14/08/2016
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Index du forum Continents Nazum Fujiwa

OFFICIEL I Conseil Shōgunal

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Conseil Shogunal
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𝐃𝐄𝐂𝐋𝐀𝐑𝐀𝐓𝐈𝐎𝐍 𝐃𝐔 𝐂𝐎𝐍𝐒𝐄𝐈𝐋 𝐒𝐇𝐎𝐆𝐔𝐍𝐀𝐋

Diffusée depuis le Palais des Brumes, Sokshō
(10 Mars 2016)


Peuple du Fujiwa,

Nous nous adressons à vous en ce jour de deuil continental, le cœur lourd mais l'esprit résolu. La mer d'Azur, cette artère sacrée qui unit depuis l'aube des temps les nations nazumi, a été souillée par le sang innocent de neuf âmes pures. Neuf pêcheurs de l'Empire du Burujoa, arrachés à leurs familles tandis qu'ils pratiquaient l'art ancestral de la communion avec les profondeurs nourricières. Le chalutier Heiwana, dont le nom même évoque ironiquement la paix, a été pulvérisé par les instruments de mort que l'occupant listonien a semés dans des eaux qu'il prétend contrôler, mais qu'il souille de sa présence illégitime. Ces mines navales, vestiges d'une mentalité guerrière étrangère à nos valeurs nazumi, constituent une profanation de l'harmonie millénaire que nos ancêtres ont tissée avec l'océan nourricier.

Le Conseil Shogunal, réuni en session extraordinaire pendant trois jours et trois nuits, a communié avec les esprits des Kamis pour déterminer la réponse appropriée à cette transgression intolérable. Les oracles ont parlé, les signes se sont manifestés dans les crépitements des flammes sacrées et les mouvements des vagues autour de nos sanctuaires côtiers.

Notre décision est unanime.

Premièrement, nous demandons à chaque foyer fujiwan d'allumer une lanterne bleue à la tombée du jour, guidant symboliquement les esprits des disparus vers le repos éternel.

Deuxièmement, nous exigeons de l'administration coloniale listonienne :

  • Le déminage immédiat et complet des eaux de la mer d'Azur sous supervision nazumi.
  • Des compensations financières substantielles pour les familles des victimes.
  • Des excuses publiques et sans équivoque pour cette négligence criminelle.
  • L'ouverture d'une enquête nazumi sur les pratiques militaires listoniennes dans les eaux nazumi.

Troisièmement, et c'est là notre décision la plus grave, nous annonçons la suspension immédiate de tous les échanges commerciaux et diplomatiques avec l'enclave coloniale de Macao. Cette péninsule, artificiellement détachée du continent nazumi par l'avidité eurysienne, ne recevra plus ni marchandises, ni visiteurs, ni communications officielles en provenance du Fujiwa jusqu'à ce que justice soit rendue. Les postes-frontières seront fermés dès ce soir, à l'heure où les premiers encens du deuil seront allumés. Notre flotte de surveillance côtière établira une zone d'exclusion maritime de cinquante milles nautiques autour de Macao, non pour semer la mort comme le fait l'occupant listonien, mais pour protéger nos eaux et nos concitoyens d'une puissance qui a démontré son mépris pour la vie nazumi.

Peuple du Fujiwa, frères et sœurs du continent sacré, l'heure est venue de nous souvenir que le Nazum est un corps unique, dont les membres ont été artificiellement séparés par les colonisateurs eurysiens. La tragédie du Heiwana nous rappelle douloureusement que les cicatrices de cette division saignent encore.

Nous tendons la main à toutes les nations nazumi pour qu'elles se joignent à nous dans une réponse unifiée face à cette provocation. Le temps est venu de parler d'une seule voix, de faire comprendre aux derniers vestiges des empires coloniaux que notre patience a des limites, que notre souffrance collective exige réparation.

Aux citoyens listoniens de Macao, dont beaucoup sont nés sur cette terre et ne connaissent pas la métropole lointaine qui prétend les gouverner, nous disons ceci: vous n'êtes pas nos ennemis. Vos dirigeants, enfermés dans leurs illusions de grandeur passée, portent seuls la responsabilité de cette escalade. Lorsque le moment viendra de reconsidérer l'avenir de Macao, sachez que le Fujiwa envisagera avec bienveillance le sort de ceux qui auront choisi la voie de l'harmonie nazumi plutôt que celle de l'arrogance eurysienne.

Que les esprits de nos ancêtres guident nos actions. Que le sacrifice des neuf pêcheurs ne soit pas vain, mais devienne la semence d'un Nazum renouvelé, réunifié dans la conscience de son destin commun.
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𝐃𝐄𝐂𝐑𝐄𝐓 𝐃𝐄 𝐑𝐄𝐀𝐋𝐈𝐆𝐍𝐄𝐌𝐄𝐍𝐓 𝐌𝐎𝐑𝐀𝐋 𝐄𝐓 𝐈𝐍𝐒𝐓𝐈𝐓𝐔𝐓𝐈𝐎𝐍𝐍𝐄𝐋 𝐃𝐔 𝐅𝐔𝐉𝐈𝐖𝐀

Diffusée depuis le Palais des Brumes, Sokshō
10 Juin 2016


Par la volonté du Shogun Ishida Shimura, gardien de l’ordre nouveau, est proclamée la révision fondamentale du modèle politique du Fujiwa, conforme à la transition engagée par la Réforme Constitutionnelle de 2014.



I. DE L’ÉCLIPSE DES PARTIS

Les formations politiques traditionnelles, nées de l’ère démocratique, ont cessé de structurer durablement les convictions citoyennes. Leur rôle, réduit à celui de véhicules d’expression, ne justifie plus leur centralité dans l’organisation des pouvoirs. Sont ainsi dissoutes les structures partisanes telles que...

  • Le Parti de l’Aube
  • Le Parti Communiste Fujiwan
  • Le Kōdō
  • Le Parti Uri
  • Le Shinwa
  • Le Shihon

En lieu et place, les adhésions morales individuelles aux Trois Justices (Absolue, Incertaine, Paresseuse) deviennent la nouvelle base de lecture civique et politique. L’appartenance à l’une de ces visions n’est ni obligatoire ni exclusive, mais elle oriente désormais l’expression publique, électorale et administrative.



II. DE LA TRANSFORMATION DE LA DIÈTE NATIONALE

La Diète nationale, organe législatif maintenu mais réformé, s’adapte à l’ère post-partisane.

La Chambre des Représentants (500 membres) est conservée en tant qu’institution élue au suffrage universel. Toutefois, les candidats se présentent non plus sous bannière partisane, mais en déclarant publiquement leur adhésion morale à l’un des Trois Courants de Justice. La Chambre se structure en Caucus de Justice (Absolu, Incertain, Paresseux), reflétant les tensions morales de la nation. Elle ne détient plus le pouvoir exécutif, mais agit comme miroir éthique de la société, formulant rapports, recommandations et débats de conscience.

La Chambre des Anciens (50 membres), nommée par le Shogun, conserve sa fonction de Conseil supérieur de sagesse, validant les orientations majeures au nom de la stabilité, de la tradition et de l’équilibre moral.



III. DU RÔLE DU PEUPLE

La politique devient résonance intérieure, choix de vie, positionnement existentiel. Le citoyen fujiwan n’est plus défini par son appartenance partisane, mais par son affinité morale. Il est invité à participer à la vie publique selon trois formes d’engagement.

  • Par la Justice Absolue, il affirme son besoin d’ordre, de clarté, de force.
  • Par la Justice Incertaine, il privilégie le dialogue, l’équilibre, la stratégie.
  • Par la Justice Paresseuse, il revendique la distance, le doute, la sérénité.


IV. DU GOUVERNEMENT

Le Shogunat moderne incarne la continuité et l’autorité. Mais ce n’est pas un pouvoir de solitude ni de silence martial. C’est une gouvernance en tension, à l’écoute des vibrations morales du pays, relayées par la Diète et scrutées par les ministères. L’exécutif ne se contente pas de dominer. Il oriente, ajuste, et interprète.

Le Shogun, actuellement Ishida Shimura, ne siège plus dans un conseil ministériel permanent. Son rôle est celui d’un arbitre suprême et d’un architecte de l’esprit national. Il fixe les grandes orientations, tranche en dernier recours, et conserve un lien direct avec l’appareil militaire et les services de renseignement. Autour de lui, un Secrétariat privé, austère et efficace, filtre les signaux du pays : rapports éthiques de la Diète, courants sociaux profonds, alertes stratégiques. Il gouverne au centre d’un triangle vivant : la force, le doute, et le retrait.

Face à lui, le Cabinet, présidé par un Premier Ministre nommé par le Shogun, réunit les ministres en charge de tous les leviers publics : défense, économie, éducation, affaires sociales, énergie, cohésion, culture. Si chacun agit sous l’autorité du Shogun, le Cabinet fonctionne de manière collégiale, dans un esprit de coordination technocratique. Ce sont eux, les bâtisseurs du quotidien. Le Cabinet propose, planifie et exécute. Il délibère sans la présence du Shogun, mais aucune décision stratégique majeure ne prend effet sans son aval explicite. Le Shogun ne dirige pas les détails, mais valide ou invalide les choix essentiels. Il ne participe pas aux séances, mais se tient toujours à portée du silence où se prennent les grandes décisions. Dans ce système, le pouvoir ne se partage pas, il circule. Et de ce flux naît un gouvernement fluide, à la fois centralisé dans l’autorité, et perméable à la conscience collective.

Ainsi se forme la chaîne du pouvoir...

  • La Diète, qui capte les mouvements moraux et les tendances idéologiques,
  • Le Cabinet, qui transforme cette matière morale en politique publique,
  • Le Shogun, qui oriente, filtre, et tranche.



V. DE LA NATURE DU RÉGIME

Le Fujiwa entre dans une ère post-démocratique mais non anti-démocratique, autoritaire mais moralement poreuse, centralisée mais pluraliste en conscience. Le nouveau régime repose sur une formule simple : Le Shogun gouverne, la Diète inspire, et le peuple vibre.



Ainsi en a décidé le Shogun, par ordre impératif, avec le concours du Conseil des Anciens, pour préserver l’harmonie du Fujiwa face aux tempêtes du siècle.

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