17/12/2016
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[TEYLA-COSTA SUEÑOLEJA] À propos des méchants impérialistes Akaltiens

El Águila, capitale du Nido Gilito

El Águila, capitale de l'État Fédéré du Nido Gilito, fait figure d'exception en Costa Sueñoleja, pays gangrené depuis bien longtemps -plus d'un siècle- par le crime et la pauvreté. Ici, les bidonvilles gigantesques et les bâtisses délabrées où s'entassent les pauvres au milieu de la drogue et des armes qui pullulent plus à l'ouest laissent place à de fiers gratte-ciels, des hôtels luxueux, des universités prestigieuses, des casinos, théâtres ou opéras fastueux et, bien sûr, l'internationalement reconnu Grand Institut d'Étude Psychiatrique et Neuropathologique d'El Águila, autoproclamé meilleur établissement de soins neurologiques d'Aleucie, près duquel se trouve la Mairie d'El Águila où doit se tenir la rencontre entre les Ministres des Affaires Étrangères de la República Federal de Costa Sueñoleja et du Royaume de Teyla, messieurs Tomás Cohete et Pierre Lore. En effet, El Águila, apparaissant aux yeux du monde comme une ville riche et moderne où se réunissent les élites des quatre coins du globe grâce à une fiscalité avantageuse et à des investissements nationaux élevés, est la vitrine idéale pour la Costa Sueñoleja, l’irréfutable preuve de la réussite économique, sociale et culturelle de son gouvernement de même que l'incontestable démenti de sa prétendue corruption et de son soi-disant autoritarisme. Rien d'étonnant donc à en faire le lieu de prédilection des rencontres diplomatiques avec les délégations étrangères qui souhaiteraient se risquer à s'intéresser au "Paradis des corrompus" mais n'auraient pas le cœur assez accroché pour admirer une populace crasseuse et désespérée abandonnée à la violence et à la débauche par ses protecteurs. Mais de tous les pores de la Costa Sueñoleja ne suintent que le crime et la corruption et El Águila ne démord pas à cette règle d'or. Seulement, ici, la misère se cache derrière de beaux costumes et de belles paroles.

Il était quatorze heure, le 10 Avril, lorsque la délégation Teylaise, après s'être posée à l'aéroport Eusebio Villareal et avoir traversée toutes la ville en limousine pour apprécier le paysage de cité moderne et florissante qu'elle renvoie, suivie sur tout le chemin par un cortège de niveau présidentiel constitué des meilleurs éléments des services de sécurité locaux dans leurs plus beaux habits d’apparat, arriva à la Mairie d'El Águila, grandiose et majestueuse bâtisse héritée du siècle passée, à l'entrée de laquelle elle fut accueillie en grande pompe par monsieur Cohete, sa délégation et une foule de paparazzis.

Bienvenue Excellences, bienvenue en Costa Sueñoleja ! Vous avez fait bon voyage ? Oui ? Parfait ! Mais suivez moi je vous prie.

Alors qu'ils progressaient dans les couloirs, Tomás Cohete fit à son homologue un bref historique des lieux, un bâtiment planifiés au début du siècle dernier mais dont la construction a été suspendue une bonne quinzaine d'années à cause de la guerre civile, le Nido Gilito, bien que moins touché par les combats, ayant figuré parmi les États loyalistes au gouvernement fédéral (quel qu'il soit d'ailleurs, celui-ci ayant constamment évolué au cours du conflit) et ayant donc du s'enquérir d'un impôt à ce dernier en la forme d'or, de victuailles et d'hommes. Tout ceci repoussa donc la construction de l'édifice à l'après guerre et son inauguration à l'année 1928, six ans seulement après le conflit, témoin de la rapidité considérable avec laquelle l'économie de la Costa Sueñoleja a été capable de se redresser au sortir de onze années de combats acharnés. Un redressement économique bien sûr totalement fictionnel comme en témoigne la crise économique et sociale d'après-guerre qui se prolonge indirectement jusqu'à aujourd'hui.

Bien évidemment, tout ceci n'a rien à voir avec la discussion du jour à savoir l'impérialisme Akaltien. En effet, l'Union (et, depuis peu, Empire) des Cités d'Akaltie a toujours fait montre d'évidentes velléités impérialistes et expansionnistes à l'encontre de ses voisins, parfois éloignés comme le prouve sa vassalisation de la Principauté de Porto-Caravelo, son soutien aux séparatistes Rachistes du Scintillant ou sa colonisation de la Nouvelle-Kintan en plein cœur de l'Eurysie, et ce depuis bien longtemps : la Costa Sueñoleja avait déjà fait les frais cet impérialisme il y'a plus de deux-cent ans lorsque les cités qui formeront plusieurs décennies plus tard l'Akaltie se sont associées pour l'envahir en soutien à des insurgés indigénistes locaux menant finalement à la séparation de la désormais nommée Bande de Lahunkal qui coupe encore aujourd'hui le territoire métropolitain de la Costa Sueñoleja, limitant grandement le transport interne au pays, et sera, à termes, l'une des causes directes de la fin de plus d'un siècle d'opérations de colonisation du pourtour de la mer de l'Occizyan.

Au détour d'un couloir, les deux hommes et leurs personnels arrivèrent finalement au cœur du bâtiment devant une grande porte en bois richement ornée que Tomás Cohete s'empressa d'ouvrir dans un geste magistral donnant une dimension théâtrale à la scène (un observateur avisé reconnaîtra ici aisément le vestige des deux années de théâtre que monsieur Cohete a effectué à l'école primaire) avant d'inviter son homologue à entrer dans une salle fastueuse habituellement réservée aux réunions du conseil municipal et à s’asseoir auprès d'une magnifique table en bois de l'époque monarchique. Une fois tout le monde bien installé, des domestiques entrèrent à leur suite, apportant avec eux de nombreux mets et boissons à l'intention des convives.

Désirez vous quelque chose, monsieur Lore ? Rhum ? Tequilla ? Cigare ? Ou juste de l'eau peut-être ? Enfin bref, je vous propose de commencer immédiatement cette rencontre. Qu'en pensez vous ?

Vous aviez donc contacté dernièrement mon pays, la Costa Sueñoleja, afin que nous puissions entamer un dialogue au sujet des velléités impérialistes et expansionnistes de notre voisin, l'Union des Cités d'Akaltie. Je ne crois pas avoir besoin de vous réexpliquer en détail la position de mon gouvernement vis à vis de l'Akaltie, vous aurez aisément compris par le biais de ma précédente missive que nos relations avec ce pays sont particulièrement tendues depuis plusieurs siècles et que nous craignons encore aujourd'hui une nouvelle agression de leur part. C'est pourquoi j'ai accepté sans hésiter de vous rencontrer afin de réfléchir ensemble aux moyens que nous pourrions collectivement mettre en place pour contenir l'agressivité des autorités Akaltiennes. Cependant, j'aimerai, si cela ne vous dérange pas bien sûr, vous poser une question : lors de votre première prise de contact, vous aviez évoqué des "informations confidentielles sur les volontés Akaltiennes" qui prouveraient que l'Akaltie ambitionnerait de s'attaquer à une autre nation. Je voudrai en savoir un peu plus sur ce regain d'impérialisme mais aussi sur les raisons qui vous pousse à vous y intéresser alors que le Royaume de Teyla ne parait à première vue pas le pays le plus à même de s'attirer l'hostilité des Akaltiens si ce n'est par le biais de sa colonie de la Nouvelle-Kintan installée depuis près d'un siècle et demi. De même, j'avoue ne pas avoir eu particulièrement connaissance d'une montée récente de l'impérialisme Akaltien depuis l'affaire Etznabiste fin 2014 et souhaiterai donc, dans un premier temps, mieux appréhender les motivations qui vous animaient lorsque vous avez contacté mon ministère.
Ministre des Affaires Étrangère du Royaume de Teyla
Pierre Lore, Ministre des Affaires Étrangères.


Pour la plupart des hommes, cela aurait été une remarque innocente, mais pour Pierre Lore, lorsqu'il l'entendit, cela n'était pas innocent, cela s'était transformé en obsession. Il avait entendu, en prêtant l'oreille à une conversation entre deux fonctionnaires de son ministère, deux fonctionnaires rigoler sur le taux de criminalité au Costa Suenoleja. Les deux fonctionnaires espéraient ne pas faire partie de la délégation lorsqu'ils ont vu "la gueule" des taux des différentes institutions de l'État ou indépendantes. Au départ, ils pensaient que la première institution s'était trompée dans les chiffres, mais hélas, les autres institutions ont confirmé le premier chiffre qu'ils avaient vu. Pierre Lore, alors qu'il était au début de ses recherches sur le pays, se prit le soin d'aller vérifier les chiffres, alors qu'il venait d'écouter une conversation.

Il ne fut pas déçu par les chiffres qu'il trouva et les diverses estimations du nombre d'homicides, de disparitions, de viols, de kidnappings et autres joyeusetés du crime organisé ou non organisé. Mais en l'occurrence, Pierre Lore comprit assez vite que là-bas, le crime était organisé. La simple conversation espionnée allait transformer la vie de Pierre Lore en un film d'action à très faible budget, non, très très très faible budget. Il avait pris peur pour sa vie, malgré qu'il allait être entouré des services de sécurité de la nation hôte et, si on l'autorisait, des services de sécurité du Gouvernement de Sa Majesté. Il n'avait rien à craindre, et si les criminels visaient les membres d'un gouvernement étranger, ils étaient plus qu'inconscients. C’est dans cette ambiance de paranoïa galopante qu’il entreprit un plan d'action pour assurer sa sécurité personnelle. Il avait regardé "24 heures Chrono", cette série d'action raskenoise, qui faisait un carton chez les jeunes teylais. Il pensait qu'il pouvait le faire. Pendant une semaine, avant la rencontre, il s'entraîna à se défaire de menottes, à s'entraîner avec ses mains pour qu'elles assomment des ennemis potentiels et à se renforcer musculairement. Cette période, dura une semaine, le temps d'aller au Costa Suenoleja.

Lorsqu'il tenta de se détacher des menottes qui liaient ses mains la première fois, il échoua pathétiquement à la tâche. Dans une honte totale, il dut, avec son nez, taper le numéro des secours, de la Police teylaise, pour qu'ils viennent le détacher. Une histoire qui n'avait pas fuité dans la presse, par un miracle qu'il n'expliquait pas. Dans les coulisses, au détour de non pas un, deux mais trois fous rires, sa collègue et son amie de l'Intérieur, Yasmine Laval, avait tout fait pour éviter que cette histoire embarrassante fuite dans la presse.

Sur un sujet plus sérieux, pour le Gouvernement de Sa Majesté en entier, la rencontre avec le Costa Suenoleja offrait une opportunité unique pour le Royaume de Teyla d'exercer une pression sur l'Union et Empire des Cités d'Akaltie alors que le Royaume de Teyla allait bientôt entrer en contact avec l'Empire Anticolonial et la Nouvelle-Kintan afin de lancer un processus de décolonisation de la Nouvelle-Kintan. Le Royaume de Teyla avait eu vent, bien avant tout le monde, grâce au Saint Empire de Karty, des actions impérialistes de l'Akaltie envers l'Empire d'Everia. Une situation dont espérait profiter le Royaume de Teyla pour augmenter la pression sur les pays pouvant être victimes de l'Akaltie pour qu'ils soutiennent les projets de décolonisation du Royaume de Teyla, en échange d'un soutien du Royaume si l'Akaltie venait à franchir des frontières qu'elle ne devrait jamais franchir.

Les avis divergeaient au sein du Gouvernement de Sa Majesté et de la majorité au Parlement autour du Premier ministre concernant la marche à suivre autour de la Nouvelle-Kintan. Devait-on réellement augmenter la pression autour des autorités de cette nation au risque de les crisper et de les voir refuser une négociation autour d'une table ? Ou au contraire, augmenter la pression les ferait-elle accepter la discussion plus facilement ? Quoi qu'il en soit, la prise de position d'une partie du gouvernement de l'Akaltie, rendant hommage au Secrétaire Général de la Loduarie Communiste lors de sa mort, avait convaincu les sceptiques, au sein du gouvernement, de la nécessité de mettre la pression autour de l'Akaltie et de ses vassaux. On regardait d'un mauvais œil les nations qui avaient officiellement rendu hommage au Secrétaire Général. Elles n'étaient pas nombreuses, fort heureusement, mais celles qui rendaient hommage au Secrétaire Général, au regard du Royaume de Teyla, toléraient les crimes de la Loduarie qu'avait entrepris cette nation à l'égard du Royaume de Teyla et de ses citoyens.

Pierre Lore et la délégation teylaise, constituée de plusieurs députés, personnes d'importance au Royaume de Teyla et de son élite, reconnaissaient la beauté de cette ville, tout en sachant qu'elle abritait des choses mortelles en elle. Plus que les villes teylaises. L'urbanisation pouvait avoir des conséquences morbides, mais est-ce vraiment la faute de l'urbanisation ici ? Au Royaume de Teyla, on construisait les villes pour qu'elles offrent un cadre de vie et de travail harmonieux. Mais ici, est-ce que cela aurait fait la différence ? Nul n'avait la réponse dans la délégation teylaise.

- Je vous remercie, j'ai fait un excellent voyage, répondit Pierre Lore en n'offrant aucune main à serrer. Ce bâtiment est sublime à travers plusieurs éléments architecturaux que nous n'avons pas l'habitude d'observer au Royaume de Teyla, cela sera un cadre parfait pour nos discussions.

Il suivit ses hôtes dans les couloirs de la mairie. Il acquiesça sans presque rien dire à la leçon d'histoire faite par Tomás Cohete. Toutefois, il apprécia ce moment, il semblait connaître en partie une partie de l'histoire du bâtiment, montrant qu'il avait bien travaillé au préalable pour préparer cette réunion, mais il fut surpris par certains éléments évoqués par Tomás, montrant qu'il n'était pas un fin connaisseur de cette période et de cette zone géographique. Ses connaissances se limitaient aux grandes lignes qui ont fait et défait des nations, qui ont construit les cultures. C'était déjà bien, mais pas assez pour tenir une discussion avec Cohete sur ce sujet, pensa Pierre Lore dans le silence.

- Je bois assez de rhum dans chacune de mes rencontres avec les sylvois, dit-il en gloussant. Et pour la tequila, je dirais juste que je ne suis pas un amateur d'alcool. Mais pourquoi pas, un cigare si vous le voulez bien, je n'ai jamais eu l'occasion de tester à vrai dire. Alors que Pierre Lore avait fini sa demande, il se demandait en fixant Cohete à quel point le gouvernement de cette nation était compromis par les groupes criminels, le crime organisé.

Toujours en fixant Tomás, il répondit sur un ton cordial :

Vous avez fait un bon résumé de la situation. Avant de vous répondre à votre question cruciale, le Royaume de Teyla croit que les relations internationales se fondent sur le dialogue, peut-être pas constant, entre les nations. Le dialogue permet aux nations de faire des avancées considérables sur la scène internationale et sur des dossiers importants pour ces dernières. Il était évident, présence de l'Akaltie ou non, que nous allions vous contacter tôt ou tard, Votre Excellence. Le Royaume de Teyla s'est constitué un réseau diplomatique lui permettant de nombreuses choses, dirons-nous aimablement. Ne voyez pas un opportunisme dans notre prise de contact, voyez-y une volonté sincère et durable d'établir des liens entre nos nations. Nous sommes des romantiques de la diplomatie. Nous ne serions pas romantiques sans présent à votre égard, dit-il avec le sourire.

Il tendit sa mallette noire à son homologue et lui dit de l'ouvrir.

Comme vous pouvez l'observer, ce n'est ni plus ni moins que l'acte législatif datant de plusieurs siècles reconnaissant votre indépendance, dans la langue française. Ce document a été conservé dans les archives nationales du Royaume de Teyla depuis sa rédaction, comme tous les actes législatifs depuis le XVIᵉ siècle. Ce n'est pas seulement un cadeau diplomatique, c'est un signe de notre volonté de vouloir organiser une relation de confiance avec votre nation, Votre Excellence, en espérant que nous y arriverons.

Ces informations étant publiques, non pas par notre volonté, mais par celle des nations étrangères, nous pouvons les révéler sans aucun souci. Il s'agissait du survol d'un drone akaltien au-dessus d'une base militaire située en Everia. Cet événement constitue un développement inquiétant pour le continent Aleucien. Si l'Akaltie se dirige vers une volonté de contrôle, non plus uniquement des pays non natifs, alors je crois que notre formule sur la dangerosité dans notre missive était véridique. L'Empire d'Everia, à ma connaissance, ne s'est jamais fait envahir ou encore conquérir par des nations venant d'un autre continent. Le précédent créé par cet acte reste relativement inquiétant tant par son caractère illégal et nouveau dans les facteurs qui poussaient auparavant l'Akaltie à mener ce genre d'opérations militaires ou encore clandestines.

Vous avez raison quand vous dites "que le Royaume de Teyla ne paraît à première vue pas le pays le plus à même de s'attirer l'hostilité des Akaltiens". Cela ne s'est pas passé comme cela. La déclaration de l'ex-Première ministre relève d'un passé qui a commencé par l'Assemblée nationale teylaise. Elle a reconnu la Nouvelle-Kintan comme une colonie et appelle à sa décolonisation par des moyens pacifiques, bien évidemment. Mais à partir de là, je crois que les Akaltiens l'ont mal pris, notamment parce que nous avons juste pointé le rôle de l'Empire Anticolonial. Il ne sert uniquement les intérêts de l'Akaltie et non des nations qui le constituent, une faute politique qui tend à démontrer que la Nouvelle-Kintan est bel et bien une colonie. Toutefois, nous n'avons pas encore contacté les Akaltiens à ce sujet, nous attendons la fin des discussions avec nos partenaires sur ce sujet, à vrai dire, votre nation.

Quant à la notion d'impérialisme que vous dites ne pas avoir observée depuis deux mille quatorze, outre les faits que j'ai précédemment énoncés, un événement récent particulièrement révélateur a eu lieu. En outre, l'armée akaltienne défend le territoire de la Nouvelle-Kintan. Rien d'anormal, tant que les traités sont respectés. Mais l'armée akaltienne a organisé un défilé après que des mouvements indépendantistes ont gagné en force à la Nouvelle-Kintan. Un sens du timing regrettable qui tend à montrer une volonté d'oppression qui ne plaît pas au Royaume de Teyla. Le message envoyé aux nations de la Manche-Blanche n'est pas celui de la paix, avec ce défilé, une situation regrettable.
Une fois la demande du Teylais formulée, un domestique offrit un cigare de fabrication locale à chacun des deux ministres et un verre de tequila à Tomás Cohete que ce dernier entama avec délectation alors que son homologue commençait sa prise de parole. Quelle ne fut pas sa surprise lorsque, ouvrant avec intérêt la mallette noire que lui tendait son interlocuteur, il trouva un authentique document daté de peu après l'indépendance et écrit dans une langue étrange tout bonnement indéchiffrable, probablement un ancien dialecte jadis parlé dans une région reculée d'Eurysie et aujourd'hui disparu se dit-il. Ah non, tiens, du Français... Une langue peu répandue par ici.

Permettez moi, au nom de toute la Costa Sueñoleja, de son Gouvernement et de son peuple, de vous remercier pour ce magnifique présent, rien de moins que le document actant la reconnaissance de l'indépendance et de la souveraineté de notre pays par le votre. Un témoignage du passé éminemment symbolique prouvant votre volonté d'accentuer cette reconnaissance mutuelle très ancienne en concrétisant désormais un rapprochement diplomatique plus poussé et soudé entre nos deux États. Merci infiniment. Cette page de l'Histoire de mon pays aura toute sa place dans le Musée Nationale de Sueñoleja.

À ces mots, il confia le précieux papier à l'un de ses assistants, lui intimant avec un grand sourire de le conserver précieusement jusqu'à la fin de la rencontre. L'intervention suivante du Teylais lui arracha néanmoins ce sourire : pourquoi les Akaltiens en avaient après les Everiens pourtant eux aussi natifs Aleuciens tout comme eux bien que beaucoup plus occidentalisés certes.

Je dois avouer que les agissements récents de l'Akaltie en Everia m'étaient inconnus jusqu'à maintenant et qu'ils soulèvent en moi de nombreuses interrogations et même craintes. Que l'Union et Empire des Cités d'Akaltie s'attaque aux nations qui, comme la mienne, sont issues de la colonisation est une chose qui ne m'étonne guère plus et dont je peux même comprendre les motivations sans néanmoins aller jusqu'à pardonner d'aucune façon les méthodes et les actions qu'elle emploie, mais la voir s'attaquer à un autre pays également purement indigène qui n'a, qui plus est, jamais été colonisé ou soumis par aucune puissance Eurysienne ou assimilée (à l'exception de quelques territoires côtiers conquis par le Royaume de Costa Sueñoleja) est très surprenant et inquiétant. Les Everiens ne sont sous le joug d'aucune puissance coloniale ni d'aucune élite issue d'une colonisation étrangère et un conflit avec l'Akaltie ne peut donc nullement entrer dans le cadre d'une guerre de libération indigène mais uniquement dans celui du pur impérialisme et expansionnisme territorial ne s’embarrassant même plus d'une justification morale par l'idéologie décolonisatrice longtemps affichée par le gouvernement de Kintan. Avez vous au moins une idée de la raison ayant poussée l'Akaltie à subitement s'intéresser à l'Everia ? J'aimerai beaucoup en savoir plus sur cette affaire.

Dans le même temps, vous dites que l'Akaltie met en avant ses troupes basées à la Nouvelle-Kintan, colonie Akaltienne en plein cœur de l'Eurysie, en organisant un défilé militaire au moment même où se développent des velléités indépendantistes au sein de sa population et où apparaissent des tensions avec les nations voisines appelant à sa décolonisation pacifique, ironique de la part d'un État qui ne cesse de se porter en ennemi de la colonisation et de l'impérialisme et en défenseur des droits des peuples à disposer d'eux mêmes.

En tous les cas, il me semble évident que l'Akaltie opère, depuis son virage monarchiste l'année dernière, une refonte complète de sa politique diplomatique désormais beaucoup plus militariste et agressive. Elle ne se contente plus de condamner mollement l’oppression des autochtones d'Aleucie ou de soutenir de loin des groupes armés séparatistes déjà plus ou moins formés, elle cherche désormais à montrer la force de son armée à ses voisins et ses capacités à devenir une menace et à aller jusqu'à la guerre pour défendre ses intérêts qui sont, nous l'avons tous déjà compris je pense, non pas la décolonisation mais l'expansion de son territoire, de son économie et de son influence par la création de protectorats sous son étroit contrôle et pour son profit personnel, que les peuples qu'elle dit libérer soient en accord ou non avec leur vassalisation.

Je pense qu'il est plus que temps de réagir et de mettre un terme définitif aux agissements agressifs de l'Empire Akaltien, dussions nous faire crier les armes pour enfin obtenir le doux silence de la paix retrouvée.
Ministre des Affaires Étrangère du Royaume de Teyla
Pierre Lore, Ministre des Affaires Étrangères.


Pierre Lore et les autorités du Royaume de Teyla se posaient la même question que la représentation du Sueñoleja. Pourquoi donc l'Union et Empire des Cités d'Akaltie s'en prenait-il au pauvre Empire d'Everia qui ne représentait aucune menace pour quiconque ? S'il y avait bien un pays qui ne représentait pas une menace sur le continent Aleucien, c'était bien l'Everia. Même la Costa Sueñoleja représentait une plus grande menace sur le domaine militaire. Était-ce cette base de la République de Poëtoscovie en construction sur le territoire de l'Empire de l'Everia qui produisait une telle réaction chez les autorités akaltiennes ? Si oui, c'était là une pratique qui n'aurait jamais fonctionné selon Pierre Lore, alors qu'il tentait de trouver d'autres raisons. Le comportement de l'Union et Empire des Cités d'Akaltie pouvait s'expliquer par le fait que l'extrême-droite était au pouvoir et contrôlait une grande partie du Parlement, se dit-il. Mais l'extrême-droite akaltienne était uniquement impérialiste pour décoloniser des terres. Si c'était là une évolution de la pensée doctrinale de l'extrême-droite akaltienne, c'était une évolution dangereuse pour la stabilité du continent.

Alors que son interlocuteur lui répondit, Pierre Lore découvrit avec stupeur le goût d'un cigare. N'ayant jamais fumé de cigare de sa vie, il toussa énormément lors de sa première bouffée, mais il aima la sensation et le goût. À la deuxième bouffée, il s'en sortit bien mieux sans toussotement, ce qui ne fut pas le cas à la troisième bouffée. Il n'y eut pas de quatrième bouffée, c'était à lui d'engager une réponse à Tomás Cohete. Sur un ton interrogateur lorsqu'il s'interrogea à voix haute sur les intentions de l'Akaltie et conciliant en général, il dit :

- Je n'ai pas plus idée que vous des raisons qui ont poussé les autorités akaltiennes à envoyer un drone survoler l'Empire d'Everia. Étant donné qu'il s'agit d'un drone de surveillance, on peut supposer qu'il s'agissait d'une opération de renseignement ou de repérage, mais à quoi bon ? Comme vous l'avez signifié, l'Everia est un pays indigène et, plus encore, l'Empire d'Everia n'est aucunement une menace économique ou militaire pour l'Union et Empire des Cités d'Akaltie. Nous ne pouvons que supposer. Il est possible que l'extrême-droite au pouvoir ait fait évoluer sa doctrine idéologique. Jusqu'ici, l'impérialisme restait dans une logique de décolonisation, peut-être veulent-ils dorénavant recréer le grand empire Akaltien ou que sais-je ? Je crois que c'est la piste la plus probable, celle de l'évolution de la doctrine de l'extrême-droite akaltienne. En outre, cela expliquerait le survol de l'Everia et les événements au sein de la Nouvelle-Kintan. Qu'en pensez-vous, Votre Excellence ?

Le Royaume de Teyla vous rejoint sur votre conclusion concernant le changement brutal dans la politique diplomatique de l'Akaltie. Les différentes composantes de cet Empire mettent en avant les liens entre les peuples de ces composantes, mais je n'y crois pas vraiment, à vrai dire. On ne vit pas dans un monde où l'impérialisme, même pour la décolonisation, rapproche les peuples et les liens entre eux, c'est illusoire. Le Royaume de Teyla n'est pas sûr que la guerre soit la bonne manière d'opérer. Il est vrai qu'une opération du Royaume de Teyla aurait pour nous la domination par le feu, mais si c'est la guerre sur le continent Aleucien que vous voulez, avec la présence de l'Alguarena, vous jouez à un jeu dangereux, je le crains. De plus, cela pourrait provoquer un sentiment revanchard chez les élites akaltiennes et même chez les différents peuples, ce qui aurait pour effet d'unir les différentes composantes de l'Empire.

Toutefois, vous semblez avoir un plan en tête. Je vous écoute !
Tomás Cohete avait beaucoup de mal à cerner la logique derrière le virage impérialiste initié par l'autoproclamée Reine Itotia 1ère et n'avait aucun doute quant au fait que son interlocuteur Teylais était dans la même incompréhension. Peut-être effectivement la monarque Akaltienne poursuit-t-elle un vieux rêve ultranationaliste et irrédentiste absurde, la quête quasi divine de reformer un vieil empire disparu depuis plus d'un millénaire, l'Empire Mazaticue, Cela semblerait à première vue cohérent avec son appropriation du titre de Reine et de sa tentative peu fructueuse de faire de son pays une monarchie mais quiconque a déjà ouvert un livre d'histoire sait pertinemment que l'Everia n'a jamais fait partie de l'Empire Mazaticue et qu'il en était même fortement éloigné. C'est pourquoi, même s'il n'est pas certain que les Akaltiens sachent lire, Tomás ne peut considérer cette théorie comme crédible. Peut-être le régime de Kintan se veut désormais, plus que le fer de lance de l'anticolonialisme et de émancipation des peuples opprimés, le phare d'une nouvelle idéologie raciale "pan-nativiste" et se croit investi, du fait de sa longue histoire de peuple ayant toujours farouchement défendu son indépendance face aux envahisseurs Eurysiens, d'une glorieuse mission, celle d'unifier tous les peuples indigènes d'Aleucie sous un drapeau commun : le sien. Peut-être, plus simplement, l'Akaltie cherche-t-elle seulement à s'affirmer comme une grande puissance au moins régionale, accumulant les États-fantoches à sa botte grâce à ses promesses d'indépendance et de souverraineté face à l'Eurysie, faisant de l'idéologie anticolonialiste non pas une fin en soit mais uniquement un levier d'influence, à la manière du Grand Kah ou de l'Alguarena, et voyait d'un mauvais œil, malgré ses similarités ethniques, le rapide développement de l'Everia et craignait qu'il ne lui fasse plus tard obstacle dans sa course à l'hégémonie.

Nombre de théories se bousculaient dans la tête de Tomás Cohete et il ne parvenait à en confirmer aucune avec certitude. La vérité était surement un complexe et subtile mélange de toutes ces idées. Ou alors l'Akaltie agissait toujours à chaud, sans aucune logique et de manière parfaitement irréfléchie, cette hypothèse n'était pas non plus à écarter. Mais qu'importe en réalité, si comprendre les causes et les objectifs de la politique expansionniste et agressive de l'Union et Empire des Cités d'Akaltie serait fort intéressant, la priorité est avant tout de mettre un frein à cet impérialisme.

Je pense que, si connaître plus précisément les objectifs de la Reine Akaltienne Itotia Neztli (cherche-t-elle à recréer le vieil Empire Akaltien comme vous l'avez suggéré, agit-elle réellement et honnêtement par pur anticolonialisme comme elle le prétend ou cherche-t-elle simplement à s'imposer comme une grande puissance incontournable sur laquelle il faut compter ?) nous serait très utile pour mieux contrecarrer ses plans, nous avons déjà pu constater avec effroi l'agressivité réelle et injustifiée de l'impérialisme Akaltien autant en Etznabie qu'en Everia et sa volonté évidente de placer à la tête de ces deux États des régimes fantoches à ses ordres. Ainsi, plutôt que de débattre des objectifs d'une telle vassalisation, car il s'agit bien là de vassalisation, la priorité est à mon avis de tout faire pour empêcher toute nouvelle action hostile ou coercitive de la part des autorités Akaltiennes vis à vis de n'importe quelle nation Aleucienne ou d'au delà.

Alors que Pierre Lore lui faisait remarquer les funestes implications d'une guerre face à l'Akaltie, Tomás Cohete se sentait surpris que sa proposition d'utiliser les armes pour obliger les autorités de Kintan à abandonner toute prétention impérialiste, proposition lâchée principalement pour se donner un air mélodramatique et appuyer ses propos sans réellement avoir l'ambition ni la volonté de la mettre en application, serait prise au sérieux par son interlocuteur. Le voilà donc fort embarrassé, le Teylais attendant qu'il lui explique tous ses plans et toutes ses stratégies pour infliger une importante défaite militaire à l'Akaltie sans éveiller le géant Alguareno. Il prit un ton plus sérieux, plus posé, plus formel et, surtout, plus lent pour lui laisser le temps de réfléchir. Il allait devoir improviser...

Monsieur Lore, sachez tout d'abord que je comprends parfaitement vos préoccupations, celles-ci me semblent en effet parfaitement légitimes compte tenu des risques non négligeables, comme vous l'avez excellement fait remarquer, qu'un conflit avec l'Akaltie ne dégénère rapidement en une guerre généralisée en Aleucie impliquant certes l'Alguarena mais également tous les alliés et partenaires clés de l'Akaltie, incluant la majeure partie des États membres de l'ASEA et de la CCP ainsi que les nations indigènes que sont l'Icamie ou la Yukanaslavie, deux pays voisins de la Costa Sueñoleja qui interdisent toute action hostile de la part de mon gouvernement à l'encontre de l'Akaltie, cette dernière étant d'ailleurs, je dois le reconnaître, parfaitement en mesure de vaincre les maigres forces militaires de mon pays sans l'aide de personne.

Pensez donc bien qu'au vu de tous ces éléments et considérant que, malgré le virage impérialiste des autorités Akaltiennes, les relations tendues depuis fort longtemps entre nos deux pays ne se sont, pour l'heure, pas dégradées encore plus, la República Federal de Costa Sueñoleja n'a, pour le moment, ni les moyens ni l'intérêt d'entrer en guerre contre l'Akaltie. Si guerre il doit y'avoir, cela ne devrait, à mon avis, se faire uniquement dans le cadre d'une coopération transnationale entre tous les États désireux de mettre un terme à l'expansionnisme Akaltien et seulement si toutes les autres options ont déja étés essayées sans donner de résultat concret.

Ainsi, la première étape est à mon sens de rassembler les États Aleuciens et associés opposés à l'impérialisme et au colonialisme Akaltiens dans une sorte de coalition informelle ou de forum de discussion non contraignant, sans institution ni fondement idéologique, chacun s'engageant simplement à venir en aide à toute nation vicitme de l'agressivité de Kintan par tous les moyens qui s'offrent à lui. L'objectif de cette coopération serait, non seulement de dissuader toute nouvelle action hostile de la part des forces Akaltiennes à l'encontre d'un autre pays, mais également d'obliger, par la pression ou la menace si nécéssaire, le gouvernement de Madame Neztli à s'asseoir à la table des négociations afin d'obtenir des promesses d'apaisement des tensions voire de décolonisation de ses possessions d'outre-mer.

Mais dans le cas où, malgré tous nos efforts et malgré toutes nos concessions, nous ne parviendrions pas à raisonner la Reine Itotia Ière et à la concaincre de mettre un terme à ses ambitions hégémoniques, chose que j'espère éviter de tout mon cœur, nous n'aurions malheureusement aucun autre choix que celui d'effectivement utiliser les armes et de mener des opérations militaires de faible empleur contre des cibles Akaltiennes, dans un premier temps pour affirmer notre résilience et démontrer aux despotes de Kintan que nous sommes prêts à aller jusqu'à la guerre pour mettre fin à leurs agissements, en espérant que la crainte d'une guerre totale les convaincra de se plier à nos exigences sans que nous ayons besoin de mettre nos menaces à exécution, dans un second temps, si malgré tout ils refusaient de faire machine arrière, pour détruire les équipements militaires et moyens de production Akaltien afin de leur ôter toute capacité offensive et d'affaiblir leurs forces militaires à un niveau suffisant pour qu'elles ne puissent plus menacer quelque nation que ce soit. Si après tout cela la Reine Akaltienne s'acharnait encore à poursuivre ses vils desseins, le renversement de son régime par la force s'avèrerait une nécéssité absolue pour la sécurité de toute l'Aleucie.

Cependant, tout cela n'est encore qu'hypothétique et il nous sera très difficile de rassembler un nombre de pays suffisant pour instiller le doute au sein du gouvernement Akaltien, la Costa Sueñoleja ne jouissant d'aucune influence politique et de pratiquement aucun allié alors que l'Akaltie est un membre majeur de l'ASEA et de la CCP qui regroupent une importante partie des nations Aleucienne, lesquelles n'ont pour la plupart aucune raison d'entrer en conflit avec l'Akaltie à l'exception peut-être de l'Everia.
Ministre des Affaires Étrangère du Royaume de Teyla
Pierre Lore, Ministre des Affaires Étrangères.


Pierre Lore était pensif suite à la réponse de Tomás Cohete. La diplomatie teylaise était une diplomatie par nature plus concentrée sur l'Eurysie et notamment à cause de la Loduarie Communiste, cette réalité était vraiment importante au Royaume de Teyla. La plupart des alliés et des partenaires du Royaume de Teyla sont des pays eurysiens. La plupart des adversaires dorénavant du Royaume de Teyla sont eurysiens aussi. Fort heureusement pour la diplomatie teylaise et dans ce cas précis, le Royaume de Teyla avait de nombreux partenaires en Aleucie. Notamment la Grande République de Westalia, la Fédération de Stérus et la République de Lermandie. Le réseau diplomatique du Royaume de Teyla était développé, mais la diplomatie teylaise savait qu'elle manquait d'analystes et d'experts pour les nations mineures de l'Aleucie et notamment du Costa Suenoleja. Alors Pierre Lore dut prendre un peu de temps pour assimiler la réponse de Tomás Cohete et juger s'il s'agissait d'une analyse crédible ou pas.

- Je crois que nous sommes d'accord pour dire que si nous connaissons l'objectif des autorités Akaltiennes ou non, quoi qu'il arrive, les actions des autorités Akaltiennes doivent être stoppées dans les plus brefs délais et si possible par la diplomatie et non la guerre. De la Nouvelle-Kintan à l'Afarée en passant bien évidemment par l'Aleucie, les projets de l'Union et Empire des Cités d'Akaltie semblent importants et mondiaux. De ce fait et de ce constat, les projets de l'Union et Empire des Cités d'Akaltie sont dangereux pour la stabilité et la paix mondiale. De tels desseins ne peuvent être faits sans conséquence et le Royaume de Teyla compte prendre sa part pour défendre la paix et la stabilité mondiale.

Je prends bonne note de la position de la República Federal de Costa Sueñoleja, qui privilégie, à juste titre, la prudence et l'action concertée face aux ambitions expansionnistes de l’Akaltie. Il est en effet crucial de ne pas céder à la provocation ou à la précipitation, surtout lorsqu’il en va de la stabilité d’un continent entier et du sort de populations déjà lourdement éprouvées par les tensions persistantes. L'Aleucie est un continent plein de ressources comme le démontrent votre nation et d'autres nations. Vous soulignez à juste titre la nécessité d'une coopération transnationale, transcontinentale si j'ai bien compris vos propos, Votre Excellence. L'approche des relations internationales et les desseins des autorités Akaltiennes obligent une organisation fluide. Je ne suis pas au fait de toute la diplomatie Aleucienne, mais je pense que vous ne réunissez pas tant de nations que cela sur le continent Aleucien pour opposer une pression diplomatique à l'Union et Empire des Cités d'Akaltie.


Il ne faut pas oublier que cette nation impérialiste est membre de l'Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne et de la Communauté Continentale Paltoleucienne, ce qui sont de très beaux relais d'influence. Les membres de l'Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne constituent une puissance non négligeable, surtout que la Fédération de Stérus est un allié puissant de l'Union et Empire des Cités d'Akaltie. Le pays n'est pas puissant en lui-même, ses forces militaires sont négligeables, du moins pour le Royaume de Teyla, j'entends, Votre Excellence. Mais les alliés de l'Akaltie, outre la République Lermandienne, sont des alliés puissants sur le continent Aleucie et ces alliances pourraient freiner nombre de nations à rejoindre votre entreprise. Là où je veux en venir, c'est que je crains que les autorités Akaltiennes se sentent assez puissantes grâce à leurs alliés et refusent toute négociation. Ou alors acceptent des négociations, mais fassent traîner en longueur lesdites négociations.

À mon sens, la diplomatie du Costa Suenoleja devrait étudier la question d'élargir ce comité de soutien à plusieurs continents. Après, ce n'est pas sans défauts, j'en conviens. Chaque nation venant d'un continent différent aura un objectif différent lié à l'Akaltie et il sera difficile de maintenir une unité, premièrement. Et secondement, il sera ardu de maintenir toutes les nations jusqu'au terme du projet. Imaginons que les objectifs pour les nations Eurysiennes, à savoir la décolonisation de la Nouvelle-Kintan, sont atteints, le risque que les nations eurysiennes quittent le projet à ce stade est fort. De l'autre, la pression sera d'autant plus forte sur l'Akaltie et ne pourra pas s'appuyer sur ses alliés habituels pour tenter de résister à la pression émise par les divers pays.


Le Royaume de Teyla n'a pas une nation Aleucienne, comme vous le savez, mais le sujet de l'impérialisme intéresse le Royaume de Teyla, pour diverses raisons. La première des raisons est que nous combattons l'impérialisme dans toutes ses formes, qu’il soit territorial, économique ou culturel. Le Royaume de Teyla voit bien le jeu auquel joue les autorités Akaltiennes, au grand dam du Royaume de Teyla, je dois bien l'avouer. Manticore a très mal pris d'observer un défilé militaire à quelques kilomètres du Royaume de Teyla sur un territoire colonial, comme la Nouvelle-Kintan. C'était un geste absurde de la part des autorités de ces nations-là, démontrant la situation précaire dans laquelle se retrouve l'Union et Empire des Cités d'Akaltie. Du moins c'est l'analyse qu'en fait Manticore. Si notre analyse de la situation est bonne alors le gouvernement ne devrait pas céder aux pressions tout de suite afin d'éviter de faire penser que sa situation est précaire, mais si nous maintenons cette pression assez longtemps, voire si l'augmentons, alors il devrait céder non pas à toutes les demandes, mais à une bonne partie d'elles.

Vous m'avez parlé de l'Aleucie, permettez-moi de parler de l'Eurysie si vous n'y voyez aucune réticence. L'objectif du Gouvernement de Sa Majesté n'est nul autre qu'aboutir à la décolonisation du territoire de la Nouvelle-Kintan. Nous espérons y arriver avec la diplomatie, dans un dialogue courtois, mais ferme avec les autorités Akaltiennes et de l'Empire Anti décolonial, mais ce sont les mêmes autorités. Du moins l'Empire Décolonial est systématiquement aligné sur les positions de l'Union et Empire des Cités d'Akaltie.

Concernant la prise des armes en dernier recours. Je comprends l'intérêt de ce segment-là et si c'est uniquement en dernier recours et que l'Union et Empire des Cités d'Akaltie continue ses actions impérialistes envers des nations innocentes de tout bellicisme, alors le Royaume de Teyla reconnaît le droit à la défense des nations engagées dans l'action armée contre l'Union et Empire des Cités d'Akaltie. Les objectifs que vous décrivez sont louables et le Royaume de Teyla vous soutiendra de manière officieuse durant les opérations militaires dans ce contexte et uniquement si vous ciblez des cibles militaires, bien entendu. Cela pourra être des dons d'armements. Le Royaume de Teyla a des stocks importants dans toutes les catégories d'armements, outre les missiles, mais cette réalité est en train de changer au regard de la production en cours. Mais aussi de l'aide à travers le renseignement.
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