
Un débat a animé le Cabinet depuis deux mois sur la ligne et la stratégie à adopter. Certains militent pour un renforcement de l’appareil industriel hérité de l’époque communiste, ces partisans sont surnommés les industrialistes. Toutefois, les défenseurs de cette approche ont été mis en minorité par un camp majoritaire qu’on appelle désormais dans les couloirs du pouvoir les quadrigistes, à savoir ceux qui militent pour une diversification de notre économie nationale.
Le nouveau consensus, soutenu par les quadrigistes, considère que la grande faiblesse de l’économie communiste a été non seulement sa nature antiécologique et court-termiste, mais aussi un manque crucial d’investissement dans la recherche et la culture. Nous avons pu voir les conséquences de cette politique, à savoir un écroulement économique et social sans précédent. Sur le long terme, on ne peut pas uniquement donner la priorité à l’appareil industriel brut.
C’est la raison pour laquelle il semble indispensable d’investir de manière conséquente dans le développement du secteur de la recherche et la culture. Le programme actuellement poursuivi, surnommé Nauka, vise à développer un secteur de recherche indépendant et suffisamment fort pour permettre un développement scientifique autonome. Pendant des décennies, le régime communiste a surtout importé des technologies, négligeant le développement d’une science nationale autonome. Le manque de liberté personnelle et intellectuelle a certainement contribué à aggraver la situation, mais il semble indispensable d’investir de manière ciblée dans le développement de la recherche via la création de laboratoires et programmes de recherches.
Le programme « Nauka » a permis d’injecter déjà six milliards dans la recherche, portant le R&D à atteindre 1% du PIB. Cela reste très faible en comparaison avec d’autres pays, mais c’est déjà un grand changement par rapport à la situation initiale. Nous pensons donc que nous devons continuer les investissements pour d’abord atteindre les 10 milliards et ensuite viser les 25 milliards. Cela portera alors le secteur du R&D à 5% du PIB, ce qui est tout à fait respectable pour un pays en développement comme le nôtre.
Le secteur de la culture ne doit pas être négligé, mais il est moins prioritaire que le R&D. Toutefois, il semble sur long terme important de le porter à au moins 10 milliards afin de posséder une puissance culturelle suffisante pour défendre non seulement notre gouvernement, mais aussi notre patrimoine culturel. Cela pourra devenir un atout non-négligeable sur long terme pour développer un secteur touristique naissant.