En ce jour faste du 16 Juin de l'an deux-mille-un après le Christ, Nous, représentants des communes de Cosarara, Manchaverde, Zanahorilla, Elmonjelibre, Gransimio del Claro et Persumadre, déclarons, avec l'approbation de toutes les populations qu'elles administrent confirmée par un référendum populaire et démocratique permit grâce au concours de l'Armée Zacariste de Libération et favorable à 79%, que nous rejetons dès aujourd'hui l'autorité du gouvernement internationalement reconnu de la República Federal de Costa Sueñoleja du fait de son caractère criminel et antidémocratique, de sa corruption, de son immoralité et du mépris profond de ses dirigeants pour sa propre population, et notamment les communautés rurales du Belalcázar.
Aujourd'hui, le peuple souverain du Belalcázar, trop longtemps ignoré et maltraité par ceux qui étaient sensés les protéger et appauvris profondément par les pillages et les violences qu'il subit constamment, exprime sa volonté de pouvoir décider par lui même et pour lui même de son avenir et rejette toute forme de gouvernement autoritaire, de discrimination ou de hiérarchie entre les individus qui le compose.
Aujourd'hui, par cette Déclaration d'Autodétermination, le peuple libre du Belalcázar proclame, d'un commun accord, l'autonomie de toutes les communes susmentionnées et de toutes celles qui en exprimeraient le désir à l'avenir vis à vis de la República Federal de Costa Sueñoleja et considère comme caduque les lois et institutions de celle-ci sur tout le territoire qu'elle contrôle.
Aujourd'hui, pour la première fois depuis la mort d'Eduarda Zacarias, le pouvoir obéit au peuple.
Titre I : Fondements de la Confédération)
La Confédération des Communes Zacaristes Libres du Belalcázar s'inspire des idéaux développés par Eduarda "Ranchito" Zacarias avant et pendant la Guerre Civile de Costa Sueñoleja (1911-1922) et du système de gouvernance fondé sur l'abolition du pouvoir étatique au profit de l'expression de la volonté populaire qu'il a tenté de mettre en place lors de très brève prise de contrôle du pays en 1915.
Le Zacarisme n'est pas une idéologie mais un mode de pensée défendant une liberté n'ayant pour seule limite que celle d'autrui, prônant l'égalité entre tous, le pardon, le partage des richesses, la paix et le multiculturalisme. Il porte la voix de ceux qui ne sont pas écoutés, protège les oppressés et rend les rênes de leur destin aux dominés. Il renie les principes d'État, de Nation et de Gouvernement et s'appuie exclusivement sur le principe de démocratie directe et l'autodétermination d'un peuple défini ni par une culture, ni par une langue, ni par une religion mais uniquement par une volonté commune de se libérer des chaînes de l'oppression, de la violence, de la pauvreté et de toute forme de préjugé ou de discrimination.
Les Zacaristes renoncent définitivement à user de la violence pour imposer leur doctrine, leur système ou leur vision du monde et assurent combattre seulement pour protéger leur liberté durement gagnée et défendre ceux qui ne le peuvent pas.
Titre II : Principes de souveraineté)
Le Zacarisme ne reconnaissant pas le principe d'État-nation, aucune nationalité ni aucune citoyenneté ne s'applique sur les territoires des communes ayant ralliées la confédération. Toute personne résidant sur le territoire des Communes Libres est dotée invariablement des mêmes droits que tous les autres habitants de la Confédération à condition d'avoir atteint l'âge de 17 ans.
Le Zacarisme prône l'égalité entre tous et tire sa force de l'unité dans la diversité. De ce fait, aucun individu remplissant les deux uniques solutions susmentionnées ne pourrait se voir refuser son accès à ses droits fondamentaux pour quelque motif que ce soit, qu'il soit ethnique, religieux, sexuel ou de toute autre nature.
Le Zacarisme ne reconnait pas de frontière. Ainsi, l'entrée sur le territoire Confédéral est libre et toute personne reconnue comme résidente d'une commune libre peut jouir des droits qu'elle lui accorde même à l'extérieur de la zone qu'elle administre.
Titre III : Institutions dirigeantes communales et confédérales)
Le Zacarisme rejette le principe même de gouvernement même démocratique. Le pouvoir ne doit appartenir à personne, pas même la majorité car la majorité n'est pas la totalité et qu'elle exclut de fait la minorité. Le Zacarisme n'exclut personne et rejette donc le principe de pouvoir. Il rejette la démocratie, pouvoir que la majorité impose à la minorité, pour l'acratie ou l'anarchie, l'abolition de toute forme de pouvoir au profit de l'expression directe de la volonté populaire.
Les Communes Libres sont toutes autonomes quant à l'élaboration de leurs lois, l'organisation de leur sécurité et de leur justice et l'administration de leurs logements, services publiques et moyens de production dans les seules limites des règles communes établies par la Confédération. N'importe quel citoyen peut, sans limite, proposer un projet, une loi ou une réforme dont la possibilité d'application sera vérifiée par un collège d'un nombre localement déterminé de représentants élus pour une durée de deux mois au suffrage universel direct. Dans le cas où cette proposition serait effectivement et matériellement applicable par la commune, un débat publique d'une durée de trois semaines auquel seront conviés toutes les personnes le désirant suivi d'un référendum auprès de l'intégralité de la population seront organisés. Si une proposition reçoit une majorité de votes favorables, elle sera immédiatement mise en application.
Les règles communes de la Confédération, supérieures aux lois locales de chaque commune, ou les projets concernant l'intégralité du territoire confédéral, peuvent être révisés ou proposés suivant le même schéma en passant d'abord par un Comité de cinquante représentants élus à l'échelle confédérale puis par l'ouverture de débats publiques dans toutes les communes (celles-ci échangeant quotidiennement les comptes rendus des débats qui s'y sont tenus) sur six semaines et enfin un référendum à l'échelle confédérale déterminant l'application ou non de chaque décision.
Titre IV : Institutions administratives communales et confédérales)
Si le Zacarisme rejette le principe de gouvernement, la volonté du peuple uni ne peut être compétente pour s'octroyer la responsabilité de chaque prise de décision. De fait, des Bureaux composés d'experts en leur domaine dédiés à l'administration du territoire doivent être formés.
Le Bureau de Vérification des Lois (BVL), situé à Manchaverde, est chargé d'organiser les Comités communaux et confédéral. Il est composé d'experts issus d'une vaste variété de domaines dont le rôle est de former les élus des Comités et de les épauler dans leurs recherches sur l'applicabilité des propositions qu'ils reçoivent. Ses membres ne prennent aucune décision par eux même à mois d'être explicitement élu à l'échelle de leur commune de résidence ou de la confédération afin, du fait de leur permanence dans cette institution, de lutter contre la concentration du pouvoir dans les mains d'une élite technocratique.
Le Bureau à la Coopération Inter-Communal (BCIC), situé à Cosarara, a pour objectif de servir d'intermédiaire et de médiateur entre les différentes communes libres, chacune y comptant un représentant élu au suffrage universel direct ayant pour unique mission de transmettre les décisions prisent collectivement par les populations de chaque commune. C'est par son biais que celles-ci communiquent entre elles afin de régler leurs éventuels différents mais aussi de planifier la répartition juste et équitable des richesses et des ressources dont elles disposent en fonction de leurs besoins. Toutes les communications, discussions et décisions inter-communales prisent au sein du BCIC sont publiques, permettant une totale transparence entre les différentes communes et leurs populations.
Le Bureau aux Relations Extérieures (BRE), également basé à Cosarara, est quant à lui chargé de recevoir les communications depuis l'extérieur du territoire confédéral, qu'elles proviennent d'États ou d'organisations non-étatiques, et d'y répondre par le biais d'un collège de deux représentants par commune élus par la population de leur commune au suffrage universel direct. Ces représentants ont pour mission de débattre des réponses à apporter, de les voter et de les appliquer.
Enfin, le Bureau à la Justice et au Pardon (BJP), qui a son siège à Elmonjelibre, a pour mission d'appliquer la loi et la justice tant communale que confédérale et d'administrer la seule prison de la Confédération, également située à Elmonjelibre. Il est composé de juristes et de magistrats chargés de tirer au sort les jurés avant chaque tribunal, de les former et de mener les procès. Le Jugement rendu est ensuite déterminé directement par un vote des jurés, là encore pour éviter une trop grande concentration du pouvoir dans les mains du Juge.
Titre V : Sécurité des Communes Libres)
La sécurité des Communes Libres est assurée à l'échelle confédérale par l'Armée Zacariste de Libération, indépendante de toute institution confédérale mais ayant néanmoins prêtée serment de protéger la Confédération et tous ceux qui ne peuvent le faire par eux, et à l'échelle communale par les forces de police organisées localement. L'Armée Zacariste de Libération et les forces de police de toutes les Communes Zacaristes Libres s'engagent à n'user de la violence que pour défendre ce qui est juste et aucunement pour imposer leur volonté et à accepter en leurs rangs toute personne exprimant un désir sincère de servir la justice et de sauvegarder l'intégrité de la confédération et de toutes ses populations.
Titre VI : Révision de la Présente Déclaration)
Le peuple ayant juré de défendre son autonomie, sa liberté et les progrès qu'elles lui ont apportées ou lui apporteront, il déclare reconnaître cette déclaration, fondement même de la Confédération qu'il a proclamé d'un commun accord, comme intangible et inaltérable à mois qu'un référendum populaire, libre et universel à l'échelle confédérale ne se conclut par un résultat favorable à sa révision à au minimum 80%.
Ainsi, Nous, représentants des communes de Cosarara, Manchaverde, Zanahorilla, Elmonjelibre, Gransimio del Claro et Persumadre et de toutes celles qui le voudraient, jurons solennellement de défendre notre indépendance à n'importe quel prix, dussions nous user du fer et goûter au sang, afin, qu'un jour, les opprimés, les miséreux, les perdus, ceux qui souffrent et ceux qui les plaignent, ceux qui travaillent dans la misère et ceux qui n'ont jamais trouvés d'emploi, ceux qui ont étés trahis par ceux qu'ils ont élus et ceux dont nul n'a jamais daigné écouter l'opinion, ceux à qui on a dit que la couleur ou le sexe les rendaient inférieurs et exploitables et ceux qui ont honte des crimes de leurs frères, ceux qui étaient là avant et ceux qui les ont rejoint après, puissent enfin se lever sans crainte d'être juger et crier d'une voix claire vidée de toute sa crainte et emplie de joie "Nous avons le pouvoir". Et que ce cri de joie soit masqué par des millions d'autres.