24/09/2017
22:08:33
Index du forum Continents Eurysie Rasken

RP intérieur

Voir fiche pays Voir sur la carte
18349
Accident du dämonische Grube

C’était un collègue, un ami même, mais maintenant ils ne n’est plus, emportés pour par le Dämonische Grube.

Keryl
Image non contractuel, il faut imaginer une colonne de flamme s’élevant au dessus de la plateforme sans l’endommager. Aussi, il n’y a pas de bateau car techniquement la plateforme ne brûle pas.

HRP : Ce texte raconte l’histoire des employés présents sur la plateforme Keryl 1 lors de l’accident du Dämonische Grube le 8 janvier 2016.


Keryl 1 devait être le nec plus ultra de la technologie d’exploration et d’exploitation d’hydrocarbures de Kiesling OilRig Group, un matériel de pointe, des normes de sécurité extrêmes. Elle devait être d’une résistance à toute épreuve, capable d’opérer à de grandes profondeurs et à de grandes pressions tout en gardant son intégrité opérationnelle. Tout dans cette plateforme était pensé pour la rendre aussi indestructible que possible, seulement… seulement, il n’a fallu qu’un seul puit pour la mettre au tapis. Ce gisement fut plus tard renommé Höllenquell, car ses caractéristiques ne peuvent être que d’origine démoniaque. C’est aux alentours de 18 h que les employés de la 3ème équipe présents sur site comprirent que quelque chose n’allait pas. Pour tout vous dire, c’est au moment où le trépan a atteint la poche de gaz que les choses ont commencé à mal tourner.

Personnage de l’histoire :
1. Milo Bechtel : Foreur
• Rôle : Responsable principal de l'opération de forage.
• Responsabilités :
XXXXXXXX◦Supervision de la perforation et des mouvements des équipements.
XXXXXXXX◦Contrôle des paramètres de forage comme le couple, la vitesse de rotation (RPM), et le poids sur le trépan.
• Équipements :
XXXXXXXX◦Console principale de contrôle avec des joysticks pour manipuler l'équipement.
XXXXXXXX◦Écrans de surveillance pour les données en temps réel.


2. Rolf Streckenbach : Assistant Foreur
• Rôle : Aide le foreur dans la gestion des opérations.
• Responsabilités :
XXXXXXXX◦Surveillance des indicateurs secondaires.
XXXXXXXX◦Communication avec l'équipe au sol et sur la plateforme.
• Équipements :
XXXXXXXX◦Accès aux écrans secondaires montrant la pression dans le puits, les niveaux de fluides de forage, et d'autres données.


3. Carla Schor : Ingénieur des fluides de forage
• Rôle : Gestion des fluides de forage.
• Responsabilités :
XXXXXXXX◦Surveillance de la densité, viscosité et chimie des boues de forage.
XXXXXXXX◦Prévention des blowouts (c’est les éruptions de puits) par le contrôle de la pression dans le puits.
• Équipements :
XXXXXXXX◦Systèmes de surveillance des propriétés des fluides.
XXXXXXXX◦Logiciels pour simuler l’impact des boues sur la stabilité du puits.


4. Gunnar Busch : Ingénieur de contrôle du puits
• Rôle : Prévention et gestion des blowouts.
• Responsabilités :
XXXXXXXX◦Contrôle des équipements BOP (Blowout Preventer).
XXXXXXXX◦Analyse des fluctuations de pression pour identifier les risques.
• Équipements :
XXXXXXXX◦Moniteurs dédiés au contrôle des pressions dans le puits.
XXXXXXXX◦Commandes pour activer les systèmes BOP.


5. Zora Schnitzer : Chef de plateforme
• Rôle : Responsable de l'ensemble des opérations de forage.
• Responsabilités :
XXXXXXXX◦Supervision générale et prise de décisions critiques.
XXXXXXXX◦Coordination avec les autres départements (maintenance, logistique).
• Équipements :
XXXXXXXX◦Accès aux tableaux de bord pour avoir une vue d'ensemble des paramètres.



6. Willy Ferber : Responsable sécurité
• Rôle : Surveillance des conditions de sécurité.
• Responsabilités :
XXXXXXXX◦Vérification de l’adhérence aux protocoles.
XXXXXXXX◦Réponse aux situations d’urgence.
• Équipements :
XXXXXXXX◦Accès aux systèmes d'alarme et aux caméras de surveillance.

L’histoire qui va vous être racontée tout au long de ce documentaire est le fruit d’un long travail de récupération de témoignages, de communication et d’informations qu’Apex nous a volontairement transmises.


18h04
Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Milo, combien de temps avant d’atteindre le gisement ?

Milo Bechtel (Foreur) : Il nous reste une vingtaine de mètres avant de l’atteindre. Avec l’équipement de KORG, on devrait l’avoir atteint dans plus ou moins 4 heures, donc vers 22 h.

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Ça marche, Carla, tout va bien au niveau des boues de forage ?

Carla Schor (Ingénieur des fluides de forage) : Tout va bien, la chimie du fluide n’a pas changé et la pression est constante.

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Nickel, Gunnar, tous les BOP sont opérationnels ?

Gunnar Busch (Ingénieur de contrôle du puits) : Opérationnels et prêts à l’emploi.

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Vérifie une dernière fois, on n’est jamais à l’abri d’un Blowout. Allez les enfants, si on fait bien notre boulot, dans une semaine l’équipe de production nous remplace et on retourne chez nous.

Tout le monde : Oui madame !

Après cela, il ne se passa pas grand-chose, mètre après mètre le trépan continuait de se rapprocher du gisement. La chef de la plateforme Zora Schnitzer se fit inviter à une fête dans le réfectoire pour célébrer la fin de 16 mois de calvaire en comptant le mois de retard. En effet, ce puits n’avait rien d’ordinaire et tout au long du processus de forage, des imprévus se sont produits, notamment la dureté de la roche. En effet, là où Apex avait estimé à 4 le nombre de trépan en diamants nécessaires pour percer les roches trop dures pour un trépan classique, finalement, ce ne sont pas moins de 9 trépan en diamants qui furent nécessaires. Sur certains passages, la durée de vie de ces trépan n’était que d’une semaine et ne permettait de forer que quelque dizaine de mètres, alors que dans des conditions normales, ce type de trépan peut forer entre 300 et 1000 mètres. Après avoir participé à la petite fête improvisée et fait un discours dans lequel elle remerciait ses équipes, elle s’éclipsa pour aller se doucher avant de rejoindre la salle de contrôle pour être présente au moment où le gisement serait atteint.

22h13
Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Bon, on en est où ?

Milo Bechtel (Foreur) : On devrait atteindre le gisement incessamment sous peu.

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Très bien, on doit s’attendre à quoi, Rolf ?

Rolf Streckenbach (Assistant foreur) : Au vu de la profondeur, je dirais entre 1241 et 1448 bars, mais on n’est pas à l’abri de tomber sur un gisement HPHT (Haute Pression/Haute Température), donc on peut toujours monter vers 1655 et 1792 bars dans le pire des cas.

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Très bien, Gunnar ?

Gunnar Busch (Ingénieur de contrôle du puits) : On a tout vérifié, toutes les sécurités sont opérationnelles.

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Parfait, je veux que tout soit en état, j’ai un mauvais pressentiment, ce puits nous a embêtés depuis qu’on est là, je le vois mal nous laisser faire gentiment maintenant.

Les minutes passent et la tension augmente, les appareils de mesure sont stables… pour l’instant, et Gunnar est prêt à se jeter sur les boutons des BOP en cas d’urgence. L’attente se fait de plus en plus longue, jusqu’à ce que Milo brise ce silence de mort.

22h17
Milo Bechtel (Foreur) : Gisement atteint, chef !

Tout le monde : Alléluia !

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Allez, reconcentrons-nous, la mission n’est pas finie, c’est qu’un pas de plus vers notre retour à la maison.

Malheureusement pour les employés présents dans la salle de commande, cette joie ne fut que de courte durée, et les 350 employés sur la plateforme allaient bientôt comprendre pourquoi.

Rolf Streckenbach (Assistant foreur) : Pression en augmentation, 200 bars… 300 bars…

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Gunnar, on en est où de l’étanchéité du puits ?

Gunnar Busch (Ingénieur de contrôle du puits) : Le puits est toujours étanche, aucun problème à signaler.

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Bien…

Rolf Streckenbach (Assistant foreur) : Patronne !!! 1000 bars, ça ralentit pas… 1200 bars…

Après ce qu’avait dit Rolf, Zora savait qu’il ne restait plus beaucoup de temps avant que le puits n’entre en éruption à cause de la pression qui ne faisait que monter. Ni une ni deux, elle ordonna au foreur Gunnar Busch de fermer le puits afin de ne pas provoquer d’éruption qui pourrait engendrer des dégâts humain et matérielle.

22h18
Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Gunnar, l’annulaire !!!

Système (voix robotique) : Fermeture de l’annulaire 1 en cours… Annulaire 1 fermé… Échec de la fermeture, annulaire 1 détruite.

Rolf Streckenbach (Assistant foreur) : Euh, les gars…

Gunnar Busch (Ingénieur de contrôle du puits) : Je ferme la deuxième !

Système (voix robotique) : Fermeture de l’annulaire 2 en cours… Annulaire 2 fermé… Alerte pression, intégrité structurelle de l’annulaire 2 compromise.

Partout dans la salle de commande, la panique était là. La première annulaire, censée être une première barrière flexible pour contrôler la pression du puits, n’avait même pas tenu une seconde, et la deuxième annulaire était sur le point de lâcher. Le gisement avait dépassé toutes leurs prévisions. Kiesling OilRig Group était connu pour fournir un matériel d’une extrême qualité et résistance, bien au-delà de ce que ses concurrents proposaient. Là où une annulaire classique pouvait résister à 1000 voire 1100 bars, celle de KORG pouvait tenir jusqu’à 1500 bars, pourtant… pourtant cela n’a pas suffi. Malgré l’apocalypse ambiante qui régnait maintenant, le temps gagné par les 2 annulaires allait permettre d’évacuer les ouvriers présents dans la zone de forage.

22h19
Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : À tous les employés de la zone de forage, évacuez immédiatement, l’éruption n’est pas finie. Rolf, la pression !

Rolf Streckenbach (Assistant foreur) : 1500 bars, en augmentation !

Système (voix robotique) : Alerte, pression critique… Intégrité structurelle de l’annulaire 2 compromise… Annulaire 2 détruite, éruption du puits imminente.

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Dégagez de la zone de forage vite !!!

À peine eut-elle le temps de dire cela qu’une deuxième éruption eut lieu exactement 48 secondes après la première. Cette deuxième éruption fut plus violente que la première et endommagea en partie la structure supérieure. Encore plus grave, l’ouvrier Adam Illich, qui s’était déjà fait éjecter par la première éruption, se prit la deuxième de plein fouet, lui arrachant immédiatement son bras droit.

22h21
Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : On n'a plus le choix, on doit condamner ce puits de l’enfer. Les deux annulaires ont été pulvérisées et la pression continue d’augmenter. Les autres systèmes de sécurité subiront le même sort. Gunnar, enclenche les Shear Rams !

Gunnar Busch (Ingénieur de contrôle du puits) : Oui, Chef.

Système (voix robotique) : Shear Rams enclenchés, fermeture en cours... 8... 7... 6... 5... 4... 3... 2... 1... 0. Shear Rams fermés, puits obstrué... pression en baisse le long du train de tiges.

Gunnar Busch (Ingénieur de contrôle du puits) : C’est quoi ce puits de l’enfer ? Je n'avais jamais vu ces caractéristiques. Depuis quand les gisements dépassent les 1800 bars ?

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : J’en sais rien, mais en tout cas c’est fini, il va falloir faire un rapport d’incident détaillant ce qui s’est passé à Apex.

La pression était redescendue, autant dans le puits que pour les personnes présentes lors de l’éruption. Cependant, en profondeur, la machine était déjà en marche, et les fluides commençaient à forcer dangereusement contre les mâchoires du Shear Rams. Cette accalmie qu’ils pensaient permanente n'était en fait que le début, et ils allaient rapidement l’apprendre.

22h23
Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Bon, je vais faire le rapport à…

Broom…

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : C’était quoi ça ? Vous l’avez senti, vous aussi ?

Milo Bechtel (Foreur) : Ouais, on aurait dit que toute la plateforme venait de trembler.

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Je vais faire une annonce à toute la plateforme, au cas où.
Haut-parleur (Zora Schnitzer) : À l’attention de tous les employés de la plateforme Keryl 1, nous rencontrons des imprévus avec le forage. Pour votre sécurité, je vous demande de regagner vos quartiers sans plus tarder.

Broom…

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Le puits est toujours scellé, Gunnar ?

Gunnar Busch (Ingénieur de contrôle du puits) : Oui, les mâchoires du Shear Rams ont bien sectionné le puits.

Rolf Streckenbach (Assistant foreur) : Je crois savoir d’où ça vient, et ce n’est pas bon signe.

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Qu’est-ce qui se passe ?

Rolf Streckenbach (Assistant foreur) : La pression en dessous des Shear Rams augmente toujours, on est à 1900 bars, et sa limite c’est 2200/2300 bars. Le fluide doit être en train de forcer avec une force pas possible. Si ça continue de monter, ce sont les mâchoires qui vont lâcher…

Système (voix robotique) : Alerte, pression critique, intégrité structurelle du Shear Rams menacée... Alerte, pression critique, intégrité structurelle du Shear Rams menacée... Alerte, pression critique, intégrité structurelle du Shear Rams menacée.

Rolf Streckenbach (Assistant foreur) : On a dépassé les 2300 bars, ça va péter!!

Il est maintenant 22h30, Rolf eut à peine le temps de finir sa phrase qu’une détonation extrêmement violente se produisit. Cette détonation, c’était le gaz qui venait de forcer le passage condamné par les Shear Rams. Ses mâchoires n’avaient pas résisté à l’immense pression de Höllenquell. Cette pression était venue à bout de toutes les barrières que Kiesling OilRig Group avait mises sur son chemin. Cependant, la catastrophe ne s’arrêta pas à cette détonation, bien au contraire, ce n’était que le début. Immédiatement après la détonation, une nouvelle éruption eut lieu, encore plus intense et puissante que les deux précédentes. Le gaz remonta avec une pression démentielle de 2400 bars, la vitesse d’éjection des gaz, elle, est tout autant démentielle avec ses 2292m/s. En une fraction de secondes, l’onde de choc provoquée par l’éruption du puits souffla toutes la structure qui se trouvait au-dessus du train de tiges : la tête de forage et l’emplacement de stockage des tiges de forage déjà fragilisé par la deuxième éruption furent complètement pulvérisés et projetés à plusieurs dizaines de mètres au-dessus de la plateforme avant de retomber dans l’eau quelques secondes après. Cependant, les destructions ne se propagèrent pas au-delà de la zone de forage grâce au mur blindé de la zone qui avait été en capacité d’encaisser l’onde de choc. En pulvérisant tout ce qui se trouvait au-dessus d’elle, l’éruption arracha également nombre de câbles qui provoquèrent des étincelles enflammant les 450 m³ de gaz qui jaillissaient chaque seconde du puits. À cause de l’immense pression et de la quantité de matière à brûler, la flamme s’éleva jusqu’à 804 mètres de hauteur au-dessus du niveau de la plateforme, soit 856 mètres au-dessus du niveau de la mer, la rendant visible à 70 km de jour et à plus de 140 km de nuit.

Heureusement, la cabine dans laquelle se trouvaient les opérateurs était blindée. Cependant, étant située à proximité de la zone de forage, le son provoqué par l’éjection des gaz n’était pas atténué par la distance. La cabine se trouvant à environ 5 mètres de la source, là où le son atteignait 145 décibels, elle était exposée à un niveau sonore de 135 décibels. Dans leur malheur, les opérateurs ont tout de même eu une chance : ce type de cabine est conçu pour protéger ses occupants des bruits forts. Les parois absorbent une partie du son, réduisant le niveau sonore à l’intérieur à seulement 90 décibels.

La puissance de l’onde de choc causée par le blowout avait sonné tous les occupants de la cabine. Ce fut finalement l’assistant foreur Rolf Streckenbach qui reprit ses esprits, environ une minute après le blowout.
(petite précision, mais jusqu’à ce que je dise le contraire, les perso sont en train de gueuler pour se faire entendre à cause du bruit)

22h31
Rolf Streckenbach (Assistant foreur) : Ahhh… putain ma tête… C’est quoi ce bordel… Oh putain, chef, chef, vous allez bien ? Réveillez-vous, allez, réveillez-vous bon sang… CLAC, CLAC.

Au moment où Rolf allait envoyer une troisième claque pour réveiller Zora, la chef de plateforme Schnitzer, cette dernière reprit finalement ses esprits.

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Ça va, je suis là, tu peux arrêter.

Rolf Streckenbach (Assistant foreur) : Je vais réveiller les autres.

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Non, attends. Avec ce bruit, on va finir par avoir des problèmes d’audition, et on n’aura plus de voix à force de hurler. Essaye de réveiller les autres, je vais chercher les casques antibruit et les MCG (Microphones à Contact de Gorge) pour qu’on puisse se parler sans se tuer la voix.

Rolf Streckenbach (Assistant foreur) : Ça marche.

Environ une minute après son départ, Zora revint avec les casques et les MCG. Grâce à cet équipement, le bruit perçu était réduit à environ 60 décibels, éliminant tout danger auditif pour les opérateurs.
(Maintenant qu’ils ont les casques, ils peuvent arrêter de gueuler)

22h32
Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Bien, maintenant que tout le monde est là, Gunnar, je veux un diagnostic complet.

Gunnar Busch (Ingénieur de contrôle du puits) : Ce n’est pas bon, pas bon du tout. Les mâchoires du Shear Rams ont été pulvérisées. On n’a aucun moyen de stopper ça.

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Passerelle, ici Zora. Est-ce que la stabilité de la plateforme est compromise ?

Passerelle : Non, tout va bien de notre côté. Mais qu’est-ce qu’il se passe ? C’était quoi cette onde de choc ?

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : On a rencontré une pression qu’on n’aurait jamais dû voir. Le fluide est remonté en pulvérisant les annulaires, puis les mâchoires du Shear Rams. On a une éruption incontrôlable, là.

Passerelle : C’est pas possible... On n’a pas eu suffisamment d’emmerdes pendant toute cette campagne de forage ?

Système (voix robotique) : Alerte : concentration en soufre dans l’air en augmentation.

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Fais chier… Il ne manquait plus que ça. Willy Ferber, diffuse un message sur la plateforme. On évacue.

Willy Ferber (Responsable sécurité) : Oui, chef.
Haut-parleur (Willy Ferber) : À l’attention de tous les employés de la plateforme Keryl-1 : mettez vos masques à gaz immédiatement. Un blowout incontrôlable vient de se produire, libérant de grandes quantités de soufre. Nous sommes dans l’incapacité de le stopper. Par mesure de sécurité, mettez vos masques à gaz, vos casques antibruit et vos MCG pour minimiser les risques. Chefs de section, vous savez ce qu’il vous reste à faire : procédez à l’évacuation de la plateforme.

22h33
Gunnar Busch (Ingénieur de contrôle du puits) : Qu’est ce que tu fais ?

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Je vérifie si les communications fonctionnent encore. Je vais tenter de contacter les gardes-côtes. On va avoir besoin d’eux pour nous récupérer après l’évacuation …… Yes, ça marche ! Gardes-côtes, est-ce que vous m’entendez ? Ici la plateforme d’exploration Keryl-1.

Gardes-côtes : Nous vous recevons, Keryl-1. Quel est le problème ?

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Nous venons de subir un accident d’une extrême gravité. Une éruption de puits s’est produite en pulvérisant toutes nos défenses. Nous avons commencé l’évacuation de la plateforme. Nous allons avoir besoin de vous pour venir nous récupérer.

Gardes-côtes : D’accord, je vois. J’alerte immédiatement les hélicoptères pour venir vous chercher.

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Attendez ! Pas d’hélicoptères. Le blowout a envoyé toute une partie de la structure dans les air qui en retombant ont détruit l’hélipad, il est inutilisable. De plus, la concentration de soufre dans la zone augmente. Dites à vos hommes de venir équipés de masques à gaz.

Gardes-côtes : Très bien, Keryl-1. Des navires avec des équipements respiratoires seront envoyés dans les prochaines minutes. Vous pourrez tenir dans vos embarcations jusqu’à notre arrivée ?

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Oui, aucun problème de ce côté-là. Nous vous attendrons.

Gardes-côtes : Keryl-1, est-ce que la plateforme est stable ? Y a-t-il un risque que le pipeline se brise ?

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Non, aucun risque. La plateforme est toujours ancrée au fond marin et ne bouge pas d’un yota. La flamme commence au-dessus de la plateforme, donc la chaleur nous affecte peu.

Gardes-côtes : Très bien, je vois. Avez-vous des blessés ?

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Oui, un ouvrier foreur a été grièvement blessé lors du deuxième blowout. Il est à l’infirmerie, mais elle ne pourra pas le stabiliser indéfiniment.

Gardes-côtes : Compris. Une équipe médicale sera également envoyée.

Une fois cette conversation terminée, trois navires des gardes-côtes et une dizaine d’hélicoptères furent dépêchés sur zone. Bien que les hélicoptères ne puissent pas se poser sur la plateforme, ils assistèrent dans la recherche des embarcations. Environ deux heures plus tard, les navires récupérèrent les employés de la plateforme. Enfin, la majorité d’entre eux.

Garde-côtes : Zora Schnitzer ? La chef de plateforme de Keryl-1, Zora Schnitzer, est-elle présente ?

(Silence)

Employé : Elle… elle est restée sur la plateforme pour s’assurer qu’aucun problème supplémentaire ne survienne.

Garde-côtes : Et les autres responsables ?

Employé : Ils ont tous décidé de rester avec elle. Gunnar Busch, l’ingénieur de contrôle du puits, la passerelle, et d’autres ont tous décidé de rester sur place.

Garde-côtes : Putain…
0
WOUPS la boulette


Il était 12h30 dans la ville de Mielaska et l’agent de police Arkadij Tarasyuk finissait son repas en compagnie de sa femme et de sa fille avant de se préparer pour rejoindre le poste de police de la ville en vue de prendre son quart de travail à 14h jusqu’à 22h. Cependant, Arkadij n’était pas un policier classique, en effet, du haut de ses 38 ans et de ses 18 ans d’ancienneté dans la police, le Raskénois était retourné à l’école, mais pas n’importe quelle école. Au sein de l’institution policière, il y a une unité qui fait plus rêver que les autres, cette unité, c’est la JHG pour Jagd­einheit hoher Geschwindigkeit (Unité de chasse à haute vitesse), cette unité est la plus prestigieuse du pays, car c’est celle qui se lance à la poursuite des chauffards. Bien entendu, faire partie de l’élite n’est pas simple, avant même de débuter la formation JHG, il faut cocher un certain nombre de prérequis, comprenant par exemple un minimum de 8 ans d’ancienneté dans la police, avoir un dossier disciplinaire irréprochable et avoir moins de 40 ans. Une fois ces prérequis remplis, l’aspirant JHG peut alors stipuler sa volonté de passer les concours, ceux-ci se concentrent principalement sur des stages de conduite rapide, des interventions, les techniques d’interception et la conduite en environnement hostile (pluie, verglas, circulation dense). Cependant, bien que cela soit le cœur de la formation, celle-ci ne s’arrête pas à ça, les agents de la JHG se devant d’être parés à toute situation lors des chasses, ainsi, il leur est également dispensé des cours et des entraînements de tir en mouvement depuis un véhicule en conduite rapide ainsi que des cours d’arts martiaux au cas où le fuyard se montrerait menaçant une fois sorti du véhicule. Sur les 2000 aspirants JHG qui se présentent au concours tous les deux ans, seuls 100 sont retenus à la fin pour l’intégrer, soit un taux de réussite de 5 % renforçant son aura d’unité d’élite. Au total sur l’intégralité du territoire Raskénois, ce n’est pas moins de 1500 agents de la JHG qui sont en service. De cette unité d’élite, l’agent Arkadij Tarasyuk en faisait maintenant partie, ayant terminé parmi les premiers de sa promo. Une fois intégrés à la JHG comme agents, on disait d’eux qu’ils étaient aussi compétents qu’un pilote de rallye.

Mais que serait une unité de chasse d’élite sans un véhicule adapté, il serait inconcevable pour la JHG de faire rouler ses agents en Steiner Vino. Jusqu’à il y a peu, ceux-ci patrouillaient avec de vieilles Steiner des années 70 faute de budget pour les remplacer, en fait non, ce n’était pas uniquement la JHG qui avait du matériel vieillissant, mais l’intégralité du corps de la police. Ainsi, en 2010, quand le budget de l’État s’envola, poussé par la croissance économique importante qu’expérimentait Rasken à cette période, un budget conséquent fut alloué pour les remplacer. Ainsi, en 2015, la police lança un appel d’offres aux marques nationales, mais également internationales dans l’objectif d’acquérir de nouveaux véhicules. Au final, pour la JHG ce fut Steiner qui fut retenue avec sa Pelzer, dans sa version super sport 4 portes, mais de cette voiture, beaucoup d’éléments avaient été modifiés. Le châssis avait été renforcé, pour augmenter la tenue de route, un pare-buffle avait été ajouté, les parois avaient été renforcées pour pouvoir résister aux balles de petit calibre, un aileron avait été ajouté pour améliorer la maniabilité, etc. Toutes ces améliorations faisaient que la voiture passait de 1,7 tonne dans sa version civile à près de 2 tonnes dans sa version policière. Pour motoriser dignement ce véhicule, le moteur resta inchangé, ainsi, c’est le V8 6,5 L suralimenté par compresseur de base qui propulse la Pelzer, d’une puissance de 650 chevaux pour 890 Nm de couple. Ces caractéristiques se justifiaient par la nécessité de pouvoir atteindre de hautes vitesses sur les routes Raskénoises connues pour avoir des limitations plus permissives que dans le reste du monde, avec des autoroutes limitées à 150 km/h et des HSL où la limitation est repoussée jusqu’à 250 km/h.

Steiner Pelzer

Vers 13h00, Arkadij Tarasyuk avait fini son repas et pris sa voiture pour se diriger vers le commissariat afin de prendre son tout premier quart de travail au sein de la JHG. Sur le chemin, celui-ci croisa Vanessa Welker, sa collègue de travail mais surtout binôme, car oui, bien que la JHG soit en extrême majorité composée d’hommes (plus de 90%), un certain nombre de femmes avait réussi à passer la formation et à être sélectionnées. La voyant marcher, Arkadij se mit à son niveau et lui demanda si elle voulait monter.

Arkadij Tarasyuk – Ta voiture est tombée en panne ?

Vanessa Welker – Non t’inquiète pas, c’est juste que mon logement est pas loin du commissariat, du coup j’y vais à pied et au moins ça m’évite les bouchons s’il y en a.

Arkadij Tarasyuk – Tu veux que je te dépose ou tu préfères continuer ta randonnée ? Par contre tu as dû partir en retard, parce que tu n’arriveras jamais à l’heure à ce rythme-là. Choisis rapidement, parce que là le feu va pas tarder à passer au vert.

Vanessa Welker – Ça va, arrête de me chambrer je monte, oui je suis partie en retard, j’avais des choses à faire avant.

Arkadij Tarasyuk – Ça va je blague t’énerve pas… tu la sens comment cette première journée ? Personnellement j’ai hâte, ça fait deux ans qu’on en chie au camp d’entraînement, j’ai qu’une envie c’est de mettre en pratique ce qu’on a appris. J’ai envie de reprendre le volant de la Pelzer, d’allumer les gyrophares et de faire s’arrêter un chauffard roulant à 200 sur une route de campagne.

Vanessa Welker – Je dirais bien que c’est la même chose pour moi, mais ce n’est pas le cas, du moins pas entièrement, oui j’ai envie de mettre en pratique ce qu’on a appris, mais il ne faut pas oublier une chose. Cette chose, c’est que la majorité de notre temps, on va juste patrouiller, de la même manière que lorsqu’on était "simple" policier. Les événements qui passent à la télé sont impressionnants, mais du coup les citoyens pensent que toutes nos journées sont comme ça, ça m’étonnerait pas qu’on ait rien durant quelque temps. Et de toute façon, c’est mieux pour tout le monde s’il ne se passe rien, c’est comme le médecin, tu y vas pas souvent, mais quand tu en as besoin, tu es content qu’il soit là.

Arkadij Tarasyuk – Ouais je vois ce que tu veux dire, mais quand même. Bon de toute façon on est arrivés.

Une fois arrivés, les deux compères se dirigèrent immédiatement vers le bureau du commissaire afin de prendre le quart de travail, mais également pour faire les présentations. En effet, c’était leur premier jour en tant qu’agents de la JHG, il fallait donc faire les présentations avec les deux autres binômes travaillant dans le même quart de travail. Une fois présentés aux deux autres binômes, le commissaire brifa les 3 binômes et donna les ordres de mission, en théorie, cela est fait par l’officier de service mais de par le caractère singulier de ce jour, le commissaire avait décidé de le faire lui-même. Une fois brifés, ceux-ci commencèrent leur première mission de leur première journée, la plus importante, cette mission ô combien importante, c’était la vérification des véhicules. Cela peut faire rire, mais chaque binôme est responsable de son véhicule et est donc responsable de son bon fonctionnement : vérification moteur, pneus, feux, systèmes gyrophares, etc. Mais au-delà de l’aspect roulant de la voiture, il fallait également contrôler les équipements embarqués que sont le stop-stick, herses, jumelles laser, trousse médicale, fusils d’assaut et armes de poing. 30 minutes plus tard, tout était paré et le binôme Arkadij/Vanessa put enfin partir pour sa vraie première mission.

Durant près de deux heures, rien de spécial ne se produisit, le duo patrouilla à droite à gauche, mais tout changea à 16h49 quand un message du central fut transmis aux voitures de la JHG de Mielaska.

Centrale – JHG MIE 003 et 002 de centrale, message prioritaire.

Vanessa Welker – Centrale ici JHG MIE 003, j’écoute.

Centrale – Signalement d’un véhicule roulant à vive allure sur l’A3, sens de circulation OUEST, au km 3. Le véhicule semble être une berline de petite taille de couleur rouge, son modèle est en cours d’identification, présence d’un pare-buffle à l’avant du véhicule, immatriculation partielle …57Z….
La vitesse estimée du véhicule est de 210 km/h.
La dernière signalisation du véhicule se trouve sur la liaison connectant l’autoroute A4 reliant Osterwald à Mielaska à l’autoroute A3 reliant Mielaska à Bonnberg.
Demande d’interception immédiate.

Vanessa Welker – Bien reçu centrale, on se met en route, y a-t-il d’autres informations à nous communiquer, la voiture est-elle connue de nos services ?

Centrale – En coopération avec le gestionnaire du réseau autoroutier, nous avons fait fermer les voies d’insertion sur l’A3 pour vous donner le champ libre. La voiture est inconnue de nos services, la seule mention que l’on ait, c’est une voiture très semblable qui a été signalée pour bruit excessif à l’échappement et des personnes âgées ont mentionné un tapage nocturne à base de nightcore.

Vanessa Welker – Très bien centrale, on vous recontacte quand on voit le véhicule.

Arkadij Tarasyuk – Putain quel goût de merde.

Vanessa Welker – Je te le fais pas dire.

À l’intérieur de la voiture rouge roulant à vive allure, il y avait ni plus ni moins que les agents du WOUPS en infiltration, suivant à la lettre les instructions de leur chef Elona Maajsk, enfin plutôt Jerry. Mais ça, les agents de la JHG ne le savaient pas et pensaient juste avoir affaire à un simple chauffard.
À peine la localisation donnée que les 650 chevaux qui étaient alors retenus partirent au galop. Une chance pour la 003, ceux-ci se trouvaient non loin d’une bretelle d’insertion sur l’A3 qui s’ouvrit alors pour laisser passer la voiture. Les gyrophares furent allumés et la sirène retentit. À peine arrivés sur l’autoroute que le pied avait déjà atteint le plancher : 150, 200, 250, 300 et enfin 330, le binôme fendait l’air de l’autoroute à 330 km/h en un temps record, le tout grasse au couple monstrueux du moteur. Moins de 10 minutes plus tard, 003 aperçut le véhicule encore quelque secondes, et il était maintenant a son niveau, l’avant du véhicule de police se plaçant au niveau de l’arrière du véhicules de chauffard en prévisions d’un refus de coopération. Une fois à son niveau, 003 reprit contacte avec avec centrale.

Vanessa Welker – JHG MIE 003 à centrale, visuel sur le véhicule au km 44, voie centrale, vitesse confirmée à 228 km/h.
Demande de renfort.

Centrale – Bien reçu JHG MIE 003, 002 bientôt sur zone, temps estimé à 1 minute et 45 s, procédez à l’arrêt oral du véhicule.

Vanessa Welker – Bien reçu centrale.

Vanessa Welker (haut-parleurs) – Véhicule rouge non identifié, veuillez vous arrêter et vous garer sur le bord droit de l’autoroute.

HRP : Du coup, j’arrête le RP ici, je te laisse décider si elles coopèrent ou pas Gwen.
Haut de page