Le Purgatoire est l'organe législatif et exécutif suprême des EAU post-révolution, dont les 500 membres sont choisis de la manière suivante. Tout d'abord, toute personne rassemblant au minimum 10000 voix dans l'élection générale qui a lieu tous les six mois gagne un siège pour la législature en cours. Puisque cela n'est généralement le cas que pour une minorité de l'assemblée (puisque la tradition démocratique est encore très peu ancrée), qui possède les moyens ou le réseau de se faire élire et que l'achat de votes est puni de mort, le reste des places est tiré au sort par échantillon représentatif de la population. Chacun de ces citoyens est obligé de contribuer s'il est tiré au sort, six mois pendant lesquels il est bien payé et peut soliciter les conseils de toute une panoplie d'experts recrutés à cet effet afin de prendre les décisions en toute connaissance de cause. Après ces six mois, il est immunisé s'il le souhaite à un futur tirage au sort.
A noter que cette organisation n’est que temporaire, et qu’il est prévu à terme, une fois que la majorité de la population soutiendra pleinement la révolution et participera aux activités démocratiques mises en place, que l’organisation de l’état se cale sur le modèle Kah-tanais et divise les élus par petites communes au sein des convois, de Raxington même et des futures colonies. A moins qu’il n’y ait des ajustements majeurs, bien entendu.
Parti Dalliste : Si le parti Dalliste se revendique de l’esprit de Benjamin Dallas, il n’a dans les faits absolument aucun lien personnel avec lui, chose dont Dallas a eu bien du mal à convaincre le tout nouveau Tribunal révolutionnaire. Il avaient fini par demander l’accès à l’historique de ses conversations à l’oreillette, avant de se rendre à l’évidence que Dallas n’entretenait en tout cas pas de conversation régulière avec les grands noms du parti Dalliste. Mais qu’est ce que le Dallisme ? Le Dallisme est plus une philosophie de vie qu’une position politique, répondront ses tenants. C’est une combinaison de désinvolture, de constante ouverture vers le monde, et de « chaos positif » d’âme, à tel point que les Dallistes sont souvent comparé à des enfants (sales gosses pour certains, bien entendu). Cela se traduit au Purgatoire par des décisions et des propositions loufoques, grandioses, et généralement en décalage avec le sérieux voulu de l’endroit.
Députés : 100/500 (20%), la totalité tirés au sort.
Justice pour le Seigneur: Justice pour le Seigneur (abrégé JPS), est un parti de révolutionnaires prosélyte dont le principal est de propager la parole égalitaire du Christ à travers le monde. Leurs décisions ont donc généralement à voir avec la construction de monuments impressionnants, l’envoi de missionnaires à des endroits jugé favorables, et à l’éducation socialiste de la population encore sceptique par rapport à la révolution. Ils sont plutôt militaristes et soutiennent fortement la campagne d’exploration de la terre des justes.
Députés : 107/500 (21,4%), dont 87 tirés au sort.
Parti de la Rose Rouge : Les restes du parti de la Rose Rouge, une fois leurs leaders pendus pour rebéllion, se révélèrent d’excellents alliés pour le mouvement révolutionnaire glisois. Ils étaient pour la plupart très éduqués sur les questions de communistes, et ne rechignaient pas, au fond, à inclure un semblant de religiosité dans leur discours pour se fondre dans l’ambiance du Purgatoire. Dans les faits, ils sont une des forces motrices de cette assemblée en pleine transition vers un régime démocratique et socialistes, et font de leur mieux pour faire avancer les débats concernant les différentes institutions que le pays devrait adopter, malgré leur faible nombre de députés élus.
Députés : 75/500 (15%), dont 41 tirés au sort.
Trinité : Trinité est un patchwork composé de toutes les opinions qu’on pourrait qualifier de « molles » dans leur soutien de la révolution. Ils se sont réfugiés dans la religiosité, hautement respectée dans le nouvel état, pour tenter de rassembler sous leur bannière d’éventuels mécontents de la révolution. Si le parti est aussi puissant, c’est à cause de choses : premièrement, il compte beaucoup de députés tirés au sort, puisque l’éducation socialiste de vient que de commencer dans le pays. Les tirés au sort sceptiques se sont donc naturellement rassemblés pour faire le travail obligatoire, mais ne se sont pas forcéement tous convertis aux nouvelles idées approuvées dans les EAU. D’ici vient donc généralement la seule opposition ou nuance par rapport à d’éventuelles nouvelles propositions socialistes.
Députés : 210/500 (42%), dont 204 tirés au sort.
Ordre de la croix blanche : L’ordre de la croix blanche, après son exil forcé à Kotios lors de la révolution a renvoyé certains de ses membres à la maison pour assurer que les suites de la révolution se passent d’une manière qui ne les force pas à s’impliquer dans la politique internationale des EAU. Ils militent pour des fonds supplémentaires pour ce qu’ils auto-qualifient d’expédition humanitaire à Kotios ainsi que pour la démocratisation rapide du pays, en accord avec les principes socialistes. Contrairement à la Rose Rouge, aucune suspicion d’anti religiosité ne pèse sur eux. Qui accuserait ceux qui appliquent aussi bien les principes du Seigneur à l’étranger d’apostats ?
Députés : 8/500 (1,6%), dont 4 tirés au sort.
Après des débats acharnés, les deux propositions de la semaine allaient enfin être votées. La première, à propos de l’allocation de fonds à une expérience scientifique concernant des sphères gigantesques flottant à la manière d’une mongolfière. Si la plupart des parlementaires avaient approuvé la mesure en raison des possibilités que la réalisation de celle-ci pourrait offrir, certains avaient eu du mal à comprendre le fonctionnement de l’objet jusqu’à qu’on leur fasse la démonstration avec une mongolfière miniature et un « oooooooh ! » d’émerveillement. La réaction aurait pu être assimilée à une ignorance crasse dans un autre pays, mais il faut bien comprendre que le seul vol de mongolfière dans le territoire des EAU avait eu lieu une centaine d’années auparavant et s’était terminé par le crash de l’engin après l’arrivée d’une soudaine tempête de vent.
Le deuxième débat, quant à lui, concernait une nouvelle aussi importante qu’incongrue : Une des équipes d’exploration de la terre des justes avait reporté avoir trouvé une immense caverne souterraine et vouloir en faire, en plus de la station scientifique initialement prévue, une immense cathédrale. Si le projet était déjà assez ridicule comme ça, il y avait en annexe, une proposition de « construire une voie d’accès rapide à cette cathédrale pour que le monde entier puisse profiter de la lumière du Christ. ». Juste après la lecture de la proposition, un mélange de ricanements et de cris d’enthousiasme non-dissimulés éclatèrent dans la salle, propulsant la jeune institution dans un des débats les plus enflammés de sa courte histoire. La semaine commença par une série de plaidoyers fanatiques de la part de JPS, dont voici un extrait de la part d’un de leurs meilleurs orateurs, Thaddeus Olst.
-Chers amis, frères et sœurs, camarades. Nous avons eu aujourd’hui l’incommensurable chance de recevoir un clin d’œil du Seigneur. Un clin d’œil ? Que dis-je. Qui aurait pensé que dans les montagnes ingrates qui n’était jusqu’ici pour nous que des obstacles pour nos convois, se cacherait un si précieux cadeau ? Qui aurait osé, si ce n’est le brave convoi Apocalypse et sa prophétesse tenter perforer une paroi au hasard dans l’espoir que derrière elle se trouve la maison de Dieu elle-même ?
Il fit une pause, semblant lui-même être en admiration devant la nouvelle.
-Alors, évidemment, certaines parties prenantes de cette assemblée nous disent que cette obligation divine n’est qu’une perte de temps et de ressources, et que notre mission première est d’améliorer les conditions de chaque enfant de Dieu que ces terres comptent. A ceux là, je leur répond : évidemment. Evidemment que si nou pensions la gloire divine comme autre chose qu’une richesse collective qui profitera à tous les enfants de Dieu, nous ne construirions jamais cette autoroute. Ce ne sera pas un gâchis de ressources, mes frères, mes sœurs, camarades. Ce sera la gloire du seigneur, ce sera notre occasion de briller ensemble, jusqu’au firmament, et ce pour toujours (…).
Le plaidoyer continuait, Olst ne semblait pas pouvoir s’arrêter. Malgré l’argumentaire des autres groupes parlementaires, l’homme avait suffisamment transporté l’assemblée pour que le chantier titanesque soit accepté par la majorité. Le pays allait se lancer dans ce projet improbable, l’autoroute des justes, peu après sa révolution… sera-il unificateur ou au contraire, vecteur de discorde ?