08/02/2018
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Accident du dämonische Grube

C’était un collègue, un ami même, mais maintenant ils ne n’est plus, emportés pour par le Dämonische Grube.

Keryl
Image non contractuel, il faut imaginer une colonne de flamme s’élevant au dessus de la plateforme sans l’endommager. Aussi, il n’y a pas de bateau car techniquement la plateforme ne brûle pas.

HRP : Ce texte raconte l’histoire des employés présents sur la plateforme Keryl 1 lors de l’accident du Dämonische Grube le 8 janvier 2016.


Keryl 1 devait être le nec plus ultra de la technologie d’exploration et d’exploitation d’hydrocarbures de Kiesling OilRig Group, un matériel de pointe, des normes de sécurité extrêmes. Elle devait être d’une résistance à toute épreuve, capable d’opérer à de grandes profondeurs et à de grandes pressions tout en gardant son intégrité opérationnelle. Tout dans cette plateforme était pensé pour la rendre aussi indestructible que possible, seulement… seulement, il n’a fallu qu’un seul puit pour la mettre au tapis. Ce gisement fut plus tard renommé Höllenquell, car ses caractéristiques ne peuvent être que d’origine démoniaque. C’est aux alentours de 18 h que les employés de la 3ème équipe présents sur site comprirent que quelque chose n’allait pas. Pour tout vous dire, c’est au moment où le trépan a atteint la poche de gaz que les choses ont commencé à mal tourner.

Personnage de l’histoire :
1. Milo Bechtel : Foreur
• Rôle : Responsable principal de l'opération de forage.
• Responsabilités :
XXXXXXXX◦Supervision de la perforation et des mouvements des équipements.
XXXXXXXX◦Contrôle des paramètres de forage comme le couple, la vitesse de rotation (RPM), et le poids sur le trépan.
• Équipements :
XXXXXXXX◦Console principale de contrôle avec des joysticks pour manipuler l'équipement.
XXXXXXXX◦Écrans de surveillance pour les données en temps réel.


2. Rolf Streckenbach : Assistant Foreur
• Rôle : Aide le foreur dans la gestion des opérations.
• Responsabilités :
XXXXXXXX◦Surveillance des indicateurs secondaires.
XXXXXXXX◦Communication avec l'équipe au sol et sur la plateforme.
• Équipements :
XXXXXXXX◦Accès aux écrans secondaires montrant la pression dans le puits, les niveaux de fluides de forage, et d'autres données.


3. Carla Schor : Ingénieur des fluides de forage
• Rôle : Gestion des fluides de forage.
• Responsabilités :
XXXXXXXX◦Surveillance de la densité, viscosité et chimie des boues de forage.
XXXXXXXX◦Prévention des blowouts (c’est les éruptions de puits) par le contrôle de la pression dans le puits.
• Équipements :
XXXXXXXX◦Systèmes de surveillance des propriétés des fluides.
XXXXXXXX◦Logiciels pour simuler l’impact des boues sur la stabilité du puits.


4. Gunnar Busch : Ingénieur de contrôle du puits
• Rôle : Prévention et gestion des blowouts.
• Responsabilités :
XXXXXXXX◦Contrôle des équipements BOP (Blowout Preventer).
XXXXXXXX◦Analyse des fluctuations de pression pour identifier les risques.
• Équipements :
XXXXXXXX◦Moniteurs dédiés au contrôle des pressions dans le puits.
XXXXXXXX◦Commandes pour activer les systèmes BOP.


5. Zora Schnitzer : Chef de plateforme
• Rôle : Responsable de l'ensemble des opérations de forage.
• Responsabilités :
XXXXXXXX◦Supervision générale et prise de décisions critiques.
XXXXXXXX◦Coordination avec les autres départements (maintenance, logistique).
• Équipements :
XXXXXXXX◦Accès aux tableaux de bord pour avoir une vue d'ensemble des paramètres.



6. Willy Ferber : Responsable sécurité
• Rôle : Surveillance des conditions de sécurité.
• Responsabilités :
XXXXXXXX◦Vérification de l’adhérence aux protocoles.
XXXXXXXX◦Réponse aux situations d’urgence.
• Équipements :
XXXXXXXX◦Accès aux systèmes d'alarme et aux caméras de surveillance.

L’histoire qui va vous être racontée tout au long de ce documentaire est le fruit d’un long travail de récupération de témoignages, de communication et d’informations qu’Apex nous a volontairement transmises.


18h04
Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Milo, combien de temps avant d’atteindre le gisement ?

Milo Bechtel (Foreur) : Il nous reste une vingtaine de mètres avant de l’atteindre. Avec l’équipement de KORG, on devrait l’avoir atteint dans plus ou moins 4 heures, donc vers 22 h.

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Ça marche, Carla, tout va bien au niveau des boues de forage ?

Carla Schor (Ingénieur des fluides de forage) : Tout va bien, la chimie du fluide n’a pas changé et la pression est constante.

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Nickel, Gunnar, tous les BOP sont opérationnels ?

Gunnar Busch (Ingénieur de contrôle du puits) : Opérationnels et prêts à l’emploi.

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Vérifie une dernière fois, on n’est jamais à l’abri d’un Blowout. Allez les enfants, si on fait bien notre boulot, dans une semaine l’équipe de production nous remplace et on retourne chez nous.

Tout le monde : Oui madame !

Après cela, il ne se passa pas grand-chose, mètre après mètre le trépan continuait de se rapprocher du gisement. La chef de la plateforme Zora Schnitzer se fit inviter à une fête dans le réfectoire pour célébrer la fin de 16 mois de calvaire en comptant le mois de retard. En effet, ce puits n’avait rien d’ordinaire et tout au long du processus de forage, des imprévus se sont produits, notamment la dureté de la roche. En effet, là où Apex avait estimé à 4 le nombre de trépan en diamants nécessaires pour percer les roches trop dures pour un trépan classique, finalement, ce ne sont pas moins de 9 trépan en diamants qui furent nécessaires. Sur certains passages, la durée de vie de ces trépan n’était que d’une semaine et ne permettait de forer que quelque dizaine de mètres, alors que dans des conditions normales, ce type de trépan peut forer entre 300 et 1000 mètres. Après avoir participé à la petite fête improvisée et fait un discours dans lequel elle remerciait ses équipes, elle s’éclipsa pour aller se doucher avant de rejoindre la salle de contrôle pour être présente au moment où le gisement serait atteint.

22h13
Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Bon, on en est où ?

Milo Bechtel (Foreur) : On devrait atteindre le gisement incessamment sous peu.

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Très bien, on doit s’attendre à quoi, Rolf ?

Rolf Streckenbach (Assistant foreur) : Au vu de la profondeur, je dirais entre 1241 et 1448 bars, mais on n’est pas à l’abri de tomber sur un gisement HPHT (Haute Pression/Haute Température), donc on peut toujours monter vers 1655 et 1792 bars dans le pire des cas.

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Très bien, Gunnar ?

Gunnar Busch (Ingénieur de contrôle du puits) : On a tout vérifié, toutes les sécurités sont opérationnelles.

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Parfait, je veux que tout soit en état, j’ai un mauvais pressentiment, ce puits nous a embêtés depuis qu’on est là, je le vois mal nous laisser faire gentiment maintenant.

Les minutes passent et la tension augmente, les appareils de mesure sont stables… pour l’instant, et Gunnar est prêt à se jeter sur les boutons des BOP en cas d’urgence. L’attente se fait de plus en plus longue, jusqu’à ce que Milo brise ce silence de mort.

22h17
Milo Bechtel (Foreur) : Gisement atteint, chef !

Tout le monde : Alléluia !

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Allez, reconcentrons-nous, la mission n’est pas finie, c’est qu’un pas de plus vers notre retour à la maison.

Malheureusement pour les employés présents dans la salle de commande, cette joie ne fut que de courte durée, et les 350 employés sur la plateforme allaient bientôt comprendre pourquoi.

Rolf Streckenbach (Assistant foreur) : Pression en augmentation, 200 bars… 300 bars…

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Gunnar, on en est où de l’étanchéité du puits ?

Gunnar Busch (Ingénieur de contrôle du puits) : Le puits est toujours étanche, aucun problème à signaler.

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Bien…

Rolf Streckenbach (Assistant foreur) : Patronne !!! 1000 bars, ça ralentit pas… 1200 bars…

Après ce qu’avait dit Rolf, Zora savait qu’il ne restait plus beaucoup de temps avant que le puits n’entre en éruption à cause de la pression qui ne faisait que monter. Ni une ni deux, elle ordonna au foreur Gunnar Busch de fermer le puits afin de ne pas provoquer d’éruption qui pourrait engendrer des dégâts humain et matérielle.

22h18
Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Gunnar, l’annulaire !!!

Système (voix robotique) : Fermeture de l’annulaire 1 en cours… Annulaire 1 fermé… Échec de la fermeture, annulaire 1 détruite.

Rolf Streckenbach (Assistant foreur) : Euh, les gars…

Gunnar Busch (Ingénieur de contrôle du puits) : Je ferme la deuxième !

Système (voix robotique) : Fermeture de l’annulaire 2 en cours… Annulaire 2 fermé… Alerte pression, intégrité structurelle de l’annulaire 2 compromise.

Partout dans la salle de commande, la panique était là. La première annulaire, censée être une première barrière flexible pour contrôler la pression du puits, n’avait même pas tenu une seconde, et la deuxième annulaire était sur le point de lâcher. Le gisement avait dépassé toutes leurs prévisions. Kiesling OilRig Group était connu pour fournir un matériel d’une extrême qualité et résistance, bien au-delà de ce que ses concurrents proposaient. Là où une annulaire classique pouvait résister à 1000 voire 1100 bars, celle de KORG pouvait tenir jusqu’à 1500 bars, pourtant… pourtant cela n’a pas suffi. Malgré l’apocalypse ambiante qui régnait maintenant, le temps gagné par les 2 annulaires allait permettre d’évacuer les ouvriers présents dans la zone de forage.

22h19
Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : À tous les employés de la zone de forage, évacuez immédiatement, l’éruption n’est pas finie. Rolf, la pression !

Rolf Streckenbach (Assistant foreur) : 1500 bars, en augmentation !

Système (voix robotique) : Alerte, pression critique… Intégrité structurelle de l’annulaire 2 compromise… Annulaire 2 détruite, éruption du puits imminente.

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Dégagez de la zone de forage vite !!!

À peine eut-elle le temps de dire cela qu’une deuxième éruption eut lieu exactement 48 secondes après la première. Cette deuxième éruption fut plus violente que la première et endommagea en partie la structure supérieure. Encore plus grave, l’ouvrier Adam Illich, qui s’était déjà fait éjecter par la première éruption, se prit la deuxième de plein fouet, lui arrachant immédiatement son bras droit.

22h21
Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : On n'a plus le choix, on doit condamner ce puits de l’enfer. Les deux annulaires ont été pulvérisées et la pression continue d’augmenter. Les autres systèmes de sécurité subiront le même sort. Gunnar, enclenche les Shear Rams !

Gunnar Busch (Ingénieur de contrôle du puits) : Oui, Chef.

Système (voix robotique) : Shear Rams enclenchés, fermeture en cours... 8... 7... 6... 5... 4... 3... 2... 1... 0. Shear Rams fermés, puits obstrué... pression en baisse le long du train de tiges.

Gunnar Busch (Ingénieur de contrôle du puits) : C’est quoi ce puits de l’enfer ? Je n'avais jamais vu ces caractéristiques. Depuis quand les gisements dépassent les 1800 bars ?

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : J’en sais rien, mais en tout cas c’est fini, il va falloir faire un rapport d’incident détaillant ce qui s’est passé à Apex.

La pression était redescendue, autant dans le puits que pour les personnes présentes lors de l’éruption. Cependant, en profondeur, la machine était déjà en marche, et les fluides commençaient à forcer dangereusement contre les mâchoires du Shear Rams. Cette accalmie qu’ils pensaient permanente n'était en fait que le début, et ils allaient rapidement l’apprendre.

22h23
Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Bon, je vais faire le rapport à…

Broom…

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : C’était quoi ça ? Vous l’avez senti, vous aussi ?

Milo Bechtel (Foreur) : Ouais, on aurait dit que toute la plateforme venait de trembler.

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Je vais faire une annonce à toute la plateforme, au cas où.
Haut-parleur (Zora Schnitzer) : À l’attention de tous les employés de la plateforme Keryl 1, nous rencontrons des imprévus avec le forage. Pour votre sécurité, je vous demande de regagner vos quartiers sans plus tarder.

Broom…

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Le puits est toujours scellé, Gunnar ?

Gunnar Busch (Ingénieur de contrôle du puits) : Oui, les mâchoires du Shear Rams ont bien sectionné le puits.

Rolf Streckenbach (Assistant foreur) : Je crois savoir d’où ça vient, et ce n’est pas bon signe.

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Qu’est-ce qui se passe ?

Rolf Streckenbach (Assistant foreur) : La pression en dessous des Shear Rams augmente toujours, on est à 1900 bars, et sa limite c’est 2200/2300 bars. Le fluide doit être en train de forcer avec une force pas possible. Si ça continue de monter, ce sont les mâchoires qui vont lâcher…

Système (voix robotique) : Alerte, pression critique, intégrité structurelle du Shear Rams menacée... Alerte, pression critique, intégrité structurelle du Shear Rams menacée... Alerte, pression critique, intégrité structurelle du Shear Rams menacée.

Rolf Streckenbach (Assistant foreur) : On a dépassé les 2300 bars, ça va péter!!

Il est maintenant 22h30, Rolf eut à peine le temps de finir sa phrase qu’une détonation extrêmement violente se produisit. Cette détonation, c’était le gaz qui venait de forcer le passage condamné par les Shear Rams. Ses mâchoires n’avaient pas résisté à l’immense pression de Höllenquell. Cette pression était venue à bout de toutes les barrières que Kiesling OilRig Group avait mises sur son chemin. Cependant, la catastrophe ne s’arrêta pas à cette détonation, bien au contraire, ce n’était que le début. Immédiatement après la détonation, une nouvelle éruption eut lieu, encore plus intense et puissante que les deux précédentes. Le gaz remonta avec une pression démentielle de 2400 bars, la vitesse d’éjection des gaz, elle, est tout autant démentielle avec ses 2292m/s. En une fraction de secondes, l’onde de choc provoquée par l’éruption du puits souffla toutes la structure qui se trouvait au-dessus du train de tiges : la tête de forage et l’emplacement de stockage des tiges de forage déjà fragilisé par la deuxième éruption furent complètement pulvérisés et projetés à plusieurs dizaines de mètres au-dessus de la plateforme avant de retomber dans l’eau quelques secondes après. Cependant, les destructions ne se propagèrent pas au-delà de la zone de forage grâce au mur blindé de la zone qui avait été en capacité d’encaisser l’onde de choc. En pulvérisant tout ce qui se trouvait au-dessus d’elle, l’éruption arracha également nombre de câbles qui provoquèrent des étincelles enflammant les 450 m³ de gaz qui jaillissaient chaque seconde du puits. À cause de l’immense pression et de la quantité de matière à brûler, la flamme s’éleva jusqu’à 804 mètres de hauteur au-dessus du niveau de la plateforme, soit 856 mètres au-dessus du niveau de la mer, la rendant visible à 70 km de jour et à plus de 140 km de nuit.

Heureusement, la cabine dans laquelle se trouvaient les opérateurs était blindée. Cependant, étant située à proximité de la zone de forage, le son provoqué par l’éjection des gaz n’était pas atténué par la distance. La cabine se trouvant à environ 5 mètres de la source, là où le son atteignait 145 décibels, elle était exposée à un niveau sonore de 135 décibels. Dans leur malheur, les opérateurs ont tout de même eu une chance : ce type de cabine est conçu pour protéger ses occupants des bruits forts. Les parois absorbent une partie du son, réduisant le niveau sonore à l’intérieur à seulement 90 décibels.

La puissance de l’onde de choc causée par le blowout avait sonné tous les occupants de la cabine. Ce fut finalement l’assistant foreur Rolf Streckenbach qui reprit ses esprits, environ une minute après le blowout.
(petite précision, mais jusqu’à ce que je dise le contraire, les perso sont en train de gueuler pour se faire entendre à cause du bruit)

22h31
Rolf Streckenbach (Assistant foreur) : Ahhh… putain ma tête… C’est quoi ce bordel… Oh putain, chef, chef, vous allez bien ? Réveillez-vous, allez, réveillez-vous bon sang… CLAC, CLAC.

Au moment où Rolf allait envoyer une troisième claque pour réveiller Zora, la chef de plateforme Schnitzer, cette dernière reprit finalement ses esprits.

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Ça va, je suis là, tu peux arrêter.

Rolf Streckenbach (Assistant foreur) : Je vais réveiller les autres.

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Non, attends. Avec ce bruit, on va finir par avoir des problèmes d’audition, et on n’aura plus de voix à force de hurler. Essaye de réveiller les autres, je vais chercher les casques antibruit et les MCG (Microphones à Contact de Gorge) pour qu’on puisse se parler sans se tuer la voix.

Rolf Streckenbach (Assistant foreur) : Ça marche.

Environ une minute après son départ, Zora revint avec les casques et les MCG. Grâce à cet équipement, le bruit perçu était réduit à environ 60 décibels, éliminant tout danger auditif pour les opérateurs.
(Maintenant qu’ils ont les casques, ils peuvent arrêter de gueuler)

22h32
Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Bien, maintenant que tout le monde est là, Gunnar, je veux un diagnostic complet.

Gunnar Busch (Ingénieur de contrôle du puits) : Ce n’est pas bon, pas bon du tout. Les mâchoires du Shear Rams ont été pulvérisées. On n’a aucun moyen de stopper ça.

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Passerelle, ici Zora. Est-ce que la stabilité de la plateforme est compromise ?

Passerelle : Non, tout va bien de notre côté. Mais qu’est-ce qu’il se passe ? C’était quoi cette onde de choc ?

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : On a rencontré une pression qu’on n’aurait jamais dû voir. Le fluide est remonté en pulvérisant les annulaires, puis les mâchoires du Shear Rams. On a une éruption incontrôlable, là.

Passerelle : C’est pas possible... On n’a pas eu suffisamment d’emmerdes pendant toute cette campagne de forage ?

Système (voix robotique) : Alerte : concentration en soufre dans l’air en augmentation.

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Fais chier… Il ne manquait plus que ça. Willy Ferber, diffuse un message sur la plateforme. On évacue.

Willy Ferber (Responsable sécurité) : Oui, chef.
Haut-parleur (Willy Ferber) : À l’attention de tous les employés de la plateforme Keryl-1 : mettez vos masques à gaz immédiatement. Un blowout incontrôlable vient de se produire, libérant de grandes quantités de soufre. Nous sommes dans l’incapacité de le stopper. Par mesure de sécurité, mettez vos masques à gaz, vos casques antibruit et vos MCG pour minimiser les risques. Chefs de section, vous savez ce qu’il vous reste à faire : procédez à l’évacuation de la plateforme.

22h33
Gunnar Busch (Ingénieur de contrôle du puits) : Qu’est ce que tu fais ?

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Je vérifie si les communications fonctionnent encore. Je vais tenter de contacter les gardes-côtes. On va avoir besoin d’eux pour nous récupérer après l’évacuation …… Yes, ça marche ! Gardes-côtes, est-ce que vous m’entendez ? Ici la plateforme d’exploration Keryl-1.

Gardes-côtes : Nous vous recevons, Keryl-1. Quel est le problème ?

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Nous venons de subir un accident d’une extrême gravité. Une éruption de puits s’est produite en pulvérisant toutes nos défenses. Nous avons commencé l’évacuation de la plateforme. Nous allons avoir besoin de vous pour venir nous récupérer.

Gardes-côtes : D’accord, je vois. J’alerte immédiatement les hélicoptères pour venir vous chercher.

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Attendez ! Pas d’hélicoptères. Le blowout a envoyé toute une partie de la structure dans les air qui en retombant ont détruit l’hélipad, il est inutilisable. De plus, la concentration de soufre dans la zone augmente. Dites à vos hommes de venir équipés de masques à gaz.

Gardes-côtes : Très bien, Keryl-1. Des navires avec des équipements respiratoires seront envoyés dans les prochaines minutes. Vous pourrez tenir dans vos embarcations jusqu’à notre arrivée ?

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Oui, aucun problème de ce côté-là. Nous vous attendrons.

Gardes-côtes : Keryl-1, est-ce que la plateforme est stable ? Y a-t-il un risque que le pipeline se brise ?

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Non, aucun risque. La plateforme est toujours ancrée au fond marin et ne bouge pas d’un yota. La flamme commence au-dessus de la plateforme, donc la chaleur nous affecte peu.

Gardes-côtes : Très bien, je vois. Avez-vous des blessés ?

Zora Schnitzer (Chef de plateforme) : Oui, un ouvrier foreur a été grièvement blessé lors du deuxième blowout. Il est à l’infirmerie, mais elle ne pourra pas le stabiliser indéfiniment.

Gardes-côtes : Compris. Une équipe médicale sera également envoyée.

Une fois cette conversation terminée, trois navires des gardes-côtes et une dizaine d’hélicoptères furent dépêchés sur zone. Bien que les hélicoptères ne puissent pas se poser sur la plateforme, ils assistèrent dans la recherche des embarcations. Environ deux heures plus tard, les navires récupérèrent les employés de la plateforme. Enfin, la majorité d’entre eux.

Garde-côtes : Zora Schnitzer ? La chef de plateforme de Keryl-1, Zora Schnitzer, est-elle présente ?

(Silence)

Employé : Elle… elle est restée sur la plateforme pour s’assurer qu’aucun problème supplémentaire ne survienne.

Garde-côtes : Et les autres responsables ?

Employé : Ils ont tous décidé de rester avec elle. Gunnar Busch, l’ingénieur de contrôle du puits, la passerelle, et d’autres ont tous décidé de rester sur place.

Garde-côtes : Putain…
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WOUPS la boulette


Il était 12h30 dans la ville de Mielaska et l’agent de police Arkadij Tarasyuk finissait son repas en compagnie de sa femme et de sa fille avant de se préparer pour rejoindre le poste de police de la ville en vue de prendre son quart de travail à 14h jusqu’à 22h. Cependant, Arkadij n’était pas un policier classique, en effet, du haut de ses 38 ans et de ses 18 ans d’ancienneté dans la police, le Raskénois était retourné à l’école, mais pas n’importe quelle école. Au sein de l’institution policière, il y a une unité qui fait plus rêver que les autres, cette unité, c’est la JHG pour Jagd­einheit hoher Geschwindigkeit (Unité de chasse à haute vitesse), cette unité est la plus prestigieuse du pays, car c’est celle qui se lance à la poursuite des chauffards. Bien entendu, faire partie de l’élite n’est pas simple, avant même de débuter la formation JHG, il faut cocher un certain nombre de prérequis, comprenant par exemple un minimum de 8 ans d’ancienneté dans la police, avoir un dossier disciplinaire irréprochable et avoir moins de 40 ans. Une fois ces prérequis remplis, l’aspirant JHG peut alors stipuler sa volonté de passer les concours, ceux-ci se concentrent principalement sur des stages de conduite rapide, des interventions, les techniques d’interception et la conduite en environnement hostile (pluie, verglas, circulation dense). Cependant, bien que cela soit le cœur de la formation, celle-ci ne s’arrête pas à ça, les agents de la JHG se devant d’être parés à toute situation lors des chasses, ainsi, il leur est également dispensé des cours et des entraînements de tir en mouvement depuis un véhicule en conduite rapide ainsi que des cours d’arts martiaux au cas où le fuyard se montrerait menaçant une fois sorti du véhicule. Sur les 2000 aspirants JHG qui se présentent au concours tous les deux ans, seuls 100 sont retenus à la fin pour l’intégrer, soit un taux de réussite de 5 % renforçant son aura d’unité d’élite. Au total sur l’intégralité du territoire Raskénois, ce n’est pas moins de 1500 agents de la JHG qui sont en service. De cette unité d’élite, l’agent Arkadij Tarasyuk en faisait maintenant partie, ayant terminé parmi les premiers de sa promo. Une fois intégrés à la JHG comme agents, on disait d’eux qu’ils étaient aussi compétents qu’un pilote de rallye.

Mais que serait une unité de chasse d’élite sans un véhicule adapté, il serait inconcevable pour la JHG de faire rouler ses agents en Steiner Vino. Jusqu’à il y a peu, ceux-ci patrouillaient avec de vieilles Steiner des années 70 faute de budget pour les remplacer, en fait non, ce n’était pas uniquement la JHG qui avait du matériel vieillissant, mais l’intégralité du corps de la police. Ainsi, en 2010, quand le budget de l’État s’envola, poussé par la croissance économique importante qu’expérimentait Rasken à cette période, un budget conséquent fut alloué pour les remplacer. Ainsi, en 2015, la police lança un appel d’offres aux marques nationales, mais également internationales dans l’objectif d’acquérir de nouveaux véhicules. Au final, pour la JHG ce fut Steiner qui fut retenue avec sa Pelzer, dans sa version super sport 4 portes, mais de cette voiture, beaucoup d’éléments avaient été modifiés. Le châssis avait été renforcé, pour augmenter la tenue de route, un pare-buffle avait été ajouté, les parois avaient été renforcées pour pouvoir résister aux balles de petit calibre, un aileron avait été ajouté pour améliorer la maniabilité, etc. Toutes ces améliorations faisaient que la voiture passait de 1,7 tonne dans sa version civile à près de 2 tonnes dans sa version policière. Pour motoriser dignement ce véhicule, le moteur resta inchangé, ainsi, c’est le V8 6,5 L suralimenté par compresseur de base qui propulse la Pelzer, d’une puissance de 650 chevaux pour 890 Nm de couple. Ces caractéristiques se justifiaient par la nécessité de pouvoir atteindre de hautes vitesses sur les routes Raskénoises connues pour avoir des limitations plus permissives que dans le reste du monde, avec des autoroutes limitées à 150 km/h et des HSL où la limitation est repoussée jusqu’à 250 km/h.

Steiner Pelzer

Vers 13h00, Arkadij Tarasyuk avait fini son repas et pris sa voiture pour se diriger vers le commissariat afin de prendre son tout premier quart de travail au sein de la JHG. Sur le chemin, celui-ci croisa Vanessa Welker, sa collègue de travail mais surtout binôme, car oui, bien que la JHG soit en extrême majorité composée d’hommes (plus de 90%), un certain nombre de femmes avait réussi à passer la formation et à être sélectionnées. La voyant marcher, Arkadij se mit à son niveau et lui demanda si elle voulait monter.

Arkadij Tarasyuk – Ta voiture est tombée en panne ?

Vanessa Welker – Non t’inquiète pas, c’est juste que mon logement est pas loin du commissariat, du coup j’y vais à pied et au moins ça m’évite les bouchons s’il y en a.

Arkadij Tarasyuk – Tu veux que je te dépose ou tu préfères continuer ta randonnée ? Par contre tu as dû partir en retard, parce que tu n’arriveras jamais à l’heure à ce rythme-là. Choisis rapidement, parce que là le feu va pas tarder à passer au vert.

Vanessa Welker – Ça va, arrête de me chambrer je monte, oui je suis partie en retard, j’avais des choses à faire avant.

Arkadij Tarasyuk – Ça va je blague t’énerve pas… tu la sens comment cette première journée ? Personnellement j’ai hâte, ça fait deux ans qu’on en chie au camp d’entraînement, j’ai qu’une envie c’est de mettre en pratique ce qu’on a appris. J’ai envie de reprendre le volant de la Pelzer, d’allumer les gyrophares et de faire s’arrêter un chauffard roulant à 200 sur une route de campagne.

Vanessa Welker – Je dirais bien que c’est la même chose pour moi, mais ce n’est pas le cas, du moins pas entièrement, oui j’ai envie de mettre en pratique ce qu’on a appris, mais il ne faut pas oublier une chose. Cette chose, c’est que la majorité de notre temps, on va juste patrouiller, de la même manière que lorsqu’on était "simple" policier. Les événements qui passent à la télé sont impressionnants, mais du coup les citoyens pensent que toutes nos journées sont comme ça, ça m’étonnerait pas qu’on ait rien durant quelque temps. Et de toute façon, c’est mieux pour tout le monde s’il ne se passe rien, c’est comme le médecin, tu y vas pas souvent, mais quand tu en as besoin, tu es content qu’il soit là.

Arkadij Tarasyuk – Ouais je vois ce que tu veux dire, mais quand même. Bon de toute façon on est arrivés.

Une fois arrivés, les deux compères se dirigèrent immédiatement vers le bureau du commissaire afin de prendre le quart de travail, mais également pour faire les présentations. En effet, c’était leur premier jour en tant qu’agents de la JHG, il fallait donc faire les présentations avec les deux autres binômes travaillant dans le même quart de travail. Une fois présentés aux deux autres binômes, le commissaire brifa les 3 binômes et donna les ordres de mission, en théorie, cela est fait par l’officier de service mais de par le caractère singulier de ce jour, le commissaire avait décidé de le faire lui-même. Une fois brifés, ceux-ci commencèrent leur première mission de leur première journée, la plus importante, cette mission ô combien importante, c’était la vérification des véhicules. Cela peut faire rire, mais chaque binôme est responsable de son véhicule et est donc responsable de son bon fonctionnement : vérification moteur, pneus, feux, systèmes gyrophares, etc. Mais au-delà de l’aspect roulant de la voiture, il fallait également contrôler les équipements embarqués que sont le stop-stick, herses, jumelles laser, trousse médicale, fusils d’assaut et armes de poing. 30 minutes plus tard, tout était paré et le binôme Arkadij/Vanessa put enfin partir pour sa vraie première mission.

Durant près de deux heures, rien de spécial ne se produisit, le duo patrouilla à droite à gauche, mais tout changea à 16h49 quand un message du central fut transmis aux voitures de la JHG de Mielaska.

Centrale – JHG MIE 003 et 002 de centrale, message prioritaire.

Vanessa Welker – Centrale ici JHG MIE 003, j’écoute.

Centrale – Signalement d’un véhicule roulant à vive allure sur l’A3, sens de circulation OUEST, au km 3. Le véhicule semble être une berline de petite taille de couleur rouge, son modèle est en cours d’identification, présence d’un pare-buffle à l’avant du véhicule, immatriculation partielle …57Z….
La vitesse estimée du véhicule est de 210 km/h.
La dernière signalisation du véhicule se trouve sur la liaison connectant l’autoroute A4 reliant Osterwald à Mielaska à l’autoroute A3 reliant Mielaska à Bonnberg.
Demande d’interception immédiate.

Vanessa Welker – Bien reçu centrale, on se met en route, y a-t-il d’autres informations à nous communiquer, la voiture est-elle connue de nos services ?

Centrale – En coopération avec le gestionnaire du réseau autoroutier, nous avons fait fermer les voies d’insertion sur l’A3 pour vous donner le champ libre. La voiture est inconnue de nos services, la seule mention que l’on ait, c’est une voiture très semblable qui a été signalée pour bruit excessif à l’échappement et des personnes âgées ont mentionné un tapage nocturne à base de nightcore.

Vanessa Welker – Très bien centrale, on vous recontacte quand on voit le véhicule.

Arkadij Tarasyuk – Putain quel goût de merde.

Vanessa Welker – Je te le fais pas dire.

À l’intérieur de la voiture rouge roulant à vive allure, il y avait ni plus ni moins que les agents du WOUPS en infiltration, suivant à la lettre les instructions de leur chef Elona Maajsk, enfin plutôt Jerry. Mais ça, les agents de la JHG ne le savaient pas et pensaient juste avoir affaire à un simple chauffard.
À peine la localisation donnée que les 650 chevaux qui étaient alors retenus partirent au galop. Une chance pour la 003, ceux-ci se trouvaient non loin d’une bretelle d’insertion sur l’A3 qui s’ouvrit alors pour laisser passer la voiture. Les gyrophares furent allumés et la sirène retentit. À peine arrivés sur l’autoroute que le pied avait déjà atteint le plancher : 150, 200, 250, 300 et enfin 330, le binôme fendait l’air de l’autoroute à 330 km/h en un temps record, le tout grasse au couple monstrueux du moteur. Moins de 10 minutes plus tard, 003 aperçut le véhicule encore quelque secondes, et il était maintenant a son niveau, l’avant du véhicule de police se plaçant au niveau de l’arrière du véhicules de chauffard en prévisions d’un refus de coopération. Une fois à son niveau, 003 reprit contacte avec avec centrale.

Vanessa Welker – JHG MIE 003 à centrale, visuel sur le véhicule au km 44, voie centrale, vitesse confirmée à 228 km/h.
Demande de renfort.

Centrale – Bien reçu JHG MIE 003, 002 bientôt sur zone, temps estimé à 1 minute et 45 s, procédez à l’arrêt oral du véhicule.

Vanessa Welker – Bien reçu centrale.

Vanessa Welker (haut-parleurs) – Véhicule rouge non identifié, veuillez vous arrêter et vous garer sur le bord droit de l’autoroute.

HRP : Du coup, j’arrête le RP ici, je te laisse décider si elles coopèrent ou pas Gwen.
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WOUPS la boulette partie 2

Base de Leonzing

Il était 18 heures sur la base de Leonzing à l’est de la ville du même nom, elle-même au sud de la ville d’Ostermont. Cette base, l’une des deux des Béret Rouge sur le territoire raskenois, faisait preuve d’une activité rare ; d’ordinaire calme, de nombreux camions allaient et venaient, chargeant munitions, armes et même véhicules lourds comme les chars Kiefer de dernière génération achetés il y a peu. Si une telle agitation avait conquis la base, c’était pour une bonne raison : en effet, il y a maintenant quelques jours les Béret Rouge avaient signé un accord de défense avec la cité dodécaliote d’Apamée en prévision de la potentielle future guerre civile à venir entre les différentes cités. Au total, c’était un contingent de 2000 soldats qui était sur le départ dont 1200 rien que pour la base de Leonzing, supervisée personnellement par la colonel Tanya von Degurechaff. Loin de l’agitation de la base, dans un bâtiment en périphérie de la base, se trouvait une jeune femme de 31 ans, jeune femme étant ni plus ni moins que Rachel Schützenberger, la cheffe des Béret Rouge. Pourquoi était-elle présente ? La réponse était simple : elle se préparait également à partir pour la cité d’Apamée afin de voir de ses yeux et d’assister à l’organisation durant les premiers jours de déploiement. Alors qu’elle avait fini de se préparer, elle alluma son téléphone pour se détendre un peu ; il se passa quelques minutes avant qu’elle ne tombe sur quelque chose qui sortait du lot. Cette chose, c’était une course-poursuite, une berline rouge roulant à vive allure sur l’autoroute bien au-delà de la limite de vitesse fixée à 150 km/h. En apparence, rien d’inquiétant, cela arrivait de temps à autre comme dans tous les pays, mais en continuant de regarder des posts d’internautes un détail attira l’attention de Rachel : la conductrice de la berline rouge, elle l’avait déjà vue quelque part, elle en était certaine. Sans savoir exactement qui était cette femme, le simple fait de la voir lui rappelait Velsna et l’opération Balbo ; pour s’en assurer, elle appela la personne en charge de l’opération à l’époque, le colonel Andre Saxer qui fut rétrogradé pour négligence suite au sabotage d’une soute de munitions. Ce sabotage eut de graves conséquences, en retardant les opérations mais également en causant des pertes avant même que les premiers combats n’eussent éclaté.

Rachel Schützenberger
Rachel Schützenberger qui s’apprêtait à partir pour la Dodécapole

Andre Saxer – Vous m’avez fait venir, chef ?

Rachel Schützenberger – Saxer, est-ce que tu te souviens de l’opération Balbo et du sabotage ?

Andre Saxer – Si c’est pour me passer un énième savon, j’avais déjà dit à l’époque que je prendrais l’entière responsabilité de ce qui s’était passé.

Rachel Schützenberger – Je ne t’ai pas fait venir pour te passer un savon, Saxer, tu as merdé, tu as été sanctionné, ça s’arrête là et le sujet est clos. Je te demande si tu te souviens de ce qu’il s’est passé, des détails, des personnes que tu as vues et surtout, si cette femme te dit quelque chose ?

Après ces mots, la cheffe des Béret Rouge Rachel Schützenberger tendit son téléphone au lieutenant-colonel Andre Saxer, avec en gros plan l’image d’une femme blonde conduisant une voiture sur l’autoroute. Pendant une seconde, Andre regarda la photo sans réagir, puis d’un coup tout lui revint en tête : cette femme, c’est celle que le capitaine avait fait monter à bord et qui s’était volatilisée avant que la soute à munitions n’explose.

Andre Saxer – Oui, je la reconnais, c’est la femme que le capitaine avait fait monter à bord pour soi-disant remonter le moral des soldats et qui s’était volatilisée avant que la soute de munitions n’explose. D’où vient cette photo ?

Rachel Schützenberger – Vois-tu, une course-poursuite a eu lieu entre la voiture de cette femme et les forces de police et, suite à divers événements plus ou moins loufoques, cette femme fut arrêtée par les forces de police de Mielaska. Qu’est-ce que tu sais sur cette femme ?

Andre Saxer – Pas grand-chose, elle n’a jamais dit d’où elle venait ; par contre, elle parlait très bien plusieurs langues, discutant avec les Loduariens en français, avec nous en allemand, etc. Par contre elle avait un très léger accent Teylay, donc peut-être une immigrée ayant quitté très jeune son pays.

Rachel Schützenberger – Je vois, ça t’intéresse de régler la faute que tu as commise il y a 4 ans lors de l’opération Balbo ?

Andre Saxer – Oh ça oui.

Rachel Schützenberger – Bien, rassemble une dizaine de tes hommes et dis-leur de se préparer, pas de tenue militaire ni d’armes, juste le treillis : on n’est pas là pour se battre. Moi, je vais me
préparer et appeler quelqu’un qui pourra peut-être nous aider.

Andre Saxer – Bien, je fais ça tout de suite.

Une fois le lieutenant-colonel Saxer reparti, Rachel Schützenberger se saisit de son téléphone et composa un numéro pour appeler une vieille connaissance. Si elle était connue pour être un membre de la famille impériale ou pour être la cheffe des Béret Rouge, il y avait une facette de sa vie que presque personne ne connaissait. Avant de fonder les Béret Rouge, son avenir semblait tout tracé, celle-ci devant intégrer le Schattengarten, mais la guerre civile en décida autrement. Cependant, bien qu’ayant renoncé à cela, elle disposait toujours de contacts. L’appel fut passé, le téléphone sonna, une fois, deux fois, puis trois et enfin quatre, toujours personne, mais cela n’inquiéta pas pour autant Rachel.

Téléphone – Bonjour, vous êtes bien sur la messagerie du XX XX XX XX. La personne que vous essayez de joindre est indisponible, merci de laisser un message après le signal sonore.

Rachel Schützenberger – Sous les feuilles sans lumière, je cherche la trace,
Là où les voix se taisent, la mission s’efface.
Si la nuit me nomme, je réponds sans nom,
Et l’ombre reconnaît l’ombre, alors nous ne sommes plus qu’un.

Rachel finit de réciter son poème puis raccrocha. Une dizaine de secondes plus tard, son téléphone sonna à nouveau, avec un numéro différent cette fois-ci, ce qui ne perturba pas pour autant la cheffe des Béret Rouge.

XXXX – Tu as quitté les services secrets le jour où tu as pris les armes au nom des Béret Rouge. Tu as de la chance que je sois encore dans le renseignement interne du Schattengarten, sinon ton appel aurait été ignoré. Que veux-tu, et dépêche-toi.

Rachel Schützenberger – Ça me fait plaisir de vous entendre à nouveau, instructeur. Pour faire simple, disons que des emmerdeurs, ou plutôt une emmerdeuse, se balade dans le pays.
Instructeur – Ce n’est pas nouveau, ça.

Rachel Schützenberger – Vous avez suivi les infos sur la course-poursuite au niveau de Mielaska ?

Instructeur – Tu m’appelles vraiment pour ça ? Le Schattengarten a des affaires plus urgentes à régler qu’une simple course-poursuite, c’est à la police de faire ça.

Rachel Schützenberger – En temps normal, oui, sauf que je ne pense pas que ce soit une simple course-poursuite. Il se trouve que l’une des femmes de la voiture est la même que nous soupçonnons d’être à l’origine du sabotage de la soute à munitions lors de l’opération Balbo.

Instructeur – Pourquoi tu me racontes ça ? Ce sont vos affaires, pas les nôtres. Lorsque le gouvernement a statué sur votre cas, il est pourtant clair qu’aucun lien entre nos deux entités n’était possible.

Rachel Schützenberger – Oui, je n’ai pas oublié, mais vous n’êtes pas sans savoir que beaucoup ne sont pas de cet avis et voient les Béret Rouge comme le bras armé de Rasken à l’étranger. Alors maintenant que la personne derrière le sabotage de la soute à munitions se trouve sur le territoire raskenois, imaginez ce qu’il pourrait se passer.

Instructeur – Tu veux vraiment impliquer les services secrets raskenois dans ta petite vengeance ?

Rachel Schützenberger – Non, pas vraiment. Je pensais plus à une sorte de surveillance : mes hommes et moi-même nous chargeons de jouer le rôle de la vengeance, et vous, vous faites ce que vous savez faire : agir dans l’ombre avec vos gadgets et vos dispositifs de pistage.

Instructeur – Tu as de la chance que je te doive un service, mais soit.

L’appel se termina sur cette phrase. Maintenant, les services secrets raskenois étaient dans la partie, il ne restait plus qu’à mettre en scène… la mise en scène. Une cinquantaine de minutes plus tard, Rachel et les hommes que le lieutenant-colonel Saxer avait sélectionnés étaient prêts. Se dirigeant vers le point de rassemblement, tous eurent la même réaction : qu’est donc que cette robe violette ? En plus de sept ans d’existence, jamais les soldats des Béret Rouge n’avaient vu leur cheffe en robe, étant quasiment tout le temps en uniforme militaire et, très rarement, lors de sorties, en tenue plus civile, mais jamais au grand jamais ils ne l’avaient vue porter une robe. Cela surprit quelque peu les soldats, l’un d’eux faisant même une blague.

X

Lorenz Sulzer – Le lieutenant-colonel Saxer m’avait informé qu’on allait mener une expédition punitive, pas qu’on allait au bal.

Le reste des soldats – Ahahahah

Andre Saxer – Pourquoi vous avez mis cette tenue, chef ?

Rachel Schützenberger – Changement de programme, Saxer, on ne va pas juste faire une expédition punitive, on va la mettre sous surveillance.

Andre Saxer – Si ce n’était que ça, pourquoi rassembler autant de monde ?

Rachel Schützenberger – Parce qu’on ne va rien changer à ce qu’on avait prévu, ceux qui se chargeront de la surveillance, ce sera le Schattengarten.

Lorenz Sulzer – Schattengarten ? Les services secrets raskenois ? Mais comment ?

Rachel Schützenberger – Tu sais, Lorenz, j’ai eu une vie avant les Béret Rouge. Ah, aussi, pendant l’opération, appelez-moi sous le pseudonyme Mandit.

Andre Saxer – Mais c’est débile, chef, tout le monde connaît votre tête et un pseudonyme n’y changera rien.

Rachel Schützenberger – Je sais, Andre, mais c’est le but. Tu crois que je mets une robe pour le plaisir, surtout dans cette couleur ? Pareil, lorsqu’on aura mis la main sur cette fille, j’adopterai un comportement différent, plus enfantin disons. Pour ce qui est du Schattengarten, personne n’est au courant, c’est bien compris ?

Les soldats – Oui, chef.

Rachel Schützenberger – Bien, on y va.

Une fois la réunion et les instructions données, le groupe de seize, composé de la cheffe des Béret Rouge, du lieutenant-colonel Saxer et de quatorze soldats, monta dans quatre voitures séparées, puis se dirigea vers le commissariat de Mielaska, lieu où était emprisonnée la personne qui avait déclenché tout ça. Une dizaine de minutes plus tard, le convoi arriva au commissariat de la ville, se dirigeant vers le parking réservé aux policiers ou aux personnes importantes en visite, mais ils se firent arrêter par un agent avant de pouvoir se garer. Rachel baissa alors la fenêtre et commença à discuter.

Policier – Vous n’avez pas le droit de vous garer ici, ce parking est réservé aux policiers.

Rachel Schützenberger – Ne vous inquiétez pas, officier, on n’en a pas pour longtemps.

Policier – Madame Schützenberger ? Mais que faites-vous ici ?

Rachel Schützenberger – Comme je viens de vous le dire, on n’en a pas pour longtemps. Une femme détenue dans votre commissariat m’intéresse pour des raisons personnelles, si vous voyez ce que je veux dire.

Policier – Quand bien même, Majesté, je ne peux pas vous laisser entrer.

Rachel Schützenberger – Tu préfères que j’appelle l’Empereur ?

Policier – Non, quand même pas, je pense qu’on peut s’arranger.

Rachel Schützenberger – Bien.

X
La négociation terminée, les quatre voitures se garèrent sur le parking et allèrent chercher leur colis. Une dizaine de minutes plus tard, le paquet cadeau était fait, son contenu endormi et l’ensemble chargé dans l’une des voitures sous la surveillance de deux soldats. Roulant encore une dizaine de minutes, le convoi arriva à la destination finale : une vieille casse abandonnée en périphérie de la ville, à l’abri des regards. La première voiture, celle contenant le colis, se dirigea directement vers la casse, quant aux trois autres, celles-ci allèrent se garer quelques centaines de mètres plus loin, à l’abri des regards. Voulant réveiller le colis, les deux militaires le déchargèrent de manière un peu brusque, mais force est de constater que cela n’eut aucun effet, celui-ci dormant toujours profondément. Devant tout de même la réveiller, une autre méthode fut employée : la bonne vieille technique du seau d’eau froide en pleine figure, efficacité garantie.

Chloé Charenton – Ah, c’est froid !

Rachel Schützenberger – C’est bon, tu es réveillée ?

Reprenant ses esprits, Chloé regarda autour d’elle, voyant une femme en robe violette ainsi que trois hommes en treillis militaires regardant le maquillage — ou plutôt la peinture à ce stade — dégouliner de son visage.

Chloé Charenton – Qui êtes-vous ? Que me voulez-vous ? Vous n’avez pas le droit de vous en prendre à une femme sans défense comme ça !

Rachel Schützenberger – Ma chérie, ça s’appelle le féminisme, ça. Ce n’est pas parce que tu es une femme qu’on va te ménager. Je m’excuse cependant pour la peinture qui te sert de maquillage, on a un peu gâché l’effet… Quoique, tu es peut-être plus jolie comme ça. Pour répondre à ta question, l’opération Balbo, ça te dit quelque chose ? Tu sais, le navire sur lequel tu es montée et que tu as quitté juste avant qu’une soute à munitions n’explose, blessant quatre de mes soldats et en tuant un.

Chloé Charenton – Je ne vois pas de quoi tu parles, relâche-moi !

Rachel Schützenberger (en rigolant) – Oui, bien entendu. Tu veux reprendre une douche ?

L’interrogatoire continua de cette manière pendant cinq minutes, alternant entre questions, seau d’eau et autres questions. Arrivé vers la fin de l’interrogatoire, un soldat oublia son rôle en appelant Rachel par son titre et non par son pseudonyme ; profitant de cela, Rachel s’énerva — ou fit semblant de s’énerver — afin de sublimer son rôle. Elle profita également de cette occasion pour insulter son frère l’Empereur, le qualifiant de timoré, peu enclin à agir, etc. C’est au moment où le coup de grâce s’apprêtait à être porté qu’un événement imprévu se produisit : les deux collègues de Chloé étaient là, elles ne l’avaient pas abandonnée.

Rachel Schützenberger – Je vois que notre petit poisson a appelé ses amis. Vous étiez dans le coup vous aussi il y a quatre ans lors de l’opération Balbo ? De toute façon je m’en fiche, vous allez juste mourir, comme ça il n’y aura plus de problèmes. Sous-lieutenant Lorenz, vous arrivez à pic.

Les deux filles venues en renfort de Chloé se retournèrent pour voir douze des quatorze soldats pénétrer dans la casse et commencer à les encercler, les deux autres étant restés dans les voitures afin de s’assurer qu’il ne leur arrive rien. S’ensuivit un combat acharné où, étonnamment, les deux femmes s’en sortirent plus que bien, réussissant à mettre au tapis un bon nombre de soldats, pour des raisons multiples : les sous-estimant dans un premier temps, puis se faisant malmener par leurs arts martiaux et leurs gadgets comme la bombe au poivre — ce n’étaient pas des champions de MMA. À un moment Rachel se joignit à la fête, jouant toujours à la perfection son rôle ; à un instant, elle se cassa un ongle et en fit des caisses, un peu comme ces cruches dans les émissions de télé-réalité. Mais au final, ce fut elle qui sortit victorieuse, réussissant à mettre KO la dernière debout. Une fois toutes les emmerdeuses à terre et profondément endormies, Rachel se saisit de son téléphone et, sans un mot, envoya un message ; dans le même temps, ses hommes remettaient les sacs sur la tête des deux ou trois femmes. Une minute plus tard, cinq personnes du Schattengarten pénétrèrent dans la casse ; quelques instants plus tard, le plus âgé prit la parole en français d’une voix rauque, mais dans le même temps ses mains s’agitèrent. Cela prit légèrement par surprise les autres soldats, mais leur chef leur dit que c’était normal. Pourquoi agissait-il de la sorte ? La raison était simple : le Schattengarten n’était pas là pour parler à haute voix, leur conversation devait rester secrète, ne pouvant donc pas risquer d’être entendue — la langue des signes fut utilisée.

Inconnu (oralement) – Elle est là ?
Inconnu (langage des signes) – Tout s’est bien passé ?

Rachel Schützenberger – Oui, monsieur Fouquet.
Rachel Schützenberger (langage des signes) – Aucun problème.

Inconnu (oralement) – Bien, le client pour qui je travaille a eu… disons des problèmes avec l'une de ces pestes et veut la voir disparaître, voici votre paiement.
Inconnu (langage des signes) – Viens prendre les traceurs, on va leur implanter.

L’homme ouvrit la valise ; aucun billet n’y figurait, en revanche il y avait trois pistolets d’injection ; leur rôle était simple : injecter sous-cutané les traceurs les plus avancés que pouvait fournir l’Empire Raskenois. Ces traceurs étaient au sommet de ce que pouvait faire Rasken, miniaturisés à l’extrême, on ne les sentait quasiment pas ; l’injection du traceur, de son côté, avait été travaillée de sorte à ce qu’on la sente le moins possible. Mais au-delà de leur rôle de traceur, ils avaient également un rôle d’enregistreurs sonores : leurs capacités d’enregistrement étaient faibles de par leur taille miniaturisée, mais suffisantes pour enregistrer ce que disait la personne s’étant fait injecter le dispositif. Après avoir ouvert la valise, trois agents du Schattengarten s’équipèrent des pistolets, puis le plus âgé reprit la parole.

Inconnu (oralement) – Mon client vous remercie ; pour ce qui va lui arriver, cela ne l’intéresse pas, tant qu’elle finit six pieds sous terre.
Inconnu (langage des signes) – Où est-ce que vous les avez frappées le plus fort et où il y a le plus gros bleu ?

Rachel Schützenberger – Vous savez, monsieur Fouquet, j’ai également des comptes à régler avec l’une de ces filles, alors ne vous inquiétez pas pour leur sort.
Rachel Schützenberger (langage des signes) – Au niveau du bras droit pour la rousse, à la jambe droite pour la brune et au ventre pour la blonde.

Inconnu (oralement) – Vous m’en voyez ravi.
Inconnu (langage des signes) – Très bien.

Suivant les instructions, les trois agents du Schattengarten procédèrent à l’injection des traceurs aux emplacements transmis par la cheffe des Béret Rouge. Une fois les traceurs en place, les cinq agents du Schattengarten quittèrent la casse ; dans le même temps, les soldats les attachèrent solidement avec des cordes puis les disposèrent sur le tapis roulant de la casse, tapis les entraînant dans le broyeur. Incarnant son rôle de méchante à la perfection, elle jeta un énième seau d’eau sur les trois comparses pour les réveiller — pourquoi faire cela ? Juste pour être la méchante de l’histoire. À peine sortis de leur sommeil, Rachel activa le tapis roulant et leur dit au revoir, ayant des affaires plus urgentes que de les voir se faire transformer en cube. En partant, Rachel se permit un dernier pic : Rachel Schützenberger – Cloé, je m’excuse sincèrement que la peinture qui te sert de maquillage ne soit pas au top pour ta mort.
Ayant lancé cette ultime attaque, Rachel monta dans la voiture avec trois de ses hommes avant de rejoindre le reste de ses soldats, qui avaient quitté la casse un peu plus tôt. Le convoi au complet, la troupe rentra à la base de Leonzing pour terminer les derniers préparatifs pour la Dodécapole, mais surtout se changer et reprendre son traditionnel treillis militaire. Sur le chemin, une fois à bonne distance de la casse, l’un des soldats éclata de rire.

Lorenz Sulzer – Putain, je sais pas comment j’ai fait pour pas exploser de rire pendant tout ce temps, vous étiez ridicule chef.

Rachel Schützenberger – Dixit le soldat qui s’est fait mettre à terre par une pauvre femme, ahah. Mais oui, je te le confirme, j’avais très envie de rigoler aussi.

Lorenz Sulzer – Pourquoi avoir agi comme ça alors ?

Rachel Schützenberger – Parce que moins tes ennemies en savent sur toi, mieux c’est ; si en plus ils imaginent que tu as une personnalité complètement différente de la réalité, c’est encore mieux.

Andre Saxer – Mais dans ce cas, pourquoi ne pas les avoir tuées tout simplement ?

Rachel Schützenberger – La dernière fois qu’on a eu affaire à l’une d’entre elles, une soute de munitions a explosé ; là elles sont trois et, dans notre pays, imagine ce qu’elles pourraient faire sauter. Schattengarten les a mises sous écoute, l’objectif c’est pas de les arrêter, mais de savoir ce qu’elle prévoit et donc ce que veut leur employeur, c’est leur boulot maintenant, mais je vous tiendrai au courant si j’ai du nouveau.

Lorenz Sulzer – D’ailleurs chef, d’où vous connaissez le Schattengarten ? Je sais que vous êtes de la famille impériale mais quand même.

Rachel Schützenberger – Comme je l’ai dit avant qu’on parte, j’ai eu une vie avant les Béret Rouge et je n’en dirai pas plus.
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