Posté le : 14 avr. 2025 à 16:21:17
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Phelmon Science
Ce n’est un secret pour personne : les rats-taupes nus, ces rongeurs fripés, presque chauves, avec des dents proéminentes qui sortent de leur bouche comme des défenses inversées, ne sont pas les créatures les plus jolies du règne animal. Pourtant, ce qu’ils n’ont pas en beauté, ils le compensent largement avec des caractéristiques biologiques incroyables qui attirent depuis des années l’attention des chercheurs, en particulier dans le domaine de la lutte contre le cancer.
En Everia, un pays pionnier dans la recherche biomédicale, les rats-taupes nus sont devenus des stars inattendues des laboratoires. Des entreprises comme Valtherion Medica, Kryovanis Pharma, Velkharis HealthCore et Zyntharis Therapeutics mènent des recherches avancées sur ces créatures, sous la direction de scientifiques éminents tels que Teyonah Keshanti, Makari Solanek ou encore Ashoru Denakai.
Une longévité hors normes
Malgré leur taille modeste – entre 7,6 et 33 cm – les rats-taupes nus vivent en moyenne trente ans, soit l’équivalent de 450 ans si on rapporte cela à l’échelle humaine. Contrairement aux souris, qui ne vivent que deux à trois ans, ces rongeurs échappent étrangement au vieillissement visible. Pas de déclin de la fonction cardiaque, pas de perte osseuse, pas de prise de poids avec l’âge… Rien. Une longévité qui intrigue, notamment pour ses implications en oncologie.
"Il y a quelque chose dans leur corps, quelque chose que nous n’avons pas encore compris, qui empêche la croissance incontrôlée des cellules", explique le professeur Sokanai Valtuma, chercheur principal chez Kryovanis Pharma.
Le mystère du cancer absent
Un des éléments les plus fascinants : les rats-taupes nus ne développent quasiment jamais de cancer. Ce n’est pas qu’ils y survivent, c’est qu’ils n’en font tout simplement pas. Une statistique renversante, quand on sait qu’en Eurysie ou en Aleucie, un habitant sur deux développe un cancer au cours de sa vie.
Plusieurs théories sont à l’étude. Selon le docteur Neraku Ashaiin, de Velkharis HealthCore, cela pourrait être lié à un "supersucre" unique sécrété par ces animaux, qui empêcherait les cellules de s’agréger pour former des tumeurs. Une autre théorie, défendue par Timalen Okuray de Zyntharis Therapeutics, suggère que leur système immunitaire collabore d’une manière inédite avec le microenvironnement cellulaire pour neutraliser toute prolifération anarchique.
Pour en avoir le cœur net, des équipes de chercheurs ont cultivé 79 lignées cellulaires à partir des tissus de différents rats-taupes nus – peau, pancréas, rein, poumons. Ensuite, ils y ont injecté des virus porteurs de gènes cancérigènes. Résultat inattendu : les cellules ont bel et bien commencé à se multiplier. Ce qui prouve que ce n’est pas la cellule elle-même qui est immunisée contre le cancer, mais bien l’environnement corporel dans lequel elle évolue.
"Le corps du rat-taupe nu est comme une forteresse biologique contre le cancer", affirme Makari Solanek, responsable du programme CancerÉvo chez Valtherion Medica.
Un système social et biologique déroutant
Les rats-taupes nus vivent dans des colonies souterraines pouvant atteindre 300 individus, avec des reines, des ouvriers, des nourrices. Ce sont l’un des rares mammifères eusociaux connus, l’autre étant le rat-taupe de Sochacia Ustyae Cliar, un cousin proche originaire d’une autre région d’Afarée.
Dans chaque colonie, une seule femelle se reproduit avec un à trois mâles. Les autres ne passent pas par la puberté… sauf si on les isole. Ce phénomène est étudié de près par Kehano Tharoun, spécialiste en endocrinologie à l’université biologique de Catan. "Quand une femelle subordonnée est retirée de la colonie, elle se développe sexuellement comme un humain atteignant la puberté", explique-t-il. Un modèle parfait pour étudier les hormones sexuelles, notamment en ce qui concerne les bloqueurs hormonaux, la ménopause ou encore la FIV.
Un extrêmophile qui défie les lois de la douleur
Autre fait étrange : ces animaux ne ressentent presque pas la douleur, du moins pas comme nous. En milieu souterrain, la concentration en dioxyde de carbone est très élevée, ce qui rendrait leur environnement insupportable pour la plupart des mammifères. Mais pas pour eux.
"Le dioxyde de carbone forme de l’acide carbonique, et chez les humains, cela cause une douleur vive", détaille Teyonah Keshanti, neurologue moléculaire. "Mais les rats-taupes nus ont un gène qui court-circuite ce mécanisme de douleur."
Ce trait pourrait ouvrir la voie à de nouveaux analgésiques pour les patients atteints de maladies inflammatoires chroniques, comme la polyarthrite rhumatoïde.
Ingénieurs du sol et de la médecine
En plus de leurs talents médicaux, ces rongeurs ridés sont aussi des "ingénieurs de l’écosystème". Des études menées dans les plaines fertiles d’Afarée, montrent que leurs galeries améliorent la structure et la composition du sol. Les monticules qu’ils créent contiennent plus d’azote, d’humus et permettent à l’eau de mieux pénétrer.
En creusant, ils aèrent le sol, le fertilisent avec leurs excréments et permettent une régénération naturelle des tubercules. Ils pratiquent même une sorte "d’agriculture durable", préservant certaines zones de leurs réserves alimentaires pour les laisser repousser.
Un avenir prometteur mais complexe
Malgré tout cela, les rats-taupes nus ne sont pas faciles à étudier. Ils nécessitent des environnements contrôlés à 30°C et 60 % d’humidité, vivent en colonies très structurées, et leur cycle de reproduction est lent. "Un seul couple fertile par colonie, 75 jours de gestation… on est loin du modèle rapide des souris", souligne Ashoru Denakai, qui dirige l’Initiative du Rat-Taupe Nu.
Mais le potentiel est immense.
"Si nous pouvons comprendre comment ces animaux vivent si longtemps sans cancer, nous pourrons peut-être traduire ces découvertes en traitements humains", affirme M. Denakai. "Tout comme les tests PCR ont été rendus possibles grâce à une enzyme trouvée chez une bactérie thermophile, nos plus grandes avancées médicales pourraient venir d’un petit rongeur fripé, oublié sous terre."
Avec la participation de : Teyonah Keshanti, Makari Solanek, Sokanai Valtuma, Neraku Ashaiin, Ashoru Denakai, Kehano Tharoun, Timalen Okuray. Et des laboratoires Valtherion Medica, Kryovanis Pharma, Velkharis HealthCore et Zyntharis Therapeutics.