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Palais Impérial - Conférence de presse

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Aujourd'hui j'ai décidé d'être original
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Ce poste ouvre une conférence de presse permanente où les journalistes du monde entier pourront poser des questions au gouvernement et aux ministres de l'Empire (qui seront sûrement représentés par des porte-paroles dédiés). Veuillez préciser votre média et votre nationalité avant d'adresser votre question.
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Son Excellence François-Adolphe Rouzet, Premier Ministre par intérim, Ministre des Affaires Extérieures


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DÉCLARATION DE LA DIRECTION DU CONSEIL DE RÉGENCE SALUTAIRE

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1er février 2017


Chers concitoyens, journalistes nationaux ou étrangers, officiels diplomatiques, militaires, politiques, mesdames et messieurs, en vos grades et qualités.

Voilà désormais un mois que l'infamie a frappé notre nation et que les frappes d'armes de destructions massives, orchestrées par la Principauté de Carnavale, ont réduit au silence deux millions d'êtres humains sans distinction aucune entre militaires et civils, entre nordistes et étrangers, entre adultes et enfants. Notre capitale, autrefois cœur battant de notre empire, est aujourd'hui un vaste témoin muet de l'horreur dont est capable l'être humain lorsque le fanatisme prend le dessus, que nous oublions que la vie est inestimable, que nous faisons tous partie d'une seule et même grande communauté : l'Humanité. Estham à présent vidé de toute vie, de tout rires, de tout sourires, de tout amour et de toute humanité.

Nous sommes dorénavant, tout un chacun, des témoins de la barbarie et de l'innommable. Et ce témoignage doit perdurer. Le souvenir doit survivre, car sans cela, ces deux millions de frères et sœurs, enfants et parents, disparaitront pour de bon, mort une deuxième fois par la mémoire. Nous devons nous souvenir, et ne jamais oublier, pour autant nous ne devons pas transformer notre peine en haine, notre perte en vengeance. Seule la justice doit être faite et sera faite. Je m'adresse à vous toutes et tous aujourd'hui dans un but de transparence la plus forte possible. Parler avec honnêteté est essentiel aujourd'hui pour réfléchir collectivement à demain, pour collectivement guérir nos blessures, tant physiques que psychologiques. Je souhaite aujourd'hui vous exposer la situation, sans détours, pour que nous puissions tous ensemble comprendre, réfléchir puis agir. Par cette prise de parole, je vais donc dresser l'état des lieux de notre situation, pointer les dangers, souligner les raisons d'espérer, et poser les bases des grandes réflexions nationales qui seront notre pour nous construire en tant que nation et en tant que peuple après l'Holocauste d'Estham.

Premièrement, la situation actuelle. Après l'horreur, deux millions et demi d'anciens habitants d'Estham et d'individus y étant provisoirement ont été jetés sur les routes. Dans un premier temps, le défi majeur, qui par ailleurs en est toujours un aujourd'hui, était donc de gérer les réfugiés. Nous avons décidé de centraliser les réfugiés pour en créer un registre dans un premier temps. Ce registre devait permettre le recensement efficace des réfugiés pour plusieurs raisons : le déploiement d'aides pour loger, d'aides financières, d'aides humanitaires, d'aides sanitaires, la mise en place d'un plan national d'aide psychologique après la catastrophe, et à plus long terme, d'aider plus efficacement ces personnes en prenant en compte leur expérience traumatique.
Pour cela, des agents du service public impérial, des volontaires nationaux et des envoyés spéciaux de nos alliés nous ont épaulé à mettre en place des camps provisoires et à recenser les réfugiés. Les volontaires internationaux ne participant pas à une mission officielle de l'Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne ou de l'Organisation des Nations Démocratiques, n'ont pas été assignés à ces missions.

Le Conseil de Régence Salutaire formé après l'Holocauste et dans un contexte d'incapacité de la part du Parlement à se rassembler, assure la gouvernance de la nation selon les prérogatives de l'état d'urgence et de l'état de siège pour une durée définie comme la durée nécessaire à la neutralisation de la menace carnavalaise au terme de la guerre engagée entre elle et l'Organisation des Nations Démocratiques. Considérant ses prérogatives, ses membres devant représenter une pluralité et la subsistance d'une forme de démocratie limitée dans ce contexte, notamment par la présence des présidents des chambres du Parlement et les mécanismes de votes internes et de dialogues avec l'ensemble des acteurs nationaux, ont décidé de plusieurs mesures devant servir à prendre en charge l'importante quantité de réfugiés et répondre à la situation de conflit militaire contre la Principauté de Carnavale.
Ainsi, plusieurs décisions ont été prises : la poursuite de la guerre contre la Principauté de Carnavale, le déploiement d'un plan de relogement d'urgence, la création d'un fond d'urgence pour la gestion des réfugiés, des orientations économiques dirigistes et une reconversion économique temporaire vers une économie d'urgence, emprunts de guerre, coordination d'une solidarité alliée.

Je vais donc expliquer point par point ces décisions. Premièrement, la poursuite de la guerre fut approuvée considérant les arguments suivants : la Principauté de Carnavale n'a pris aucunes dispositions permettant le jugement de responsables des génocides d'Estham et de Kabalie ; la Principauté de Carnavale a, par le biais de sa nouvelle dirigeante de facto , annoncé poursuivre et intensifier son programme d'armes de destruction massives ; la coalition n'a actuellement aucune certitude quant à la destruction complète de la capacité génocidaire de la Principauté ; la coalition n'a aucunes garanties de sécurités de la part de la Principauté ; la Principauté de Carnavale persiste à provoquer et insulter ouvertement la coalition, salissant également la mémoire des morts qu'elle a délibérément causées. Ces raisons justifient à nos yeux la poursuite de la guerre jusqu'à ce que la coalition puisse atteindre ses objectifs. Je me permets de rappeler ces objectifs qui sont régulièrement déformés, tordus et instrumentalisés par des acteurs internationaux hostiles à l'Organisation des Nations Démocratiques et ayant intérêt à protéger le régime génocidaire carnavalais : destruction complète de l'arsenal balistique carnavalais, démilitarisation des îles de l'Océan d'Espérance, jugement de responsables des génocides au terme d'enquêtes rigoureuses, excuses officielles des autorités carnavalaises envers les victimes nordistes et kabaliennes, garanties de sécurité durables.
Je dénonce par ailleurs, une fois de plus, tous les acteurs, de quelque origine que ce soit, qui soutiennent directement ou indirectement la Principauté de Carnavale, qui soutiennent des discours subversifs, complotistes et faux dans leur totalité, qui tentent de réaliser une inversion accusatoire absolument écœurante, qui tentent de diviser les peuples déjà plongés dans un tourment de souffrances inimaginables. Je dénonce la lâcheté, l'hypocrisie, le mensonge, la collaboration, le conformisme et la négation de l'Humanité.
J'appelle à l'unité, à la solidarité, à la justice, à la vérité, au discernement et à la rationalité.

Secondement, le plan de relogement d'urgence et le fonds d'urgence. Conséquemment à l'inoccupabilité d'Estham et à la nécessité pour deux millions et demi de trouver un logement, le gouvernement a décidé, notamment grâce au fonds d'urgence, aux réquisitions permises par l'état d'urgence et au dialogue avec les acteurs nationaux, de déployer un plan important d'aide au relogement. Grâce au recensement des réfugiés, une partie de ceux-ci a été jugée prioritaire, car vulnérable, que ce soit des jeunes enfants, des personnes âgées ou des personnes souffrant de problèmes de santé et ayant été exposées de manière grave à l'agent VX. Ces personnes ont bénéficié en priorité des logements les plus adaptés. Les autres personnes ne pouvant se loger dans une résidence secondaire ou chez un membre de leur famille assez proche se sont vues attribuer le reste des logements déployés. Ces logements sont constitués de casernes militaires, de logements d'urgence préfabriqués ou en conteneurs, de sites sportifs de type gymnases, de locaux publics, de locaux d'entreprises, de logements sociaux non affectés, de biens immobiliers non affectés, de logements au sein de la ville nouvelle de Kuja et de foyers d'accueil volontaires. Pour une part importante de ces logements, ces solutions ne sont que temporaires et le gouvernement prévoit et met en place depuis quelques jours un plan permettant la construction de nouveaux logements préfabriqués, la réhabilitation de logements vétustes, la préparation de logements inoccupés à Kuja et la construction de nouveaux logements sociaux pour offrir des solutions plus durables et moins précaires.
À cela s'ajoute une aide financière et humanitaire pour les réfugiés, s'assurant de pourvoir à leurs besoins alimentaires, hygiéniques et médicaux, ainsi qu'une aide financière pour les familles d'accueil du plan de solidarité. De plus, une aide psychologique importante grâce à la mise en place de cellules de soutien psychologique se met en place pour permettre aux victimes et familles des victimes de disposer d'un soutien professionnel et d'une écoute. Cette aide est renforcée par une série de numéros verts d'aide, à savoir le 201 pour le recensement, le 202 pour le relogement, le 203 pour l'aide humanitaire, le 204 pour l'aide psychologique, le 205 pour les foyers solidaires et les dons.

Troisièmement, des décisions fortes concernant l'économie nationale ont dû être prises. Le Conseil s'est doté d'une capacité juridique d'action forte pour organiser une réorientation économique exceptionnelle et s'appuie beaucoup sur le soutien des industries nationales et leur compréhension du fait que la nation a un besoin vital d'une solidarité à tous les niveaux, notamment au sein de l'économie. Nous dialoguons activement afin d'avoir à utiliser le moins possible un dirigisme d'État et organiser cette réorientation en toute transparence avec les acteurs économiques et en plein accord. Cette réorientation devra tourner notre économie vers le rétablissement complet des capacités du complexe militaro-industriel de l'Empire nécessaire à la guerre actuellement en cours et aux menaces vitales auxquelles nous devons faire face. Il est nécessaire pour l'Empire de retrouver ses capacités de production militaire et même de les dépasser afin de compenser les pertes matérielles et de permettre à nos forces armées de mener de nouvelles opérations si, malheureusement, cela s'avère nécessaire. L'Empire doit reconstituer son aviation, pouvoir projeter ses forces pour atteindre ses ennemis, disposer de réserves matérielles terrestres suffisantes pour mener des opérations militaires sur un sol ennemi et mener des opérations humanitaires sur notre sol national et sur le sol ennemi, disposer de moyens de détection et de neutralisation des attaques balistiques, aériennes et sous-marines capables de protéger mieux l'Empire que ne l'ont pu nos capacités précédentes.
L'Empire doit aussi réorienter son économie vers la production massive d'équipements dits NRBC, autrement dit des équipements permettant de lutter contre les menaces nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques. Notre économie doit être capable de soutenir un besoin gigantesque d'équipements et produits chimiques nécessaires à la décontamination urgente de certaines zones et aux soins des victimes exposées à l'agent VX, et soutenir à terme la décontamination d'Estham. Notre économie doit être capable de remplir le besoin tout aussi important du pays dans le secteur du bâtiment et des travaux publics, du transport et des communications, notamment sur le plan du relogement durable des réfugiés, du rétablissement de nos lignes logistiques, de nos lignes de communications et de télécommunications. De manière générale, notre économie doit abandonner partiellement les secteurs non essentiels pour orienter ses capacités vers la robotique lourde, la biochimie décontaminante, l'industrie pharmaceutique et médicale ainsi que le domaine NRBC, l’IA défensive et applicable à l'économie et au sauvetage, le BTP stratégique et les nouvelles formes d'innovations dans ces domaines, ainsi que la reconstitution d'un complexe militaro-industriel nécessaire en ces temps de guerre et après une crise sécuritaire.

À ce stade, il est évident qu'une question se pose : comment financer tout cela ? Pour le Conseil, il est actuellement absolument impensable d'augmenter la fiscalité sur la population et les entreprises qui ont besoin d'une respiration financière vitale au redressement de notre pays et qui souffrent déjà d'un deuil extrêmement lourd qui rendrait une augmentation des impôts totalement indécente. La chute du produit intérieur brut de 11 % en quelques heures a également entraîné une désorganisation économique grave qui entraîne irrémédiablement une baisse des recettes de l'État et une hausse probablement très importante de l'inflation. Sur ce point, je tiens d'ailleurs à assurer que le gouvernement a pris plusieurs dispositions et négocie actuellement avec les acteurs économiques et financiers, ainsi qu'avec la banque centrale de l'Empire, pour éviter une inflation gravissime qui mettrait à genoux la population.
La réponse à la question du financement de ces plans est donc celle-ci : nous devons nous endetter. La situation l'exige, et il serait impensable de ne pas recourir à la dette. Ainsi, le Conseil a approuvé des emprunts d'urgence et des emprunts de guerre nécessaires à la prise en charge des réfugiés, à l'aide humanitaire sous toutes ses formes, à la réorientation de l'économie et à la reconstitution de notre capacité militaire. Cette dette se compte en milliards mais est entièrement nécessaire et œuvrera pour le bien commun en ces temps troubles et obscurs.

Enfin, je terminerai l'état des lieux de notre situation en soulignant l'exceptionnelle solidarité de la communauté internationale et de nos alliés, qui soutiennent massivement l'Empire en ces temps sombres et qui forment un pilier vital de notre redressement. L'Organisation des Nations Démocratiques, l'Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne, et de nombreux alliés individuels et soutiens tels que Velsna, l'Achos, Karty, Marcine, Nebrownia, l'Alcainie, Stérus et d'autres, contribuent de manière décisive à ce que l'Empire tienne bon. Cela se traduit par de l'aide humanitaire hospitalière, logistique, matérielle, financière, par des fonds massifs d'aides financières, par le déploiement de soutiens administratifs alliés, de soutiens divers dans de nombreux corps de métiers, qui épaulent le peuple nordiste. J'insiste sur le terme épauler, car l'Empire continue d'assurer ses fonctions et de gouverner son territoire. Si l'aide étrangère est vitale, l'Empire n'est pas sous tutelle et est souverain. Les aides, tant matérielles et financières qu'humaines, viennent épauler les Nordistes, non les supplanter et les remplacer. Nous adressons donc une fois de plus nos plus sincères remerciements à la communauté internationale qui a été solidaire de l'Empire.

À présent, il me paraît important d'aborder les dangers qui pèsent encore sur nous. La Principauté de Carnavale reste, malgré nos opérations, une menace existentielle car elle possède probablement toujours des armes de destruction massive, et de manière certaine la technologie nécessaire à leur confection. L'occupation coloniale de la Kabalie dénommée Cramoisie est également une menace pour l'Afarée et donc pour l'Empire, car elle bénéficie des technologies carnavalaises lui donnant la capacité de produire elle aussi des armes de destruction massive, car elle a déployé des missiles balistiques dans d'autres pays afaréens et a conduit à l'effondrement de la nation némédienne, car elle perpétue un génocide insoutenable contre les populations légitimes de la Kabalie. Une mosaïque d'adversaires de l'Empire est également prête à profiter de notre affaiblissement et à semer des graines de division et de subversion, notamment de séparatisme et de complotisme, au sein du territoire impérial en Aleucie et en Afarée. Ces ennemis de l'Empire et de l'OND cherchent à nous diviser, à nous fragmenter et à semer soit le doute, soit la révolte sur la base de mensonges éhontés et de discours populistes, extrémistes, irrationnels et dangereux. Enfin, la menace d'une crise économique due à l'inflation ou à l'augmentation de la dette existe. Nous ferons tout pour qu'elle n'ait pas lieu et que notre situation économique soit sous contrôle.

Mais si des menaces sérieuses pèsent toujours, il y a des raisons d'espérer. Le soutien de la communauté internationale couplé à la force du peuple nordiste permet déjà de réaliser des exploits dans la gestion des victimes. La résilience de notre nation et les capacités démentielles de notre peuple sont autant de raisons de croire que la situation ne s'empirera plus mais s'améliorera. Si nous sommes unis et solidaires, nous triompherons de l'obscurité, et l'Empire renaîtra plus grand, plus fort, plus prospère, plus humain. L'incroyable capacité économique et militaire de l'ASEA et de l'OND nous aidera à nous relever, et les forces vives de la nation bâtiront un avenir meilleur, c'est une certitude.

Enfin et pour terminer, je souhaite aborder les grandes questions qui se posent à nous et les grandes étapes de notre renouveau. Il me semble évident que de nouvelles élections législatives seront nécessaires pour reconstituer le Parlement et rétablir l'exercice démocratique plein et entier au sein de nos institutions, et ainsi pouvoir abroger l'état d'urgence, l'état de siège et le Conseil de Régence Salutaire, une fois la guerre menée à son terme.
Une autre question importante est bien sûr : quel avenir pour Estham ? À cela, je n'ai aucune réponse absolue. Réhabiliter partiellement ou entièrement, établir une nouvelle capitale permanente, faire d'Estham un mémorial, investir entièrement nos ressources dans sa réhabilitation ou partiellement ? Des options diverses et radicalement différentes s'offrent à nous, et il ne m'appartient pas d'y répondre. Cela se fera en temps voulu par un exercice démocratique rigoureux, qui reflétera la volonté du peuple.
Il est aussi question de notre devenir en tant que société. Après une telle horreur, un tel traumatisme, peut-on reprendre le cours des choses comme avant ? Il me semble que non. Des priorités nationales fortes devront être adoptées, comme la défense, la santé, la diplomatie, la santé mentale, la résilience, l'humanisme. Si ces priorités seront décidées par les futures forces politiques du pays, il me semble que notre modèle de société ne peut être intact et inchangé après cela. Que cela soit officiel ou non, notre société brisée va muter et se reconstruire différemment, et nos institutions doivent accompagner ces changements. Il m'est d'avis que la convocation d'une assemblée constituante est nécessaire afin de réviser nos institutions pour qu'elles puissent s'adapter à la nouvelle réalité post-Estham et organiser de manière plus humaniste, plus démocratique, plus stable, de manière nouvelle, notre pays. La décentralisation de l'État, par exemple, apparaît à mes yeux comme nécessaire après l'épisode traumatique de la destruction de notre capitale, la plus grande prise en compte des spécificités régionales, notamment au sein des territoires situés en Afarée où les communautés locales doivent être mieux représentées et peut-être plus autonomes, sans que cela n'amène à fragmenter l'Empire et à le diviser, mais afin que se crée une maison commune qui entende chacun et qui œuvre pour l'intérêt commun. Pour reprendre les mots de Sa Majesté, l'Empire est une maison commune au sein de laquelle plusieurs peuples sont capables de coexister dans le but de prospérer ensemble et de progresser vers des objectifs communs. L'Empire ne doit pas être la domination mais l'inclusivité et la pluralité. Il me semble donc que nous devons revoir notre manière d'aborder nos relations avec les territoires d'outre-mer nordistes et la pluralité des peuples et cultures qui composent notre nation.

Voilà en somme où se trouve le pays aujourd'hui. Cette croisée des chemins est sûrement l'une des plus importantes de notre histoire. Elle nous donne le choix entre nous relever et grandir à nouveau, ou nous replier sur nous-mêmes, nous diviser, et sombrer dans plus de ténèbres.

Je suis à présent disposé à répondre aux questions s'il y en a.
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Vivien Pullisson

Vivien Pullisson, pour CARNAVALE MATIN, de Carnavale. Votre discours est fleuve, monsieur le premier ministre, mais que répondez vous à ceux qui, nombreux, rappellent à juste titre que c'est l'Empire du Nord qui par deux fois a attaqué la Principauté de Carnavale ? et cela alors même que votre première offensive avait été suivie de gestes de désescalade de la part de madame Pervenche Obéron et que la Principauté vous a formellement prévenu des conséquences pour vos populations civiles en cas de nouvelle agression ?

Beaucoup interprètent la destruction d'Estham comme un acte de légitime défense, conséquence des actions de votre gouvernement et de celui du Duché de Sylva. N'est-ce pas déplacé de se poser en victime quand on a par deux fois agressé en premier au mépris de toute intelligence stratégique ? Monsieur Maximilien ne devrait-il pas se destituer pour répondre de ses actes devant le peuple nordiste qu'il a envoyé à l'abattoir ? Quand comptez vous rompre l'alliance avec le Duché de Sylva qui s'est servi d'Estham comme bouclier pour ne pas subir les conséquences de ses propres turpitudes ?

Aujourd'hui l'Empire du Nord est l'agresseur et poursuit les massacres dans la belle ville de Carnavale en s'obstinant à bombarder des écoles et des cliniques de chirurgie esthétique, ne pensez vous pas qu'il est temps de retenir la leçon et de rentrer chez vous ? Plusieurs candidats à la mairie de Carnavale proposent désormais de diffuser des pathogènes mortels dans vos populations civiles pour forcer l'OND à la reddition, être vous prêts à assumer ce risque et vous rendre coupable de plusieurs millions de morts supplémentaires ?

Carnavale n'a jamais cherché la guerre, c'est l'OND qui l'importe sur son sol et le nôtre. N'est-il pas temps de mettre fin aux combats pour vous éviter une catastrophe chimique de plus ?
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Vivien Pullisson

Vous refusez de répondre ? Votre silence est éloquent. Pourquoi avoir peur de la presse ? Pourquoi avoir peur de la vérité ? Assumez vous toujours une alliance qui vous a sacrifié pour ses intérêts ? Maximilien II restera-t-il sur le trône malgré sa responsabilité écrasante dans la plus grande catastrophe qu'ait connu votre nation ? Nos lecteurs ont le droit de savoir.
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« Monsieur, permettez-moi d’abord de rappeler une vérité simple et incontournable : c’est la Principauté de Carnavale qui a ouvert les hostilités, le 12 mai 2016, en bombardant une cathédrale pleine de fidèles à Laagefort. Puis je le redis avec force : rien, rien au monde ne justifie le massacre de deux millions de civils innocents. D'autant plus que l'Empire n'a jamais entrepris d'action injustifiée contre la Principauté. Des frappes de ripostes proportionnées ont été faites suite au bombardement de Laagefort ; puis des frappes préventives ont été faites pour empêcher la Principauté de poursuivre et intensifier le génocide en cours en Kabalie ; enfin l'Empire et l'OND agissent contre la menace existentielle des armements de destruction massive de Carnavale après le massacre de sa capitale de manière barbare, non proportionnée et inhumaine. Ce n’est pas une interprétation, ce n’est pas un récit construit : c’est un fait pleuré encore aujourd’hui par des milliers de familles nordistes.

Dès lors, entendre ici, devant cette assemblée, un représentant de votre presse prétendre que l’Empire aurait attaqué le premier relève d’une manipulation grossière, qui nie la douleur des victimes et insulte leur mémoire. Ce renversement accusatoire est une pratique classique de votre Principauté : transformer les agresseurs en victimes et les victimes en coupables. Mais ce récit n’abusera personne. Et toute personne sensée ou n'usant pas de la même mauvaise foi, la même cruauté ou le même cynisme que vous, comprendra.

Vous évoquez Estham comme une légitime défense ? Parlons clairement : Estham fut le théâtre d’un génocide exécuté froidement et sans broncher par vos dirigeants contre des populations civiles désarmées. Femmes, enfants, vieillards ont été massacrés par centaines de milliers. Il est inhumain, obscène même, de venir qualifier cet acte d’« autodéfense ». C’est une réécriture de l’Histoire qui fait honte à la condition humaine. Vous soutenez ainsi deux génocides orchestrés par votre pays dans une folie destructrice comme il n'en fut jamais vu dans l'Histoire humaine auparavant.

Les opérations militaires impériales et onédiennes visent les forces armées carnavalaises et leur direction, et en aucun cas les civils, à l'inverse de ce que prône vos dirigeants, aspirants dirigeants et militaires.

Vous m’accusez de craindre la presse ? Non, monsieur. Ce que je crains, ce sont les bombes sur nos écoles, ce sont les massacres de masse, ce sont les salles d'accouchement, les maisons de retraites que votre pays a pris pour cibles. Ce que je dénonce ici, c’est l’usage de la parole journalistique comme vecteur de désinformation, une désinformation qui cherche à justifier l’horreur et l'injustifiable et qui appelle même – vous l’avez dit vous-même – à la diffusion de pathogènes contre des millions d’innocents. Cette simple évocation suffit à montrer le degré d’inhumanité et de barbarie que vous défendez.

Quant à Sa Majesté, l’Empereur Maximilien II, il n’a pas à « se destituer », comme vous le dites, parce qu’il incarne, aujourd’hui encore, l’unité et la dignité d’un peuple frappé en son cœur, mais debout face à la tyrannie et au crime. Car il n'a pas de crimes de guerre, génocides et crimes contre l'Humanité à se reprocher. Car il a agi pour son peuple, contrairement aux élites de votre « belle ville de Carnavale » comme vous aimez le dire. L’Empire du Nord n’a pas honte de son combat : il a honte d’avoir trop longtemps cru que la Principauté de Carnavale pouvait être un acteur civilisé. Il me semble également que vous n'avez aucune légitimité pour demander l'abdication de Sa Majesté.

Je vous le dis donc sans détours : vos questions ne sont pas des questions, mais des accusations absurdes, des slogans arrachés à la propagande de votre régime. Elles n’ont pas leur place dans une conférence de presse sérieuse.

Et je terminerai sur un point très clair, que je vous demande de rapporter fidèlement à vos lecteurs : les ressortissants carnavalais sont interdits de séjour sur le territoire impérial, sans exception. Cela par le risque que représente une infiltration d'agents déstabilisateurs sur notre territoire. Seuls les prisonniers de guerre pourront être admis sur le sol impérial. Vous serez donc, Monsieur Pullisson, invité à quitter cette salle et serez conduit hors du territoire nordiste.

D'autres journalistes, sérieux cette fois-ci, ont-ils des questions ? »

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Vivien Pullisson

Malgré vos dénégations, vous confirmez donc bien qu'en se livrant à "des frappes préventives", ce sont vos mots, l'Empire du Nord a attaqué le premier et paie donc à Estham le prix de l'hubris de ses dirigeants et de ses alliés. Je n'ai pas d'autres questions, je vous remercie.
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Le Premier Ministre par intérim se pencha et murmura à son conseiller :

« Ce penseur avait raison lorsqu'il disait “Non seulement il y a beaucoup d'esprits bornés, mais même leurs bornes sont mal posées.” Et une fois qu’on a passé les bornes, il n’y a plus de limites... Cela signera la fin de Carnavale telle qu'on la connait. Malheureusement, le grotesque de certain, tue. »

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