13/02/2017
11:24:33
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Une médiation pour l'Aleucie ! [Teyla-Westalia-Stérus-Lermandie]

Une médiation pour l'Aleucie

Château de Valmont.
Château de Valmont.


- L'égalité, même si toutes ces nations sont nos partenaires et plus encore la Fédération de Stérus, nous devons maintenir notre impartialité, martela Angel Rojas à ses équipes réunies autour de lui à la Résidence Faure. Ces nations nous ont écoutés parce que nous avons de bonnes relations avec elles, mais aussi parce que nous avons su faire preuve d'une impartialité sans faille jusqu'à présent. Nous nous sommes prononcés sur les sujets nécessaires sans jamais remettre en question l'utilité ou la légitimité, car pour l'instant ce n'est pas notre but. Cela a lieu durant les discussions bilatérales avec nos partenaires uniquement.

Angel Rojas parlait avec un ton mesuré, mais ses paroles montraient qu'il était sûr de lui, sur ce coup pour une fois. Il savait dans quelle direction il voulait amener cette médiation. Il levait lentement une main, paume ouverte, comme pour tempérer toutes volontés partisanes dans la pièce, alors qu'un ministre s'apprêtait à prendre la parole. Il n'avait pas terminé sa prise de parole. Il énonçait ses ordres et ses objectifs vis-à-vis de cette médiation tout en marchant dans la pièce, donnant le tournis à l'assemblée. Le bruit des pas d'Angel Rojas dans l'un des salons de la Résidence Faure était étouffé par les envolées lyriques d'Angel, mais toujours sur un ton mesuré. Il ne voulait pas montrer à ses équipes une confiance trop importante. La mémoire de la médiation velsnienne entre Rasken et l'Hotsaline était encore présente dans l'esprit d'Angel Rojas, et le Gouvernement de Sa Majesté ne savait pas les raisons qui avaient conduit à l'échec de cette médiation à laquelle ne participait pas Teyla, mais dont les autorités étaient attentives.

Contrairement au conflit diplomatique qui opposait Raksen à l'Hotsaline, ici toutes les parties n'étaient pas en guerre ouverte. Elles avaient fait le choix raisonnable de maintenir des pressions diplomatiques et militaires sans dépasser les limites, pour le bien de tous. La diplomatie teylaise était restée silencieuse jusqu'ici sur la médiation à venir au sein de la capitale de Manticore. Le dossier était trop complexe et impliquait de nombreuses nations, alors un mot de travers, dans les médias, aurait pu remettre en cause l'acceptation de cette médiation par la Grande République de Westalia, la République de Lermandie et la Fédération de Stérus. On ne porta pas attention ni réponse aux mots acerbes de la Première ministre Akaltienne. Si cette médiation réussissait, cela allait démontrer que le Royaume de Teyla était un acteur respecté sur la scène internationale. Le Royaume de Teyla avait obtenu de la Fédération de Stérus le retrait de sa flotte militaire et en réponse la République de Lermandie avait réduit ses activités militaires et baissé d'un cran le niveau d'alerte militaire. Une situation diplomatique gagnante pour le Royaume de Teyla, démontrant l'efficacité et le prestige de sa diplomatie. Pourtant, cette dernière devra rester silencieuse dans les médias sur cette réussite.

Malgré l'événement diplomatique, l'accueil des chefs d'État, des chefs de gouvernement et des délégations étrangères, le Royaume de Teyla ne changea pas son protocole d'accueil. En outre, toujours sur le tarmac de l'aéroport, on retrouvait Sa Majesté Catherine III entourée de la Maire de Manticore, Rosalie Chabas, et aussi de Pierre Lore, l'actuel ministre des Affaires Étrangères, qui avait conduit les discussions en amont de cette rencontre. Les délégations pouvaient apercevoir l'habituelle haie d'honneur formée par deux lignes de soldats royaux, tenant devant eux leurs sabres. Une haie d'honneur qui allait de la fin de l'escalier pour descendre de l'avion à l'estrade où se trouvait Sa Majesté Catherine III. La fameuse phrase "Votre présence vous place au champ de l'honneur du Royaume de Teyla" était toujours hurlée pour chaque dirigeant qui se présentait en ce jour à Manticore.

Après les salutations protocolaires sur le tarmac de l’aéroport, les délégations prirent place dans un cortège officiel. Une colonne de berlines noires se dirigea vers le Château de Valmont, un domaine isolé à une dizaine de kilomètres de Manticore, se trouvant dans les environs du village de Saint-Lysandre. Le Château de Valmont, vaste demeure du XVIIe siècle, était témoin des siècles d'histoire du Royaume de Teyla. Il avait vu beaucoup de souverains se succéder, beaucoup de Premiers ministres échouer à convaincre la monarchie de la nécessité impérieuse de réformes, il avait vu des Premiers ministres, dont Opinion Saint De Tour, défendre avec ardeur les idéaux libéraux qui inspiraient de plus en plus le Royaume de Teyla à l'époque. Il avait vu des drames, il avait vu des joies immenses.

L'intérieur du Château de Valmont témoignait encore plus qu'il était l'une de ces merveilles des siècles passés. Les murs portaient en eux les portraits des anciens propriétaires du Château. On y retrouvait les souveraines du Royaume de Teyla à partir du XVIIe siècle et bien sûr l'actuelle souveraine, à savoir Sa Majesté Catherine III, qui accompagna avec Pierre Lore les délégations étrangères dans la salle "Vermont", là où allait se dérouler la médiation.

Pour la partie teylaise, il était convenu que Pierre Lore allait participer seul à la médiation. Le Royaume de Teyla, en tant que médiateur, se devait de respecter l'égalité et de ne pas être en surnombre par rapport aux délégations présentes. Ainsi, aucun conseiller, aucun diplomate supplémentaire ne prendrait place aux côtés du ministre des Affaires étrangères. Seul face aux représentants des nations concernées, Pierre Lore incarnerait la neutralité et l’autorité du Royaume de Teyla. Les seuls autres Teylais dans la pièce étaient les greffiers qui allaient noter les paroles de chacun durant la rencontre. Pierre Lore avait bien mené les négociations jusqu'ici et, pensait-on, au sein du gouvernement, il avait la confiance de toutes les parties, donc il n'y avait aucune raison de le sortir de la boucle.

Pendant que Pierre Lore s'aventurait à faire le discours d'ouverture, Sa Majesté Catherine III fit visiter le château aux différents membres des délégations qui n'étaient pas dans la pièce. Elle avait révisé l'histoire du château exprès et déroulait un récit cohérent et consensuel pour les historiens concernant l'histoire de cette bâtisse. Du côté de Pierre Lore, il déroulait son discours d'ouverture, alors que toutes les parties étaient réunies autour d'une table.

- Vos Excellences, tout d'abord, je tiens à vous remercier personnellement et aussi au nom du Royaume de Teyla pour votre présence ici. Malgré les différends qui vous opposent ces derniers temps, il est important de vous retrouver tous ici autour d'une même table. Cela démontre que chacune des parties recherche avant tout la paix, le dialogue, et j'insiste, à comprendre autrui. Que nous enseigne l'histoire ? dit-il avec aplomb pour se donner une stature supérieure. Elle nous enseigne que les conflits, de quelques natures qu'ils soient, naissent souvent d'incompréhensions et d'une hostilité mal placée, ne profitant à personne. Elle nous apprend aussi qu'à travers les siècles, nous, humains, avons mis en place des mécanismes que nous appelons diplomatie pour que ces conflits deviennent de moins en moins violents, de moins en moins présents. La diplomatie est une forme que nous ne devons pas sous-estimer, même dans les moments où nous pensons que la situation est perdue.

Ma nation, avec la Loduarie Communiste, a vécu beaucoup de situations comme celle-là. Pourtant, sommes-nous en guerre, avons-nous été en guerre contre cette nation ? Non, mais il a fallu faire taire l'ego, faire taire l'envie de revanche et faire triompher les mots et les actes. En ce jour, le Royaume de Teyla ne se positionne pas en juge de vos actions, des actions que vous estimez illégitimes ou légitimes en fonction de qui a fait l'action. Nous sommes ici présents pour faciliter un dialogue ardu, dans lequel les insultes semblent prendre le pas sur les échanges cordiaux nécessaires pour une entente et une discussion sereine. Nous serons impartiaux pour nous assurer que toutes les parties puissent avoir confiance en cette médiation et respectent les accords qui, je l'espère, sortiront de cette médiation et seront garantis par le Royaume de Teyla.

Pour que vous puissiez ouvrir la discussion, permettez-moi de présenter les objectifs du Royaume de Teyla. Il convient que cette situation floue commence depuis que la Fédération de Stérus a déclaré son intention de quitter l'Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne. Cette question devra être traitée par les membres ici présents tout autant que le sujet des plateformes qui a provoqué, à ma connaissance, le plus gros des tensions. Le Royaume de Teyla aura des propositions à émettre sur la table si vos nations n'arrivent pas à aboutir à un accord commun. Mais nous voulons attendre tout d'abord les sujets cruciaux pour chacune des nations. La parole est à vous, messieurs. Veuillez la prendre en respectant les personnes ici présentes,
dit-il en avertissement.

Alors que les portes du Château se referment, laissant les dirigeants négocier, le Château, silencieux comme toujours, allait être là encore témoin d'un moment de l'histoire.
Dans un convoi transportant la délégation diplomatique lermandienne sous escorte des autorités teyalaise, le Président Duval, chef d'Etat élus de la République de Lermandie, resta sceptique.
En effet, bien qu'il ai confiance au responsable diplomatique teylaise de bien encadrer cette médiation diplomatique, le Président Duval ne serait pas surpris que les responsables diplomatique sterusienne retentaient une nouvelle dinguerie, c'est à dire"éxiger de prendre un bras" de la République de Lermandie plutôt que d'accepter que certains points, si ce n'est un seul, ne sont pas négociable. D'autant plus que le gouvernement de Pandoro ne reconnut pas l'autorité de l'Etat Lermandienne sur son territoire, ce qui a valu à la république de Lermandie d'être menacé de guerre par le gouvernement de Pandoro.
Mais une chose est sur, la République de Lermandie, au côté de ses alliés westalien, sera ferme et toutes insulte reviendrais à permettre à la délégation lermandienne de moins proposer un compromis. Et aucun accord économique entre la Lermandie et Sterus sera signé, surtout si l'ANTS est inclus de manière directe en raison de son bannissement pour ne pas avoir respecté la loi.

Mais en attendant, le convoi lermandien (qui fut par chance en tet du convoi par rapport au convoi westalien et sterusien) arriva quasiment en même temps que les convois westaliens et sterusien devant une grande demeure, si ce n'est un château du 17eme siècle. Et bien que bizarrement, il se rappela de ses fameux cours du lycée sur l'histoire coloniale du Royaume de Teyla sur la domination du territoire lermandien entre le 17eme et le 18eme siècle à cause du prestige de ce palace, le Président Duval se ressaisissait et sortir de sa voiture, prêt à saluer les personnalités de divers nationalités dans le respect des coutumes.
Et de nature quasiment inconsciente, le Président Duval se mit à côté de son homologue westalien (avec les salutation approprié digne d'une amitié lermando-westalienne) pour monter une amitié et une solidarité (et NON une soumission) face à son homologue sterusien.
Le Président Duval écouta le Premier Ministre Pierre Lore avant de s'exprimer


Michel Duval: "Monsieur le Premier Ministre, c'est un honneur d'être invité dans cette fabuleuse demeure et que la diplomatie teylaise puisse organiser cette médiation diplomatique, qui plus ai, une nation ayant de l'expérience dans la diplomatie. Il est vrai que les conflits ne sont jamais une bonne idée et nous espérons donc que la paix restera en Aleucie.

Bien que la diplomatie lermandienne estime que le point de départ ai débuté avec la rivalité sterus-westalienne, le veritable point de départ ai débuter quand un représentantant de la diplomatie sterusienne chargé de négocier un accord entre l'ASEA et la Fédération de Sterus ai décider d'avoir un maipris et un manque de considération vis-à-vis de notre système économique qui, bien qu'en cours d'etre racorder au reste du monde, ou ce représentant , et par extention le gouvernement de Pandoro, oublie notre résilience économique issue de près de 80 ans d'isolement économie auto-imposer avec la mise en place d'un protection fort. Et donc mon représentant au sein de l'ASEA , et par extension mon gouvernement, a très al pris les leçons économiques d'un diplomate sterusien.
D'autant plus que pour nous, on parle de soit en premier et non de la faiblesse des autres ce qui peut être interprété de différentes manières, c'est-à-dire du mépris jusqu'à la menace et donc une perte de confiance (je rappelle que la garantie d'un traité, ou accord diplomatique se base sur la confiance mutuelle).

Et dans ce cadre, en sachant pertinemment que le gouvernement de Pandoro agis de manière extrême, mon gouvernement a dû prendre des précautions par un développement des relations diplomatique avec d'autres pays du monde pour nous sortir de la dépendance aux importations pétrolière auto-imposé en faveur de la Fédération de Sterus. Et au vu de la réaction agressive de la Fédération de Sterus lorsque mon gouvernement a suspendu l'accord, l'agression de la Fédération de Sterus envers la Lermandie pour appliquer ces lois donna raison à mon gouvernement.

Bien sûr, il y a eu une négociation exigé de la part du gouvernement de Pandoro en novembre 2015 avant que la suspension de cette accord ne soit suspendu le premier janvier 2016, mais le fait que le gouvernement de Pandoro, par l'intermédiaire d'un certaine dame, qui est la PDG de l'ANTS, une entreprise d'extraction pétrolière sterusienne, refuse de comprendre que c'est le monopole qui pose problème, nous avons conclu que le gouvernement de Pandoro cherchait à se mettre en valeur en faisant échouer les négociation.

Et ensuite le gouvernement de Pandoro nous envoie une armée pour nous reprocher d'appliquer nos lois (même si c'est par décret mais ça fait partie de la particularité d'un régime semi-présidentiel, un autre point que la diplomatie sterusienne a oublié) suite à cette suspension mais aussi par les menacer profané par ce dernier."
Simeon Belagri, Président Fédéral de la Grande République de Westalia.
Simeon Belagri, Président Fédéral de la Grande République de Westalia.

Plusieurs avions avait quitté la capitale fédérale, Columbia, pour gagner le centre du Royaume de Teyla, Manticore, siège de la royauté du pays s'étant fait médiateur de cette crise diplomatique aleucienne. La délégation westalienne est très complète, si ce n'est pas pour dire qu'elle est se compose de très nombreuses personnes ayant fait le voyage jusqu'à ces terres, aux côtés du Président Fédéral. Il y avait déjà toute la panoplie standard des voyages diplomatiques de la Grande République, avec toute une nuée de conseillers, d'interprètes, mais également de tous le personnel nécessaire au bon déroulé du travail de ceux précédemment cités. En plus de ces individus, une fois n'est pas coutume, plusieurs élus du Sénat et du Congrès Suprême avaient fait valoir leur droit d'observation pour ces échanges d'importances. On y retrouve principalement des membres des groupes de travaux liés à la diplomatie westalienne, tel que le Sénateur Henry Takajiwa (PUR), le diplomate westalien le plus connu à l'internationale pour avoir été le Ministre Fédéral aux affaires étrangères qui a guidé la Grande République vers la sortie totale de l'isolationnisme, conférant une certaine aura à cette venue. Malgré tout, la personnalité la plus marquante ayant fait le déplacement n'est autre que le Président du Congrès Suprême Victor Jr. Hardenbor (PUR), fils du précédent Président Fédéral Victor Hardenbor. Les conservateurs se divisent de plus en plus à la suite de leur défaite électorale et Arthur Horvanx, leur nouveau leader, semble rencontrer des difficultés à tenir en rang les membres les plus radicaux. Victor Jr. Hardenbor, au-delà du prestige politique et sociale de son nom de famille, est une figure politique qui prend de l'importance dans la recomposition de l’échiquier politique national et, bien qu'il est annoncé soutenir Arthur Horvanx dans son projet de direction du partie, beaucoup le voient déjà comme le futur maître de la droite westalienne, voir la personnalité qui aurait le plus de chance de pouvoir mener les futures campagnes électorales nécessaires à un retour de sa famille politique au pouvoir. Sa venue en Teyla, outre venant de son droit de Président de la chambre haute fédérale, est probablement dans un but de s'afficher publiquement en tant que figure dirigeante, tout comme pour profiter d'une opportunité pour créer des liens à l'étranger.

Pour le voyage, l'avion présidentiel avait accueilli ces deux autres personnalités majeures de la vie politique westalienne. Si dans les faits, ils étaient des opposants politiques, opposés sur de nombreuses idées et adversaires aux yeux du peuple, rare sont ceux qui éprouvent une réelle animosité en privé, tout particulièrement dans un cercle social où les politiciens se sont bien souvent rencontrés avant même de lancer leur propre carrière. Cela avait par exemple été le cas de Victor Jr. Hardenbor qui avait déjà rencontré Simeon Belagri au cours de cérémonies de la haute société bourgeoise westalienne, le premier alors un adolescent et l'autre déjà un premier pied en politique. Dans ce genre de milieu, le monde est beaucoup plus petit que ce que l'on pourrait croire de prime abord. Le Président du Congrès Suprême vint s'asseoir devant le chef de l’État, au cours du vol, pendant que ce dernier était en train de réorganiser ses notes.

Victor Jr. Hardenbor : Alors, Monsieur le Président Fédéral, vous affinez vos armes pour affronter l'ogre stérusien ?

Le Président Fédéral affiche un léger rictus sur le visage, amusé par la métaphore.

Simeon Belagri : Le but reste qu'aucune épée ne soit dégainée à la fin. Je préfère une plume bien aiguisée à une lame pleine de sang. Notre pays a d'autres objectifs bien plus profitables que de s'amuser à se quereller avec la Fédération et nous comptons bien mettre fin à cette perte de temps, en Teyla.

Victor Jr. Hardenbor : Le commerce est beaucoup plus souriant par temps de paix, je suis d'accord avec vous. Nos routes maritimes ne doivent surtout pas être obstruées par des conflits absurdes. Si le Stérus souhaite guerroyer, il n'a qu'à se trouver d'autres pays va-t'en guerre comme lui pour faire usage de ses armes contre. Ça nous donnerait même l'occasion de lui vendre du matériel militaire, tout le monde serait gagnant.

Les deux hommes lâchèrent un petit rire face à l'ironie de cette dernière phrase, un humour très westalien à n'en pas douter. Bien que l'on pouvait sentir une certaine pression par rapport à la rencontre majeure qui allait débuter dans quelques heures, ces échanges privés entre officiels du même pays permettent déjà de comprendre un peu plus la vision des dirigeants de la troisième puissance aleucienne : le commerce, le profit et la prospérité économique. Westalia est une nation de commerçants et son ouverture sur le monde a clairement accentué cet aspect-là de leur existence, au point de devenir une présence de plus en plus importante sur les routes commerciales du monde, en seulement quelques années. Des gouvernements précédents jusqu'à celui qui occupe actuellement cette place, la priorité extérieure a toujours été de protéger cette poule aux œufs d'or qu'est le commerce international westalien. Ainsi, malgré les nombreux discours hostiles à son encontre et les insultes gratuites de la Fédération de Stérus, la Grande République ne s'était jamais appliqué à imposer des sanctions contre les stérusiens, ni même de voir l'ambassade à Columbia être inquiété d'une quelconque expulsion, tout comme un inattendu rapatriement express de celle qu'elle possède à Barba. Même avec la montée des tensions, le gouvernement fédéral avait continué à rester sur une ligne de protection du commerce aleucien, bien que contraint de mobiliser ses forces militaires pour assurer la défense de la nation, face à une action beaucoup trop hostile pour être ignorée. Contrairement à la position stérusienne de voir indéniablement Westalia comme sa rivale hégémonique, il n'en était rien pour la Grande République. Tout au plus, les dirigeants westaliens voyaient la Fédération comme un concurrent commercial, au même titre que d'autres nations du monde à l'économie croissante, peut-être avec une dangerosité plus importante du fait du sang chaud de leur dirigeant, mais il n'y avait pas plus d'animosité qu'avec d'autres dans le fond, à part peut-être pour les mouvements et personnalités politiques faisant leur beurre sur une position personnellement anti-Stérus. Depuis les tensions passagères dues à la sortie de l'ASEA de ce pays, le gouvernement westalien avait changé et ses objectifs encore plus. Il n'a pas les mêmes ambitions que la Fédération et ne fait aucune course avec elle, ayant opté jusque-là sur une position d'apaisement sur le temps, espérant un changement de pouvoir en Stérus aux prochaines élections ou à un adoucissement de la personnalité impulsive du Consul, bien que la seconde option semble peu probable du fait de son anti-westalianisme devenant de plus en plus morbide. Cependant, cette nouvelle crise diplomatique en 2016, elle, était une véritable épine dans le pied des plans de la Grande République, suffisante pour faire grincer de nombreuses dents à Columbia. Pendant que le nouveau gouvernement s'acharnait à créer une réserve d'influence diplomatique importante pour le pays, en multipliant les rencontres internationales et les accords bilatéraux, cet événement avait eu de quoi entacher l'image de Westalia, tout comme de l'ensemble de ses protagonistes, et ceci dans un conflit d'intérêt qui n'avait pas été souhaité.

Autant dire que s'il y avait une occasion réelle de bien se faire voir par la communauté internationale, en s'affichant comme partisan de la paix, le Président Fédéral aurait préféré un contexte beaucoup plus agréable que celui-ci, surtout avec la crainte de voir cette rencontre se terminer comme la dernière qu'ont pu avoir les lermandiens et les stérusiens, avec des échanges particulièrement salés entre les délégations, soit rien de rassurant pour la diplomatie westalienne. Il n'était clairement pas question d'en arriver là, mais Simeon Belagri avait une certaine confiance dans la présence médiatrice des teylais pour s'assurer que ce genre de situation pourrait être désamorcé dans les temps et il espérait pouvoir les y aider du mieux qu'il pourrait, en espérant surtout ne pas se faire entraîner lui-même dans une série d'échanges non-constructifs, contre son gré.

Après plusieurs heures d'avion, à une heure d'arriver à Manticore, on vint réveiller le chef de l’État, s'étant reposé pour économiser ses forces, afin qu'il soit prêt pour se faire accueillir une fois descendu de l'aéronef. Assez rapidement, les différents avions westaliens se posèrent dans l'aéroport, l'engin présidentiel positionné de façon à pouvoir atteindre facilement le lieu où ses occupants étaient attendus par les hauts-dignitaires teylais. Après des salutations formelles et protocolaires entre les différents protagonistes de cette rencontre, accompagnés des multiples flashes lumineux des appareils photos des journalistes immortalisant la scène, la délégation westalienne embarqua dans le convoi de voitures noires en partance pour le Château de Valmont, une magnifique bâtisse du XVIIème siècle et façonnait pour représenter la beauté de la royauté teylaise. Avançant progressivement vers la résidence royale, tout en ajustant ses lunettes de soleil, le chef de l’État déclara à son secrétaire, un madrerian avec qui il a noué des liens d'amitié ces derniers mois :

Simeon Belagri : I teylasi hanno un senso architettonico molto raffinato, mi ricorda i palazzi di Colombia. Una bellissima cultura eurysiana, che spero sarà grande anche in questa mediazione.

Observant avec attention l'intérieur du château et les différents portraits de monarques sur son chemin, une fois rentré, le dirigeant westalien ne pouvait pas cacher son admiration pour ce genre d'architecture qui faisait la beauté de ces "vieux pays" d'outre-mer, tout particulièrement les jardins rigoureusement taillés pour s'accorder à ce début de printemps. Peut-être que ses observations étaient pour l'aider à rester serein dans cette rencontre difficile, ou peut-être était-il trop confiant dans sa capacité à négocier, quoi qu'il en soit, il aurait sûrement préféré venir ici dans un contexte plus agréable que pour un risque de guerre continentale.

Les représentations arrivèrent assez rapidement dans la salle Vermont, où ils purent commencer à s'installer autour d'une table, tandis que les membres de la délégation westaliennes n'étant pas présent dans cette pièce eurent l'occasion d'une visite guidée personnelle de la part de la souveraine du Royaume. Enlevant son manteau gris foncé et enfilant ses lunettes d'intérieur, le Président Fédéral espérait que cette médiation puisse se terminer calmement et dans la paix, peut-être même par une visite du château, à leur tour, pour se détendre après les intenses échanges qui s'annoncent. Le dirigeant d'ethnie madrerianne pris tout d'un coup un air beaucoup plus sérieux et attentif lorsque le Premier Ministre Pierre Lore commença son discours d'ouverture de la rencontre, hochant parfois la tête en signe d'approbation sur certains propos, notamment sur les parties parlant de dialogue cordial et d'échanges constructifs pour la paix. S'en est suivi de la prise de parole lermandienne, exposant en premier ses griefs contre la Fédération de Stérus et résumant de son point de vue le "comment on en est arrivée là", de cette crise diplomatique. Le Président Duval était visiblement toujours sur une position très défensive vis à vis des stérusiens, une attitude qui parait assez logique quand on sait les propos qu'a pu tenir le Consul et son gouvernement à l'encontre de la Lermandie, de façon publique ou par missive diplomatique, sans oublier la mobilisation d'une flotte de guerre à leur encontre. Visiblement, la prochaine intervention serait celle du chef de l’État westalien. D'un ton beaucoup plus calme, il commença à s'exprimer en français, avec un certain accent madrerian, mais toujours parfaitement intelligible, une langue commune à l'ensemble des représentations autours de cette table, à l'exception de Westalia. Cependant, cela ne pose pas vraiment un problème pour une personne issue d'une des Dynastic Families, le français étant très utile pour le commerce international, puisqu'elle est la langue la plus parlée au monde et par certaines des plus grandes puissances de ce dernier, tel que le Royaume de Teyla. C'est également la première langue étrangère apprise et parlait en Westalia, une société multiculturelle marquait par une communauté de westalo-lermandiens importante à travers le pays et ayant même engendrée des personnalités majeures par le passé.

Simeon Belagri : Messieurs, je vous remercie pour votre prise de parole et je remercie une fois de plus l'aimable Royaume de Teyla de nous accueillir aujourd'hui pour trouver le chemin de la paix en Aleucie. La Grande République est partisane d'une solution convenable à tous, basée sur des compromis négociés entre les différents partis et surtout une solidité de ces derniers sur le long terme. J'espère que cette vision pourra être partagée par l'ensemble des dirigeant autour de cette table, pour que notre continent n'est pas à subir des querelles que personne ne souhaite.

Monsieur le Premier Ministre Lore, vous avez émis le souhait que nous devrions aborder le départ de la Fédération de l'ASEA à ce sommet. La Lermandie et Westalia ne pourront pas décider seule de ce départ, mais je suis tout à fait pour que ce sujet puisse être abordé, afin qu'une finalité claire et paisible puisse être trouvée entre nous, en amont des négociations officielles à ce sujet. Dans cette optique, notre gouvernement souhaite faire part de sa vision à ce sujet : à la suite des nombreux événements passés et du contexte actuel, nous pensons qu'il y a une nécessité de repartir sur une nouvelle base pour les relations post-ASEA avec Stérus. Nous pouvons ainsi prendre comme base celles entretenues avant la formation de cette alliance, pour s'assurer d'une stabilité acquise, quoi qu'il puisse en ressortir, à minima. A partir de cela, nous pourrions très bien soutenir pour une prolongation des accords multilatéraux du traité de Barba sur une durée définie, afin que la Fédération puisse s'assurer de construire les relations qu'elle souhaite avec les membres de l'alliance, de façon bilatérale, une initiative que le gouvernement stérusien a déjà entrepris avec certains d'entre eux, pour que son départ ne soit plus qu'une formalité à la fin de cette durée et que cet accord de cadre commun de sortie puisse permettre d'assurer une sécurité économique et diplomatique à la Fédération, sur le période négocier ensemble, pour ne plus voir la perspective de la fin de ce traité comme une problématique pouvant frapper sans prévision et sans préparatif.

Qu'en pensez-vous ?


Au cours du début de cette prise de parole, le Président Fédéral avait rapidement concentré son attention sur la délégation stérusienne, s'adressant directement à elle, les yeux dans les yeux. Non pas dans une forme de défis, mais dans une volonté de prouver que la présence teylaise n'était pas là pour servir d'émissaire entre les différentes représentation, mais bien comme le soutien nécessaire à la construction d'un dialogue honnête et fluide entre tous. Le sujet était sérieux et le dirigeant westalien avait fait le choix d'une position beaucoup plus pragmatique que par le passé, espérant que cette dernière puisse faire comprendre la volonté de la Grande République de laisser à la Fédération la liberté nécessaire pour préparer son départ en douceur, bien que le nouveau gouvernement reste sur une position visant à ce que ce soit Stérus qui gère sa sortie de façon bilatérale avec les membres qu'elle souhaitera contacter pour ce fait, un accord général complexe étant pour le moment perçu comme trop fragile et risqué dans le contexte actuel de tensions, tout en étant beaucoup plus difficile à négocier.

Suite à cette première réponse, le dirigeant s'exprima à nouveau, cette fois-ci sur la problématique de son allié :

Simeon Belagri : Si je puis me permettre, je souhaiterais également m'exprimer sur le différent commercial et juridique entre la Lermandie et Stérus. Cette situation est assez désolante pour les relations entre ces deux nations, tout comme elle peut l'être pour le continent. Nous en sommes à des prises de position disproportionnées par rapport à l'origine même du problème, qui ont poussé à une mobilisation militaire inconsidérée pour la sécurité aleucienne et où nous devons tout faire pour y mettre un terme, dans une responsabilité commune et civilisée.

Cependant, je pense qu'il y a une certaine incompréhension des deux parties dans ce que chacun souhaite et qu'il y a une nécessité de mettre en place des compromis pour résoudre cette crise. De toute évidence, je pense que la poursuite de ces accords signés en 2013 ne semble plus possible après les événements de ces derniers mois. Reprendre un tel texte et le réappliquer ne provoquera qu'une nouvelle série de tensions encore plus importante qu'aujourd'hui. Cependant, la finalité de ce traité, brutale et dans le brouillard diplomatique des deux gouvernements, pourrait être largement renégociée ici même, entre vos deux nations. La Lermandie ne souhaite plus favoriser l'ANTS sur son territoire, ce qui s'entend complétement, et la Fédération de Stérus ne souhaite pas voir l'ANTS perdre ses infrastructures sans rien en retour, ce qui me semble entendable également. Dans cette salle, de nouveau réuni, vous avez la possibilité de renégocier cette fin de traité, dans un cadre propice à ce que chaque parti puisse rester dans un dialogue s'axant sur le compromis, la négociation et le retour à la normale des relations. C'est mon point de vue en tant que représentant de la Grande République et j'espère que je pourrai vous aider à atteindre cette finalité sans accro ni hostilité, bien que tout un chacun puisse avoir des raisons d'arriver à ces négociations avec un certain sentiment de colère.


Cette fois-ci, le Président Fédéral alterna le regard entre les lermandiens et les stérusiens, pour que chacun puisse écouter sa proposition, ou du moins la direction que pourrait prendre cette négociation sur les plateformes pétrolières. Si la Grande République était sans aucun doute un soutien de la Lermandie ici même, elle souhaite voir cette crise être résolue pacifiquement et fera tout pour pousser les deux nations à trouver des compromis. De par sa proximité géopolitique, Simeon Belagri savait qu'il pourrait pousser la Lermandie vers cette optique de négociation, mais il s'inquiète beaucoup plus de la capacité du Consul à s'avancer sur des compromis, lui qui n'a jamais réellement était ouvert à des négociations sur des sujets qu'il juge probablement comme une "exigence", avec une issue obligatoirement alignée sur l'ensemble de ses points. Pour cela, le chef de l’État avait confiance en la présence du Premier Ministre Pierre Lore pour gérer cette problématique, portant son regard à la fin de sa prise de parole vers le chef du gouvernement teylais, dans un appel au soutien pour invité les deux pays au compromis sur cette "affaire des plateformes", non pas pour orienter la Fédération vers une finalité précise, mais pour inciter le Consul à s'orienter vers une négociation de compromis et non dans une confrontation d'egos qui serait dévastatrice pour ce sommet. Ce soutien teylais est donc vital pour l'aboutissement paisible de cette rencontre.
"À l’heure où le dieu Mars a mobilisé les esprits sterusiens pour assurer le respect de leur intégrité, à l’heure où la menace est plus grande que jamais, à l’heure de la guerre, du conflit et de la mort, notre dirigeant s’en va se pavaner sur un continent aussi éloigné physiquement que moralement de nos intérêts.Nous avons la force d’esprit et la force physique pour écraser l’ennemi, comme nous l’avons toujours fait dans l’Histoire.Par Jupiter, voyez l’intérêt d’un peuple à travers la force brute et la destruction de ses ennemis. La Lermandie a voulu jouer, la Westalia a voulu participer : qu’ils en assument les conséquences."

"La guerre n’est, et ne sera jamais, qu’un aveu de faiblesse de la part de nations qui n’ont ni la légitimité d’appliquer sereinement des politiques internationales, ni la capacité mentale à en comprendre les intérêts.À l’heure où mon collègue se permet de propager des idéaux arriérés de guerre et de sang, il est vital de comprendre que notre intérêt ne se trouve pas et ne se trouvera jamais dans un affrontement global et frontal pour des raisons qui ne sont aucunement légitimes.Nous appelons le gouvernement à cesser de mettre en danger la vie des soldats de notre pays et à s’engager dans un processus de paix."

"Il y a des moments dans l’Histoire où l’homme doit faire un choix : lever la tête et prendre des risques, quitte à en assumer fièrement les conséquences ; ou la baisser et subir ce qui adviendra. La force brute et militaire n’est jamais la meilleure option, c’est une certitude. Comme l’a dit ma collègue, la guerre n’est rien d’autre que la représentation physique d’un échec certain.Mais il est nécessaire que notre pays, notre armée, assume son rôle.La Westalia et la Lermandie ont agi en totale ignorance de notre résilience et de notre témérité à aller jusqu’au bout dans nos démarches. Il ne doit y avoir aucune méprise, aucun malentendu sur la raison de nos actions : nous n’avons nullement déclaré la guerre, nous avons envoyé des forces militaires pour protéger des citoyens désarmés et innocents, attaqués par des soldats !Nos citoyens ne seront jamais relégués au second rang, jamais laissés pour compte, jamais considérés comme ayant une vie moins importante que la nôtre. Jamais.Et s’il faut risquer de perdre tout ce que nous avons construit, s’il faut se battre contre une organisation entière, nous le ferons ! Parce que c’est ainsi que nous avons bâti notre pays. Parce que c’est ainsi que nous avons toujours fonctionné.Sterus n’obéira jamais au diktat de la bien-pensance.Il est inadmissible d’accepter que des citoyens désarmés et innocents soient arbitrairement empêchés d’exercer leurs pleins droits par la décision d’un seul homme, sans consultation juridique.Nous leur ferons payer ces actes, d’une manière ou d’une autre. Qu’ils retiennent cela."

"Les démocrates ont toujours défendu des solutions pacifiques, des solutions ancrées dans le respect le plus profond du droit.La Lermandie a outrepassé les règles qui symbolisent ce qu’est un État de droit en décidant arbitrairement d’appliquer des mesures qui, à aucun moment, n’ont été décidées par des représentants de l’ordre judiciaire.La Lermandie l’a elle-même déclaré : c’est une décision présidentielle.C’est donc un seul homme qui a décidé, selon des critères discriminatoires — en l’occurrence la nationalité — d’imposer des sanctions à l’encontre d’un peuple, sans décision, délibération ni consultation judiciaire.Jamais, dans l’histoire des démocraties, je n’ai vu cela.Il existe, je pense, très peu de pays où une seule personne détient le pouvoir exécutif, judiciaire et vraisemblablement législatif entre ses mains.Il est d’ailleurs inquiétant de constater que le décret du président Duval n’a été validé par le gouvernement que plusieurs semaines après l’intervention des forces militaires.Que se serait-il passé si le Parlement avait refusé ? Qu’aurait fait la Lermandie ? Le président lermandien a aujourd’hui la capacité de faire absolument ce qu’il veut, sans être inquiété par un Parlement qui dira « oui » ou « non » plusieurs semaines plus tard, sans aucune conséquence politique.C’est une honte pour la Lermandie, une insulte à la démocratie. Nous étions habitués à voir des manquements clairs au respect de la démocratie et du droit en Westalia et en Lermandie, notamment avec leurs lois de sécurité basées sur des critères raciaux, qui permettent de détenir des personnes sans véritable motif, simplement parce qu’elles sont indigènes.Nous devons être fermes avec ces États et faire valoir non seulement la primauté démocratique, mais aussi le respect de l’intégrité de nos citoyens.Nous n’appelons pas, et n’appellerons jamais, à la guerre. Nous soutenons notre consul dans ses négociations et espérons qu’elles porteront leurs fruits.Mais ne nous laissons pas endormir par de belles paroles : soyons prêts à riposter si la nécessité s’impose."


Ces paroles étaient celles des principaux partis politiques du Sénat stérusien. Ils avaient, à l’occasion de la première séance de la matinée, chacun leur tour exprimé leur avis sur les événements en cours. Beaucoup d’entre eux possèdent au moins un membre de leur famille dans l’armée ou les forces de sécurité. C’est presque une tradition, chez les sénateurs, d’avoir une carrière militaire, et donc, par ruissellement, de partager forcément des liens avec des militaires. Les sénateurs, dans leurs habitudes politiques, se plaisaient souvent à dire ce qu’ils auraient fait à la place du consul, manière d’affirmer qu’ils sont les plus qualifiés pour le poste. Mais aujourd’hui, assez peu d’entre eux voulaient avoir la place du consul. Celui-ci était le dirigeant d’une nation à moitié en guerre et devait aller négocier. Ce qui, pour beaucoup d’étrangers, devait s’apparenter à quelque chose de somme toute plutôt favorable pour le consul. Mais le fait est qu’à Stérus, les avis sont polarisés, et tandis que beaucoup appellent à la paix, certains réclament le feu et le sang pour la Westalia et la Lermandie. Le problème, à présent, était que le consul avait, selon l’expression, « le cul entre deux chaises ».

D’un gouvernement de droite, Pandoro était un profond libéral, mais gouvernait par sa force de cohésion et de compromis, en arrivant à séduire à la fois l’extrême droite des « Conservateurs » sur certains sujets, et les centristes des « Démocrates » sur d’autres. Mais aujourd’hui, la situation allait grandement mettre en péril son pouvoir politique au Sénat.

Si Pandoro sortait de cette rencontre avec un accord de paix durable, alors les Démocrates seraient grandement satisfaits et continueraient de le soutenir en tant que second groupe du Sénat. Mais les Conservateurs, eux, sont déjà opposés au processus de négociation. Ils défendent une intervention militaire éclair, efficace et dévastatrice. Cependant, il sait que les Conservateurs pourraient être plus enclins à accepter des négociations si celles-ci s’avéraient véritablement bénéfiques, et si le consul lâchait du lest sur d’autres propositions, cette fois intérieures. À contrario, si le consul donnait l’ordre de commencer l’affrontement, le risque de perdre le soutien des Démocrates serait extrêmement élevé. Il serait même envisageable qu’il perde la majorité si tous les Traditionalistes ne le suivaient pas. L’enjeu est donc majeur, que ce soit pour la Fédération ou pour le consul. Il sait qu’il va devoir choisir tôt ou tard un camp, quitte à se polariser lui aussi entre Démocrates et Conservateurs.

Alors, pour sa venue à Teyla, Pandoro était quelque peu sous pression. Sous pression, car il savait qu’à Stérus, le reste de la politique de son mandat allait se déterminer aujourd’hui. Car être un parti d’opportunisme était un bon plan pour asseoir sa force et dominer la sphère politique de la Fédération. Mais quand on joue à ce jeu et qu’on finit par perdre une de ses sources, on devient un parti majoritaire mais sur le fil d’une destitution, et à la merci de la moindre sécession de ses partisans.

Lorsqu’il entra dans cette salle où les discussions auraient lieu, le consul était extrêmement fermé physiquement. Il espérait bien ressortir d’ici avec un meilleur état d’esprit et des garanties sur l’avenir. Mais il était bien trop compliqué, pour le moment, de s’avancer sur une sortie ou non. Le consul était amical, comme il l’avait toujours été avec les Teylais, qui avaient pris le parti du non-alignement. Le consul n’était pas contre la médiation teylaise, bien au contraire, au vu des relations entre les deux pays. Mais il est tout de même vrai que le consul s’attendait initialement à un alignement plus relatif de Teyla, avec qui Stérus s’était pleinement engagé depuis le début de son histoire internationale.

La réalité, aujourd’hui, était que le Lofoten, avec qui Stérus était engagé dans une histoire bien plus récente, avait affirmé bien plus clairement son soutien à la Fédération. Celui-ci n’était pas inconditionnel, car le Lofoten appelait avant tout à la paix. Mais il avait réussi à montrer tout de même son attachement à l’écoute de la Fédération et davantage de soutien à celle-ci dans le cas d’une poursuite de ce conflit.

D’autant que la Westalia s’était engagée dans une voie de coopération avec le Grand Kah, une voie de coopération par ailleurs totalement contre-nature, de par l’aspect indigène du Grand Kah face aux mesures racistes de la Westalia. Ce n’est d’ailleurs pas à Stérus considéré directement comme une insulte contre la Westalia. La volonté n’est pas d’insulter ou de rabaisser ; simplement, ces lois de sécurité répondent à la définition même du racisme. Enfin, sans oublier les actions même de la justice, qui encore une fois soulèvent des questionnements sur la séparation des pouvoirs en Westalia.

On peut citer l’arrestation arbitraire de l’activiste Hamajak Matwau Chogan, arrêté de manière arbitraire, comme retransmis par les journaux du pays. Journaux eux-mêmes soumis aux diktats des gouvernements en place, comme l’atteste la censure du journal qui avait retransmis l’arrestation arbitraire de l’activiste. Et c’est d’ailleurs grâce à cela qu’on voit que la Westalia et la Lermandie fonctionnent de la même manière. Les dirigeants sont tout-puissants et possèdent l’autorité sur les représentants de la justice. Car c’est le ministre fédéral lui-même qui a déclaré avoir demandé la censure du journal. Pour une démocratie, c’est encore une fois une première qu’il est difficile d’accepter. Car, encore une fois, c’est le gouvernement qui applique la décision qui lui plaît, en faisant fi de la justice et de l’État de droit.

Dans la salle, Pandoro avait écouté l’ensemble des interlocuteurs et s’apprêtait lui aussi à prendre la parole. Il regarda d’abord en direction de la Lermandie, ne sachant pas réellement comment s’adresser au président Duval. Il s’était longuement questionné sur cet aspect : comment faut-il parler au président Duval pour que celui-ci ne se vexe pas à la moindre petite critique ? À vrai dire, Pandoro avait même du mal à comprendre comment fonctionnait la société lermandienne, car c’était, au final, habituel d’avoir dans des négociations parfois des menaces, l’utilisation de moyens de pression, de la colère, des grands gestes.

Certes, ce n’était pas que ça, mais négocier, surtout au niveau de la plus haute sphère, ce n’est pas seulement des personnes qui se regardent dans le blanc des yeux et se disent oui ou non. Ce n’est, dans ce cas, pas de la négociation, c’est simplement une discussion.Après que son homologue westalien eut fini, Pandoro se redressa sur sa chaise, croisa ses mains formant une grosse boule de doigts face à lui. Les épaules larges et ouvertes, les coudes ne touchant pas la table, Pandoro allait en avoir pour un long moment, et il le savait.

Pour commencer, je tiens à souligner et à rappeler l’importance du moment qui se joue ici, même si je ne doute pas du fait que nous en avons tous pleinement conscience. Ce qui se joue ici, ce n’est pas selon nous un simple conflit économique entre trois nations dirigées par des personnes qui ont du mal à travailler ensemble. Selon nous, la raison de ce conflit est davantage conjoncturelle, et ancrée dans maintenant plusieurs années de querelles et de tensions interétatiques. La Westalia, qui vient de terminer son argumentation, montre un point essentiel de la raison pour laquelle nous sommes ici.

Nous avons, et vraisemblablement tous, l’intention de quitter cette salle avec des garanties de sécurité pour chacun, qui s’intègrent dans une vision à long terme des enjeux continentaux. Le royaume de Teyla, à qui la Fédération n’a plus à prouver son attachement, s’est montré, depuis le début de cette crise, non seulement à l’écoute des différents interlocuteurs, mais en plus, doté d’une certaine forme d’impartialité.Nous saluons ce geste et tâchons donc d’aller dans le sens d’un apaisement depuis lors.

Cependant, il est et à juste titre nécessaire de rappeler que la Fédération de Stérus s’est toujours montrée favorable à des solutions pacifiques et au maintien de l’équilibre. En témoigne le fait que la Fédération s’est, premièrement, toujours opposée à des interventions militaires en Aleucie, que ce soit en Osno ou en Occidalie. Par ailleurs, elle fut le seul État de l’ASEA à avoir pris le parti de la non-intervention en Osno, un pays ayant subi un coup d’État, mais qui n’a jamais appelé à l’aide aucune nation de l’ASEA. Cela ne reflète en aucun cas une quelconque sympathie envers les dictatures : simplement, nous savons car, comme l’a dit un grand homme, « après avoir fait la guerre, il faut construire la paix » que la voie militaire n’est jamais une fin en soi.

Nous avons également l’exemple de l’Antegrad : une nation qui avait délibérément enlevé des touristes occidaliens avant de les emprisonner. Souvenons-nous de la suite des événements. À cette époque, l’Occidalie alors candidate à l’ASEA avait réclamé l’aide de la communauté internationale.Dans un esprit de stabilité et de responsabilité, la Fédération a immédiatement mobilisé ses forces diplomatiques. Je m’étais moi-même rendu en Antegrad, y menant des discussions fermes, parfois houleuses, souvent tendues. Mais grâce à notre diplomatie, notre écoute et notre volonté de négociation, nous avons obtenu le retour des citoyens sur le sol occidalien.Malheureusement, au même moment, alors que les citoyens revenaient chez eux, les nations de l’ASEA tenaient un discours toujours plus agressif à l’égard de l’Antegrad, affichant des menaces ouvertes. Quelques jours plus tard, le gouvernement d’Antegrad procédait à l’arrestation arbitraire de manifestants aleuciens. Ce fut une tragédie que la Fédération de Stérus a immédiatement condamnée, dénonçant un acte contraire aux principes fondamentaux de l’État de droit.

À ce jour, un citoyen westalien demeure porté disparu. Personne ne sait ce qu’il est advenu de lui. Nous tenons à rappeler à la Westalia que votre gouvernement n’est plus celui d’hier. Et si vous deviez avoir besoin de notre aide, de notre réseau, ou de nos relations avec Antegrad pour faire la lumière sur cette affaire, nous serions disposés à vous apporter notre soutien. Car au-delà des divergences politiques, la sécurité des citoyens, quelle que soit leur nationalité, demeure notre priorité.Cela dit, la tentative d’ingérence westalienne en Antegrad, qui s’est soldée par un échec, a définitivement enterré toute possibilité de négociation avec ce pays. Pire encore, Antegrad a publiquement affiché l’échec westalien, ternissant lourdement la réputation de l’ASEA.De même, si l’on cherche à illustrer notre volonté constante de dialogue, rappelons que c’est la Fédération qui fut à l’initiative des premières négociations avec la Westalia, des premières négociations avec la Lermandie, et des négociations autour de son propre départ de l’ASEA. Le contenu de ces négociations peut bien sûr être critiqué, j’en conviens. Mais de toute évidence, nous sommes — sinon le seul, du moins l’un des seuls pays qui cherchent réellement à résoudre les conflits par la voie diplomatique.

Enfin, prenons le cas de l’Oskal, où le Lofoten et la Fédération de Stérus ont, ensemble, réussi à rétablir une démocratie. Une démocratie fragile, certes, mais soutenue par deux puissances engagées, elle peut désormais s’inscrire dans une démarche de développement proactive. Il lui reste à faire ses preuves sur la scène internationale, mais personne ne peut nier que cette réussite est avant tout diplomatique, et non le fruit d’un interventionnisme militaire.Je ne souhaite pas enfoncer le clou, mais les faits parlent d’eux-mêmes. En Oskal, nous avons négocié avec l’Oskal. En Antegrad, nous avons négocié avec l’Antegrad. En Osno, nous avons cherché à négocier avec l’Osno. En revanche, les nations que vous représentez n’ont ni pour l’Antegrad, ni pour l’Osno, ni pour l’Oskal, cherché à nouer un dialogue direct. Je pense , et je le dis avec tout le respect que je vous dois, que c’est ici que réside la principale source de conflit sur notre continent. Les nations de l’ASEA ont cette fâcheuse tendance à se considérer comme les garantes de l’Aleucie, à croire que leur voix prévaut sur celle des autres, qu’elle domine toutes les autres.

Soyons clairs : je ne fais ici que relayer le ressenti de la Fédération. Je n’accuse personne. Mais ce sentiment est bel et bien réel, et il est partagé par de nombreuses nations. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles de plus en plus d’États aleuciens renoncent à candidater à l’ASEA. Il suffit de lire les récentes déclarations de l’Icamie, qui affirme que l’ASEA n’a plus l’attrait d’antan, que sa présence n’est plus autant désirée.C’est selon nous ce constat qui vous a poussé à relancer la dynamique d’intégration, par crainte que l’Icamie, ou l’Oskal, ne se détournent de vous. Dans le même temps, l’Empire du Nord se sent mis à l’écart — comme en témoigne sa non-participation à la réunion sur l’Oskal. L’Akaltie, de son côté, renforce sa coopération avec la Fédération et consolide le traité qui nous unit. Notre amitié est inconditionnelle, et nous y tenons profondément.Enfin, je dois souligner le deux poids, deux mesures qui prévaut souvent dans les discours de l’ASEA. Les récentes déclarations du Conseil de sécurité et de coopération en sont un exemple frappant. Officiellement, la Fédération ne fait plus partie de l’ASEA. Officieusement, les négociations sont toujours en cours, et nous avons encore un droit de regard sur ce qu’il s’y passe.

Je rappelle que vous avez mentionné le soutien de l’Oskal à la Fédération dans cette crise. Vous y voyez un signe de faiblesse, d’instabilité. Pourtant, quand Saint-Marquise menace directement la Fédération, vous n’en faites même pas mention. Ce deux poids, deux mesures est inacceptable. Vous ne pouvez pas affirmer : « Quand vous êtes avec nous, vous êtes le bien ; et quand vous êtes contre nous, vous êtes le mal. et ce, alors même que vous souhaitez envoyer des troupes de sécurité en Oskal sans que cette nation ne l'ait demandé, et c'est une nation souveraine, qui n’est ni en guerre, ni menacée, ni en état d’urgence.C’est cela, l’impérialisme. Avouez que c’est troublant : dès que l’Oskal se range du côté de la Fédération, l’ASEA veut y envoyer des troupes.

Et c’est ici que s’ouvre la deuxième partie de mon intervention : les provocations.

Je suis Cristobal Pandoro. Je suis sans doute l’un des hommes politiques les plus francs de cette planète. C’est un fait. Monsieur Duval, nos relations sont parfois tendues, parfois violentes, c’est vrai.Je ne mâche pas mes mots. Je ne joue pas la carte de l’hypocrisie. Mais je suis honnête.Et je ne retrouve pas toujours cette honnêteté chez nos interlocuteurs. Alors, oui, je vais le dire ici peut-être pour la première fois, j’apporte avec moi mon lot de maux de tête.Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que je m’appelle Pandoro.Vous n’êtes pas sans savoir que « Pandoro » est la version stérusienne de « Pandore ». Je ne vais pas épiloguer sur la mythologie. Mais ceux qui la connaissent comprendront aisément le lien entre ma famille, ma personnalité… et cette boîte qu’on a tant de mal à refermer.


Maintenant, il y a une réalité qu’il ne faut pas oublier : aujourd’hui, la fédération, sans l’ASEA, se retrouve seule face à la moitié du continent. Cela ne nous empêche pas pour autant, comme la dernière crise l’a démontré, de faire valoir nos droits.Mais il y a une chose primordiale à comprendre : si nous sommes ici aujourd’hui, c’est, selon nous, à cause du manque d’écoute de la Westalia et de la Lermandie. Car oui, je tiens à le rappeler ici, le nouveau gouvernement westalien souhaite se positionner comme une puissance d’équilibre – et c’est tout à votre honneur. Je ne vous connais ni personnellement ni politiquement, je ne me permettrais donc pas de vous critiquer.

Malheureusement, le passé d’extrême droite que votre pays a dû traverser a largement créé un précédent en Aleucie. Un précédent qui, aujourd’hui encore, laisse des marques. Je vais donc aller à la racine de cette crise, à savoir la fameuse « provocation » stérusienne envers la Lermandie.

Mise en contexte rapide : nous étions en session extraordinaire pour négocier le départ de la fédération de l’ASEA. Nous avons alors ouvertement déclaré ne pas vouloir de conflits futurs entre Stérus et l’ASEA. Nous avons insisté sur le fait qu’un départ complet, mal encadré et sur de mauvaises bases, risquait justement de nourrir des tensions. Notre objectif était d’éviter cela.Or, la Westalia – alors gouvernée par un régime profondément libéral – a choisi de réclamer la mise en place de droits de douane supplémentaires contre la fédération. Ce choix, au-delà d’être économiquement contre-productif en fermant des marchés ouverts et stables, semblait motivé par des intérêts politiques internes plutôt que par ceux de l’organisation. Mais soit, cela restait leur droit.

La fédération a alors voulu démontrer l’incohérence de ces choix. Nous avons adressé un rappel à la Lermandie – qui a tendance à suivre les positions westaliennes – en soulignant que cette politique risquait d’être économiquement désastreuse pour elle. Quand nous affirmons que l’augmentation des droits de douane aurait un impact sur les prix de l’énergie en Lermandie, ce n’est pas une menace, c’est un fait. Et lorsque nous disons que la fédération répondra par des contre-mesures douanières, nous ne faisons qu’appliquer une logique économique classique – je suis sûr que le royaume de Teyla le comprend très bien.

Était-ce une menace ? Non. Vous auriez préféré que la fédération se taise, qu’elle accepte passivement des sanctions commerciales motivées par des ressentiments personnels ? Devions-nous ne pas avertir des conséquences de telles décisions ? Nos différends étaient, à la base, personnels, entre gouvernements. C’est vous qui en avez fait des conflits diplomatiques.Je m’entends très mal avec Miranda Ceprus, Monsieur Duval, vous la connaissez bien – je la trouve insupportable. Et pourtant, mon gouvernement et l’ANTS coopèrent étroitement. Car nous savons mettre l’intérêt commun au-dessus des querelles personnelles.

Sur les provocations maintenant : il me semble important de rappeler que la fédération de Stérus n’a jamais, avant ce conflit, ni déplacé de forces militaires près de vos eaux, ni demandé à des pays voisins d’y stationner leurs troupes. La protection de nos eaux est déjà assurée – par la deuxième puissance maritime du continent (Stérus) et par la première puissance militaire mondiale (Alguarena).La provocation, ce n’est pas d’expliquer les règles du commerce international. La provocation, c’est de mettre fin unilatéralement à un contrat stratégique par pure réaction politique. La provocation c'est chercher à tout prix à envoyer des navires de guerres dans des eaux sous influences Stérusiennes. La provocation, c’est d’envoyer des forces militaires contre des civils désarmés. Je rappelle à tous ici présents que ce sont vos gouvernements qui ont mobilisé les premiers des forces maritimes. La Lermandie affirme qu’il s’agissait de « forces de police ». Très bien. Mais cela devient difficile à croire quand on sait que vous avez vous-mêmes parlé à plusieurs reprises de « forces militaires ». Et surtout, la présence de navires de guerre westaliens avant toute mobilisation stérusienne rend cet argument caduc.

Vous avez donc fait venir des navires de guerre étrangers pour soutenir une opération de « maintien de l’ordre » contre des civils installés légalement sur leur propriété. Ce n’est ni plus ni moins que comme si Stérus avait demandé l’appui de blindés alguarénos pour expulser un squatteur yukanaslave. L’objectif réel, ne nous mentons pas, était d’expulser ces civils, désarmés, par la force.

Pour conclure sur les propositions actuelles : elles ne tiennent pas compte de l’intérêt stérusien ni de la conjoncture. La Westalia propose des choses que la fédération a déjà faites. La renégociation du contrat avec l’ANTS n’est plus d’actualité. Le gouvernement stérusien a d’ailleurs annoncé que si l’ANTS maintenait sa présence en Lermandie, elle perdrait les subventions et le soutien de l’État. Nous avons trouvé d’autres marchés, bien plus prometteurs.

Aujourd’hui, l’enjeu n’est plus l’ANTS. L’enjeu, c’est la sécurité de nos nations en Aleucie.

Ce que la fédération réclame :

- Une garantie de la Westalia et de la Lermandie que l’ASEA ne s’étendra jamais aux frontières stérusiennes, ou, au minimum, qu’une clause empêche le déploiement permanent de forces militaires ou de sécurité dans ces zones.
- Un engagement formel de la Westalia et de la Lermandie à ne pas déplacer de forces maritimes dans les eaux sud-aleuciennes.
- L’indemnisation des citoyens stérusiens ayant subi des préjudices du fait des décisions lermandiennes.

En échange, la fédération s’engage à :

- Ne jamais déplacer de forces militaires aux frontières lermandienne ou westalienne, ni dans leurs eaux.
- Rétrocéder gratuitement les plateformes de l’ANTS à la Lermandie.
- Fournir un rapport annuel sur ses opérations de sécurisation maritime à la Westalia et à la Lermandie.
- Tripler ses investissements dans la lutte contre la piraterie, en coopération avec ses alliés (Alguarena et Lofoten).
- Ne pas lancer l’opération militaire en préparation.
- Retirer ses leviers économiques de la Lermandie (dont elle est actuellement le principal acteur étranger).
- Mettre fin à toute politique d’hostilité envers la Westalia.
- Transmettre à la Westalia les documents classifiés liés à la disparition de ses citoyens en Antegrad.
- Redonner l’accès aux infrastructures de l’ASNA aux civils lermandiens : centre universitaire, centre de conception, usine.
- Rétablir le droit d’entrée sur le territoire stérusien pour les citoyens lermandiens et westaliens.

Bien entendu, nous sommes dans un cadre de négociation, et à ce titre, nous restons ouverts à la discussion.


"In quale alveare ho messo la testa ?", c'était la première chose que marmonna le Président Fédéral Belagri à l'écoute de la prise de parole stérusienne. Toujours en restant attentif, pendant la tirade du Consul, le dirigeant westalien releva ses lunettes d'une main, avant de se frotter les yeux avec l'autre. Il n'était pas difficile de dire que la durée du discours fut particulièrement longue pour une première expression, débité à un rythme fort, à un point que cela pouvait en faire coupé le souffle à ses interlocuteurs, au sens propre du terme. On pouvait reconnaître ceci au dirigeant de la Fédération, faute d'autre chose, il avait une endurance assez surprenante pour étaler toute une série de mots et de phrases en aussi grande quantité et de manière aussi brute, qu'importe la véracité. Pour autant, la longueur de cette occupation de la parole était bien plus d'ordre psychologique que temporel pour les membres de la délégation westalienne. S'il était attendu que Stérus fasse l'expression de son mécontentement et un historique de ses griefs à l'encontre de ses interlocuteurs, il n'était clairement pas attendu à ce que ces très longues minutes soient quasiment dédiées à un discours principalement égocentré, tribun et violent, ne laissant finalement que la phase intéressante de cette prise de parole à la fin de cette dernière.

Malgré tout, il serait un peu hâtif de conclure que quatre-vingt dix pourcents de cette prise de parole n'est uniquement que dans le but précis de satisfaire l'égo surdimensionné du Consul ou, ce ne serait pas la première fois, de pousser les négociations vers un échec volontaire pour atteindre ses objectifs personnels. Il y a sûrement un peu de ça, à tort ou à raison, mais il y a surtout une vision particulièrement faussé de la réalité, des affirmations vagues, plusieurs accusations gratuites et répétées depuis plusieurs années, tout en incluant la construction d'un récit qui pousse le Stérus dans le rôle de la victime, de l’agressé, du défenseur, alors même que l'ensemble des menaces et la quasi-totalité des actions hostiles prisent dans cette crise sont issues uniquement de son propre fait. Pandoro est probablement un politicien dans la plus pur de sa forme, un galvaniseur des foules, un tribun efficace et surtout l'incarnation d'un populisme nationaliste, mais il est un piètre diplomate, un négociateur international particulièrement mauvais dans le choix de ses mots, toujours dans le rapport de force en toute occasion, dans une vision du compromis qui n'inclut que ce qu'il a choisi par avance... Il n'était pas étonnant que cet homme ce soit donc fait élire à la tête de son pays, avec sa politique intérieure séduisante pour sa population, mais où ses positions et actions sur la scène mondiale sont particulièrement critiquables. Le défaut du Consul est d'appliquer ce caractère qui réussi chez lui à un domaine qui ne correspond pas du tout à celui-ci. Dans son discours, il n'y a majoritairement pas une volonté de dialogue ou de diplomatie, mais une légitimation du récit stérusien, un objectif de convaincre des auditeurs déjà acquis à sa cause et non de convaincre des personnalités en désaccords avec ce dernier. Incompétence, sabotage volontaire ou ignorance ? Nul ne le sait à part l'auteur de cette prise de parole. Dans tous les cas, rester sur une telle ligne, c'est s’orienter directement vers un échec de ce sommet, plus que prévisible dans ses positions. Finalement, c'était peut-être cette façon faisant fi des logiques diplomatiques qui avaient pu être la cause de toutes les crises internationales stérusiennes. Tous les temps de l'Histoire ne donnent pas naissance à des dirigeants éclairés, à espérer que cela ne soit que passager pour Stérus...

Pour le dirigeant westalien, il est hors de question de rentrer dans ce jeu de joutes verbales non-constructives et sans aucun intérêt pour faire avancer les négociations. Il l'avait déjà prouvé en se montrant particulièrement ouvert, cordial et sans reproche envers son interlocuteur, quoi qu'il est probablement le seul à se positionner sur une position reposant sur le moins d'hostilité possible. Cette rencontre n'a pas pour but d'exorciser la colère des chefs d’États venu y assister, mais de calmer les tensions des nations ayant accordé une chance au dialogue. Il y a une responsabilité envers son propre peuple, envers celui des pays opposés dans ces échanges et surtout envers celui de tous les aleuciens qui ne veulent pas subir un conflit d'égos et d'imbécilités. Simeon Belagri n'est pas dans une vision à se dire qu'il a nécessairement la réponse la plus juste à cette crise, celle-ci ne pouvant être trouvé que par un consensus unanime, mais il est persuadé d'avoir le procédé le plus juste à cette table : le calme, le dialogue, l'écoute et l'exclusion de tout esprit rancunier. Peut-être parce qu'il n'était arrivé au pouvoir que depuis peu, peut-être parce qu'il n'avait pas eu à supporter Stérus durant sa période ASEA, à l'instar de son prédécesseur, ou peut-être qu'il souhaite entamer le processus qui mettra fin à plusieurs années de tensions destructrices entre les différents protagonistes. Sur cette base, il fit le choix de partir du principe que cette crise est avant tout une série de malentendus, qui ont nécrosé les relations diplomatiques et rendu le dialogue inaudible pour tout un chacun. Après tout, le discours du Consul et ses affirmations très divergentes n'étaient elles pas le fruit d'une suite d'incompréhensions ayant mené à une suite d'actions regrettables de toute part ?

Le Président Fédéral ne plongera donc pas dans une optique de confrontation, la porte de celle-ci étant beaucoup trop largement ouverte par les stérusiens pour mener à une finalité catastrophique de cette rencontre. Il allait falloir de la patience, beaucoup, et surtout un calme olympien pour s'assurer que les échanges ne déraperont pas vers l'inacceptable. Le chef d’État échangea quelques mots avec ses conseillers, à la fin du discours stérusien, tout comme il put échanger quelques phrases avec son homologues lermandiens, de façon très brève pour répondre rapidement au Consul. L’atmosphère de la pièce est pesante et il fut nécessaire pour le westalien d'inspirer un bon coup avant de se lancer dans sa réponse à cette laborieuse tirade victimaire :

Simeon Belagri : Monsieur le Consul, à l'écoute de votre vision, je peux comprendre que vous ayez une certaine animosité à l'encontre de nos nations, qui se justifie parfaitement avec le discours que vous avez tenu. Je suis également certain que votre première volonté est celle du dialogue et de la compréhension de chacun dans cette crise dont vous avez manifestement affiché la volonté de résoudre. J'espère que vous me permettrez de dire qu'il y a une certaine incompréhension dans les visions des événements par chacun et je pense que ce problème de longue date n'a fait qu'aggraver l'hostilité commune et la méfiance de chacun. Permettez-moi donc de pouvoir vous apporter une clarification sur certains points que vous avez soulevé. Non pas dans l’entièreté de votre prise de parole, puisque nous ne sommes pas présents pour parler du passé dans ses moindres détails jusqu'au coucher du soleil, mais bien d'éléments que vous avez cité et qui ont pu amener à la construction d'un récit qui n'est en réalité que le fruit de malentendus réciproques.

La Grande République et, j'en suis persuadé, la République de Lermandie n'ont pas le souhait de nuire à la Fédération d'une quelconque manière que ce soit et je vous en fais part avec toute l’honnêteté et toute l'humilité de mon devoir qui est de représenter l'ensemble des westaliens, tout comme en étant le plus proche allié des lermandiens. Malgré toutes les tensions et les invectives, nous avons toujours fais le choix de l'apaisement et nous n'avons pas cherché à contribuer à l'alimentation d'une quelconque hostilité à l'égard de votre peuple, quoi qu'est pu en dire d'ancien représentants westaliens, mon gouvernement n'a jamais soufflé sur les braises pour nous retrouver dans cette situation. Ni insulte, ni sanction, ni violence, ceux ne sont pas des méthodes que j'approuve et celles-ci ne régiront pas nos relations diplomatiques, que cette vision soit réciproque ou unilatérale, rien n'y changera. Nous avons confiance dans une amélioration de nos échanges globaux et dans un retour à la normale à l'issue de cette rencontre.

Permettez-moi ainsi de commencer par clarifier la position des forces militaires westaliennes dans les eaux lermandiennes, afin de pouvoir vous rassurer sur la mission qui y a été menée et sur la nature protectrice de cette dernière. Peu importe les raisons qui ont poussé vos deux nations à débuter une crise commerciale majeure, il est un fait que certaines de vos missives et de vos déclarations officielles ont légitimement inquiété la République de Lermandie pour son intégrité, qu'importe les justifications derrière ce que nous pouvons, je pense, interpréter comme des menaces, mais nous avons fait le choix de soutenir nos alliés dans leur défense territoriale, toujours de façon proportionnée. En tant qu'allié, notre rôle n'est et ne sera jamais d'appliquer une quelconque justice sur un territoire étranger, mais bel et bien de s'assurer de l'intégrité de son territoire et de la continuité de sa stabilité, nullement dans la participation à l'application d'une décision de justice. Je peux comprendre que les décisions lermandiennes vous ont largement déplus, et nul ne pourra vous condamner d'avoir exprimé votre mécontentement vis-à-vis de celle-ci, mais le déploiement de forces militaires offensives, d'une aussi grande ampleur, ne peut pas être une réponse viable à la paix et vous en conviendrez que cette action a été un dérapage incontrôlé de la crise. Même si votre intention première de "protéger vos citoyens à l'étranger" est noble, cette situation ne méritait pas une telle réaction aussi importante et les nombreux partisans de la paix sur notre continent ont largement appelé à ne pas suivre cette voix dangereuse. Je pense que tout ceci, une fois de plus, est le fruit d'une large incompréhension commune et d'une réaction hâtive provoquée pas l’accumulation de malentendus communs. C'est bien pour cela que nous sommes réunis aujourd'hui, pour mettre fin à ce cycle négatif et repartir sur un futur beaucoup plus paisible.

Pour ce qui est de l'échec des négociations de votre sortie de l'ASEA, nous en sommes tout aussi attristé que vous de la tournure des événements que cela a pu prendre. Mais il est désormais d'une nécessité de ne plus être bloqué par ce genre de mur du passé pour assurer une transition fluide. C'est pour cela que j'ai adopté une approche d'ouverture sur le sujet dès le début de ce sommet, aujourd'hui, pour vous faire part de cette volonté de reprendre du début ces négociations. J'espère que vous saurez également faire le choix d'un retour à la normale et d'échanges constructifs pour aboutir au meilleur départ possible, en saisissant cette même volonté qui est déjà la nôtre. Le but n'est pas d'isoler la Fédération, ni de l'affaiblir ou de la rabaisser, mais bien de construire des relations post-ASEA solides et pacifiques. Je pense que la proposition que je vous ai précédemment présenté pourrait être une bonne base, tout particulièrement lorsqu'elle a pour but de favoriser et de sécuriser les actions diplomatiques que la Fédération a déjà entamé en parallèle de son départ, faute d'avancement général jusqu'à présent.

Pour ce qui est des remarques que vous avez émise sur le passé de mon pays. Oui, nous sortons d'une période politique intérieure qui n'a pas été la plus dorée de notre Histoire. Mais cela ne veut pas dire qu'il y faut maintenir une comparaison continue entre les actions dommageables et condamnables des précédents dignitaires westaliens, avec notre nouveau gouvernement. La Grande République est une démocratie bientôt centenaire qui a fait preuve, l'année dernière, d'une transition tout à fait honorable dans sa dirigeance. Le peuple auquel j'appartiens m'a accordé sa confiance pour que je puisse apporter les réformes nécessaires à notre pays et celles-ci sont déjà appliquées ou bientôt en application. En affirmer le contraire ou persister dans cette optique de critique n'est bon pour personne. Je suis le premier à reconnaître qu'il y a de nombreuses lois et des fonctionnements qui doivent changer en Westalia et que leurs précédentes utilisations furent pour certaines parfaitement anti-démocratiques et liberticides. Mais nul ne peut contre-dire que la démocratie westalienne ne sait jamais autant renforcée sur ces huit derniers mois que ces deux dernières décennies conservatrices. Ce n'est qu'un début et je compte bien faire de la Grande République un phare de démocratie. Je suis un homme qui tient ses promesses et je sais que ce futur arrivera bien assez tôt. Vous avez raison, le continent n'oublie pas notre passé trouble, mais je pense que la vision générale est sur celle d'un soutien à notre juste cause et d'une image qui se trouve déjà meilleure et beaucoup plus attrayante, notre nouvelle ouverture sur le monde et les nombreuses nations ayant fait le choix de prendre contact avec nous en sont la preuve.

Pour ce qui est de la disparition du citoyen westalien en Antegrad, nous savons déjà en globalité ce qui est arrivé à notre compatriote et ceci depuis plusieurs années. Avec la coopération du gouvernement antérien, nous avons réussi à mener une enquête ayant permis de mettre au clair cette affaire, je laisse à votre discrétion l'actualisation de vos rapports sur le sujet.


Simeon Belagri n'avait pas pris une posture de justification, ni même de négationnisme des événements passés, mais bel est bien de clarification des événements. Les événements racines sont souvent ceux qui ont été le plus sujet à des malentendus, mais surtout ceux qui ont le plus contribué à la détériorations des relations et à la cascades de prise de décisions regrettables des différents parties. Le dirigeant westalien était ferme dans son discours, mais en laissant toujours une porte très ouverte à l'échange et il pouvait largement reconnaître certains tords passés de son pays, sans pour autant se forcer à une autoflagellation constante. Pour ce dernier, il est désormais plus question d'aller de l'avant pour construire l'avenir qu'il souhaite pour son peuple, loin du conservatisme et plus proche d'une société basée sur l'égalité, la liberté et la justice. Le Président Fédéral n'est donc pas présent pour jouer sur la scène d'un pseudo-procès sur les accusations stérusiennes à son encontre ou pour faire condamner le Stérus pour ses actions. Le temps n'est pas de faire l'inventaire des reproches et de se forcer à se justifier partout, la Grande République ne l'attend pas de ses interlocuteurs et elle ne le souhaite pas non plus. Le temps est à la clarification et à l'élaboration d'une solution.

Marquant une légère pause, Simeon Belagri prend un verre d'eau sur la table et bois une partie de son contenu, avant de redéposer le récipient et de réajuster ses lunettes. La partie des clarifications étant close, il était désormais temps de s'attaquer sur la partie la plus intéressante de la prise de parole stérusienne et c'était bien évidemment la première ébauche de propositions. Certains points seraient peut-être un peu plus complexe à voir que les autres et de la résistance pourrait s'y faire voir, mais la base des éléments proposaient était un bon départ pour le Président Fédéral, bien qu'avec certains points en "surplus", qui ne sont pas vraiment attendus à l'issue de ce sommet.

Simeon Belagri : Pour revenir sur votre proposition, Monsieur le Consul, nous jugeons plusieurs points comme légitime et bon pour ce sommet, d'autres vont nécessiter une certaine forme de compromis, je le crains, mais globalement c'est une bonne base sur laquelle négocier, selon mon avis personnel. Voici notre position et notre version revisitée de celle-ci :

La Grande République de Westalia et la République de Lermandie s'engagent à :

- Une garantie de la Grande République de Westalia et de la République de Lermandie qu'ils ne soutiendront pas le déploiement de forces militaires permanente de l'ASEA dans les pays partageant une frontière avec la Fédération de Stérus sans avoir engagé un dialogue avec cette dernière et sans contexte qui justifierait cette présence.
- Un engagement formel de la Grande République Westalia et de la République Lermandie à ne pas déplacer de forces maritimes dans la mer intérieure qui borde Stérus sans avoir engagé un dialogue avec cette dernière, pour permettre toute coordination à ce sujet. La mer intérieure
Carte
- L’indemnisation des citoyens stérusiens ayant subi des préjudices du fait des décisions lermandiennes.
- La République de Lermandie à assouplir les actions de pression commerciale, pour une normalisation de ses échanges avec le Stérus. La Grande République de Westalia s'engage à soutenir ce point.

La Fédération de Stérus s'engage à :

- Un engagement formel à ne pas déplacer de forces militaires (de tout genre) dans les régions frontalières (maritimes, terrestres ou aériennes) de la Grande République de Westalia et de la République de Lermandie sans avoir engagé un dialogue avec ces dernières et sans contexte qui justifierait cette présence.
- Rétrocéder gratuitement les plateformes de l’ANTS à la Lermandie.
- Assouplir les actions de pression commerciales, pour une normalisation de ses échanges avec la Grande République de Westalia et la République de Lermandie.
- Mettre fin à toute politique d’hostilité envers la Westalia.
- Redonner l’accès aux infrastructures de l’ASNA aux civils lermandiens : centre universitaire, centre de conception, usine.
- Rétablir le droit d’entrée sur le territoire stérusien pour les citoyens lermandiens et westaliens.

L'ensemble des partis s'engagent à :

- Ne plus faire preuve d'hostilité entre eux.
- Favoriser le dialogue pour la résolution des différents.
- Ne pas faire usage de la force militaire à l'encontre d'un autre, dans un objectif de menace comme d'agression.
- De faire appel à un pays médiateur, de choix unanime, si besoin de créer un contexte propice à la résolution des différents.

A noter que la zone "eaux sud-aleuciennes" est beaucoup trop large pour être acceptée en tant que tel, tout particulièrement quand c'est une région extrêmement stratégique pour notre commerce. Cependant, la Fédération n'a pas à s'inquiéter, les seules forces militaires qui ont réalisées des missions dans la région sont uniquement des forces anti-pirates et d'escortes de convois marchands, uniquement dans les eaux internationales ou dans les eaux des nations ayant approuvé notre présence. Les moyens déployés ne sont, et n'ont jamais été, avec pour but de perturber la Fédération, ses forces militaires, civiles ou son intégrité et encore moins en capacité de le faire. Nous accordons cependant la justesse de ne pas déployer de forces maritimes dans la mer intérieure qui borde Stérus. Une région dans laquelle nous n'avons jamais mené d'opération de quelconque sorte et que nous savons pertinemment sous la bonne protection de votre flotte.

Il ne manquait plus qu'à savoir ce qu'en penserait le Consul, de cette version majoritairement reprise de la sienne, avec des points parfois reformuler ou affiner, pour donner un cadre un peu plus ouvert à cet accord.
Il était une fois de plus aisé de constater la suprématie westalienne sur les politiques lermandiennes. À vrai dire, c’était presque devenu une habitude, et plus personne ne semblait s’en offusquer. Pourtant, alors que la Westalia affirmait vouloir se placer légèrement en retrait, prétendant depuis le début que tout cela concernait surtout la Lermandie et Sterus, voilà qu’elle menait elle-même les négociations avec Sterus. Et comme toujours, la Lermandie se laissait marcher sur les pieds, se contentant d’approuver les propos westaliens sans vraiment s’exprimer de sa propre voix.

C’était une habitude, certes, mais le consul ne put s’empêcher d’y penser et d’y réfléchir durant la prise de parole westalienne. C’est d’ailleurs une manière de faire de la politique que la Fédération n’a jamais comprise. La Lermandie, moins polarisée que la Westalia, a pourtant l’avantage d’apparaître, sur la scène internationale, comme une nation plus équilibrée, plus stable, sans visions idéologiques extrêmes. Elle est également plus puissante, mieux équipée que sa voisine. Et pourtant, elle n’est souvent que l’ombre d’une Westalia qui, par une politique d’expansion de son influence, a réussi à faire taire la Lermandie.

C’était là le coup de maître westalien : parvenir à faire croire que la Lermandie dépendait d’elle, au point de convaincre les Lermandiens eux-mêmes. Aujourd’hui, cela semble être un fait : la Lermandie fait partie intégrante de la sphère d’influence westalienne. Mais c’est aussi un choix assumé, ce qui explique en partie la dégradation des relations avec la Fédération. Autrefois, les relations entre Sterus et la Lermandie étaient excellentes ; elles avaient permis, notamment, un accord solide autour de l’ASEA. Mais avec le temps, sous la pression de la Westalia, la Lermandie – pourtant plus forte – s’est réduite au rôle de simple vassal d’une puissance pas si imposante que cela.

La Westalia avait endormi la Lermandie, l’avait aveuglée, pensant pouvoir utiliser l’ASEA pour étendre son emprise à d’autres. Mais la résistance sterusienne a fini par enrayer cette volonté et à rompre la stratégie westalienne dans le sud de l’Aleucie. Constatant que la Fédération n’hésitait pas à aller jusqu’au clash contre la Westalia, et que le reste de l’organisation se rangeait rarement du côté westalien, ce dernier pays a décidé qu’il lui fallait un « duo de commandement ». Elle s’est alors mise en tête que, si elle contrôlait deux voix parmi les États fondateurs, elle pourrait mieux justifier et légitimer ses actions.

Elle a donc réussi à réduire la Lermandie à un État centré sur lui-même, de moins en moins présent sur la scène internationale. En réalité, la Westalia ne prend le parti de la Lermandie que lorsque cela sert ses propres intérêts. Il est d’ailleurs habituel, au sein du conseil de l’ASEA, de voir la Westalia couper l’herbe sous le pied de la Lermandie lorsque cela l’arrange, ou sauter sur la moindre occasion pour attiser les tensions entre la Fédération et la Lermandie.

Le nouveau dirigeant westalien, fraîchement élu et encore novice sur la scène internationale, ne semblait pas avoir pleinement saisi les enjeux de cette réunion, ni le poids du passé dans cette histoire. Prétexter un refus de rester jusqu’au coucher du soleil pour éviter de s’impliquer davantage trahissait un cruel manque de capacité à répondre aux attentes. Peut-être ne savait-il pas encore que les discussions diplomatiques ressemblent souvent aux repas de famille du dimanche : on sait quand ça commence, mais il est bien difficile de savoir quand ça se termine. D’autant plus quand il s’agit de résoudre des conflits.

Car oui, en diplomatie, trouver des accords, des compromis, négocier, cela peut prendre des jours, voire des semaines. C’est ça, la politique. C’est ça, la diplomatie. Et ce sont, quelque part, les règles du jeu.

D’autant qu’il était factuellement faux d’affirmer que les propos du consul relevaient d’un malentendu. Certes, certaines opinions étaient davantage centrées sur Sterus, mais quelque part, quand c’est un Stérusien qui s’exprime, cela semble assez logique. Surtout, la plupart des éléments évoqués par le consul ne sont rien d’autre que des faits vérifiables — à condition, bien sûr, d’accepter de voir le soleil se coucher.

La Westalia cherchait, d’une certaine manière, à minimiser l’ensemble des actions entreprises par les différents belligérants. Mais ce choix, en soi, ne faisait ni chaud ni froid à la Fédération. Il n’en restait pas moins que ses propos étaient objectivement faux. Le fait est que la Fédération a passé le plus clair de son temps, ces dernières années, à alerter : « Attention, nous finirons par réagir ». Et en face, on a répondu par une politique de surdité, n’ayant fait qu’ignorer les signaux et empirer la situation.

Quand la Fédération dit : « Nous avons quitté l’ASEA pour apaiser les choses, pour réduire les tensions, et nous souhaitons toujours une étroite collaboration avec l’organisation », la Westalia répond : « Vous aurez des droits de douane et aucun avantage avec l’ASEA » — sauf, bien sûr, pour l’ASNA (ce qui relève presque de l’obligation, vu l’investissement massif de la Fédération dans ce programme).

Quand la Fédération prévient : « Si vous nous imposez des droits de douane, nous serons contraints de réagir, et la Lermandie en sera la plus affectée, étant donné le poids de l’ANTS dans le domaine énergétique », la Lermandie répond : « Oh, vous nous menacez ! Dans ce cas, nous excluons l’ANTS », et la Westalia ajoute : « C’est inadmissible ! Si ça continue, nous quittons les négociations ! »

On retrouve ici le fameux schéma du « Si tu fais ce que je dis, tu es du bon côté ; si tu fais ce que je fais, tu es dans l’erreur ». Cette logique du deux poids, deux mesures. Lorsque Sterus est en crise diplomatique avec la Poetoscovie, la Westalia s’offusque : « Sterus ternit notre image ». Mais lorsque la Westalia viole le territoire d’Antegrad, alors « ce sont eux les agresseurs ».

La diplomatie sterusienne n’a certes jamais été la plus conventionnelle, et elle peut être critiquée. Mais la réalité d’aujourd’hui est simple : elle a toujours su résoudre les conflits. La diplomatie westalienne, elle, n’a jamais permis de solution concrète à aucun moment. La Fédération, à travers sa diplomatie, a réussi à faire de la Poetoscovie une nation amicale. Il en va de même pour l'Antegard, et pour l’Oskal. À chaque tension rencontrée, la Fédération a su négocier, désamorcer et apaiser. Sauf, bien entendu, avec la Westalia et la Lermandie.

Monsieur Belagri,

Je souhaite commencer en affirmant qu’il n’y a, de ma part, aucune animosité envers votre pays. Je ne dirais pas la même chose de votre prédécesseur, c’est un fait. Mais, comme je l’ai dit lors de ma précédente intervention, votre gouvernement m’est encore inconnu. Je ne peux donc émettre de jugement politique sur vos actions, puisque, concrètement, il n’y en a eu que très peu en dehors de la dernière crise, encore en cours.

Vous êtes, comme moi, un dirigeant élu, appelé à disparaître de la sphère internationale dans quelques années, à la fin de votre mandat. Mais la Westalia, elle, restera. Même si vous me semblez tout à fait sympathique, sans volonté belliqueuse apparente, je dois prendre en compte l’ensemble de votre nation, son histoire, ses actions. Votre gouvernement n’est peut-être pas hostile, très bien. Mais votre pays, en tant qu’entité politique, a déjà montré à plusieurs reprises des intentions clairement hostiles envers la Fédération.

Des mots, seuls, ne suffiront pas à apaiser ces tensions anciennes. Comme je l’ai déjà dit, il faut faire preuve d’honnêteté. Et l’honnêteté, c’est aussi reconnaître que vous avez mobilisé vos forces militaires avant même l’intervention des forces stérusiennes alors que nous vous avions expressément demandé de ne pas le faire.

Nous n’aurions pas réagi à une intervention policière placée sous mandat judiciaire. Nous respectons le droit plus que tout. Je n’ai pas besoin de rappeler à mes interlocuteurs que je suis moi-même un ancien juge. Et sur le respect du droit et de la justice, je pense en connaître un rayon.

Le fait est que, d’un point de vue extérieur du moins, la Lermandie a sollicité l’aide de la Westalia ( l’armée westalienne ) pour intervenir contre des civils stérusiens. Je ne vois pas dans quel contexte des travailleurs stérusiens peuvent représenter une menace suffisante à la sécurité nationale, au point de justifier la mobilisation d’une armée étrangère.

Et permettez-moi de le rappeler ici : vous avez déployé vos navires de guerre bien avant que la Fédération n’annonce la moindre action militaire. Nous avions pourtant précisé clairement que nous ne tolérerions aucune intervention armée sur nos infrastructures ou nos citoyens. Malgré cela, vous avez choisi de mobiliser vos forces militaires. Si votre volonté avait réellement été de maintenir l’équilibre, alors la Westalia aurait dû dire à la Lermandie : « Nous vous protégerons lorsque vous serez effectivement menacés. »

Pardonnez-moi, mais en matière de protection des civils, il n’existe aucune limite. Vous en avez d’ailleurs fait vous-même l’expérience à Antegrad, où vous étiez prêts à embraser l’Osno au nom de cette même volonté de protéger les vôtres.

Vous disiez vouloir protéger la Lermandie avec votre flotte… mais la protéger de quoi ? De quels navires ? La Fédération était à Sterus, dans ses propres ports, et n’a à aucun moment représenté une menace, ni pour la Westalia, ni pour la Lermandie. Et sauf erreur de ma part, je ne crois pas avoir vu l’ANTS adopter une posture offensive ou belliqueuse. Pourtant, c’est bien sans aucun mandat judiciaire que ses installations ont été violées.

Cette logique du « deux poids, deux mesures » ne peut pas devenir un réflexe systématique et s’appliquer à tous les sujets. Si demain, des civils westaliens étaient pris à partie de manière comparable en Oskal, avec un soutien des forces stérusiennes, je pense que vous auriez appelé à l’indignation générale peut-être pas par une intervention directe, mais au minimum par une condamnation ferme. Même si, il est vrai, vous ne seriez peut-etre pas intervenu directement contre la fédération. Mais ce serait surtout par manque de moyen que par réelle absence de volonté.

La Fédération, elle, dispose de la capacité maritime de protéger ses citoyens jusqu’à vos côtes. Alors pourquoi ne le ferait-elle pas ? Vous avez envoyé des soldats face à nos civils, nous avons envoyé des soldats face aux vôtres. Je tiens néanmoins à tempérer le propos : je ne formule ici aucune accusation directe ou du moins, ces accusations doivent être comprises comme un ressenti, un témoignage de notre perception. Il ne s’agit pas d’un procès contre la Lermandie ou la Westalia, mais d’une explication de notre raisonnement.

Maintenant, Monsieur Belagri, revenons au cœur de nos négociations, tournons-nous vers l’avenir. Car soyez assuré que même si le soleil se couche avant que nous ayons terminé, aucun d’entre nous ne se transformera à la pleine lune. Nous resterons tout à fait capables de discuter. Et au contraire, aussi surprenant que cela puisse paraître, nous sommes nous aussi bien plus intéressés par ce qui va se passer que par ce qui s’est déjà produit.

Concernant l’ASEA, je reconnais qu’il est noble de votre part de vouloir relancer les discussions depuis le début. Mais cela semble aujourd’hui inutile. La Fédération a largement su évoluer sans l’ASEA, et les marchés que nous souhaitions garder ouverts le sont toujours. Et pour être tout à fait transparent : nous avons des accords de libre-échange avec l’Akaltie, qui elle-même en a avec vous. Concrètement, nos biens circulent déjà librement en Westalia et en Lermandie, par des voies détournées.

Alors, pour nous, relancer ces négociations représenterait non seulement une perte de temps (et je sais que le vôtre est précieux ) mais aussi un simple exercice bureaucratique sans réelle valeur ajoutée.


Le Consul choisit de ne pas répondre sur le passé ni sur le renouveau annoncé de la politique westalienne. Il savait pertinemment que la Westalia, comme souvent, interpréterait cela comme une attaque personnelle, et s’en servirait pour justifier à nouveau l’idée que la Fédération cherche la provocation. Pourtant, dans les faits, c’est bien la Westalia qui, dernièrement, a multiplié les sollicitations envers d'autres nations pour établir de nouvelles coopérations.

Les nations qui ont effectivement répondu à cet appel restent peu nombreuses — ou du moins, pas plus nombreuses que celles qui coopèrent avec d’autres acteurs. Il ne faut pas non plus oublier que les pays vers lesquels la Westalia semble désormais s’orienter sont pour la plupart marqués par des idéologies socialistes ou communistes. Des doctrines qui, il y a encore quelques mois à peine, étaient dénoncées comme incompatibles avec les valeurs westaliennes. Car un pays qui se revendique profondément commerçant ne sympathise généralement pas avec le socialisme d'État ni le communisme.

Il est donc légitime de s’interroger sur les valeurs intérieures actuelles de la Westalia. Le dirigeant en place a reconnu que l’ancien gouvernement avait appliqué des mesures liberticides et antidémocratiques. Mais si ce fait est aujourd’hui admis, comment expliquer que personne n’ait été inquiété par la justice ? Comment, dans une démocratie, un homme peut-il imposer des lois contraires aux principes démocratiques sans jamais avoir à en répondre ? Et si ces faits sont bel et bien établis, pourquoi le gouvernement actuel ne revient-il pas sur les décisions prises à l’époque, notamment au niveau international ?

Le Consul manifesta une certaine crispation à la lecture des propositions westaliennes. Certes, elles n’étaient pas complètement déconnectées des demandes stérusiennes, mais elles restaient largement abstraites et, dans les faits, n’apportaient aucune garantie réelle de sécurité.

Monsieur Belagri, je pense sincèrement que ce que vous proposez aurait pu suffire si nous n’en étions pas arrivés là. Mais aujourd’hui, s’appuyer sur des garanties aussi faibles ne ferait que repousser dans le temps un nouveau conflit. Ce que vous nous proposez, en somme, c’est de dire à l’ASEA : « Nous exprimerons un avis qui va dans votre sens », ce qui revient à dire : « Oui, nous dirons non... mais si les autres disent oui, tant pis. » Or vous êtes membres fondateurs de l’ASEA, et vous avez œuvré pour élargir les pouvoirs des fondateurs. Vous avez donc la capacité d’empêcher ce genre de décisions. Il ne s’agit plus ici de simplement donner un avis. Concernant la « garantie maritime », Monsieur Belagri, permettez-moi de le prendre avec un peu d’humour : vous proposez des garanties de sécurité sur des eaux qui, pour environ 90 %, sont déjà sous domination stérusienne. Si l’on consulte une carte, cela saute aux yeux. Ces eaux sont déjà entièrement contrôlées par la Fédération.

Cela dit, je reconnais ne pas avoir été assez précis sur notre demande. Nous souhaitons que la Westalia et la Lermandie s’engagent formellement à ne pas déplacer de forces maritimes dans l’ensemble du Golfe Alguareno.Encore une fois, et sans vouloir paraître condescendant, la Westalia n’a aujourd’hui ni la capacité, ni les moyens d’assurer seule la sécurité de ces eaux. Votre marine est capable de défendre vos côtes, certes, mais dès lors que vous tentez de la projeter ailleurs, vous vous fragilisez. Nous comprenons bien votre crainte liée à la piraterie et c’est précisément pourquoi la Fédération a décidé de tripler ses investissements dans la lutte contre ce fléau.

Soyons clairs : Stérus est aujourd’hui la deuxième puissance maritime du continent. L’Alguarena qui est la puissance dominante de notre planète, et le Lofoten (première puissance continentale) mène également des opérations de sécurité dans la région. Autrement dit, les trois plus grandes puissances navales de la région ( dont deux sont les plus importantes au monde) assurent déjà la sécurité du secteur.

Je vous l’assure : vos navires commerciaux sont en parfaite sécurité.

D’autant que la piraterie est aussi très présente dans le nord de l’Aleucie — le Yorkshing l’a d’ailleurs largement dénoncé. Alors, disons que chacun prend ses responsabilités : vous vous occupez des pirates du Nord, nous nous chargeons de ceux du Sud.

Par ailleurs, vous ne le savez peut-être pas encore, mais la Fédération s’apprête à tripler la taille de sa flotte maritime, grâce à un important contrat conclu avec ses alliés.

Je vous le dis avec la plus grande sincérité, Monsieur Belagri : c’est la meilleure garantie de sécurité que vous puissiez nous offrir.

Enfin, n’oublions pas que vous souhaitez restreindre cet engagement à nos eaux, alors même que vous réclamez que la Fédération ne soit même pas à proximité des vôtres.Cela dit, nous avons pris en compte certaines de vos propositions et demandes, et voici donc une version que nous jugeons plus adéquate et davantage propice à un compromis.


La boite de Pandore a écrit :La Grande République de Westalia et la République de Lermandie s'engagent à :

- Une garantie de la Grande République de Westalia et de la République de Lermandie qu'ils ne soutiendront pas le déploiement de forces militaires permanente de l'ASEA dans les pays partageant une frontière avec la Fédération de Stérus sans avoir engagé un dialogue avec cette dernière et sans contexte qui justifierait cette présence.

- Un engagement formel de la Grande République Westalia et de la République Lermandie à ne pas déplacer de forces maritimes dans le golfe Alguareno et les eaux intérieurs Sterusiennes. Sauf en cas de nécessité immédiate ou de passage temporaires dans le cadre d’un convoi ou d’un transfert international d’armement.

- La République de Lermandie à assouplir les actions de pression commerciale, pour une normalisation de ses échanges avec Stérus. La Grande République de Westalia s'engage à soutenir ce point.




La Fédération de Stérus s'engage à :



- Un engagement formel à ne pas déplacer de forces militaires (de tout genre) dans les régions frontalières (maritimes, terrestres ou aériennes) de la Grande République de Westalia et de la République de Lermandie sans avoir engagé un dialogue avec ces dernières et sans contexte qui justifierait cette présence.

- Rétrocéder gratuitement les plateformes de l’ANTS à la Lermandie.

- Mettre fin aux mesures de sanctions commerciales et économiques à l’encontre de la Lermandie.

- Mettre fin à toute politique d’hostilité envers la Westalia.

- Redonner l’accès aux infrastructures de l’ASNA aux civils lermandiens : centre universitaire, centre de conception, usine.

- Rétablir le droit d’entrée sur le territoire stérusien pour les citoyens lermandiens et westaliens.



L'ensemble des partis s'engagent à :



- Ne plus faire preuve d'hostilité entre eux.

- Favoriser le dialogue pour la résolution des différents.

- Ne pas faire usage de la force militaire à l'encontre d'un autre, dans un objectif de menace comme d'agression.

- De faire appel à un pays médiateur, de choix unanime, si besoin de créer un contexte propice à la résolution des différents.


Communément ne pas utiliser l’ASEA pour nuire aux intérêts des uns ou des autres

Voici ce que nous vous proposons.Nous avons tenté au mieux de respecter vos propres demandes, en allant même un peu plus loin sur un point que nous considérons comme essentiel, voire primordial.Nous avons cependant supprimé la demande d’indemnisation des citoyens stérusiens. Cela dit, nous souhaiterions, de manière non formelle, préciser que si l’ANTS a effectivement contrevenu aux lois lermandiennes, alors la justice lermandienne devrait naturellement engager des poursuites à son encontre.Dans ce cas, Miranda Cèprus devra répondre des accusations portées contre elle, conformément aux principes de justice.

Ainsi, nous ne réclamons plus d’indemnisation pour les citoyens stérusiens dans le cas où l’ANTS est jugée en infraction avec la législation lermandienne. Autrement dit, nous acceptons l’idée que si l’ANTS a enfreint la loi, les actions menées par les forces de police (et uniquement de police) sont légitimes, et ne justifient aucune compensation. Du moment que la Lermandie permet à nos citoyens de récupérer leurs effets personnels et de vendre leurs biens acquis dans le pays, nous ne réclamerons rien. L’ANTS prendra alors elle-même en charge l’indemnisation de ses employés si la justice reconnaît sa culpabilité.

Comme vous pouvez le constater, nous sommes clairement engagés dans une volonté de parvenir rapidement et sereinement à un accord satisfaisant pour toutes les parties. Nous avons consenti à des concessions – ou du moins, nous avons le sentiment de l’avoir fait et à ce titre, nous en attendons également en retour.

Je réitère ici la volonté de la Fédération de transmettre chaque année à la Westalia et à la Lermandie un rapport détaillé sur les opérations de maintien de l’ordre et de la paix menées par les navires stérusiens, afin de garantir la bonne circulation du commerce en Aleucie du Sud.
Le Président Duval fronça les sourcils. Les propos tenus par le Consul Pandoro étaient presque mensongers, ce qui pourrait le faire passer pour un complotiste. En effet, dans le cadre de l'application des lois et autres textes juridiques en vigueur, le pouvoir exécutif avait mobilisé la Gendarmerie maritime soutenue par la Marine Républicaine. Mais à cause du faible moyen financier et matériel de la Marine Républicaine et de la Gendarmerie Maritime, le gouvernement de la République de Lermandie avait sollicité l'aide de la Marine Westalienne en raison d'une potentielle catastrophe environnementale soutenue par le gouvernement de Pandoro via l'ANTS.

En plus, le Consul Pandoro continu sur l'argumentation de la soit disante soumission de la Lermandie envers Westalia. Mais bon, le Président Duval, bien que frustrer, commence à y être habitué.
Sans oublier que le Président Duval a laissé son homologue westalien de mener les négociations. Après tout, le Président Fédéral Belagri n'avait pas encore rencontré le Consul Pandoro. Et le Président Duval fut curieux sur sa méthode diplomatique, qui pourrait être différent par rapport à son prédécesseur.

Après, si le gouvernement de Pandoro voulait prendre la responsabilité avec ce soit disant Alguarena, un pays insulaire que le Président Duval ne connaît que très peu, de protéger les lignes commerciales de la CML-CGM, ça arrangerait bien le Président Duval, ce qui limiterait une dépense excessive de la Marine Républicaine qui ne débutait à peine sa reconstruction.

Mais bon, même si le second traité proposé par le Consul Pandoro semblait satisfaisant, il allait sans dire à son gouvernement de limiter les contacts avec le gouvernement de Pandoro jusqu'à un changement de gouvernement... .

Attendez! Le Consul Pandoro venait de proposer de livrer Miranda Ceprus, Présidente de l'ANTS et responsable de l'échec de la négociation du novembre 2015? Franchement, le Président Duval fut surpris de cette proposition. Car s'il le fait, l'actuel gouvernement lermandien va avoir un bouc émissaire a présenter au citoyens lermandien (au lieu de demander la tête de Pandoro) et le Consul Pandoro se débarrassera d'une personnalité gênante...
Et cette démarche va permettre une réconciliation entre la Lermandie et Sterus.


Michel Duval: "Hormis certains propos qui sont très discutables, que je ne vais argumenter parce qu'on perdra du temps, en tant que président de la république, je pense que nous pouvons être d'accord sur ce nouvel accord, à moins que le Président Fédérale Belagri ne soit pas d'accord sur certains points.

Mon gouvernement pourrait assouplir les actions de représaille dans le domaine commercial mais pour une réintroduction des entreprises sterusiennes en Lermandie, réorganiser un échange de représentant diplomatique me semble essentiel, mais aussi obligatoire, dans le but de protéger nos ressortissants, sterusiens inclus. Ces entreprises, auxquelles mon gouvernement a déjà attribué des autorisations, pourront donc revenir sans contrainte administrative (leurs propriétés étant conservés pour 2 ans pour un possible achat sauf en cas de guerre).
Bien sûr, le Préfet maritime en charge de l'ANTS, la fameuse entreprise a complétement et volontairement ignorer l'interdiction d'activité économique, ne va pas annuler cet ordre tant que la justice lermandienne n'a pas conclure cette affaire

On aurait pu se contenter des responsables des sites d'exploitation de l'ANTS, qui n'ont fait qu'obéir aux instructions de la hiérarchie, mais avec la fin temporaire de notre contact diplomatique avec le gouvernement sterusien, il n'était pas possible de les poursuivre pour ne pas avoir respecté les consignes. Par conséquent, pour éviter que votre gouvernement considère que le nôtre les prennes en otage, j'ai dû utiliser ma grâce présidentielle pour éviter de les empêcher de partir de la Lermandie; bien qu'avant leurs renvois, les forces de l'ordres ont pu avoir le temps de leur poser quelques questions durant leurs gardes à vue (allant de 12h à 24h d'après les rapports que j'ai pu lire).

Par contre, j'ignorais que certains citoyens sterusiens avait oublier d'emporter avec eux leurs effets personnels. A ce que je sache, mes forces de l'ordre ont veiller à ce que tout le monde récupère leurs affaires. Je vais donc me renseigner concernant cette question.
Sachez que ça n'empêche pas la justice lermandienne de faire leurs travails. Et donc je ne pourrais pas vous dire où en ai le dossier concernant la justice (je n'ai que le point de vue des rapports qui m'a été remis par le procureur de la justice (qui aura la charge de représenter l'Etat au tribunal) bien que la présence de la dirigeante de l'ANTS ou de son avocat serait pertinente.

Mais pour l'instant, l'ordre du Préfet maritime d'empêcher toute activité économique ou commerciale de l'ANTS en Lermandie est actuellement maintenu."
Simeon Belagri : Nous avons écouté avec attention votre nouvelle proposition et nous reviendrons sur un seul et unique point au sein de celle-ci, Monsieur le Consul. Vous avez longuement insisté sur le fait de statuer sur nos présences respectives dans les eaux sud-aleuciennes. Notre première proposition avait retiré cet aspect, mais cette nouvelle que nous émettons tient désormais compte de cette demande qui semble majeure à votre égard.

Il faut comprendre que nous pouvons reconnaître votre volonté de discuter sur ce sujet, et nous ne nous fermons pas sur la question de l'aborder avec vous, mais nous ne pouvons pas donner un avis favorable au nouveau point que vous avez émis. Voici ce que nous souhaitons proposer à la place :



La Grande République de Westalia et la République de Lermandie s'engagent à :

- Une garantie de la Grande République de Westalia et de la République de Lermandie qu'ils ne soutiendront pas le déploiement de forces militaires permanente de l'ASEA dans les pays partageant une frontière avec la Fédération de Stérus sans avoir engagé un dialogue avec cette dernière et sans contexte qui justifierait cette présence.

- Un engagement formel de la Grande République de Westalia et de la République de Lermandie à ne pas perturber ou menacer volontairement la présence stérusienne dans le Grand Golfe Alguareno dans le but de porter préjudice à la Fédération de Stérus.

- Un engagement formel de la Grande République de Westalia et de la République de Lermandie à ne pas déplacer de forces maritimes dans les eaux intérieures Sterusiennes. Sauf en cas de nécessité immédiate ou de passage temporaires dans le cadre d’un convoi ou d’un transfert international d’armement.

- La République de Lermandie à assouplir les actions de pression commerciale, pour une normalisation de ses échanges avec Stérus. La Grande République de Westalia s'engage à soutenir ce point.


La Fédération de Stérus s'engage à :

- Un engagement formel à ne pas déplacer de forces militaires (de tout genre) dans les régions frontalières (maritimes, terrestres ou aériennes) de la Grande République de Westalia et de la République de Lermandie sans avoir engagé un dialogue avec ces dernières et sans contexte qui justifierait cette présence.

- Rétrocéder gratuitement les plateformes de l’ANTS à la Lermandie.

- Mettre fin aux mesures de sanctions commerciales et économiques à l’encontre de la Lermandie.

- Mettre fin à toute politique d’hostilité envers la Westalia.

- Redonner l’accès aux infrastructures de l’ASNA aux civils lermandiens : centre universitaire, centre de conception, usine.

- Rétablir le droit d’entrée sur le territoire stérusien pour les citoyens lermandiens et westaliens.


L'ensemble des partis s'engagent à :

- Ne plus faire preuve d'hostilité entre eux.

- Favoriser le dialogue pour la résolution des différents.

- Ne pas faire usage de la force militaire à l'encontre d'un autre, dans un objectif de menace comme d'agression.

- De faire appel à un pays médiateur, de choix unanime, si besoin de créer un contexte propice à la résolution des différents.

- Communément ne pas utiliser l’ASEA pour nuire aux intérêts des uns ou des autres



Simeon Belagri : Je pense que nous pouvons déjà nous féliciter d'arriver à une ébauche de traité sur laquelle nous sommes majoritairement d'accord. Tout comme ce dernier point est important pour vous, nous le considérons également d'une valeur équivalente et je pense que cette nouvelle proposition permet d'arriver à un équilibre de la vision de chacun.
Une médiation pour l'Aleucie

Château de Valmont.
Château de Valmont.


Pierre Lore était seul au milieu des représentations étrangères. Il avait le rôle d'un médiateur et, en tant que Ministre des Affaires Étrangères, il prenait bien ce rôle, dans lequel il se considérait à l'aise. On le prenait même pour un Premier ministre, bien que cela fût faux, cela le flattait et il le prenait bien. Toutefois, il éviterait de dire à Angel Rojas qu'il devait démissionner selon des dirigeants étrangers, se dit-il intérieurement en gloussant là aussi intérieurement. Pierre Lore était un ami proche d'Angel Rojas, cela ne valait pas la peine de réduire l'attachement d'Angel Rojas envers deux pays étrangers et partenaires du Royaume de Teyla. Assis parmi les dirigeants étrangers, on aurait pu croire que Pierre Lore n'était ni plus ni moins qu'un Premier ministre observant les débats et les cadrant quand il le fallait. Ce que faisait un Premier ministre et donc un chef de Gouvernement au sein de son propre gouvernement.

Il nota comme un scribe les propos les plus importants de chaque prise de parole sur un petit calepin qu'il garda à l'abri des regards des différentes délégations. Pendant ce temps, Sa Majesté Catherine III faisait une bonne guide touristique concernant la visite du Château de Valmont. Elle prenait un malin plaisir à parler aux délégations étrangères, rebondir sur leurs propos par bienveillance bien entendu, mais aussi par opportunité. S'il y avait quelque chose à savoir sur l'objet de cette médiation, elle voulait le savoir. Elle voulait connaître la bonne foi des délégations, leur envie, leur émotion quant à se retrouver ici face à une partie hostile et une partie médiatrice. Elle était Reine et, avec le statut de Cheffe d'État, si elle pouvait aider le Gouvernement de Sa Majesté à faire rayonner la diplomatie teylaise sur la scène internationale, elle le ferait sans aucune hésitation.

- Je vous remercie pour votre dialogue sincère et cordial, dit Pierre Lore. Toutefois, je dois me permettre une correction, bien que vos mots me flattent. Je ne suis point le Premier ministre du Royaume de Teyla. Ce rôle revient à Angel Rojas. Je suis le ministre des Affaires Étrangères du Royaume de Teyla. Mais je vous remercie de penser que j'ai l'étoffe d'un Premier ministre. Comme je l'ai dit dans mon discours d'ouverture, je suis présent pour gérer les débats parce que j'ai été votre interlocuteur dès le début, lors des discussions préliminaires. Étant donné que les contacts se sont bien passés, il n'y avait aucune raison que je ne sois pas présent.

J'aimerais revenir sur plusieurs points qui ont été abordés par les différentes représentations. Le premier point est l'interdiction à des nations frontalières de la Fédération de Stérus d'entrer dans l'Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne. Nous estimons que cette mesure serait contre-productive et, plus encore, irait à l'encontre d'un principe que le Royaume de Teyla croit fondamental dans les relations internationales. En outre, cette discussion n'ayant lieu qu'entre vous reviendrait à soustraire un choix souverain à des nations. Il revient aux nations le souhaitant de faire le choix d'entrer ou non dans l'Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne. Il ne revient pas aux nations ici présentes de décider de cela, parce que cela reviendrait à remettre en cause leur souveraineté nationale et la souveraineté des peuples.

Nous comprenons la crainte de la Fédération de Stérus sous-jacente à cette demande. L'une des solutions possibles est la présence de la Fédération de Stérus au sein de l'Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne en tant que membre observateur. Nous savons que la Fédération de Stérus a quitté l'organisation, alors ma proposition doit vous paraître quelque peu surprenante. Mais laissez-moi expliquer ma pensée. La présence de la Fédération de Stérus en tant que membre observateur permettrait de participer à toutes les réunions, y compris celles sur l'adhésion d'une nation. Il convient que la participation à ces réunions permettrait de lever tous les doutes possibles sur les intentions des États-membres de l'Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne, notamment lors de l'adhésion d'une nation frontalière à la Fédération de Stérus. De plus, la présence de la Fédération de Stérus en tant que membre observateur permettrait de faire entendre ses préoccupations de manière simplifiée. Il convient que le comportement de la Fédération de Stérus devra être constructif et ne pas chercher à bloquer l'organisation internationale.

Plus amplement, Vos Excellences. Le Royaume de Teyla a pris sa plume afin de présenter un premier jet d'un traité de bonne entente entre les parties. Comprenez, et j'insiste vraiment, que le traité ne prend pas en compte toutes les demandes qui ont été faites. Le traité est un premier jet et doit permettre d'inclure les accords potentiels entre les parties que la diplomatie teylaise a pu apercevoir. Ainsi, le traité rappelle le rôle du Royaume de Teyla, donc un rôle d'observateur et de médiateur lors d'une période de grande tension entre les parties. Cela me semble une nécessité, offrant une garantie pour que les traités ou le traité soit respecté par les parties si elles se mettent d'accord sur un traité. Nous avons ajouté, bien entendu, un pacte de non-agression et la réaffirmation de la reconnaissance des territoires et des gouvernements de chacune des parties.

Si nous regardons les dernières propositions de la Fédération de Stérus et de la Grande République de Westalie, le traité les considère presque toutes. Si toutes les parties sont d'accord désormais avec ce premier jet d'un traité, alors il reste la question commerciale, des plateformes de l’ANTS, l'accès à certaines nationalités aux infrastructures de l'ASEA, la politique d'entrée et de sortie des différentes nations et la question du Golfe Alguareno. Du moins, si on se réfère aux prises de parole de chacun et chacune ici présents.


J'aurais ainsi plusieurs questions. Ma première question est la suivante. Pourquoi la Fédération de Stérus souhaite-t-elle limiter l'accès à la Grande République de Westalie au Golfe Alguareno ? Selon moi, pour l'instant, la Grande République de Westalie et sa présence dans ce golfe ne représentent pas une menace pour la Fédération de Stérus. Je peux me tromper bien entendu, mais je vois mal une nation ici présente partir en guerre contre une autre nation ici présente, Vos Excellences. Votre présence ici le démontre bien. Je comprends la crainte des différentes parties au regard des récents événements, Vos Excellences, mais les demandes doivent suivre une cohérence et être appuyées par des arguments et des preuves si on accuse l'une des parties. Ainsi, ma question est posée dans ce contexte, Votre Excellence, dit Pierre Lore en s'adressant au Consul de la Fédération de Stérus.

Ma deuxième interrogation est globale et vise toutes les parties ici présentes. Pour solutionner les autres problèmes qu'il reste à traiter, Vos Excellences, que dites-vous d'un traité économique et migratoire ? Le traité aurait pour objectif de régler les différents économiques et migratoires actuels entre les différentes parties. L'actuelle situation pénalise les économies de trois parties qui sont à mes côtés, ce qui n'est pas une situation souhaitable sur le long terme. Étant donné que j'ai observé des volontés de chacun et chacune de trouver des solutions à ces déboires économiques, je crois qu'un traité pour officialiser tout cela et pérenniser avant tout les décisions qui seront prises est une nécessité et une possibilité. De plus, les pays ici présents croient tous au libéralisme et au capitalisme économique, permettant d'avoir une vision similaire et facilitant les débats. Les deux premiers points selon moi sont la circulation des personnes entre les pays et ces fameuses plateformes qu'il faut régler.


Traité de bonne entente de Valmont :


Préambule:
La Grande République de Westalie, la Fédération de Stérus et la République de Lermandie, sous l'observation du Royaume de Teyla, convaincus que la guerre et les conflits armés ne sont pas une fatalité, réaffirment leurs engagements envers la paix, un principe qui lie les parties, et déclarent solennellement leur volonté de renforcer les liens entre les nations. Conscients de la nécessité de préserver la paix et la stabilité régionale, une coopération dans tous les domaines afin de faire face aux menaces pesant de manière sérieuse sur les parties, les parties se sont mises d'accord sur le présent traité.

Article I :
(1) Les parties s'engagent à ce que la paix soit la pierre angulaire de leurs relations bilatérales. À ce titre, elles renoncent formellement à toute forme d'agression, de menace ou d'usage de la force militaire l’une contre l’autre.

(2) Aucune action directe ou indirecte ne pourra être entreprise à l'égard d'une des parties, dans le but de porter atteinte à l'intégrité, à la stabilité et à la souveraineté des parties. Ces actions ne peuvent être faites par les parties ou par des intermédiaires, comme des groupes terroristes, des organisations paramilitaires et toutes autres entités.

Article II :
(1) Chaque partie reconnaît les territoires légitimes des parties prenantes ainsi que leur souveraineté et leur indépendance politique, diplomatique, militaire et économique. Elles respectent ces notions fondamentales.

Article III :
(1) Dans le respect des législations nationales et des règles du secret défense de chacune des parties, les parties s'engagent à maintenir un contact diplomatique permanent en cas de crises majeures survenant en Aleucie

(2) Dans le respect des législations nationales et des règles du secret défense de chacune des parties, les parties conviennent de s'informer mutuellement, dans les meilleurs délais, de tout mouvement de troupes ou d'opération susceptible d'être interprété comme une action hostile à l'égard de l'une des parties.


Article IV :
(1) Le Royaume de Teyla, en sa qualité d'observateur et de médiateur, se tient garant du respect de toutes les dispositions du présent traité. Il surveille l'application de l'actuel traité auprès de toutes les parties.

(2) À la demande de l'une des parties, il peut intervenir diplomatiquement afin de régler un différent entre les parties. Si les différents concernent toutes les parties, il peut convoquer une réunion pour examiner et dialoguer lorsque la paix est remise en cause.

(3) Le rôle du Royaume de Teyla se limite strictement à un rôle d'observateur et de médiateur. Il ne peut remettre en cause la souveraineté des parties et imposer des décisions.

Article V :
(1) Le présent traité entrera en vigueur dès que toutes les parties l'auront ratifié, conformément à leurs règles de ratification respectives.

(2) La dénonciation du présent traité prendra effet deux mois après avoir informé l'autre partie prenante du traité.
Après avoir écouté le représentant du Royaume de Teyla, le Président Duval décida de réagir sur ses propositions. D'autant plus qu'initialement Président Duval souhaitait limiter toute discussion diplomatique avec le gouvernement de Pandoro, notamment concernant l'actuel Magistrat aux affaires étrangères de la Fédération de Sterus.
Et pragmatiquement, c'est bien ce magistrat aux affaires étrangères de la fédération de Sterus qui a mis le feu aux poudres avec son manque de politesse, don arrogance, son insolence et ses insultes faciles.


Michel Duval: "Votre Excellence, le traité que vous nous proposez permet de lever notre scepticisme vis à vis de la proposition faite par le Consul Pandoro. Car son souhait est, si je devrais simplifier, de "privatiser" tout le Golf Alguareno à l'encontre de la Lermandie et de Westalia alors que ce dernier ne borde pas la Fédération de Sterus. Mais j'ai accepté initialement car, pour moi, ça indique que la Fédération de Sterus est prêt à assumer la responsabilité de la protection des convois commerciaux en Aleucie du sud.

Ensuite, concernant votre proposition d'intégrer la Fédération de Sterus dans l'ASEA en tant que membre observateur. En soit, je pourrais être d'accord sur cette proposition mais ce genre de décision ne se discuter pas ici mais au Conseil de Sécurité et de Coopération de l'ASEA où tous les représentants des pays-membre voterons dans le respect du traité en vigueur, d'autant plus qu'il existe déjà un rôle d'observateur dans l'ASEA.

Roles d'une Observateur dans l'ASEA:
Avantages:
- Intégration dans le marché commun à l'ASEA (Mais Droit de douane fixé à 5% minimum)
- Tout nations aleucienne ou non peuvent prétendre à ce titre.
- Peuvent exprimer leurs avis au sein du CSC mais uniquement si les Etats sont invités à s'exprimer
Inconvénients:
- Ne peuvent avoir la capacité de voter des décisions
- L'Application du pacte défensive aux Etats observateur n'est pas automatique

Mais j'insiste que l'attribution de ce statut ne peut être attribuée démocratiquement par vote mais je pense qu'on pourrait accepter que les représentants westalien et lermandien voteront en faveur de cette attribution. C'est donc la seule chose qu'on pourrait promettre là-dessus.

Et si je puis rajouter, une réconciliation entre la Lermandie et ses alliés pourrais être beaucoup plus facile si le Consul Pandoro peut mieux maîtriser les propos fort problématiques de l'actuel Magistrat aux affaires étrangères de la Fédération de Sterus.

Enfin, une réouverture économique serait possible mais je tiens à déclarer que l'acceptation que l'ANTS puisse revenir en Lermandie est très fortement compromise pour les raisons que j'ai précédemment évoquées."
- J'entends et je suis d'accord que si la Fédération de Stérus devient un membre observateur de l'Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne, cette entrée doit être faite de manière démocratique. Mais je ne crois pas avoir sous-estimé l'influence de la Grande République de Westalie et celle de la République de Lermandie au sein de cette organisation, répondit Pierre Lore, pour faire ressortir l'ego de deux mastodontes de l'alliance. Je suis certain que si ces deux nations sont en faveur de l'entrée de la Fédération de Stérus en tant que membre observateur, alors le reste des États-membres suivront la danse lancée par ces nobles nations, qui verront un coup diplomatique qui satisferont vos opinions publiques.

De plus, je tiens à insister sur une remarque de la délégation stérusienne. En outre, cette même délégation a clairement dit que l'Union et Empire des Cités d'Akaltie était alliée à la Fédération. Il serait étonnant alors que l'Union et Empire des Cités d'Akaltie vote contre. Surtout si la Fédération de Stérus en fait la demande auprès des autorités akaltiennes. J'ai de nombreux défauts, mais pas celui d'être un piteux stratège ou diplomate, Vos Excellences. J'ai une connaissance parfaite des dossiers qui sont devant moi. Si je propose l'entrée en tant que membre observateur de la Fédération de Stérus au sein de l'Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne, c'est que cela est possible. Bien entendu, vous pouvez refuser la proposition, je n'aurai rien à dire.

Je connais le rôle d'observateur de l'Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne. Toutefois, si nous estimons que ce rôle est suffisant, alors le problème commercial est en partie réglé. Cependant, nous pouvons imaginer un rôle d'observateur qui se contente des actions que j'ai décrites précédemment. L'accès aux réunions ainsi qu'une prise de parole. Il est évident qu'une telle décision revient aux États-membres de l'Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne.

Je pense au contraire que c'est totalement le lieu pour mener des discussions informelles sur ce sujet, si cela permet de régler la crise diplomatique en cours. En outre, nous pouvons imaginer dans le traité l'article suivant : "La République de Lermandie ainsi que la Grande République de Westalie s'engagent à favoriser l'adhésion en tant que membre observateur de la Fédération de Stérus à l'organisation de l'Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne." Les membres de l'organisation auront toujours la souveraineté de la décision et cela envoie un message positif et réchauffe les relations entre les parties.


Pandoro, le démon de Duval

La Fédération de Stérus au sein de l’ASEA...

À cet instant, le consul Pandoro marqua une courte pause. Il pinça légèrement ses lèvres, croisa les mains sur la table, puis redressa le dos, adoptant une posture plus formelle, comme pour annoncer un changement dans le ton de son intervention.

À vrai dire, je ne sais pas si je dois me réjouir de votre proposition ou s’il me faut en pleurer. Entendons-nous bien, il ne s’agit nullement d’une attaque envers vous, chers représentants Teylais. Mon regard se tourne plutôt vers la Westalia et la Lermandie.

Car, pour tout dire, il est ironique que nous en revenions aujourd’hui à cette possibilité. Si mes souvenirs sont bons, il me semble que c’est précisément ce que la Fédération avait proposé il y a plusieurs mois. J’avais moi-même défendu, avec insistance, le maintien d’une coopération étroite entre la Fédération et l’ASEA, tant sur le plan économique que militaire. Nous estimions alors que l’obtention d’un statut spécial pour la Fédération, en tant que nation extérieure, permettrait d’éviter l’escalade et de prévenir d’éventuels affrontements.Nous avons tendu la main. Nous avons affirmé, de manière claire, notre volonté de coopérer. Nous avons proposé un accord pour préserver la paix et la collaboration. Et qu’avons-nous obtenu en retour ?


Il tourna son regard vers Monsieur Duval.

« La Fédération cherche à avoir les avantages sans les inconvénients », nous avez-vous répondu.

(Puis il se tourna vers la délégation Westalienne.)

« La Fédération de Stérus devra se plier à des contraintes douanières. »

Peut-être n’étiez-vous pas encore au pouvoir à cette époque, mais votre mouvement politique siégeait déjà au Parlement westalien. Jamais il n’a dénoncé ces propos. Pire encore : vous avez poursuivi la politique de votre prédécesseur d’extrême-droite à l’égard de la Fédération. Souvenez-vous de la suite des débats. La Fédération avait averti que l’instauration de droits de douane provoquerait des tensions sur les approvisionnements en Lermandie. Elle avait également averti que, sans coordination militaire, nous risquions à court ou moyen terme un conflit ouvert, en raison de désaccords profondément enracinés.

Le consul se renfonça dans son siège.

« Surprise. », Il semble que nous avions raison sur les deux points. Et pour couronner le tout, profitant du durcissement du ton, la Westalia s’est retirée des négociations, et la Lermandie a unilatéralement révoqué les droits de l’ANTS, sans aucun fondement juridique.Mais je peux au moins constater, aujourd’hui, que certaines parties semblent prêtes à revenir sur leurs positions.

Monsieur le ministre Teylais, votre proposition suscite chez nous un véritable intérêt. Comme vous, nous pensons qu’elle pourrait apaiser les tensions. Mais voyez-vous, bien que la Fédération soit souvent désignée comme l’élément perturbateur, ce que vous proposez aujourd’hui, nous l’avons déjà tenté. Nous avons tendu la main, et nous avons reçu un coup de fouet. Je comprends vos interrogations concernant notre refus de laisser la Westalia déployer des forces militaires dans le golfe alguarénois. Mais à vrai dire, j’ai déjà fourni de nombreux arguments lors de ma première intervention.

La Westalia et la Lermandie ont démontré leur volonté impérialiste et expansionniste, que ce soit en Osno, en Oskallie ou à Antegrad. Ce furent des échecs, certes, mais l’intention demeure. Et la Fédération de Stérus sera, inévitablement, de plus en plus menacée dans les années à venir. La Westalia n’a cessée, depuis des années, de chercher à déployer une flotte dans le sud de la l’Aleucie. Nulle part ailleurs. Et ce, précisément alors que les tensions avec notre pays s’intensifient. Récemment, elle a annoncé un vaste plan de réarmement naval, visant à devenir, selon ses propres mots, la deuxième puissance maritime du continent. Inutile de préciser que cela revient à tenter d’évincer la Fédération de Stérus, qui occupe actuellement cette place.

Nous ne cherchons pas à exclure la Westalia de cette région. Mais nous disons clairement que sa présence militaire dans le golfe n’a aucun autre objectif que de nous menacer. C’est pourquoi nous réitérons notre exigence : l’accord en cours de négociation doit inclure une clause interdisant tout déploiement maritime westalien dans cette zone.

J’aimerais m’adresser à l’ensemble des délégations présentes. Depuis le début de cette rencontre, la Fédération a multiplié les compromis. Dès les premières discussions, nous avons formulé de nombreuses propositions afin de satisfaire nos interlocuteurs. Et encore aujourd’hui, si l’on observe objectivement, la majorité des concessions proviennent de la Fédération. C’est un fait.Même les prétendues concessions équilibrées ne le sont pas vraiment. Lorsque l’accord stipule que « la Fédération ne déplacera aucune force militaire à proximité de la Westalia et de la Lermandie », cela est bien plus contraignant que la formule « nous ne soutiendrons pas un déploiement de l’ASEA près de la Fédération ». Car soutenir et interdire sont deux choses très différentes. Et je dois l’avouer : je commence à me demander quand la partie adverse fera, elle aussi, de véritables concessions. Rappelons que ce sont les bâtiments stérusiens qui ont encerclé les côtes westaliennes, pas l’inverse. La Fédération avait le doigt sur la gâchette… et ne l’a pas pressée. Et pourtant, j’ai aujourd’hui l’impression de négocier comme si nous étions ceux qui n’ont pas les cartes en main. Or, les cartes, nous les avons tous.

Honnêtement, il serait presque plus logique pour moi de retourner à Barba et d’ordonner la destruction des flottes westalienne et lermandienne, plutôt que de signer l’accord actuellement proposé par la Westalia. D’autant que la Lermandie, elle, s’était montrée favorable à notre dernière proposition bloquée par la Westalia. Mais si je suis ici, c’est bien parce que je ne veux pas de cela. Nous allons donc poursuivre les négociations. Mais il serait temps que chaque partie revoie ses exigences à la lumière de la situation réelle.

Pour répondre aux interrogations de la délégation teylaise : oui, un traité peut être envisagé. À condition, bien sûr, qu’il reflète l’ensemble des termes discutés.Enfin, concernant l’éventuel retour de la Fédération au sein de l’ASEA : nous ne reviendrons pas en tant que simple observateur. Ce statut ne servirait qu’à maquiller temporairement une crise sans en résoudre les causes. La Fédération n’a aucun intérêt à réintégrer une organisation où elle ne pourrait que « donner son avis », surtout quand on se souvient que même en tant que membre à part entière, la présidence westalienne n’a pas hésité à censurer notre délégation.

Nous n’avons pas non plus vocation à accepter des droits de douane de 5 %, alors que nous pouvons parfaitement les contourner en traitant avec l’Akaltie.


Dans l’état actuel des choses, le statut d’observateur ne changerait rien. Mais dans l’esprit de ce que vous avez exprimé, monsieur Lore, nous partageons votre vision.
Simeon Belagri : Tout d'abord, je souhaite faire part de notre approbation de l'ébauche de traité proposée par le Royaume de Teyla. Celle-ci reprend des points que nous jugeons justes et nécessaires pour s'assurer d'une sauvegarde de la paix, avec un équilibre visible entre les différents parties. Pour la question d'accorder le statut d'observateur à la Fédération, au sein de l'ASEA, nous ne voyons pas de problème avec cette proposition, mais je doute que le Consul ici présent en soit autant intéressé, sa volonté première étant de s'éloigner le plus possible des institutions de l'organisation dont nous sommes membres. Mais si la Fédération souhaite, à un moment ou un autre dans le futur, accéder à ce titre, la Grande République ne s'y opposera pas.

Monsieur le Consul, vous aimez bien tourner le passé à votre avantage et réécrire à votre volonté celui-ci pour continuer à justifier votre discours faisant de Stérus la seule nation douée de bon sens face aux attaques vicieuses des westaliens et des lermandiens. La réalité est plutôt que tous les partis ont participé à l'alimentation de cette crise et Stérus a joué un grand rôle dans celle-ci, très loin du sens positif et diplomate que vous présentez. Je suis désolé de ne pas partager votre passion à répéter les mêmes choses depuis plusieurs années, tout particulièrement dans une rencontre diplomatique ou votre récit populiste ne convaincra personne si ce n'est vous-même. Pour notre part, nous préférons avancer dans la rédaction de ce traité et nous ne comptons pas répondre éternellement à vos nombreuses attaques verbales, une réaction unilatérale de votre part sur la scène internationale comme dans cette pièce.

Pour revenir sur ce point de crispation, la Grande République de Westalia n'a jamais démontré une seule volonté impérialiste à l'internationale, pas plus que les Stérusiens quand ils ont proposé de raser l'Osno pour "sauver" les diplomates fait prisonniers. Si par flotte menaçante, vous entendez le déploiement d'une frégate et de quelques patrouilleurs dans des eaux à plusieurs milliers de kilomètres de la frontière stérusienne la plus proche, il y a de cela deux ans, je pense que cette menace fait clairement pâle figure face à ce que la Fédération a décidé de déployer à proximité des eaux westaliennes et lermandiennes. Monsieur le Consul, vos reproches ne sont que le fruit d'une peur qui n'a nullement lieu d'être, puisque la marine fédérale n'a à aucun moment de son histoire présenté une posture agressive à l'encontre d'un quelconque navire stérusien, civile comme militaire, n'a jamais cherché à perturber les activités navales stérusiennes, ni à servir d'outil de menace à l'encontre d'un quelconque citoyen de votre pays. Ces éléments sont réels et véridiques, notre activité dans la région ayant été très transparente et factuelle, il n'y a aucune preuve qui puisse en affirmer le contraire, si ce ne seraient des rumeurs inexistantes qui viseraient à discréditer nos réelles intentions diplomatiques. Westalia a toujours été un acteur aleucien majeur dans la lutte anti-piraterie, dans la paix continentale et dans la protection des voies maritimes qui font la croissance de notre pays, dans un respect international qui a toujours été bien accueilli par les différents gouvernements avec qui nous entretenons des relations à ce sujet et avec qui nous menons parfois des missions communes.

Vous vous présentez comme le seul à faire des concessions, mais la Lermandie comme Westalia ont déjà accepté de s'engager sur plusieurs points majeurs que vous avez partager dans votre première itération. Votre jugement sur le "poids" de vos concessions n'est pas une justification valide pour chercher à imposer des exigences sur lesquels nous apposerons un refus catégorique tel que présentés actuellement. La Grande République de Westalia ne signera aucun traité qui bannirait sa présence du Grand Golfe Alguareno pour les raisons présentées actuellement par la Fédération, qui nous semblent totalement injustifiées. Comme nous l'avons déjà présenté à plusieurs reprises, nous restons ouvert à négocier un contexte de navigation entre nos pays dans la région, qui nous semble plus juste pour répondre aux inquiétudes stérusiennes, dans un geste de bonne volonté, tel que la communication des mouvements de troupes qui pourraient paraître hostiles entre les différents gouvernements, comme proposé précédemment par la médiation teylaise. Il serait triste et dommageable que l'ensemble de l'avancement dans ce traité soit bloqué pour un sujet à l'impact secondaire, quand bien même vous le considérez comme majeur, alors que nous semblons nous entendre sur la très large majorité des accords de ce texte.

Je vais y revenir une dernière fois, Monsieur le Consul, mais vos menaces militaires ne nous impressionnent pas. S'il est vrai que l'agressivité stérusienne a poussé à des négociations autours de cette table, ce n'est nullement par peur pour notre supposée faiblesse, mais pour la sauvegarde de la paix sur le continent, qui est une responsabilité commune. Faire usage de votre force armée pour faire pression au cours de ces négociations n'est pas acceptable et vous savez pertinemment que la Fédération aurait énormément à perdre à agir de la sorte pour obtenir ce qu'elle souhaite, ou par pur vendetta, chose qui ne fera que renforcer l'image de Stérus comme une nation belliqueuse et hostile, que vous souhaitez naturellement ne pas voir se développer. Nous ne cherchons pas à vous intimider au cours de cette rencontre et nous n'attendons pas moins en retour. Nous sommes réunis aujourd'hui en tant que dirigeants civilisés et responsables de leur peuple. Nous pouvons toujours régler les différends par les mots et non en sortant la carte de la menace de la guerre à chaque prise de parole. J'espère que vous aurez compris que nos intentions ne sont pas de nuire à la Fédération, mais de trouver un terrain d'entente qui permettra de nous sortir de cette crise via un traité réaliste et acceptable. Personne n'impose rien à personne, mais il est aussi tout à fait normal que nous ne soyons pas tous d'accord entre nous, sinon nous ne serions pas ici à discuter.

Nous tendons notre main aux stérusiens pour aboutir au meilleur traité possible et j'espère que ces derniers seront tout aussi responsable. Il est temps d'en finir avec ces invectives continues et pour avancer ensemble. Je le réitère une nouvelle fois, mais l'ébauche proposée par la médiation teylaise nous semble être une très bonne base.

C'était donc ça une médiation, se questionnait intérieurement Pierre Lore alors qu'il regardait et écoutait la représentation Stérusienne et Westalienne s'invectiver, faire des sous-entendus douteux et même se menacer de guerre et d'actes hostiles, oubliant les ravages de la guerre. Il se tenait là, entre les deux délégations, dans cette salle rappelant un certain prestige de la monarchie teylaise mais aussi de la diplomatie teylaise. Pierre se sentait l’arbitre d’un jeu absurde où chacun cherchait moins la paix que la victoire morale sur l'autre, la victoire par les mots. Il s'y attendait, il avait compris que le Consul Stérussien, le nouveau, était l'un de ces hommes qui croyaient en la force brute. Le Royaume de Teyla gagnait sur ce terrain face à toutes les nations réunies dans cette pièce, mais il se garda bien de le dire pour éviter des réactions qui risquaient d'être hostiles.

Pourtant, Pierre Lore, malgré ce défaitisme sur les piques balancées à la partie adverse, pensait sincèrement qu'il n'était pas loin d'obtenir un accord entre les parties dans la pièce. Il fallait jouer, comme il l'avait fait avec l'Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne, sur des éléments concrets pour les parties. Discuter d'une mesure économique qui n'aurait peu d'effet n'avait aucune chance de convaincre les parties de signer. Il fallait du concret, plus que cela, se disait Pierre Lore, il fallait du concret qui puisse prendre effet dans les six mois. Toujours en écoutant les parties parlant à tour de rôle, il réfléchit sur le point essentiel qui bloquait, à savoir, l'accès au Golfe Alguareno à la marine Westalienne, une interdiction qui ne comprenait pas la diplomatie teylaise, du moins à moitié. Du point de vue teylais, la seule menace militaire, dans une logique de confrontation, pour Stérus était la Grande République de Westalie, la seule armée ayant une armée cohérente et une marine potable de l'autre côté de la table.

- Je vais commencer ma réponse par un rappel à l'ordre. Nous sommes ici pour discuter calmement, posément de la situation actuelle et éviter que ce qui a commencé en conflit économique et diplomatique se termine dans un bain de sang ou sur une rivalité extensible dans le temps. Le Royaume de Teyla, comme vous le savez tous, a vécu cette dernière situation et cela n'était aucunement voulu par le Gouvernement de Sa Majesté. Nous aurions, si nous avions eu le choix, fait le choix de la diplomatie avec la Loduarie Communiste, mais elle a plusieurs fois repoussé ce choix-là et a ses dépens à la fin. Tout cela pour dire, Vos Excellences, que je vous conseille d'arrêter les reproches des inactions passées, de faire des sous-entendus malsains qui n'ont que pour but d'énerver la partie adverse ou encore de menacer directement de guerre une nation adverse sous l'œil de la cinquième puissance mondiale. Que cela soit sur le ton de la rigolade ou non, nous ne devons dans cette pièce exercer aucune menace à l'encontre d'une des parties, parce que forcément la partie adverse se braquera et à raison.

Si vous n'êtes pas convaincu par mon propos, je peux vous proposer d'interroger un quelconque Teylais sur le vécu de la situation durant cinq longues années de rivalité plus qu'intense avec la Loduarie Communiste. Si jamais, je suis Teylais et je pourrai répondre à vos questions. Nous n'avons pas construit une économie aussi forte, pour le plaisir de la réussite et des beaux yeux, mais parce que nous avions des investissements à faire dans la défense pour faire égal à la Loduarie Communiste, qui de deux mille onze à deux mille treize pouvait envahir Teyla sans qu'on puisse lui opposer une résistance armée notable. Je serais sûrement contredit par certains, mais la situation actuelle entre vos nations ressemble plus ou moins à la situation que nous avions avec la Loduarie Communiste. Une alliance militaire contre une nation, même si la Fédération de Stérus est loin d'être isolée diplomatiquement. Ce qui complique encore plus la situation. Mais croyez-moi, nous devons faire notre possible pour que la situation ne devienne pas la réalité de la Loduarie-Teyla. Cela passe par des débats apaisés. Nous ne pouvons pas laisser dire qu'une seule partie fait des concessions actuellement. Au regard des débats, chacune des parties fait des concessions.


Pierre Lore laissa un long silence, regardant les délégations une par une. Dans ce jeu diplomatique feutré, les mots trop honnêtes pouvaient se transformer en arme, mais il espérait qu’ils agissent ici comme un levier de lucidité. Il anticipait que la Fédération de Stérus et notamment le Consul allaient être vexés par la prise de position du Royaume de Teyla. Mais le Royaume de Teyla avait démontré qu'il était fortement attaché à la Fédération en envoyant l'un des héritiers du trône faire son service militaire au sein de cette noble nation. Il espérait qu'à terme la diplomatie teylaise voulait éviter, de son point de vue, que la Fédération de Stérus soit dans la position de la Loduarie Communiste face à une alliance militaire. Angel Rojas avait vu la paranoïa dans laquelle était tombé sur la fin le régime loduarien. Il ne voulait pas voir cela se répéter avec la Fédération de Stérus.

- Pour revenir au cœur de la médiation, Vos Excellences. Je comprends le scepticisme de chacun et chacune sur le rôle d'observateur au sein de l'Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne, même si aucune nation n'a définitivement fermé la porte, si tant est que le rôle d'observateur faisait suite à une réforme. Comme je l'ai dit précédemment, le Royaume de Teyla n'a pas proposé que le rôle d'observateur soit celui actuellement tel que défini par les statuts officiels et fondateurs de l'Alliance. Toutefois, nous croyons que la participation, à travers l'écoute, de la Fédération de Stérus aux réunions, notamment sur les adhésions, lèverait toutes les craintes de cette dernière concernant les projets potentiels de l'Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne à son égard. Cependant, si cette solution n'est vraiment pas satisfaisante pour les parties, alors nous pouvons imaginer des mécanismes alternatifs, toujours dans cet esprit de transparence et de prévention des malentendus, qui pourraient être plus acceptables pour tous.

L'une des alternatives que peut concevoir le Royaume de Teyla est la mise en place d'un mécanisme de dialogue commun entre l'Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne sur la question de l'adhésion de nations frontalières à la Fédération. L'objectif de ce mécanisme ne sera pas de donner un droit de veto à la Fédération de Stérus, comme nous l'avons précisé, le Gouvernement de Sa Majesté estime qu'un tel droit de veto reviendrait à substituer la souveraineté nationale des nations voulant adhérer à l'Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne. Un mécanisme qui aurait pour but d'informer la Fédération de Stérus sur les adhésions et les processus d'adhésion en cours, permettant que les inquiétudes de la Fédération de Stérus lors des adhésions par les États-membres de l'Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne soient levées. Si les parties sont d'accord sur ce point, alors nous pouvons l'ajouter dans le traité que nous avons proposé comme base de discussion, dans une formulation qui sera acceptée par tout le monde. Cela engagerait la République de Lermandie et la Grande République de Westalie de proposer ce dit mécanisme à l'Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne, n'enlevant aucunement le droit des décisions des autres membres de l'alliance.


Je tiens à préciser que ce mécanisme, en complément de l'article III et IV du traité proposé précédemment, assurera une couche supplémentaire de sécurité préventive pour assurer que les dispositions du traité soient respectées par toutes les parties. L'article III du traité que nous avons écrits prévoit une communication en cas de crise ou de mouvements militaires. Ce nouveau mécanisme, lui, interviendrait en amont, en instaurant un dialogue avant que l'adhésion d'une nation frontalière ne puisse être perçue comme une source de tension ou une "crise" potentielle par la Fédération de Stérus. Bien évidemment, l'article III peut être activé en dehors d'un geste, d'un mouvement militaire ou hostile, d'une nation qui a adhéré à l'Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne. Enfin, l'article IV assure que les traités soient respectés. Si jamais la Grande République de Westalie ou que la République de Lermandie trouve la Fédération de Stérus trop intrusive ou que la Fédération de Stérus trouve que l'une des clauses n'est pas respectée, alors le format actuel serait répété pour effacer toute méprise.

Le traité a une cohérence sur les bases actuelles et l'ajout que nous proposons en plus d'avoir des mécanismes pour s'assurer de sa bonne application par les parties. Bien entendu, ce traité est à enrichir parce qu'il n'aborde pas tous les sujets fâcheux. Nous l'avons écrit sur la base des discussions et de ce que nous pensons faire consensus entre les délégations.


Pierre Lore s'arrêta quelques secondes, le temps pour lui de reprendre son souffle et de boire une gorgée de son verre d'eau, qu'il replaça à la même place. Il reprit sur un ton cordial et beaucoup plus ouvert que lors du début de sa prise de parole :

Concernant le point bloquant pour chacune des parties, le Golfe Alguareno. Tout d'abord, je dois évoquer le scepticisme du Royaume de Teyla sur la nécessité d'un accord sur cette zone géographique. Sans vouloir préempter des actions d'une nation non représentée ici, le Royaume de Teyla a peu de doute sur le laisser-faire des Îles fédérées de l'Alguarena envers toutes actions guerrières, barbares ou que sais-je dans ce que nous pouvons tous assez facilement reconnaitre être la zone d'influence très proche des Îles fédérées de l'Alguarena. J'espère que les officiels et politiques Westaliens ont conscience de cette réalité. J'ai peu de doute sur le fait qu'ils en soient conscients. Ainsi, outre la lutte contre la piraterie, je ne vois pas dans quel contexte la Grande République de Westalie pourra mener des opérations militaires hostiles contre la Fédération de Stérus ou l'un de ses alliés de cette mer.

Si la Fédération de Stérus maintient ses positions malgré cet argument, ce n'est pas en imposant une restriction sans limite que nous arriverons à un accord, Vos Excellences. Que la Fédération de Stérus croit y voir un danger, je vous crois, mais je crois aussi la délégation Westalienne quand elle assure qu'elle ne vise pas la Fédération de Stérus. D'un point de vue extérieur, la Grande République n'est venue qu'après l'appel de la République Lermandie, respectant ses engagements. Que la réponse soit légitime ou non, cela tend à démontrer que la Grande République obéit aux engagements internationaux qu'elle signe, un signe positif pour la Fédération de Stérus si un traité est signé puis ratifié, par ailleurs. Mais je voulais en venir au fait que la Grande République de Westalie n'est pas intervenue parce que la Fédération de Stérus était dans la partie, du moins c'est l'analyse que j'en fais d'un point de vue extérieur.

Le Royaume de Teyla, en tant que médiateur, a le devoir de s'assurer que les demandes formulées par une partie, surtout lorsqu'elles impliquent des restrictions significatives pour une autre, reposent sur des fondations claires et factuelles. Nous ne remettons pas en cause la sincérité et la bonne foi des autorités Stérusiennes, mais si nous voulons progresser vers une solution acceptable pour toutes les parties, alors nous devons nous assurer que le risque perçu soit partagé par les parties ou l'une des parties et le médiateur. Ou alors prouvé de manière convaincante et factuelle.


Mes questions seront simples, Vos Excellences. Quelles sont les intentions des autorités Westaliennes qui justifient selon vous une restriction d'accès au Golfe Alguareno aussi importante à la marine Westalienne ? Existent-ils des précédents historiques ou récents ou encore des renseignements qui aboutissent à l'affirmation de la Fédération de Stérus sur ses intentions à l'égard de la Fédération de Stérus ? Pourquoi sur ce point, les éléments proposés dans le traité sont considérés comme insuffisants ?

Si vos arguments sont pertinents, alors le Royaume de Teyla reverra sa position. Mais je tiens à rappeler que le Royaume de Teyla n'a pour rôle d'émettre un jugement ou de décider qui a commencé. Nous sommes là pour cadrer les discussions et proposer des solutions s'il y a un blocage. Je crois que mes questions cadrent suffisamment la discussion concernant le Golfe Alguareno. Le Gouvernement de Sa Majesté reste intimement convaincu qu'une solution existe pour que cette histoire un peu ubuesque, bien que compréhensible, cesse dans les plus brefs délais. Je pourrais faire un discours enflammé sur la paix, mais cela ne servirait à rien, je suis persuadé que tous et toutes ici présents sommes conscients des conséquences d'une guerre, d'un conflit armé, qu'importe l'intensité de celui-ci.
Cette rencontre a-t-elle encore un sens ? C’était la principale question que se posait le consul. Avec la dernière prise de position Teylaise, il s’avérait assez clair que Sterus, qui était déjà en infériorité numérique, se retrouvait à présent isolé face à trois personnes qui ont décidé de s’entendre. La situation morale était à l’avantage de la Westalia, évidemment : la Westalia n’a commis aucun acte frontal direct, et la fédération était prête à passer à la guerre. Mais il était assez ironique de se rendre compte que personne n’avait le recul nécessaire pour se demander pourquoi la fédération en était arrivée là.

Quand la fédération se plaignait à longueur de journée de la gestion de l’ASEA, personne n’a réagi, mais tout le monde a réagi de manière vive, se disant choqué quand celle-ci a décidé de partir. Aujourd’hui, la fédération continue de se plaindre, mais tout le monde se dira choqué si elle passe à l’action. Il est là, le problème des dirigeants : ceux-ci ont parfois des difficultés à croire qu’un pays est prêt à aller jusqu’au bout.

Il y a de cela quelques mois, des spécialistes westaliens, sur un plateau télé, assuraient que la fédération ne quitterait pas l’ASEA. Des visionnaires !

Il est facile de dire en continu : « il faut préserver la paix, il faut préserver la paix, il faut préserver la paix ». Imaginez-vous vous balader dans la rue, vous marchez et vivez votre vie tranquillement quand un homme se permet de venir vous voir, de vous insulter, de vous bloquer la route, de vous bousculer, de vous menacer verbalement mais sans jamais vous toucher. Imaginez qu’il fasse ça pendant des heures, alors que vous lui demandez paisiblement d’arrêter. Et maintenant, imaginez que, quand vous vous énervez, tous les gens autour viennent vous voir pour vous dire que votre réaction est abusive. Quel sentiment auriez-vous ? Quels sentiments seriez-vous capable d’exprimer ?

Ce que personne, dans cette rencontre, ne semble comprendre, c’est que la fédération ne menace pas. Menacer, c’est chercher à intimider. Si aujourd’hui la fédération est à cette table, si la fédération a déployé ses forces aux frontières westaliennes et lermandiennes, ce n’est pas pour menacer. La consul ne perd pas son temps et son argent à envoyer de simples menaces. Le moment des menaces, il était à travers les toutes premières missives. Aujourd’hui, nous sommes dans l’action. Nos navires ne menacent pas : ils mènent une opération, et iront la finir.

Quand le consul dit : « nous avons plus d’intérêt à faire la guerre que votre paix », à quel moment intimidons-nous ? Nous disons simplement des faits, des faits. Que la Westalia ne comprenne pas cette nuance était déjà une habitude pour le consul, mais de voir le représentant Teylais simplement suivre les éléments de langage westaliens était inhabituel — et révélateur.

Le consul était déçu du royaume de Teyla. Il l’avait déjà dit : il ne s’attendait pas à un soutien complet, mais dans les faits, le royaume Teylais penchait davantage pour la Westalia et la Lermandie depuis le début de cette rencontre. Après tout ce que la fédération et le consul avaient fait pour entretenir et créer des liens avec ce royaume, après les prises de position catégoriques envers la Loduarie pour soutenir ce que la fédération considère comme un de ses plus proches alliés, à l’appel de Teyla… Est-ce comme ça que le royaume de Teyla aime montrer son attachement à ses principaux soutiens ? À l’État qui fut un de ses plus gros clients sur le marché militaire ?

Jusqu’ici, le consul n’avait pas vraiment pris pour lui les positions Teylaises, mais cela commençait à devenir trop important. Le consul était fatigué de cette rencontre qui s’éternisait, fatigué des propos, et fatigué de l’orientation des discussions. On en venait à dire que le poids des concessions n’était pas important. Dans ce cas, pourquoi — si le poids n’est pas important — la fédération devrait-elle en faire ? Le schéma qui se répétait depuis des années était ici en train de se répéter une nouvelle fois. Et bien que le temps se fasse…

Le consul n’était même plus juste déçu : il était simplement désabusé, fatigué, désespéré. Teyla demandait les arguments stérusiens ; Sterus avait passé des heures à les donner. Si un armement massif, des envois de troupes à proximité des frontières, et des actions impérialistes déjà réalisées dans le passé ne suffisaient pas à prouver que ce soit… alors à quoi bon essayer de discuter encore ? Il était tout simplement hors de question pour la fédération de donner à ces pays ce qu’elle n’aurait pas en retour.

C’était ce que le consul pensait, c’était ce qu’il affichait sur son visage. Il hésita quelques secondes : je vais partir, cette rencontre n’a plus d’intérêt. Puis il se rappela qu’il n’était pas là pour lui, mais qu’il représentait une nation. Alors, en quelques mots, il ajouta :

« Écoutez, je vous renvoie à ce que j’ai déjà pu dire dans cette rencontre. La menace que vous prétendez avoir subie après une de mes formulations n’est, à aucun moment, présente dans mon argumentaire, d’autant que j’avais bien précisé que je n’avais pas envie d’un conflit.

Je vais vous dire honnêtement, puisque vous faites référence à la Loduarie, monsieur le représentant Teylais : si vous considérez que, dans cette affaire, c’est la fédération de Sterus qui incarne la Loduarie, et moi son représentant, et ceux en face de moi qui incarnent Teyla… hormis l’insulte directe que cela représente à mon égard et envers mon pays, alors je crains sérieusement que vous n’ayez pas compris l’ensemble de l’argumentaire que j’ai pu donner — ou alors c’est une prise de position politique que je ne comprends pas. Je le dis vraiment avec tout le respect imaginable et possible, parce que je le répète encore, et encore, et encore : c’est la fédération qui fut la première à demander des négociations pour ÉVITER un conflit.

Écoutez. Moi, les longs débats, ça fait des heures qu’on les tient. J’ai déjà affirmé mes intentions à l’encontre du golfe Alguareno. Si la Westalia ne fait pas de concessions, alors les négociations ne servent plus à rien, et l’histoire sera maître des événements.

Si vous considérez que, dans des négociations, le poids des concessions n’a pas d’importance… Pareillement, c’est que cette discussion ne peut pas aboutir. Et dans ce cas, nous n’avons plus qu’à rentrer chez nous chacun notre tour. C’est d’ailleurs, je pense, la première fois de ma vie que j’entends dire que le poids des concessions n’a pas d’importance. Je suis donc ravi de savoir que, dans l’ensemble de vos pays, lorsque l’on négocie pour des achats, on peut par exemple échanger une banane contre un yacht. C’est inattendu, mais je prends note. »

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