Scandale politico-financier : soupçons d’évasion fiscale par les grandes familles oligarchiques : le tribunal correctionnel saisi
Le tribunal correctionnel de Vivaro
De :Filippo De Vito, pour la Gazetta di Ardone Cette nouvelle a eu l’effet d’une bombe dans le quartier pourtant très tranquille de la belle Vignoble, situé non loin de la colline des Rex à Vivaro, capitale du Grand-Duché. Pour la première fois depuis longtemps au sein de la Sérénissime République et dans la paisible capitale du territoire autonome, le tribunal correctionnel de Vivaro a été saisi par le questeur au Trésor, et a inculpé pour fraude fiscale, évasion fiscale et détournement de fonds publics plusieurs grandes familles oligarchiques, après qu’une presse étrangère, Le Manticorien, journal teylais, a fait fuiter des documents très compromettants et gênants pour les puissantes familles oligarchiques de la sérénissime.
Dans ce qui semble être le plus grand scandale financier de l’histoire de la Sérénissime République d’Ardon, déjà considéré comme tel par plusieurs observateurs nationaux comme étrangers, l’affaire fait trembler les plus grands du Grand-Duché. En effet, la presse étrangère teylaise, Le Manticorien, révèle plusieurs centaines de documents sur son site internet, mettant en lumière un immense scandale économico-financier et une convergence d’intérêts entre la classe politique du Grand-Duché et les grandes familles oligarchiques, dont les intérêts se sont retrouvés entremêlés dans un système hyper complexe et bien organisé de détournement de fonds fiscaux : environ 100 millions durot, soit plus de 50 000 unités internationales, auraient été détournés par les inculpés, pris dans les fonds publics de la république, pour aller dans les poches de quelques familles oligarchiques. En plus de cette affaire de détournement de fonds, Le Manticorien révèle une vaste évasion fiscale particulièrement pharamineuse par son ampleur, et qui aurait fait perdre à la principauté de Saint-Alban et à l’administration grand-ducale plusieurs milliards de revenus, une somme conséquente, partie dans des paradis fiscaux ou des zones à faible imposition comme la Confédération miloise dans la jurade de Sent-Julian notamment, dont l’opacité et le secret bancaire renommé rendent difficile toute coopération en vue d’une enquête bancaire.
Cet immense scandale, qui aurait duré plusieurs années en parfait secret, aurait permis aux accusés de contourner l’impôt, pourtant déjà très bas, imposé par le Grand-Duché à ses habitants, à travers de multiples sociétés-écrans, des comptes offshores et de fausses ventes de permis de construction publique qui leur ont permis de payer moins d’impôts à l’administration fiscale. Pour le procureur de la Sérénissime république : « Nous ne sommes qu’au début d’un véritable scandale, et ceci n’est que la face émergée de l’iceberg, car nous craignons que des plus hauts responsables politiques ne soient impliqués dans cette affaire. » Et c’est notamment le cas du questeur à la diplomatie, Fulberto Arabia, dont le nom apparaît dans la liste des inculpés par le tribunal correctionnel.
Arabia dénonce un « complot politique visant à nuire à sa charge républicaine » et affirme « qu’il fera tout pour prouver son innocence dans cette affaire en vue des élections des Curiates très prochaines », en plus de dénoncer des « coups bas mesquins et enfantins de ses opposants », surtout de la part de son collègue, le questeur au Trésor, dont il n’a pas explicitement mentionné le nom, mais qui est celui qui a saisi le tribunal correctionnel par sa fonction de questeur au Trésor. Pour sa part, il affirme « vouloir combattre les ennemis de la République, qui qu’ils soient, et surtout les traîtres qui cherchent à l’affaiblir. » Aux côtés d’Arabia, plusieurs autres familles d’oligarques comme les Crassus, dont le patriarche Tiberius Lucceius Crassus, directeur général et principal actionnaire de la société Aigle de la Mer spécialisée en construction navale, mais également la famille Asprenas, à la tête de la Banque commerciale et de la Banque d’investissement du même nom, ainsi que la famille Florentius, ayant fait fortune grâce à leur société Cosmétique Charlotte, sont inculpées par le tribunal correctionnel aux côtés de plusieurs autres petites familles oligarchiques liées à ces grandes familles, et d’avoir agi comme proxy et intermédiaire dans ces fraudes immenses. Tous sont accusés d’avoir plus ou moins activement participé aux infractions qui leur sont reprochées par l’autorité judiciaire, chose qu’ils réfutent tous, tout comme le questeur Arabia, en dénonçant un complot politique au vu de la date hasardeuse des révélations, juste une année avant les élections des Curiates.
Tous risquent, dans cette affaire, de lourdes condamnations pour faire exemple. Pour les petites familles d’oligarques ayant participé, elles pourraient, si les faits sont prouvés, ce qui pourrait être facilité en raison de l’ampleur des documents révélés par Le Manticorien, être condamnées à plusieurs milliers d’amendes et/ou à des peines d’emprisonnement ferme, une peine rare pour un oligarque, dont le dernier emprisonnement remonte à 1934 avec Quintus Blossius Proxsimus, accusé du meurtre d’un Curiate. Pour les trois grandes familles oligarchiques lourdement accusées, les peines risquent d’être plus lourdes en raison de leurs devoirs d’agir en tant que modèle pour la société, avec notamment le risque d’une amende de plusieurs millions d’unités internationales, ou encore des peines d’une dizaine d’années d’emprisonnement. Et surtout, des peines d’inéligibilité visent notamment le questeur Fulberto Arabia, qui ne pourra plus se représenter aux prochaines élections des Curiates et perdrait son siège au conseil municipal de la cité de Guarro. À ses côtés, le patriarche Decius Fabius de la famille Florentius risque la même peine, alors qu’il venait tout juste de se lancer en politique. Actuellement conseiller municipal en charge de la vigile dans la cité de Cantale, il risque, avec l’inéligibilité, d’être forcé à quitter son poste et à abandonner, de ce fait, toute carrière politique future.
Si de si lourdes peines ont été requises par le procureur et par le tribunal, c’est pour montrer que, tôt ou tard, tout crime ne serait pas laissé impuni, et que la justice rattrape toujours les criminels, selon les mots du procureur. Pour le questeur au Trésor, grand gagnant de cette affaire, il voit son principal rival au sein du gouvernement écarté s’il est condamné à l’inéligibilité par le tribunal, et se retrouve comme le seul héritier politique du consul Filippo di Monteverde.