11/05/2017
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[Rencontre Valinor Rasken] Le miraculé en terre Raskenoise

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Le monde avait explosé, enfin surtout celui de l’empereur valinoréen, qui passa en une fraction de seconde d’une réunion entre membres du gouvernement à une zone de pays en guerre, après la tentative d’assassinat. Fort heureusement pour lui, et malheureusement pour les commanditaires, cette tentative d’assassinat se solda par un échec : l’empereur était très mal en point, mais vivant, et c’était sur cela qu’il fallait maintenant se concentrer. Cependant, un attentat visant le dirigeant du pays en période électorale peut laisser penser à une tentative de coup d’État, qui plus est quand il y a des tensions entre les différentes parties politiques. Extirpé des décombres par quelques membres des forces spéciales encore loyales à Valandil, le souverain valinoréen fut transporté en urgence en terre raskenoise pour y être soigné, rester dans le pays étant trop risqué. Et des soins, il en aura fallu, car c’est quasiment trois mois que l’empereur a dû passer alité, en coma artificiel, dans une chambre du palais impérial transformé en véritable hôpital pour l’occasion. Puis vint le 22 mars, un jour comme un autre en somme, à la différence près qu’aujourd’hui, le souverain alité, qui avait passé près de trois mois en coma artificiel, venait pour la première fois d’ouvrir les yeux, signe de son rétablissement.

Quelques minutes seulement après son réveil, une armée de médecins envahit la pièce afin de s’assurer que tout allait bien et que Valandil s’était bel et bien réveillé. Ce fut un véritable soulagement pour les médecins de voir que leurs efforts durant les quasi trois derniers mois avaient servi et que les dangers qui pesaient sur la vie du souverain valinoréen s’étaient dissipés. Cependant, malgré le fait que l’empereur se soit réveillé, cela ne voulait pas dire qu’il était présent : perdu dans ses pensées, essayant d’y remettre de l’ordre, il répondait aux questions des médecins par automatisme. Voyant cela, il fut décidé de le laisser seul quelque temps afin de lui permettre de remettre de l’ordre dans ses idées. Pendant quatre jours, Valandil n’interagit que très peu avec son environnement, mangeant la nourriture qu’on lui apportait, mais pas plus. Lors du cinquième jour, quelque chose avait changé, et il se dit qu’il était enfin temps, et fit savoir au personnel médical sa décision. L’empereur raskenois en fut informé dans la foulée, se dirigeant vers la chambre du souverain miraculé en début d’après-midi.

Nous sommes maintenant le 27 mars 2016 à 14h précises, et l’empereur raskenois s’approcha de la chambre de Valandil. Il salua les cinq membres du VSB qui gardaient la porte avant d’entrer dans la pièce. Une fois dedans, il prit une chaise et s’assit à côté du lit du souverain alité, puis, ayant été informé de ses difficultés à parler allemand depuis son réveil, il entama la conversation dans un français somme toute correct, bien que maladroit à certains moments.


Stanislav Schützenberger – C’est un soulagement de vous voir sorti d’affaire, Empereur Valandil, quoi que j’aurais préféré que notre deuxième rencontre se fasse dans de meilleures circonstances. Je pense que vous l’avez déjà fait, mais vous pouvez vraiment remercier les cinq membres des forces spéciales du VSB qui vous ont extrait des décombres et transporté en urgence ici pour vous faire soigner.
L'Empereur salua son homologue avec tout le respect dont il était capable depuis son lit d'hôpital. L'homme n'avait pas changé, toujours aussi blond qu'auparavant. Le voir — a fortiori, l'entendre — prendre la parole en français fut interpreté comme ce que c'était sûrement : une marque de gentillesse et de respect envers un interlocuteur pas au meilleur de sa forme et de ses capacités intecllectuelles et linguistiques, comme le bref dialogue avec les médecins l'avait statué. Mais voilà, quand ces blouses blanches avaient mis le pied dans sa chambre pour le questionner, il était encore Valandil — certes appeuré, à demi vivant, complètement perdu, mais Valandil. Il ne l'était plus ; Irimey était morte ; il n'était maintenant plus rien. Ou si, il avait simplement perdu une large partie de ce qui faisait de lui un être humain à part entière. Les derniers jours, il avait été en lutte constante ; ses émotions tentant de l'achever une fois pour toute. Il avait réagit comme tout capitaine sensé l'aurait fait, il a éliminé la menace. C'est une véritage machine de chair et de sang qui se tenait maladroitement assise devant le Raskenois. Son carburant : la vengeance. La prochaine fois que le monde menacerait d'exploser, il ferait feu le premier.

— Majesté, vos mots me vont droit au cœur. J'eu moi aussi espéré pouvoir vous saluer debout sur mes deux jambes, mais force est de constater que les événements ont eu d'autres desseins pour moi. Mais passons, je suis — tout comme vous — soulagé d'être finalement en capacité de vous adresser ces quelques mots. Le contraire eu été bien domage.

Oui, ces agents-à m'ont sauver la vie. On l'entend souvent dire par d'autres mais c'est quelque chose que de le formuler soi-même. Et, en cela, ils ont toute la gratitude qu'un souverain déchu puisse librement leur offrir. On eu pu croire que la volonté de quelque être supérieur les a placé sur mon chemin ce soir-là. Mais, voyez-vous, je suis un homme pragmatique. Volonté, il y a eu ; mais d'une dimension bien plus humaine — c'est ce que je crois.
Ses yeux se brouillèrent un instant, focalisés sur ce mystérieux coup de téléphone qui l'avait sauvé en le conduisant à l'extérieur à la minute fatidique. Il avait peut être encore une carte dans le jeu illiréen. Mais vous aussi je vous remercie du fond du cœur. Je vous en prie, que puis-je faire pour vous ?
Le monde avait explosé, non c’est bon je rigole.


Stanislav Schützenberger – Je ne veux qu’une chose, c’est comprendre ce qu’il s’est passé, et même si nous avons quelques indices, avoir votre témoignage nous serait grandement utile. Mais avant ça, vous a-t-on raconté ce qu’il s’est passé après l’attentat ? En particulier concernant ce qui est arrivé à votre pays depuis maintenant 3 mois ?
Le souverain sans couronne eu un bref instant de réflexion ; oui, il avait des pistes.

— Je vous remercie, Majesté, il me semble que vos Hommes m'ont informé de la majorité des événements faisant suite à ma chute — puisse qu'il faut l'appeler ainsi. Si vous le voulez bien, je vais tenter de vous reconstituer cette soirée. Il eu une pause, le temps de remettre en ordre ce qu'il avait à dire. Eh bien voilà.

Cette semaine-là de campagne, je sillonnais Valinor afin de faire peser le peu que je pouvais les populations hésitantes. Et, en ce sens, mes apparitions étaient majoritairement là où les résultats ne manqueraient pas d'êtres serrés. Je n'était pas le seul à le faire, bien entendu. Mon Premier Ministre — et, à vrai dire, tout ou partie de mon Gouvernement faisaient campagne —, moi je ne m'implique directement dans ce genre d'élection que si je risque de véritablement perdre le trône. C'est le protocole. Mais ce soir-là était différent. J'avais finis ma campagne, les convaincus étaient convaincus et les autres ne l'étaient pas. Je ne voulais donc pas m'infliger un séjour vespéral dans une ville hostile. D'où le choix de Mathar, le fief des fiefs. Ne méritais-je pas une foule amicale après tout ce que j'avais fait en quelque si courte semaine ?

Là, je donnais un dernier discours à des gens enfin aptes à le recevoir. L'on me recevait en triomphe, bien que l'espoir était bas. Après ce dernier coup d'éclat, j'ai rejoins les huiles de la coalition qui faisait ma majorité. C'était une petite réunion dans une petite salle. Rien de plus. Mais une chose de moins : il n'y avait aucun représentant communiste. Aucun. Leur Parti avait argüer bien courtoisement qu'ils allaient probablement gagner des sièges, eux. Ils ne voulaient donc pas se joindre à une assemblée de perdant, de peur de paraître d'une joie déplacée. Enfin... Ils nous avaient prévenus quelques temps à l'avance. Bref. Nous avons bien tenu cette réunion, et même visioner les projections aux alentours de dix-huit heure. Savez-vous, Majesté, ce que j'ai vu sur mon écran ? Nous perdions. Tout le monde perdait. Plus personne ne controllait l'assemblée, et la droite coalisée était en tête. Nous perdions, dis-je, face à des fascistes arriérés.

Et puis j'ai reçu appel téléphonique. Rien de bien étonnant, la circonstance prêtait à discussion. Je sort donc de la pièce et vais me rafraichir à l'extérieur. Enfin, je décroche. Je vois que c'est un membre bien-connu du PEV au bout du fil. Le PEV valinoréen ne faites pas cette tête, je n'ai pas le numéro de Marcos. Et tandis que je découvre ce maintenant surprenant appel, je dois bien dire que le monde m'a semblé exploser. Mais si je suis ici, c'est que j'ai survécu. Pourquoi ? Je devais mourrir dans cette salle. Vaporisé comme...
Il se tut un instant, pensant à Irimey. Une larme roula mais son regard n'était pas triste, il était bien au contraire figé dans une colère froide. Comme eux tous. Cet appel n'était certainement pas un coup de fortune, j'en suis convaincu. Et j'ai autre chose pour appuyer ma thèse. Vous voyez ces cinq braves hommes à la porte ? Que faisaient-ils en dehors de leur zone de patrouille au moment opportun ? Ils en ont été déviés sur ordre.

Il confirma au Raskenois ce que ce dernier formulait au même instant. Majesté, nous avons peut être un homme là-bas.

Stanislav Schützenberger – Je vois, ce que vous me dites tend à confirmer les suspicions que nous avions déjà. Une droite qui monte et un parti communiste refusant catégoriquement cela… Au début, nous avions des suspicions quant à la participation des communistes de votre pays à l’attentat. Le fait qu’ils aient quasiment instantanément accusé l’extrême droite, couplé à l’aide quasi immédiate que votre pays a reçue après l’attentat, nous avait déjà mis la puce à l’oreille. Ce que vous me dites ne fait que confirmer cela. Pour tout vous dire, c’est même intelligent de leur part : l’extrême droite de votre pays a toujours été complaisante avec les attentats. Alors un de plus, qui plus est visant l’empereur, la population pensera tout de suite à eux. Mais visiblement, ce plan a eu plusieurs failles, notamment cet appel que vous avez reçu et les cinq membres du VSB réorientés vers votre position, ce qui vous a sauvé la vie. Cependant, si cette personne vous a prévenu de l’attentat, cela ne veut pas forcément dire qu’elle est de notre côté. Sur ce genre de sujet, je préfère être très prudent.

Maintenant que nous en sommes là, j’aurais une autre question à vous poser : que comptez-vous faire ? Pour l’instant, nous avons gardé votre survie et votre présence sur le sol Raskenois secrètes afin d’éviter une autre tentative pour finir le travail. Ainsi, seules quelques personnes sont au courant de votre présence, même mon gouvernement ignore que vous êtes ici.
— Oui, je conviens tout à fait que la prudence est de mise en de pareilles circonstances. Et, si notre homme ne m'est pas foncièrement hostile, comme il l'a démontré, il n'en est pas le plus amical pour autant. S'il était réellement opposé aux méthodes ou au principe même de ce putsch, il aurait alors prévenu les autorités compétentes de l'imminence d'une attaque terroriste, sans parler du coup d'Etat lui même. Nous devons avoir affaire à quelque sorte d'oportuniste, qui mise sur tout les cheveaux de la course afin d'assurer une rentrée dans ses frais, quel qu'en soit le prix. Ou alors peut-être est-ce un humaniste qui n'a pas su sciemment envoyer son souverain à la mort, qui sait ?
Le Valinoréen eu un court instant de réflexion à la question de son impérial interlocuteur. Il se redressa un peu plus sur son lit d'hôpital, tentant ainsi de se trouver quelque dignité d'outre tombe. Le Raskenois soulevait là le plus fondamental des sujets dans leur brève conversation — la problématique du "et après ?". Parce que c'était bien beau d'avoir survêcu là où tout le destinait à mourir, mais si la main de la Providence l'en avait tiré, cela ne pouvait être que pour agir, faire quelque chose. Mais quoi ? quoi ? Se réveler le conduirait à sa perte dans la semaine ; il lui fallait un moyen qui allia honneur efficassité et non-exposition. Oui, tout à fait, il avait trouvé.

— Que faire maintenant ? Eh bien, Majesté, je pense sincèrement que toute tentative directe de renverser le pouvoir nouveau à Tirgon ne se solderait que par un échec. Un échec qui aura tué tant des Raskenois que mes propres compatriotes. Il nous faut agir de manière plus souterraine. Vous êtes empereur, à la tête d'une nation, d'un Etat. Vous conviendrez donc qu'il existe des secrets connus que par les chefs d'Etats. Voilà ce que je pense pouvoir vous proposer — ma plus étroite collaboration avec les services de renseignement extérieurs raskenois. Que je reste, pour un temps, un inconnu — un illustre inconnu.


Stanislav Schützenberger – Je suis d’accord avec vous, toute tentative trop frontale se solderait, avec de grandes chances, par un échec et ne ferait qu’alimenter une rivière de sang qui a déjà trop coulé. Il faut y aller petit à petit, rassembler quelques personnes qui ne croient pas au narratif communiste, puis ces quelques personnes se transformeront en dizaines, puis en centaines, et ainsi de suite. Si le mouvement prend suffisamment d’ampleur, vous pourriez tout à fait fonder le gouvernement en exil de Valinor ici à Rasken, gouvernement que mon pays reconnaîtrait comme légitime, contrairement à celui d’Illirée. À vrai dire, si ceux-ci sont des partisans de votre cause, les soldats que vous aviez envoyés en renfort dans mon pays pourraient même constituer la base de la renaissance de l’armée valinoréenne. Enfin bref, nous sommes encore loin de cela, avant tout, vous devez déjà récupérer vos forces.
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