
Thorsten Savchenko le Premier ministre par intérim.
Pour la République Translavique, la visite de l'Empereur Maximilien II représentait une opportunité d'accentuer les liens de la République Translavique avec l'Organisation des Nations Démocratiques et de s'assurer que la République Translavique évolue dans un cadre sécuritaire serein face à sa voisine, la Démocratie Communiste de Translavya. En outre, sans cette dernière, la sécurité de la République Translavique était quasiment assurée. Aucun des États de la région, à la connaissance de Thorsten Savchenko, ne souhaitait envahir la République Translavique ou menacer la République. Les relations de la République Translavique avec les États de la région étaient tout à fait neutres, même avec l'Estalie. Contrairement, peut-être, à certaines nations de l'Organisation des Nations Démocratiques, les autorités translaves se laissaient une chance avec l'Estalie au niveau diplomatique et espéraient que les autorités ne soient pas aussi fermées au dialogue que le Secrétaire général de la Loduarie Communiste.
Les seules menaces potentielles pour la République Translavique étaient la Démocratie Communiste de Translavya, qui avait récemment reçu des armes en provenance de la Loduarie Communiste, le Royaume de Polkême, bien que la relation soit neutre pour l'instant, et bien entendu l'Estalia, car il s'agissait d'une nation communiste, voire communaliste selon le regard porté sur cette nation. La République Translavique ne pouvait se mettre à dos le Royaume de Polkême alors que deux nations citées pouvaient d'ores et déjà être considérées comme hostiles. Malgré tout, Emir Levchenko, respectant la constitution qui fut adoptée par le peuple, écrivit une missive à son homologue de la Démocratie Communiste de Translavya afin que les deux nations se reconnaissent mutuellement et s'assurer que la relation, à défaut d'être cordiale, ne soit pas hostile entre les deux nations. Emir y avait mis les formes en proposant comme première mesure symbolique cette reconnaissance mutuelle, qui fut acceptée par les Translaves communistes. Mais la Démocratie Communiste de Translavya émit un négatif sur une réunification des deux entités, alors que la République Translavique n'en avait même pas parlé dans sa missive.
Quant à l'Empire Démocratique et Parlementaire du Nord, le Premier ministre par intérim espérait obtenir les mêmes choses qu'avec la République Fédérale de Tanska et le Royaume de Teyla. En outre, le Gouvernement par intérim voulait à tout prix officialiser et cadrer la présence armée de l'Empire du Nord sur le territoire pour éviter que les oppositions puissent avoir des arguments, qu'elles ne se gênent pas d'utiliser, à l'encontre de l'Organisation des Nations Démocratiques. Outre cette considération, un cadre établi permettrait de rassurer les nations régionales quant à une aussi forte présence militaire en territoire translave. Thorsten Savchenko avait appuyé que l'un des objectifs de la République était d'obtenir une condamnation formelle de la livraison d'armes loduariennes et que cela ouvrait à des livraisons similaires pour la République Translavique. Des livraisons d'armes pas forcément en provenance de l'Empire du Nord, mais de quelconques nations étant prêtes à soutenir l'effort de protection de la République, car ici, on ne parle pas d'effort de guerre, mais seulement d'effort de protection.
Le Premier ministre, accompagné de son Commissaire des Affaires Étrangères, attendaient patiemment sur le tarmac de l'aéroport. Le grondement sourd des réacteurs annonça l’arrivée imminente de l’appareil impérial. Sous un ciel chargé de nuages bas, un vent froid balayait le tarmac, faisant claquer les drapeaux soigneusement disposés en l’honneur de l’événement. Thorsten Savchenko attacha le dernier bouton de son long manteau noir, alors que la brise se faisait de plus en plus forte, de plus en plus froide. Outre ces personnages de l'État translave, étaient présents les officiels de la ville d'Anapol, à savoir le Maire et les élus municipaux. De plus, pour montrer que la République Translavique était une véritable démocratie, une dizaine de députés constituants étaient présents autour du Premier ministre et du Commissaire aux Affaires Étrangères.
Le Premier ministre accueillit chaleureusement l'Empereur, mais d'une courte phrase, tout en tendant une main à serrer pour son interlocuteur :
- Votre Majesté Impériale, c'est un véritable honneur de me trouver devant vous et de pouvoir vous parler. Moi et mon peuple sommes ravis de vous accueillir sur notre terre, bien qu'elle soit actuellement divisée.
D'un pas reculé par rapport au Premier ministre, Emir Levchenko scrutait le moindre détail. Chaque mot échangeait avait son importante et Emir observait la réaction de l'Empereur avec délicatesse.