11/05/2017
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ALMA - Académie des Lettres Modernes et Anciennes

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Académie des Lettres Modernes et Anciennes
(ALMA)

Plume (sous-aile) de l'Académie des Lettres Modernes et Anciennes, réservée à la restauration et la garde des livres les plus anciens.

Petite aile de l'Académie des Lettres Modernes et Anciennes, faisant partie du Cloître de la Chapelle des Lettres. Des livres religieux anciens y sont préservés, majoritairement de profession catholique dans cette aile en particulier.


Généralités:

L'Académie des Lettres Modernes et Anciennes; appelé plus souvent l'Alma; est un des plus grands complexes bibliothécaires du monde entier, se plaçant à la deuxième place en terme de superficie dans le rang mondial. C'est plus qu'une simple bibliothèque, c'est un vrai quartier qui fait vivre la ville. Etablie dans la ville de Roncevaux, elle emploie tous les jours plus d'une dizaine de millier de personnes différentes et accueille plus de dix fois ce nombre en terme de visiteurs. Du fait de ses nombreux salons et activités à pratiquer à l'intérieur, c'est un vrai hub de la littérature à échelle mondiale et est l'un des bâtiments bibliothécaires qui reçoit le plus de personnes quotidiennement au monde. Reconnu par delà les frontières d'Antares comme un vrai lieu de la culture et du savoir, c'est l'un des édifices les plus importants du pays et reflète la nature littéraire de celle-ci.

Histoire:

Le premier bâtiment de l'Alma est érigé dès 1675, bien avant la proclamation de la République d'Antares, sous l'initiative du Duc de Roncevaux. Grand amateur de la culture et des écrits en tous genres, il voulait créer un centre pour rassembler tout le savoir du duché pour instruire les générations futures. Ainsi, il décida de démolir le donjon de la capitale, un gigantesque complexe militaire de l'époque, pour le transformer en une bibliothèque. Ainsi, la première zone de l'Alma comme nous la connaissons aujourd'hui, la salle des Arcades, était désormais bâtie. Les profonds sous sols du donjon avaient été condamnés ainsi que les mines et les catacombes profondes (sous le donjon se trouvaient des mines de fer et de charbon qui subirent plusieurs écroulement à travers les années) pour pouvoir donner le meilleur accueil à tous les citoyens du duché et ceux des autres provinces. L'objectif était ainsi plus grand: unifier les différentes principautés autour d'un objectif commun de paix et de culture. Intéressés par le projet, celles-ci ont aussi contribué à l'expansion au fil des années de l'Alma, et ce jusqu'à la proclamation de la république. Vers 1740, la Grande Salle telle que nous la connaissons aujourd'hui a été bâtie, la bibliothèque pouvant ainsi accueillir des centaines de nouveaux livres. La révolution industrielle a ensuite permis les travaux les plus importants, en construisant le fameux escalier nord en 1820 et la zone du Palais ainsi que celle des cabinets qui attira de plus en plus de civils.

Cependant, quelques années avant l'unification de 1849 et alors que les principautés se rapprochaient les unes des autres, un incendie majeur toucha la bibliothèque suite à des dysfonctionnements de la salle des machines provisoire et l'installations de systèmes d'ascenseurs pour accéder aux sous-sols de l'Alma plus facilement. Le feu ravagea la bâtisse ainsi que le quartier entier autour de celle-ci, détruisant certains livres malgré le fait que la plupart (surtout les plus rares) aient pu être sauvés. Toutes les salles furent complètement rasés, à l'exception de la zone des arcades majoritairement faite de pierre qui résista aux incendie. C'était le seul bâtiment du quartier à avoir survécu. Le duc de Roncevaux de l'époque était dévasté, et en plus de cela certaines régions commençait à lancer des accusations diverses sur les origines du feu. Un programme de reconstruction voulait être proposé, mais suite à la confusion et aux manifestations vis à vis de la catastrophe, l'Alma frôlait la démolition complète. En plus de cette perte culturelle importante, l'incident avait terrassé l'économie de la ville et plusieurs personnes se retrouvaient dans la misère et sans abris.

Néanmoins en 1950, quelques temps seulement après la proclamation de la république, celle-ci instaura un plan de reconstruction et d'expansion générale de l'Alma. Toujours pleine de décombres et de ruines, la zone devait immédiatement être déblayée. Les objectifs de la nouvelle république étaient tout d'abord de promouvoir les valeurs nationales, soit le travail et l'hospitalité, mais aussi de faire d'Antares un pays doté d'une puissante culture et d'une influence internationale très développée. La reconstruction de l'Alma reflétait ces intérêts là, elle permettait d'offrir de l'emploi à un grand nombre de personnes sans qualifications particulières et marquerait le début de la république à travers un symbole culturel d'envergure nationale. C'est pendant ces quatre ans de travaux accélérés ayant mobilisé des milliers de personnes que l'Alma telle que nous la connaissons aujourd'hui à quelques détails près fut rebâtie: La Grande Salle a été élargie encore plus, les arcades ont été nettoyés et rendues plus accueillantes pour les lecteurs, la zone des cabinets à été bâtie ainsi que la plupart des zones actuelles. L'escalier nord a aussi été reconstruit et doté d'un nouveau système pour les élévateurs portant bien moins de risques, et il reliait désormais la Grande salle avec une autre aile de l'Alma composée de la Haute Chambre (Contenant des écrits instructifs, universitaires et académiques de grande qualité) ainsi que la salle de


Disposition:





Le Salon:

Le Salon est le nom qu'on donne à l'association d'élite de tous les plus grands intellectuels de la littérature antarienne. Cela inclut des philosophes, des auteurs, des sociologues, historiens et linguistes tous plus talentueux les uns des autres. C'est notamment eux qui sont à l'origine des écrits d'exception de l'époque contemporaine. L'accès au salon est extrêmement sélectif, il demande une publication de plusieurs travaux d'une qualité et d'une finesse remarquable qui ont pu avoir une portée en dehors d'Antares, ainsi qu'une approbation a l'unanimité de la part des membres du Salon actuel. Une section entière de l'Alma est à leur disposition, presque plus grande que la Haute Chambre, où des livres très particuliers y sont rangés, des bureaux et salles de conseils sont aménagés et avec un service qui permet aux auteurs de rester autant de temps qu'ils le souhaitent dans des conditions où ils peuvent poursuivre leurs travaux avec le conseil d'autres grands intellectuels, une paix exceptionnelle et des accommodations sur mesure.

Au delà d'une section exclusive qui leur est réservée, les salonistes ont aussi accès à plusieurs avantages au sein de l'Alma. Ils ont notamment accès à toutes les pièces et sections, hormis celle des archives gouvernementales, et sont traités avec le plus grand respect dans toute la bâtisse et au delà. Ils peuvent privatiser certaines sections pour quelques occasions, accélérer le processus d'édition de nouveaux ouvrages qu'ils estiment de qualité et le plus important, ils peuvent déplacer des livres de toutes part dans la section dite "La Couronne" où sont rangés les ouvrages les plus exceptionnels et remarquables, choisis personnellement et presque exclusivement par des membres du Salon. En plus de cela, ils sont notamment les juges de plusieurs concours nationaux et participent à la sélection des meilleurs ouvrages de l'année et ceux qui sont dignes de recevoir des prix. Les salonistes passent aussi très souvent leurs journées dans la section dite "La Fontaine" où de jeunes espoirs de la littérature produisent peut être les récits d'exception de demain. Leur conseil permet de rendre la littérature plus accessible et motive les jeunes générations à se tourner vers des études de lettres et perpétrer la tradition littéraire d'Antares.

Le Salon compte actuellement 17 membres, répertoriés dans la liste suivante:

Palatine de Rigault
Domaines: Sociologie, Histoire, Littérature, Philosophie, Politique
Sexe: Femme
Âge: 34 ans
Date d'Admission au Salon: 30 mars 2009

Palatine de Rigault est sans aucun doute l'une des figures les plus importantes du Salon de l'Alma. Docteur en Sociologie et en Histoire à seulement 25 ans, elle se fait très rapidement remarquer par les membres du Salon, si bien qu'ils cherchent à promouvoir les jeunes talents comme elle. Une fois admise, elle se tourna te plus en plus vers la politique, en fournissant plusieurs analyses à caractère philosophique et sociologique des contextes politiques divers et variés. C'est justement ce qui l'a rendue célèbre, elle intervient souvent sur plusieurs plateaux de télévisions, interviews ou articles de journal du fait de la popularité de ses idées et de son avis souvent très pragmatique et reculé sur les situations. Elle est à l'origine de plusieurs textes très importants sur la sociologie et prône souvent l'importance de l'héritage d'auteurs tels que Nicola Maleville, un intellectuel d'une importance sans précédent selon elle. Certains de ses écrits, cette fois plus philosophiques, reprennent souvent les idées de ce dernier en les adaptant au contexte actuel. Dans l'ensemble, elle est considérée comme l'une des figures les plus représentatives du Salon, bien qu'elle n'intervienne pas souvent dans les affaires internationales et se contente de celles en Antares.

Tristan de Sivier
Domaines: Philosophie, Littérature, Politique
Sexe: Homme
Âge: 56 ans
Date d'Admission au Salon: 12 janvier 1997

Tristan de Sivier, souvent appelé "Le fou du Salon" est un autre personnage emblématique du Salon, en plus du fait d'être l'actuel doyen de l'association après la mort du célèbre Jean Torelli à 77 ans il y a 2 ans. Si il est surnommé ainsi, c'est car sa philosophie est souvent dure à comprendre et semble venir d'un autre monde. C'est cependant ce qui a rendu possible son admission au Salon. Le jeune Tristan de Sivier se refusait d'entreprendre des études supérieures, préférait s'épanouir et penser le monde en se perdant et en errant sur le territoire à la manière de Nicola Maleville. Avec le temps, il développa une philosophie d'une complexité sans précédent, mais d'un autre côté d'une prouesse remarquable. C'est à lui qu'on doit les meilleurs essais philosophiques du pays, certains d'entre eux portent même sur les relations internationales comme avec la Loduarie Communiste par exemple. Il a aussi été le mentor de Palatine de Rigault lors de son doctorat en Sociologie, c'est donc en partie à lui qu'on doit le penchant de Palatine pour Nicola Maleville et c'est li qui a proposé l'admission de celle-ci au Salon. De nos jours, ils sont toujours aussi proches, bien que Palatine de Rigault n'ait pas décidé de suivre les traces de folies philosophiques de son mentor.

Marsile Valéron
Domaines: Philosophie, Littérature
Sexe: Homme
Âge: 29 ans
Date d'Admission au Salon: 3 janvier 2015

Marsile Valéron est le plus jeune membre du Salon en termes de date d'admission, ayant été accepté il y a tout juste huit mois à l'heure actuelle (Août 2015). Il s'agit majoritairement d'un philosophe, passionné par la littérature dite "catacombienne", autrement dit les livres perdus, sans auteurs ni histoire, oubliés de la civilisation et pourtant d'une grandeur exceptionnelle. Il passe la grande majorité de son temps dans la section dite "Le Néant" à la recherche de nouvelles perles rares enfouies dans les profondeurs de l'Alma, certains pensent même qu'il réalise des escapades dans la mystérieuse salle du Purgatoire ou bien dans les Catacombes de l'Alma toujours motivé par cette même passion. Ce qui lui a valu son entrée au Salon, c'est la grandeur et la finesse de ses analyses philosophiques, il se classe parmi les meilleurs essayistes du pays avec des dissertations exceptionnelles frôlant parfois les centaines de pages. C'est surtout à lui que l'on doit la redécouverte de plusieurs auteurs perdus, et il n'est pas prêt de s'arrêter dans cette optique, motivé par les autres membres du Salon qui comprennent de plus en plus cet attachement particulier et l'encouragent à le poursuivre.

Pétra Scudier
Domaines: Philosophie, Littérature
Sexe: Femme
Âge: 22 ans
Date d'Admission au Salon: 22 avril 2013

Pétra Scudier est une philosophe d'exception, le phare de la nouvelle génération de philosophie antarienne. C'est la plus jeune intellectuelle a avoir été admise dans toute l'histoire du salon, entrée à seulement 20 ans, étant par la même occasion la plus jeune de tous les salonistes. Depuis ses seize ans, elle a toujours admiré les écrits de Tristan de Sivier, et rêvait de pouvoir philosopher d'une manière aussi loufoque et profonde. Au fil de ses études, elle réalisa un doctorat en philosophie à seulement 19 ans et publia son premier écrit à 20 ans, ce qui lui a valu sa place au Salon. C'est donc aussi le premier individu a avoir été accepté dès la première œuvre publié. Comme Palatine de Rigault, elle a été suivie par son idole Tristan de Sivier, mais se plongea dans la philosophie du doyen du Salon contrairement à elle. À vingt-deux ans, elle est désormais considérée comme la plus grande philosophe d'Antares, tous les salonistes lui demandent régulièrement des conseils pour leurs écrits ainsi que d'autres écrivains de grande renommée cherchant à se lancer dans la philosophie. Elle commence même à avoir une certaine influence à l'internationale, par sa qualité d'écriture comparée à sa jeunesse sans précédent.

Pesca Rueil
Domaines: Economie, Politique, Littérature, Sociologie, Histoire
Sexe: Femme
Âge: 30 ans
Date d'Admission au Salon: 1er avril 2012

Pesca Rueil est une des plus grande économistes d'Antares, ayant réalisé des dizaines d'essais sur le monde globalisé et notre rapport au travail et au capital. Elle s'est notamment intéressé aux divers systèmes économiques des pays, et a travaillé avec d'autres autrices telle que Aspen Ellington, une autre très grande autrice dans le domaine de l'économie originaire du Kaysota. Tous deux ont longuement travaillé sur plusieurs thèses, notamment une sur la conception de la liberté face à l'économie. De son côté, Pesca Rueil est très intéressée par les affaires internationales, notamment par son analyse de systèmes économiques étrangers. Elle critique souvent les régimes communistes en soulignant leur incompétence face à une gestion de l'économie "désastreuse" en prenant pour cible surtout la Loduarie Communiste, voisin d'Antares. Au delà ce ces critiques, elle porte souvent conseil au gouvernement lui même pour certaines affaires économiques, elle a même été invitée à devenir Ministre de l'Economie sous Firmin Lavande. Elle a cependant refusé, trop passionnée par l'écriture, ainsi que pour ses opinions controversés sur la politique économique de ce dernier. Elle nous cependant de grandes relations amicales avec Evelyne Malmaison, députée du Parti Conservateur et ex-ministre de l'Economie.

Cassandre Beauxberts
Domaines: Poésie, Théâtre, Littérature
Sexe: Femme
Âge: 36 ans
Date d'Admission au Salon: 30 juillet 2009

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Rémi de Basildon
Domaines: Littérature, Histoire
Sexe: Homme
Âge: 44 ans
Date d'Admission au Salon: 2 septembre 2014

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Luna de Basildon
Domaines: Philosophie, Littérature, Anthropologie, Linguistique
Sexe: Femme
Âge: 34 ans
Date d'Admission au Salon: 2 septembre 2014

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Cerise Valois
Domaines: Philosophie, Littérature, Anthropologie, Linguistique
Sexe: Femme
Âge: 28 ans
Date d'Admission au Salon: 6 février 2011

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EN CONSTRUCTION, JE SUIS OCCUPE IRL
Deux philosophes au Cirque Rouge, ou l’erreur considérable des relations étrangères Cathanaises
Version Intégrale

Auteur: Pétra Scudier
Date de Parution: 3 Septembre 2016
Catégorie: Philosophie, Argumentation, Géopolitique
Lieu de Publication: Académie des Lettres Modernes et Anciennes (ALMA), Ville de Roncevaux
Code d'Identification ALA: KA-02282-AH


Avant-Titre: Lettre Dernière, Rétribution
L’étude du langage et de la sociologie est fascinante. Ces concepts, ces imprévus, ces mouvements de foules… Ce qui nous fait vivre c’est de savoir comment nous vivons, il en est indubitable, et les réflexions dernières incorporent cette perspective. Oui, la sociologie est chose admirable, que j’aurai bien sûr poussé au stade de recherche personnelle si mon envie ne s’était pas attachée à la philosophie… que je ne regrette nullement d’ailleurs, c’est au contraire de la philosophie qui émane cette lettre. Mais justifions, sociologie est thème autre. Peut être que nous pourrions nous attarder à ces propos plus à la suite. Lorsque j’y pense désormais, vous seriez en joie de rencontrer madame Palatine de Rigault, une amie très proche et d’une remarquable finesse lorsqu’il s’agit de ces domaines. Mais encore une fois, passons pour l’instant. Si nous entretenons un tel lien épistolaire, il vaut mieux que d’en tirer profit (profit, si je puis dire) et d’en fonder des critiques. Peut-être réussirons nous à comprendre un peu mieux les aspects récents bornant votre pays… Ou que sais-je, rire de la piètre qualité de rédaction de cette offensive tout à fait burlesque.

Communément (excusez mon humour), il nous est permis de prendre part sur des sujets. Sur tous les sujets, cela est un autre débat. Restons en à certains pour l’instant, et nous évaluerons le reste plus tard. Oui, quiconque peut avoir un avis sur telle ou telle chose, rien de droit ne peut en supprimer. De nature peut-être, cela ne viendrait-il pas de soi ? C’est dans cette célérité que nombreux s’enfoncent en faute. Qui aurait pris la décision d’attribuer ce qui est de droit à ce qui devrait être de nature ? De quelle vision la nature en serait-elle la garante ? À ce sujet, je ne puis résister que de citer des auteurs quelque peu perdus de l’époque pré-malevillienne (sur lesquels je travaille actuellement dans le cadre d’une troisième thèse). L’un d’entre eux, la philosophe Callixte Royan qui s'adresse justement à ces minorités dites “pressenties” par un gain de confiance et de force qu’elle appuie dans l’espoir d’être reconnue comme minorité et donc d’un certain point de vue, gagner sur le duel moral (c. f. Callixte Royan, L’Homme, Le Mal, Ses Pensées, 1589). C’est d’une part une forme d’abus de pouvoir, comme tout abus absolument injustifié selon ses propres lois et donc d’une hypocrisie sans précédent. D'autre part, c’est un abus incriticable car aux yeux de la moralité, cela ne l’est pas.

Sommes nous donc éclairés ? Pouvons-nous voir le véritable dans la manipulation ? J’en mentirais. Il ne faut pas en arriver au point de nous aliéner par la même voie. Car en effet, ce que nous ne considérons pas c’est qu’un risque majeur est d’être poussé à faire de même. D’une action sortent des prophètes qui cherchent à ouvrir les yeux. Et de cette même prophétie, plus de prophètes. Au delà du fait que le seul prophète que je puisse reconnaître est le Fils de Dieu, et nous nous en serons raccordées, cela illustre le cercle vicieux qui entraîne une telle manipulation en plus d’être généralement un acte déshonorable. Je le ressens dans ma chair, cette sensation de culpabilité. Je me sens coupable de la lâcheté d’autrui, de ces dirigeants strabisés par leur narcissisme ! Mais, es-ce nullement ma faute ? D’une certaine manière. Pour me déculpabiliser, je dois prendre la responsabilité de mon espèce et justifier ou critiquer cette méfranchise. Aussi mal que cela puisse faire, je suis responsable de ce que d'autres humains font. Il me faut me manifester contre si je veux pouvoir souligner le problème. Et c’est à ce point que je suis répugnée. Pour en revenir à l’illumination, tous deux ne sommes pas des philosophes illuminés. Qu’avais-je écrit ? Éclairées, voilà. Nous ne sommes point éclairées. Et quoi de mieux que d’en s’assurer qu’en essayant de justifier ce que nous critiquons.

Marsile, un autre admirable ami, m’aurait fortement conseillé de garder une objectivité face à cette situation. Selon lui, le syllogisme est meilleur que le raisonnement absurde dans ce sens. Mais je suis certaine qu’il fermera un œil pour une occurrence semblable. Après tout, nous n’essayons pas de critiquer un politicien ou un écrit de jeunesse (quoique, au vu de la qualité embarrassante, cette production ne tient même pas sa place au sein de la plus basse des catégories d’âge de lecture). C’est sur cette optique que nous nous focaliserons, si cela vous entend. Votre pays, le Saint-Empire de Karty, me fascine comme aucun autre ces derniers temps. Il en va de soi, un théâtre orné et réputé se voit d’un coup recevoir des créatures rouges sur sa scène de production. Quelle honte, j’aurai pour ma part demandé à être remboursée. Car en effet, on ne critiquera jamais le réalisateur pour la couleur d’un objet du décor, ou un changement des disposition des acteurs. Et pourtant, certains se sont crus pouvoir briser le traité théâtral et s’emparer de l’attention. Ce sont les enfants qui cherchent l’attention. Le rapprochement est vite réalisé. Ah bien, je cesse pour l’instant mon regard railleur. Je ne voudrais pas épuiser ma condescendance alors que nous n’avons même point défini nos termes. Revenons sur nos sujets, que je me suis laissée emporter.

Dans les faits, nous ne sommes ni collègues, ni associés. Serait-il tôt pour parler d’amitié ? Aménités, c’est certain. Entre philosophes, nous daignons nous comprendre. L’actualité nous a pris dans une spirale qui paraît incontournable, et pourtant certains s’en amusent. Si la correspondance de la vérité n’est pas le sujet primaire, celle qui en fait part l’est. Car lorsque nous voyons que des personnalités recensées comme louables de leurs responsabilités qui se vautrent sur de tels sujets et les détordre pour nous en faire douter, rallier des personnalités chez soi, provoquent ce que je déteste le plus au monde: le conflit d’intérêt. C’est à cette étape que je perds patience. Quelle honte, quel score ! On ne peut tomber plus bas dans la richesse de pensée. Doyons à présent, posons les fondements qui régissent notre pensée… La pensée, puisque l'autre a été salie.

Dans mes lettres, j’ai l’habitude de débuter par la fin. Je n'apprécie pas particulièrement le suspense, ni les tournures de phrases ambiguës. Je préfère dévoiler dès les premières lignes la finalité de la réflexion. En effet, toute pensée polie n’aura pas assez de profondeur pour s’aventurer dans la véritable philosophie. Ce dernier ne cherche que des réponses, des finalités. Aussi simple que cela puisse paraître, il faut lui épargner les développements et justifications afin de le préserver dans son confort (il en sortira de lui-même à postériori). Au contraire, une pensée aiguisée va vouloir retracer le développement, comprendre la source de la pensée, ses causes, ses déterminismes. Le mon est déterminisme, comme l’expliquait Nicola Maleville dans ses pensées posthumes. Si nous ne savons pas reconnaître ces déterminismes, ce qui nous régit à penser de telle ou telle manière, les causes profondes et les causes avant celles-ci, nous ne pouvons atteindre un stade de pensée assez élevé pour pouvoir véritablement philosopher. On tombe ainsi dans la pauvresse d’esprit, pauvresse que je recense ici, que nous reconnaissons dans le discours qui vous avait été adressé sur un fait divers devenu maintenant affaire nationale. Une véritable, lamentable pauvresse d’esprit. Mais de quel contexte est-ce ainsi ? En effet, encore une fois, il faut définir de quelle part nous recevons cette observation. Quel déterminisme se porte à la source de cette catastrophe littéraire ? L'homme normal aurait critiqué les personnes, leur travail. Qui paye ces personnes ? Qui sont les rédacteurs ? Questions futiles, inutiles, nous amènent à rien. Demandons-nous plutôt s'il a pu avoir accès à l'éducation dans son pays d’origine et si celle-ci est de qualité. Car mes doutes sont surtout axés sur cette perspective.

J’ai longtemps discuté avec Cassandre, que vous connaissiez déjà dans un échange précédent. Madame Cassandre Beauxberts a un certain mépris pour les systèmes économiques jugés “en faille” ou plus récemment, “en proie au biasimo”. C’est un sujet tout particulièrement fascinant, si fascinant que je vous en ai recommandé une lettre. Si vous pouviez me la renvoyer pour que je la lise, ou cela est indiscret ? Le fond de la pensée de Cassandre à ce sujet me fascine. Sachant qu’elle peut avoir plus d’emportement que moi à ce sujet, il serait judicieux d’en prendre compte et de modérer les propos avant de les faire publier. Qui sait, on nous traiterait peut-être de “sales capitalistes” à vouloir trop critiquer ! Je ne ferai jamais cela, que chaque pays décide de son orientation comme bon lui semble. Il n’est pas à autre de décider ce qui devrait se trouver dans le placard de voisins. Et tiens, c’est à ce sujet justement que porte la deuxième archéthèse. L’interventionnisme d’une part comme celle-ci est flagrant. Peut-être même effrayant pour certains. Si un pays interventionniste s’attaque à celui de l'isolationnisme, pensez un peu l’insolence ! Je ne redis pas votre contrée, quoique j’exagère ici les qualités comme les défauts. Pensons rapidement ce que peut comprendre un tel exercice pour moins exercé que soi. J’y reviendrai certainement, mais c’est d’autant plus un aspect tout aussi risible de nos inviteurs.

Je terminerai ma discussion sur une proposition plus ad hominem pour une expansion des connexions. J’aurais la plus grande joie de rencontrer un philosophe du Kah si il en existe, il est dit que les pages là bas s’effritent (comme le savoir) à cause de l’humidité tropicale. Et c’est dans ce sujet que j’aimerai reprendre un contexte si moins ancien. Encore une fois, partons d’une définition propre à notre littérature, celle sans ironie du Catano. Je dis sans ironie, car ses ressemblances avec qui nous pointons sont par delà caractéristiques, mais aussi linguistiques. Catano se rapproche en effet beaucoup de Catanese (Qui a donné le Cathanais[1] que nous connaissons) qui ferait cette fois proprement référence à celui-ci. Finalement, ces concepts ne sont peut être pas si distants.

J’ai toujours été fascinée par le nombre de réponses que nous pouvons trouver simplement en analysant la signification des mots. C’est comme de la spéléologie, comme de l’archéologie. Les réponses sont sous nos pieds, sous nos yeux, depuis le début. Et pourtant, certains refusent encore de déterrer ces apports en se décourageant derrière le fin et simple voile de l’analyse. L’intelligence vient justement de là, de pouvoir créer des liens (Inter-ligere, de l’Antarien ancien). On peut alors voir qui en a plus, et qui en a peu voir pas.

Débutons ainsi nos échanges futurs, que ceux-ci nous ouvrent l’esprit et nous aident à mieux comprendre la réalité des faits.

~ P. Sc. [2]


Archéthèse I: Du principe de provenance, l’écrit en question.

Lettre I: Premières impressions
Professeur A. Meldovara,

Je vous écris aujourd’hui pour me renseigner sur les dernières situations en Saint-Empire de Karty.

Sachez avant tout que mon intérêt pour les actualités étrangères est faible. Cela est loin d’être mon domaine de prédilection. Mais dans votre cas, cela fut différent. J’ai eu la sensation d’être insultée en lisant ce que vos “assaillants” avaient écrit à propos de… à propos de quoi ? D’un déplacement… C’est bien la première fois que j’ai soupiré pendant une lecture. De quoi définir une terrible honte.

De ma compréhension, il m’a paru que la situation soit sortie hors du contrôle habituel. C’est d’ailleurs ce qui arrive souvent au cirque. Lorsque le clown entre sur scène, bien d’autres le suivent ensuite. Heureusement que les acrobates sont là, dans les airs, pour distraire les spectateurs de la bassesse physique et morale du spectacle dans la fosse. Et pour cela, j’ai pris un intérêt particulier pour votre cause. Ne pensez pas que j’y vais de mauvaise foi, au contraire. J’en ai été si inspirée qu’un écrit ne me paraît hors de question. Une réaction au rapport fait, qui dans mon esprit (et dans celui de tout être sensé) est une véritable logorrhée. J’ai osé espérer qu’il s’agissait d’une exception à la grande culture d’un empire tout aussi grand. Je me tromperai peut-être, qui sait. D’où mon désir de m’entretenir avec vous à ce sujet. Sûrement aurez vous des réponses à m’apporter, ou du moins des points certains à améliorer. C’est dans cette optique que j’attends votre réponse.

Avec tout le plus grand respect et salutations sincères,

Sur aménitées,

P. Sc.


Lettre II: Retours
Chère Professeur Meldovara,

Je ne sais si sauter de joie à l’idée qu’une correspondance vous semble plus que envisageable. En reprenant vos termes, une lucidité par rapport à la situation est certes nécessaire. Soyez en donc assurée, j’en prendrai compte dans notre analyse.

Tout d’abord, attaquons nous à la situation. Votre contrée explose en une forme de multiculturalisme inapprécié. J’aurai pensé de même, que les étrangers restent en dehors de ce qui ne les regarde pas. On dirait cependant que des exercices n’ont pas eu cette même philosophie. Quoi qu’il en soit, deux pays dont les liens sont… à revoir ainsi qu’un troisième sans aucune cause se sont jetés sur une martyrisation précipitée de… de qui au juste ? J’ai bien du mal à comprendre la situation.


De ce que je vois à l’instant, voici ce qu’il en ressort. Un groupe d'individus s’est empressé de se déplacer. Pas dans une autre contrée, juste une autre région. Il se va dire que cela arrive assez souvent dans le monde, assez souvent aux alentours de Juillet ou Août. On appelle ce phénomène récurrent les vacances d’été. Ce n’est pas dix mille déplacés là, mais plusieurs millions. Et pourtant, je ne vois personne les qualifier de réfugiés pour autant. De plus, si le plein gré y est présent, je n’y vois pas le fondement de la critique.

Donc, si je décide de partir de mon plein gré de ce pays, suis-je un martyr de la politique d’expulsion féroce d’un gouvernement monoidéologique ? Je ne critiquerai pas ce point de vue. Mais j’énonce simplement ce qui semble être la situation actuelle.

Le spectacle semble ainsi prendre forme. Je comprends les désarrois, les confusions. Il faudrait sans doute se dire que cela est passager, que ces pays comprendront peut être qu’il y a mieux à faire que de créer des disputes pour si peu. Bien au contraire, c’est une erreur stratégique monumentale qui se produit. Au lieu de profiter d’une position peut être favorable sur la scène internationale, c’est dans l’état une sous-espèce de manipulation qui est mise en place. Juste assez dans tous les cas pour tenter les plus faibles.


En conclusion, mes avis sur la situation sont brefs. C’est tout à fait ridicule, et vous en concorderez sûrement. J’attends votre réponse pour pouvoir guider une ligne directrice d’analyse à suivre. Je n’ai que hâte de découvrir vos points de vue.

Avec tout le plus grand respect et salutations sincères,

Sur aménitées,

P. Sc.


Lettre III: Pas besoin de fioul pour allumer le chauffage
Chère Askinia,

Je me permet de faire un pas de plus dans notre rapprochement. J’apprécie votre invitation à nous tutoyer, à laquelle je répond que vous pourrez m’appeler Pétra. Il n’est sans aucun doute que nous irons accomplir de grandes analyses en joignant nos horizons de pensées.

J’aimerai profiter de cette troisième lettre pour adresser justement la nature de ce lien épistolaire (ainsi que débuter la critique de l’autre). S'il s’agissait d’une simple recherche, nous aurions bien sûr pu communiquer par courrier électronique. Mais je souhaitait faire en sorte qu’il s’agisse réellement d’une communication distinguée et dans un esprit de réflexion en proximité plus qu’une recherche ordinaire. Je présume que cela ne vous a nullement dérangée.

Dans l’ordinaire et dans l’imaginaire commun, il est assez persistant d’adresser des problèmes sans trop de tact. Peu d’inaction, plus de réaction. Justement, pourquoi rester passif devant ce genre de situation ? Il faut agir, agir partout, agir là où nous ne sommes pas conviés, agir quand nous n’y sommes même pas concernés. Peut-être trouverons nous une raison, certainement plus tard, mais le temps est flou. On pourra toujours justifier quelque chose à postériori.

C’est dans mon esprit ce qui se passe actuellement sur votre territoire. Ou plutôt ce qu’il ne s’y passe pas. Les médias de mon pays ne s’y sont pas trop attardés, et ils y ont eu raison. Dans les faits, il n’y a rien. Rien ! Pourquoi passer du temps à détailler une histoire qui ne relève même pas d’une actualité si importante ? Et de surcroît, pourquoi devrait-on la gonfler artificiellement si ce n’est même pas pour l’attirance du profit ?

Ce qui me dérange profondément dans ce raisonnement fallacieux opéré par vos “envahisseurs”, ce n’est nullement l’aspect diffamatoire évident d’une telle accusation mais plutôt le manque d’objectif prépondérant à l’origine de l’action. Vous seriez sans doute familière avec les avancées de la philosophie vers la fin du XIXème siècle surtout dans le domaine métaphysique et logico-philosophique. Je ne peux pas passer de côté d’une des œuvres les plus marquantes à ce sujet, encore une fois issue de la plume de Nicola Maleville. Il constate dans l’une de ses nombreuses et profondes propositions que l’objectif est but, et que but est action. Dès lors, l’action est objectif. Sans objectif culminant, sans point à passer, sans problème réel à régler, il ne peut y avoir d’action. Son exemple de la Locomotive est particulièrement frappant. Si le feu de la chaudière n'avait eu pour objectif de consumer le charbon par de ses flammes, le feu n’aurait eu raison de brûler ni même de se manifester. Et plus encore, si la vapeur d’eau n’avait eu pour objectif de s’échapper d’un conteneur lorsque la température se voyait trop augmentée, elle ne se serait pas mue et n’aurait engendré aucune réaction pour permettre plus tard la propulsion de l’engin.

Lorsque nous avons l’habitude de côtoyer des individus humains par leur nature, ce principe ne leur semble pas étranger. S’ils le sont véritablement, ils n’en manqueraient pas de se mouvoir si ce n’est pour un objectif qui les carbure. Mais certes, d’aucuns pourraient nous rétorquer que leurs actions sont originées par des transes, des folies, des “délires” randomisés et dès lors cela leur apporte un certain plaisir. En effet, du principe de liberté ambulante sort cet effet d’euphorie lorsque le cerveau ne doit plus se fatiguer à faire des choix ou pire encore, se donner des objectifs à atteindre. Et pourtant, cet enivrement n’est que déterminisme. Si la conception du libre arbitre a été fustigée par Pierre Sodimon vers l’an 1511 pour qualifier de traître cette conception que nous avons de notre destin, elle n’est pas pour autant manquante dans l’argumentation. Le libre arbitre n’est nullement le fait de pouvoir choisir les voies par soi même, car de ce que nous faisons nous en sommes déterminés, mais pouvoir en reconnaître l’origine. Pourquoi sommes-nous philosophes ? Envisager un autre choix de carrière aurait-il été possible si nous avions usé de libre arbitre auparavant ? Difficilement, car par nos déterminismes nous ne pouvions qu’en arriver là. Tout est cause, tout est réaction. Mais pour le fait, je sais du moins les déterminismes qui ont originé mon choix. Mon père était un modeste bibliophile à l’ALMA, ma mère une artiste. Cela est vite trouvé, mais il peut s’avérer plus complexe à débusquer dans d’autres cas.

Revenons en cependant à ce que j’avais énoncé après le raisonnement. Tout est cause, tout est réaction. Cela est certainement vrai, et surtout dans ce cas de figure. Vos opposants ont agi par pur instinct. Ils n’avaient pas d’objectif si ce n’est la diffamation ou autre but qualifié de “animalesque” par Nicola Maleville dans ff (), cela n’était que du simple désir et de l’instinct. Il ne serait judicieux que de se confronter à des bêtes de cirque, me diriez-vous. Mais la qualité première de l’animal est qu’il peut être dompté. Et certainement, cela en ressort de son ignorance.

Eh bien oui, pourquoi s’amuser à développer des technologies pour chiffrer des communications si l’intercepteur n’a pas l’ouverture d’esprit ou l’intelligence nécessaire à la compréhension ? C’est efficace, et il me semble que cela soit dans notre cas. N’ayons donc nullement peur d’oser réfléchir et penser.

Avec tout le plus grand respect et salutations sincères,

Sur aménitées,

P. Sc.


Lettre IV: Si nous étions Cathanaises…
Chère Askinia,

Votre dernière lettre m’a ému d’une telle sorte que je ne puis en décrire l’effet. Si je trouve une personne des plus brillantes sur le sujet, ce titre vous revient. Vous avez raison, assez discuté de ces calamités fondamentales. Que des erreurs aient été commises, nous n’en sommes responsables. Nous sommes cependant en devoir de répondre à une argumentation fallacieuse, ne trouvez-vous pas ?

Concentrons nous sur le rapport en question. Ce qui m’a été le plus difficile n’était pas de le lire une fois, mais de devoir le lire à nouveau. Je dois dire avec toute franchise que ce texte reflète très bien l’action Cathanaise en Saint-Empire de Karty: Pas d’objectif précis. J’ai décidé pour me décontracter de mettre au défis certains de mes amis salonistes (notamment Marsile Valéron, Palatine de Rigault et Luna de Basildon) de trouver la thèse de ce passage. Cela m’a rappelé le temps finalement pas si éloigné où j’étudiais encore les lettres dans le cadre du Lycée. Lors des commentaires, j’étais souvent très rapide et efficace lorsqu’il s’agissait de distinguer l’argumentation de l’auteur. Et me voilà issue de deux doctorats et membre du salon que je ne puis même deviner de quoi agit le texte.

En effet, cherchez vous aussi à réarranger les paragraphes. Non, mieux: découpez le texte en paragraphes et demandez à quelqu’un d’en retrouver l’ordre. Ma fortune lui reviendrait s’il sortait de cette épreuve en victorieux. C’est à ce degré là que je suis perdue. Mais si je me souviens d’un élément que me répétait Marsile tous les jours, c’est qu’il n’y a jamais rien à commenter. Et si par mégarde il n’y a vraiment rien, alors l’absence doit faire l’objet du commentaire. Ainsi, commentons ensemble ce qui manque à ce texte, car il n’y a manifestement rien d’autre que des quelconquismes.

Tout d’abord, j’aimerais m’attarder avant même de passer à une lecture approfondie du texte à la singularité de son assurance. Rares sont les textes démocratiques qui sont aussi certains de leurs dires. Si cela n’était pas assez clair qu’il s’agisse d’une propagande accrue, je vous en fait sache. D’un côté, je constate une méconnaissance assez battante de la situation. Pas d’analyses, pas d’observations. Il résulte du discours que de conséquences. Si je peux apprendre quelque chose à ces auteurs, c’est bien la causalité de fil comme nous l’exprimons dans notre pays.

Comment se construit un discours, c’est une question que tant d’étudiants se posent à longueur de journée. Si certains aimeraient retourner à ces positions pour en apprendre davantage, d’autres devraient sérieusement le considérer comme quelque chose fait pour leur propre intérêt. Il n’est pas donné à tous de travailler avec des conventions, mais elles existent pour une raison.

Chez nous, la logique est des plus simples. Dans un raisonnement par fil, la prémisse majeure est posée et tout d’abord nourrie de présupposés et de définitions précises qui qualifient le secteur d’intérêt. Puis vient une prémisse mineure qui introduit le problème. Ensuite, le lien bilatéral est établi. Et enfin, la conclusion est formulée. Dans le texte cathanais, il n’y a que des conclusions. Pas d’appui, pas de chiffres, des retours pauvres de certains individus dont nous ne connaissons ni origine ni conviction. Une mise en scène serait plus crédible. Le manque de structure argumentaire forme une base de crédibilité qui n’existe pratiquement pas, d’où la pauvreté du texte. Je ne l’écris pas par mépris ni malentendance, mais par constat. Ce qui m'échappe dans ce texte, c’est tout bonnement sa qualité.

De nouveau, laissez moi rendre compte d’un manque de moteur à ce genre d’action. Surement, une publication aussi majeure et aussi controversée se doit d’être solidement arborée de revues, cela ne semble pas être le cas au moment.

Dès lors, je m’interroge à nouveau sur la pertinence de l’argument. Je vous en laisserai travail d’en disserter.

Avec tout le plus grand respect et salutations sincères,

Sur aménitées,

P. Sc.



Lettre V: Ni Lu, ni connu
Chère Askinia,

J’en suis consciente, il y a peu à redire sur la qualité d’écriture de ce pamphlet. Dans le sens que nous en avons déjà dit assez. Il serait réellement infâme que de continuer à pousser sur ce sujet là.

Cependant, représentons nous le critiquable l’espace d’un instant. Il est vrai que l'œuvre en question n’a pas vocation d’être écrite de bonne plume. Cela ne veut cependant pas dire qu’elle doit être écrite de mauvaise. D’une traite, nous pouvons déjà distinguer les deux mesures qui sont l’oubli (ôt d’esprit) et la volontaire négligence, celle qui concerne cet égard. Dans le monde des plus merveilleux, tout accident est oubli. Ou plutôt, toute erreur est oubli. Pensez-y, nous ne pouvons reprocher à l’homme de n’avoir pas pu rendre compte de toutes les décisions qui abjuraient hors lui. L’erreur est après tout humaine. Mais persévérer dans son erreur est d’ordre Fantassin.

Avec tout le plus grand respect et salutations sincères,

Sur aménitées,

P. Sc.



Archéthèse II: La relation internationale court-termiste, le regard angulaire.

Lettre VI: Touché, mais pas Coulé
Chère Askinia,

Nous avons si longtemps conversé sur l’objectif particulier de l’écrit. Il est temps d’en developer le contenu. Si les relations internationales ne sont pas mes favorites à l’étude, c’est une étape nécessaire dans la compréhension des fondements de l’écrit.

Lorsque l’on examine en rétrospective les événements qui ont eu lieu sur cette contrée, les entrelacements que nous découvrons ne nous sont pas anodins. Le Kah a certainement pour habitude d’entamer des procédures comme celle-ci, n’en a-t-il pas ? Cette question ne nous avance cependant pas sur les relations que le pays entretient avec ses doux voisins, voisins par mode de pensée bien évidemment. Eux aussi ont participé à l’offense qui vous a été adressée, de manière assez formelle si je puis dire, et sans relâche. Certainement, il est impossible de placarder de menaces un individu en étant seul, le traitement à plusieurs est bienvenu pour en assurer le succès. Dès lors, le geste semble compréhensible.

Mais d’autre part, traîner dans les abysses une ancre va dans ce cas-ci couler le bateau, puisque pas assez de mou n’a été prévu manifestement. D’un manque de succès évident puisque maints autres pays s’y sont immiscés, il en résulte une perte de crédibilité non seulement du pays initiateur mais aussi de ses satellites de toute évidence tirés vers le bas par ces mésaventures.

Certains rétorquent qu’il n’y avait guère façon de prévoir la faillite de cette petite entreprise. De mon point de vue, il n’en est certainement pas ainsi. En effet, dès lors que l’opération suit un schéma à court terme fondé sur une querelle qui n’a que très peu de poids diplomatique, le projet perd de l’haleine extrêmement rapidement. Il n’était peut être pas voué à l’échec, mais il était voué à se terminer rapidement. Du côté de l’échec, d’autres indices justifient cela. Ce n’est pas car votre pays appelle ses alliés pour partir en mission que le pays défenseur n’en fait pas de même. Qui plus est, il est d’autant plus simple que de convaincre des amis à s’engager dans une légitime défense que de convaincre ses associés de prendre les armes métaphoriques à vue d’influence. Et le fait que cela n’ait pas été considéré dans le calcul de prise de risque est outrant à mon égard.

Je vous le dis, j’ai vu des entreprises et même des personnes seules être plus responsables que tout un pays. Non seulement cette opération n’a fait que toucher votre pays sans le couler, mais au contraire il a probablement coulé davantage l’acteur aux commandes d’un plan si lamentable.

Avec tout le plus grand respect et salutations sincères,

Sur aménitées,

P. Sc.


Lettre VII: Accusation de marché
Chère Askinia,

Si l’économie n’est certainement pas l’enjeu principal, elle est étroitement liée aux principes qui la précède. Si plus spécifiquement, le Système de Downpour mis en place par Palatine de Rigault et Pesca Rueil.

En effet, dans leurs théories il est stipulé que le dialogue ou la souscription à l’autre est le meilleur atout de l’homme quant à la résolution de conflits. Ici, une mise en place d’une économie de Downpour entre votre pays et l’adversaire aurait pu calmer les conflits. Cependant, le fait qu’il se soit isolé dans ses pensées et n’a pas donné lieu à l’échange, cela n’a fait que l'amener à sa perte indubitable et inévitable.

De votre côté, vous avez conclu des souscriptions avec d’autres pays quant à la défense culturelle de vos lieux. Un très bon exemple d’économie de Downpour fondée sur le dialogue qui vous a ensuite porté des fruits. En effet, c’est grâce à cette stratégie que vous avez pu résister aussi bien à l’envahisseur métaphorique, si je puis dire.

Peut-être que si les cathanais avaient usé de leur intellect tout à fait existant (sans raillerie) pour privilégier le dialogue sur l’action, peut-être que les cartes auraient pu leur être plus favorables…

Avec tout le plus grand respect et salutations sincères,

Sur aménitées,

P. Sc.


Lettre VIII: Le victimisme de Wexa
Chère Askinia,

Si Pesca (excusez le côté informel) peut nous éclairer sur de nombreuses théories en place expliquant le geste mandaté par l’écrit, le Système de Downpour est souvent complété par celui d’Annalise Wexa (ou plutôt l’inverse dans la plupart des cas). C’est notamment l’aspect sociologique qui nous intéresse, la psychologie des états. Sans offense, les relations internationales ne sont pas moins différentes de celles interpersonnelles, surtout lorsqu’il s’agit de victimisme; le victimisme selon Wexa.

Celui-ci détermine l’isolation, soit l’auto dissertation comme le meilleur moyen de se desservir et d’atteindre ses vérités (et ses objectifs). Cependant, cette vertu renferme aussi un gigantesque écueil qu’il faut absolument éviter, celui du victimisme. Ce n’est pas car soi-même sommes bons à notre façon que l’autre est de prime mauvais. Et c’est cette mentalité exacte que votre adversaire s’est fourrée dans l’esprit. Comment pouvez-vous prétendre que l’autre n’a que de mauvaises intentions, et prendre une position victimiste alors que vous faites partie des agresseurs ? Le victimisme est selon moi un fléau odieux, mais il se remarque très certainement seulement chez ceux qui sont envahisseurs. Jamais un défenseur ne fera preuve de victimisme. Dans le meilleur des cas, il agit contre ceux qui le perturbent. Dans le pire, il se taira et se laissera faire. Paradoxalement, les victimes sont ceux et celles qui font de toute évidence plus de mal que de bien.

Ainsi, le côté victimiste de la psychologie cathanaise face à ce fait divers, surtout en étant sans doute l’une des plus grandes puissances au monde, cela est sans aucun doute le signe majeur que ce pays est dans le tort en plus d’être dans le déni et la faillite. C’est, si vous voulez, comme se tirer une balle dans le pied et se plaindre qu’on a mal…

J’espère que cette vision pourra ainsi vous illuminer davantage.

Avec tout le plus grand respect et salutations sincères,

Sur aménitées,

P. Sc.


Lettre IX: L’unique génie, l’atteinte à la culture
Chère Askinia,

Votre dernière lettre m’a éclairée d’une manière que je n’aurais pu ressentir avant. D’une traite, je me suis sentie comme démunie d’intellect l’espace de quelque moments. Bluffée par une phase, une seule, qui n’a fait que m’ouvrir l’esprit: “Si une chose est certaine en Karty, c’est que les populations conservent une puissante tendance nationaliste par la culture du pays.”

Peut être était-ce accidentel, mais la réalité est là: l’unique part de génie de la manœuvre cathanaise est sans l’ombre d’un doute l’atteinte à cette certitude. Colloquialement, c’est là où ça coince, là où ça fait mal.

En effet, c’est comme prendre un marteau et casser des pilotis d’une structure, mais à distance et avec un arc. Le tir est sans doute très réussi, et les conséquences peuvent être désastreuses.

Cependant, deux issues peuvent être observées à cette stratégie risquée. L’une est que le tir est réussi bel et bien, et les fondations de votre nation sont affaiblies. Cela peut s’avérer assez choquant à voir, sous formes de nouveaux mouvements et manifestations, une déstabilisation sous-jacente du pays qu’on ne peut réparer, comme des câbles emmêlés sous un meuble qu’on ne peut déplacer. Il faut être fort pour effectuer un tel impact, mais cela reste possible. Dans un autre cas, le tir est raté, car la mentalité est si puissante qu’elle résiste à ce genre de perturbation. Un marteau ne peut venir à bout des pilotis, et la tentative est naturellement déjouée.

Ici, c’est un peu des deux scénarios qui est advenu. La mentalité du pays pouvait probablement résister aux attaques d’influence extérieure. Mais la réponse à été d'amener des dizaines d’autres influences pour diluer la leur. Cela a certes pour effet de minimiser les dégâts malveillants, mais cela vous laisse tout de même avec une multitude de nouvelles influences à gérer. Vous avez gagné, mais au coût d’avoir votre propre mentalité tout aussi diluée. Certes, cela est plus facile à réparer. Mais n’empêche que par cette petite manoeuvre suicide, les cathanais ont réussi à vous emporter eux aussi de quelques sortes dans les profondeurs.

Puissiez vous vous en remettre, l’idiot vous a eu sans le vouloir et de la plus idiotes des manières.

Avec tout le plus grand respect et salutations sincères,

Sur aménitées,

P. Sc.


Lettre X: Cas de sortie remarquables
Chère Askinia,

Si il y a bien une chose que je préfère en géopolitique, c’est spéculer. Se demander, quelle sera la météo après cet orage. Et surtout, comment s’y préparer. Car si nous avons compris une chose de notre échange, c’est que notre sujet est quelque peu myope sur ses affaires internationales. Nous avons au moins la chance de pouvoir voir plus loin que lui.

Dans mon opinion, pas grand chose ne suivra. Dans sa grande intelligence, le sujet décide de se retirer et noyer l’affaire. Ce n’était qu’un fait divers après tout, n'est-ce pas ? En effet, ça l’est. Vous rencontrerez sûrement très rarement des pays qui ont la puissance d’étouffer des cas comme celui-ci.

Mais d’un autre côté, je pense qu’il y a certainement un doute international sur le fait de faire affaire avec un pays comme celui-ci. La réputation en termes de succès serait donc basse, surtout après cet échec sur vos terres. Peut-être un jour, un coup aussi bas que celui-ci sera encore mis en œuvre par les cathanais. Mais ce jour-là, nous saurons au moins comment s’occuper d’eux. Il suffit de leur montrer des livres ou toute forme de culture, et ils détalerons comme de vulgaires vampires devant un crucifix…

J’espère avoir pu vous rassurer, ce pays est grand mais son intellect est tout le contraire.

Avec tout le plus grand respect et salutations sincères,

Sur aménitées,

P. Sc.


Archéthèse III: Vulnérabilités et failles de la psychologie cathanaise.

Lettre XI: Une inquiétude à croquer
Chère Askinia,

Il est souvent recommandé de croquer dans la vie à pleines dents, de s’emparer des opportunités. De ce point de vue là, il semble sans aucun doute susceptible de prendre avantage des désavantages d’autrui. Et ces désavantages, j’en ai repéré un nombre.

Déjà, ne parlons pas des failles de raisonnement béantes sur lesquelles s'appuient ces archéthèses. Il y a une grande possibilité de jouer sur ses fausses provocations pour lui coller un texte qu’il ne déchiffre pas, mais critique. Ce texte sera certainement critiqué. Mais s’il est compris, j’en doute. Ainsi, continuons sur cette route. Nous pourrons toujours les inviter à lire plus attentivement.

L’inquiétude d’une riposte ne me semble pas viable, il serait difficile d’en faire ainsi. Mais nous connaissons l'adversaire, il a grande tendance à s’emparer de tous les moyens, même les plus honteux pour de petites affaires comme les vôtres. De toute franchise, c’est quelqu’un à plaindre. Le meilleur moyen de le faire souffrir est de ne pas lui donner ces opportunités. Il pourra parler autant qu’il veut, nous ne réagissons pas à son cirque. Après tout, c’est de la comédie, de la pure comédie. Comment mettre mal à l’aise les comédiens ? Il suffit de ne pas rire à leurs blagues.

Ainsi, c’est l’optique que je vous invite à prendre en compte.

Avec tout le plus grand respect et salutations sincères,

Sur aménitées,

P. Sc.


Lettre XII: Le Saint-Empire contre-attaque
Chère Askinia,

Une attaque demande le plus souvent des cas une porte d’entrée dans un système. Pour les philosophes, c’est une définition. Pour les informaticiens, c’est une faille de système. Pour les relations internationales, ce sont les peurs. Car qui convainc mieux que l’ombre de la Fantassine ? Nul à ma connaissance.

Jouez sur leurs peurs. Ils ont peur d’être seuls. Ils sont obligés à chaque fois d’attaquer à trois. Et bien sûr, ils ont peur de ne pas avoir attiré suffisamment d’attention pour que leurs nombrils égoïstes soient satisfaits.

S’il devait vous arriver un jour de contre-attaquer sur ces termes, rappelez-vous que votre adversaire est insupportable, et qu’il doit en rester ainsi. Faites en sorte qu’il ne range pas ses alliés à ses côtés, car il n’en a pas. Personne ne veut défendre celui qui œuvre avec des coups dégoûtants et insensés. Ses courtisans, eux, ne sont là que pour ses armes et son argent…

Dans mon avis, il serait difficile de ne pas réussir une attaque culturelle chez eux, non qu’ils aient beaucoup de culture à remplacer. C’est certes triste dit comme ça, mais c’est réel. Leur culture vaut des centimes. La vôtre vaut de l’or.

Il vous est donné beaucoup d’opportunités de contre-attaquer. mais je pense, il y a un type de contre attaque, un type plus subversif que les autres que vous pouvez mettre en œuvre pratiquement sans risque. Nourrissez leur victimisme. Ignorez les. Ces personnes veulent de l’attention. Ils veulent vous provoquer, voir votre réaction. mais vous êtes au dessus de tout cela, vous êtes trop cultivés pour céder à leurs pièges enfantins. Il suffit simplement de casser le dialogue de Downpour, qui cette fois-ci semble être la meilleure des options.

Peut être devriez vous lire les écrits d’Annalise Wexa, vous en apprendrez certainement beaucoup sur comment se comporter face à un enfant comme celui-ci. La géopolitique n’est après tout qu’un grand jeu de famille: apprenez à être l’adulte, et vous saurez contrôler l’enfant.

Avec tout le plus grand respect et salutations sincères,

Sur aménitées,

P. Sc.

[1] Cathanais: Originaire du Grand Kah en Dialecte Antarien.
[2] P. Sc. : Pétra Scudier, signature à l’Antarienne (Initiale de Prénom plus deux premières lettres du nom de famille)
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