11/05/2017
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❦ Palais des Arts 

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Direction générale du
Palais des Arts
de Sochacia Ustyae Cliar

"Le véritable art ne capture pas la réalité, il libère l'âme dans un monde de possibles."
Anajayad Midhid

Le Palais des Arts de Sochacia Ustyae Cliar est un phare culturel, dédié à l'exploration et à la célébration de toutes les formes d'art. Il incarne la vision d'un monde où créativité et liberté s'entrelacent. Sous son immense dôme de cristal, baigné de la lumière naturelle propre à l'Afarée, le Palais invite les visiteurs à une immersion totale dans la beauté artistique. Des expositions, concerts, ateliers et conférences sont organisés régulièrement pour les passionnés d'arts en tous genres.

Cinéma :
  • Le Silence du Sable raconte l'aventure d'un ancien cartographe hanté par la disparition de son frère, qui entreprend un retour périlleux dans les dunes brûlantes. Ce voyage solitaire devient bientôt une traversée intérieure, entre mirages, rencontres énigmatiques et souvenirs enfouis. Mais le désert, lui, n’a pas oublié…

Littérature :
Le Manuel de théories est une oeuvre recensant, chapitre par chapitre, les théories relatives à l'UC Sochacia ou des pays étrangers. Retrouvez ci-dessous tous les chapitre :
Le journal d'El-Amin est un journal qui, chapitre par chapitre, présente un pays que l'autrice à visité. Retrouvez ci-dessous tous les chapitre :
  • L'avnt-propos se présenter comme, à la fois, la biographie et l'avant-propos de l'autrice.
  • La Némédie : Un pays qui aime qu’on l’admire, mais pas qu’on l’interroge.
Œuvres indépendantes :
Limollac Hermaris : qu'est-elle devenue ? est un livre rédigé par un auteur inconnu, racontant, avec précision, ce qu'est devenue l'Ancienne Reine de Sochacia Ustyae Cliar.
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LeParapluie a écrit :
Toutes les citation d'articles ou de missives ont été mis en ignore. Les deux premiers paragraphes et le dernier paragraphes reprennent, de façon plus brève, ce qui a été dit.

♜ Manuel de théories ♜
Manuel de théories est une oeuvre recensant, chapitre par chapitre, les théories relatives à l'UC Sochacia ou des pays étrangers. Il est indépendant de l'Etat et nulle offense ne pourra être mené contre le pays.

Chapitre I : Le Saint Empire de Karty
La conspiration pour redéfinir l’UC Sochacia et sa dépendance

Moi, dit professeur Eil-Mans au Cabinet d’Analyse des Affaires Étrangères, vous partage dans ce chapitre ma théorie relative à l’alliance entre le Saint Empire de Karty et Sochacia Ustyae Cliar. « La conspiration pour redéfinir l’UC Sochacia » est une théorie qui remonte à plus d’un an de travail acharné et d’analyses qui ont servi et abouti à ce chapitre. La présente théorie s’engage à dénoncer les subtilités de son influence, à explorer les actions et à souligner comment, sous la couverture de bienveillance et de partenariat, l’Empire a orchestré une transformation secrète de l’UC Sochacia afin de reconvertir cette nation en un reflet déformé de ses propres valeurs droitistes.

L’histoire humaine, comme la grande nappe des relations diplomatiques, est tissée par les récits de conquêtes et de manipulations politiques qui s’entrelacent pour former la trame complexe où se mêlent ambitions, idéologies et luttes pour l’identité. À travers cette lentille, le Karty se présente comme un acteur géopolitique et une figure emblématique des dynamiques de pouvoir qui façonnent les nations. « La conspiration pour redéfinir l’UC Sochacia » ou, plus justement dit, la conspiration du silence. Le silence, comme ce que voyait le Saint Empire de Karty d’une nation telle que l’UC Sochacia à son entrée sur la scène internationale. Une nation silencieuse, peu influente sur le domaine militaire, scientifique et culturel et encore fermée aux nations étrangères. Il faut l’avouer, notre doux royaume n’a pas connu la gloire qu’il attendait en entrant sur la scène internationale, et six nations ont devancées l’Empire de Karty dans sa quête d’influence. La relation qui liait le Saint Empire de Karty et Sochacia Ustaye Cliar pourrait s’apparenter à une relation d’emprise. La manipulation, en tant que concept, soulève des interrogations philosophiques sur la nature du pouvoir et de la souveraineté de Karty. Qu’est ce qui constitue une nation ? Est-ce la terre qu’elle occupe, l’histoire qu’elle raconte ou les valeurs, ma foi douteuses, qu’elle défend ? Le Saint Empire de Karty, par sa volonté de redéfinir Sochacia Ustyae Cliar, remet en doute ces fondements. En souhaitant injecter, comme un poison lent et amer, ses propres idéaux sur une nation émergente internationalement, l’empire ne se contente pas d’influencer ; il cherche à coloniser l’esprit même du peuple, à transformer une réalité vivante en un simple reflet d’un projet impérial. Dans cette quête de domination, le Karty a déployé des stratégies qui vont au-delà des simples manœuvres diplomatiques. Il su exploiter les faiblesses de l’UC Sochacia jusqu’à créer un environnement de dépendance : ce faisant, il a engendré un phénomène où les décisions prises au sein du gouvernement loclenasque ne sont plus le fruit d’une volonté populaire, mais bien le résultat d’une orchestration habile, d’une danse où les marionnettes politiques, sous l’idéalisation du Saint Empire de Karty comme une nation sauveuse, agissent selon les désirs d’une main invisible. Il est pourtant essentiel de mentionner que le peuple loclenasque a souhaité effectuer une résistance, percevant l’emprise subtile que le Saint Empire de Karty avait sur la nation d’UC Sochacia, qui a été mise sous tapi par l’Empire, craignant sans doute que la lumière de la vérité éclaire les ombres de ses manigances.

Ma première impression quant au Saint Empire de Karty n’a point été bonne : en effet, il m’est important de souligner que le drapeau d’un pays, par sa symbolique, amène des informations préalables profondes relatives à lui-même. Ah, le drapeau de l’Empire kartien, aux couleurs rouge, blanc et vert, avec cet aigle noir trônant au centre, symbolise à la fois l’ambition démesurée de gloire et la volonté de domination d’un pays qui tente, en vain, de cacher ses intentions. Ces couleurs, bien qu’évoquant une certaine fierté nationale, semblent davantage être un masque pour dissimuler un désir insatiable de manipulation. Voyez ce rouge, une couleur souvent associé à la passion et à la révolution, transparaît ici comme un cri de guerre. Il s’agit moins d’un hommage au sang versé pour la liberté que d’une déclaration d’intentions malveillantes : utiliser la manipulation pour imposer ses idées. Le noir, couleur de l’obscurité et de l’inconnu, évoque des manigances sournoises, des jeux d’influence où l’éthique est mise de côté au profit d’un état. Quant au vert, il devient ici un leurre, une promesse creuse destinée à séduire les naïfs grâce à sa façade d’espoir et de prospérité. Cet aigle noir arbore une apparence majestueuse, montre l’emprise exercé sur les nations étrangères. L’aigle se présente comme une créature prédatrice, surveillant son territoire et prête à fondre sur toute proie jugée opportune. Ce premier aperçu du Saint Empire de Karty, avant même qu’une quelconque missive soit envoyé, aurait dû alerter la nation loclenasque sur le danger que représentait le Karty sur notre terre. Sitôt cette analyse faite, j’ai eu accès aux missives échangées entre la nation kartienne et la nation loclenasque.  « Dirigeant de UC Sochacia, / Bonjour, bonsoir, je vous contacte aujourd'hui pour vous faire part d'une proposition du Tsar Stanislas I. Nos nations ne sont pas proches et même inconnues l'une de l'autre, que diriez vous de la construction d'ambassades communes ? / Mes salutations cordiales, / Ferdl Van Cros. » Une missive si brève que j’eus cru rêver en la recevant. Une personne d’autorité si haute placée avec de telles lacunes en matière littéraire et diplomatique. Il me faut débuter mon analyse par le manque de liaison faite « de UC Sochacia » et non « d’UC Sochacia », voilà une faute tout à fait troublante, dévoilant la méconnaissance du Saint Empire de Karty quant à Sochacia Ustyae Cliar, puisque partout est reconnue l’UC Sochacia avec liaison. La mention du « Tsar Stanislas I » sans aucun contexte supplémentaire prête à confusion puisque l’UC Sochacia ne connaissait, à ce moment précis, pas la nation kartienne, et par conséquent, ledit Tsar n'est pas familier. Il aurait été utile d'inclure une brève présentation ou contextualiser. La deuxième phrase, reconnaissant l’éloignement de la nation kartienne et loclenasque, est grammaticalement correcte mais maladroite. Dire « Nos nations sont éloignées et même inconnues l'une de l'autre » aurait été plus fluide. La demande de construction d'ambassades communes est claire, mais elle manque de justification. Il aurait été plus persuasif de mentionner les bénéfices potentiels de cette action, comme l'amélioration des relations diplomatiques ou économiques. Enfin, le message se termine abruptement après la proposition. Ajouter une conclusion et une formule de politesse formelle renforcerait le ton diplomatique et respectueux du message. En somme, cette première missive laisse "à désirer" sur le plan diplomatique et les compétences de l’auteur. Assez rapidement après l’installation des ambassades, faute tout à fait blâmable de notre gouvernement, le Saint Empire de Karty a proposé la signature d’un traité, prenant le nom de « Barlena ». L’article premier, avec le bon vieux « engageons-nous à ne pas nous attaquer ». Un grand classique. C'est bien joli, mais cela ne donne pas vraiment le ton d'un partenariat équilibré. Passons à la suite. Dans l’article second, l'UC Sochacia s'engage à fournir 5 % de ses importations d'uranium à l'Empire de Karty. Et surprise, la moitié de cet uranium provient déjà de Karty. Le reste est péniblement rassemblé à partir d'autres sources, ce qui rend ce geste de Sochacia Ustyae Cliar plus proche d'une contribution obligatoire au stock d'énergie du Saint Empire de Karty. L’article troisième est le clou du spectacle : en échange, Karty promet un peu de pétrole à l'UC Sochacia grâce à quelques plateformes pétrolières. Mais combien de plateformes ? Cinq. Oui, juste cinq. On dirait que Karty garde la majeure partie de sa richesse pétrolière pour elle-même tout en lançant quelques miettes à l’UC Sochacia. Ce traité semble lourdement pencher en faveur de l'Empire de Karty. L’UC Sochacia se retrouve à faire beaucoup d'efforts pour rassembler des ressources, tandis que Karty en profite avec un minimum d'effort. Qui aurait cru que la diplomatie pouvait être si unilatérale ? Dans la foulée, une missive de Karty s’est retrouvée entre les mains de nos représentants : quelle surprise ! Ne serait-ce que par ses missives régulières et ses appels téléphoniques fréquents, le Saint Empire de Karty préparait le terrain de son emprise. Dirigeant de l'UC Sochacia, / Je prends ma plume en ce jour pour concrétiser nos échanges téléphoniques. C'est non sans dire que nous avons construit des ambassades et signé le Traité de non-agression. Néanmoins, je vous propose d'aller plus loin. En effet, suite à nos nombreux échanges, nous en avons conclu que vous souhaitiez développer votre armée. Ainsi, je vous propose l'installation d'une base militaire Kartienne sur votre sol, et en échange, l'Empire deviendra votre fournisseur d'armes officiel, et vous obtiendrez des réductions. Si vous êtes d'accord, je propose de modifier le Traité de non-Agression et d'y ajouter ces articles. Qu'en dites-vous ? Ah, la formalité d'une plume pour sceller un deal qui semble déjà bien ficelé, l’Empire de Karty, dans toute son originalité et son bla-bla habituel pour rappeler de vieilles alliances et poser les bases d'une relation de confiance. « Nous en avons conclu que vous souhaitiez développer votre armée » Quelle commodité de Karty, qui semble néanmoins très pressé de renforcer notre armée… avec des intentions totalement intéressées, bien sur. Le Saint Empire de Karty connaissait la situation militaire de Sochacia Ustyae Cliar, ainsi, il était facile pour lui de proposer quelques 300 hommes pour assurer une soit-disant sécurité nationale en notre faveur. Voilà pourtant un phénomène visant en la dépendance d’UC Sochacia à son égard et, par conséquent, freinant nos relations indépendamment de nous : il est reconnu mondialement l’instabilité de Karty, une alliance loclenasque-kartienne allait obligatoirement impacter notre image et nos relations. Enfin, voilà le cadeau empoisonné. Des réductions sur les armes comme une promotion de supermarché. Cette missive est une manœuvre subtile de l'Empire de Karty pour asseoir davantage son influence, tout en se présentant comme un allié bienveillant. Une proposition qui ressemble davantage à une tentative de domination déguisée qu'à une véritable alliance équitable. Suite à cette missive, le journal nationale de l’Empire de Karty a publié un article : critiquable ne serait-ce que par son manque d’informations générale, « La nouvelle » n’a daigné ne faire qu’un court paragraphe sur l’alliance entre Sochacia Ustyae Cliar. Ce mépris, ma foi si transparent, n’est pas le seul problème. Une Alliance ? / L'Empire de Karty se rapproche à nouveau d'un pays en Afarée: l'UC Sochacia ! Ayant déjà signé un traité, l'Empire vient de proposer l'installation d'une base militaire, signe d'alliance forte. Par un couvert de camaraderie, le Saint Empire de Karty étend son influence. L’Empire de Karty sait comment jouer ses cartes avec les nations émergentes sur la scène internationale. Karty a déjà l’UC Sochacia sous contrôle avec ce traité déséquilibré, de plus, rien ne crie autant "confiance" et "partenariat" que l'installation d'une base militaire dans le jardin de votre allié. En permettant à Karty de déployer 300 soldats sur son sol, Sochacia Ustyae Cliar ouvre grand les portes à une surveillance militaire sous couvert d'amitié. Et voici le deal : Karty devient le fournisseur officiel d'armes pour l’UC Sochacia, avec une remise « généreuse » sur les missiles balistiques. Réduire de 24k à 20k ? Un joli geste, certes, mais vendre des armes désuètes de première génération à un prix réduit ressemble plus à une liquidation d'inventaire qu'à une véritable bonne affaire. Ah, la cerise sur le gâteau! 20 chars légers de deuxième génération en cadeau. C'est presque trop beau pour être vrai. Il faut se demander ce que Karty espère réellement obtenir en échange de ces « présents ». Peut-être une emprise encore plus forte sur Sochacia Ustyae Cliar ? À nouveau, retournons dans les archives du journal « La Nouvelle » au Saint Empire de Karty : Il y a peu, une base militaire Kartienne a été installée en UC Sochacia. Commandée par le Général Alexeï Balka, la base гамма se trouve au Sud de l'UC Sochacia. Néanmoins, une catastrophe naturelle a eu lieu, ravageant les villages aux alentours de la base. Fort heureusement, l'Empire de Karty envoie son aide à cette nation, en effet, le Tsar Stanislas I a déclaré: / "Je m'adresse aujourd'hui à l'UC Sochacia, à son gouvernement ainsi que sa population. C'est non sans connaître les récents événements météorologiques que je vous parle. En effet, une violente tempête de sable a frappé votre belle nation, provoquant désordre, peine et destruction. Cette catastrophe a également touchée notre base гамма, nonobstant, ce type d'infrastructure est prévue pour résister à ce genre d'événements, ce qui n'est pas le cas de simples habitations. Habitations qui, sous le coup de cette tempête ont pu s'effondrer, un drame inqualifiable. C'est pourquoi ! J'annonce l'aide de l'Empire de Karty à l'UC Sochacia, qui envoie des denrées alimentaires ainsi que 100 soldats de la base militaire qui aideront la population." L'article mentionne que l'Empire de Karty a installé une base militaire en UC Sochacia, commandée par le Général Alexeï Balka. Cette information met en lumière la présence croissante et l'influence militaire de Karty sur le territoire loclenasque, ce qui soulève des questions sur la souveraineté et l'indépendance de Sochacia Ustyae Cliar. Une tempête de sable a ravagé les villages entourant la base, causant des destructions importantes. Le fait que la base ait résisté à la tempête tandis que les habitations locales ont été détruites souligne la disparité entre les infrastructures militaires sophistiquées et les conditions de vie précaires de la population locale. Le Tsar Stanislas I a rapidement annoncé l'envoi d'aide humanitaire et de 100 soldats pour assister la population locale. Bien que cela puisse sembler être un geste généreux, il convient de s'interroger sur les motivations derrière cette aide. Plutôt que de simplement fournir des denrées alimentaires, l'implication directe des militaires dans les opérations de secours renforce l'image de Karty comme un acteur indispensable dans la région. Venons en à la rencontre, à présent : une rencontre révélatrice sur les véritables tactiques diplomatiques de Karty pour renforcer son influence tout en maintenant une apparence de coopération et de bienveillance. La rencontre commence sur une note polie et courtoise, avec une invitation à se détendre et à partager une tasse de thé. Cela établit une atmosphère de civilité et de respect mutuel, masquant des tensions sous-jacentes. Le général mentionne une mission compliquée, ce qui laisse entendre que Karty est impliqué dans des opérations militaires significatives ailleurs. La suggestion d'utiliser des militaires pour aider la population locale peut sembler généreuse, mais elle renforce également la présence militaire du Saint Empire de Karty en UC Sochacia, sous couvert d'aide humanitaire. L'engagement de Karty à envoyer des soldats pour aider Sochacia Ustyae Cliar renforce l'idée que Karty est un allié bienveillant. Cependant, cela se présente davantage comme une manière d'accroître l'influence et la dépendance d'UC Sochacia envers Karty. Orsart Tally aborde les préoccupations des citoyens concernant la base militaire. La réponse du général, qui minimise l'impact négatif et met en avant les avantages, montre une tentative de rassurer la population tout en justifiant la présence militaire. Le général admet que les 300 militaires ne suffiront pas à défendre Sochacia Ustyae Cliar en cas d'attaque majeure, ce qui souligne sa vulnérabilité malgré la présence militaire du Saint Empire de Karty. Le général termine par des mots rassurants, réaffirmant l'alliance entre Karty et Sochacia, et en citant la devise impériale. Cela vise à renforcer l'image de Karty en tant qu'allié fidèle et protecteur. Par la suite, le Saint Empire de Karty avait formulé le souhait de nous voir l’assister lors d’un combat amical avec d’autres nations étrangères. En invitant spécifiquement son allié à cet événement, l’Empire de Karty crée une situation où l’UC Sochacia se trouve en compagnie des représentants de nations étrangères. Voilà bien une tentative de monopoliser l'attention et les relations diplomatiques de son alliée, empêchant ainsi des interactions potentielles avec d'autres nations. À première vue, cela semble être une simple invitation à un événement. Cependant, en y regardant de plus près, cette proposition se dévoile comme une manœuvre stratégique en remerciement de la visite en UC Sochacia. Cela peut sembler être un geste de gratitude, mais en réalité, c'est une façon de maintenir une connexion constante avec Sochacia, renforçant ainsi l'influence de Karty. En organisant un combat amical impliquant plusieurs nations, Karty cherche à montrer son pouvoir militaire et à renforcer les liens avec Sochacia Ustyae Cliar et ses autres alliés. C'est une démonstration de force subtile, qui rappelle à tous les participants la puissance de l'Empire et l'importance de rester dans ses bonnes grâces. Enfin, en regroupant ses alliés et en organisant cet événement, Karty cherche à se présenter comme le pivot central des relations diplomatiques et militaires. Ne s’arrêtant pas là, le Saint Empire de Karty perpétue son souhait d’emprise sur l'UC Sochacia en habillant ses intentions d'une rhétorique de coopération et de respect mutuel. Karty cherche à obtenir un soutien et à éloigner la nation loclenasque d'autres influences potentielles. La lettre commence par souligner le désir de renforcer les liens diplomatiques entre le Saint Empire de Karty et l'UC Sochacia. Ce ton amical et coopératif sert à mettre en avant l'idée que les deux nations sont sur la même longueur d'onde et partagent des intérêts communs. La mention de l'installation d'une base militaire et de la visite diplomatique est stratégique. Cela montre que Karty a déjà investi du temps et des ressources en UC Sochacia, soulignant leur engagement envers cette alliance. C'est également un moyen de rappeler les avantages que Sochacia Ustyae Cliar a tirés de cette relation, tout en renforçant la position de Karty comme partenaire clé. La lettre suggère que le Traité de Non-Agression, bien qu'important, n'est plus suffisant compte tenu de l'évolution des relations entre les deux nations. En qualifiant le traité d'obsolète, Karty pousse l’UC Sochacia à accepter l'idée qu'une révision est nécessaire pour refléter la réalité actuelle de leur alliance. La proposition d'une rencontre au Kremlin avec le Tsar Stanislas I est une tactique diplomatique classique. Cela donne une importance solennelle à la réunion et met en avant la volonté de Karty de discuter des détails en personne, ce qui peut être perçu comme un signe de respect et de sérieux. Pourtant, cela place également Sochacia Ustyae Cliar dans une position où il peut être plus difficile de refuser ou de négocier sans la pression de la présence directe du Tsar. N’en restons pas là ! Je suis sûr que vous êtes impatients de connaître la suite de cette alliance : le Prince Léonid Valaski, un sujet bien conflictuel au sein de notre doux royaume. Le Prince Léonid Valaski et la Reine Limollac Hermaris échangent, de premier abord, des compliments dès leur première rencontre. Les compliments réciproques sur leurs tenues respectives créent immédiatement une atmosphère de flatterie et de charme, suggérant une possible attirance mutuelle. La conversation se déroule de manière amicale et détendue. Le prince et la reine échangent des plaisanteries légères et montrent un intérêt sincère l'un pour l'autre, renforçant l'idée d'une connexion personnelle naissante.Rapidement, le partage d'informations sur leurs cultures respectives, notamment les spécialités culinaires (la pavlova et le thé loclenasque), contribue à créer un lien émotionnel et culturel, ajoutant à l'idée d'une possible romance naissante. La visite du palais, les discussions sur les tableaux et les voyages du prince montrent un intérêt partagé pour l'histoire et l'aventure. La reine exprime son admiration pour le prince et son désir d'en savoir plus sur lui, ce qui renforce l'idée d'une connexion profonde. Un cadre idyllique dans une atmosphère propice au rapprochement, ne trouvez-vous pas cela étrange ? Le Tsar Stanislas I présente son frère, le Prince Léonid Valaski, à la Reine Limollac Hermaris avant de partir pour le Conseil des Élus précipitamment. Ainsi, le départ du Tsar pour sa réunion politique permet au prince de prendre sa place et d'engager une conversation personnelle avec la reine. Cette soudain évènement est plutôt une manoeuvre stratégique du Tsar pour faciliter une rencontre entre son frère et la reine, le Tsar provoque la rencontre en vue d'une une tactique délibérée pour renforcer les liens entre le prince et la reine sans sa présence directe. En encourageant une relation amoureuse entre son frère et la reine, le Tsar cherche à exercer une influence indirecte sur la politique de l'UC Sochacia, sachant que ladite relation aboutirait très probablement à un mariage. L'invitation du prince à visiter le palais et l'intérêt personnel qu'il exprime envers la reine fait faire partie d'un plan plus vaste visant à renforcer les liens diplomatiques entre les deux nations. En établissant une relation personnelle avec la reine, le prince sert de relais pour les intérêts politiques du Tsar. Cette relation a bien vite éclatée au grand jour, condamnant la Reine Limollac Hermaris et le Prince Léonid Valaski à une problématique : l’impacte sur les nations respectives. Analysant le script d’une interview, les réponses du prince m’ont paru bien pathétique et lâche. En s'excusant immédiatement pour le désordre causé par sa relation avec la Reine de l'UC Sochacia, il montre une incapacité à défendre son amour et à assumer ses choix. Sa réponse hésitante et maladroite lorsqu'on lui demande de confirmer cette relation, ainsi que son insistance sur le fait qu'il continuera à servir le peuple « si le peuple l'accepte toujours », montrent un manque flagrant de détermination. Au lieu de se battre pour la femme qu'il prétend aimer, il cède facilement sous la pression, renforçant ainsi l'idée qu'il est manipulé par des forces extérieures, telles que le Tsar, sans avoir la force de caractère nécessaire pour défendre ses propres sentiments et actions. Lorsque les citoyens de l'UC Sochacia ont entendu la rumeur du mariage entre le Prince Léonid Valaski et leur Reine, une vague de méfiance et de désapprobation s'est rapidement propagée. Les habitants, même s'ils ne pouvaient pas toujours formuler clairement leurs doutes, ressentaient instinctivement que cette union était orchestrée par le Tsar Stanislas I pour exercer un contrôle plus étroit sur leur nation. Leurs préoccupations étaient alimentées par une crainte collective de voir leur souveraineté compromise et leur liberté mise en péril par des ambitions politiques déguisées en romance. Face à cette manipulation perçue, les citoyens ont refusé le prince, préférant préserver leur indépendance et protéger leur chère nation loclenasque des influences extérieures. Suite à ces vives contestations, le Général Alexei Balka s’est proposé telle un sage désirant, plus que tout, calmer les tensions en s’exprimant face au peuple loclenasque. Le discours commence par une déclaration amicale, affirmant que le locuteur se tient devant le peuple en tant qu'ami, non pas en qualité de militaire kartien. Cette tentative de créer un lien personnel vise à apaiser les tensions initiales et à gagner la confiance du peuple de Sochacia. Une fine manipulation, n'étant cependant pas passer inaperçue. En reconnaissant les inquiétudes des citoyens concernant les intentions du Prince Léonid Valaski, le locuteur montre une compréhension apparente. Un stratagème orchestré afin de désamorcer les craintes et à présenter le Prince sous un jour favorable, minimisant ainsi les soupçons de manipulation. La promesse de retirer la base militaire Kartienne si le Prince Léonid cherche à modifier la culture sochacienne peut sembler généreuse, mais elle cache une assurance tactique. En fixant cette condition, le locuteur essaie de convaincre le peuple que leurs préoccupations sont prises au sérieux, tout en s'assurant que la présence militaire continue d'être acceptée. Le discours souligne l'importance des relations entre le Saint Empire de Karty et Sochacia Ustyae Cliar, qualifiées d'amitié inconditionnelle. Cette insistance sur la coopération et la protection vise à renforcer l'idée que Karty est un allié indispensable, cultivant ainsi une dépendance de l'UC Sochacia envers l'Empire. En mentionnant l'aide apportée lors des tempêtes de sable, le locuteur rappelle les actions bienveillantes de Karty, cherchant à légitimer la présence militaire et à renforcer la gratitude du peuple. Cette tactique vise à renforcer la perception de l'Empire de Karty comme un protecteur fiable, même si cela peut être une manière subtile d'exercer un contrôle. Nous arrivons enfin à l’acheminement de ma théorie et, par conséquent, de cette alliance misérable. [HRP : aucune analyse relative à la rencontre ne sera faite afin de ne pas répéter ce qui a déjà été dit.] Notre Reine Limollac Hermaris nous a fait part d’une missive, tant respectueuse que sincère, où elle informait son ex-époux de leur incompatibilité. Suite à quoi la missive de réponse du Prince Léonid Valaski est franchement ridicule. Incapable de formuler une réponse originale ou convaincante, il se contente de reprendre les arguments de la Reine comme s'il était lui-même à l'origine de la rupture. Ce manque flagrant de créativité et de détermination montre à quel point il est démuni face à cette situation. En copiant les sentiments exprimés par la Reine, il tente maladroitement de revendiquer une position de force, alors qu'en réalité, il ne fait que suivre son initiative. Son discours mélodramatique, rempli de clichés et de métaphores pompeuses, ne fait que souligner son incapacité à affronter la réalité de manière mature et résolue. Au lieu de se battre pour la femme qu'il prétend aimer, il se cache derrière des mots creux et des phrases ampoulées, démontrant ainsi une faiblesse et une lâcheté désespérantes. Dans cette même idée, visiblement rependue chez les citoyens kartiens, la missive de réponse du Tsar Stanislas Valaski à la missive de la Reine (informant le Saint Empire de Karty que Sochacia Ustyae Cliar chercherait à avoir moins de contact) est non seulement dramatique, mais elle tente de détourner la situation en insistant sur des accusations et des justifications lourdes de sens. Le Tsar reprend le sujet de la rupture diplomatique initiée par la Reine, tout en ajoutant des reproches implicites et en dramatisant la situation. Il évoque le rapprochement de l’UC Sochacia avec une autre organisation, insinuant une trahison sans la nommer explicitement. En utilisant des termes comme "divorce" et en mentionnant les nombreuses pertes subies par l’Empire de Karty, il essaie de susciter la sympathie et de peindre l’UC Sochacia comme le responsable de la rupture. Sa demande de délai pour le retrait de la base militaire, bien qu'enrobée de formules de courtoisie, semble être une tentative de gagner du temps et de maintenir une certaine emprise son ancien allié. En fin de compte, cette réponse manque de sincérité et montre une volonté de manipulation, en s'appropriant la décision de la Reine et en la réinterprétant de manière à projeter Karty comme une victime noble et malheureuse.

En examinant attentivement la série d'événements, de communications et de manœuvres diplomatiques détaillées dans ce chapitre, il devient clair que le Saint Empire de Karty a systématiquement manipulé et influencé l'UC Sochacia. Cette conspiration s'est manifestée par des actions apparemment bienveillantes, telles que l'installation d'une base militaire, les échanges culturels et la promesse d'un soutien en cas de crise. Cependant, derrière cette façade de coopération et d'amitié, se cache une intention délibérée de contrôler et de redéfinir les structures politiques et sociales de Sochacia pour les aligner sur les valeurs droitistes de Karty. Les missives échangées, les discours et les déclarations publiques montrent une tentative subtile de manipulation, utilisant des promesses de soutien et des menaces voilées pour maintenir Sochacia Ustyae Cliar dans une position de dépendance. Les réticences et réactions du peuple loclenasque face aux rumeurs de mariage entre le Prince Léonid Valaski et la Reine Limollac Hermaris illustrent une compréhension instinctive de cette conspiration. Les citoyens ont instinctivement rejeté cette union, percevant qu'elle n'était qu'un outil de plus dans l'arsenal de Karty pour cimenter son emprise sur leur nation En fin de compte, ce chapitre dévoile comment le Saint Empire de Karty, sous le couvert de relations diplomatiques et de partenariats stratégiques, a cherché à remodeler l'UC Sochacia en un vassal docile, fidèle à ses propres idéaux. Cette théorie invite à une vigilance accrue face aux intentions cachées derrière les gestes de bienveillance apparente, et à une réflexion profonde sur la véritable nature des alliances internationales.

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Le Journal d'El-Amin
Le journal d'El-Amin est un journal qui, chapitre par chapitre, présente un pays que l'autrice à visité. Il est indépendant de l'Etat et nulle offense ne pourra être mené contre le pays.

Avant-propos
Chaque pas que nous faisons loin de chez nous est un pas vers la découverte de nous-mêmes.

Je m’appelle Nara El-Amin. Je suis née un soir de pluie dans un quartier d’As-Safira, au sud de Sochacia Ustyae Cliar, dans une maison sans étage dont les murs gardaient l’odeur de la mer proche. On m’a dit que ma mère avait accouché sans crier, comme si même cela, elle n’avait pas voulu déranger. Je crois que j’ai hérité de ce silence. Fille de tailleur et de marchande de figues séchées, notre vie était modeste mais pleine : pas de grandes pièces, pas de livres anciens, mais beaucoup de gestes tendres, et un respect profond pour tout ce qui se mérite. La parole, la paix, la nourriture, la foi. J’ai grandi au bord du vent. À douze ans, je savais plier un tissu en sept façons. À quinze, je récitais des vers de poésie classique que mon père me faisait lire en cachette des corvées. À dix-huit ans, j’ai quitté la maison. Pas par conflit, non. Juste... parce qu’il fallait que je voie ce qu’il y avait au-delà de notre ruelle, de nos habitudes, de cette douceur parfois étouffante des jours identiques.

Je suis une femme noire. Ce détail, que j’oublie souvent moi-même, m’est rappelé en permanence par ceux qui me regardent dans les autres pays du globe. Je suis aussi musulmane. Je porte le voile. Pas parce qu’on me l’a imposé, ni par défi non plus. Par choix. Par amour pour mon dieu. Il me relie à quelque chose de plus grand que moi — quelque chose de calme, d’ancienne mémoire. Et j’ai vite appris que ce morceau de tissu était plus politique que ma voix, plus subversif que mes mots. Il suffit qu’il frôle mon front pour que des gens se sentent menacés. Je n’en demande pas l’approbation. Je n’en ai jamais eu besoin. J’ai étudié les lettres, les civilisations, l’histoire des peuples et celle des mots. Mais je me suis toujours sentie plus proche des ports que des bibliothèques. Mon métier ? On pourrait dire que je suis journaliste. Mais je préfère dire : je suis marcheuse, écouteuse, récolteuse. J’écris ce que je vois. Parfois mal. Souvent avec colère. Toujours avec honnêteté. J’ai traversé des continents. À pied, en bus, en train. Je dors dans des chambres dont je ne retiens pas les noms, je mange ce que l’on me tend, j’écoute les vieillards, je regarde les enfants. Et chaque pays me laisse un impact différent. On m’a souri avec des couteaux dans les yeux. On m’a tenue à distance au nom de la culture, de la sécurité, de la tradition. On m’a posé des questions déguisées en politesse. "Vous êtes seule ?", "Ce n’est pas dangereux de voyager comme ça ?", "Pourquoi cacher un si beau visage ?"... Tant de façons de dire : tu n’es pas d’ici, tu n’es pas comme nous, tu ne devrais pas être là. Mais j’ai aussi reçu des gestes purs. Des mains tendues sans intention. Des rires d’enfants qui ne savaient rien de ma religion, de ma peau, de mes origines — et qui s’en fichaient. Et c’est pour cela que j’écris. Pour ces instants. Pour tout ce que le monde contient de contradictions, de beauté abîmée, de vérités dissimulées sous les ors officiels.

Ce journal — ce carnet que vous tenez peut-être — n’est pas un guide. Ce n’est pas un atlas, ni un traité politique. C’est un regard. Le mien. Fragmenté, écorché, souvent biaisé. Mais sincère. Je ne cherche pas à convaincre. Je raconte ce que j’ai vécu. Si ça dérange, c’est que ça dit quelque chose. Et si je vous parle, là, maintenant, c’est parce que je suis fatiguée d’être traduite. Fatiguée que d’autres disent ce que je suis à ma place. Fatiguée qu’on dise voix sans voix comme si ma bouche n’était pas capable de mordre. Alors j’ai écrit. Des milliers de mots. Sur des milliers de kilomètres. Pour être là, pleinement, même quand on aurait préféré que je me taise.

Je suis Nara.
Je viens d’As-Safira.
Et j’ai des choses à dire.

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Limollac Hermaris
Qu'est-elle devenue ?

Le 24 juillet 1987, à l’aube d’un été prometteur, l’hôpital central de Garthram, capitale de Sochacia Ustyae Cliar, accueillait dans ses murs une naissance longtemps attendue. Sous les voûtes carrelées d'un bleu pâle, dans la chaleur étouffante d'une salle baignée de lumière artificielle, une petite fille aux cheveux sombres et aux cris déterminés vit le jour. On la nomma Limollac Hermaris Naasdha, en hommage à sa grand-mère maternelle, et déjà, dans l’intimité feutrée de la chambre royale, une attente invisible commença à se tisser autour d’elle. Fille aînée de Cynharuth Ridebniel, avocat célèbre et de Jazanasin Cynharuth Teranwerd, héritière de l’illustre lignée loclenasque, Hermaris grandit dans l'ombre lumineuse des grandes ambitions. Son berceau, ciselé à la main dans un bois millénaire, fut installé dans une pièce décorée aux fresques anciennes racontant les batailles et les alliances fondatrices de Sochacia Ustyae Cliar. On disait que la jeune Hermaris, encore nourrisson, écoutait avec sérieux le bruissement des discussions politiques portées jusqu'à sa chambre par les lourdes portes entrouvertes. Elle fut baptisée quelques semaines plus tard dans la majestueuse basilique du Palais Royal, sous l’œil bienveillant de l’archevêque royal lui-même, devant une foule d’invités en habits soignés. Le peuple, déjà, murmurait son nom avec une forme de respect lointain, comme si l'enfant portait en elle une promesse que nul ne savait encore nommer. Son enfance se déroula dans les vastes salles du manoir familial, entre des leçons particulières exigeantes et les rires étouffés de ses frères et sœurs. Hermaris, l’aînée de six enfants, apprit très tôt la gravité et la douceur qu’imposait son rôle. Sa mère veilla personnellement à ce que l’éducation de ses filles soit raffinée : histoire, littérature, éloquence, arts musicaux, tout ce qui forge les âmes nobles. Pourtant, à l'insu des siens, Hermaris s’éprit d’une passion plus rare chez les enfants de son rang : la gouvernance. À douze ans, alors que d’autres rêvaient encore de bals et de promenades en calèche, elle remplissait des carnets entiers de notes politiques, de projets de lois imaginaires, et de réflexions sur l’équilibre du pouvoir. Ses écrits, conservés aujourd’hui dans le musée national de Garthram, témoignent d'une intelligence vive, mais surtout d’une détermination implacable, presque prophétique. Contre toute attente, Hermaris annonça à vingt ans sa candidature au trône de Sochacia Ustyae Cliar. Certains ricanèrent en coulisses, voyant en elle une jeune fille charmante mais inapte à porter la couronne. Pourtant, les représentants régionaux, fatigués des intrigues anciennes et avides d’un vent nouveau, lui accordèrent leur bénédiction. Le pays, à cette époque, avait besoin de croire en quelque chose, ou plutôt, en quelqu'un. La campagne électorale fut brève et intense. Son programme, clair et audacieux, séduisit une majorité écrasante : 65 % des voix au premier tour, 70 % au second, et un raz-de-marée de 95 % lors du troisième et ultime scrutin. Les chiffres racontaient ce que les mots ne pouvaient plus dissimuler : Limollac Hermaris Naasdha était devenue l’incarnation d’un espoir. Son règne débuta sous le signe de la transformation. Dès les premiers mois, elle fit adopter des lois environnementales strictes, engageant le pays sur la voie d’une transition écologique radicale. L’UC Sochacia, longtemps refermée sur elle-même, ouvrit ses frontières diplomatiques, érigeant ses premières ambassades étrangères et accueillant des délégations venues de contrées lointaines. Mais si la lumière semblait couler sur son règne comme une source intarissable, l'ombre n'était jamais bien loin.

Le matin où tout bascula, le ciel semblait s'être chargé d'une lourdeur inhabituelle qui n’échappa pas aux citoyens. À Garthram, capitale habituellement dynamique, était ce jour couvert d’une brume sombre, se glissant jusqu'aux portes mêmes du Palais Royal, comme une annonce silencieuse de ce qui allait venir. Ce jour-là, une coalition inattendue, rassemblant les partis écologiste, socialiste, communiste et les forces de la justice sociale, décida de briser le silence. Leurs porte-paroles, visages fermés, regard grave, se tinrent côte à côte. À leurs pieds, une mallette noire. Dans leurs mains, le destin d’une nation en proie de changement. À onze heures précises, la première bombe éclata. Des preuves irréfutables de fraudes électorales, commises lors des dernières élections ayant porté Limollac Hermaris au pouvoir, furent dévoilées au grand jour. Témoignages sous serment, documents falsifiés, manipulations d'urnes et complicités politiques : rien ne semblait épargné. Le silence fut brutal. Puis, comme une traînée de poudre, la nouvelle se répandit. Dans les cafés bondés, sur les places publiques, dans les salons feutrés de l’aristocratie, un seul mot jaillissait des lèvres tremblantes : trahison. Hermaris, de son côté, reçut la nouvelle dans le grand salon d’apparat, entourée de ses plus proches conseillers. Elle resta silencieuse tandis que son ministre de l’Intérieur, blême, lisait à voix basse les premiers rapports. Aucun éclat de voix, aucune plainte. Dans les heures qui suivirent, des manifestations éclatèrent dans tout le pays. À Garthram même, des milliers de citoyens descendirent dans les rues, brandissant des pancartes où se mêlaient slogans de justice et cris de rage. « Vérité pour Sochacia », hurlaient-ils. « Plus jamais ça », clamaient d'autres. Les médias, jusqu’ici prudents, prirent parti sans attendre. Des journaux réputés, autrefois louangeurs, publièrent des éditoriaux cinglants. Les journalistes s'engouffrèrent dans la brèche ouverte, dévoilant chaque jour de nouveaux éléments, parfois exagérés, souvent accablants. Dans une dignité farouche, elle continua d’assumer ses fonctions publiques, allant jusqu’à participer, trois jours après les premières révélations, à l’inauguration d’une école rurale à Trinjhala. Les caméras captèrent son visage fermé, ses mains serrées l'une contre l'autre, ses regards furtifs vers la foule, là où autrefois elle souriait sans crainte. Le peuple l'aimait encore, peut-être. Mais désormais, cet amour était fissuré, empoisonné par le doute. Pour la première fois depuis son accession au trône, Limollac Hermaris sentit le sol trembler sous ses pieds. Elle se tenait au bord d'un gouffre invisible, et autour d’elle, les anciens piliers de son pouvoir, les alliances tissées avec tant de soin, s’effondraient un à un. Le matin suivant, Garthram s’éveilla au son d’un silence inhabituel. Pas celui, doux et paisible, qui précède les premières lumières de l’aube. Non, un silence pesant, presque grave, suspendu dans l’air tiède d’un printemps qui semblait retenir son souffle. Les rues, d’ordinaire vides à cette heure, se couvrirent peu à peu d’une marée humaine. Des hommes, des femmes, des enfants, des vieillards : tout un peuple uni par une même volonté : faire entendre sa voix, réclamer, pacifiquement mais fermement, la démission de leur Reine. Sous un ciel bas et chargé, les cortèges avançaient lentement, vêtus pour beaucoup des habits traditionnels loclenasques : de longues robes blanches brodées de motifs floraux pour les femmes, des tuniques blanches ceinturées pour les hommes. La non-violence était gravée dans l'ADN des citoyens. Ce jour-là, elle brillait d'une intensité poignante. Aucun cri de haine, aucun affrontement. Juste une multitude d'êtres humains, debout, dignes, déterminés. Devant le Palais Royal, la foule s’amassait, compacte, serrée, respirant à l’unisson. Le marbre blanc des colonnades semblait presque vaciller sous le poids de milliers de regards. Une estrade sommaire avait été dressée au centre de l'esplanade. À son sommet, un homme en costume blanc : maigre, rigide, le visage aussi froid qu'une lame nue. Le président de la coalition, figure désormais incontournable du soulèvement pacifique, ajusta son micro sous les yeux d'une foule suspendue à ses lèvres. Quand il parla, sa voix porta loin, claire comme le vent qui soufflait sur Garthram. Lorsqu’il eu fini son discours, la foule éclata en applaudissements frénétiques. Des cris de joie, des pleurs de soulagement. Certains s’agenouillèrent, d’autres brandirent des banderoles tremblantes : « Pour la vérité », « L'avenir appartient au peuple », « Hermaris, écoute ton peuple ». Les soldats, massés à la périphérie, maintenaient leur position sans geste brusque, mais leur présence, lourde et muette, rendait l’atmosphère plus tendue. Certains, en uniforme de parade, portaient leurs armes crochées sur la poitrine, symboles discrets d’une autorité prête à intervenir si la Reine refusait l'inévitable. Dans le Palais Royal, Hermaris observait la scène à travers une mince fente entre les rideaux. Elle était seule dans le grand salon. Depuis plusieurs jours déjà, elle ne dormait plus. Les couloirs du palais, vidés de leurs habituels serviteurs, résonnaient du bruit lourd de ses pas solitaires. Chaque pièce traversée lui semblait plus vide, plus hostile, plus lourde de souvenirs. Là, elle avait accueilli des ambassadeurs du monde entier, offrant à son pays une place sur la scène internationale. Tout cela semblait désormais balayé d’un revers de main par la seule accusation d’un écart, par un amour interdit. Depuis l’annonce de son engagement avec un membre du Parti Capitaliste - un acte vu comme une trahison par les idéaux de son propre règne - elle n’était plus reine aux yeux du peuple. Elle était devenue un symbole d’échec. Chaque heure, ses conseillers se faisaient plus rares. Certains, par crainte. D’autres, par opportunisme. Les repas étaient pris seule ; les audiences, annulées. L’humiliation publique, insidieuse, s’infiltrait partout : dans les journaux, dans les regards des gardes, jusque dans les recoins silencieux du Palais. On ne murmurait plus "Majesté" avec respect, mais avec pitié. L’étoffe précieuse de sa robe s’étala autour d’elle comme une flaque de soie. Deux semaines. Deux semaines pour décider de partir en paix, ou de sombrer dans le chaos. Le choix était simple. Et pourtant, jamais son cœur n’avait été aussi lourd. Le quinzième jour arriva, baigné d’une lumière pâle et incertaine. La ville de Garthram, suspendue depuis deux semaines dans une attente fébrile, semblait s’être figée dans le silence. Devant le Palais Royal, la foule n’avait pas faibli. Elle s’était transformée : moins bruyante, plus grave, presque recueillie. Comme si chacun avait conscience d’assister à un moment qui dépasserait sa propre vie. Un moment qui, des années plus tard, emplirait encore les livres d’histoire. À l’intérieur du Palais, Limollac Hermaris terminait son dernier rituel en tant que Reine. Elle s'était levée à l'aube, seule, comme toujours. La gouvernante, la vieille Alastrina, l’une des rares à être restée fidèle jusqu’à la fin, lui avait apporté un dernier plateau de fruits et de pain. Hermaris y avait à peine touché. Elle portait une robe simple, en lin ivoire, sans joyaux, sans insignes. Ses cheveux, relevés en un chignon serré, trahissaient une rigueur douloureuse : celle de quelqu’un qui se prépare à faire ses adieux. Dans la grande salle du Trône, les hauts vitraux coloraient les dalles d’ombres bleues et rouges. Au centre, sur un coussin de velours, reposait la Couronne Royale de Sochacia Ustyae Cliar, symbole multiséculaire du pouvoir et de la responsabilité. Hermaris s'avança, chacun de ses pas résonnant dans la pièce vide. Il n'y avait ni conseillers, ni officiers, ni caméras. Seulement elle, et l'Histoire. Puis, sans un mot, elle déposa la couronne sur l'autel de marbre blanc dressé à cet effet. À cet instant précis, Limollac Hermaris Naasdha cessa d’être Reine.

Au bout d'un chemin de terre, bordé de haies sauvages et de pierres blanches, la voiture s'arrêta. Devant elle, un hameau minuscule semblait s’être endormi depuis des siècles, à l'abri du temps. Le panneau en bois branlant portait un nom effacé par la pluie : Velvenn. Quarante-sept habitants, selon les dernières statistiques. Des maisons en pierre grise, recouvertes de mousse. Des volets décolorés. Des cheminées fumantes dans l’air frais du soir. À Velvenn, personne ne se souciait des querelles de Garthram. Personne n'avait voté, manifesté, crié pour ou contre elle. Une femme trapue, au visage tanné par le vent et les années, s’avança vers elle. « Vous devez être Madame Hermaris, » dit-elle d'une voix rocailleuse mais pas hostile. La femme qui se présenta comme Tinhj, veuve et éleveuse de chèvres, lui tendit une clé rouillée. « La maison est simple. Rien d'royal, hein. Mais y'a un toit, un poêle, et d'quoi commencer une vie. Pour les chèvres... Vous verrez, elles sont pas compliquées. Suffit d'être patiente. » Hermaris esquissa un mince sourire. Le premier depuis des semaines. La maison était perchée au sommet d’une petite butte. Trois pièces : une cuisine, un salon minuscule, une chambre sous les poutres. Des meubles bancals, des rideaux en dentelle fatiguée, une odeur de bois humide ; à l’arrière, un enclos sommaire où broutaient trois chèvres blanches. Habituée aux grands salons, aux audiences, aux dossiers diplomatiques, Hermaris dut réapprendre des gestes simples : allumer un feu sans se brûler, traire une chèvre sans la faire fuir, porter de lourds seaux d'eau depuis la fontaine du village. Ses mains, autrefois soignées par des crèmes raffinées, se couvrirent de crevasses et d’entailles. Son dos, habitué aux limousines et aux fauteuils moelleux, se courba sous l'effort. Parfois, à la tombée de la nuit, elle s'effondrait sur sa paillasse, le visage tourné vers la fenêtre ouverte, écoutant le souffle du vent dans les arbres. Et les souvenirs venaient l'assaillir : la salle du trône, les discours, les regards accusateurs, les adieux silencieux. Sous le regard placide des chèvres, sous le ciel immense, Limollac Hermaris Naasdha - l’ancienne Reine déchue - redevint simplement Hermaris, une femme parmi les vivants. Et le monde, sans elle, continuait de tourner. Les premiers matins furent silencieux. Trop silencieux, pour quelqu’un qui avait grandi dans le cliquetis incessant des plumes sur les décrets, dans les murmures des conseillers, dans les échos des tapis rouges foulés par les pas de l’Histoire. Hermaris, au début, n'osait pas vraiment s'aventurer au cœur du village. Les habitants, eux, avaient entendu parler d’elle, vaguement. Ils savaient seulement qu'une "étrangère de la capitale" était venue s’installer dans la maison abandonnée au sommet de la butte. Un matin frais, alors que la rosée perlait encore sur l'herbe, Hermaris descendit au village avec deux fromages mal formés sous le bras - une tentative, laborieuse mais honnête, d'intégration. Sur la petite place, quelques stands de fortune s'étaient dressés : des légumes tordus, des pots de miel, des paniers d'œufs. Tinhj, la veuve aux mains épaisses, l'aperçut la première. Elle s'avança, les bras croisés sur sa poitrine, « Ah, v'là notre éleveuse ! » lança-t-elle d'un ton sec, mais non sans un éclat d’amusement dans les yeux. Hermaris rougit, baissant instinctivement les yeux vers ses fromages bosselés. « Ils sont pas jolis... mais ils sentent pas mauvais. C’est un début. » Un rire sourd parcourut les quelques villageois autour. Hermaris, piquée dans son orgueil, hésita une seconde… puis rit aussi. C'était la première fois qu'elle riait franchement depuis... depuis quoi ? Depuis combien de temps ? Elle-même n’aurait su le dire. À partir de ce jour, lentement, presque imperceptiblement, les murs commencèrent à tomber. « Frotte leur les pattes quand elles refusent d'avancer, elles aiment ça, ces chipies. » Un vieux forgeron l’aida à réparer son enclos, échangeant contre un pain de ses premières fournées. La boulangère, une femme frêle au sourire discret, glissa un matin un sachet de graines dans sa poche, sans rien dire d’autre qu'un clin d'œil complice. Pour autant, il y eut des ombres aussi ; certains murmuraient encore derrière son dos. Certains se souvenaient d'articles de journaux, de portraits de la Reine froide et inatteignable. Hermaris les entendait parfois, en passant : « C’est elle, tu crois ? », « Peut-être bien... Mais ici, ça compte pas. » Elle serrait alors ses mains contre son tablier, inspirant profondément, laissant la brise chasser ses doutes. Hermaris, doucement, s'ancrait dans cette terre nouvelle comme une graine jetée au hasard qui trouverait, malgré tout, de quoi s'enraciner. Ses chèvres, une douzaine maintenant, étaient devenues son premier véritable trésor. Elles avaient chacune leur nom, leur humeur, leur habitude. Chaque jour, Hermaris apprenait à lire les signes discrets d'une bonne santé, d'une inquiétude, d'une joie simple. Il y avait dans cette vie une clarté que la couronne n'avait jamais su lui offrir : celle d'un monde qui ne mentait pas.

Les semaines suivantes, Hermaris s'appliqua à réécrire son existence avec des gestes simples : elle apprit à fabriquer son propre savon, à tisser de grossiers paniers avec des branches de palmier, à conserver les légumes dans la cave humide sous la maison. Chaque tâche accomplie était comme une couture discrète sur la déchirure de son âme. Et pourtant. Un soir, alors qu’elle réparait une clôture sous un ciel orange et lourd, un gamin du village passa en courant devant elle. Sans s'arrêter, il cria : « Ils parlent de toi à la radio, là-haut ! À la capitale ! Ils disent que tu t'es cachée pour éviter un procès ! » Hermaris laissa tomber son marteau. Le bruit sourd sur la terre fut couvert par les battements précipités de son cœur. Hermaris comprit alors que son passé n’avait pas fini de la poursuivre. Même ici. Même au bout du pays. La question n'était plus seulement de survivre. Il faudrait, tôt ou tard, affronter ce qui restait de la Reine en elle et choisir, enfin, ce qu’elle voulait devenir. Le lendemain matin, la lumière était blafarde. Un voile de brouillard s'était abattu sur Velvenn, enveloppant la vallée dans un silence étrange. Même les chèvres, d’ordinaire si bruyantes, semblaient tendues, agglutinées contre les murs de pierre humide. Hermaris se leva plus tôt que d’habitude, un mauvais pressentiment lui nouait la gorge. Quand elle ouvrit la porte de la ferme, une silhouette l’attendait, figée dans la brume : un homme, grand, vêtu d'un long manteau gris, un chapeau sombre lui couvrait partiellement le visage. « Madame Limollac Hermaris Naasdha... je suis ici au nom du Haut Tribunal de Garthram. Vous êtes convoquée à comparaitre devant la Cour pour répondre des accusations portées contre vous. » Il tendit un pli scellé, épais, dont le cachet rouge portait encore le blason royal, ironie cruelle. Hermaris ne bougea pas immédiatement, ses mains, pourtant si fermes pour traire, réparer, soigner, tremblaient. Elle savait que ce jour viendrait, mais elle n'était pas prête. L’homme inclina légèrement la tête, comme un messager qui a accompli son devoir. Puis, sans attendre de réponse, il disparut dans la brume, aussi silencieusement qu’il était venu. Elle resta longtemps sur le seuil, le regard vide, le papier semblait peser une tonne dans sa main. Quand enfin elle rompit le sceau, une seule phrase, en lettres droites et froides, accrochait son regard : « Madame Limollac est requise de se présenter au Palais de Justice de Garthram, sous peine de poursuites renforcées. Audience fixée au 15 du mois prochain. » Le 15, dans quinze jours. Hermaris se força à accomplir les tâches quotidiennes : nourrir les chèvres, balayer l'étable, réparer les clôtures. Mais son esprit était ailleurs, aspiré par un tourbillon d'images qu’elle croyait avoir enterrées : la couronne, les discours, les tapis rouges, les sourires hypocrites, les regards de travers. Le soir venu, elle s'assit sur le petit banc de bois, près de l'entrée de sa grange. Autour d’elle, la nuit tissait lentement ses filets noirs. À travers la fenêtre ouverte, les murmures de la radio du voisin atteignaient ses oreilles. « … L'ancienne souveraine, accusée de fraude électorale et de manipulation des scrutins, devra répondre devant la justice. Des documents supplémentaires ont été révélés, impliquant plusieurs membres du gouvernement. Le procès pourrait marquer un tournant historique dans la reconstruction de Sochacia Ustyae Cliar… » Hermaris ferma les yeux, elle ne pourrait pas se défendre seule. La route vers Garthram n'était plus celle qu’elle avait connue. Hermaris, enserrée dans un manteau usé, avançait d’un pas régulier sur la vieille route nationale qui serpentait entre les collines humides. Ils avaient quitté le village aux premières lueurs du jour, alors que la brume matinale n'avait pas encore quitté la vallée. Hermaris avait laissé derrière elle ses chèvres, ses champs, et cette vie fragile qu’elle s’était patiemment reconstruite. À mesure qu’ils approchaient de Garthram, la route s’élargissait, la nature laissait place à l’asphalte abîmé, aux panneaux rouillés, aux premières maisons et aux regards fuyants. Les murs parlaient d’eux-mêmes. On y lisait les slogans griffonnés à la hâte : "Justice pour le Peuple.", "Plus jamais Hermaris.","La corruption ne régnera plus." Hermaris baissa la tête. Ils atteignirent finalement le sud de Garthram. Le quartier des institutions, des tribunaux, des prisons. Ici, tout sentait l’autorité : murs de pierre noire, pavés inégaux, fenêtres étroites. Le Palais de Justice se dressait là, massif, froid, comme une forteresse oubliée. Un vieux bâtiment dont l'ombre semblait aspirer la lumière autour de lui. Hermaris s'arrêta une seconde au bas des marches. Un attroupement de journalistes attendait déjà devant les portes, les flashs crépitèrent immédiatement, les caméras tournèrent et des micros jaillirent sous son nez. Les gardes du Palais, en uniforme noir et rouge, ouvrirent une brèche dans la foule pour les laisser passer. Chaque pas résonnait contre les vieilles pierres du grand hall d'entrée. Au fond du couloir, une porte de bois massif portait une simple plaque : "Salle d’Audience Principale." L’avocat s’arrêta. Il posa sa main sur son épaule, légère mais ferme : « À partir d'ici, tout ce que vous direz, tout ce que vous ferez, pèsera sur le verdict. » Elle retrouva, dans ses yeux clairs, une part de la confiance qu'elle croyait définitivement perdue. Derrière elle, l’histoire reprenait son souffle. La salle d’audience était pleine : des bancs surchargés de témoins, de curieux, de journalistes, à la barre, déjà, les procureurs fourbissaient leurs armes. Le troisième jour du procès. La salle semblait plus lourde, plus tendue. Hermaris, debout dans son box de prévenue, fixait la cour avec un calme glacé. À ses côtés, son avocat préparait les derniers feuillets de leur défense. Quand la session s'acheva, Hermaris resta quelques secondes dans la salle vide. Elle leva les yeux vers les hautes fenêtres où la lumière déclinante dessinait de longues ombres. Lorsque le verdict tomba, ce fut dans un silence presque irréel : pas de cris, pas d'explosions de joie, ni de larmes tonitruantes. Juste cette étrange pesanteur, comme si le royaume tout entier retenait son souffle. Le tribunal, dans un mouvement calculé pour éviter l'embrasement, avait rendu un jugement d’équilibre : Hermaris Limollac était acquittée des charges principales, mais disqualifiée à vie de toute fonction publique. Un compromis politique, un arrangement silencieux pour éviter la guerre civile. Une manière muette de dire : « Tu es libre, mais loin du pouvoir. » Hermaris, debout au centre de la salle, ne broncha pas, elle inclina simplement la tête. Dans les jours qui suivirent, Hermaris refusa plusieurs invitations : des partis politiques modérés, des organisations caritatives, même des appels internationaux. Elle déclina tout. Elle voulait construire quelque chose qui n’ait besoin ni d’alliés stratégiques, ni de discours savamment pesés.

Ainsi, dans les premières lumières de sa nouvelle vie, Hermaris retourna au village, là où elle avait passé ces mois d’exil. Elle racheta la petite ferme. Chaque jour, à l’aube, elle sortait traire ses chèvres, les mains plongées dans la tiédeur du lait ; chaque soir, elle écrivait dans ses carnets, non pour publier, mais pour garder trace du temps qui passe. À ceux qui faisaient encore le pèlerinage jusqu’à sa ferme, elle offrait un thé, un sourire fatigué. Les jours s'étiraient, vastes et silencieux, rythmés non plus par des conseils ministériels ou des audiences diplomatiques, mais par les pas lents des chèvres dans l'herbe grasse, par le son lointain d'une cloche fêlée, par la lumière changeante sur les collines. Ici, elle était simplement « Madame Hermaris », ou parfois « la Dame aux chèvres », selon qui parlait. Pas d'égards forcés, pas de révérence vide : juste une forme de respect tranquille, celui qu'on réserve à ceux qui partagent la même terre, les mêmes pluies, les mêmes inquiétudes de récoltes. Le matin, elle se levait avant le soleil, elle passait ses mains dans l'eau fraîche de la rivière, nouait ses cheveux sous un foulard usé, enfilait des bottes couvertes de boue. Son troupeau, une trentaine de chèvres, l'attendait près de l'enclos. Certaines, plus curieuses que les autres, venaient lui frotter le museau contre la main. Au fil des mois, son corps changea. Elle perdit la finesse raide acquise à force de parader dans les palais : ses bras se musclèrent, son dos se raffermit. Le travail de la terre ne pardonnait ni la faiblesse, ni l'orgueil. Ses mains, autrefois soigneusement manucurées, portaient désormais les marques franches des outils, du froid, du vent. Et pourtant, jamais Hermaris ne se sentit plus souveraine que dans ces matins gris, quand la brume s'accrochait aux buissons et que ses bêtes s'éparpillaient dans les prés. Qui aurait pu croire qu'une ancienne reine viendrait planter des piquets, nettoyer les étables, vendre des fromages au marché comme n'importe quel paysan ? Mais la constance d'Hermaris, son absence totale de condescendance, finirent par vaincre les réserves. On la convia aux repas communautaires, aux fêtes modestes où l'on chantait sous les lampions faits de vieux draps colorés.
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LE SILENCE DU SABLE
Afficheimage

Réalisateur : Ruz'him Linirais
Société de production : Le Temps Révolu
Date de sortie : 19 août 2015

Acteurs principaux ou notables :
  • Ghajahus Hirhusfir (Nayala)
  • Hakibas Sasafaah (Basnaal, frère de Nayala)
  • Narimfa Bekhti (Alaa, la nomade muette)
  • Rasulbar Wali (Ilak, l’ermite aveugle)

Aux confins de Sochacia Ustyae Cliar, là où les cartes cessent de parler et où le vent efface jusqu’aux derniers souvenirs, Nayala marche seul. Quinze ans se sont écoulés depuis cette mission tragique, depuis que son frère a disparu, avalé par le désert au cours d’un relevé topographique sans retour. Devenu un homme silencieux et rongé par le doute, Nayala revient dans cette mer de dunes, guidé par une obsession muette et inconnu de tous : retrouver leur dernier campement, peut-être même un signe, un objet, une preuve qu’il n’a pas tout inventé et que son frère, peut-être, a réussi à survivre. Mais le désert n’est pas un livre ouvert. Il ment, il déforme, il dissimule. Nayala y croise une nomade sans voix, dont le regard semble avoir vu l’invisible, et un vieil ermite aveugle qui prétend reconnaître les pas des vivants comme ceux des morts. Plus Nayala avance, plus le réel se dilue. Les mirages prennent le visage du passé, les dunes se muent en souvenirs, et la ligne d’horizon recule à chaque pas.

Ce voyage n’est pas seulement une quête de vérité. C’est une confrontation avec ses fautes, ses silences, ce qu’il a refusé de voir ou d’admettre. Car peut-être que ce que le désert lui refuse n’a jamais été perdu là-bas… mais enfoui en lui. Le Silence du Sable est un récit d’aventure intérieure, un face-à-face entre l’homme et son passé. Un film sensoriel, lent et habité, où le vent parle plus fort que les mots, et où chaque grain de sable semble porter le poids d’un souvenir.


💬 Avis et retours :
👤Lubramsa Ja'fi écrit : Le Silence du Sable m’a touché comme peu de films savent le faire. Il y a dans chaque plan une pudeur, une lenteur assumée, qui nous oblige à écouter le silence. On en ressort changé.

👤Nanzadder Naluni écrit : J’ai vu ce film deux fois en une semaine. La première fois pour les images. La deuxième pour ce que je n’avais pas osé entendre la première. C’est beau, dur, juste.

👤Spectateur anonyme écrit : On pense connaître le désert, et puis on regarde ce film… et on comprend qu’il est un personnage à part entière. Rarement un paysage aura été aussi bien filmé.

👤La Petite Loclenasque écrit : Ce n’est pas un film facile, mais c’est un film nécessaire. Il parle du deuil sans jamais tomber dans le pathos, et c’est d’autant plus puissant.

👤Cercle Cinématographique loclenasque écrit : C’est un film qui prend le temps. Et dans ce monde où tout va trop vite, ça fait du bien. On a besoin de plus de cinéma comme ça, qui laisse une place au silence, à l’absence, à l’invisible.

📈 Statistiques :
  • 452 000 entrées la première semaine
  • Projeté dans 38 villes de Sochacia Ustyae Cliar
  • Note moyenne : 4.8/5
  • Recommandé dans 94 % des critiques nationales

🏆 Distinctions :
  • Film de l’année – Prix national Sochacia Ustyae Cliar
  • Mention spéciale – Festival du Désert d’Or
  • Sélection officielle – Cercle Cinématographique loclenasque
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