les cinq ans, qu'importe si les élections ont lieu dans deux, trois ou quatre ans. Avec les différentes dissolutions, dorénavant, le recensement est finalisé une année avant les élections, ce qui permet un redécoupage des circonscriptions selon la loi. En effet, la loi interdit une nouvelle distribution territoriale des circonscriptions durant les six mois qui précèdent les élections. Ainsi, lors d'élections anticipées, le recensement validé et le découpage des circonscriptions sont les derniers valables selon la loi des six mois. Ce principe vise à éviter toute manipulation politique pouvant favoriser une formation politique au détriment d’une autre. Le gel des circonscriptions permet de garantir l'intégrité et la stabilité des élections en toutes circonstances, même en cas de crise politique majeure.
Le découpage des circonscriptions, quant à lui, n'est pas une prérogative du Gouvernement de Sa Majesté ou encore une prérogative des régions à strictement parler. Une commission nationale, avec une délégation régionale par région, se concerte à chaque nouveau recensement pour discuter d'un nouveau découpage des circonscriptions. La commission est indépendante du pouvoir politique, étant donné que ses membres sont tirés au sort en provenance des diverses institutions d'État officielles, tous les dix ans. Ils sont au nombre de neuf. Les circonscriptions dessinées doivent respecter l'égalité démographique stricte, une cohérence territoriale et le respect des cultures locales. La validation finale se fait à la majorité absolue des membres de la commission au niveau national. Le prochain découpage se fera au mois d'août deux mille seize.
Le nombre de circonscriptions par région pour les élections de l'année prochaine est donc (+/- par rapport à 2012) :
Manticore : 137 +1
Courvoiselle : 106 -7
Bourssonne : 105 -4
Valdorée : 101 -1
Cielochâteau : 87 +1
Calcaris : 54 +9
La sélection des candidats, un rituel par parti. L'année précédant l'élection législative marque la sélection des candidats par les partis politiques pour être la tête d'affiche du parti et le leader de la campagne. Cette personne fait office de candidat, indirectement, pour être le Premier ministre du Royaume de Teyla. Cette sélection se fait différemment selon les partis politiques. Pour le Parti Royaliste et le Mouvement des Traditionalistes, la sélection de la tête d'affiche se fait par le chef du parti et est généralement le chef du parti en place. Concernant le Mouvement Royaliste d'Union et Les Royalistes, tout dépend si le parti est au pouvoir ou pas. Si le parti a le poste de Premier ministre, alors traditionnellement, sauf rebondissement interne, l'actuel Premier ministre est le candidat naturel à sa succession au sein du parti et au poste de Premier ministre pour les prochaines élections.
Si les partis sont dans l'opposition, cela dépend des statuts. Pour Les Royalistes, un congrès est convoqué avant les élections générales pour la désignation du Président du parti qui est aussi le candidat naturel au poste de Premier ministre et qui mènera la campagne. Ce congrès est vu, par les observateurs de la vie politique teylaise, comme une primaire ouverte ou non, selon les modalités de vote qui changent de congrès en congrès. Pour le Mouvement Royaliste d'Union, le parti organise une primaire entre les candidats internes qui veulent diriger la campagne et proposer une impulsion sur le programme. Le vainqueur reçoit l'onction du parti et influence le programme, la campagne et devient le Premier ministre si le parti gagne les élections.
Par ailleurs, habituellement, excepté cas exceptionnel, le chef du gouvernement est le chef politique de son parti politique. Ainsi, Pierre Lacombe, lorsqu'il était Premier ministre, était le président du Rassemblement Pour la Royauté. Actuellement, Angel Rojas est uniquement Premier ministre. Il n'est pas le Secrétaire général du Mouvement Royaliste d'Union. Ce poste est présentement occupé par Rosalie Chabas, la maire de Manticore. Campagne électorale : Lors de la convocation de la campagne électorale par le Gouvernement de Sa Majesté, le Royaume de Teyla entre dans une période exceptionnelle. Les comptes de campagne des candidats sont scrutés de très près par une commission des finances. Chaque dépense doit être déclarée. Il en va de même pour le patrimoine de chaque député. Pour rappel, seuls des établissements bancaires teylais ou établis dans une nation de l'Organisation des Nations Démocratiques peuvent prêter aux partis politiques. Sans faire gagner des élections, les observateurs politiques estiment que l'argent constitue un atout important pour les partis politiques et les candidats. Une meilleure qualité pour les publicités et donc une meilleure réception de la part des électeurs, une meilleure visibilité dans la presse écrite, les médias non traditionnels, etc.
Les campagnes électorales au Royaume de Teyla sont des plus classiques pour une démocratie libérale. En effet, les déplacements, les visites d'entreprises, d'usines, d'universités et d'hôpitaux donnent le ton d'une campagne, et les candidats cherchent à imposer leurs thèmes de prédilection à travers ces déplacements. La télévision organise de nombreux débats ou émissions politiques durant les campagnes, ce qui a donné lieu à plusieurs séquences mythiques et/ou malaisantes pour les téléspectateurs.
À soixante-douze heures du scrutin, une trêve électorale est déclarée, et nul ne peut y contrevenir sous peine de lourdes sanctions judiciaires. Constitution d'un Gouvernement. La soirée électorale des élections générales, comme dit en préambule, est un véritable événement au Royaume de Teyla. Les chaînes de télévision et les médias plus ou moins traditionnels se surpassent lors de cette soirée. Les chaînes télévisuelles rivalisent entre elles d'ingéniosité et de technologies pour proposer la meilleure des soirées électorales. Un jeu qui touche même les chaînes publiques à plus petite échelle. Les plateaux de télévision se transforment en outils de compréhension électorale et de show politique pour les chaînes privées et parfois publiques.
Outre les traditionnels sondages de sortie des urnes et les équipes tentant de prédire le résultat circonscription par circonscription selon des modèles propres à chaque média, on retrouve des cartes 3D et holographiques du Royaume de Teyla. Ces cartes évolutives en fonction des résultats et de l'affinement tout au long de la soirée de ces derniers sont le point central de chaque plateau télévisé. Les présentateurs peuvent projeter la carte au niveau national et cliquer région par région et circonscription par circonscription pour donner le ton de la soirée. La réalisation fait immédiatement apparaître à l'écran, que ce soit au niveau national, régional ou local, les scores pour les partis politiques ou les candidats individuellement. Le plateau à la lumière interactive renforce le sentiment de victoire pour la gauche ou la droite en fonction des élections.
À 20h00, les premières estimations de la soirée sont rendues publiques et les premiers discours des candidats à la députation se font. Sauf victoire écrasante, les candidats au poste de Premier ministre des deux principaux partis attendent généralement 20h30 pour s'exprimer solennellement dans un discours adressé à la nation et aux électeurs. Le discours le plus sensationnel est sans doute le discours de Pierre Lacombe lors de sa dernière élection, dans lequel il annonce que cela sera son dernier mandat. Aux alentours de 21h30, un débat avec les forces qui ont participé aux élections est organisé. Un débat post-électoral important pour la vie démocratique du pays et suivi par plus de trente pourcents des téléspectateurs tous les cinq ans.
La constitution d'un gouvernement et donc la nomination d'un Premier ministre est plus ou moins simple selon le contexte post-électoral. En outre, si un parti a la majorité absolue en sortant des élections, la nomination du Premier ministre par Sa Majesté ainsi que son élection par l'Assemblée nationale n'est qu'une formalité pour tout le monde. La où cela se complique, c'est si aucune majorité absolue ne se dégage et si l'écart pour l'atteindre est important aussi. En outre, selon la constitution, il revient à Sa Majesté, après consultation des forces politiques, de proposer un candidat à l'Assemblée nationale pour le poste de Premier ministre. La majorité relative des voix suffit, mais en l'absence de coalition, cela devient compliqué. Toutefois, au bout de deux mois, si aucun candidat n'est élu, alors l'Assemblée nationale est automatiquement dissoute et de nouvelles élections générales sont organisées. Région de Calcaris. Malgré son faible nombre de circonscriptions, la région de Calcaris attire tous les regards depuis les élections de deux mille douze et les changements politiques. En outre, depuis l'année deux mille onze, la politique teylaise, à travers le Parti Royaliste, a vu l'extrême-droite atteindre les dix pourcents dans les sondages, une première, avant de baisser. La dynamique actuelle reste inconnue parce que les derniers sondages datent et ne sont plus viables. Toutefois, la région de Calcaris, région traditionnellement dominée par la gauche, reste essentielle pour avoir une majorité absolue à l'Assemblée nationale, notamment pour la droite, alors que la région de Manticore est une région qui vote majoritairement à gauche.
Dans la situation pré-deux mille onze, la droite avait les moyens de concurrencer la gauche dans un nombre de circonscriptions suffisant pour avoir une majorité absolue à l'Assemblée nationale. Or, depuis la division de la droite et la montée du Parti Royaliste, notamment dans les régions frontalières à la Loduarie Communiste suite à ses discours extrêmes visant cette nation, la droite n'est pas mesure d'arriver en tête dans un nombre suffisant de circonscriptions, surtout si elle reste divisée et que le Mouvement Royaliste et d'Union reste aussi fort dans la région de Calcaris. Les Royalistes considèrent que le parti doit obtenir entre dix et vingt circonscriptions dans la région pour obtenir la majorité absolue. Sans cela, le parti estime en interne qu'il n'aura que la possibilité d'une majorité relative.
Un "swing state" à la sauce teylaise !
Dernier sondage en date dans la région de Calcaris. Il date de plusieurs mois attention !