11/05/2017
22:49:51
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[Grand Ling - Westalia] Là où l'Ouest rencontre l'Est.

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Cité Pourpre, Neijing
LÀ OÙ L'OUEST RENCONTRE L'EST.
Rencontre Grand Ling - Westalia.

Dans les allées sinueuses du Palais Pourpre, deux hommes échangeaient à la lueur du petit matin de février. Le visage émacié du Premier Ministre hochait régulièrement aux propos de l'Empereur.
Le sujet de leur entretien matinal était connu de toutes les oreilles du Palais : Enfin, Westalia rencontrerait le Grand Ling après des années de tractation et d'empêchement.
Pour ZHOU Lee, le Premier Ministre, cette rencontre marquait la deuxième grande rencontre de son mandat après le Burujoa l'année précédente. Elle devait permettre d'ouvrir le marché aleucien au Grand Ling. Ling Jiajing et ZHOU Lee ne s'en cachaient pas, ils espéraient pouvoir vendre des services et des biens manufacturés contre des devises fortes et des techniques.
Ils espéraient trouver une oasis amicale dans un désert d'inconnus.

La rencontre avait été planifiée il y a un an déjà et devait se tenir en mai 2015, mais Crohn était revenu, empêchant le Premier Ministre de remplir pleinement sa mission, ce qui avait donné bien de grain à moudre pour l'Opposition. Et pendant ce temps-là, le monde n'avait pas arrêté sa course effrénée. Westalia avait changé, en bien, il fallait l'espérer, le Nazum était retourné dans son sommeil de surface et le Grand Ling avait poursuivi sa morose croissance tandis que ses représentants se tuaient sur l'avenir de leurs enfants.
Il était dit en Eurysie qu'un peuple qui va bien est un peuple qui fait la fête, alors il avait été décidé que le Grand Ling se mettrait à refaire la festoyer. La rencontre tant attendue serait également sous le signe de la fête.

Les autorités du Grand Ling avaient planifié un accueil en fanfare à l'aéroport de Neijing-Padong. Profitant d'un trafic bien moindre que l'autre aéroport neijinganese pour étendre la fête plus longtemps. Ensuite, le train impérial attendrait l'ambassade westalienne pour prendre la route de la gare du Palais Pourpre, dédiée à la famille impériale et ses invités uniquement. Et de là, un dîner faste serait organisé.
C'était peu ou prou le sujet de discussion des deux hommes, les lèvres remuant à peine et un voile de vapeur s'échappant dans la fraicheur de l'hiver au rythme de leurs mots.


Le Jour-J.
Février touchait à sa fin, dans quelques semaines, il ferait de nouveau chaud à Neijing et le brouillard de l'hiver laisserait la vie reprendre, et Demeter des croyances eurysiennes anciennes, cesserait de pleurer sa fille. Les sifflements particuliers des avions s'était tut depuis la veille lorsque les autorités avaient décidées d'une zone d'exclusion aérienne mais un irreductible voulu braver l'interdit. C'était attendu puisqu'il s'agissait de l'avion présidentiel westalien. Il se posa sur la piste 26 droite, la plus proche du terminal. Dans un balai de fourmis, l'imposant biréacteur fut guidé par le personnel aéroportuaire jusqu'à sa voie de garage et relativement proche de là où on espérait que le tapis rouge serait déployé sitôt l'escalier en place.

Sur le tarmac, Leurs Majestés étaient présentent mais également le Premier-Ministre, son épouse et l'Ambassadeur de Westalia au Grand Ling ainsi que sa suite. Derrière, se tenait des soldats lingois, certains soldats de la Garde Impériale et une fanfare s'appretant à jouer l'hymne westalien puis l'hymne lingois. La porte ermétique de l'avion s'ouvrit et quelques instants après, le président BELAGRI et sa suite apparut noyés sous les flash de la presse nationale et étrangère. L'hymne retentit lorsqu'il posa le pied sur l'escalier et lorsqu'il fut sur le plancher des vaches c'est celui du Grand Ling qui fut joué. Non sans que les lingois aient la main sur le coeur au détriment de toutes les politesses obligatoires.

Sa Majesté Ling Jiajing vint serrer la main du président, il dit.
Enfin, nous nous rencontrons.

Armoiries de l'empire du Grand Ling
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Simeon Belagri, le Président Fédéral de la Grande République de Westalia.
Simeon Belagri, le Président Fédéral de la Grande République de Westalia.

Contrairement à ce que beaucoup de cartes souhaiteraient faire croire, la Grande République n'est pas si loin du Nazum. En réalité, les voyages aériens entre Columbia et les plus proches villes de ce grand continent s'étalent sur des distances presque aussi grandes et sur un temps tout aussi long que pour aller jusqu'à l'extrême sud-est de l'Aleucie, en partant de Westalia. Cette proximité géographique est souvent oublié des populations d'aujourd'hui, mais elles ne l'avaient pas été pour les colons originaires du Nazum, quelques siècles plus tôt, et qui ont construit une société riche, nouvelle et prospère tout autour du Golfe de Kamishiwa et même à travers le pays au cours de la période la Grande ruée vers l'or westalienne, au milieu du XIXème siècle. Les descendants de ces colons et de ces immigrés étaient en très grandes majorité originaire de l'Est-Nazum, dont certains devaient sûrement avoir une origine dans le Grand Ling. Ces colonies "nipozams", un nom romanisé et très généraliste que l'on pourrait interpréter comme "westalo-nazuméen", ont joué un grand rôle dans le commerce régional jusqu'au début du XXème siècle, avant d'être annexées pacifiquement par le Président à vie Henry Horvanx, en 1901. Contrairement aux autres populations non-austariennes, qui ont connu une intégration beaucoup plus difficile dans leur histoire, les nipozams sont rapidement devenus une ethnie motrice de la croissance westalienne et ceci dès l'avènement de la Grande République, en 1919. En effet, le fondateur de cette dernière, Stanislas Asfort, est issu d'un père austarien et d'une mère nipozam, une origine qu'il mettra à profit pour valoriser la place de sa communauté maternelle au sein de la nouvelle démocratie westalienne. Ainsi, de nombreuses personnalités importantes sont issues de cette communauté, telles que Seiji Ishiyama, ancien Président Fédéral entre 1931 et 1943 ou encore le très puissant dirigeant d'Akiyama Corporation, Hirayoshi Akiyama, probablement l'un des hommes les plus riches d'Aleucie aujourd'hui, pour ne citer que quelques noms des plus connus.

L'initiative d'un rapprochement avait été initiée par le Grand Ling, au cours de l'époque conservatrice des hardenboriens, les prédécesseurs du gouvernement actuel. A l'origine, la rencontre aurait dû se dérouler au cours du mois de mai 2015, soit quelques semaines avant l'entrée dans la période la plus intenses des scrutins électoraux de l'année dernière, ceux ayant permis en fin d'année d'amener au pouvoir l'alliance de gauche mener par Simeon Belagri, devenant le douzième Président Fédéral de la Grande République, au bout de trois campagnes présidentielle face à son rival historique Victor Hardenbor, bien que ce dernier avait de son propre chef annoncé qu'il ne se représenterait pas à un septième mandat pour des raisons de santé, ayant laissé sa place à son nouvel héritier désigné, Arthur Horvanx, acteur célèbre, chef du gouvernement entre 2014 et 2015 et surtout arrière petit-fils du dictateur de la même dynastie, qui finira par perdre de peu les élections. L'année 2015 avait été chaotique pour les affaires intérieures westaliennes et il est probablement plus intéressant de voir cette rencontre à Neijing se dérouler aujourd'hui, dans un contexte où la nouvelle force politique au pouvoir est beaucoup plus ouverte que la précédente et surtout dans une année westalienne sans aucun calendrier électoral, donc avec le moins de pression politique.

Depuis le début de l'année, le nouveau gouvernement avait affiché un objectif clair en multipliant les rencontres diplomatiques : créer des partenariats commerciaux majeurs pour le pays, tout comme dans la recherche de nouvelles alliances autre qu'en Aleucie, avec des acteurs internationaux divers et variés. Les événements de ces dernières années avaient convaincu qu'il y avait une nécessité à élargir le spectre diplomatique de la Grande République, en élargissant de façon drastique ses contacts, tout comme le nombre de relations amicales qu'elle doit tisser, tout cela dans le but de se positionner en tant que nation d'envergure internationale, bien loin des affaires aleucio-centrées qu'on lui a longtemps prêté depuis sa sortie d'isolationnisme. S'il n'est pas question de s'écarter de leur continent d'origine, qui reste dans le regard principal des dirigeants de Columbia, le Nazum semble être le second point d'intérêt de ces derniers et le Grand Ling pourrait avoir une certaine opportunité à négocier des accords et un partenariat fort avec ces westaliens qui s'intéressent grandement à son continent, tout particulièrement les puissants groupes d'entreprises qui cherchent à s'y implanter de plus en plus férocement ces derniers temps.

A la sortie de l'avion, emmitouflé dans son épais manteau gris foncé, le chef de l’État s'avança en premier sur les escaliers menant jusqu'au sol, un grand sourire chaleureux sur le visage à l'écoute de son hymne national et probablement pour le jeu des journalistes westaliens, lingois et étrangers venus immortaliser la rencontre. Suivi de toute une suite de diplomates, de conseillers et d'interprètes l'ayant accompagné jusque sur ces terres. Avançant progressivement sur le tapis rouge, ce dernier vis s'approcher le monarque, le dirigeant du pays l'accueillant aujourd'hui. Après s'être exprimé et l'invitant à serrer sa main, le Président Fédéral répondit :

Simeon Belagri : Votre Majesté, c'est un plaisir partagé que de pouvoir se rencontrer dans votre magnifique pays. C'est la première fois que je pose pied au Nazum et c'est un véritable honneur que de pouvoir le faire au Grand Ling. Je crois très sincèrement que cette rencontre permettra le développement de relations fortes, prospères et bénéfiques à la croissance de nos deux peuples.

Toujours avec un grand sourire amical, la poignée de main dura suffisamment longtemps pour qu'elle soit photographiée de nombreuses fois par la presse, sous une nuée de flashes. Il en valut de même lorsque les autres grandes personnalités ayant attendu la venue du dirigeant westalien vinrent le saluer de la même façon, entamant officiellement le début de cette visite au Grand Ling, où beaucoup d'espoir étaient attendus de l'autre côté du Scintillant, quant à la signatures d'accords qui permettrait à la puissance commerciale westalienne d'entrée par l'une des grandes portes du marché nazuméen.

Cité Pourpre, Neijing
LÀ OÙ L'OUEST RENCONTRE L'EST.
Rencontre Grand Ling - Westalia.

La poignée de main fut longue tant parce que les deux homologues avaient été formés à savoir contenter l'avidité de la presse que puisqu'elle avait un symbole fort. Le Grand Ling avait, par ses Grandes Explorations du XVI-XVIIe siècle, déjà foulé le sol de Westalia. L'implantation fut courte, juste assez pour offrir quelques soieries que le Temps oublia dans une tombe ou deux. Alors, quand le président westalien arriva sur le sol lingois c'était comme si l'on avait remonté les âges en quête d'un passé commun à explorer.
Le Grand Ling avait développé un très fort intérêt envers les nations libérales et socio-libérales du monde. Il voulait impérativement exporter sa main d'œuvre, mais également ses entreprises et techniques pour rattraper des siècles de dévolution que la Dynastie Liang, par son isolationnisme, avait provoquée.

L'année 2015 et plus à fortiori l'année 2016 étaient charnières pour le Grand Ling. Des domaines d'excellences se montraient et la Réforme de l'Enseignement devait apporter avec elle de nouveaux cerveaux pour passer d'un pays usine du monde à un pays spécialisé. Les industriels lingois et le Gouvernement voyaient en les hautes technologies un attrait particulier, aussi les secteurs des technologies de l'information et de la communication (TIC) comme le secteur des transports étaient ceux qui semblaient les plus prometteurs. Le Grand Ling voulait mettre en place de grands fleurons lingois exportables et bénéficier de leur réussite pour mettre en place tout un tissu industriel pour qui le ruissèlement serait bénéfique.
Dans cette configuration, impossible de compter sur des nations trop sociales ou trop communistes car les régulations à outrance ou le sur-contrôle de l'État étaient des freins importants.
L'État fédéral était alors persuadé qu'ailleurs, dans le monde, certaines nations seraient plus enclines à tisser des liens forts et des partenariats durables. Westalia, avec la Lermandie, étaient les nations aleuciennes suggérées par les services diplomatiques de l'Empire.

Donc, quand M. le Président serra la main de Sa Majesté, Ling Jiajing su que le choix de ses services avait de grandes chances d'être les bons.

- Votre Majesté, c'est un plaisir partagé que de pouvoir se rencontrer dans votre magnifique pays. C'est la première fois que je pose pied au Nazum et c'est un véritable honneur que de pouvoir le faire au Grand Ling. Je crois très sincèrement que cette rencontre permettra le développement de relations fortes, prospères et bénéfiques à la croissance de nos deux peuples.

- Et puisse votre venue ici être la plus plaisante de vos pérégrinations nazumi. Sa Majesté lui sourit puis reprit. Je suis certain que cette rencontre sera effectivement bénéfique pour nos deux grandes nations.

Les deux hommes déambulèrent sur le fameux tapis rouge conduisant vers une limousine noire blindée estampillée des armoiries impériales et se noyaient dans un cortège de SUV tout aussi noirs et imposants. Durant ce court trajet, Sa Majesté avait déjà eu l'occasion de présenter son épouse l'Impératrice Ling Fang, son Premier Ministre ZHOU Lee ainsi que l'épouse de ce dernier. L'Empereur échangea quelques banalités sur la fraîcheur du temps, sur le vol du président westalien et sur l'environnement autour d'eux. Une chose si drôle à voir que finalement, malgré l'importance de leurs fonctions, ces deux hommes n'étaient que des êtres humains placés là.
Le cortège se lança finalement en direction de la Cité Pourpre où le gros de la rencontre aurait lieu. La Cité Pourpre n'était ni plus ni moins que le palais impérial et jusqu'aux années 1990, le siège du Gouvernement de Sa Majesté.

Monsieur BELAGRI et Sa Majesté furent conduites dans l'une des — trop — nombreuses pièces secondaires du palais, non loin des pavillons principaux et à l'abri des journalistes. C'était en fait le cabinet de travail de Sa Majesté. Si on voyait que le complexe palatial en lui-même était ancien, le cabinet disposait de tout le confort moderne. La majorité de la Cité Pourpre ayant été modernisée au fur et à mesure des rénovations successives. Dans cette pièce rectangulaire où le calme revint, Ling Jiajing se détendit bien plus. Des eunuques ravivèrent un feu endormi dans l'âtre tandis que le Premier Ministre ZHOU invita le président westalien à s'asseoir sur l'un des deux canapés qui se faisaient face.
L'Empereur vint s'asseoir face à son homologue chef d'État.

Nos services diplomatiques ont expliqué aux vôtres, je crois, certaines des attentes du Grand Ling. Monsieur TAKAJIMA avait alors, à l'époque, fait savoir que nos demandes étaient acceptables pour vous. Si cela est toujours d'actualité, nous pourrons les officialiser dans le traité que nous espérons signer avant votre retour chez vous. L'une des portes du cabinet s'ouvrit et un eunuque apporta un plateau de bois fin sur lequel était disposé un service à thé. Il le déposa au centre de la table et s'en alla après s'être incliné. Ah ! Parfait. Aimez-vous le jasmin ? C'est la note principale de ce thé que nous offrons uniquement à nos invités prestigieux. D'ailleurs...
Sa Majesté ne put finir sa phrase. Un deuxième eunuque qui, pour n'importe quel occidental ressemblait à tous les autres, apporta un second plateau de bois fin sur lequel était déposé un coffret en cloisonné.
Excellent. Voici pour vous, en gage de notre estime, un peu de Brume Céleste. Ce thé pousse dans nos montagnes pour la consommation exclusive de la Maison Impériale et, des amis. Sa Majesté lui sourit.
La Brume Céleste était le thé le plus cher et le plus rare du monde puisque exclusivement destiné à la consommation de l'Empereur, de la Maison Impériale et des amis de marque de l'Empereur. La Brume poussait dans les hauteurs des Yushang à 1'382 m d'altitude, dans un lieu isolé et hautement sacré où des théiers centenaires, fruit de plusieurs siècles de croisement contrôlés, étaient entretenus par un ordre monastique fondé en 1022 sous les Jia. Chaque feuille était cueillie à la main au crépuscule pour bénéficier de l'humidité de la nuit. Seulement quelques dizaines de kilogrammes étaient produits tous les ans. La conception du thé nécessitait une fermentation à froid ainsi qu'un vieillissement sous terre dans des jarres d'un jade extrêmement pur. Une infusion finale dans une eau – de préférence de source – offrait toute sa saveur à ce thé. Les notes étaient considérées comme subtiles. En première bouche, on retrouvait de la fleur de jade, une essence délicate obtenue par la culture du thé sous son treillage de jasmin de jade, ainsi que du miel d'orchidée blanche, issue de la culture d'orchidée par le même ordre monastique.
La seconde bouche, c'est-à-dire les arômes qui étaient perçus juste après la première bouche, mais qui ne présentait aucune longueur, se rapprochait de notes plus rustiques. Un fort arôme de yuzu sauvage offrant une touche d'agrume offrait au thé de la vivacité que la note de bois de santal bleu et sa chaleur terreuse et boisée venait sublimer.
Enfin, ce thé, dont l'arrière-goût était assez long, offrait une saveur douce-amère grâce à ses notes d'umami marin et de champignons dorés fermentés.
*

Après que Sa Majesté ait servi un peu de thé à ceux qui en voulaient autour de cette table basse et qu'il ait dégusté sa première gorgée, il reprit calmement.

Aujourd'hui, le Grand Ling voudrait développer ses partenaires extra-nazumis. Westalia semble tout indiquer pour nous permettre d'exporter une expertise que certaines de nos entreprises ont. SEA-N-1, notre câble sous-marin de fibre optique pourrait être poursuivi jusqu'à chez vous. Il prit une pause pour boire une gorgée qu'il savoura avant de poursuivre. Nous sommes très impliqués dans le développement des TIC. D'ailleurs, notre leader national, Weihua, travaille actuellement avec d'autres sur la 5G qui va être l'avenir des télécommunications dans le monde.
Il marqua une courte pause avant de reprendre, sa tasse de thé reposée sur la table basse. Du regard, il jaugeait son homologue ainsi que ceux de sa suite présents dans le bureau.
Bien évidemment, nous devons parler des moyens de transports. Si vous avez un peu étudié notre nation, vous savez que nombreux lingois et lingoises sont des ferrovipathes dans l'âme. Nous avons le réseau Grande Vitesse le plus développé du Nazum avec probablement le Burujoa en deuxième position. Pour la première fois, cette année, des trains intégralement conçus – du cahier des charges à l'acier, des bogies et l'électronique embarqué – vont sortir des usines lingoises. Nous utilisions des licences de production achetées à l'étranger, il y a encore peu. Je suis sûr que pour le ferroviaire ou l'aérien, ou le routier ; nos nations vont pouvoir s'entendre comme nous nous entendrons sur les TIC.

Armoiries de l'empire du Grand Ling
Note HRP :* : Ce pavé descriptif provient initialement de la description faite de la Brume Céleste dans mon RP rencontre diplomatique entre le Grand Ling et le Burujoa. Etant donné que je ne me suis pas amusé à trouver d'autres mots pour décrire la même chose, j'ai fait le choix de le c/c et de le passer en balise ignore.
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Après ce premier échange de courtoisie, le Président Fédéral suivit de prêt le souverain lingois vers la limousine blindée qui allait les amener vers le lieu de leur rencontre. Une fois à l’intérieur, il poursuivit les échanges avec les différents représentants de l’Empire à bords du véhicule, en compagnie de leur femme. Si le trajet fut court, il ne fut pas pour autant absent de distraction, tout particulièrement visuel. L’architecture lingoise fut très agréable à observer tout au long du trajet, un style “oriental”, ou plutôt “nazuméen”, qui est très apprécié en Westalia de façon très général, tout particulièrement dans les villes bordant le golfe de Kamishiwa, qui entretiennent également une certain mariage entre tradition et modernité, voyant les grands parcs et les temples du Shinbustu Shugo, ce syncrétisme religieux entre le shintoïsme et le bouddhisme, et les impressionnantes tours des quartiers d’affaires de ces dernières, la ville de Kaijotoshi en tête de cette liste. D’un point de vue plus contemporain, de nombreux courants artistiques retrouvent une certaine fascination envers les cultures du Nazum, particulièrement pour sa partie orientale ou méridionale. On parle en Westalia de culture “néo-nazuméenne”, qui tire ses origines de la jeunesse nipozam des années 90, qui “redécouvre” leurs origines de ces terres lointaines, dont de nombreuses traditions importées ont réussi à survivre jusqu’à aujourd’hui. Dans certains films ou tableaux récents sur le sujet, on retrouve notamment une certaine forme de spiritualité et de grandeur liées à cette idée, tandis que des oeuvres d'adaptation ou d’inspiration de légendes ou d’histoire issue du Nazum, en série, film ou dessins animés, connaissent un véritable succès, au-delà des frontières de l'État-Républicain de Lerant. Aucune nation ou peuple du Nazum n’est particulièrement visé par cet engouement moderne, mais un rapprochement entre le Grand Ling et Westalia ne pourrait pas être vu comme mauvais par la population westalienne, qui devrait sans trop de soucis approuvé ce nouveau regard diplomatique accordé à ce continent riche en culture.

La Cité Pourpre est probablement l’un des édifices les plus impressionnants du Nazum, dont il ne faut pas confondre avec le Château de pourpre de Columbia, résidence officielle du Chef du gouvernement fédéral, qui, bien qu’un bijou architectural westalien, n’était que bien peu en comparaison avec le Palais impérial lingois. Le Président Fédéral Belagri, n’étant jamais venu sur ces terres, il n'avait de connaissance sur cette grande structure que les descriptions et les photos qui avaient pu lui être présentées avant sa visite ou au cours de sa réunion de préparation à cette rencontre. Il y avait au moins une chose réussie à cette venue, c’était de voir le dirigeant westalien impressionner par la beauté de la Cité, probablement l’une des nombreuses fonctions de cette dernière, facilement identifiable par son caractère très expressif et particulièrement étrange pour un westalien ayant vécu au sein de la plus haute classe sociale du pays, celle des Dynastic Families, où la concurrence, les intrigues et les complots sont monnaies courantes, tout particulièrement quand il est question d’influence et d’argent. C’est probablement ce décalage qui en a fait une personnalité appréciable pour la population.

Après être rentré dans le palais et s’être installé dans la pièce qui hébergera la rencontre, le Président fédéral écoute avec attention et sérieux les premiers mots du souverain impérial, auquel il va rapidement répondre.

Simeon Belagri : Votre Majesté, à la lecture de ces précédents échanges que vous avez pu avoir avec nos prédécesseurs, il n’y a aucune raison qui nous pousserait à changer de cap sur la vision que ces derniers vous ont partagé. Les points sur lesquels notre pays et le vôtre se sont mis d’accord sont toujours d’actualité pour cette rencontre, de notre point de vue. Vous pouvez donc être rassuré sur la continuité de ce qui a déjà été convenu jusqu’à présent et nous avons pleinement confiance que ces échanges permettront d’aboutir à de grandes choses.

Très peu de temps après avoir fini de s’exprimer, un eunuque entra dans la pièce avec du thé. Il faut dire que ce genre de personnage est un peu “fantastique” dans l’imaginaire collectif westalien, autant dire que c’est également la première fois que le Président fédéral rencontre un eunuque de sa vie… Voilà bien un voyage riche en découverte et en nouveauté pour le chef d’État westalien. Servant la somptueuse boisson, Simeon Belagri fit un geste de remerciement pour en avoir été servie, écoutant l’Empereur s’exprimer une nouvelle fois au sujet du thé qui venait de leur être servi, avant qu’un second eunuque (ou “est-ce le même que tout à l’heure ?”, pensa le Président) n’entre dans la pièce avec un service à thé, un cadeau diplomatique du Grand Ling. Il savait que la Brume Céleste était un mets particulièrement rare et précieux, sans pour autant en connaître tous les détails, n’étant qu’un consommateur occasionnel de ce genre de boisson, qu’il appréciait malgré tout, au contraire de sa femme, bien plus habitué à en consommer que lui et qui serait sûrement ravis d’un tel cadeau une fois de retour au pays. A ce moment, il ne pouvait s’empêcher de penser à une phrase que répète souvent son épouse à ce sujet : “Le café est fait lorsqu’on a encore du travail à faire, le thé est là pour se détendre après un travail bien accompli”.

Simeon Belagri : Je vous remercie pour ce cadeau d’une aussi grande valeur. C’est un honneur de se voir offrir de la Brume Céleste. Je serai en faire un grand usage et savourer chaque gorgée de cette admirable production ancestrale lingoise.

Il prit sa tasse et bu délicatement une gorgée de son contenu. Malgré son attitude ouverte et ses grandes expressions, le Président fédéral avait une manière très délicate de boire et de tenir son récipient, suivant les règles d’étiquette très proches de celles respectées par la haute noblesse austarienne. La famille des Belagri n’était bien évidemment pas membre d’une quelconque noblesse, mais en Westalia, dans une république débarrassé de toute monarchie depuis plus de deux siècles, les plus hautes strates de la sociétés ont toujours conservé de nombreuses traditions héritées des nobles austariens, que cela soit les westals au cours de la Ier République, les Goldmakers sous la dictature ou même les Dynastic Families sous la Grande République. Peu importe leurs bords politiques, ce respect de l’étiquette est quelque chose d'ancré dans l’éducation de leurs enfants, qui sont obligés d’en apprendre les moindres détails très jeunes, avant d'être présentés publiquement à la haute société.

Simeon Belagri : Ce thé est d’une saveur aussi unique qu’agréable. Il n’y a aucun doute que c’est sûrement le plus savoureux que j’ai goûté. Je vous remercie profondément de m’avoir fait partager ceci. J’espère pouvoir en faire autant en vous offrant quelques bouteilles d’un vignoble que je possède, une propriété multi-centenaires, encore plus ancienne que Westalia, et qui produit les meilleurs vins d’Aleucie. Je demanderai à mon retour qu’une de mes bouteilles les plus estimées puisse vous être délivrée en guise de remerciement pour ce thé. Ce premier échange culturel, par des productions qui font le prestige de nos deux peuples, ne pourra rendre que le goût de ces dernières encore meilleur qu’aujourd’hui.

Une fois les premiers échanges de courtoisie terminés, le Président Fédéral reprit un air sérieux et attentif aux propos de l’Empereur, savourant lui aussi le thé qui lui avait été servi précédemment. Il y avait encore plusieurs détails à éclaircir sur les premières propositions qui ont été faites à la Grande République, mais, dans l’ensemble, il y avait des points intéressants à développer pour obtenir un partenariat intéressant avec le Grand Ling.

Simeon Belagri : L’Aleucie, ou plutôt principalement le sud et l’ouest du continent, partage un réseau de câbles sous-marins de fibres optiques important, principalement développé par les akaltiens. La Grande République, dans son objectif d’étendre son accès au monde, a un grand intérêt pour ce genre de projet majeur. Nous serions donc tout à fait favorable à voir le SEA-N-1 se poursuivre jusqu’en Westalia. Nous pourrons vous mettre en contact avec les institutions en charge de ce type de projet international, pour permettre une plus grande fluidité dans les potentiels travaux.

La 5G est également une technologie intéressante et qui attire de nombreux regards sur nos futurs moyens de communication. Je vous rejoins donc sur l’importance de cette dernière dans l’avenir proche qui s’annonce. Peut-être que votre leader national, Weihua, pourrait trouver un certain intérêt à travailler avec notre fleuron dans ce secteur, Ashin (Akiyama tsūshin), qui développe également de son côté des technologies similaires. Je pourrai vous mettre en relation avec ces derniers pour voir émerger un projet commun permettant d’avancer considérablement les recherches de chacun et de voir naître, par la même occasion, le développement d’une révolution technologique westalo-lingoise dans ce secteur d’avenir.

La Grande République héberge de nombreuses entreprises spécialisées dans le transport de marchandise, par la terre, par les airs et tout particulièrement par la mer. Peut-être avez-vous déjà entendu parlé d’Akiyama International Transport ? Ils sont surtout célèbres à l’international pour leurs imposants porte-conteneurs qui naviguent à travers le monde et disposent même d’un port en Akaltie, via la plus importante concession d’Ahawala. A l’échelle nationale, il dispose également d’une importante réserve de trains, mais vieillissant pour la plupart, mais dont je sais qu’il cherche des fournisseurs pour moderniser cette dernière.

De l’autre côté, nous avons plusieurs entreprises majeures et spécialisées également dans le transport, telles que Hardenbor Automobile, pour tout ce qui est véhicules routiers, ou encore notre champion aéronautique qu’est l’Humbert Aircraft Company, productrice d’avions de ligne performants et à succès.


Le Président Fédéral reprend une autre gorgée du thé qui lui a été servi précédemment, avant de reprendre sur l’élément final de ces accords économiques qui se dessinent au sein de cette pièce.

Simeon Belagri : Pour donner un peu plus de clarté à tout cela, il pourrait être opportun de négocier des accords qui permettraient de faciliter le développement et surtout l'expansion de nos entreprises dans ces domaines. En ouvrant nos marchés et facilitant la création de coopérations, le Grand Ling et Westalia verraient de nombreux retours bénéfiques à un tel contexte, voire même la création de nouveaux emplois à travers nos territoires ou l’installations de nos acteurs sur nos terres respectives à terme, suivant les besoins de chacun.
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