11/05/2017
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Salon de l'industrie de Barba (Stérus - Empire du Nord)

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À Barba, la ville se préparait à accueillir, pour son jour d'ouverture, le très attendu salon de l'industrie. Ce salon, bien que exclusivement stérusien, est souvent l'occasion pour les chefs d'État d'inviter des personnalités diplomatiques étrangères, dans un cadre moins formel que les rencontres officielles organisées en grande pompe au palais consulaire. Ainsi, comme l’avait fait le précédent consul avec la Lermandie, ces rencontres permettent d’assurer une continuité des relations internationales en mettant l’accent sur les accords économiques.L’invitation de l’Empire du Nord à ce salon ne relevait ni du hasard du calendrier diplomatique ni d’une volonté isolée de la fédération. C’était avant tout un moyen pour le consul d’évaluer l’avenir des relations entre les deux nations. Officiellement, les relations stéruso-nordiennes n’avaient pas évolué depuis leur dernière rencontre. Aucun échange houleux, aucun désaccord majeur n’étaient venus perturber la diplomatie entre les deux États. Rien n’indiquait de changement dans la manière de procéder en Aleucie. Officiellement, tout allait bien.Cependant, la fédération de Stérus avait récemment quitté l’ASEA, tandis que l’Empire du Nord s’était rapproché de certaines nations en froid avec Stérus. L’avenir des relations devait donc être clarifié lors de cette rencontre. L’ambition claire de Stérus était de nouer un pacte commercial, proche d’un accord de libre-échange, mais aussi de réaffirmer sa volonté de coopérer avec l’Empire du Nord, plutôt que d’entrer en opposition avec lui. L’Empire du Nord, puissance majeure du continent aleucien, avait autrefois entretenu de solides liens avec la fédération, notamment en la soutenant contre la Poetoscovie.

Cette politique, que l’on pourrait qualifier de pandorienne, devenait de plus en plus la norme au sein de la fédération de Stérus. Alors que les organisations internationales souffraient d’une réputation dégradée auprès de la population, le gouvernement semblait tirer parti de ce ressentiment pour multiplier les interactions diplomatiques bilatérales. Le consul, attaché à des relations interétatiques basées sur l’individualisme et la proximité, défendait depuis longtemps l’idée que la prolifération des organisations internationales réduisait en réalité les interactions directes entre les États. Selon lui, elles empêchaient la création de liens solides entre les nations.Cependant, Pandoro savait que cette politique ne suffirait pas indéfiniment. Face aux tensions croissantes à travers le monde, la fédération devait impérativement se forger des alliances fortes et stables. Le royaume de Teyla, partenaire historique de Stérus, en était un bon exemple, tout comme le récent rapprochement entre Stérus et le Lofoten.Le salon avait pour but de mettre en avant les avancées industrielles de la fédération et de sceller de futurs accords majeurs. Ainsi, les entreprises allaient chercher à conclure des contrats avec l’Empire du Nord. Le consul comptait dérouler le tapis rouge à la délégation nordienne, tout comme aux autres invités. L’objectif était de prouver que l’industrie, l’économie et l’armée stérusiennes n’étaient pas en compétition avec l’Empire du Nord, mais que la fédération le considérait comme un partenaire essentiel à son propre développement. Le consul voulait démontrer que les deux États avaient intérêt à avancer parallèlement sans se heurter sur les marchés. Il était persuadé que si ces deux puissances majeures d’Aleucie approfondissaient leur coopération, l’ensemble du continent en ressortirait renforcé.

D’autant plus que l’Empire du Nord avait récemment subi un revers diplomatique avec l’ASEA. Il avait été exclu du sommet exceptionnel sur l’Oskallie, contrairement aux autres grandes puissances membres de l’organisation. Bien sûr, Stérus n’y avait pas non plus été convié, mais pour des raisons politiques qui, encore aujourd’hui, n’avaient pas porté leurs fruits. Le consul voulait rappeler à l’Empire que son importance en Aleucie était inaliénable et qu’il n’avait pas besoin de l’ASEA pour en être convaincu.Toutefois, la fédération souhaitait également entretenir de bonnes relations avec l’ASEA, ce qui passait inévitablement par un engagement auprès de l’Empire du Nord, qui en était membre. Le travail du consul, depuis plusieurs mois, relevait donc d’une diplomatie chirurgicale, visant à redessiner les relations internationales de Stérus. Il était persuadé que le Lofoten, l’Empire du Nord et la fédération de Stérus pouvaient ensemble former un trio moteur, combinant puissance économique et force militaire en Aleucie.

Nous sommes donc le 8 janvier 2016, aux alentours de 8h du matin, en plein cœur de la capitale stérusienne. Tandis que le salon finalise ses préparatifs pour sa première journée d’ouverture, la délégation stérusienne arrive au point de rencontre. De son côté, la délégation nordienne avait atterri discrètement quelques dizaines de minutes plus tôt. Le consul tenait à ce que la rencontre débute dans l’enceinte du salon de l’industrie, qui devait être le centre névralgique de cette entrevue. Malgré l’absence de sa majesté l’Empereur, il était essentiel que ce soit le consul lui-même qui dirige cette rencontre.Le programme était simple : les deux représentants commenceraient par visiter les fleurons de l’industrie stérusienne, notamment les énergies fossiles, l’industrie du luxe, le secteur maritime et les technologies aérospatiales. Ensuite, ils se rendraient dans le salon privé du bâtiment, où ils auraient l’occasion de se rafraîchir, de se restaurer et de mener des discussions plus formelles. Enfin, après ces négociations, ils clôtureraient la visite sur une note plus culturelle, en explorant les spécialités gastronomiques stérusiennes, afin de terminer la rencontre dans une ambiance plus détendue et amicale.

La délégation nordienne arriva alors face au consul après un court trajet dans la capitale.


Monsieur le ministre, mesdames et messieurs les membres du gouvernement de l’Empire du Nord, je vous souhaite la bienvenue au sein de la fédération de Stérus. C’est un honneur de vous accueillir aujourd’hui pour cette rencontre. Je souhaite également transmettre personnellement toutes mes amitiés à votre Empereur, ainsi que nos félicitations les plus sincères pour les heureux événements qui marquent sa vie familiale.

Pour commencer cette rencontre en bonne et due forme, je vous propose de rencontrer directement les personnalités qui joueront un rôle capital, si je puis dire, dans la suite de nos échanges.

Tout d’abord, vous n’êtes pas sans savoir que la fédération de Stérus possède une firme transnationale, l’ANTS, spécialisée dans l’extraction, l’exploitation et le raffinage du pétrole, du gaz et d’autres ressources fossiles. Cette entreprise est actuellement présente dans une dizaine de pays et sur quatre continents. Dirigée par Miranda Céprus, elle s’est imposée en quelques décennies comme un acteur majeur du système économique stérusien. Grâce à ses capacités de production et à la diversité de ses services et produits, elle représente un atout stratégique pour les entreprises étrangères souhaitant coopérer avec elle.

Nous avons, par exemple, vu en Lermandie une collaboration fructueuse entre la société BEPAL et l’ANTS dans l’exploitation des ressources et la construction de plateformes pétrolières. Bien que ce contrat soit aujourd’hui caduc, il demeure un excellent exemple du type de coopération que nous pourrions développer. Je ne connais pas en détail les entreprises nordiennes, mais si vous le souhaitez, l’ANTS pourrait tout à fait s’inscrire dans une coopération plus approfondie avec vos acteurs économiques.De même, nous avons d’autres entreprises d’envergure, comme CAXTA, qui évolue dans le secteur du luxe et jouit d’une reconnaissance internationale, notamment auprès de la famille royale teylaise. Cette marque incarne non seulement l’excellence de l’artisanat stérusien, mais aussi son rayonnement jusqu’en Eurysie.Je ne vais pas détailler l’ensemble des secteurs dans lesquels la fédération est largement investie, mais je tenais à vous présenter également notre industrie maritime.

Nous savons que l’Empire du Nord a récemment annoncé son intention de reconstruire ou, du moins, de renforcer ses capacités militaires dans les années à venir. Nous connaissons et reconnaissons bien entendu l’expertise nordienne en la matière, et nous ne la remettons nullement en question. Cependant, il est important de souligner que la fédération de Stérus a su se tailler une place de choix dans ce domaine. C’est pourquoi, et de manière tout à fait officielle, je tiens à vous faire savoir que si l’Empire du Nord recherche des partenaires prêts à lui fournir des bâtiments de combat, la fédération y est tout à fait disposée.Si nos deux nations s’engagent dans un partenariat plus étendu que celui qui existe actuellement, nous pourrions également envisager des ventes à des coûts plus avantageux que ceux du marché. Notre priorité reste en effet d’améliorer sans cesse la qualité de nos productions et de proposer des solutions compétitives et adaptées aux besoins de nos partenaires.

La rencontre, bien que débutée sur des sujets concrets, allait à présent se poursuivre de manière plus confidentielle et personnelle dans le salon privé. Après avoir passé une bonne partie de la matinée à parcourir les allées du salon, l’heure était venue d’aborder les discussions diplomatiques plus en profondeur.Le consul invita alors l’ensemble de la délégation à entrer dans la salle. Celle-ci dégageait une atmosphère particulièrement chaleureuse, avec une grande cheminée rappelant les chalets des montagnes du Bernium. Sur la table, une sélection de spiritueux stérusiens et de spécialités culinaires locales était disposée à la guise des convives. Fidèle à ses habitudes, le consul prit un verre, à peine rempli, et s’installa à la place qu’il s’était attribuée. Il attendit ensuite que chacun des convives prenne place.Une fois tout le monde installé, la moitié des accompagnateurs fut invitée à quitter la salle, afin de permettre aux deux délégations de discuter en toute confidentialité des affaires diplomatiques.

Très bien, nous voici à présent au moment où nous allons entamer des discussions légèrement plus officielles, mais pour autant pas moins détendues.La priorité de la fédération, à l’heure actuelle, est de trouver en l’Empire du Nord un futur partenaire de premier plan. Pour être totalement transparent avec vous, la coopération directe avec l’ASEA ne nous intéresse plus. En revanche, la coopération avec ses membres, elle, nous importe toujours. Nous ne souhaitons plus nous impliquer dans les affaires de l’ASEA, tout comme nous ne voulons plus que cette organisation s’immisce dans les nôtres.Nous estimons donc que la meilleure façon d’éviter tout conflit d’intérêts, sans pour autant nous détourner l’un de l’autre, est de privilégier le bilatéralisme et les accords au cas par cas. Votre invitation à ce salon en est un exemple concret. Nous souhaitons que les liens commerciaux entre nos deux nations retrouvent le niveau qui était le leur lorsque nous faisions partie de l’ASEA.Les droits de douane constituent pour nous une entrave au développement des entreprises. C’est pourquoi nous aimerions discuter avec l’Empire du Nord de la mise en place d’un accord de libre-échange entre nos frontières. Un accord qui garantirait la libre circulation des marchandises à des coûts réduits.Bien sûr, nous comprenons que certaines de nos propositions puissent ne pas correspondre exactement à votre vision. Si tel est le cas, nous sommes disposés à en discuter et à envisager un libre-échange sectorisé.Évidemment, nous avons d’autres sujets à aborder, mais avant cela, nous souhaitons avant tout vous écouter. Nous vous laissons donc exprimer votre avis et vos propres volontés.

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Dans le vaste paysage géopolitique du continent jusqu'ici prospère et stable qu'est l'Aleucie, l'Empire du Nord se distingue depuis environ une décennie par l'explosion et la confirmation de son influence économique dans bien des domaines comme en témoigne son importante croissance, notamment industrielle et technologique, mais aussi par son influence militaire se traduisant par une position majeure de deuxième puissance continentale, et une influence diplomatique du fait de sa participation à de nombreuses instances continentales et de son réseau de partenariats, bien que plus discrets et moins proactifs depuis quelque temps, ce que le gouvernement essaie changer. Avec une économie robuste, croissante et une présence marquée sur la scène internationale et régionale, l'Empire reste, malgré une plus grande discrétion, par comparaison avec d'autres nations, un acteur clé dans les dynamiques régionales grâce à ses leviers économiques, commerciaux, culturels, militaires et son encrage fort. Cependant, comme beaucoup le savent, les relations internationales ne sont jamais simples, et les tensions existant malgré tout sur ce continent jouissant d'une certaine paix entre différents États et parfois entre eux et des organisations multilatérales comme l'ASEA ont parfois mis à l'épreuve la diplomatie nordiste. Il serait également de mauvais ton d'oublier que les conflits plus intenses ne sont pas totalement éloignés de notre environnement, comme en témoigne le massacre de Port-Hafen, la courte dictature communiste oskalienne ou encore l'augmentation des tensions entre Stérus et l'axe Bradis-Columbia.

La Fédération de Stérus, bien que située sur le même continent, a environ 2600 kilomètres de l'Empire, a récemment pris ses distances avec l'ASEA, choisissant de privilégier des relations bilatérales plus directes et pragmatiques dans un sens de réduction de l'engagement idéologique et de la défense de valeurs, dans un contexte de redéfinition des forces régionales. Cette décision, survenue à un moment où la diplomatie impériale était déjà accaparée par la Translavie, par la réforme de l'Organisation des Nations Démocratiques ou encore les menaces loduariennes, ce qui a entraîné une attitude plutôt attentiste et observatrice de la part d'Estham plutôt que partie prenante des négociations, a créé un contexte dans lequel les relations entre Stérus et l'Empire du Nord doivent être redéfinies et repensées. L'invitation de l'Empire du Nord au salon de l'industrie à Barba par les autorités fédérales, une vitrine des avancées industrielles stérusiennes qui sont remarquées ces derniers temps au titre de moteur de la croissance de cette nation en pleine expansion économique, est une opportunité pour les deux nations de repenser leurs liens économiques et diplomatiques sur de nombreux sujets.

Le salon de l'industrie, bien que centré sur les réalisations stérusiennes et étant un outil de communication pour le pays afin de se mettre en avant, est également une plateforme pour des discussions informelles entre chefs d'État et personnalités diplomatiques où la diplomatie impériale, forte de plusieurs dizaines voir centaines d'années de tractations sur le continent, peut s'exercer là où elle est peut-être la meilleure. C'est en effet un cadre idéal pour aborder des sujets sensibles et divers, sans la rigidité des rencontres officielles qui se sont succédé au palais impérial et où une forte de routine a probablement anesthésié l'innovation et la nouveauté. Pour Stérus, cette rencontre est l'occasion de réaffirmer son engagement envers une coopération constructive avec l'Empire du Nord après les doutes qu'ont pu faire planer sa sortie de l'ASEA et ses tensions avec certains de ses membres, en clarifiant les ambiguïtés diplomatiques récentes et en mettant en avant son potentiel économique et industriel.

L'Empire du Nord, de son côté, voit dans cette invitation une chance de renforcer sa présence économique et de sécuriser des alliances stratégiques. Les tensions avec l'ASEA et l'exclusion de l'Empire du sommet exceptionnel sur l'Oskallie ont souligné la nécessité de diversifier les partenariats. Stérus, avec ses ambitions industrielles et son désir de coopération, apparaît comme un allié potentiel de choix. Cependant, l'Empire du Nord reste prudent dans ses relations avec Stérus, conscient des ambitions de cette dernière et de la complexité des dynamiques régionales.

La visite de la délégation nordiste à Barba est donc bien plus qu'une simple participation, qu'une banale visite à un salon industriel. Elle est un véritable outil diplomatique qui montre la volonté de l'Empire de maintenir en permanence un dialogue avec les acteurs aleuciens et de consolider son rôle pivot sur le continent, pour Stérus de chercher à sécuriser des accords avec des nations importantes du continent en dehors du noyau dur de l'ASEA, et de manière plus globale pour les deux nations de construire le paysage post-ASEA de leurs relations et d'envisager une coopération basée sur des intérêts communs. Les discussions imaginées, allant des accords commerciaux aux collaborations sécuritaires, visent à établir une coopération durable qui pourrait redessiner l'équilibre des forces en Aleucie en fonction de son degré d'importance et d'engagement. C'est là une dimension d'une grande importance pour l'Empire qui doit maintenir et faire prospérer ses relations avec les membres de l'ASEA et la côté ouest de l'Aleucie, entretenir sa collaboration amicale avec les Provinces-Unies du Lofoten et envisager la place de Stérus dans sa vision de l'échiquier aleucien sans faire basculer la balance radicalement d'un côté ou de l'autre.

L'Empire, tout en étant ouvert à ces nouvelles opportunités dans le cadre du dialogue avec Barba, reste tout de même fidèle à ses alliances traditionnelles au sein de l'ASEA qui dispose de l'ascendant proto-supranational, notamment avec des nations comme la Lermandie et la Westalia qui sont deux nouveaux moteurs du continent. La vision de l'Empire est bien que le contient doit maintenir sa paix, sa prospérité et un équilibre entre les puissances afin d'éviter toute hégémonie ou plan trop ambitieux de la part des nations, de défendre les valeurs nordistes si cela est possible, et de concilier multilatéralisme et bilatéralisme, pro-ASEA et anti-ASEA dans ses relations. Estham croit en la possibilité d'une coopération sur les deux tableaux qui ne porte pas préjudice à l'autre. Ces relations historiques et stratégiques sont fondées sur une confiance mutuelle et des intérêts partagés, et l'Empire du Nord est déterminé à les préserver tout en étudiant les nouvelles avenues de coopération.

Ainsi, alors que le salon de l'industrie ouvre ses portes, les enjeux dépassent largement les présentations de stands et les démonstrations technologiques qui ne sont finalement qu'un vacarme de camouflage à des réflexions hautement plus importantes. C'est un moment important où les relations entre Stérus et l'Empire du Nord pourraient prendre un nouveau tournant, influençant non seulement leurs propres trajectoires, mais aussi la dynamique géopolitique du continent tout entier. Pour l'Empire du Nord, il s'agit de trouver un équilibre souhaitable entre l'ouverture à de nouvelles collaborations et la préservation ainsi que l'embellissement de ses alliances établies, tout en naviguant dans un environnement diplomatique complexe et en évolution très rapide.

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- Merci beaucoup pour cet accueil chaleureux et pour l'hospitalité dont vous faites preuves en nous recevant ici aujourd'hui. Nous sommes ravis d'être là et de découvrir les remarquables avancées industrielles de la fédération de Stérus. Votre salon est une véritable vitrine de vos capacités et de votre innovation, et nous sommes ravis d'y participer.

Nous apprécions sincèrement votre transparence et votre volonté de clarifier les perspectives de nos relations futures et c'est une volonté que nous partageons. Comme vous l'avez mentionné, les dynamiques régionales sont complexes, et il est crucial de trouver des voies de collaboration qui profitent à toutes les parties impliquées.

L'Empire du Nord a toujours été un fervent défenseur des relations internationales basées sur la coopération, la compréhension et le respect mutuel. Nous reconnaissons par ailleurs l'importance stratégique de l'ANTS et des autres entreprises stérusiennes dans le développement économique et industriel de notre continent et nous sommes ravis de constater que de nombreux moteurs existent pour nous porter vers une prospérité continue. Leur expertise et leur envergure sont des atouts considérables dans cette volonté de sécurisation de la croissance aleucienne, et nous sommes bien évidemment ouverts à explorer des opportunités de collaboration nouvelles dans divers secteurs, notamment l'énergie, le luxe et la technologie. Nous sommes particulièrement intéressés par les synergies potentielles qui pourraient émerger de ces partenariats au sein de nos appareils économiques et commerciaux.

Nous comprenons de même votre position et respectons votre choix de privilégier des relations bilatérales, et l'Empire n'a pas a critiquer ce choix souverain et sûrement mûrement réflechis. L'Empire se tient toujours prêt à discuter des moyens de développer nos liens économiques et commerciaux malgré ces changements de contexte, tout en veillant à ce que ces accords soient bénéfiques pour nos deux nations.

Nous sommes tout à fait conscients des défis que pose la sécurité régionale et que malgré le fait que notre continent soit le plus en paix de ce monde, la présence de défis sécuritaires est bel et bien réel. L'Empire est engagé pleinement dans le renforcement de ses capacités militaires, et nous apprécions votre offre de coopération dans ce domaine. Nous croyons que des partenariats stratégiques peuvent contribuer à la stabilité et à la prospérité de toute la région. Nous étudieront votre proposition avec attention.

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Cette rencontre entre la Fédération de Sterus et l’Empire du Nord, à l’occasion du salon industriel, devait résonner comme un écho pour bon nombre d’entreprises présentes ici. Il faut savoir que ce salon est d’une importance capitale au sein de la fédération. C’est probablement l’événement qui génère le plus de contrats, d’accords et d’ententes dans l’année. On se souvient, par exemple, du rachat de près de la moitié des parts de Labiuno par CAXTA en 1987, opération qui a largement contribué à faire de cette entreprise la deuxième plus importante du pays, après l’ANTS. C’est également ici que l’ANTS avait réussi à convaincre la Lermandie de la nécessité d’une coopération. C’est ici encore que les relations steruso-lermandiennes ont pris le tournant d’une collaboration étroite, avant de devenir le canyon politique que l’on connaît aujourd’hui.

Mais la Fédération de Sterus, dirigée par le gouvernement Pandoro, avait amorcé un changement radical dans sa ligne politique. Le bilatéralisme y est désormais considéré comme la norme suprême, la meilleure manière d’avancer. En traitant les dossiers au cas par cas, en négociant chaque détail, on avance peut-être moins vite, mais plus sûrement. C’est cette nouvelle vision que le gouvernement a choisi d’appliquer jusque dans sa politique interne. Il favorise des accords partisans spécifiques à chaque projet de loi, écoutant les petits groupes de sénateurs un à un, plutôt que de chercher à satisfaire tout le monde d’un coup — au risque de mécontenter tout le monde à la fois.

L’Empire du Nord, en tant que seconde puissance globale du continent, représentait un partenaire stratégique pour la Fédération. Déjà engagée dans des accords Nord-Sud avec le Lofoten, la Fédération y voyait une opportunité de former un véritable dôme d’influence et d’intervention avec ces deux nations. Elle savait aussi que l’Empire du Nord entretenait de bonnes relations avec le Lofoten. Il paraissait donc naturel et bénéfique à l’ensemble des parties d’envisager l’intégration de l’Empire du Nord dans cette alliance steruso-lofotenoise. Car si les Provinces Unies restent indéniablement la puissance dominante du continent, il était primordial pour Sterus de maintenir des liens privilégiés avec elles. Ainsi, alors que la Fédération croyait autrefois trouver son avenir dans l’ASEA, elle a peu à peu réalisé que les grandes puissances privilégient la coopération bilatérale. Le rapprochement entre les Provinces Unies et Sterus, ou encore celui entre l’Alguarena et Sterus, en témoignent.

Consciente de l’influence de l’Empire du Nord sur le continent, la Fédération voulait s’inscrire dans la même dynamique. Il ne s’agissait pas de détourner l’Empire de l’ASEA, mais Sterus restait convaincue que tôt ou tard, cette organisation finirait par s’autosaboter. En effet, la présence sterusienne au sein de l’ASEA servait autrefois de contrepoids aux ambitions westaliennes — un contrepoids aujourd’hui disparu, dont le retour paraît peu probable. Car en réalité, la Lermandie et la Westalia ne voyaient cette alliance que comme une extension de leur propre puissance et influence. Les preuves sont nombreuses : ces deux pays organisaient des réponses communes sans consulter l’organisation elle-même. En Oskal, par exemple, elles se sont rendues à Saint-Marquise à deux, puis ont impliqué l’Akaltie sous sa pression, mais sans mobiliser l’ASEA ni faire participer les autres alliés. Elles se jugeaient seules légitimes pour mener les négociations et définir les réactions.

On a également pu observer cette dynamique lors du sommet réunissant la Lermandie, la Westalia et l’Empire du Nord — tentative manifeste de placer ce dernier dans le camp lermando-westalien, afin d’éviter toute résistance au sein de l’ASEA. Car à leurs yeux, l’union de ces trois puissances suffisait à peser plus lourd que le reste de l’organisation. En somme, la Westalia et la Lermandie semblent considérer que les questions de puissance et d’influence au sein de l’ASEA peuvent être discutées sans la participation de tous ses membres. Une approche peu multilatérale, symptomatique du manque de cohésion et de potentiel de l’ASEA.

D’ailleurs, l’organisation peine de plus en plus à susciter l’adhésion. Aujourd’hui, la plupart des pays affichent ouvertement leur réticence à s’engager dans une coopération trop poussée avec l’ASEA, ne souhaitant pas y être trop étroitement assimilés. Prenons l’exemple de l’Icamie : le pays a déclaré ne plus être intéressé par une adhésion à l’organisation, justifiant ce choix par le fait que l’ASEA n’est plus fidèle à ses ambitions initiales. Pourtant, quelques jours à peine après cette déclaration, l’ASEA s’est empressée de réactiver l’ancienne demande d’intégration du pays afin de l’intégrer au plus vite, avant qu’il ne retire officiellement sa candidature. Une démarche qui symbolise encore une fois la crainte de voir des nations refuser de se soumettre à ses diktats.


En réalité, depuis sa création, l’ASEA avait bel et bien permis de créer de véritables unions politiques entre les membres, permettant ainsi le développement de technologies encore inconnues pour beaucoup en Aleucie, notamment grâce au programme spatial. Mais avec le temps et la discorde, les fissures sont devenues des fossés. La Fédération avait, dès le début de l’organisation, appelé à limiter au maximum les individualités, à réduire les exceptions, jugeant qu’il fallait ou bien s’investir tous autant, ou ne pas s’investir du tout. Car, pour la Fédération, c’est la principale source de décrédibilisation pour une alliance et de conflits. On a accepté que certains puissent entrer sans faire partie de l’ASNA, on a accepté que certains pays ne s’intègrent pas autant à l’économie (comme la Lermandie), on a accepté que certains refusent l’entente et la coopération militaire (comme la Westalia), on a donné aux membres fondateurs plus de pouvoir qu’aux autres membres — chose qui, une fois de plus, est discriminatoire et surtout un repoussoir pour beaucoup.

Mais c’est sûrement là que l’Empire du Nord peut jouer le plus grand rôle à sa disposition en Aleucie. Car l’Empire du Nord reste la seconde puissance du continent, et la principale de l’ASEA. Ainsi, il peut agir en équilibriste, entre acteur pleinement engagé au sein de l’ASEA, pour lui donner l’orientation qu’il souhaite, mais également jouer le rôle d’une nation tentaculaire, qui possède des sources d’approvisionnement et de contacts diplomatiques variés, et qui ne néglige pas l’importance de chacun de ses tentacules. Bien qu’en cas de perte de l’une d’elles, l’Empire ne se verrait pas en position de déséquilibre, mais plutôt dans une logique de réajustement. Le fait est que, d’une manière globale, le bilatéralisme est un meilleur gage de stabilité que le multilatéralisme engagé dans de grandes alliances. Car une grande alliance peut rapidement se retrouver ralentie : il suffit parfois de l’absence de ponctualité d’une seule délégation pour que des négociations s’éternisent pendant plusieurs mois. Alors que le bilatéralisme promet un discours plus direct avec une seule nation ; ainsi, il est plus facile d’estimer la stabilité de cette dernière sur le long terme.

Il est vrai que la Fédération est particulièrement heureuse de son salon industriel. C’est ici que nos plus grandes entreprises s’engagent à créer le futur de notre économie. L’économie, c’est justement le sujet que je voulais aborder. Nous pensons, tout comme vous, que des accords seraient formidables pour nos deux économies et que nous avons beaucoup à jouer là-dessus. Comme vous l’avez évoqué, l’ANTS est pour nous un fleuron indispensable de notre système, tout comme CAXTA. Ainsi, nous souhaitons tout d’abord tabler sur des facilitations d’échanges dans ces secteurs d’activités. Par exemple, en s’accordant sur une baisse des droits de douane en matière d’énergie et de produits de luxe.

Nous souhaiterions également évoquer ce que nous appelons à Sterus des « zones blanches ». Ces zones servent en réalité à aider les entreprises étrangères à s’implanter sur notre sol. À Barba, l’implantation d’entreprises étrangères est déjà taxée à 0 %, mais grâce aux zones Manches, nous élargissons cette offre à l’ensemble du territoire, et nous levons également les obligations fiscales pour ces entreprises durant une période déterminée. Généralement, nous tablons sur 5 ans d’exemption d’impôts si l’entreprise se base en dehors de Barba. Si elle s’installe à Barba, alors, conformément aux lois fiscales barbaennes, l’exemption sera quasi éternelle. Mais comprenez que, dans l’intérêt de développer l’ensemble des régions sterusiennes, nous incitons les entreprises étrangères à s’y installer.

De manière plus générale, je pense que des républiques autonomes comme le Catloma ou l’Indiam sont bien plus adaptées aux travailleurs étrangers que Barba. Certes, Barba est très internationale, mais vous connaissez sans doute la réputation de cette ville où tout est possible.

Ainsi, si votre Empire n’y voit pas d’inconvénient, nous souhaiterions, en retour de cette politique, obtenir également des avantages fiscaux pour l’installation de nos entreprises chez vous. Si possible, accompagnés de facilités d’accords, notamment sur les échanges de matériaux précieux, de produits de l’industrie textile, de pierres précieuses — et tout ce qui est important pour la création de bijoux et de vêtements de luxe —, ainsi que d’une opportunité de marché pour l’ANTS, qui possède des compétences accrues dans chaque chaîne de création et d’exploitation des énergies fossiles.



Vous n’êtes pas sans savoir que l’ANTS s’apprête également à s’engager dans des accords profonds avec une société lofotenoise du même secteur, donnant ainsi une aire plus imposante à cette société déjà assez connue chez nos partenaires aleuciens. Certes, les discussions sont toujours en cours, mais nous jugeons qu’il est nécessaire de connaître cet élément pour la suite de nos discussions. Ainsi, par exemple, l’ANTS pourrait venir combler un des secteurs qui manque chez vous, sans pour autant menacer vos propres entreprises nationales. Par exemple, si vous avez une société spécialisée dans l’extraction mais qui ne possède pas d’activité de raffinage, l’ANTS peut combler cette partie sans concurrencer l’extraction, ou inversement. Enfin, car la politique sterusienne est d’être appréciée autant des consommateurs que de ses alliés, nous ne souhaitons en aucun cas être vus comme de dangereux concurrents venant voler des parts de marché. Alors, si vous disposez déjà d’entreprises dans tous les secteurs, des partenariats peuvent être envisagés, avec des échanges de technologies ou autres.

Nous souhaiterions donc évoquer le cas des technologies. La Fédération de Sterus cherche activement à moderniser et réformer ses capacités technologiques. Nous savons que l’Empire est particulièrement développé sur cet aspect-là et nous souhaiterions favoriser et encourager les échanges de technologies entre nos deux pays. Nous sommes convaincus que la puissance de l’Empire du Nord, combinée à celle de la Fédération, peut être un excellent moteur en Aleucie.

Enfin, nous souhaitons évoquer la possibilité pour nos citoyens de pouvoir mutuellement se rendre dans le pays de l’un et de l’autre. Nous étions déjà dans un accord de libre circulation au sein de l’ASEA. Nous jugeons qu’il pourrait être économiquement intéressant de permettre aux citoyens d’entrer sans trop d’entraves. Vous comprenez que, la Fédération de Sterus étant un pays du Sud, il est important pour nous de conserver notre tourisme estival. Ainsi, nous pourrions nous mettre d’accord sur un accord de libre circulation, avec cependant des interdictions pour les personnes ayant eu des condamnations pénales récentes. De même, si jamais vous êtes légèrement moins optimiste à ce sujet, nous pouvons aussi envisager d’offrir des facilitations dans la signature et l’engagement de contrats de travail. Disons que nous sommes prêts à offrir des avantages aux citoyens nordins qui souhaiteraient travailler quelques temps au sein de la Fédération, surtout si certaines de vos entreprises s’y implantent.

Sur les accords toujours, je pense que nous pouvons discuter des échanges universitaires et scientifiques. À Sterus, lors des études supérieures, il est obligatoire de réaliser au moins une année ou un semestre à l’étranger. Nous sommes sûrs que certains de nos étudiants seraient très heureux de pouvoir se rendre à Estham. Bien sûr, en traitant du sujet universitaire, il faut également offrir la possibilité aux universités de créer entre elles des diplômes conjoints qui permettent aux étudiants d’accéder à de très nombreuses formations particulièrement importantes.

Enfin, sur le plan militaire, nos deux nations n’ont jamais connu de tensions dans leur histoire, et nous souhaitons que cela reste ainsi aussi longtemps que l’homme foulera cette terre. Nous souhaitons nous engager dans des accords de non-agression et de coopération militaire. Ces coopérations pourraient passer par l’organisation d’exercices conjoints, des échanges d’informations en matière de renseignement, du soutien logistique, et pourquoi pas, des ventes d’armes. Nous souhaitons que cet accord soit mis au service de la démocratie, du respect du droit international et de la souveraineté des peuples. Ainsi, en coopérant plus étroitement et en menant des missions de maintien de la paix et de la démocratie conjointement, nous sommes persuadés que nous arriverons à bâtir ensemble tout ce que nous souhaitons.

Enfin, nous souhaiterions également que la Fédération de Sterus et l’Empire du Nord s’accordent ensemble dans la lutte contre le communisme, le communalisme et le socialisme d’État en Aleucie. C’est une manière, pour nous, de nous porter ensemble en garants de la protection du libéralisme, de la démocratie et du commerce que nous chérissons tant. Cette coopération pourrait prendre différents aspects et être menée via différentes missions dans différentes nations.

Voici donc toutes les propositions que notre gouvernement avait à vous faire durant cette visite diplomatique. Nous sommes à présent impatients de connaître vos propres intérêts afin de pouvoir les faire converger avec les nôtres.
Le Ministre écouta attentivement, observant de temps à autre, entre les respirations de son interlocuteur, l'activité de fourmilière autour de lui au sein du Salon de l'Industrie. Il reprit donc la parole en marchant lentement, lançant donc la déambulation tranquille au sein du grand espace du salon.

Vos mots et propositions sont pertinents et rencontrent, je ne vous le cache pas, un intérêt certain aux oreilles de l'Empire. Je vais essayer d'y répondre une par une, n'hésitez pas à m'interrompre si je me trompe ou me dire après mes réponses si j'ai oublié un point à aborder.

Je vais donc commencer par le sujet de la facilitation d’échanges économiques entre nos deux pays. L'Empire est un fervent partisan du commerce et son ouverture progressive sur le marché mondial à l'aube du XXIᵉ siècle, puis accélérée et amplifiée à partir de l'année 2009, il y a déjà 7 ans de cela, fut un franc succès. Nous sommes fiers d'avoir réussi et de continuer une politique ambitieuse de réindustrialisation, de développement technologique et d'intensification de notre participation au commerce mondial. L'Empire est fier de compter parmi les principales nations marchandes du continent et même du monde. Nous serions donc ravis d'ouvrir notre commerce de manière plus large à la Fédération, et approuvons évidemment l'abaissement considérable des taxes et droits de douanes entre nos deux pays. C'est une chance pour nos de nations de bénéficier d'une croissance soutenue, et je crois profondément que le commerce permet de s'appuyer sur les croissances de nos partenaires pour nous élever.

Pour ce qui est d'une collaboration sur les sujets des énergies fossiles, des matériaux précieux, des produits textiles ou même des produits de luxes, je suis certain qu'une collaboration donnerait une aide supplémentaire à cet essor. L'Empire collabore déjà avec les Provinces-Unies du Lofoten autour de projets gaziers, et l'Empire joui d'une production satisfaisante de pétrole au sein de ses territoires afaréens et ainsi d'une expertise historique dans ce domaine, nous ne manquons donc pas d'entreprises capables de raffinages, mais je suis convaincu que travailler ensemble reste intéressant. Un travail mutuel au sein de nos deux territoires pourrait être envisagé pour favoriser l'échange d'expertise. L'Empire a, par ailleurs, une forte expertise au sujet de l'énergie nucléaire et est un producteur d'uranium. Une part importante de notre parc énergétique repose sur cette énergie, et nous cherchons à continuer notre progression technologique en la matière et promouvoir le développement d'énergie moins polluante. Il serait intéressant de considérer également ces secteurs dans une coopération énergétique stéruso-nordiste.

De même que l'industrie manufacturière impériale à bénéficier grandement de l'intensification du commerce mondiale et de l'intégration partielle de l'Empire au sein des routes commerciales de l'Organisation des Nations Commerçantes, et croît pour le meilleur. Il en est de même pour les produits de luxes de l'Empire, je suis sur que nos marchés respectifs pourraient s'ouvrir l'un à l'autre sur ces domaines pour diversifier nos débouchés.

J'apporte aussi un intérêt certain à votre proposition d'établissement de zones blanches. Les entreprises de l'Empire sont toujours en quête de s'ouvrir au monde, notamment au continent aleucien où notre tissu commercial est de plus en plus dense et étendu. Nous serions donc favorables à votre proposition, et mon avis est que nos entreprises s'établiront sûrement à la fois dans les régions attractives que vous avez évoqué, et à Barba. Je comprends votre souci d'équilibrer les investissements étrangers sur votre territoire, et nous ferons en sorte que cela se fasse. Plusieurs zones au sein de l'Empire peuvent être définies. Je pense bien sûr aux villes principales d'Estham, Laagefort et Warstead, mais l'Empire apporte aussi une attention particulière à son arrière-pays plus oublié des investissements étrangers, mais qui a mis est capable de mettre en place cette fiscalité avantageuse, donc les régions autour de Beaussons et Grovern. Et il est impossible pour moi de ne pas aborder ce sujet, mais l'Empire mène une politique de développement accru dans ses territoires ultra-marins situés en Afarée. Et parmi ces territoires, un projet de grande envergure a vu le jour il y a plus de six ans, la construction entière d'une nouvelle métropole, la ville de Kuja qui a achevé récemment sa sortie de terre. Cette ville capable d'accueillir plus d'un million d'habitants dispose d'un des plus grands ports de commerce du continent afaréen et est déjà reliée à des ports de nations multiples comme l'immense marché wanmirien, le marché alguarenos, sylvois, althalj et azuréen. Cette ville se remplie petit à petit depuis son ouverture et a déjà permis à 35'000 habitants de s'y installer. Elle a été pensée pour être une ville continentale et mondiale, peut-être devenir la deuxième plus grande ville de l'Empire et être la vitrine de la politique impériale moderne dans ses outremers. Elle dispose d'infrastructures inédites pour le commerce mondial et notamment d'un quartier d'affaire vaste qui ne souhaite qu'à être investi par des entreprises du monde entier. La niche fiscale a déjà été créé pour attirer les investissements dans cette ville du futur, et je suis convaincu que les entreprises stérusiennes y trouveraient leur compte.

Au sujet de l'avenir et du futur, j'aborderai donc votre proposition d'échange technologique. Il me semble qu'il serait pertinent pour cela de penser un système d'échange universitaire qui permettrait aux futures élites stérusiennes d'être formées aux technologies avancées dont dispose l'Empire, je pense par exemple aux télécommunications, au génie civil, à la propulsion à réaction, à la chimie, la mécanique, l'informatique ou encore la métallurgie, secteurs au sien desquels l'Empire est une des nations les plus avancées au monde. Cela renforcerait par ailleurs les liens entre nos peuples et développerait des amitiés durables qui pérenniseraient notre coopération pour les prochaines générations. Et ce sujet fait donc la transition sur le point que vous avez très justement évoqué, la facilitation de la circulation des citoyens et la coopération universitaire. Nous sommes favorables à permettre à nos citoyens de se rendre plus simplement d'un pays à l'autre, de même que de trouver des contrats de travail. Envisager de permettre aux diplômes respectifs obtenus au sein de nos universités d'être reconnus sur le territoire de l'autre serait une très bonne idée pour encourager ces échanges.

Maintenant, pour terminer sur les sujets stratégiques de défense, l'Empire remercie Stérus pour sa proposition de commerce d'armement. Tout comme vous, l'Empire est disposé à produire de l'armement à la Fédération si cela était nécessaire. Toutefois, l'Empire dispose d'une base industrielle en termes d'armement déjà vaste et en perpétuelle croissance, je suis sûr que vous comprendrez notre ligne d'autonomie stratégique sur ce point. Cela suppose donc de privilégier la production nationale vis-à-vis de l'achat d'armement international. De même que l'Organisation des Nations Démocratiques, désormais principale alliance défensive du monde et disposant de capacité technologique et industrielle absolument gigantesque, offre à l'Empire une bourse à l'armement qui semble imbattable dans le sens où nos nations procèdent à une interopérabilité accrue qui suppose la standardisation de certains équipements et des ventes à des prix absolument dérisoires, voir un système de troc. Je prendrais l'exemple de notre proche allié, la République du Faravan, qui a fourni à l'Empire qui s'est lancé dans un plan de réarmement aérien massif sur les deux ou trois prochaines années qui suppose de mobiliser pleinement notre industrie pour produire d'ici à 2018 ou 2019 pas moins de 125 avions, plus de 50 hélicoptères ainsi qu'un nouveau porte-hélicoptère et un porte-avion de dernière génération. Cet investissement massif dans l'armée de l'air impériale nous portera au rang de puissance aérienne majeure capable de déployer une quantité de troupes importantes par voie aérienne et capable d'exporter sa puissance aérienne sur le globe, ainsi que de procéder une supériorité aérienne sur de nombreux plans. Dans cette optique, notre allié reconnu mondialement pour sa puissance aérienne, a fourni à l'Empire, et je vous fais là une confidence, une vingtaine d'avions de chasse de qualités technologiques non négligeable de manière quasiment gratuite, considérant son remplacement d'appareils par des avions de dernière génération.

Il est donc difficile de manière bilatérale de rivaliser en termes de commerce un système si avantageux, toutefois l'Empire est entièrement d'accord pour que nos armées collaborent pour acquérir une meilleure expérience mutuelle, pour échanger des tactiques formatrices ou même pour collaborer en matière de renseignement. De même que la collaboration technologique sur ce sujet est tout à fait possible. Nous approuvons donc un pacte de non-agression et une collaboration renforcée, bien que le commerce d'armement nous apparaisse, à l'heure actuelle, un sujet plus sensible.

Nous vous informons également que l'Empire, au sujet du commerce, a un point de réserve sur un sujet : la production de matériels informatiques et électroniques. L'Empire est dans une situation critique de dépendance trop importante aux importations et applique donc une politique protectionniste sur ce secteur afin de pousser l'industrie nordiste à produire de manière bien plus importante du matériel tel que les semi-conducteurs. Cette question d'autonomie stratégique nous fait donc avoir une ligne plus dure sur ce point, mais c'est là la seule limite notable pour le commerce.

Enfin, pour terminer ma réponse, l'Empire est en phase avec la promotion de la démocratique, des libertés et des droits humains sur le continent et dans le monde. C'est d'ailleurs là, sa ligne diplomatique principale. Et bien qu'étant un gouvernement centriste libéral, nous ne nous engageons contre le communalisme et le socialisme, que lorsque ceux-ci contreviennent à la démocratie et aux libertés au sein d'un pays. Cependant, l'Empire, je ne vous le cache pas, est inquiet de l’influence grandissante des Communies-Unies du Grand-Kah. Cette nation qui s'assume militariste et qui ambitionne de devenir la première puissance mondiale inquiète par son poids grandissant, tant économiquement, militairement, technologiquement que diplomatiquement. En effet, par diverses interventions internationales, ce pays a fait tomber plusieurs régimes et obtenus des alliés que nous considérons comme des fantoches, acquis à sa cause. Je pense à la Kaulthie, au Mokhaï, aux Communes-Unies du Paltoterra Oriental, à la Mähreinie.

Il est important aussi de noter que cette nation finance activement les partis qui lui sont acquis dans de nombreuses démocraties du monde tel que Westalia et Teyla, et nous sommes inquiets que cette influence dérive en hégémonie illibérale, notamment sur le continent aleucien. Sans compter son utilisation massive des réseaux sociaux pour mener des campagnes d'influence à grande échelle.


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