23/02/2015
15:40:54
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Seconde Conférence de Ciardhai : Sur l'avenir de la Damanie

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Seconde Conférence de Ciardhai


A la suite de la victoire communiste lors de la guerre civile damann, la Première Consule damann Sineag Buiseid tiendra une conférence afin d'exposer le nouvel alignement du gouvernement, ses intentions à l'échelle internationale et l'avenir de la Damanie et du peuple damann. Cette conférence aura lieu dans sa nouvelle capitale, Ciardhai. Y sont conviés les dirigeants de chaque nation de la Coalition démocrate, mais aussi l'Impératrice francisquienne en raison de son message récent au gouvernement damann concernant sa population.

Afin d'organiser au mieux cette conférence, il est demandé aux nations conviées de remplir ce formulaire :

Nom de l'Etat :
Participera/Ne participera pas à la conférence
Nom du dirigeant qui sera présent lors de la conférence (ou de son remplaçant) :

(HRP) Code du formulaire[quote][b]Nom de l'Etat :[/b] (remplir)
Participera/Ne participera pas à la conférence (Ne garder que votre choix)
[b]Nom du dirigeant qui sera présent lors de la conférence (ou de son remplaçant) : (remplir en cas de participation)[/b][/quote]
Nom de l'Etat : Empire Démocratique des États Latins Francisquiens
Participera à la conférence
Nom du dirigeant qui sera présent lors de la conférence (ou de son remplaçant) : L'impératrice Augustus Caius Princeps Clémence Première et le Premier Consul Auguste de Lathange

https://nsa40.casimages.com/img/2021/04/19/210419075939897804.png
Nom de l'Etat : Le Kauhea
Participera à la conférence
Nom du dirigeant qui sera présent lors de la conférence (ou de son remplaçant) : Capitaine camarade Hymveri
Nom de l'Etat : L'Union des Républiques, Syndicats et Communes du Grand Kah.
Participera à la conférence.
Nom du dirigeant qui sera présent lors de la conférence : Les citoyennes Actée Iccauhtli et Rai Itzel Sukaretto.
Seconde Conférence de Ciardhai


Du fait de l'état de guerre existant entre la République Socialiste de Damanie et l'Empire Latin Francisquien, la seconde conférence de Ciardhai ne pourra être organisée autour des thèmes initialement prévus. Il ne nous semble en effet plus adéquat d'exprimer les intentions de ce gouvernement et son alignement géopolitique sur le long terme quand l'existence même de la République est menacée. Les thèmes de la Conférence s'orienteront désormais sur le retour de la paix dans la région. Nous invitons pour se faire l'ensemble de nos partenaires internationaux et des pays ayant à cœur les intêréts du peuple souverain, la coopération internationale et le maintient d'une atmosphère géopolitique pacifiée, à réitérer leur désir de participer à cette conférence via le formulaire précédemment fourni.

L'Empire Latin Francisquien pourra envoyer un observateur si toutefois son gouvernement envisage de rétablir la paix et de dédommager les nombreuses victimes ainsi que notre République.
Symbole de l'Ambassade

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Message de l'Ambassadrice de la République du Jashuria

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A l'attention des organisateurs de la Seconde Conférence de Ciardhai sur l’Avenir de la Damanie

Estimés organisateurs

C'est au nom de la Troisième République du Jashuria, en ma qualité d'Ambassadrice, que nous accusons réception de votre proposition de conférence sur l’avenir de la Damanie.

Notre pays se joint à votre résolution de dessiner dans un climat que vous souhaitez apaisé, les perspectives de sortie de crise pour la République Socialiste de Damanie. Bien que la Troisième République du Jashuria soit éloignée de l’Eurysie et n’entretient principalement que des rapports commerciaux avec l’Eurysie du Nord, la situation de la Damanie nous préoccupe grandement. La paix et la stabilité de la région ne seront possibles que lorsque la langue policée de la diplomatie aura remplacé le bruit des armes.

En tant que nation neutre dans ce conflit, le Jashuria souhaite vous offrir son concours, en tant que nation neutre et médiateur, afin que les combats puissent cesser le plus rapidement possible et que le nord de l’Eurysie retrouve enfin la paix tant désirée.

Veuillez agréer, chers organisateurs, l'expression de mes salutations distinguées.

Cordialement

Madame Lalana Preecha, Première Ambassadrice du Jashuria


Nom de l'Etat : Troisième République du Jashuria
Participera à la conférence
Nom du dirigeant qui sera présent lors de la conférence (ou de son remplaçant) : Madame Lalana Preecha, Première Ambassadrice du Jashuria
Nom de l'Etat : Confédération impériale kaulthique
Participera pas à la conférence
Nom du dirigeant qui sera présent lors de la conférence (ou de son remplaçant) : Chancelier Konrad Lindenbaum
Nom de l'Etat : Démocratie directe d'Astra
Participera à la conférence
Nom du dirigeant qui sera présent lors de la conférence (ou de son remplaçant) : Nahos Majr
Nom de l'état : République directe du Banairah
Nom du représentant : Mehmet El Baher, diplomate banairais porte-parole de la ministre des Affaires Extérieures Siriam Amza.
Nom de l'Etat : Sérénissime République de Fortuna
Nom du dirigeant qui sera présent lors de la conférence (ou de son remplaçant) : Sa Grâce Francesca Federica di Fortuna, Doge Sérénissime de Fortuna
Département Fédéral des Affaires Etrangères


A l'attention des organisateurs de la conférence internationale Ciardhai sur l’Avenir de la Damanie


Les Provinces-Unies du Lofoten, fort soucieuses de la stabilité et de la prospérité des nations eurysiennes, se joindront à la conférence et useront de toute leur influence et des humbles moyens en leur possession pour favoriser à tout prix le maintien d'une paix durable dans la République socialiste de Damanie. Les nations libres et éclairées doivent s'unir et saisir l'opportunité de protéger et défendre les intérêts du peuple du Daman contre toute forme d'oppression, qu'elle soit le fait d'un pouvoir autocratique ou d'une agression extérieure.

Veuillez agréer de nos sentiments les plus sincères

Mme Brunehilde WANGER
conseillère


Nom de l'Etat : Provinces-Unies du Lofoten
Participera à la conférence
Nom du dirigeant qui sera présent lors de la conférence : Mme Sigrid Olfgarson, Chancelière Fédérale
Nom de l’État : Aumérine ou le Reinaume d'Aumérine dans sa forme longue.
Participera à la conférence de Ciardhai en tant qu'observateur neutre, bien que le gouvernement aumérinois condamne fermement les agressions de l'EDLF sur la Damanie voisine.
Nom du dirigeant qui sera présent lors de la conférence (ou de son remplaçant) : Le très honorable Hendrix Warner – Premier ministre du Reinaume d'Aumérine.

EDLF : Sigle communément utilisé sur le plan international pour désigner l'Empire Démocratique des États Latins Francisquiens.
Nom de l'Etat : Fédération d'Alguarena
Participera à la conférence
Nom du dirigeant qui sera présent lors de la conférence (ou de son remplaçant) : Martha Fulton, Conseillère fédérale aux affaires étrangères.
Ciardhai, la vieille ville

La Conférence fut enfin organisée. Quoi que pas à Ciardhai comme prévu lors de la conception initiale du projet, mais bien à Baidhenor. La raison officiellement présentée fut que la seconde ville du pays, dont le statut de capital de la république semblait changer en fonction des jours et des nécessités du moment, était tout simplement plus sûre. Mieux gardée, moins sujette aux actions terroristes depuis la déclaration de l’état de guerre par le parlement, ainsi de suite. Il y avait aussi quelque-chose d'assez symbolique, sans doute, dans le fait d'organiser une conférence sur l'avenir de la République dans la ville où était né, où avait combattu, où avait dirigé, puis où était mort le premier Consul de la République révolutionnaire, Anduin Deoir. Véritable légende de l'histoire récente du pays, qui en faisait presque l'unique acteur de la sortie du féodalisme. Une légende bien encombrante pour ses successeurs, qui ne pouvaient que se positionner dans sa continuité ou contre son héritage, mais qui finirait inévitablement par se ternir, rattrapée par d'imposants travaux universitaires mettant en valeur les manquements de l'homme, les succès de ses camarades, et toute la complexité de l'Histoire réelle. Pour le moment, en tout cas, l'état de grâce persistait.

La récente oblitération par le feu de l'aéroport civile de la capitale jumelle obligea les différentes délégations à emprunter des itinéraires moins conventionnels. Ce furent donc des dizaines d'avions et de bateaux qui se rendirent près des grands docks militaires, où se trouvaient quelques appareils de la Garde-côte damann, et d'autres bien plus imposants bardés de l'étendard Fortunéen, et dans les aérodromes militaires secrets qui ponctuaient les anciens maquis révolutionnaires, où stationnaient des escadrilles de chasse républicaines et d'autres dont les plus avisés purent reconnaître, malgré l'absence de cocardes permettant une identification rapide, les Gunrensen 2002 qui s'étaient illustrés à Kotios. Littéralement, puisque l'un des appareils avait été orné de trois traits semblant identifier trois victoires, couronnés de l'étoile des Aces de l'Union. La sécurité de la ville semblait assurée par des forces combinant l'armée locale et celle de partenaires étrangers.

La Première Consule Sineag Buiseid avait bien des défauts. Mais elle savait recevoir et mettre en scène. Ou peut-être savait-elle simplement s'entourer, auquel cas il fallait plutôt féliciter le Consul de la communication, Artur Stiubhart, un Républicain Deoiristes de la première heure, pour son travail impressionnant. On organisa pour chaque nation ou presque un accueil lui étant propre. Orchestre jouant l'hymne de l'invité de marque, co-Consul ou représentant notable de l'Assemblée présent pour prononcer quelques mots et serrer quelques mains, puis escorte hors du lieu d'arrivée dans un convoi protégé par des véhicules blindés. Hospitalité mis à part, il ne fallait pas oublier que le pays était officiellement en guerre.

Seule la Délégation francisquienne n'eut pas ce privilège. Elle fut reçue dans les docks industriels, froidement, par une représentante de la Garde Révolutionnaire, particulièrement aride, qui invita simplement son excellence impériale et sa suite à le suivre. Elle ne manqua pas de leur faire l'histoire récente de la ville. Comment le peuple, excédé par l'inégalité, la barbarie et les privilèges obscènes d'une caste de nobles féodaux, s'était soulevé pour leur reprendre le pouvoir, aidés par les institutions religieuses et économiques. Le reste appartenait à l'histoire, mais ne saurait être effacé par quelques volées de missiles.

Les impériaux arrivèrent avant toutes les autres délégations à la seconde étape du trajet.

L'Aéroport international de Baidhenor

Une ruine concassée. Plus fumante, depuis le temps, mais qui empestait encore l'acier fondu. La sidérurgie à l'arme de guerre. Le ravage inconsidéré. Elle puait, en fait, le sang, cette foutue ruine.

La structure n'était pas particulièrement moderne, du temps où elle était entière. Le régime féodal ne s'intéressait pas au monde extérieur et la jeune république avait été trop occupée avec ses guerres civiles pour faire plus qu'efficace. Tout de même. Cela restait une porte d'entrée pour une ville restée trop longtemps fermée, parcourue quotidiennement par des centaines de passagers de tout horizon. De ceux s'arrêtant en Damannie à ceux ne faisant qu'y passer, le temps d'un plein, avant de reprendre leur route vers des cieux différents. Où siégeaient les branches locales de plusieurs sociétés entamant leur timide implantation sur le sol de la république, et d'autant de groupes humanitaires ayant aidés la population durant la guerre civile et reçus depuis l'autorisation de continuer leurs bonnes œuvres. C'était un organe comme un autre de la Damannie en tant qu'idée moderne. Un aéroport international c'était, à défaut d'autres termes, une entrée vers le reste du monde, et la possibilité d'inviter ce dernier chez soi.

Balayé.

On avait bouclé l'ensemble des routes amenant à l'Aéroport et des gardes armés de la police parcouraient les lieux. Deux véhicules blindés étaient stationnés sur l'ancien parking visiteur, leurs roues enfoncées dans le vieux macadam. Les travaux visant à récupérer les corps encore coincés sous la structure suivaient leurs cours. De longues grues orange et des gros engins de chantier s'afféraient indifféremment. Soulevant la taule et le béton avec une délicatesse, une révérence, qui semblait impossible pour de si gros animaux. Mais enfin, les corps étaient déjà brisés, on ne voulait pas empirer les choses. Alors il fallait procéder ainsi, lentement, minutieusement. Poutrelle par poutrelle.

Une ambulance était posée là dans l'espoir improbable où l'on retrouverait quelqu'un de vivant. D'épaisses taches sombres noircissaient le sol là où, dans les jours précédents, on avait abattu des terroristes essayant d'interrompre les fouilles. L'Impératrice fut stationnée à proximité de celles-ci.

Elle attendit quelques instants, seule avec sa délégation et la milicienne. Enfin les autres gropues arrivèrent, les unes après les autres, puis la Première Consule, qui justifia son retard par un nouveau développement de la guerre qui l'avait empêchée de venir plus tôt. Oh, que ces excellences ne s'inquiètent pas une seconde. L'Aéroport était simplement sur la route du lieu de rendez-vous. Il ne s'agissait de rien d'autre que du chemin le plus efficace, voyez-vous. Mais tout de même ! S'il était pour certain question de faire une pause, de se recueillir sur ce lieu d'horreur, où avaient péris les concitoyens de certains des invités de marque, c'était tout à fait possible. Quelques journalistes suivaient la délégation de loin, dans un car compact où l'on avait stocké les médias locaux, dans toute leur insolente diversité, pêle-mêle avec les reporters étrangers, prêts à immortaliser le moment. On indiqua aussi à ceux dont on avait retrouvé des concitoyens bien vivant, mais trop blessés pour être évacués hors du pays, qu'il serait tout à fait possible, après la conférence, de se rendre à leur chevet dans les hôpitaux où ils avaient été pris en charge. Il y en avait quelques-uns dans ce tas. Certains d'entre eux en garderaient des séquelles toute leur vie, mais on avait mis à leur disposition les meilleurs moyens de la capitale. La Damannie, insista la Première Consule, prend soin de ses invités.

Puis ils reprirent leur route jusqu'au cœur de la Capitale.

On avait paré Baidhenor d'étendards pour l'occasion. Le cœur historique de la Damannie et de sa République brillait comme un joyau bien astiqué, malgré l'état de guerre. Ce n'était pas à proprement parler une mégalopole. La ville comptabilisait un peu moins de cinq-cent-mille habitants et ne contenait pas encore de quartier d'affaire ou de grand temple à la consommation type hyper-marché et autre. C'était une ville historique. Un vieux quartier – au sens noble du terme – de vingt-cinq mille hectares, construit sur un terrain de collines et respectant scrupuleusement la nature. Une ville de grandes artères entourée d'immeubles de pierre taillée, de châteaux historiques et de temples, dont chaque agrandissement avait été accompagné par l'édification de nouvelles enceintes, de nouveaux parcs, de nouveaux monuments.

Le Palais de la Révolution dominait l'ensemble. Perché sur un promontoire rocailleux, au centre de la ville. Une haute statue de la reine celte Nectudad trônait devant son entrée principale. La première unificatrice celtique, qui s'était opposée contre les lois raciales de son père bien que jouissant de toutes les caractéristiques faisant d'elle une « supérieure » et qui avait, selon les auteurs antiques, conçue son royaume sur des bases extrêmement égalitaires, était devenue une icône de la révolution. La première patriote, la première égalitariste, la première unificatrice. On avait de très nombreuses raisons de s'approprier son héritage. Ce fut ce qu'expliqua la première consule en passant. L'égalité n'était pas une anomalie historique ayant émergée par hasard au Damann. C'était un désir profond aux racines ancestrales.

Une fois dans le Palais, il fut simplement question de traverser quelques couloirs modernes, tranchant radicalement avec la structure ancienne du palais, avant d'arriver dans la salle où devait avoir lieu la conférence. Naturellement chaque délégation jouissait d'appartements dédiés à son repos et à sa préparation. La salle principale, un amphithéâtre qui avait servi, à une époque, de parlement à la République avant sa migration dans une plus grande salle du palais, était équipée de technologies modernes fabriquées par l'une des quelques sociétés de pointe Damann. Un consortium d’État à la charge du Conseil des Idées, genre de groupe représentatif dont les membres étaient choisis dans la population par tirage au sort pour aider l'exécutif à garder contact avec les priorités de la population et l'humeur idéologique du pays. Chaque délégation avait ainsi sa table, avec de quoi écrire, un casque donnant accès à un service de traduction en direct mené par du personnel international recruté pour l'occasion, un micro et, petite originalité inspirée à l'ancien gouvernement par, disait-on, un système Kah-tanais, et conservé depuis : un ordinateur rendant accessible une importante base de donnée de documentation légale et historique, mise à jour par du personnel dédié, permettant d'obtenir autant d'informations synthétiques que possible sur toute éventuelle référence faite par n'importe quel invité prenant la parole.
Arrivée de la délégation des Provinces-Unies du Lofoten



Le service diplomatique des Provinces-Unies était furieux, d'ailleurs celui-ci avait fait ses recommandations en haut lieu et avait insisté sur le fait de décliner poliment mais fermement l'invitation de la Damanie, car cette dernière avait intentionnellement et à la dernière minute décidé unilatéralement de changer le lieu de la rencontre, initialement prévue à Ciardhai.

arrivee
Après concertation avec Markus Finnigan, le Chief Officier du FSD et divers représentants de l'Etat-Major, la discussion avait finit par aboutir au fait que les conditions de sécurité n'étaient certes pas optimales mais ne présentaient pas non plus de risques majeurs, et que les bénéfices d'une telle rencontre sur l'avenir de l'Eurysie occidentale dépassaient clairement les risques envisagés.
Toutefois les autorités consulaires du Daman furent informés, également à la dernière minute pour leur rendre la pareille, et cela ne fut pas négociable, que la délégation des Provinces-Unies compte tenu de l'évaluation de la situation et du contexte militaire et social de la Damanie, se rendrait à Baidhenor avec sa propre escorte et son propre service de sécurité et celui-ci était impressionnant. Gardes fédéraux, agents du FSD, maître-chiens,démineurs et plusieurs militaires en civil accompagneraient la délégation, avec ses propres véhicules blindés, qui comprenait bien entendu la Chancelière, mais également l'Amirale de l'UP Navy : Frida Ramundsen ainsi que le Sky Marshall : Trygve Røyneland, ainsi que Mme la Conseillère Fédérale aux Affaires Etrangères, Brunehilde Wanger.

On avait également autorisé à la hâte de nombreux hélicoptères et aéronefs, stationnés dans une partie de l'aéroport de Baidhenor qui avait été épargnée, prêts à embarquer et exfiltrer toute la délégation en cas d'urgence. Ces derniers avaient été armés et avaient obtenu le droit de survoler sans conditions l'espace aérien de la Damanie, alors qu'une partie de la flotte croisait non loin de son port d'attache de la base aéronavale de Tårpil, dans le Listherburg voisin.

La Chancelière Sigrid Olfgarson quant à elle comptait bien signifier à ses hôtes quelle faute diplomatique et faux pas ils avaient commis, en refusant de rendre en personne les hommages et salutations diplomatiques telles qu'exigées par le protocole. Non, elle y avait envoyé l'un de ses subalternes, l'attaché-presse du cabinet de la Chancellerie, qui s'était chargé de cette besogne à l'endroit de la première consule Sineag Buseid.

Baidhenor, la capitale martyre, avait été maquillée comme un camion volé, c'est comme si on avait mis du fard à paupière sur une femme estropiée qui avait sauté sur une mine en disant : "regardez comme on l'a arrangé". Les communistes ne pouvaient cependant cacher les stigmates, visibles et insidieux, d'une longue guerre civile qui avait laissé la population exsangue. Oh bien entendu on avait rassemblé les masses, plus ou moins volontairement sans doute, qui saluaient avec entrain le cortège, parfois trop peut être...La Chancelière en fit part à sa conseillère fédérale, Mme Brunehilde Wanger


" - Ils tentent de cacher toute la misère du monde par ces artifices grossiers. C'est tellement prévisible alors que personne n'y croit. Les rapports du FSD sont clairs, ce pays est littéralement en train de s'effondrer, la population peine à manger à sa faim, mais il faut à tout prix sauver les apparences. Soit, commençons donc le bal de l'hypocrisie et de la langue de bois. Nous verrons bien "


Lorsqu'elle arriva au Palais de la Révolution, elle ne fut guère impressionnée par les efforts déployés par les services du Daman pour décorer et agrémenter les lieux de son séjour. Sigrid Olfgarson avait également exigé que l'Impératrice Clémence Première soit logée le plus loin possible, afin d'éviter de devoir la croiser, bien qu'en terre étrangère, nulle exigence en terme de protocole impérial ne serait dû à cette vieillerie de l'ancien monde, celle qu'on appelait la Charcutière en Robe Longue.


La Chancelière jouait gros, elle allait d'échec en échec, sa politique extérieure concernant Kotios et l"opération Umbrella s'était avéré un fiasco, pas tant sur le plan militaire mais elle avait clairement perdu la bataille des images et de l'opinion. Puis le "Massacre d'Uggvyst" et l'incurie de ses services de renseignements qui il faut le dire, s'étaient totalement planté.
En tout cas il fallait agir au plus vite pour restaurer l'ordre, faire d'une pierre deux coups, et la priorité du moment n'était pas la Damanie mais l'EDLF, rappelons tout de même que ces autocrates avaient sans sommation tiré un missile balistique sur une cible civile.
La délégation du Lofoten fut semble-t-il la première désignée à parler. Etait -ce prévu dans l'agenda ou un arrangement avait il été conclu, il semblerait que non, mais cela tombait bien, la Chancelière voulait donner le ton, et faire en sorte que ce ne soient pas des discussions interminables et stériles qui ne servent qu'à auto-congratuler, ce qui est souvent le cas de ce genre de conférences internationales. L'amphithéatre était plein à craquer, la tension était palpable, l'atmosphère pesante, bref, toutes les conditions étaient réunies pour un discours offensif :


"-Mesdames et messieurs, représentants de tous les pays qui ont fait le déplacement, bonjour. Vous me connaissez, je serais brève dans les présentations d'usage. Moi Sigrid Olfgarson, Chancelière Fédérale démocratiquement élue des Provinces-Unies du Lofoten, je suis ici pour vous parler de deux sujets qui intéressent certainement chacun d'entre vous : l'EDLF et la Damanie. Je viens d'assister à 10 enterrements éprouvants de concitoyens lâchement assassinés à quelques pas d'ici par l'Empire alors je serais brève, concise et sans ombages. L'Empire qui n'a de démocratique que le nom doit être mis au ban, sa dangerosité pour la stabilité des nations d'Eurysie ne fait plus de doutes. Aujourd'hui qui peut dire quelle sera la prochaine cible des sautes d'humeur de ce régime autocratique, où l'on ne sait qui dirige vraiment, une école ? Un hôpital ?...Et ces mercenaires francisquiens en campagne, cette armée de guerilleros qui ne dit pas son nom et qui au moment même où je vous parle sillonne et ravage les environs de Baidhenor...non cette situation n'a que trop duré et nous sommes tous complices de l'avoir fait perdurer. Nous appelons de nos voeux à ce que toutes les nations ici présentes qui ont un tant soit peu de courage répondent à favorablement à l'établissement d'un blocus continental et maritime de l'Empire, d'un embargo complet et total, sauf sur les denrées alimentaires de première nécessité. Puisque l'Empire ne comprends que la manière forte, adoptons le même langage que lui. Un embargo qui pourra peut-être levé si les conditions de paix sont réunies à savoir plus aucun francisquien présent sur le territoire de la Damanie, et une indemnité, au titre des réparation pour préjudices de guerre, à hauteur de...mmmmh...l'équivalent d'un aéroport international par exemple.
Afin de faire respecter ces garanties nous demandons la création d'un corps expéditionnaire international qui se chargera de nettoyer les "récalcitrants" et tenir en respect les éventuels avions ou navires francisquiens tentant de forcer l'embargo. Oui vous ne pensez tout de même pas que le maintien de la paix ne se fera que sur la base "l'engagement" de l'Empire à être sage ? Nous savons bien quel genre de promesses valent celles des Impériaux. Elles sont aux bout de leurs canons.
Je vois à vos visages que certains s'offusquent et font les surpris de la première heure. Ce sont les mêmes qui ont été surpris de voir au journal du soir qu'un missile balistique avait tué plus de 200 civils. Le temps est à l'action chers amis. L'histoire vous juge en ce moment même. Les ronds de jambes et valses à deux temps n'ont que trop duré.

En ce qui concerne maintenant la République Socialiste de Damanie nous avons également des exigences et requêtes à formuler, toutefois il s'agira d'une discussion séparée ou d'une autre conférence. Il m'apparaît que le sort de l'EDLF doit être réglé au plus vite afin de pouvoir parler sereinement de l'avenir de la Damanie."
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