11/05/2017
22:54:27
Index du forum Continents Nazum Yurtia

Encyclopédie générale de l'Histoire des yurtes | Editions Mahomet

Voir fiche pays
https://i.ibb.co/mCdcYLNq/Design-sans-titre-10.png

ECYCLOPEDIE GENERALE DE L'HISTOIRE DES YURTES
Editions Mahomet


PREFASSE, PAR LE DOCTEUR IBRAHIM VANTCHIGOVITCH TCHISELBEG

L’histoire, qu’on le veuille ou non, est d’abord un acte de persévérance. Derrière les grandes fresques qu’elle dévoile, derrière les récits épiques ou les silences poussiéreux de certains siècles, il y a la main tremblante de celui qui fouille, compare, recoupe, doute. C’est dans cet esprit que je me suis engagé, il y a plus de vingt ans, sur le sentier escarpé de ce que l’on pourrait appeler la mémoire mouvante des peuples nomades. Parmi eux, les yurtes, dont l’empreinte caravanière serpente les steppes du Nazum oriental, méritaient à mes yeux une étude complète, rigoureuse, respectueuse de leurs modes de vie, de leurs transmissions orales, et surtout de leur architecture sociale incarnée dans l’espace clos mais cosmique de la Yurtia.

Le présent ouvrage, qui nait d’un travail de terrain patient, d’un dépouillement d’archives souvent lacunaires, et d’innombrables entretiens, ne prétend pas à l’exhaustivité. Il tente cependant de cartographier, dans le fil du temps, les usages, les mutations, et les enjeux liés à ce que d’aucuns considèrent comme une simple tente, mais qui est, en vérité, le cœur battant d’une civilisation, souvent oubliés, tant elle est minime, celle de mon peuple, un peuple turc du Nazum de l'Ouest : les yurtes.

Les obstacles n’ont pas manqué. D’abord, l’éclatement des sources : les yurtes n’ont, durant des siècles, transmis leur histoire que par l’épopée orale, la chanson de colline, la mémoire du chamane, et, plus récemment, de l'islam. Rares sont les textes écrits antérieurs au XIXe siècle, et encore plus rares ceux qui traitent des structures domestiques et symboliques des habitats, les seules étants ceux qu'on rédigés les turcs venues apporter la religion de Mohammed. Ensuite, le poids des lectures extérieures, souvent biaisées ou condescendantes, qu’il a fallu filtrer, recadrer, ou parfois rejeter. Il m’a fallu reconstituer, fragment après fragment, une vision cohérente et vivante, sans trahir l’esprit du sujet.

Les archives blêmes d’Apusului, de Kazhan, mais aussi les relevés aykhanides de 1932, les carnets de route de Nikolaï Ferbvalski, les récits branns de Zoltán Kőhalmi, ou encore les photos anonymes du musée d'Olbeg ont été autant de jalons dans ma quête. À cela se sont ajoutées les discussions qui semblaient infinies sous les ciels d’Ourankhaï, les nuits glacées partagées avec les anciens, les chants gutturaux où se cache, souvent, plus d’histoire que dans mille parchemins.

Ce livre, je l’espère, redonnera voix et visage à une culture trop souvent marginalisée. Il s’adresse autant au spécialiste qu’au curieux, à celui qui cherche les racines mouvantes de l’habiter nomade, comme à celui qui croit que l’histoire peut encore être écrite à la lumière tremblante d’un poêle central, dans une yourte battue par le vent des steppes.


Sommaire
46
https://i.ibb.co/jk2bTKBx/2.png

I. PREHISTOIRE


[En écriture]
Haut de page