23/09/2016
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RELIGION I Conseil Suprême Shinto

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Conseil Suprême Shinto

Le Conseil Suprême Shinto (CSS) est une institution publique religieuse, garante de la préservation, de la pratique et des bonnes mœurs du shintoïsme au Fujiwa. Fondé par l’administration shogunale Shimura en 2016, il est un organe de liaison entre le spirituel, le politique et le quotidien des Fujiwans. Son but est d’assurer un retour aux traditions dans le cadre moderne actuel, en réponse à une société contemporaine de plus en plus déconnectée de ses racines et à la demande populaire.

En tant qu’institution publique, le Conseil Suprême Shinto encadre les directives spirituelles nationales afin d’orienter, au mieux, les comportements individuels et collectifs. Ces directives sont basées sur les enseignements des Kamis et les anciens écrits du shintoïsme. Le CSS a pour mission la protection et la valorisation du patrimoine : tous les sanctuaires du pays sont désormais sous sa responsabilité administrative, spirituelle et économique. Il finance également la formation des kannushi (prêtres) et des miko (servantes des sanctuaires) afin de garantir la transmission du patrimoine spirituel.

Le CSS est aussi le principal organisateur des cérémonials d’État, supervisant les rites officiels impliquant les autorités politiques ainsi que l’Empereur et sa famille. Il est désigné comme le garant inconditionnel des protocoles cérémoniels liés aux grandes festivités nationales annuelles (prières pour la récolte, bénédiction des nouvelles lois, rituels d’apaisement des catastrophes). De plus, il régule les interactions entre les institutions publiques et la sphère religieuse afin d’intégrer la spiritualité dans les affaires de l’État.

Dans cette perspective, le CSS incorpore les enseignements shintoïstes dans les écoles publiques, notamment à travers la piété filiale, l’histoire de la mythologie nationale et, surtout, le respect harmonieux de la nature. Il est également le fondateur de centres éducatifs placés sous son administration directe, afin de promouvoir une meilleure connaissance des rites shinto auprès des jeunes générations, mais aussi auprès des adultes. Par ailleurs, le CSS sensibilise les zaibatsu et autres entreprises du pays à l’éthique spirituelle en récompensant celles qui intègrent ces valeurs dans leurs activités économiques.

Son rôle vise à unifier la culture et la religion en mettant à l’honneur la revitalisation des arts traditionnels associés au shintoïsme, tels que la danse kagura, la maîtrise du taiko, la calligraphie et bien d’autres…

Le Conseil Suprême Shinto s’impose comme la plus grande institution publique religieuse du Fujiwa, soutenant le leadership spirituel à l’international. Son symbolisme politique lui confère un rôle de contrôle des déviances jugées contraires à l’esprit fujiwan. En tant que conseiller spirituel de l’administration, il exerce une influence puissante, accordant ou refusant ses bénédictions aux projets politiques et institutionnels.

Le CSS promulgue également un code de la famille visant à encadrer la vie privée et les rites familiaux. Il encourage, par exemple, les mariages traditionnels dans les sanctuaires, la multiplication des bénédictions et le respect d’une ligne de conduite conforme aux principes shintoïstes dans la vie quotidienne. Plus qu’un simple organe religieux, le Conseil Suprême Shinto est la véritable institution de régulation spirituelle, veillant sur les racines culturelles, sociales, écologiques et politiques du Fujiwa. Face aux mutations du monde moderne, il se présente comme un rempart contre l’aliénation contemporaine, aspirant à préserver une identité enracinée dans les traditions.
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Kaoruko Amaterasu

Mars 2016

Kaoruko Amaterasu



Dans les méandres historiques du sanctuaire ancestral de Naushika, niché au cœur de la métropole de Miyako, s'est déroulé un événement dont les répercussions allaient redessiner les contours du paysage spirituel de tout un pays. Les archives confidentielles du conclave révèlent la nature profondément transformative de cette assemblée extraordinaire où les figures les plus éminentes du shintô se sont réunies pour établir une hiérarchie nouvelle, culminant dans la création et l'attribution d'un titre jusqu'alors inexistant: celui de Daisōshu 大宗主, Grand Prêtre destiné à présider le Conseil Suprême Shinto et à incarner l'autorité spirituelle suprême sur l'ensemble des sanctuaires de la nation. Les Gūji 宮司, ces prêtres en chef dont l'influence irradie depuis leurs sanctuaires respectifs, ont convergé en nombre impressionnant vers ce lieu chargé d'histoire. Leurs délibérations, imprégnées de tensions subtiles et d'alliances tacites, se sont déroulées sous l'œil vigilant des émissaires du Conseil shogunal, dont la présence silencieuse mais imposante rappelait à tous les dimensions politiques sous-jacentes à cette consultation apparemment spirituelle. Les témoignages fragmentaires recueillis auprès des participants évoquent une atmosphère où chaque parole était pesée avec soin, où chaque geste rituel dissimulait potentiellement une manœuvre stratégique.

Après une nuit entière consacrée aux consultations mystiques auprès des Kamis et des esprits ancestraux – rituel dont les détails précis demeurent jalousement gardés par les initiés – un nom a émergé des brumes de l'incertitude pour s'imposer avec une évidence presque surnaturelle: Kaoruko Amaterasu. Les chroniques internes du conclave, accessibles uniquement aux membres du cercle intérieur, suggèrent que si l'unanimité s'est manifestée avec une promptitude surprenante, l'influence discrète mais déterminante du Shogun n'y était pas étrangère. Ainsi, par un enchevêtrement complexe de considérations spirituelles, politiques et dynastiques, pour la première fois dans l'histoire documentée du shintô, une femme se voyait investie de la plus haute fonction spirituelle du pays.

L'ascension de Kaoruko Amaterasu ne représentait pas simplement une rupture avec la tradition patriarcale ; elle s'inscrivait dans une continuité familiale prestigieuse que les observateurs avisés n'ont pas manqué de souligner. La lignée des Amaterasu constitue en effet l'une des dynasties les plus vénérables de l'univers religieux national, ayant administré au fil des siècles un réseau de sanctuaires d'une ampleur inégalée. Des manuscrits conservés dans les bibliothèques privées de Tomocho attestent que cette famille a traversé les bouleversements historiques en préservant jalousement une connaissance ésotérique transmise de génération en génération.

La sagesse exceptionnelle de Kaoruko, qualifiée par ses pairs de transcendante, ainsi que sa capacité présumée à établir des connexions privilégiées avec le monde spirituel, ont certainement contribué à légitimer sa nomination. Toutefois, les analystes des dynamiques religieuses contemporaines n'omettent pas de mentionner un facteur décisif, celui de la relation particulière qu'elle a cultivée avec le clan Shimura, détenteur actuel du shogunat. Son rôle dans la préservation de l'authenticité des pratiques religieuses après l'effondrement traumatique de l'Empire d'Aichi et pendant la période tumultueuse de modernisation post-1960 a créé entre elle et l'élite politique un lien d'interdépendance dont les ramifications demeurent partiellement voilées.

Le fief spirituel de la famille Amaterasu s'étend bien au-delà des sanctuaires traditionnels. L'académie shintoïste, qu'elle a établie à Tomocho, constitue un centre d'influence considérable où convergent de nombreux fidèles. Sous l'apparence d'une institution éducative conventionnelle se cache un véritable laboratoire de transmission et d'évolution de la pensée shintoïste. Les enfants qui y reçoivent leur éducation – issus pour beaucoup de familles influentes – sont imprégnés d'une vision particulière du monde spirituel, créant ainsi un réseau d'allégeances qui s'étendra potentiellement sur plusieurs générations.

La contribution intellectuelle de Kaoruko Amaterasu au corpus doctrinal shintoïste représente peut-être l'aspect le plus fascinant de son parcours. Sa découverte et authentification, au début du millénaire, d'un manuscrit rituel remontant à l'époque féodale a provoqué une onde de choc dans les cercles académiques et religieux. Ce document, dont l'existence même était jusqu'alors reléguée au domaine de la légende, a permis une réinterprétation fondamentale des pratiques du shintô primitif. Des sources proches du conclave affirment que cette contribution érudite, transformant profondément la compréhension du lien subtil entre les Kamis et le monde temporel, a pesé considérablement dans la balance lors des délibérations finales.

Les Gūji assemblés, conscients de participer à un moment charnière, ont reconnu en Kaoruko Amaterasu non seulement l'héritière d'une lignée prestigieuse, mais également l'architecte potentielle d'une renaissance spirituelle adaptée aux défis d'une ère en mutation perpétuelle.
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Structure Hiérarchique


I. Direction Suprême

1. Daisōshu (大宗主) - Grand Prêtre Suprême

Rôle: Autorité spirituelle et administrative suprême du shintoïsme au Fujiwa

Responsabilités:

  • Interprète la volonté des Kamis à l'échelle nationale
  • Communique directement avec l'Empereur sur les questions spirituelles
  • Approuve les nominations des prêtres de haut rang
  • Supervise l'ensemble des activités du CSS
  • Préside les cérémonies nationales majeures
  • Émet des directives doctrinales et éthiques


2. Fukusōshu (副宗主) - Grand Prêtre Adjoint

Rôle: Seconde le Daisōshu et assure la continuité administrative

Responsabilités:

  • Gère les opérations quotidiennes du CSS
  • Agit comme représentant officiel en l'absence du Daisōshu
  • Coordonne les activités entre les différentes divisions
  • Supervise la mise en œuvre des politiques établies par le Daisōshu


II. Divisions Principales

1. Sōkyō (宗教) - Conseil des Enseignements Doctrinaux

Dirigé par: Kyōgaku-chō (教学長) - Directeur des Doctrines
Rôle: Établir et préserver la doctrine shintoïste officielle

Responsabilités:

  • Interprète les textes anciens et la tradition
  • Publie des commentaires théologiques et directives doctrinales
  • Forme les théologiens et experts rituels
  • Arbitre les questions d'interprétation doctrinale
  • Supervise l'Institut de Recherche Théologique (神道研究所)


2. Gishiki-chō (儀式長) - Conseil des Cérémonies

Dirigé par: Saikō-gishiki-shi (最高儀式師) - Maître des Cérémonies
Rôle: Définir et maintenir les protocoles rituels

Responsabilités:

  • Établit les standards pour tous les rituels nationaux
  • Coordonne les cérémonies impériales et shogunales
  • Supervise le calendrier des festivals nationaux
  • Forme les prêtres aux cérémonies complexes
  • Préserve les techniques rituelles traditionnelles


3. Kyōiku-chō (教育長) - Conseil de l'Éducation

Dirigé par: Kyōiku-sōkan (教育総監) - Superintendant de l'Éducation
Rôle: Diffuser les enseignements shintoïstes dans la société

Responsabilités:

  • Développe les programmes d'éducation shintoïste pour les écoles
  • Gère les écoles et universités religieuses du CSS
  • Supervise la formation des futurs prêtres et miko
  • Produit du matériel éducatif sur le shintoïsme
  • Organise des séminaires et conférences publiques


4. Jinja-chō (神社庁) - Bureau des Sanctuaires

Dirigé par: Jinja-sōchō (神社総長) - Administrateur Général des Sanctuaires
Rôle: Administrer et superviser tous les sanctuaires du pays

Responsabilités:

  • Classifie et évalue les sanctuaires
  • Alloue les financements aux sanctuaires
  • Supervise la construction et la restauration des édifices
  • Organise les nominations et transferts du personnel religieux
  • Définit les standards pour la gestion des sanctuaires


5. Kokusai-bu (国際部) - Département International

Dirigé par: Kokusai-buchō (国際部長) - Directeur des Relations Internationales
Rôle: Représenter le shintoïsme à l'international

Responsabilités:

  • Promeut le shintoïsme et la culture fujiwane à l'étranger
  • Gère les relations avec les autres traditions religieuses
  • Supervise les sanctuaires à l'étranger
  • Organise des échanges culturels et religieux
  • Accueille les délégations étrangères


6. Zaibatsu-renkei-ka (財閥連携課) - Bureau de Liaison avec les Entreprises

Dirigé par: Kigyō-shidō-kan (企業指導官) - Conseiller des Affaires Corporatives
Rôle: Intégrer l'éthique shintoïste dans le monde économique

Responsabilités:

  • Promeut l'éthique shintoïste dans les pratiques commerciales
  • Attribue des certifications aux entreprises respectueuses des valeurs traditionnelles
  • Conseille les zaibatsu sur l'intégration des pratiques religieuses
  • Supervise les rituels de bénédiction pour les nouvelles entreprises
  • Médiatise les relations entre le monde spirituel et économique


III. Classification et Administration des Sanctuaires

1. Ichi-i-sha (一位社) - Sanctuaires de Premier Rang

Statut: Importance nationale, directement sous la supervision du CSS

Caractéristiques:

  • Accueillent les cérémonies nationales majeures
  • Possèdent un personnel complet et nombreux
  • Bénéficient d'un financement direct du CSS
  • Gardiens de trésors nationaux et reliques sacrées
  • 20 à 30 dans tout le pays


2. Ni-i-sha (二位社) - Sanctuaires de Deuxième Rang

Statut: Importance provinciale

Caractéristiques:

  • Supervisés par des bureaux régionaux du CSS
  • Accueillent des cérémonies régionales
  • Personnel substantiel mais plus réduit
  • Environ 100 dans le pays


3. San-i-sha (三位社) - Sanctuaires de Troisième Rang

Statut: Importance de district, historique ou spirituelle significative

Caractéristiques:

  • Administration semi-autonome sous supervision régionale
  • Personnel modéré mais complet
  • Plusieurs centaines à travers le pays


4. Chihō-jinja (地方神社) - Sanctuaires Régionaux

Statut: Desservent des régions entières

Caractéristiques:

  • Structure complète mais de taille réduite
  • Généralement un seul Gūji avec quelques assistants
  • Supervisent parfois les sanctuaires locaux environnants


5. Chiiki-jinja (地域神社) - Sanctuaires Locaux

Statut: Niveau communautaire (quartier/village)

Caractéristiques:

  • Personnel minimal (souvent un seul prêtre)
  • Cérémonies simples et services quotidiens
  • Forte intégration dans la vie communautaire locale


IV. Structure d'un Sanctuaire Typique (Premier Rang)

1. Gūji (宮司) - Prêtre en Chef

Rôle: Autorité suprême du sanctuaire

Responsabilités:

  • Préside les cérémonies majeures
  • Représente le sanctuaire auprès du CSS
  • Supervise tout le personnel
  • Gère les relations avec les autorités locales
  • Interprète la volonté des kamis vénérés dans le sanctuaire


2. Gon-gūji (権宮司) - Prêtre en Chef Adjoint

Rôle: Second du Gūji

Responsabilités:

  • Supervise les opérations quotidiennes du sanctuaire
  • Remplace le Gūji lors des cérémonies en son absence
  • Coordonne le travail entre les différents départements
  • Sert souvent de mentor aux jeunes prêtres


3. Negi (禰宜) - Prêtre Senior

Rôle: Spécialiste des rituels

Responsabilités:

  • Dirige les rituels quotidiens importants
  • Supervise les prêtres de rang inférieur
  • Forme les prêtres aux techniques rituelles
  • Souvent spécialisé dans certains types de cérémonies


4. Gon-negi (権禰宜) - Prêtre Senior Adjoint

Rôle: Assistant du Negi

Responsabilités:

  • Assiste le Negi dans les rituels
  • Supervise la formation des jeunes prêtres
  • Gère les calendriers rituels
  • Peut se spécialiser dans certains domaines (musique rituelle, etc.)


5. Shuten (衆典) - Prêtres Officiants

Rôle: Exécutants des rituels quotidiens

Responsabilités:

  • Réalisent les rituels de purification
  • Conduisent les bénédictions pour les visiteurs
  • Préparent les offrandes quotidiennes
  • Interagissent avec les fidèles


6. Shinkoku (神刻) - Gardiens des Écritures

Rôle: Préservation des textes et traditions écrites...

Responsabilités:

  • Conservent et étudient les textes anciens
  • Préparent les amulettes (omamori)
  • Rédigent les oracles (omikuji)
  • Maintiennent les archives du sanctuaire


7. Miko (巫女) - Servantes du Sanctuaire

Catégories et rôles:

a. Saishu-miko (祭主巫女) - Miko Principales

  • Participent aux cérémonies importantes
  • Exécutent les danses sacrées (kagura)
  • Assistent directement les prêtres supérieurs
  • Souvent issues de familles prestigieuses

b. Shin-miko (神巫女) - Miko Spirituelles

  • Pratiquent la divination traditionnelle
  • Assistent aux rituels de purification
  • Peuvent entrer en transe lors de certains rituels
  • Conservent les traditions chamaniques anciennes

c. Jun-miko (準巫女) - Miko Auxiliaires

  • Accueillent les visiteurs
  • Gèrent la vente d'amulettes et souvenirs
  • Entretiennent les espaces sacrés
  • Souvent des jeunes femmes en formation


8. Kanri-bu (管理部) - Département Administratif

Sections et rôles:

a. Hozen-ka (保全課) - Service d'Entretien

  • Maintient les bâtiments et jardins sacrés
  • Prépare les lieux pour les cérémonies
  • Préserve les trésors et objets sacrés
  • Supervise les projets de restauration

b. Zaimu-ka (財務課) - Service Financier

  • Gère les donations et le budget
  • Administre les propriétés du sanctuaire
  • Tient la comptabilité et les registres
  • Supervise les investissements du sanctuaire

Organigramme CSS
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Directive Cérémonielle 001/2016 - Une Inflexion Décisive

Mars 2016

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Le 17 mars 2016, l'adoption par le Conseil Shōgunal de la Directive Cérémonielle 001/2016 constitue un tournant dans l'architecture institutionnelle religieuse du pays. Ce document administratif, en apparence technique et procédural, représente en réalité une transformation profonde des relations entre l'État et les différentes traditions spirituelles présentes sur son territoire.

La directive, intitulée sobrement Harmonisation des Protocoles Cérémoniels dans les Institutions Publiques, vient introduire un ensemble de dispositions qui, sans jamais mentionner explicitement l'établissement du shintoïsme comme religion d'État, installe de facto un système hiérarchisé où les rituels shintoïstes acquièrent un statut prééminent dans l'espace institutionnel.


Mécanismes d'Institutionnalisation Indirecte

L'analyse détaillée des 47 articles de la directive révèle plusieurs mécanismes subtils d'institutionnalisation. L'Article 12 stipule que les cérémonies officielles marquant les moments significatifs de la vie nationale incluront désormais des éléments rituels issus de la tradition spirituelle ancestrale du Fujiwa. Le terme tradition spirituelle ancestrale n'est jamais explicitement défini comme shintoïsme, mais les protocoles détaillés en annexe correspondent précisément aux rituels shintoïstes traditionnels. L'Article 23 établit que les institutions religieuses recevant des subventions publiques devront démontrer leur conformité aux valeurs spirituelles fondamentales de l'identité fujiwane. Cette formulation délibérément ambiguë permet une interprétation flexible mais crée un cadre réglementaire où le Conseil Suprême Shinto (CSS) peut exercer un pouvoir normatif significatif. Les Articles 31-34 restructurent l'enseignement des traditions religieuses dans le système éducatif, introduisant une distinction entre patrimoine spirituel national (shintoïsme) et traditions religieuses complémentaires (bouddhisme, christianisme, islam).


Implications pour le Bouddhisme - Subordination Négociée

Le bouddhisme au Fujiwa se trouve confronté à une reconfiguration substantielle de son positionnement institutionnel. La Conférence des Abbés Bouddhistes du 03 mars 2016 illustre parfaitement les dynamiques d'adaptation à ce nouveau paradigme. Lors de cette réunion exceptionnelle tenue au Temple Ryō-ji, les représentants des principales écoles bouddhistes ont adopté une Déclaration de Coexistence Harmonieuse qui, tout en réaffirmant l'autonomie doctrinale du bouddhisme, reconnaît la place spéciale du shintoïsme dans l'histoire spirituelle du Fujiwa et accepte d'intégrer certains éléments rituels shintoïstes dans les cérémonies bouddhistes officielles. Cette position pragmatique se matérialise à travers plusieurs initiatives symboliques.


  • Installation d'autels shintoïstes secondaires dans l'enceinte des principaux temples
  • Incorporation de prières aux kamis locaux avant les cérémonies bouddhistes majeures
  • Participation des moines aux rituels shintoïstes nationaux en tant que gardiens de la tradition complémentaire

L'entretien accordé par l'Abbé Tenzin Ryūko au Journal des Affaires Religieuses révèle la stratégie sous-jacente: « Nous reconnaissons les nouvelles réalités institutionnelles tout en préservant l'essence de notre tradition. Le bouddhisme a toujours su s'adapter aux contextes culturels sans compromettre ses principes fondamentaux. »


L'Islam - Une Accommodation Privilégiée

La situation de la communauté musulmane fujiwane présente un paradoxe instructif. Malgré son caractère historiquement étranger à la tradition spirituelle nationale, l'islam bénéficie d'un statut relativement privilégié, illustré par l'exemption de certaines dispositions de la Directive 001/2016.

Le 25 février 2016, la visite du Shogun Ishida Shimura à la Grande Mosquée de Tomocho a constitué un grand geste symbolique. Dans son discours, soigneusement calibré, le Shogun a évoqué les valeurs de dévotion, de discipline spirituelle et de respect des traditions comme points de convergence entre la voie des kamis et la tradition islamique. Cette approche différenciée s'explique par plusieurs facteurs.

  • L'admiration personnelle du Shogun pour certains aspects de l'éthique islamique.
  • Des considérations géopolitiques liées aux relations du Fujiwa avec des populations musulmanes (la diaspora stranéenne et azuréenne).
  • La structure organisationnelle de l'islam fujiwan, historiquement moins imbriquée dans les institutions nationales que le bouddhisme.

Le Conseil des Affaires Islamiques du Fujiwa a adopté une posture de respect réciproque, acceptant d'intégrer certains éléments symboliques comme l'orientation des mosquées pour qu'elles s'alignent non seulement avec la Makka mais également avec les principaux sanctuaires shintoïstes nationaux.


Le Christianisme - Négociations Complexes

La position des églises chrétiennes s'avère plus délicate. Le mémorandum du 02 mars 2016, issu de la Conférence Œcuménique Chrétienne du Fujiwa, reflète les tensions internes face aux nouvelles exigences institutionnelles.

Les églises protestantes, majoritairement, ont adopté une approche d'accommodation limitée, acceptant d'incorporer certains symboles nationaux associés au shintoïsme dans leurs édifices, tout en maintenant une distinction théologique claire. L'Église catholique, en revanche, a exprimé des réserves plus substantielles, invoquant des questions de compatibilité doctrinale.

La résolution du conflit potentiel est venue d'une interprétation administrative habile de l'Article 42 de la Directive, permettant des adaptations culturellement appropriées pour les traditions religieuses ayant des impératifs théologiques spécifiques. Cette formulation délibérément vague a permis aux autorités de maintenir le principe général de subordination symbolique tout en accommodant les particularités des communautés chrétiennes.


Analyse des Implications Socio-politiques

Cette reconfiguration du paysage religieux s'inscrit dans une stratégie plus large de consolidation identitaire nationale. Le shintoïsme, en tant que système de croyances intrinsèquement lié au territoire et à l'histoire fujiwane, offre un vecteur idéal pour l'articulation d'une identité distinctive face aux influences extérieures. L'approche adoptée par les autorités fujiwanes se caractérise par sa subtilité institutionnelle. Plutôt qu'une proclamation explicite du shintoïsme comme religion d'État, potentiellement problématique sur le plan diplomatique, elles ont opté pour un ensemble de mesures administratives et protocolaires qui produisent le même effet sans les vulnérabilités juridiques associées.

  • Maintien d'une façade de pluralisme religieux compatible avec les normes internationales.
  • Flexibilité administrative permettant des accommodements stratégiques (comme dans le cas de l'islam).
  • Évitement des résistances frontales que pourrait susciter une approche plus directe.

Les autres traditions religieuses, confrontées à cette nouvelle réalité, ont majoritairement opté pour des stratégies d'adaptation pragmatique plutôt que de confrontation, reconnaissant implicitement l'inefficacité potentielle d'une opposition directe dans le contexte politique actuel.

Le cas fujiwan illustre l'émergence d'un modèle distinct de relations État-religions, caractérisé par une institutionnalisation implicite plutôt qu'explicite. Un système de subordination négociée plutôt qu'imposée et des mécanismes d'adaptation différenciés selon les considérations géopolitiques. Cette configuration, que l'on pourrait qualifier de sécularisme hiérarchisé, représente une innovation institutionnelle dans le paysage global des relations État-religions. Elle démontre comment les structures administratives peuvent être reconfigurées pour établir une préséance religieuse de facto tout en maintenant les apparences formelles d'un pluralisme religieux.

L'évolution future de ce système dépendra largement de la capacité du régime à maintenir l'équilibre délicat entre l'affirmation d'une identité religieuse nationale distinctive et les impératifs diplomatiques et sociaux de tolérance religieuse dans un contexte international de plus en plus attentif aux questions intérieures qui touchent le Fujiwa.
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