Posté le : 01 jui. 2025 à 23:41:46
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Le Président Fédéral de la Grande République écouta avec attention la réponse du Second secrétaire saguaro, qui semblait s'aligner sur les propositions présentées précédemment à la délégation hôte de cette rencontre. Il n’était pas complexe de voir que la Fédération Unie était considérée comme dans la sphère d’influence de la Grande République depuis que cette dernière avait pris une grande importance dans les affaires du continent, s’élevant parmi les plus grandes puissances aleuciennes, sur tous les plans. Si certains pays aux attitudes hégémoniques considèrent leurs voisins comme, au mieux, des États tampons, au pire, des soumission à en devenir, ce n’était pas vraiment la vision westalienne. Bien évidemment qu’il y avait une volonté de voir ses voisins s'aligner sur les positions de cette dernière, mais pas à leur détriment, bien au contraire. Depuis l’ouverture sur le monde, et encore plus depuis l’élection de Simeon Belagri à la tête du pays, le regarde vers l’international se porte sur la création de partenariats bénéfiques à l’économie westalienne, dont le réseau commercial est devenu l’un des principaux d’Aleucie, en seulement quelques années. Il est donc tout naturel que ses partenaires puissent trouver des avantages à profiter de l’âge d’or économique westalien, encore plus lorsque ces derniers sont des voisins directs de la Grande République. Ce fut déjà le cas de la Lermandie, dont la sortie de l’isolationnisme fut annoncée peu de temps après celle des westaliens, devenant respectivement les principaux marchés étrangers de chacun, ravivant la longue amitié construite au cours du XXème siècle entre les deux nations. Si cet exemple est le plus flagrant, de nombreuses autres nations entretiennent de bonnes relations avec la Grande République et en tirent de nombreux profits depuis plusieurs années, notamment celles membres de l’ASEA.
Dans le cas du Saguaro, il n’y avait peut-être pas encore une volonté claire de rejoindre cette illustre organisation, chose dont la représentation westalienne en serait sûrement favorable, mais il y avait une volonté claire de rejoindre cette grande communauté du libre-échange aleucien, qui fait la richesse du continent. Augmenter les échanges saguaro-westaliens dès son ouverture sur le monde, c’était la clé de voir les entreprises westaliennes être parmis les premières à investire dans une économie à l’internationalisation naissante et donc avec une myriade d’opportunités financières, capable de faire une fois de plus la différence dans la puissante mondialisation de la planète. Avec ses nombreuses propositions d’aide au développement, l’objectif est clair pour les westaliens : intégrer économiquement le Saguaro sur la scène économique internationale, avec un accès par la grande porte aux marchés de Columbia ou de New Landor, deux villes westaliennes attirant de nombreux capitaux étrangers ou abritant le siège de la majorité des grandes multinationales westaliennes. Cette insertion rapide et boostée par les investissements de son voisin serait dans une relation de gagnant-gagnant pour le Saguaro : d’un côté, ce dernier met particulièrement en valeur sa position géographique avec Westalia pour profiter du marché aleucien avec une plus grande aisance, en plus d’attirer de nouveaux investisseurs étrangers. De l’autre, les westaliens gagne des opportunités uniques à être les premiers contributeurs de l’ouverture sur le monde de leur voisin, une application un peu accélérée de la doctrine du Kaiko-bu, un courant diplomatique et économique théorisé par l’ancien Ministre fédéral aux affaires étrangères, Henry Takajiwa, sous l’ancien gouvernement fédéral conservateur, et dont l’écho est devenu international.
Après que le Second secrétaire Riley McMalon eût fini de prendre la parole, le Président Fédéral se redressa sur son siège, afin de donner sa réponse. Le septuagénaire, homme politique le plus apprécié en Westalia, est connu pour être quelqu’un de très expressif, mais aussi très souriant et agréable dans ses prises de paroles, bien que certains lui reprochent d’être un peu trop vif dans ses prises de décision. C’est naturellement avec un sourire plein de sympathie (et surtout plein de satisfaction de la réponse du Second secrétaire), que ce dernier reprendre la parole :
Simeon Belagri : Monsieur McMalon, je peux comprendre votre étonnement sur les propositions que mon pays vous a avancé, mais je peux vous assurer que notre premier objectif est de pouvoir construire les relations les plus amicales possibles avec nos voisins et ceci passe naturellement par le renforcement des économies présentent dans le nord-ouest de l’Aleucie, région que nos pays partagent. A l’heure d’une mondialisation de plus en plus importante, il est très important pour nos différents peuples de pouvoir tirer partie de nos forces respectives, dans le but de nous élever communément vers un niveau de développement important, à l’impact positif pour nos citoyens.
Je respecte de ce fait votre volonté de faire vivre le fédéralisme avancé de votre nation, un aspect démocratique qui est un très bon exemple de système, bien que plus poussé que ce que nous faisons en Westalia depuis bientôt un siècle, mais que j’espère faire tendre dans cette direction. Nous serions ravis si vous pouviez nous mettre en contact avec les différents interlocuteurs régionaux qui ont la charge d’étudier les propositions étrangères, votre soutien dans le processus serait ainsi plus que le bienvenu, afin que le Saguaro et Westalia puisse construire un partenariat fort et particulièrement bénéfique.
Pour revenir sur certains points, vos régions frontalières pourraient tout à fait intéresser nos entreprises spécialisées dans l’extraction et le traitement de ressources naturelles, si leur expertise vous intéresse pour développer ces territoires. Pour l’abaissement des droits de douane, je suis ravi de voir que nous sommes sur la même longueur d’onde. Réduire les freins aux échanges commerciaux, particulièrement avec des nations aussi proches, ne pourra être qu’un avantage.
Jusqu’à présent, la rencontre se portait bien mieux qu’attendue, le positivisme du Saguaro face aux propositions westaliennes est une très bonne nouvelle pour le développement des relations avec la Fédération Unie. Après avoir trié quelques feuilles face à lui, le Président Fédéral reprend la parole avec une nouvelle proposition pour ses interlocuteurs.
Simeon Belagri : Vous devez sûrement déjà le savoir, mais l’augmentation des échanges commerciaux a inévitablement augmenté les actes d’agression à l’encontre de navires civils, tout comme la constitution de réseaux criminels à travers le monde. Westalia ne fait pas exception à ce contexte général. Depuis notre ouverture sur le monde, nous nous efforçons de renforcer nos capacités pour repousser ces agressions contre le commerce international, si vital pour notre économie, tout comme nous renforçons nos capacités de lutte contre le crime organisé international touchant notre pays.
Je souhaiterais faire deux propositions à votre gouvernement dans ce thème. La première pourrait être une aide au Saguaro pour renforcer sa marine, en faisant profiter vos marins de l’expérience des nôtres, dans la lutte contre la piraterie et la contrebande maritime, par exemple au cours d'exercices ou missions en commun. En parallèle, il pourrait également être intéressant de faciliter la création de canaux de communication entre nos différentes institutions juridiques, que cela soit pour l’extradition de personnes recherchées ou pour le partage d’informations visant à faciliter la lutte contre la grande criminalité. Seriez-vous intéressés par ce genre de coopération ?