11/05/2017
16:11:57
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Sommet sud-Aleucien de Barba

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L’année 2016 s’annonçait être une année riche en opportunités pour la fédération, mais plus globalement pour l’ensemble de l’Aleucie. Sur le plan politique intérieur, le consul Pandoro, fort d’une bonne popularité, avait décidé d’entamer une nouvelle ère pour le pays. Désireux de réformer en profondeur les institutions, il entreprit une politique rare d’austérité et de renouvellement de la fonction publique.Cependant, le commerce international jouait également un rôle clé pour le consul. En dehors des considérations politiques internes, il voyait dans le commerce une opportunité d’élévation économique pour l’ensemble des acteurs régionaux. Ainsi, cette rencontre avait pour but principal de parvenir à un accord sur la création d’un système commercial et économique unique au monde.La rencontre se tiendrait au cœur de Barba, au sein du "Palais d’Instance". Les délégations des différents États ne seraient pas reçues personnellement par le consul avant la réunion, afin d’éviter toute impression de favoritisme ou de pression exercée par la fédération. Une exception évidente était faite pour la délégation akaltienne qui, en tant que co-organisatrice, serait reçue en amont et profiterait d’un dîner privilégié au palais consulaire.

Les enjeux de cette rencontre étaient multiples. En premier lieu, le consul souhaitait lancer des discussions sur la création d’une route terrestre unique en Aleucie du Sud, permettant de relier l’ensemble du sous-continent avec un minimum d’entraves frontalières. La fédération de Stérus se disait prête à prendre en charge le financement et la construction de cette route, si ses partenaires en faisaient la demande. Convaincu qu’il s’agissait d’une opportunité économique sans précédent, le consul était prêt à de grandes concessions pour voir ce projet aboutir.Mais cette route devait également être maritime. Il était essentiel que les partenaires définissent ensemble un tracé précis des routes maritimes empruntables, car en les organisant, il devenait possible d’assurer leur sécurité, de les orienter vers les principaux ports et d’en maximiser l’efficacité économique.Le second point de discussion concernait la suppression des frontières entre les nations. La fédération était consciente des risques que cela représentait pour certains pays, notamment ceux entretenant des relations diplomatiques tendues. Toutefois, un espoir subsistait. Le consul ne souhaitait pas créer une organisation formelle qui obligerait les nations à coopérer ou à se soumettre à des directives communes. Chaque pays resterait souverain dans ses choix, sans contrainte institutionnelle. De plus, la fédération bénéficiait de relations globalement bonnes avec la plupart des États présents, voire d’une neutralité bienveillante à leur égard. Cela permettait d’assurer une forme de médiation en cas de tensions.

Un autre point majeur que le consul souhaitait aborder était la création d’une monnaie commune pour les échanges internationaux. Une proposition audacieuse, mais dont il mesurait pleinement le potentiel. Il était de notoriété publique qu’une monnaie unique entre des États partageant d’intenses relations commerciales présentait des bénéfices considérables à long terme. Une monnaie commerciale commune faciliterait les échanges en supprimant les entraves liées aux variations de taux de change. En effet, il était plus avantageux d’utiliser une monnaie unique plutôt que de devoir s’adapter aux taux de chaque pays. Pour des nations à l’économie mondialisée, l’instabilité des devises représentait un facteur majeur d’inflation.Enfin, la fédération insistait sur la nécessité de sécuriser le commerce en Aleucie du Sud. Si cette zone bénéficiait déjà d’une certaine protection grâce aux navires stérusiens opérant dans les eaux internationales, il était essentiel de conclure des accords communs afin de déterminer collectivement la meilleure stratégie pour sécuriser ces routes commerciales.Un dernier sujet de discussion concernait l’ouverture des frontières, mais cette fois en lien avec la libre circulation des individus. Cette proposition, initiée par l’Icamie, avait retenu toute l’attention de la fédération, qui la trouvait particulièrement pertinente dans le cadre de ce sommet. Dès leur arrivée, les délégations furent conduites au lieu de la rencontre et s’installèrent sur les sièges prévus à cet effet. Le consul Pandoro, déjà présent dans la salle, prit le temps de saluer personnellement chaque dirigeant.

Le représentant de la Yukanaslavie fut accueilli avec un large sourire. Le consul regretta que les deux dirigeants ne se soient jamais rencontrés auparavant et s’engagea à organiser un sommet bilatéral dans les mois à venir, convaincu que leurs pays pourraient accomplir de grandes choses ensemble.

Les représentants de l’Icamie reçurent eux aussi un accueil chaleureux. Le consul souligna la proximité géographique et culturelle indéniable entre leurs nations et prit le temps d’évoquer tout ce qu’il appréciait dans la culture Icamienne, qu’il avait longuement étudiée dans sa jeunesse.

Les dirigeants de la Costa, que Pandoro ne connaissait qu’au travers des descriptions de son ministre des Affaires étrangères, furent également bien accueillis. Si leur dirigeant était décrit comme froid et discret, cela n’était guère un problème pour le consul Pandoro, lui-même réputé pour son caractère distant. Toutefois, en ce jour d’union et d’entente, il se réjouissait de la participation de la Costa à ce sommet, signe encourageant pour la récente alliance entre leurs deux nations.

Les représentants de l’Hasparne, de l’Hernandia et de la Nouvelle Antérinie, avec lesquelles la fédération avait eu peu d’interactions, furent accueillis avec la même chaleur. Bien que le consul ne sache pas exactement pourquoi, il se sentait particulièrement jovial ce jour-là et sincèrement enthousiaste à l’idée de travailler avec ses voisins. Une fois que tout le monde fut installé et prêt à commencer, le consul Pandoro prit la parole en premier, en tant qu’hôte du sommet

Mesdames et Messieurs, je souhaite tout d’abord remercier chaque État participant d’avoir pris le temps de se rendre aujourd’hui dans la capitale stérusienne.L’ordre du jour est connu de tous, et je ne souhaite pas que ce sommet s’éternise en une longue suite d’interventions sans but ni intérêt. Je ne vais donc pas répéter en détail chacune de nos propositions.Mais je tiens à souligner ceci : si nous réussissons à nous mettre d’accord, si nous parvenons à réaliser ce que nous envisageons, alors nous serons en train de vivre un moment historique pour l’Aleucie.

Ainsi, sans plus tarder, voici les sujets que nous allons aborder
:

- Création d’une route commerciale unique en Aleucie (terrestre et maritime).
- Accord général sur les tarifs douaniers.
- Coopération sécuritaire en lien avec le commerce.
- Renforcement de la coopération scientifique.
- Renforcement de la coopération technologique.



- Création d’une monnaie commune dédiée aux échanges internationaux.
- Mise en place d’un statut spécial de libre circulation pour certaines marchandises.
- Signature d’un traité de libre-échange.
- Fondation d’une Organisation sud-aAeucienne du commerce.
- Création d’une Banque d’investissement sud-Aleucienne pour le financement de projets.

A présent, chaque délégation vas pouvoir s'exprimer sur chaque sujet et/ou demander des explications sur les différents sujets qu'il souhaite aborder. Je vous laisse donc désormais la parole à tous.
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Itotia Neztli, Première ministre de l'Union des Cités d'Akaltie, également connue sous le nom et le titre d'Itotia Ière, Impératrice des Cités d'Akaltie :

Je tiens tout d'abord à remercier M. Pandoro, qui a si activement œuvré à la préparation du sommet qui nous réunit tous ici. Sans les stérusiens, il n'aurait de toute façon pas eu lieu. L'Akaltie n'a finalement pas fait grand chose dans la préparation.

Maintenant, je vais aborder les propositions de traités communs une à une.

La création de routes commerciales communes entre nos pays est en effet indispensable. Il existe bien des routes locales reliant les pays frontaliers entre eux, mais pas de véritables autoroutes continues correctes. C'est un manque auquel nous nous devons de pallier. La construction du pont-tunnel du détroit de Lahunkal-Marianopolis pourrait d'ailleurs obtenir de nouveaux financements. Cet imposant projet architectural n'a pour le moment pas bien avancé, pour des raisons de coûts exponentiels. Il devient peu gérabme pour les compagnies qui y travaillent et de moins en moins rentable pour l'Akaltie et l'Icamie. Il ne fait aucun doute qu'un bon apport financier venant de Sterus, de Yukanaslavie et cætera mettra enfin un terme à cette interminable construction. Nous pourrons comme ceci transporter des marchandises d'un côte à l'autre du bras de mer sans avoir à passer par les ferries et donc perdre du temps.

Un abaissement des tarifs douaniers est également souhaitable. Il complétera parfaitement les nouvelles infrastructures.

La coopération sécuritaire est un enjeu majeur de nos temps modernes, qui voient le nouvel avènement des pirates. Il y a quelques mois à peine, un navire a été pris en otage au large de la bande de Lahunkal ! Cette situation est inacceptable et n'a pas à se reproduire. Nous avons déjà signé des accords entre l'Akaltie et l'Antérinie pour permettre à leur flotte de coopérer plus facilement avec les armées akaltiennes, et je pense que cela devrait s'étendre à tous les pays réunis ici même. C'est en organisant nos navires (dont l'Akaltie disposera bientôt aussi, ne vous en faites pas sur ce point) pour les répartir aux endroits stratégiques sans que les patrouilles fassent doublon que nous pourrons protéger le plus efficacement les honnêtes commerçants de la région.

La coopération dans les domaines qui touchent à la science est aussi très importante, et l'Akaltie ne se privera pas de participer à toutes les initiatives possibles. De grands centres d'étude internationaux sont déjà en construction dans l'ouest de la péninsule si je ne m'abuse, et des chercheurs sud-aleuciens y seront évidemment les bienvenus.

Maintenant, à propos de la proposition de monnaie commune en Aleucie du sud, je pense que cela sera très simple à mettre en place. En effet, trois des neuf pays représentés autour de cette table ont déjà les mêmes pièces et billets dans leurs banques respectives. L'Akaltie, la Yukanaslavie et l'Icamie utilisent l'Ima comme monnaie, comme quelques autres États paltoleuciens, ce qui permet déjà de nombreuses facilités d'échanges depuis plusieurs décennies, si ce n'est plus d'un siècle.
Je ne sais pas si toute l'Aleucie du sud serait prête à se doter de l'Ima et des pyramides représentées sur ses billets, mais tout pays candidat y serait en tous cas fort possiblement accepté. A minima, l'instauration de taux d'échange fixes entre les monnaies de nos pays peut être un début.

Je pense déjà avoir fait le tour des principales idées de ce débat, et je laisse maintenant la parole à mes homologues.
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Jean Noel Legris

Le représentant antérinien était arrivé parmi les premiers, il serra la main du Consul Pandoro, lui dispensa les compliments d’usage et se montrait très bavard avec les autres délégations, il fallait dire que Jean Noël Legris, malgré ses airs austères était l’un des Antériniens les plus bavards de la diplomatie ducale, son sourire avenant, ses yeux pétillants et son comportement des plus amusant faisait de lui un homme qui savait s’attirer les sympathies de ses interlocuteurs, mais pourtant il ne frôlait pas, comme certains de ses collègues marcinois présents à Axis Mundi, le ridicule à cause d’un air guilleret qui lui porte préjudice auprès des autres hommes d’États. Car justement, son visage, agréable à l’œil malgré des airs fermés, lui permets de rappeler que c’est un homme grave, qui sait parfaitement user des grandes formules, des airs de grandeur et surtout de la fermeté quand les intérêts impériaux, puis ducaux, sont mis en péril. Ses charmants yeux bleus pouvaient tour à tour mimer la joie, le remerciement ou la colère et la rancune en quelques clignements, les errements de son début de carrière aidant, il pouvait aisément faire croire à ses interlocuteurs que ses grandes colères n’étaient en rien feintes et que mieux valait pour eux ne pas s’attirer le courroux de cet homme qui représente tour à tour la Confédération et le Grand Duché, profitant d’une certaine confusion dans ses attributions…

Mais pourtant, Jean Noël est un homme rusé qui sait user à bon escient des grandes colères feintes, des terribles éclats de voix qui pouvaient porter jusque dans la rue, des sinistres coups de poing, pareils à des coups de tonnerre, qui tombent sur la table. Il n’était pas coléreux, loin de là, il était juste théâtreux et considérait qu’il faut savoir mettre à profit sa, son ancienne, prestance sur scène pour pouvoir impressionner les foules. A la différence près que si au théâtre les enjeux étaient minimes, lors des conférences internationales, chaque mot compte, un simple « merci beaucoup » peut signifier pour les plus attentifs bien plus que « merci » ; cette parole peut à la fois témoigner d’une volonté de rapprochement entre les deux états, de futurs accords bilatéraux, voire même le signe d’une machination secrète, finalement, cette double syllabe simple peut tout dire… A contrario, si la chaleur n’est pas au rendez-vous, certains y lisent le futur refroidissement des relations, une rencontre qui s’est mal déroulée… En quelques mots, chaque syllabes a une signification selon le représentant antérinien…

Car sa conception de sa diplomatie est largement inspirée des rivalités qui existaient dans les cours des souverains absolus, qu’ils soient des empereurs redoutés, ou de simples vices-rois profitant de la distance qui sépare la colonie de la Métropole, ainsi là ou l’autorité est livrée à un homme tenant dans sa main des pouvoirs quasi-illimités, des courtisans qui ont des intérêts divergents, des querelles dynastiques pour prendre possession de tel ou tel duché ou comté, de tel ou tel droit de franchise ou de droit de siéger à tel Conseil ou à tel Parlement… Ainsi les querelles, au lieu de se régler comme au Moyen Age ; c’est à dire en laissant les armes décidées, le Souverain peut ainsi régler les litiges, mais il faut pour cela le convaincre et là se joue tout le jeu d’influence, le Marquis se préparant, s’équipant et s’armant, non pas pour une campagne militaire, mais pour persuader l’unique décideur du bien fondé de sa cause, et il faut pour cela s’attirer le soutien des puissants de la Cour, le riche marchand qui financera les cadeaux, le respectable duc qui soutiendra la cause du plaignant devant la cour, le secret domestique qui ira porter la cause devant le dirigeant, et négocier telle ou telle alliance ne se fait qu’à mots couverts, et ainsi chaque parole avait un sens caché qui pouvait marquer la faveur ou la défaveur d’un courtisan…

C’est comme cela que le diplomate antériniens voyait la diplomatie, certes, quelques unes de ses rencontres avec des dignitaires du Grand Duché, des parlementaires antériniens lui montrèrent que cette lecture pouvait quelques fois induire des erreurs, le monde n’était plus à l’heure des philosophes qui imaginaient des républiques parfaites, inspirées par des républiques hellènes fantasmées et représentées comme égalitaires… Mais à l’économie de la moindre goutte de salive, la perte du sous entendu et l’apparition d’une classe politique qui perds goût à l’intrigue décoit cet homme, qui ne vit non pas pour les honneurs ou le pouvoir, mais plutot pour l’élégance, les piques assassines lachées dans une phrase en apparence douce et feutrée, les remarques au vitriole qui semblaient pourtant polies, et qui l’étaient en vérité, finalement ce qui séduisait avant tout cet homme était la forme, quant au fond, il avait tout intérêt à être bien emballé… Si on devait résumer en quelques mots Jean Noël Legris, nous pourrions utiliser le terme « danddy ».

Car si cet homme cordial, souriant et avenant était un amoureux inconditionnel du verbe, c’était aussi un fanatique de la haute couture, les costumes n’avaient aucun secrets pour lui, il reconnaissait aisément les grandes marques des tailleurs, chemises, vestons et autres redingotes instinctivement, et très souvent il se faisait une idée de son interlocuteur en jetant un œil à la marque de son costume, et pour lui un trois pièces signifiait tout autant qu’un « merci beaucoup », un homme en deux pièces étaient pour lui un simple, un homme sans imagination et cet impression était confirmée quand les couleurs étaient trop « classiques », il se méfiait plus des personnes aux couleurs flamboyantes, aux costumes originaux qui étaient capables, selon lui, de plus d’esprit que les « étriqués » adoptant les traditionnels deux pièces noirs… Lui même avait opté pour un bleu antériniens vif et pour un trois pièces ajusté à la perfection, sa cravate étant mise en valeur par un pince-cravate doré, même ses chaussettes aux motifs originaux étaient le symbole même de ce jusqu’au boutisme dans la mode… Ainsi chaque rencontre était pour lui le moment idéal pour mettre en valeur ses trouvailles vestimentaires, impressionner l’assistance avec une cravate plus pourpre ou un veston aux motifs extravagants.

Cet homme était un officiel antérinien, avec sa conception très particulière des échanges, des relations internationales, son style vestimentaire tout aussi… original. Finalement Jean Noël Legris était un plénipotentiaire à l’image de son pays ; enflammé par le verbe et fanatique du costume.

Ainsi lorsqu’il se rendit à Barba, il n’avait pas réellement de plan pré-préparé dans les mains, comme toujours il était l’homme de l’imprévu, son style grandiloquent lui permettait de gagner du temps, d’impressionner ses interlocuteurs et de pouvoir espérer séduire et mette en place des solutions bilatérales équitables, et tant qu’on ne touche pas aux limites de la diplomatie scintillanaise, c’est à dire sa souveraineté, il ne voyait aucun problèmes. La Grand duché a été livré à une coalition des droites, dominée (en théorie) par les néos-libéraux qui ne sont là que pour une chose ; le commerce. Le Marché pour des Bournos est roi, il doit dominer et régner comme tel, c’est lui qui enflamma la bourse de la Nouvelle Antrania, c’est lui qui l’enflammera encore en signant quelques accords commerciaux… Car selon ; « la Nouvelle Antérinie est seule sur ce continent, et rien ne vaut que des rapprochements avec les puissances locales, seule l’armée impériale nous défends, mais comment nous défendre efficacement quand on ne réussit pas à atteindre les cent milles hommes ? Non, mieux vaut compter sur une puissance régionale pour assurer sa défense, et ce quitte à donner quelques garanties, tant qu’on ne touche pas à la souveraineté directe du Grand Duché. » Car bien entendu, la défense de la souveraineté du Duché était due en grande partie à la droite traditionnelle, qui refusait de voir ses fondements bousculés par les « adorateurs du Marché » qui étaient tout aussi mal vus que les anarchistes, les uns voulant se vendre aux kah tanais, les autres voulant se vendre au reste du monde.

Il n’ignorait pas ces dissensions et savait déjà qu’il fallait savoir ruser et se montrer affable, d’une part pour montrer sa bonne volonté aux autres puissances locales, mais aussi pouvoir éviter d’impliquer le Grand Duché dans une politique trop pro-stérusienne, il n’oubliait pas que l’A.S.E.A reste une force internationale majeure qu’il convient de ménager, et que mieux valait rejoindre les non-alignés que de trop pencher en faveur d’un camp ; il pensait d’ailleurs à un projet qui lui traversait l’esprit ; former cet axe de non-alignés avec les puissances locales ; l’Hernandie ou la Costa Suenaleja, sobrement baptisé « Occidalie guadamos » en référence à l’ancien passif colonial antérinien qui préférait réutiliser des termes quelques peu dépassés plutot que de se perdre en nouveaux noms changeants en fonction des chefs d’états, notamment lorsque ces derniers sont connues pour être notoirement corrompus, et donc indigne de confiance témoignant ainsi du mépris antériniens pour ces derniers. Mais, pour l’instant, il fallait sympathiser avec l’Hernandie, et ne pas s’attirer les foudres du Costa et rester le plus neutre possible. Car cette rencontre rassemblait à la fois des représentants de l’A.S.EA, qu’il convenait donc de ménager, mais aussi des états ouvertement hostiles comme la Fédération.

Le plus étrange, était certainement la présence de la république icamienne, un de ces états pauvres qui peuvent devenir des puissances régionales en quelques années si les investissements et l’efficacité du gouvernement étaient au rendez-vous, et bien sur, qui dit investissements dit souvent prêts sur le long terme, et les Antériniens sauraient se montrer compétitifs, combien de banques ne rêvent elles pas de s’exporter à l’international ! Pourtant, si la République aleucienne pouvait devenir un acteur fiable, la diplomatie antérinienne préférait ne pas trop se mouiller avec cet état, non pas méprisé ou craint, mais surtout connu pour de mauvaises raisons dans la Confédération, des rumeurs selon lesquelles des massacres de catholiques auraient été commis avec le soutien silencieux du gouvernement. Même si dans les faits, ces crimes sont bien moins sanglants, et se « réduisent » à de « simples » assassinats, mais une chose persiste ; la christianophobie généralisée qui règne dans ce pays le rendant antipathique pour la plupart des antériniens, et forçant le gouvernement scintillanais à ne pas pousser la chansonnette trop loin, car même si on peut fortement supposer que le catholicisme de des Bournos est avant tout électoral, on sait très bien que si l’on pousse trop en avant la collaboration avec ces états mal-vus, les conséquences électorales pouvant être assez violente, pouvant pousser les électeurs à s’orienter vers les sociaux-démocrates, qui pourraient se libéraliser encore plus… Ainsi la prudence restait de mise pour ce diplomate qui souhaitait ne pas s’engager trop en avant dans cette conférence…

Mais il a aussi été chargée d’une mission plus officieuse qui le mènerait loi, très loi, son objectif était de s’approcher des hernandiens, qui devenaient de par leur histoire un point essentiel dans un futur plan antérinien, loin de se prévaloir des initiatives qui reviennent tradtionnellement au Ministère Antérinien, mais, pourtant peu de monde semblait réellement se rapprocher du petit état, si ce n’est quelques puissances régionales bien trop loin pour se charger des affaires locales, qui méritent pourtant le coup d’œil, entre corruption et divisions, la Nouvelle Antérinie se sent de plus en plus concernée par ces affaires, qui impliquent Terrabilis et des banques antériniennes, ainsi afin de pouvoir se rapprocher de ces dernières et de tenter de s’imposer comme un arbitre et de pouvoir résoudre pacifiquement la crise qui a l’air de se préparer… Et que mieux valait préserver les intérêts antériniens (surtout de ses grandes sociétés) plutot que de devoir renégocier avec des hommes hostiles, qui pourraient nuire aux intérêts des entreprises implantées sur place, comme d’habitude, le levier reste le même ; l’argent. Et l’argent détourné par les officiels, reviendra pour les intérêts antériniens, finalement l’opér ation ne coûtera rien, si ce n’est quelques douces palabres et quelques milliardaires qui grinceront des dents…

Puis vint la prise de parole stérusienne, et le diplomate ne put s’empecher de la décortiquer, le « je vous remercie » lui permets de considérer que le Consul n’a pas une entière et pleine confiance quant au résultat de cette rencontre, cela se comprends notamment grâce à la présence de plusieurs nations impliquées dans l’A.S.EA, et donc certainement hostile à la Fédération, exceptions faite pour l’Empire akaltien… Puis la présentation plus que… rapide, pour ne pas dire expéditive des propositions de cette conférence, montrant que les arguments restent pour lui tout trouvé, et même mieux parfaitement compréhensible pour tout les participants, montrant qu’il les prends au sérieux, même si il passe dorénavant pour un homme brutal et court aux yeux du Néo-Antérinien. Puis sa dernière phrase lui permets de se vouloir optimiste, et de se présenter comme tel, il cherche à persuader l’auditoire qu’en acceptant de telles propositions, il accomplissent un pas historique, chose entendable « quoique manquant d’originalité » pour le plénipotentiaire… Et déjà il savait ce qu’il allait dire :

« Je tiens bien entendu à saluer l’intégralité des participants à cette conférence, et je tiens aussi à féliciter les initiatives stérusiennes pour la paix et la bonne entente sur ce continent, chose naturelle quand l’on sait que plusieurs des états ici présents participent aussi à l’initiatives akaltienne qu’est l’organisation platoaleucienne, qui vise à assurer la paix et la stabilité en encourageant la diplomatie et les échanges entre les états. C’est donc tout naturellement que la Nouvelle Antrania encourage avec force et vigueur cette conférence, qui permets non seulement de garantir la paix et la stabilité, mais en plus de faire fructifier le commerce et de rendre la circulation plus facile, et donc les échanges plus bénéfiques…

C’est de cette manière que j’approuve formellement au nom du Grand Duché les propositions stérusiennes, enfin du moins une partie, en effet, le commerce représente la principale source de revenus de notre état, et qui donc nous est vital ! Sans cela, rien n’est possible et c’est ainsi que je recommande chaudement un accord général sur les tarifs douaniers, qui pourraient permettre de limiter les coûts d’exportation, et donc les coûts de vente, chose qui serait parfaitement utile et bénéfique aux consommateurs. C’est aussi dans cette optique, que nous soutenons aussi une coopération sécuritaire dans le domaine du commerce, car comme tout le monde le sait, si les routes sont peu sures, les échanges resterons peu nombreux et porteront atteintes aux activités de chacun des états ici présents. Heureusement, des moyens existent pour préserver les échanges, et la surveillance maritime devra être renforcée, même si j’ai une entière confiance en nos amis stérusiens pour ce genre de choses, même la Nouvelle Antérinie pourrait y faire participer une petite flottille actuellement en mission près des cotes akaltiennes.

En revanche, je suis bien moins favorable à la question d’une monnaie commune, et je doute que nous céderions le Talent, devise des échanges inter-confédéraux pour une autre monnaie, car comprenez-nous, mais le ministère commun gérer par les états confédérés ne se chargera certainement pas d’un inutile travail de change entre le talent et la nouvelle monnaie, nos échanges internes restent nos premières sources de revenus commerciaux, nous voudrions éviter de complexifier les choses et de rendre les échanges à l’intérieur de la confédération complètement cryptique, ça bloquerait le commerce, et donc notre activité économique… Chose impensable pour le gouvernement de Monsieur des Bournos. 

Je pense que ce sera tout pour moi, je tiens bien entendu à encore remercier les stérusiens pour leur initiative.
»
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Je tiens à rassurer l'ensemble des États présents ici : la monnaie commune ne concernerait que les échanges commerciaux internationaux. Nous n'avons nullement l'intention de l'appliquer aux échanges nationaux. Cela dit, nous conservons cette spécificité, et si des nations souhaitent rejoindre une monnaie commune couvrant l'ensemble de la sphère économique, tant interne qu'externe, nous y serions très favorables.

Je sais que l’Akaltie est souvent ouverte à ce type de proposition, et au vu de l’importance de nos échanges, il serait dans notre intérêt mutuel de disposer d’une monnaie commune. Mais je le répète : pour le moment, cette monnaie commune ne serait utilisée que pour les échanges internationaux, dans le but de mieux aligner les prix et de réduire les coûts liés aux taux de change.

Voici un exemple de traité que nous avons rédigé récemment et que nous vous soumettons. Il s'agit d’un texte complet, que nous considérons comme l’une des meilleures garanties de stabilité.


[ignore][quote=Centre de recherche et de coopération économique Stérusien]
Traité de coopération sud-Aleucien

Le traité de coopération sud-Aleucien est un accord d'engagement entre l'ensemble des États signataires. Ces États, conscients de l'importance d'une coopération accrue en matière de commerce, de culture, de science et de sécurité, s'engagent à respecter et à appliquer les différentes prérogatives dudit traité. Ils s'engagent, par la voie de la diplomatie, à prioriser les voisins sud-Aleuciens dans leurs échanges et dans leurs demandes de coopération locale.
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