08/07/2016
01:56:00
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Récit de la campagne électorale de 2017 [Ouvert aux joueurs]

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Législative de 2017 : Alea jacta est !

Oui


Cette année et l'année prochaine sont à l'évidence des années qui dessineront le Royaume de Teyla de demain et des cinq années à venir. Le Royaume de Teyla plonge petit à petit dans un cycle d'élections. Le pays entre dans un cycle électoral décisif, et chaque discours, chaque vote pèsera lourd dans les résultats finaux et l'avenir pour le Royaume de Teyla. Le 10 octobre 2016, les Teylais seront appelés aux urnes pour les élections municipales qui se font avec un scrutin à la proportionnelle avec une prime pour la liste étant première. Le 15 février 2017, les Teylais seront appelés aux urnes pour les élections législatives teylaises, sans aucun doute les élections les plus importantes de ce cycle. Le 2 mai 2017, les Teylais seront appelés aux urnes pour les élections régionales. Là aussi un scrutin à la proportionnelle, mais sans prime majoritaire.

Est-ce que le Premier ministre pourra reconduire sa majorité absolue et si oui avec quelles marges ? Les Royalistes se sont-ils relevés des élections de deux mille douze qui furent catastrophiques pour eux, avec moins de cent trente députés, une première pour ce parti crucial dans la vie politique du Royaume de Teyla ? Les extrêmes augmenteront-ils leurs scores, voire seront-ils la surprise de cette élection ? Ou bien, Antoine Carbasier, Premier ministre pendant une année, deux mille onze, sera-t-il, avec Florian Pourta, fragilisé le bipartisme ?

Ainsi, vous pouvez influencer les courants et les lignes internes de chaque parti politique ou encore en créer de nouveaux, bien qu'au regard du système, il faudra une campagne vraiment réussie pour espérer se faire une place et être le premier des petits partis. Peut-être, souhaitez-vous faire monter sur la plus haute marche de la politique teylaise un parti politique déjà existant, une figure politique déjà existante. Par ailleurs, les posts postés ici par moi permettront de comprendre les dynamiques internes au Royaume de Teyla et des partis politiques. Mais aussi de comprendre l'attente des électorats.

Aux âmes aventureuses et aimant la politique, un article montrant l'importance culturelle des élections générales est disponible à la lecture de tous et toutes et traduit dans toutes les langues. Il est aussi mis à disposition sur les divers journaux du pays ou encore sur des sites répertoriant les mesures des partis politiques, les programmes politiques des partis politiques (sera terminé avant le 08 Ingame) ainsi qu'une description sommaire desdits partis.

Pour les âmes les plus aventureuses, les périodes de campagnes électorales et les pré-campagnes donnent l'occasion à l'illégalité de s'exprimer. Que cela soit de dépasser le plafond des dépenses, de manipuler l'opinion à travers des campagnes agressives sur les réseaux sociaux et les médias ou d'autres crimes. Mais attention, les autorités teylaises veillent sur les élections et ne laisseront pas les âmes aventureuses remettre en cause l'intégrité du scrutin. Par ailleurs, la Cour Constitutionnelle Royale a le pouvoir d'annuler le résultat des élections si l'intégrité peut être remise en cause. Les âmes les plus folles chercheront à faire annuler les élections pour faire basculer le Royaume de Teyla dans un monde inconnu, mais attention aux répercussions sur votre nation.

Les administrations du Royaume de Teyla tiennent à jour le nombre de ressortissants étrangers sur son sol. S'ils résident depuis au moins cinq années sur le sol du Royaume de Teyla, alors ils ont le droit de vote, même aux élections générales. Ainsi, vous êtes invités à renseigner le nombre de vos ressortissants à l'administration (ici ou discord) avant le jour du vote des élections législatives et à donner les répartitions de vote entre les partis politiques pour vos ressortissants !


Candidats déclarés pour être Premier ministre :

Mouvement Royalistes et d'Union - MRU : Angel Rojas.

Candidats pressentis pour être Premier ministre selon les partis politiques :

Parti Eurycommuniste Teylais - PET : Shepard Youklov.

Avenir du Peuple - A! : Nathalie Poutou.

Gauche Républicaine — GR : Flora Magnant.

Parti Démocratique Centriste - PDC : Jules Gauran.

Parti Monarchique pour la Liberté et le Progrès - PMLP : Florian Pourta - Antoine Carbasier.

Droite Républicaine - DR : Valentin Bernard.

Les Royalistes - LR : Julia Roberta - Jean-Louis Gaudion.

Parti Royaliste - PR : Martin Huges.

Mouvement des Traditionalistes : Gaston Toneli.
Antoine Carbasier décoré par la Reine :

Teylais


4 janvier 2016, Royaume de Teyla.

Il était dix heures au Palais Grayson. Antoine Carbasier respirait plus rapidement qu'à l'accoutumée. Il faut dire que cet homme, ancien Premier ministre du Royaume de Teyla en deux mille onze, durant une brève année, allait vivre une journée exceptionnelle. Il avait connu les entrailles du pouvoir : ses secrets, ses joies, ses craintes, ses peurs. Il avait connu les dîners et les réceptions d'artistes, de stars et d'officiels étrangers. Il avait connu les sourires entendus, les poignées de main, les applaudissements programmés. Il avait connu les nuits sans sommeil, parce que le leader de la Loduarie Communiste avait décidé d'une action à l'encontre du Royaume de Teyla. Cet homme avait reçu la moitié de l'onction du peuple. En effet, son parti était le premier parti du pays et de l'Assemblée nationale à l'époque, mais il n'avait pas la majorité absolue. Que cela devait être terrible pour l'homme d'avoir reçu la moitié de l'onction du peuple, mais l’intégralité du fardeau.

On a coutume de dire que le pouvoir n'adoucit pas les craintes et les peurs des Hommes, mais au contraire les renforce. L'actuel Premier ministre, Angel Rojas, pouvait témoigner que le pouvoir alourdissait la peur suite à des prises de décisions. A-t-on fait le bon choix de répliquer à la Loduarie Communiste ? Est-ce bien de se mettre à dos les patrons pour baisser la durée limite de travail ? Est-ce viable économiquement ou vais-je plonger le Royaume de Teyla dans une crise économique ? Les moyens engagés sont-ils suffisants dans la défense du Royaume ? Toutes ces décisions augmentaient le stress des Hommes qui devaient prendre ces décisions ou conseiller les Hommes qui prenaient lesdites décisions.

Il avait eu à faire face à la Loduarie Communiste, le premier acte d'une rivalité qui allait devenir historique et intense au fil des années. À l'époque, peu de monde avait compris ce qu'allait devenir la relation loduaro-teylaise. Lorsque la Loduarie Communiste entamait des exercices militaires à la frontière sans en avertir le pouvoir teylais, on parlait uniquement d'incidents frontaliers sans grande importance. Ils n'avaient pas mesuré la menace qui se montrait. Antoine Carbasier avait compris la menace que représentait cette nation à l'époque. Il l'avait compris, pas entièrement, mais il avait agi. Il avait réuni son gouvernement afin que celui-ci soit pleinement tourné vers cette menace qui se montrait et qui, à l'époque, dominait le Royaume de Teyla. Il avait décidé, avec ses ministres, de convaincre plusieurs nations, attachées aux valeurs démocratiques, de se lancer dans un projet fou : la construction d'une organisation internationale censée défendre les valeurs portées et les nations membres. Ce projet s'appelait l'Organisation des Nations Démocratiques.

Dans les couloirs feutrés du pouvoir, on le disait trop doux pour la guerre. Or, Antoine Carbasier, durant cette année au pouvoir, n'avait jamais fui le combat ou encore la guerre. L'Organisation des Nations Démocratiques ne suffisait pas pour cet homme, qui voyait bien la menace rouge de l'autre côté de la frontière. Il avait entamé un grand programme de modernisation de l'économie pour que le pays puisse connaître un miracle économique et financer des efforts de défense conséquents. Cela avait marché. En deux mille seize, le pays atteignait les cent milliards d'investissements dans sa défense annuellement. Une chose rendue possible, parce que la croissance fut telle sous son mandat et les mandats suivants que le produit intérieur brut atteignait quasiment les mille cinq cents milliards. Le Royaume de Teyla avait l'une des meilleures aviations du continent, voire la meilleure aviation du continent. Au niveau de l'armée de terre, elle faisait jeu égal avec l'armée loduarienne, permettant d'éviter une attaque désastreuse sur son sol. La Marine nationale fut le corps d'armée le plus délaissé et laissé aux partenaires du Royaume de Teyla sous le mandat d'Antoine Carbasier. La Loduarie Communiste représentait une menace aérienne et terrestre avant tout pour le Royaume de Teyla et Antoine Carbasier l'avait bien compris.

L'histoire donna raison à Antoine Carbasier. L'Okaristan, Zladingrad, la Translavya. Tous ces pays-là furent envahis par la Loduarie Communiste et son Secrétaire général Lorenzo. Antoine Carbasier et son gouvernement avaient bien tenté de négocier et de discuter avec leur voisine communiste. Mais cette dernière se refusait à tout dialogue, ne donnant pas le choix au Royaume de Teyla et à l'Organisation des Nations Démocratiques de se préparer pour la guerre. La Loduarie Communiste augmenta la pression autour du Royaume de Teyla, que ce soit sous le mandat d'Antoine Carbasier ou d'Angel Rojas. Que ce soit la surveillance des convois militaires teylais par des navires de guerre loduariens, en passant par les actes proches des territoires teylais, toujours dans une zone grise de l'agression armée à l'encontre du Royaume. La Loduarie Communiste s'en sortait toujours sans guerre parce que le Royaume de Teyla ne voulait pas la guerre.

Le point d'orgue de la rivalité avec le Royaume de Teyla fut sans aucun doute le meurtre, l'assassinat, de deux Teylais qui s'étaient trouvés en territoire loduarien. La tension était forte, le continent entier croyait que la guerre allait commencer. Le choc fut immense. Selon les autorités loduariennes, les Teylais avaient commis des actes de terrorisme envers la nation loduarienne. Aucun membre du gouvernement ne croyait en la version des autorités loduariennes et il en était de même pour la population. Oui, cela fut un choc immense. Du jour au lendemain, la population teylaise prit conscience de la menace loduarienne, se rendant compte de son impuissance. Dans la rue, la population pleura et s’indigna. Le Royaume de Teyla avait peu connu des manifestations d'une telle ampleur. Elles durèrent pendant plusieurs semaines d'affilée, se vidant petit à petit, mais restant toujours aussi fortes émotionnellement. L'opposition de droite demandait des représailles immédiatement, tout comme l'opposition de gauche.

Le Royaume de Teyla activa l'article quatre de l'Organisation des Nations Démocratiques, qui convoqua immédiatement une réunion d'urgence de tous les membres pour évoquer la situation et peut-être prendre des décisions si cela était nécessaire. Le Royaume de Teyla était vindicatif à l'encontre de la Loduarie durant la réunion. Angel Rojas faisait face à une pression immense. Il avait eu plusieurs crises de panique durant la journée, toujours à l'abri des regards. Face à la situation qui pouvait déraper, Angel Rojas fit appel à son prédécesseur et, à l'époque, président d'une instance de réflexion de l'Organisation des Nations Démocratiques pour des conseils.

- Ils veulent que je déclare la guerre à la Loduarie à entendre les oppositions, dit avec crainte Angel Rojas, le regard fixé sur un objet quelconque.

- Si c'est cela que tu veux, soit, la nation te suivra, tu le sais. Mais est-ce la bonne solution ?

- Justement, je ne sais pas. Dois-je faire ce que l'on attend de moi ou dois-je faire ce que je crois nécessaire et juste ?

- La Loduarie cherche à nous voir fauter, faire l'erreur qui lui permettra de justifier une guerre contre le Royaume de Teyla. Ne laisse jamais cette situation s'installer tant que nous n'avons pas la domination militaire sur la Loduarie Communiste. Sinon, nous ne rendrons aucun hommage aux deux Teylais morts.

Il ne voulait pas revenir à ce poste, mais l'histoire l'a rappelé elle-même. Ce qui avait commencé avec Antoine Carbasier devait se finir avec Antoine Carbasier, non ?

Il avait eu à faire face à Gary Hubert. Ce dernier n'avait pas apprécié qu'un homme du parti, pas sous sa coupe ni sous son contrôle, puisse prendre le contrôle du parti. Dans un élan de sympathie et d'empathie, Antoine Carbasier avait pris l'homme dans son gouvernement en tant que ministre des Armées et de la Défense nationale. En retour, Gary Hubert s'était juré de lui faire payer sa défaite à la tête du parti. Il avait commencé dès ses débuts à la tête d'un des plus importants ministères, au regard de la période et de la rivalité naissante avec la Loduarie Communiste. Il avait pris contact avec le Grand-Kah, sans demander l'avis du Premier ministre, pour une commande d'armement afin de s'assurer que le Royaume de Teyla envoie un message à l'internationale. Il transmettait à la presse toutes les conversations internes au gouvernement qui pouvaient nuire à Antoine Carbasier. Antoine le savait, mais que pouvait-il y faire ?

Remercier Hubert ? Cela aurait provoqué un séisme politique. Gary Hubert, malgré ses méthodes douteuses, restait populaire au sein du parti Les Royalistes et même auprès d'une toute petite poignée de députés centristes. Rappeler à l'ordre son ministre n'était pas de l'ordre du possible. Antoine Carbasier n’était pas homme à donner en spectacle les divisions de son gouvernement. Cela aurait donné un élément important sur la division interne du Gouvernement de Sa Majesté alors qu'il était en situation minoritaire à l'Assemblée nationale, un moyen de se faire censurer. Pour résister à Gary Hubert, l'aile dure du parti, Antoine Carbasier n'avait pas le choix, contre ses convictions, de durcir le ton sur le domaine régalien. Il avait choisi l'immigration et la sécurité. Une erreur qui fut terrible. Bien que le Mouvement Royaliste et d'Union se montrât ouvert à la discussion sur ces sujets-là, l'ouverture semblait de façade, car il a suffi de quelques semaines pour que l'Assemblée nationale censure définitivement Antoine Carbasier.

L'histoire retenait déjà son gouvernement comme l'un des gouvernements les plus importants pour le Royaume de Teyla et le gouvernement le plus respectueux ayant pu goûter au pouvoir. Lorsqu'il tomba à cause de l'Assemblée nationale, il ne prit pas la parole. Il fit l'acte de remettre immédiatement sa démission à Sa Majesté Catherine III sans un signe de protestation. Le parlement, et donc le peuple, s'était prononcé, il respectait ce verdict bien que ce verdict fût contre lui, une fois de plus. Les journaux n'étaient pas indifférents à sa chute. Au contraire, c'était l'événement politique de l'époque. Quand certains journaux reconnaissaient les réussites économiques et la dignité de son gouvernement et de sa personne, d'autres mettaient en avant l'échec d'Antoine Carbasier à s'imposer comme l'homme fort du Royaume de Teyla. Certains appelleraient cela la masculinité toxique, d'autres les réalités du pouvoir dans une démocratie libérale.

Quatre ans plus tard, les souvenirs de cette période remontaient en Antoine Carbasier comme une pique d'adrénaline. Son regard s'était perdu dans l'immensité de la salle dans laquelle se déroulait la cérémonie de remise de l'Ordre du Mérite de la Couronne à Antoine Carbasier. La salle des Vitraux Royaux du Palais Grayson était prête pour le moment d'histoire qu'elle allait vivre. Malgré le froid de l'hiver, le soleil, sans l'ombre d'un nuage, réchauffait la pièce. Il transportait les faisceaux de lumière dans des directions toutes différentes, projetant les films d'histoire du Royaume de Teyla des vitraux sur le mur en face, parfois le sol.

Antoine Carbasier était au centre de la pièce dans un costume trois pièces resplendissant. Derrière lui, une foule de personnes se tenait là, impatiente de voir apparaître Sa Majesté mais aussi de voir la cérémonie commencer. Dans les premiers rangs se tenaient les membres de la famille royale, les présidents des deux chambres parlementaires, l’actuel Premier ministre Angel Rojas, certains membres du gouvernement Carbasier I et des diplomates de nations étrangères. Les nations de l'Organisation des Nations Démocratiques étaient toutes représentées, mais on y retrouvait des Velsniens, Kah-tanais, Alguarenos, pour ne citer qu'eux. Ses proches étaient aussi présents dans l'assemblée. On trouvait des personnes de tout rang dans la foule, une demande d'Antoine Carbasier. Il ne voulait pas que les élites du Royaume de Teyla soient les seules invitées à participer à la cérémonie, une question de principe.

Lorsque Sa Majesté apparut aux yeux de tous, Antoine Carbasier sourit. Elle était vêtue des mêmes vêtements que lorsqu'il avait remis sa démission à Sa Majesté, quatre années auparavant. Un geste touchant, qu'il pouvait être le seul à comprendre. Cette femme aimait les symboles, décidément, se dit-il intérieurement. Un geste qui reconnaissait le travail qu'avait fait Antoine Carbasier et son équipe gouvernementale pour le Royaume de Teyla. C'est grâce à lui que Catherine III avait comme surnom auprès de la population "La Reine de la Prospérité". Lorsque Catherine III parcourut la salle, un long moment, jusqu'à son centre pour retrouver Antoine Carbasier, le silence était total. Les gardes royaux, dans leur tenue bleu et jaune de cérémonie, levèrent tous leurs sabres au passage de Sa Majesté. À droite de Catherine III, d'un pas reculé par rapport à elle, se trouvait un majordome, tenant dans ses mains un coussin sur lequel reposait l’Ordre du Mérite de la Couronne avec sa devise "Loyauté envers le Royaume".

- Chers concitoyens, membres du parlement, diplomates étrangers, dit Catherine III en regardant la foule et se tenant droite à côté d'Antoine Carbasier.

Nous sommes ici pour célébrer un homme qui a su servir le Royaume de Teyla comme il le fallait. Nous célébrons ici une manière de gouverner une nation et un peuple. Celle où le dialogue prend le pas sur l'imposition et les postures. Celle où le compromis est présent et respecte les équilibres politiques. Vous avez tant fait pour le Royaume de Teyla malgré votre mandat court. Vous avez anticipé les bouleversements à venir, notamment face à la montée de la menace loduarienne. Et plutôt que de céder à la panique, vous avez fait preuve d'une rationalité sans faille. Nous ne pouvions céder à la Loduarie Communiste, une nation qui ne partage aucune de nos valeurs. Mais nous ne pouvions lui faire la guerre ou accepter la guerre. Notre horizon, comme le vôtre, fut toujours celui de la paix. Alors vous avez bâti l'Organisation des Nations Démocratiques avec l'aide de nos partenaires du monde entier.

Désormais, cette organisation fait partie intégrante de la diplomatie mondiale et de notre sécurité. Aucune nation ne prend en compte cette organisation lorsqu'elle pense à la guerre, parce que nous savons que là où les armes s'abattent, l'Organisation des Nations Démocratiques veille à ce que les peuples ne soient pas les victimes, ne soient pas opprimés. Vous avez convaincu le Parlement que l'isolement diplomatique n'était pas une option mais une décision qui allait signer notre arrêt de mort. Vous avez œuvré à unir les démocraties pour qu'elles puissent défendre la démocratie et les valeurs liées, et cela en respectant la souveraineté de chacune des nations. Vous avez œuvré à renforcer les capacités de défense du Royaume de Teyla. Vous avez sauvé de nombreuses vies à travers le Royaume et le monde.


Elle laissa s'installer un long silence pour appuyer ses mots. Puis elle reprit.

Je me souviens encore de cette soirée où vous m'avez remis votre décision. J'y ai vu un homme digne. Je n'ai pas vu en vous un politicien ce soir-là. J'ai vu un être humain qui se retirait parce que c'était là la volonté d'une nation et que l'intérêt de cette nation dépassait son simple destin. Il en va de même pour moi. Votre humilité a marqué les esprits tout autant que vos décisions. À l'époque, les journaux ne vous rappelaient pas, maintenant on se souvient de manière nostalgique de votre mandat à l'aube d'une année charnière pour le Royaume de Teyla. J'ai toute confiance en l'équipe actuelle et en vous, Antoine Carbasier, pour que le Royaume de Teyla puisse se retrouver dans les moments difficiles. Vous n’avez jamais cherché les honneurs, et pourtant, ce sont les honneurs qui vous trouvent aujourd’hui.

Vous avez quitté votre poste avec dignité et le remerciement d'une nation entière pour l'avoir mise sur le bon chemin et lui avoir donné les outils pour se protéger face aux menaces qui se dressent devant elle. Je ne sais pas quand, mais un jour, le Royaume de Teyla aura besoin de vous. De votre sens de la décision, de votre intuition, de votre respect des institutions démocratiques du Royaume, de votre respect du peuple. Vous servez encore le Royaume de Teyla indirectement à travers vos fonctions au sein de l'Organisation des Nations Démocratiques. Merci. Vous avez tant fait pour le Royaume de Teyla. Vous méritez plus que quiconque cette décoration, cet ordre.


Catherine III se retourna vers le coussin, prit la médaille et l'accrocha délicatement sur le haut du costume d'Antoine, tout en parlant :

Antoine Carbasier, au nom du Royaume de Teyla et du peuple teylais, j'ai l'honneur de vous décerner l'Ordre du Mérite de la Couronne pour les services rendus à la nation teylaise. Qu'à travers cette médaille, les personnes voient votre sagesse, votre service pour le Royaume, votre sens du devoir et qu'elles voient votre sens de l'État. Vous êtes l'exemple de l'éthique politique.

Après ces mots, la foule applaudit comme un seul homme. Antoine Carbasier versa quelques larmes face aux émotions qui l'envahissaient. Il baissa légèrement la tête, comme pour s'incliner vers son destin. Catherine III espérait de tout son cœur que cette cérémonie allait convaincre Antoine de se relancer dans la politique sur la scène intérieure, car elle était convaincue que le Royaume de Teyla avait besoin de lui, que ce soit au Gouvernement ou à l'Assemblée nationale. Une dernière danse semblait attendre, suspendue au plafond, Antoine Carbasier. Alors qu'Angel Rojas regardait Antoine Carbasier les sourcils froncés, comprenant qu'il n'avait pas le soutien politique de la Reine et qu'un nouvel adversaire était peut-être en train de renaître de ses cendres.
Ars est celare artem.

Teylais


Antoine Carbasier était un homme satisfait depuis le début du mois de janvier de cette même année. Il avait reçu l'onction de Sa Majesté à travers la remise de l'Ordre du Mérite de la Couronne, une distinction qu'il n'espérait plus, et qui avait pourtant couronné une vie de dévouement silencieux à la chose publique. Ce jour-là, en sortant du Palais Grayson baigné sous les perçants rayons du soleil, il souffla et prit un instant pour regarder autour de lui. Il vit une nation qui semblait toujours calme, qui attendait de ses dirigeants le meilleur d'eux pour faire face à la Loduarie Communiste et aux encombrements de la vie quotidienne. Antoine Carbasier l'avait appris lors de son mandat : bien que les Teylais croyaient au libéralisme économique, il voulait un État non pas providence, mais présent dans la vie quotidienne. Ainsi, les Teylais n'étaient pas gênés par l’idée que l’État puisse s'immiscer dans la gestion d'une poignée d'entreprises, dans la vie démocratique du pays. Cela pouvait paraître paradoxal d'un point de vue extérieur, mais cela était tout à fait explicable.

Pour Antoine Carbasier, cette dichotomie s'expliquait par l'histoire du Royaume de Teyla. À la suite de la guerre civile, les souverains et les Premiers ministres successifs ont ouvert la voie à une démocratisation du pays. La chose publique est devenue un élément essentiel des débats de l'époque, comme le démontrent les travaux engagés par Opinion De Tour sur les politiques hygiénistes, l'urbanisation qui connaissait ses premières normes, contrôles par l'État depuis plusieurs siècles. Ces normes et le contrôle via des législations votées découlaient non pas du souverain comme ce fut le cas par le passé, mais émanaient du Parlement et du Gouvernement de Sa Majesté. Le peuple jugeait nécessaire que les autorités publiques régulent certains domaines de la vie pour que la stabilité soit préservée, mais cette régulation devait se faire par une autorité démocratique et légitime. En somme, actuellement, les deux autorités principales dans l'époque moderne depuis la guerre civile sont le Parlement et le Gouvernement.

Le domaine de la défense était l'un des secteurs les plus parlants. Les électeurs, selon les sondages d'opinion, privilégieraient que les politiques libérales soient abandonnées si elles venaient à restreindre le Royaume de Teyla dans les réponses qu'il doit donner ou encore contraindre les capacités de production. Mais d'un autre côté, plus de soixante pour cent de la population se disait satisfait du système économique actuel, à l'heure de cinq années de pleine croissance. Soixante-huit pour cent estiment que la croissance économique est bénéfique pour la défense du pays et soixante-deux pour cent des Teylais estiment que la croissance économique doit être préservée pour que le Royaume de Teyla puisse investir dans sa défense. Antoine Carbasier le savait que trop bien : la Loduarie Communiste avait lancé une machine qui se préparait à la guerre de haute intensité sur son sol. Dans l'actuel gouvernement, on estimait qu'un tiers du temps de la ministre des Armées et de la Défense nationale était consacré à cette mission, c'était deux fois plus à l'époque d'Antoine Carbasier, soit cinq ans en arrière.

Quelques jours plus tard, la cérémonie avait fait le tour des médias du pays, plus que cela, elle tournait en boucle. Les chaînes d'informations en continu n'arrêtaient pas de parler de l'hommage de Sa Majesté. Les journalistes étaient partagés sur les intentions de Sa Majesté. Est-ce seulement et uniquement un hommage pour les actes de service d'Antoine Carbasier ? Pour une minorité de la classe journalistique, l'hommage était plus qu'un hommage. C'était un appel pour qu'Antoine revienne sur la scène politique intérieure et se lance dans la course pour les élections législatives de deux mille dix-sept. D'autres estimaient qu'il s'agissait seulement d'un hommage sincère et que Sa Majesté avait montré la reconnaissance du pays entier à travers elle.

Les sceptiques avançaient le fait qu'Antoine Carbasier n'avait plus aucune influence au sein du parti Les Royalistes. Pierre Lacombe, ancien Premier ministre de ce même parti, disait : "Sa ligne politique est devenue majoritaire, et pourtant le voilà sans abri au sein même de son propre foyer." Une victoire idéologique, mais un isolement personnel. Le parti avait réussi à se débarrasser du très gênant Gary Hubert, mais les fantômes du passé rôdaient encore et avaient contribué à anéantir tout avenir politique pour Antoine au sein des Royalistes. Aujourd'hui, il restait un homme influent, mais pas auprès de ses anciens compagnons (bien qu'il était toujours membre du parti). En tant que Président d'une instance de réflexion au sein de l'Organisation des Nations Démocratiques, il avait une influence sur le gouvernement actuel et même sur des gouvernements étrangers indirectement. Une fonction qu'il appréciait bien qu'elle fût parfois ennuyeuse.

Pour autant, la vie politique lui manquait-elle vraiment ? Antoine Carbasier se posait la question, certains soirs, le long des hauts bâtiments de béton et d'acier. La pluie s'invitait par moments, mais sans remettre en cause le questionnement d'Antoine Carbasier. Au fond de lui, il le savait, il était un de ces hommes attirés par le pouvoir, une idée qui le mettait mal à l'aise avec lui-même. Or, depuis qu’il avait quitté les couloirs feutrés du gouvernement, tout semblait trop lisse, trop abstrait. Les rapports qu’il lisait à l'Organisation des Nations Démocratiques étaient bien rédigés, trop bien rédigés. Là où il était, on ne ressentait aucune urgence, bien au contraire, il avait pris des habitudes, ce qui ne fut jamais le cas lorsqu'il était Premier ministre. Tout comme Angel Rojas, il pensait qu'il avait un destin en lien avec cette nation, avec ce Royaume.

Pourtant, ce n'était qu'un péché de la part d'Antoine Carbasier. Celui de croire que son destin était lié à une nation et donc à un peuple entier. Il savait qu'il était en partie responsable de ce qu'était devenu le Royaume de Teyla, parce qu'il était là à un moment charnière pour le Royaume. Mais cela ne voulait pas dire qu'il était lié au Royaume de Teyla d'une quelconque manière. Personne n'est indispensable. L'État teylais était pensé comme cela. Un poste ne devait pas concentrer tous les pouvoirs, toute la verticalité des décisions pour éviter qu'un homme puisse prendre les pleins pouvoirs, mais aussi parce que les dirigeants qui ont construit au fil des décennies l'actuel système ont compris que les hommes avaient des failles. Un homme devait pouvoir être repris s'il faisait une erreur, s'il était empêché de prendre une décision.

Il avait une envie de revenir dans les affaires du pays. Les sceptiques avaient raison quant à ses chances qui restaient très faibles. Il n'avait plus aucun soutien au sein de son parti. Il y gardait une parole écoutée, mais son influence était faible. Il comptait environ une vingtaine de députés acquis à sa cause, alors que la bataille entre Jean-Louis Gaudion et Julia Roberta pour le congrès avait déjà démarré. Il n'avait pas voix au chapitre et il le savait. Il pouvait créer un parti politique, mais à droite de l'échiquier, il n'y avait aucune voie pour un nouveau parti. En outre, tous les segments idéologiques étaient déjà occupés par divers partis, qu'ils soient de grands partis sur la scène nationale ou des partis locaux. Il était aimé, comme tous les Premiers ministres qui quittaient le pouvoir à Teyla, mais il n'était pas adulé. La création d'un parti n'aurait eu pour argument que sa personnalité et était vouée à un cuisant échec.

Alors, quand il reçut une invitation de Florian Pourta, dirigeant du Parti Monarchique pour la Liberté et le Progrès, qui avait trente-cinq sièges à l'Assemblée nationale, il ne pouvait résister et il accepta l'invitation. Le rendez-vous avait été fixé dans un hôtel discret, rue des Vergennes, à deux pas du siège de l'Organisation des Nations Démocratiques à Manticore. L’hôtel Delmont, fréquenté par quelques diplomates de passage, offrait une atmosphère feutrée dans laquelle les discussions avaient l'assurance de rester secrètes. Florian Pourta entra à l'hôtel à 10 h 22 précises, alors que le rendez-vous avait été fixé à 10 h 30. Il avait encore cette jeunesse en lui, qui lui donnait une activité hors du commun. Il en jouait pour parfaire son image auprès des électeurs. Des photos de lui en train de faire du sport, des photos de lui avec sa compagne, des photos de lui en campagne sur le terrain. Une communication cadrée et précise, même agressive selon Antoine Carbasier, qui n'aimait guère cette façon de faire en tant qu'ancien politicien.

C'était un "vieux de la vieille" en quelque sorte. Il aimait la politique, non pas à l'ancienne, car les mœurs avaient changé et fort heureusement. Mais il aimait quand les politiques prenaient la peine de feindre le naturel. Ces photos, ces posts n'étaient pas naturels pour Antoine Carbasier. Il devait reconnaître cependant que cette stratégie fonctionnait un peu. Le parti avait su profiter de la chute des Royalistes en deux mille onze et deux mille douze, non pas pour dépasser le parti en termes de voix ou lui prendre des mairies ou des circonscriptions, mais pour s'implanter localement. Et cette implantation, Antoine Carbasier la surveillait de loin, depuis ses bureaux silencieux de l'Organisation des Nations Démocratiques. Il était dubitatif sur cette implantation durant les premières années. Il pensait que le château de cartes allait s'écrouler parce que les Royalistes, lorsque le parti retrouverait son calme habituel, allaient se restructurer pour repartir à la conquête du pouvoir et remonter dans les sondages. Mais étonnamment, pour l'instant, le phénomène ne s'était pas encore produit. Alors, en cette année d'élections locales, puis l'année prochaine avec les élections législatives, si le parti gardait les gains qu'il avait faits, voire faisait mieux, alors il allait devoir revoir son pronostic.

À 10 h 29 précises, c'était au tour d'Antoine Carbasier de faire son entrée dans l'hôtel. Il salua de la tête le réceptionniste et fit signe qu'il n'avait pas besoin d'être accompagné. Il savait où se tenaient les réunions à l'abri des oreilles indiscrètes dans cet endroit, pour y être venu auparavant pour des réunions de ce genre. À la vue d'Antoine, Florian se leva d'un bond par respect pour sa stature et lui serra la main. L'accueil plut à Antoine Carbasier, qui n'était pas un homme qu'on tutoyait sans en avoir l'accord explicite. Il était un ancien Premier ministre et, comme ses prédécesseurs, il s'attendait au respect qui lui était dû. Florian Pourta, d'un ton amical et en levant la main vers le serveur, poursuivit :

- Merci d'être venu, monsieur Carbasier. Voulez-vous que je commande un verre pour vous ? Comme vous pouvez le voir, j'ai pris un café en espérant que mon impatience ne sera pas vue comme irrespectueuse.

Antoine Carbasier esquissa un sourire, discret mais sincère. Il n'était pas homme à se vexer pour quelques minutes d'avance, mais il appréciait que le jeune Pourta ait pris soin d'en faire mention. Pourta avait beau paraître non naturel, l'homme avait le sens de la politesse, une qualité utile en toute situation et notamment lorsqu'on attend quelque chose d'un ancien Premier ministre de la cinquième puissance mondiale.

- Un café également, merci, dit-il d’une voix posée. Noir, sans sucre.

Il s'installa dans l'un des fauteuils qui faisaient face à Florian Pourta et posa son écharpe et ses gants, qui l'aidaient à surmonter le froid de l'hiver, sur la table basse. Il jeta un dernier coup d'œil à son téléphone avant de faire signe à Florian Pourta qu'il était entièrement disponible pour la conversation.

Je dois bien avouer que vous êtes mystérieux pour moi, dit Antoine d'une voix calme. Pourtant, ce n'est pas tant que vous êtes discret sur votre vie. Mais votre invitation reste mystérieuse. Vous n'avez pas émis les contours de l'objet ou des objets qui vous ont conduit à m'inviter ici présentement.

Il prit dans sa main la tasse que le serveur avait déposée, puis la porta à ses lèvres et écouta attentivement la réponse de Florian.

- Vous avez raison, je peux être mystérieux assez habilement. Je dois l'admettre. Je vais vous éclairer tout de suite sur les raisons qui m'ont poussé à vous inviter. On m'a souvent dit que les hommes qui ont goûté au pouvoir ne perdent jamais le goût auquel ils ont goûté pendant plusieurs années, ou dans votre cas, durant une courte année, du moins pour votre fonction de Premier ministre. Vous avez une carrière politique complète et qui continue encore aujourd'hui, alors que vous êtes arrivé au poste suprême, dirons-nous. En un an de mandat, vous avez réussi à changer les politiques de défense de manière durable, un exploit malgré le contexte de l'époque. Bien que tout le monde n'avait pas encore compris que la Loduarie Communiste allait constituer l'une des plus grandes menaces qu'allait avoir à faire face notre noble nation. Vous avez été visionnaire et le discours de Sa Majesté le reflète entièrement.

Avez-vous des regrets, monsieur Carbasier ?


Antoine Carbasier, pensif, tourna lentement la cuillère trempée dans sa tasse de café tout en fixant Florian. Puis il répondit :

- On ne passe pas par la Résidence Faure sans avoir des regrets, vous savez. Mon plus grand regret, bien que je n'avais pas le choix d'une certaine manière, fut le durcissement opéré sur la sécurité et l'immigration. J'aurais dû durcir le ton sur la Loduarie Communiste et non sur ces pauvres gens qui traversent des tempêtes pendant que nous restons au chaud chez nous. Durcir le ton avec la Loduarie Communiste aurait pu couper net toute tentative diplomatique de leur part. Hélas, à l'époque, nous n'avions pas encore compris que le pays allait être fermé à toute tentative diplomatique. Un coup dur.

- Personne ne vous demande d'être médium, à vrai dire, répondit Florian, les mains sur sa tasse de café pour se réchauffer les mains. Nous savons tous comme il est dur de prendre des décisions face à la Loduarie Communiste, d'autant plus à l'époque. Nous n'avions pas les moyens militaires que nous avons actuellement. Nous n'avions pas la domination militaire avec l'Organisation des Nations Démocratiques. Ce qui est chose faite maintenant, et bientôt la seule armée teylaise va s'assurer de la domination militaire sur la Loduarie Communiste.

Je vous ai fait venir parce que je crois que la politique teylaise est en pleine recomposition. Le Mouvement Royaliste et d'Union reste dominant à gauche et ne sera pas challengé de sitôt par sa gauche, mais le parti opère un virage à gauche sous l'impulsion d'une ligne qui remet en cause le libéralisme économique de plus en plus frontalement. C'est pourtant le fondement de notre nation. Les Royalistes parviennent à être à hauteur de ce parti de gauche non parce qu'ils montent dans les intentions de vote, mais parce que le Mouvement Royaliste et d'Union n'arrête pas de chuter dans les sondages.


La droite, elle... Il laissa un long silence s'installer. Les électeurs de droite, face au discours agressif du Parti Royaliste, sont tentés par l'extrême-droite, oubliant leur discours sur le social. Un État-providence, où sommes-nous ? Les Royalistes sont dans une guerre interne pour l'instant, qui risque de faire perdre des plumes au candidat qu'ils choisiront. Le centre, en tant que parti, n'existe pas sur la scène nationale, il est indirectement inclus dans les trois premiers partis du pays, dont celui que je dirige, je l'admets.

Antoine Carbasier plissa les yeux pour réfléchir à l'analyse politique de son interlocuteur. Elle n'était pas insensée, au contraire, elle semblait correspondre à la réalité politique du pays. Les élections municipales de deux mille seize, ainsi que le congrès des Royalistes de cette même année, allaient aider à aiguiller ces deux hommes sur l'analyse de la situation. Florian Pourta semblait porter une compréhension politique du pays, c'était un gage important qui se confirmait. Il répondit :

- Bien, je peux partager certains points de votre analyse. Toutefois, je m'inscris en faux sur votre analyse du centre. Je rejoins que les trois premiers partis ont des députés centristes, dirons-nous. Mais le Parti Démocratique Centriste reste une force du centre qu'il ne faut pas négliger. Les politiques ont tendance à le négliger pour les élections législatives, étant donné que c'est un scrutin à "premier qui passe". Mais dans les élections à la proportionnelle, il est essentiel pour former certaines majorités. Il est présent à travers trois mille conseillers municipaux tout de même, dit-il en s'exclamant pratiquement.

Mais ce que vous m'avez décrit ne vous inclut pas.


Florian Pourta émit un petit rire face à l'observation d'Antoine Carbasier, qu'il n'avait pas cachée. Un élément qu'apprécia Florian.

- Vous avez tout à fait raison. Nous sommes un parti né en deux mille onze, avant les élections municipales, et malgré cela, nous avons eu trois mille conseillers municipaux. Nous aurions pu en avoir plus si nous avions eu plus de candidats à présenter. Mais à l'époque, nous n'avons pas assez attiré de candidats de valeur. Malgré le système de scrutin que vous avez rappelé, nous avons su tirer parti de la faiblesse du parti Les Royalistes en deux mille douze, sans vous offenser, pour faire élire trente-cinq députés. Une sacrée prouesse, j'ai envie de penser.

- Pardon de vous couper, dit-il en basculant la tête en avant pour accentuer ses propos. Vous ne m'offensez point, tout d'abord. Les Royalistes étaient pourris en interne, c'était ainsi. Toutefois, vous avez raison de dire "avoir profité de la faiblesse des Royalistes". En outre, une telle situation n'est pas certaine de se reproduire. Dans les sondages nationaux, vous restez somme toute assez loin des deux premiers partis du pays. Conquérir de nouveaux sièges ne me semble pas faisable pour votre parti, et j'estime qu'il perdra dix à vingt sièges dans le pire des cas.

- Nous n'avons pas vocation à diriger le pays en quatre élections, et alors que cela sera notre deuxième élection législative. Les gens qui pensent cela sont dans une illusion fatale pour leur esprit. Nous avons vocation à rester là où nous sommes en nous appuyant sur nos structures locales que nous avons pu monter avec les élections locales puis législatives. Nous avons vocation à augmenter notre score dans ces circonscriptions et, tout en ayant conscience de la dureté des élections, nous avons vocation à rester le troisième parti du pays et pourquoi pas challenger dans de nouvelles circonscriptions. Nous voulons être cette force pivot, comme le Parti centriste au niveau régional, qui manque tant au niveau national.

- Ainsi, vous voulez être le parti sans lequel une majorité absolue n'est pas possible ? demanda Antoine, le sourcil arqué.

- Oui, c'est cela. Nous savons que Les Royalistes n'ont pratiquement aucune chance d'obtenir la majorité absolue à cause de la région de Calcaris, qui est une région bien trop importante pour gagner la majorité absolue. Or, la division de la droite face à une gauche aussi puissante et qui fait bloc entraîne automatiquement ce scénario. L'autre scénario possible est la victoire du Mouvement Royaliste et d'Union. Angel Rojas est reconduit en tant que Premier ministre du Royaume de Teyla dans le scénario le plus probable, avec une majorité absolue. Mais si nous menons une bonne campagne, je crois qu'on peut forcer le Premier ministre à devoir composer avec une majorité relative.

Ce qui manque au parti que j'ai créé en deux mille onze, c'est une stature. Ce sont des figures politiques connues auprès du grand public et qui sachent ramener les chefs d'entreprises, les maires, les élus locaux, les députés dans le giron du parti. Attirer la lumière sur lui, attirer les gens, le peuple. Voilà ce qui manque à ce parti. Je vais le dire sans détour, vous êtes, Antoine Carbasier, cette figure qui manque au parti pour que nous obligions le Premier ministre actuel à devoir composer avec une majorité relative.


Antoine Carbasier ne répondit pas tout de suite. Il resta figé, le regard ancré dans celui de Florian Pourta, comme pour sonder son âme, tout en continuant de tourner son café. Il prit une gorgée, toujours un œil sur Florian Pourta. Puis il dit, sur un ton calme mais avec une pointe de gentillesse :

- Votre discours porte en lui une marque de vérité, assurément. Je n'ai pas vu un discours fait pour plaire, mais un discours juste. Vous connaissez votre position, celle de votre parti politique, et plus encore celle des autres partis politiques. Plus encore, vous ne méconnaissez pas la volonté générale, je crois. Vous avez posé un diagnostic juste du Royaume de Teyla.

J'accepte votre proposition, parce que j'ai lu votre programme et que nous partageons des valeurs fondamentales. Mais plus encore, j'ai vu plusieurs Angel Rojas, je l'ai même conseillé sur la Loduarie Communiste. Je peux vous le dire, cet homme n'a pas les épaules pour gouverner le Royaume de Teyla et faire face à la menace loduarienne. Il n'a pas les épaules pour, je vous l'assure. Il est du devoir de tout homme de se dresser contre lui pour le bien du pays. Que cela soit en faisant gagner Les Royalistes ou encore en nous imposant comme acteur indispensable pour une majorité absolue. Mais ne soyons pas confiants, comme en deux mille onze, les deux partis qui régulent notre vie politique ne se laisseront pas faire. Le bipartisme est un élément essentiel sur le plan national, il structure notre système politique. Ils préféreront faire alliance entre eux qu'avec nous si notre programme n'est pas pensé pour faire alliance.


Il posa sa tasse sur la table basse rouge de l'hôtel Delmont.

Je n'ai rien à perdre. J'ai un nom, j'ai un bilan acceptable en tant que Premier ministre.

- Plus qu'acceptable ce bilan, reprit Florian Pourta.

- Si vous le dites. Mais là où je veux en venir, Florian, c'est que c'est l'avenir du Royaume de Teyla qui est en jeu. Nous ne pouvons pas le laisser au pouvoir aux seules mains d'Angel Rojas. En cela, je crois que c'était le message que voulait me faire passer Sa Majesté durant la cérémonie. Le ton était grave, alors que rien ne l'exigeait. Peut-être que je suis paranoïaque, peut-être pas. L'avenir nous le dira, à vrai dire !

Bien, parlons stratégie, si vous le voulez bien. À partir de maintenant, parlons de Parti de Gouvernement pour décrire votre parti...

Une des cartes des cinquante-deux que contenait un paquet de cartes était dévoilée en cet instant dans l'hôtel Delmont. Non pas publiquement, mais secrètement, la nouvelle du ralliement d'Antoine Carbasier allait devoir attendre quelques jours encore, qu'il étudie les circonscriptions, les candidats envisagés, que les deux hommes discutent du programme et de la stratégie à adopter pour les élections municipales. Ars est celare artem.
In medias res.

Teylais


L'ambiance était joviale dans le restaurant prénommé Garpette de la capitale. Antoine Carbasier continuait de faire connaissance avec les cadres de son nouveau parti, le Parti Monarchique pour la Liberté et le Progrès. Le bâtiment, d'ordinaire bruyant, était plongé dans un silence de marbre. Seule la salle principale et, par moments, les cuisines étaient plongées dans l'opulence du bruit. Florian Pourta, pour cette soirée cruciale donnant le ton pour la suite de l'intégration d'Antoine Carbasier, avait privatisé le restaurant exceptionnellement. Les cuisines étaient dédiées uniquement aux dix convives de la soirée. On retrouvait toute sorte de personnes autour de cette table où le gratin du parti s'était retrouvé pour dire bienvenue à Antoine Carbasier et entendre la stratégie d'Antoine Carbasier et de Florian Pourta.

Marc Tallier, le plus éloigné de la position d'Antoine Carbasier, se trouvait à l'écart du groupe, proche d'une fenêtre depuis laquelle il observait la vie manticorienne se dérouler sous ses yeux, nostalgique de son enfance. Lorsqu'il était insouciant et qu'il n'avait pas encore compris la violence de la société teylaise. Il avait compris dès son adolescence l'omniprésence de la société teylaise quand sa mère avait perdu son emploi. Il y avait peu de couverture sociale, d'allocation chômage. C'était une loi de la jungle et du plus fort, alors que sa mère avait juste perdu son travail. Il l'avait vu à travers sa mère, mais aussi ses amis au fil des années qui s'étaient retrouvés sans possibilité de faire des études supérieures par manque d'argent. Alors il s'était engagé tôt dans la vie teylaise, à savoir à dix-sept ans. Il avait accédé à la politique teylaise grâce à un baron local qui l'avait pris sous son aile. Hélas, ce baron mourut cinq ans plus tard, laissant le jeune homme seul dans le monde politique teylais.

Marc Tallier était resté fidèle à lui-même. Il était resté distant, mais pas indifférent aux malheurs et aux peines de ses compatriotes face à un système qu'il comparait toujours encore à un broyeur. Depuis la fenêtre, ses pensées naviguaient entre les souvenirs amers du passé et les calculs pragmatiques du présent. Son visage, à moitié éclairé par le lustre central, démontrait que l'homme avait traversé plus d'une épreuve durant sa vie. Une vie qu'il n'avait pas finie et qui allait, sans nul doute, lui laisser d'autres épreuves. Mais son visage n'exprimait ni la peur ni la crainte, juste l'indifférence face à la vie. Il était méfiant de l'arrivée d'Antoine Carbasier. Maintenant député sous les couleurs du Parti Monarchique pour la Liberté et le Progrès, il était attentif à chaque changement dans l'état-major du parti, comme l'aimaient appeler les journalistes politiques. Il reconnaissait qu'Antoine Carbasier permettait de donner une nouvelle stature au parti et que, de fait, le parti allait être beaucoup plus écouté à l'avenir, une fois la nouvelle répandue dans le pays.

Mais il savait qu'il avait rejoint le parti pour Florian Pourta après avoir quitté son poste de maire indépendant d'une ville moyenne de la région de Calcaris. Il avait accepté l'offre de Florian Pourta qui l'avait invité à se présenter en tant que député dans une circonscription de Calcaris. Le pari n'était pas si fou que cela avec l'ancrage de Marc Tallier. Le pari avait fonctionné et Florian avait gagné en deux mille douze un nouveau député. La nouvelle stature de Marc l'obligeait à s'intéresser aux dynamiques internes, rien que pour assurer sa survie, mais aussi pour s'assurer que le parti garde une importante structure sociale en son sein. C'est ce qui l'avait fait rejoindre le parti. Malgré le fait que le parti soit un simple parti de "centre droit", il avait une caractéristique particulière pour un parti teylais de droite. En outre, le parti organisait beaucoup de réunions et élaborait aussi son programme politique avec la société civile. Que ce soit autour d'initiatives populaires en ligne, de recueil des doléances dans les permanences des députés ou encore de liens forts avec les organisations syndicales, qu'elles soient ouvrières ou venant du patronat.

Les Royalistes ou le Mouvement Royaliste et d'Union travaillaient de concert avec les organisations syndicales, et encore, cela dépendait du Premier ministre. Une fois au pouvoir, ils le faisaient non par envie, mais par obligation. Ils savaient que c'était le meilleur moyen pour éviter de crisper la société civile que de discuter avec des syndicats pour faire une réforme qui allait être déplaisante pour la majorité de la population. Cela donnait aussi un côté sérieux. Outre ce fait, ces deux partis, une fois dans l'opposition, oubliaient les syndicats et faisaient leur programme dans leur coin. Antoine Carbasier, venant d'une de ces grosses structures, n'avait pas le même rapport avec les syndicats et la société civile que les membres de ces partis politiques. Alors oui, Marc Tallier restait méfiant et attendait de voir les actes d'Antoine Carbasier.

Près du centre de la table, à l'opposé exact de Marc Tallier, Sandra Dubois continuait de captiver son auditoire avec une énergie débordante. Éternelle optimiste, son ton contrastait avec celui de son collègue au visage à moitié masqué dans l'ombre. Sandra venait d'une famille aisée, protégée des difficultés financières qui avaient façonné la personnalité de Marc. Mais elle ressemblait à Marc, car elle estimait aussi que la politique était une nécessité, non pas pour venir en aide à son prochain, mais pour s'assurer que sa position soit assurée. Elle conspuait les partis révolutionnaires, méprisait les idées égalitaires, et ne supportait pas qu'on puisse remettre en cause l'ordre établi. Oui, elle aimait l'ordre établi et applaudissait secrètement les ministres de l'Intérieur qui réprimaient violemment les manifestations remettant en cause la hiérarchie sociale "naturelle" au Royaume de Teyla. Elle avait rejoint ce parti parce que les autres partis lui avaient fermé leurs portes face à l'arrogance et à l'ambition de cette femme. C'était un talent gâché, elle avait des compétences et les deux grands partis du pays l'avaient observée. Mais elle demandait trop, alors qu'elle n'était rien pour l'instant. Elle n'avait que pour elle des connaissances et de l'argent. Cela ne justifiait pas de démettre un poids lourd du parti pour mettre cette femme à la députation. Quant aux autres partis, ils n'intéressaient pas Sandra. Que ce soit parce qu'ils étaient trop à gauche, trop révolutionnaires ou pas assez ambitieux sur le plan national, Sandra ne calculait même pas ces partis politiques.

Florian Pourta et Sandra Dubois s'étaient bien trouvés pour cela. Le premier cherchait à basculer les équilibres politiques teylais, à remettre en cause le bipartisme sur plusieurs années. La seconde lorgnait sur la Résidence Faure. Selon Florian Pourta, elle ne serait jamais Première ministre, c'était clair dans sa tête, ce serait lui ou Antoine Carbasier. Nul autre. Mais sa volonté faisait soulever des montagnes d'argent et de contacts pour cette femme. Il en profitait et elle lui rendait bien en profitant de lui et du parti. Sandra connaissait parfaitement le jeu auquel elle s'adonnait avec Florian Pourta. Elle voyait clair dans les ambitions de ce dernier, mais cela lui était parfaitement égal. Elle acceptait volontiers d'être utilisée, car elle-même était une utilisatrice née. Les deux personnages jouaient à un jeu de dupes et, à la fin, il y aurait une victime. Tant que le parti restait loin du pouvoir, le calme serait présent, mais quand le pouvoir serait proche, la tension risquait de monter en flèche entre ces deux personnages.

Antoine Carbasier, quant à lui, demeurait concentré sur les enjeux immédiats, tout en sentant progressivement les subtilités des relations internes à travers cette soirée. Il avait déjà eu plusieurs réunions avec les cadres du parti ici présents. Mais ces réunions étaient dans un cadre bien différent de celui d'un dîner, presque familial, au restaurant du coin. Antoine Carbasier, le vice-président du parti, Julien Yourta, se trouvait à ses côtés, tout en savourant son plat. Julien Yourta était l'opposé de Florian Pourta. Il restait discret sur sa vie, donnant très peu de détails si on ne lui demandait pas. Une attitude qui convenait plus à Antoine Carbasier, et les deux hommes avaient discuté longuement durant cette soirée. Julien donna beaucoup d'informations utiles sur les dynamiques internes à Antoine Carbasier, et ce dernier le remercia longuement pour les informations essentielles transmises. Antoine Carbasier avait vite compris la valeur de cet homme au sein du parti. Il tranchait les conflits, conciliait les divorcés et renforçait les liens d'amitié.

Son rôle était bien différent de celui de Florian Pourta. Florian Pourta était l'incarnation du parti pour l'opinion publique et même du côté du personnel politique. Il était allé chercher Antoine Carbasier et l'avait convaincu de rejoindre sa famille politique. Il se montrait tant sur les réseaux sociaux, à travers sa vie de famille, et dans les médias pour parler de l'actualité et tenter d'imposer des thèmes dans le débat public. Quand Florian Pourta allait discuter avec les électeurs et les donateurs lors de soirées organisées pour l'occasion, Julien se retrouvait proche des patrons, des commerçants. Les deux personnages se retrouvaient toujours à parler aux personnes qui faisaient le prestige du Royaume de Teyla à travers des associations. Il n'avait pas tous les aboutissants de cette complémentarité, mais Antoine Carbasier l'avait compris.

Après plusieurs dizaines de minutes à avoir apprécié le repas et discuté de tout et de rien pour toutes les personnes ici présentes, l'heure était à la politique pour Florian Pourta. En outre, ce dernier leva son verre et, d'un geste simple, fracassa sa cuillère contre le verre pour obtenir le silence des convives. Ce qu'il obtint.

- Chers amis, s'exclama Florian Pourta. Il resta debout pour la suite de son discours. Merci d'être ici pour accueillir Antoine Carbasier, notre nouvelle recrue. Pendant quatre ans, nous avons travaillé dans le but que notre parti politique puisse survivre dans l'arène de la politique teylaise. Cette arène est féroce, dure, et notre survie démontre notre détermination et bien plus que cela. Elle démontre nos compétences. Chacun de vous ici a des compétences hors normes et nécessaires à la nation teylaise. Je n'ai aucun doute. Mais, mes chers amis, survivre nous suffit-il ? Voulons-nous survivre ou changer la vie de ce pays qui nous tient à cœur et de ce peuple que nous aimons passionnément ?

N'est-il pas temps de passer une étape, un cap, de changer de stature ? Je le crois et je l'appelle de mes vœux. Antoine Carbasier est ici avec nous pour cela. Nous faire passer un cap. Avoir un politicien aussi habile, mais aussi un ancien Premier ministre qui a su comprendre les menaces en son temps que notre nation allait devoir affronter. Il a su mobiliser une nation entière face aux menaces nouvelles qu'elle avait à affronter, alors que nous n'avions aucune économie, aucune armée, et une diplomatie à parfaire à reconstruire. Je le dis sans honte et avec fierté, Monsieur Carbasier, vous êtes un héros teylais comme le fut Opinion De Tour. Vous avez défendu la nation teylaise avec conviction et dévouement.


Marc Tallier hocha la tête avec conviction comme pour appuyer les mots de Florian Pourta. Il reconnaissait qu'Antoine Carbasier avait permis au Royaume de Teyla d'atteindre une dimension qu'il n'avait pas précédemment. Il avait fait renaître le Royaume de Teyla en tant que puissance régionale et avait permis au Royaume d'être une puissance majeure dans l'ordre mondial. Julien Yourta fit le même geste que Marc. Les deux hommes se retrouvaient dans le discours de Florian Pourta pour l'instant. Quant à Sandra, elle faisait mine d'être conquise par le discours. En réalité, elle était dubitative et même très fortement opposée à l'arrivée de Carbasier. Si un jour le parti devait atteindre le pouvoir et donc la Résidence Faure, ses chances d'être Première ministre se réduisaient à vue d'œil avec l'arrivée d'un concurrent tout à fait à sa hauteur, se disait-elle.

Il est l'homme qui permettra, sans aucun doute, à notre parti de dépasser notre stature actuelle. L'arrivée du très estimé Antoine Carbasier nous fait entrer dans la cour des grands. Et comme il l'a dit, dans la cour des partis de gouvernement. Parce que oui, nous avons l'espoir et l'envie un jour de gouverner, car nous avons des vies à changer en mieux. Nous avons un pays à réformer, à lui enlever cette violence qui parcourt notre société, une diplomatie à remettre dans le droit chemin du respect de la démocratie sans aucune concession. Une tradition que bafoue sans aucun remords le gouvernement actuel.

Florian prit une inspiration profonde, regardant un par un les personnes assises autour de la table. Il sourit à chacun d'entre eux sans aucune différence dans le regard ou encore le sourire. Puis il reprit avec une gravité nouvelle :

Pour changer véritablement ce pays, lui donner une dynamique nouvelle et le faire correspondre vraiment aux valeurs que porte l'Organisation des Nations Démocratiques, nous devons être les maîtres du jeu de la vie politique teylaise. Avec l'arrivée d'Antoine Carbasier, nous devons revoir notre stratégie, notre organisation et peut-être notre programme. Les élections municipales qui arrivent cette année seront l'un des premiers tests qui servira à démontrer si nous sommes capables de tenir notre enracinement local là où nous en avons un. Je vous ai réunis ici pour faire connaissance, il est vrai. Mais aussi pour discuter, débattre et fixer collectivement les grandes lignes de cette nouvelle stratégie.

Florian se tut et se rassit à la fin de sa phrase. Il laissa les diverses personnes chuchoter entre elles face à la nouvelle. Antoine Carbasier patientait et observait d'un œil de fer les réactions de ses nouveaux camarades. Lorsque le silence se fit, il se dit sur un ton amical :

- Merci à tous pour votre accueil. Cela me touche vraiment. Je ne suis pas le genre d'homme à m'étendre sur les relations humaines, ainsi permettez-moi de passer directement aux derniers mots de Florian, que je remercie pour sa prise de parole et les mots à mon égard. Tout d'abord, comme l'a rappelé Florian Pourta hier à la réunion de dix-sept heures, le parti n'a pas vocation à être majoritaire à l'Assemblée nationale en deux mille dix-sept. Cela est illusoire et nous le savons tous autour de cette table. Même avec une bonne campagne qui nous permettrait de prendre des voix tant aux Royalistes qu'au Mouvement Royaliste et d'Union, nous resterons à notre troisième position, sauf s'il y a une bombe politique entre-temps, mais je n'y crois pas.

Ainsi, notre stratégie doit être pensée pour que nous soyons la nouvelle force centrale. La force avec laquelle on doit discuter si on veut passer une loi, un traité ou que sais-je au Parlement. J'ai bien dit force centrale et non force dominatrice, des différences énormes existent entre ces deux termes. Nous avons actuellement un socle de trente-cinq députés, un socle tout à fait honorable. Après les études de chacune des circonscriptions avec une équipe, si nous menons avec intelligence les prochains mois et la campagne électorale, nous pourrions tutoyer les cinquante à soixante députés. Ce dernier chiffre est vraiment optimiste, ceci dit.

Comme je l'ai sous-entendu à la réunion d'hier, appuyé par Florian, nous devons tout faire pour que le Premier ministre Angel Rojas ne puisse pas gouverner seul. Mais comme je l'ai dit, les deux partis qui font notre vie politique tiennent au bipartisme au niveau national. Si nous arrivons à faire ce tour de force, qu'aucun de ces deux partis n'ait la majorité absolue à lui tout seul, soyons assurés qu'ils tenteront de négocier une alliance entre eux.


Antoine Carbasier se tut, laissant planer un moment de silence pour donner un moment grave à ses mots. Il ne pouvait pas dire à l'Assemblée les raisons qui le poussaient à combattre le Premier ministre. Si les raisons se retrouvaient dans la presse, alors c'était le Royaume de Teyla qui allait être affaibli à l'Organisation des Nations Démocratiques et, plus grave, face à la Loduarie Communiste. Il se racla légèrement la gorge, puis reprit d'un ton plus calme mais déterminé.

- Des questions avant que je continue ?

Personne n'avait de question à poser, alors il reprit de plus belle et tout aussi déterminé.

- Bien. Je peux déjà faire un bilan des discussions que nous avons eues en interne entre les différents organes du parti. Bien qu'une partie des membres estime que la stratégie actuelle n'a besoin que de changements mineurs, la majorité estime que des changements majeurs, voire une révision complète de la stratégie, doivent être pensés. Les élections législatives ne sont que dans un an tandis que les élections municipales arrivent au mois d'octobre. Ainsi, nous aurons très peu de temps entre les deux élections pour nous remettre d'une défaite, si nous échouons. Mais en cas de victoire, cela sera une bonne nouvelle et permettra que nous profitions de notre dynamique pour les législatives. Ainsi, nos stratégies sur ces deux élections ainsi que les programmes ne doivent pas être similaires mais complémentaires. En cas de défaite, cela permettra de montrer que nous avons appris de nos erreurs et compris les électeurs tout en démontrant une cohérence. Dans le cas d'une victoire, nous montrons non seulement une cohérence mais une continuité bénéfique.

- Merci Antoine, dit Marc Tallier tout en levant la main comme s'il était à l'école. Tes mots sont clairs et je crois que je me retrouve dans le discours que tu portes. Je suis de ceux qui croient que nous avons besoin d'une nouvelle stratégie et d'un nouveau programme. Mais pourquoi faire et pour quel programme ? Je crois que nous avons des valeurs, comme le montrent nos discussions constantes avec les diverses sphères de la société civile. Notre programme devra continuer à inclure cela, voire même à renforcer cet aspect pour nous démarquer. Mes électeurs, au niveau de la circonscription, ne cessent de demander des référendums sur les sujets cruciaux, y compris la Loduarie Communiste ou encore la défense. Si nous devenons cette force centrale, alors le référendum peut être une porte de sortie si nous n'arrivons à aucun accord au sein de la coalition sur un sujet important pour la nation.

L'impasse politique ne serait plus un problème pour une coalition, mais un moyen de sortir par le bas, le peuple. Je crois que notre société est violente, il n'y a pas meilleure réponse à la violence que le vote, Antoine. La violence principale vient de notre système économique qui, indirectement, pousse à la concurrence extrême entre les citoyens. Si nous n'avons plus d'emploi du jour au lendemain, pour l'ouvrier, la suite devient compliquée s'il a mal négocié avec son précédent employeur. Les réformes sont souvent empêchées par des manifestations, les syndicats patronaux, les patrons et parfois le marché. Le seul concurrent sérieux à la vox populi n'est nul autre que le marché au Royaume de Teyla. L'idée n'est pas de balayer les oppositions, bien au contraire. Les réformes doivent s'inscrire dans un cadre de discussion nationale et même de compromis.


- Il est vrai que nous avons énormément de choses à débattre, répond Julien. Il est vrai que nous avons au sein de ce parti un lien différent de celui de la société civile que votre ancien parti, Monsieur Carbasier. N'y voyez rien d'insultant, au contraire, les différences font partie de la vie et j'y vois un bien. Mais les membres de ce parti peuvent être inquiets par votre histoire. Nous avons eu l'occasion de parler toute la soirée et je sais que vous avez fait la part des choses, mais parfois l'émotionnel l'emporte sur tout. Marc, je comprends tout à fait votre inquiétude, mais nous ne devons pas nous disperser. Antoine, veux-tu continuer et peut-être répondre à Marc ?

- Merci Julien, je vais faire les deux, dit-il en affichant un rictus sur son visage. Tout d'abord, vous avez raison de dire que Les Royalistes ont un lien différent avec les associations et les organisations syndicales. Nous les écoutons lorsque nous sommes au pouvoir et, lorsque nous sommes dans l'opposition, disons que nous les écoutons lorsque cela nous arrange. C'est un comportement clairement opportuniste, mais qui s'explique par le mandat de Pierre Lacombe, comme vous le savez tous. Toutefois, je ne suis pas ici pour changer les valeurs et les idées de ce parti. Ainsi, je respecte votre lien, bien différent, avec les associations et les syndicats. Il sera préservé, à l'évidence, et pourra être accentué.

Sur la mise en place d'une démocratie directe, comme décrite par Marc, ou du moins l'augmentation de l'utilisation du référendum, il est possible d'appliquer des changements dans le programme en ce sens. Une idée première pourrait être d'appliquer ce changement au niveau local. Faire en sorte que les maires puissent proposer des référendums sur des sujets plus larges, fournir la puissance publique pour l'organisation de ces référendums, et cela équivaut à changer la loi au niveau national, je le conçois. Mais cela serait une bonne complémentarité entre nos programmes locaux et notre programme national.


Antoine laissa parcourir son regard sur la totalité des convives. Il avait réussi, pensait-il, au regard de la réaction de Marc et du sourire qu'affichait son visage. Il reprit :

Pour débuter, je vous propose de discuter d'un slogan et des thèmes de campagne que nous voulons imposer, sans oublier la Loduarie Communiste. Je crois que, pour stimuler notre créativité, nous pouvons mélanger pour l'instant tant les législatives que les municipales. Qui veut se lancer ?

- Moi !

S'exclama une voix féminine presque chantante. Il s’agissait de Giulia Bellasera, une élue au conseil municipal de la ville de Gèvre et une cadre très importante du parti depuis deux mille onze. Elle était en quelque sorte l'acolyte de Florian Pourta et faisait office de conseillère de l'ombre. Elle avait une silhouette fine, des lignes prononcées qui plaisaient tant aux hommes qu'aux femmes. Pourtant, Giulia n’appartenait à aucun de ces récits de désir : elle se définissait comme asexuelle, détachée des jeux de séduction qu’on tentait parfois de lui prêter. Elle prit la parole d'une manière assurée.

- Je vais commencer avec la Loduarie Communiste. Nous savons tous que cette nation est l'ennemi numéro un du Royaume de Teyla. Mais maintenant, comparé à l'époque d'Antoine Carbasier ou encore l'année dernière, nous avons la puissance pour résister à cette nation. Je sais que le Parti Royaliste et le Mouvement des Traditionalistes appuient fortement sur la Loduarie Communiste pour gagner des voix et cela marche, du moins dans le sud du pays. Sans dire qu'il faut abandonner la Loduarie Communiste durant les campagnes, il faut que notre programme sur les relations internationales vise large. Nous ne pouvons parler uniquement de la Loduarie Communiste ou encore de l'Organisation des Nations Démocratiques. Nous avons affaire avec l'Union Économique Eurysienne, la Grande République ou encore l'Espace Noor(d)croen. Nous devons voir large pour donner le sentiment aux électeurs que nous sommes parés à toutes les éventualités.

Selon moi, les thèmes de campagne qui doivent être abordés sont la transformation économique de la société teylaise. Comme le démontrent les implantations d'usines Melsovardiennes, l'économie du Royaume de Teyla se transforme petit à petit en une économie de services, d'industrie et d'agroalimentaire. Nous faisons un peu de tout, ce qui soulève des problématiques sociales, notamment auprès des agriculteurs qui ont peur de voir leur filière disparaître. Et ce n'est pas une peur irréaliste. Pour la première fois, la production dans l'agroalimentaire a chuté de plus de cinq pourcents. La transformation de la vie économique doit être au cœur de notre campagne électorale, tout comme l'accompagnement de l'économie vers un système plus juste. Pour cela, je crois que nous devons créer une commission au sein du parti. En outre, ladite commission aurait pour mission de proposer des idées d'aides sociales et d'un système social complet à la sauce teylaise, bien évidemment.

Je crois qu'il n'y a pas besoin de changer le reste du programme, tant que nous l'adaptons au contexte de cette année. Aucune idée de slogan, ceci dit, je dois dire.


- Je m'inscris en faux sur la transformation de l'économie, dit Sandra. L'économie du Royaume de Teyla se transforme, mais lentement, et ne pose, selon moi, aucun problème pour la population. Le marché de l'emploi est dynamique et offre des opportunités à tous et à toutes. Une chance qui n'existait pas lors de la stagflation avant les années deux mille dix. L'économie est cyclique et le cycle actuel est bon. Je suis d'accord pour dire qu'il faut réguler les marchés financiers et, plus amplement, l'économie et le marché du travail. Mais la création d'un système social complet me paraît un peu précipitée et hors de propos. Nous avons une économie prospère qui profite à tous, il ne faut pas que nous empêchions cela de continuer. Les Teylais nous en voudraient si c'est cela le résultat.

De plus, bien que je rejoigne les propos sur les relations internationales, nous devons rester focalisés sur la Loduarie Communiste tant que la situation n'est pas calmée. Cela reste notre ennemi et, si ils pouvaient, ils nous tueraient tous, pour rappel. Une chose que nous ne pouvons tolérer et baisser les yeux. Bien au contraire, nous devons leur faire comprendre que le Royaume de Teyla ne reculera plus, tout en étant ouvert à la diplomatie. Mais que l'ère Rojas est terminée.


- Humm, dit pensivement Florian. J'entends les désaccords, mais il faudra trancher à un moment, les amis. Toutefois, voici mon avis sur les questions posées par Antoine. En outre, je crois que pour plaire tant au Mouvement Royaliste et d'Union qu'aux Royalistes, si jamais nous devons faire une coalition, il convient que suivre Giulia est une nécessité absolue sur la politique économique. Je ne dis pas de bâtir un système social complet, mais de réformer le pays pour qu'il puisse suivre les transformations économiques en cours. Angel Rojas l'a fait, mais pas assez. De nombreux secteurs se retrouvent inquiets pour leur avenir à cause de cela. Outre que nous pouvons aller contre le changement économique brutalement, nous pouvons accompagner ces secteurs. Accompagner via des formations les travailleurs qui veulent changer de secteur, réduire les masters et licences dans les secteurs qui ne seront plus essentiels à l'économie du Royaume.

Sur le système social, je ne sais pas, à vrai dire. Je suis pris entre deux feux, pour le dire gentiment. Je crois que le Royaume de Teyla a besoin d'un système social, mais au regard de notre croissance économique, celui-ci doit être vraiment fait pour les classes les plus précaires. Les personnes sans emploi, qui peuvent travailler, ni plus ni moins. Cela nous permettra de pouvoir négocier avec les deux partis que j'ai précédemment cités. Sur la Loduarie Communiste, je crois qu'il faut suivre la ligne que nous proposera Antoine Carbasier. On l'a invité dans le parti pour cela,
dit-il en gloussant.

- Je tiens à rappeler, dit Marc Tallier en regardant Sandra, que le Royaume de Teyla est dans le top dix des pays avec le plus d'inégalités. Nous ne pouvons continuer sur cette voie, sous peine d'avoir des problèmes sociaux importants à l'avenir. Bien que la croissance ne profite pas à tous, la situation sociale est bonne grâce à cette croissance économique et notre économie qui se porte relativement bien. Mais quand nous serons en crise économique, alors la situation ne fera qu'empirer. Je rejoins les propos de Sandra sur les cycles économiques. Nous ne serons pas éternellement dans un cycle de croissance économique et de bonne santé économique.

L'énergie qui rejoint l'économie doit être discutée. Le plan actuel du gouvernement coûterait une fortune aux contribuables. Pire que cela, le prix de l'électricité deviendrait incontrôlable parce que le gouvernement veut trop construire et trop vite. Certes, selon les prévisions économiques, nous devons construire des centrales électriques, et avant tout nucléaires, je le concède. Mais cela doit être fait intelligemment. Voulons-nous soutenir le plan du gouvernement ? Proposer des ajustements au plan du gouvernement ou proposer notre propre plan énergétique ?

Sur les relations internationales, je crois ma collègue ici à ma droite. En outre, nous ne pouvons pas penser toutes nos relations selon la Loduarie Communiste. Cette doctrine diplomatique doit changer dans les plus brefs délais. La Loduarie Communiste n'est plus une nation de l'avenir mais une nation du passé. Le continent le plus stable après l'Eurysie de l'Ouest est sans nul doute l'Aleucie. Il y a bien sûr l'Afarée, mais il n'y a aucun pôle politique, économique ou diplomatique intéressant en Afarée pour le moment. Je crois que la Lermandie, la Westalie et plus encore la Fédération de Stérus représentent nos bases pour l'Aleucie. Ainsi, si nous affirmons nos liens avec ces trois nations, créant un pôle teylo-aleucien, alors nous serons dans une très bonne position diplomatique. Au Nazummm, meh, désolé de le dire aussi crûment, il n'y a que des nations de "merde". Aucune, à part le Jashuria, ne correspond à notre idéologie, ce qui complique toute volonté d'implémentation.


In medias res pour Antoine Carbasier !
Servire est regnare

Teylais


Jean-Louis Gaudion était tranquillement assis dans la loge. Il se regardait dans le miroir alors qu'il venait de finir un verre de bourbon. La boisson alcoolisée avait laissé une sensation agréable dans son estomac. Celle d'une chaleur alcoolisée, mais n'ayant aucun effet sur le comportement de Jean-Louis tant qu'il se contentait d'un seul verre. Il avait pris cette habitude de boire un verre avant les grands événements ou les grandes conférences à l'Organisation des Nations Démocratiques. Un rafraîchissement pour calmer ses envies de baffer les plus chiants des représentants des États-membres ou des représentations étrangères qui venaient au siège de l'Organisation des Nations Démocratiques. Malgré cela, il était nostalgique, déjà, de ses deux ans passés au poste de Secrétaire général de l'Organisation des Nations Démocratiques. Un poste qui lui avait permis d'affiner sa pensée sur les relations internationales. Plus que cela, avec son poste au ministère des Affaires Étrangères, il pouvait, s'il devenait Premier ministre, mettre en place efficacement son programme diplomatique avec le réseau qu'il s'était constitué.

D'un son lointain et étouffé, Jean-Louis Gaudion pouvait entendre la foule acclamer Valentin Corentin, qui faisait la première partie du meeting de Jean-Louis Gaudion. La clameur de la foule vibrait à travers les murs. On entendait les cris, les applaudissements, la joie qui émanait de cette foule. Valentin Corentin, on l'entendait parler à la foule et se taisait pour que la foule puisse s'exprimer entre les phrases. "Il faut à cette nation un cœur battant chaque seconde et envoyant le sang tant nécessaire pour le bon fonctionnement des organes vitaux" tonna Valentin Corentin à la foule de vive voix. La foule rendit le sens de la formule à Valentin Corentin en l'applaudissant. Cette formule fit sourire Jean-Louis. Elle avait été testée, il y a de cela quelques années dans un colloque d'économie. Voilà qu'une formule sur l'économie se transformait en formule sur lui-même ou le parti.

Ce soir, on venait voir, écouter et applaudir Jean-Louis Gaudion et nul autre. Valentin Corentin le savait et toutes les personnes qui avaient suivi Jean-Louis Gaudion l'avaient compris. Il était l'homme charismatique du Royaume de Teyla et avant tout de la droite. Julia Roberta, qui affrontait Jean-Louis Gaudion, avait un charisme différent. Sa radicalité envers la Loduarie Communiste ou encore sa posture ferme séduisaient une frange dure de l’électorat conservateur. Elle savait séduire, mais elle ne savait pas rassembler les différents électorats. En tant que présidente par intérim depuis deux mille onze et le départ d'Antoine Cabasier, elle avait réussi l'insurmontable. Le parti était le deuxième parti à l'époque, mais à plus de quinze points derrière la gauche. À force d'efforts considérables, de radicalisation du discours contre la Loduarie Communiste et des erreurs du gouvernement actuel, Les Royalistes étaient remontés à la hauteur du Mouvement Royaliste et d'Union, à hauteur des trente pourcents, dans les sondages.

Depuis ses bureaux de l'Organisation des Nations Démocratiques, Jean-Louis Gaudion observait la reconstruction de son parti politique, qu'il avait quitté un temps, pour devenir le ministre des Affaires Étrangères du gouvernement actuel. Une situation qui lui était reprochée par l'actuelle cheffe du parti. Mais pour Jean-Louis Gaudion, le Royaume de Teyla se devait de maintenir le dialogue, qu'il avait commencé, avec la Loduarie Communiste, pour ne pas aller à la guerre. La voie de la guerre n'était pas possible pour Jean-Louis Gaudion. Une confrontation idéologique, une confrontation économique et de valeurs ? Sans doute que cela était possible et que s'il devenait Premier ministre du Royaume, le Royaume de Teyla allait mener cette confrontation d'une main de maître. Le Royaume de Teyla ne pouvait pas s'installer en Eurysie un régime aussi barbare sans le confronter face à ses contradictions, ses faiblesses tant économiques, politiques ou diplomatiques.

Il trouva la position radicale de Julia dangereuse. Elle voulait mettre des droits de douane à hauteur de cent pourcents pour les produits loduariens importés par le Royaume de Teyla. Une folie économique assurément, même si les deux économies échangent très peu. Plus inquiétant, elle voulait que les droits de douane à cette hauteur soient étendus aux partenaires et aux alliés de la Loduarie Communiste. Cela faisait potentiellement une liste de nations bien trop grande pour que l'économie du Royaume de Teyla puisse supporter cela. De plus, sa position remettait en cause le libéralisme économique, pourtant la doctrine économique officielle de Julia Roberta. S'en rendait-elle compte, se demanda Jean-Louis ? Bien qu'il ne fût pas d'accord avec les propositions de Julia sur la Loduarie Communiste, il comprenait lesdites propositions et les facteurs qui l'ont poussée à faire cela.

Le Parti Royaliste, parti d'extrême droite, avait un discours bien plus choquant encore sur la Loduarie Communiste. Déportation des Loduariens, surveillance des bi-nationaux, etc. La position très dure du parti à l'encontre de la Loduarie Communiste a permis à ce parti de monter autour des huit pourcents dans les sondages, handicapant fortement les partis de droite. Cette montée en puissance était observable avant tout dans les deux régions frontalières à la Loduarie Communiste. Il est fort probable que, lors des prochaines élections législatives, le parti d'extrême-droite obtienne de très bons scores électoraux au grand désarroi du pays tout entier. Plus le Parti Royaliste était fort, plus il était probable de voir les chances de gain des circonscriptions pour Les Royalistes se réduire à vue d'œil. Alors Julia Roberta opta pour le durcissement du discours à l'encontre de la Loduarie Communiste. Étant donné que les sondages ne sortaient pas depuis des mois, il était impossible de dire si la méthode de Julia fonctionnait.

En observant l'évolution du parti, Jean-Louis Gaudion avait longuement réfléchi quant à sa candidature pour être le président du parti Les Royalistes. Il avait clairement hésité à se présenter à la présidence du parti, ce qui sous-entendait indirectement pour ce parti politique une candidature pour être le Premier ministre du Royaume de Teyla, du moins être le leader de la campagne électorale durant les prochaines élections législatives. Il avait longuement hésité, parce que se présenter voulait dire être aux commandes d'une nation qui avait de nombreux défis à relever, et le premier de tous n'était nul autre que la constitution d'une marine assez puissante pour que le Royaume de Teyla puisse faire entendre sa voix en Manche Blanche, un défi plus que grand, au regard de l'actuelle marine de la Grande République de Velsna ou des autres puissances comme l'Empire Colonial de Listonia.

L'autre dossier brûlant pour le Royaume de Teyla, mais qui devait être en partie résolu par le Gouvernement actuel, n'était nul autre que Valinor. Suite à l'accrochage aérien entre la Loduarie Communiste et Valinor, Valinor avait accepté que les avions loduariens, remplis de troupes de cette dernière, fassent demi-tour en échange d'une protection de l'Organisation des Nations Démocratiques. Ce fut une victoire pour le gouvernement Rojas, une véritable victoire diplomatique pour le Royaume de Teyla qui a entériné la domination de l'Organisation des Nations Démocratiques sur la Loduarie. Toutefois, le nouveau Premier ministre, dans une année environ, allait devoir gérer la continuité de la nouvelle relation avec le pouvoir communiste de Valinor. Une question ardue, étant donné que ce même pouvoir est né d'un coup d'État.

Le Royaume de Teyla entrait dans une nouvelle phase sur tous les plans. Il devenait une puissance mondiale petit à petit et confirmait son rôle de puissance régionale et locale. Cela sous-entendait la nécessité de développer de nouvelles capacités. Car une puissance qui ne rayonne pas par sa pensée, par son modèle, par sa voix sur la scène internationale n'était que l'ombre d'une puissance. Le Royaume de Teyla se voulait être un modèle pour les nations qui voulaient embrasser la voie de la démocratie libérale et des droits fondamentaux humains. Il voulait être un contre-modèle face aux régimes barbares, autoritaires et dictatoriaux. Une nation d'équilibre et qui défendrait des valeurs essentielles. Mais pour arriver à cela, il fallait une vision à moyen et long terme et pas uniquement à court terme.

Jean-Louis Gaudion alla lentement vers les coulisses, amenant sur la scène sur laquelle parlait toujours Valentin Corentin avec conviction et rage. Il souriait en voyant les quelques affiches de campagne placardées à l'intérieur des coulisses et des couloirs. Comme s'il fallait convaincre les hommes autour de lui de voter pour lui, une situation qu'il trouva assez drôle pour laisser s'échapper un léger gloussement. Alors qu'il marchait progressivement, le monde s'agita comme une fourmilière autour de lui. L'ingénieur son vérifia une dernière fois le son de son micro cravate, le styliste jugea la tenue une dernière fois avant que Jean-Louis Gaudion se présente à la foule.

- Je suis convaincu qu'aujourd'hui plus encore, dit avec envie Valentin Corentin, le Royaume de Teyla a besoin d'un homme d'honneur, de conviction, et qui ne changera pas le pays brutalement, mais le réparera et l'élèvera plus haut qu'il ne l'est encore. Teylais et Teylaises réunis ici et partout dans le monde, le Royaume de Teyla a des valeurs, nous avons des valeurs communes, et cet homme que je tiens à défendre, je sais qu'il défendra toujours nos valeurs quoi qu'il arrive et quel que soit l'adversaire en face. Cet homme a vaillamment défendu le Royaume de Teyla sur la scène internationale et face à la Loduarie Communiste, dit-il alors que la foule se mit à faire un bruit digne d'un stade de football en ébullition. Cet homme n'est nul autre que Jean-Louis Gaudion, le président qu'il faut à la droite de gouvernement ! Conclut-il, ce qui enclencha une explosion sonore dans la salle.

La foule, tout en scandant le nom de son champion, agita les drapeaux et les pancartes à l'effigie de son poulain. Le Royaume de Teyla s'offrait un moment de démocratie tous les cinq ans, et les meetings politiques étaient l'un de ces rares moments où la politique s'offrait non pas en tant qu'argument rationnel ou encore de débat fatigant, mais en véritable spectacle. C'était l'occasion pour les candidats de rendre la monnaie de leur pièce à leurs opposants à travers des formules frappantes et même brutales. C'était le moment de faire valoir ses talents oratoires pour aller frapper l'adversaire là où ça faisait mal. L'adversaire devait avoir un genou à terre, et les meetings étaient cette occasion pour y arriver. Valentin Corentin descendit lentement de scène, le visage baigné de sueur mais traversé par un sourire franc, presque triomphal. En croisant Jean-Louis derrière le rideau qui s’ouvrait déjà, il lui serra la main d’un geste sec, presque inamical, et dit :

À toi de jouer, vieux con, dit-il en gloussant et avec une sincère amitié.

Les deux hommes s'étaient connus sous le gouvernement d'Antoine Carbasier. Ils étaient tous les deux ministres. L'un était le ministre des Affaires Étrangères, le second était ministre de l'Économie. Deux postes clés, pour deux hommes pas si différents. Les deux anciens ministres prenaient le temps de la réflexion pour chaque sujet. Ils n'étaient pas le genre d'hommes à réagir à l'instinct mais plutôt à réfléchir au problème qui se posait devant eux, pas toujours avec réussite. Mais cela était leur méthode de fonctionnement. Ils avaient été les figures de proue médiatique pour Jean-Louis et de l'ombre pour Valentin, du gouvernement Carbasier I. Ils étaient là à un moment crucial pour le Royaume de Teyla, forcément cela rapprochait.

Cependant, c'est seul qu'il entra sur scène, le bras en l'air tendu vers la foule comme un geste de victoire, alors qu'il était loin d'avoir gagné le parti et encore plus le pays. Alors que les projecteurs étaient braqués sur lui, il avança d'un pas lent mais assuré vers le centre de la scène, vers le pupitre. Il pointa du doigt certaines personnes de la foule et à un moment donné, il mit sa main sur son cœur, et baissa la moitié de son corps, en guise de remerciement pour leur présence à tous. Enfin arrivé au pupitre, il se tut durant une minute entière, laissant le temps à la foule de réduire ses applaudissements, de faire taire ses cris. Pendant ce temps, il observa. Oui, il observa la foule qui était là pour lui et le Royaume de Teyla. Il ne disait rien, il souriait à peine. Sa posture disait qu'il était prêt à revêtir le costume de chef de parti et de gouvernement. Elle disait de lui que ce soir, Julia Roberta avait du souci à se faire.

- Teylais, Teylaises, chers amis et compatriotes, dit-il avec un air de gravité.

Merci pour votre présence ici. Ce n'est pas une simple présence au sein d'un meeting politique, non, c'est bien plus que cela. Ceux qui ne voient que cela n'ont pas compris le fonctionnement de la démocratie et ce qui fait l'essence du Royaume de Teyla. Nul ne peut vous reprocher votre présence dans un meeting politique, car cette présence démontre votre attachement à la démocratie et aux élections. Votre présence ce soir, dans cette salle pleine à craquer, ce n’est pas un spectacle. Ce n’est pas un rassemblement de supporters. C’est un acte citoyen. Un acte de foi dans nos institutions. Votre présence dit quelque chose de beau et rempli d'espoir. Elle dit que la démocratie et le Royaume de Teyla sont indissociables et plus encore, que ces deux choses auxquelles nous sommes attachés ne sont pas près de s'arrêter de vivre.

Alors je suis fier de savoir que tous les territoires du Royaume de Teyla sont représentés dans cette salle, grâce à notre initiative. Que vous habitiez à Manticore ou à Hellemar, vous avez une voix qui porte et qui doit être entendue, en toutes circonstances. Le Royaume de Teyla est une grande nation, et de surcroît, cela nous oblige, personnel politique, à des responsabilités toujours plus grandes, toujours plus importantes. L'une des responsabilités, présente depuis le début, est votre écoute et le respect de votre volonté. Le respect du vote est l'un des fondamentaux de notre démocratie et celui-ci ne peut être remis en cause, sous peine de voir les fondations qui font le Royaume de Teyla se fissurer. Vous pouvez vous applaudir, applaudir ceux qui viennent de régions lointaines et qui nous honorent de leur présence, car oui, avoir tous les territoires représentés est un honneur pour moi et même une fierté. Nous n'abandonnerons jamais personne, telle est la volonté de la droite royaliste.

Cette volonté passe par le fait de renforcer l'appareil militaire teylais tout en assurant une diplomatie responsable. J'entends les responsables politiques, à tort je le crois, augmenter les charges envers la Loduarie Communiste. Bien que je comprenne parfaitement les raisons qui poussent à ce genre de comportement, de prise de parole, j'avertis le personnel politique teylais et même le Gouvernement de Sa Majesté. Nous l'avons vu récemment, lorsque le Royaume de Teyla et ses forces militaires, que je remercie et dont je salue le courage, font face à la Loduarie Communiste dans un contexte sensé et responsable, alors la Loduarie Communiste n'a d'autre choix que de reculer face à notre courage et notre force. Le Royaume de Teyla est une puissance régionale, a minima, et la Loduarie doit l'intégrer.

Nous sommes inquiets pour notre sécurité et cela est compréhensible au regard du bellicisme permanent de la Loduarie Communiste. Pourtant, chers Teylais, les armes ne doivent pas remplacer la diplomatie. Les armes doivent être sorties qu'en dernier recours face à nos ennemis, nos adversaires. Le Royaume de Teyla doit être la voix de l’équilibre, la voix de la responsabilité et de la paix dans le monde. À ceux qui veulent sanctionner à tout-va, qui veulent restreindre les discussions avec nos adversaires, je le dis sans détour. Il s'agit d'une grave erreur qui risque de nous emmener vers la guerre, une guerre qui sera l'une des plus meurtrières sans aucun doute de notre histoire et peut-être de l'histoire eurysienne. Voulons-nous vraiment cela ? Non, bien évidemment. Je le dis avec conviction, renoncer aux armes le temps des discussions n'est pas une faiblesse, bien au contraire. La diplomatie est l'acte mature d'une nation.

Est-ce que les tensions s'accroissent ? Oui, c'est un fait indéniable. Mais nous devons rester sur la voie diplomatique, comme nous l'avons fait avec Valinor et la Loduarie Communiste récemment. Nous avons su profiter d'un acte hostile à l'égard du Royaume de Teyla et de la République Fédérale de Tanska pour faire valoir nos sincères préoccupations autour de la sécurité tant du Royaume de Teyla que des membres de l'Organisation des Nations Démocratiques. À quoi sert d'avoir des diplomates de formation, si ce n'est plus que pour crier, comme le souhaite vraisemblablement Julia Roberta ? Ce n’est pas cela, gouverner. Ce n’est pas cela, servir la nation. En aucun cas, annuler la délivrance de visas pour les Loduariens ou encore mettre des droits de douane à cent pourcents sur les produits loduariens n'assureront la paix. Que se serait-il passé si, alors que nous interceptions les avions loduariens, nous avions crié ? Je ne puis le prédire, mais rien de bon. C'est parce que le Royaume de Teyla a activé son réseau diplomatique, qu'il a parlé avec Valinor, que le retrait des avions loduariens a été possible.

Le Royaume de Teyla a toujours prôné le libre-échange intelligent sur la scène internationale et à juste titre, parce que ce dernier assure la paix dans un monde interconnecté. Il a rapproché les peuples des États-membres de l'Organisation des Nations Démocratiques, il a assuré la paix en Eurysie de l'Ouest et pas uniquement grâce aux interconnexions qu'il crée, mais parce qu'il permet au Royaume de Teyla d'avoir une économie puissante et capable de soutenir des investissements importants dans la défense. Le libre-échange nous a permis de passer d'une économie petite et insignifiante sur la scène internationale à la cinquième économie mondiale, tout en permettant d'investir à l'étranger pour le bien des peuples. Oui, l'économie du Royaume de Teyla est due au libre-échange. Julia Roberta veut revenir là-dessus, ce qui signifiera l'arrêt de mort économique du Royaume de Teyla. Quiconque est patriote, aime le Royaume de Teyla, ne peut laisser faire une telle chose.

Toutefois, je ne suis pas déçu ou encore surpris. J'ai compris bien assez tôt que Julia Roberta n'est pas une personne qui joue le jeu d'une manière fair-play. La campagne pour le congrès du parti a commencé sans moi, par sa faute. Je ne me pose pas en victime, loin de là, chers Teylais et Teylaises. Je transcris juste les faits. Julia Roberta n'a aucune notion démocratique, de fair-play et, plus grave encore, aucune notion de responsabilité. Pouvons-nous laisser le contrôle d'un des partis les plus importants de notre histoire à cette personne ? C'est une question sincère, chers amis. Pouvons-nous confier le destin de notre famille politique, qui a une histoire et une culture riches, à une personne qui bafoue les principes de notre nation, qui fera plonger l'économie et nous fera rentrer en guerre contre le monde entier ?

Voulons-nous, comme le Parti Royaliste, être un parti populiste, qui émet des promesses intenables toutes les minutes pour complaire aux foules, ou voulons-nous gouverner avec raison et faire de cette nation une nation toujours plus grande, toujours plus prestigieuse, toujours plus belle et toujours plus forte ? Je crois profondément que nous devons faire ce second choix. Ce choix n'est pas un simple choix, il définit notre comportement. L'honneur et le respect y sont au cœur, comme ils sont au cœur du Royaume de Teyla. Oui, l'honneur et le respect. Ces valeurs essentielles définissent comment nous construisons le gouvernement et notre vision de l'État et de la démocratie. Elles dictent que nous respecterons toutes les décisions, même si elles nous déplaisent, émanant du peuple, de vous ou encore du Parlement. Ce n'est pas un simple respect de la démocratie, c'est un respect envers le Royaume de Teyla tout entier.

Ces valeurs dictent que nous respecterons toujours ceux avec qui nous parlons à l'étranger si le respect est mutuel. Elles garantissent que le Gouvernement de Sa Majesté ne soit pas au service des intérêts personnels de ses membres, mais bel et bien à votre service. Ces valeurs, chers amis, sont notre socle. Elles sont ce qui distingue une grande nation d’un État insignifiant ou d’un pays dont l'état est inexistant et par nature défaillant. Elles sont ce qui fait qu’au Royaume de Teyla, un homme politique ne doit jamais oublier qu'il est un serviteur au service du peuple, un serviteur aux services des promesses de campagne pour lesquelles on l'a élu. Si je m'adresse à vous et si j'ai décidé de me présenter à la présidence des Royalistes, c'est pour cela. Vous servir et faire, non pas ce qui est démagogique ou populiste, mais bien ce qui est nécessaire pour que le Royaume de Teyla grandisse dans ce monde rempli de tensions.

La Loduarie Communiste n'est pas le seul sujet du Royaume de Teyla. Notre vision des relations internationales doit être globale. En outre, je n'imagine pas un pays ayant la puissance et l'aura du Royaume de Teyla sans une vision globaliste, un projet d'ordre international profitant à tous. Nous l'avons fait avec l'Organisation des Nations Démocratiques, un projet sérieux ayant permis de sauver de nombreuses vies. Quand je parle d'ordre international, je ne parle pas d'une organisation internationale qui réglerait les conflits ou ferait de l'aide humanitaire. Une telle chose serait refusée par de nombreuses nations au nom de la souveraineté internationale, alors qu'en réalité les dirigeants ne voudraient pas voir leur impunité se stopper. Non, je parle d'un ordre international sain et respectueux de la souveraineté des nations, qui serait mis au profit des peuples, de l'économie et du progrès, et régi par les entités qui le veulent bien dans des zones géographiques précises. Cet ordre international, le Royaume de Teyla en a constitué une partie, sans le vouloir très certainement. Westalia, Fédération de Stérus, République de Lermandie, l'Organisation des Nations Démocratiques, l'Alguarena et j'en passe. Toutes ces nations ont vocation à se retrouver pour préserver notre monde et rendre la vie paisible et la paix bien plus présente.

Rendre la guerre plus coûteuse, voilà ce que nous devons bâtir et dire sur la scène internationale. La voix forte du Royaume de Teyla sur la scène internationale doit servir à cela. Nombre de pays ont connu la guerre depuis les années deux mille et la multiplication des crises. Face à celles-ci, les nations ont réagi en créant des organisations internationales. En somme, une conséquence logique. La multiplication des crises et de leurs natures a créé la nécessité pour les nations de se réunir afin d'engager des réponses plus grandes, avec plus de moyens, et ainsi améliorer l'efficacité de la réponse, si la coordination est bien gérée par les différents acteurs. C'est pourquoi je défendrai toujours l'Organisation des Nations Démocratiques, dont je fus le Secrétaire général pendant deux années, deux années durant lesquelles j'ai vu une organisation qui faisait le bien et qui sauvait des vies. Voilà ce que doit être l'ordre mondial. Non pas une organisation uniquement, mais un ensemble de nations qui se réunissent pour faire le bien.

Si je suis élu à la présidence de ce parti, chers compatriotes, je m'engage à ce que Les Royalistes défendent cela, défendent l'Organisation des Nations Démocratiques comme nous l'avons toujours fait. Nous avons compris, dès deux mille onze, que cette organisation allait nous sauver des ravages de la guerre et qu'elle allait repousser nos ennemis hors de nos frontières. Pas une seule nation n'a tenté d'envahir le Royaume de Teyla sur son sol, même pas la Loduarie Communiste qu'on disait à juste titre va-t-en-guerre. Je m'engage à renforcer nos alliances bilatérales, comme nos partenariats avec d'autres puissances à travers le monde. Nous devons cesser de croire que les grandes puissances imposent seules l’ordre du monde. Elles ne peuvent le faire dans l'état actuel du monde et, d'un côté, cela est rassurant. Nous devons nous rassembler avec les nations qui partagent les mêmes valeurs que nous.

Et par cela, la politique actuelle du Gouvernement est dangereuse. Pourquoi donc aller signer des traités avec le Saint-Empire de Karty qui, il y a même pas un an encore, était un régime autoritaire ? Angel Rojas n'a-t-il aucune valeur, aucune morale ? Ce pays n'avait aucune notion de démocratie, il y a de cela un an. Bien évidemment, les discussions et les réformes obtenues par Pierre Lore sont à saluer. Mais la culture démocratique ne vient pas en une année de pouvoir, de changement et de réforme. Elle résulte de longues années de travail au sein de la société civile et politique. Elle s'enrichit de ce travail et en découle, après plusieurs années, une société que nous pouvons qualifier de démocratique. Il ne suffit pas d'être une démocratie sur le papier pour pouvoir prétendre au titre de démocratie. Il s'agit d'un titre plus honorable que cela. La faute morale est sur le Gouvernement de Sa Majesté. On ne commémore pas la mort d'un homme qui n'a rien fait pour que son pays ne soit plus démocratique, on n'invite pas et ne reçoit pas les dirigeants étrangers de cette nation sur le sol teylais, ce qui bafoue totalement notre histoire et notre doctrine diplomatique.

Le Royaume de Teyla, ce n'est pas uniquement ses ouvertures sur le monde, c'est aussi vous, Teylais et Teylaises. C’est vous qui portez les valeurs de ce Royaume, vous qui faites vivre sa grandeur au quotidien, dans vos métiers, vos engagements, vos familleset vos valeurs. Le Royaume de Teyla n’est pas seulement une nation au strice pure du terme. Le Royaume de Teyla, c'est son peuple, sa diversité, sa beauté. Le peuple teylais mérite une parole forte, franche et qui grandira le Royaume de Teyla. Bien que ce soit à vous de trancher, je pense être cette parole qui fera honneur au Royaume de Teyla et au peuple teylais dans son ensemble. Vous servir sera ma priorité et mon unique but, si l'on m'élit président de ce parti.

Je crois, pour ce pays, en la liberté d'entreprendre, en la liberté d'innover et de prendre des risques, qu'ils soient récompensés ou non. Je crois en l'économie de marché. Ces notions ont fait la réussite du Royaume de Teyla et lui ont permis d'être la nation que nous connaissons aujourd'hui. Contrairement à d'autres, je ne veux pas remettre en cause ce système, mais bel et bien le faire perdurer. Mais attention, cela ne veut pas dire que notre système, si bon soit-il, est parfait. Il a besoin de réformes, rien que pour le faire s'adapter aux enjeux modernes de notre époque. La technologie est une révolution à elle seule et nous devons permettre aux acteurs économiques, tout en offrant une protection aux salariés, les moyens de cette transition technologique, comme nous l'avons si bien fait pour le secteur de l'agriculture et de l'agroalimentaire. Nous devons reproduire ce modèle de réussite, d’adaptation et d’investissement dans tous les secteurs clés de notre économie. Le progrès bien utilisé est un facteur d'inclusion et non d'exclusion, que ce soit vis-à-vis de la société teylaise, de la scène internationale, du marché intérieur comme extérieur. C'est le facteur clé de la réussite. Nous n'avons jamais repoussé le progrès et jamais je ne permettrai qu'il soit repoussé au Royaume de Teyla !

Mais le libéralisme ne peut se transformer en loi de la jungle. Lorsqu'il se transforme en loi de la jungle, la crise économique, la récession et les ravages sur les citoyens ne sont jamais loin. Laisser le marché s'autoréguler est une folie pure. Cela révèle un acte profondément malveillant, je le crois, à l'encontre des contribuables et des consommateurs. La régulation couplée au libéralisme économique permet l'adéquation de deux modèles perfectibles et rend ce modèle économique plus que performant. Mais la régulation, bien qu'elle doive avoir lieu, doit se faire avec parcimonie et sur un temps moyen ou long afin de ne pas bouleverser les équilibres économiques qui font la réussite du Royaume de Teyla. Ainsi, je propose la création d'une autorité qui sera chargée de coordonner les instances de régulation du Royaume de Teyla, de veiller à la concurrence loyale et libre. Le marché doit rester libre, oui, mais il doit aussi rester loyal. Lorsqu’un acteur écrase tous les autres, ce n’est plus une économie de marché, c'est une économie socialiste régulée par un seul acteur, celui en position de domination, et à la fin ce sont les consommateurs qui font les frais de cette domination.

Le poids de la responsabilité du Gouvernement actuel est grand. Le Gouvernement de Sa Majesté, mené par Angel Rojas et le Mouvement Royaliste et d'Union, crée des programmes d'aides sociales à tour de bras, régule à toute vitesse. Mais le Gouvernement et la majorité du Premier ministre oublient, au grand dam des consommateurs et de vous, Teylais et Teylaises, qu'ils ne mettent que des pansements et ne soignent pas les blessures. La différence, c'est que Les Royalistes proposent toujours de corriger les problèmes, de soigner la maladie, tandis que la gauche fait uniquement panser les blessures et soigne les symptômes, non les causes. Nous l'observons sur la dette publique. Alors qu'elle ne cesse d'augmenter, sous le couvert de la défense nationale et de la dépense publique pour protéger les plus faibles, il ne s'agit que d'un clientélisme dangereux pour la démocratie.

Ce clientélisme, chers compatriotes, est une insulte à votre intelligence. Angel Rojas montre qu'il n'a aucune vision à long terme et qu'il ne pense qu'à sa réélection, qu'il est accro au pouvoir. En voilà un mal pour notre nation. Angel Rojas et la gauche n'ont pas compris qu'on ne construit pas une nation en faisant des chèques à la population. On le fait en lui donnant les moyens de produire, d'innover et bien plus encore. La liberté économique fait partie de ces moyens, comme le désendettement. Si nous continuons sur la voie de la dette, alors la situation pour le Royaume de Teyla sera périlleuse. Comment voulez-vous avoir les capacités d'agir face à toute urgence si vous n'avez pas de marge de manœuvre financière ? Comment voulez-vous investir sans en avoir les moyens financiers ? Cette situation contribue forcément à une augmentation des taxes et des impôts, une situation préjudiciable pour le peuple, encore une fois. Cela arrive souvent avec Angel Rojas, ne trouvez-vous pas ?


Le discours allait continuer encore une heure ! Servire est regnare pour Jean-Louis Gaudion.

Note interne de la Brigade d'Action "Fraternité" - Section Eurysienne
Destinataire : Direction du Commissariat Suppléant à la Sûreté - Section Eurysienne (CSS-SE)
Expéditeur : Bureau d'Analyse Stratégique et d'Opérations d'Influence – Eurysie Ouest (BASOI-EO)
Objet :
Stratégie d'Influence et de Radicalisation en vue des élections de 2017 au Royaume de Teyla
Classification : ███████████


I. Synthèse Exécutive


Le présent document détaille la stratégie d'influence indirecte à moyen terme visant le Royaume de Teyla, en capitalisant sur les contradictions internes de son système "néolibéral monarchique", l'effondrement idéologique de l'Eurycommunisme Loduarien, et les élections législatives critiques de 2017. L'objectif est de renforcer significativement les forces de la gauche radicale authentique, incarnées principalement par le parti "Avenir du Peuple" (A!), de déplacer la fenêtre d'Overton vers des positions anticapitalistes et de démocratie directe, et d'éroder la légitimité du consensus libéral dominant. L'opération "Réveil" s'appuiera sur des méthodes éprouvées d'influence numérique ("Alt-Left" expérimentées avec succès par le Bureau Aleucien en Westalia), de guerre culturelle ciblée, et de soutien indirect à la mobilisation de la classe ouvrière et des groupes marginalisés, en maintenant une discrétion absolue quant à l'implication du Grand Kah.

II. ANALYSE SITUATIONNELLE - ROYAUME DE TEYLA (Printemps 2016)

Teyla présente un terrain d'opération complexe mais riche en opportunités :

  • Contradictions du Modèle Dominant: Malgré une croissance économique réelle (le "Grand Versement"), celle-ci masque des inégalités structurelles croissantes (cf. Atlas INS Teyla), une précarité persistante et une fracture territoriale (urbain/rural, Nord/Sud). Ce décalage entre le discours de prospérité et la réalité vécue par la classe ouvrière et les régions périphériques est notre principal levier.
  • Faiblesse Structurelle de la Gauche Institutionnelle: Le MRU (au pouvoir) et la GR (républicaine modérée) sont perçus par une frange croissante de la population comme intégrés au système néolibéral, incapables de proposer une rupture réelle. Leur base ouvrière historique s'érode ou se sent trahie (cf. historique syndical, échec des "Grandes Grèves" face à la répression). Le gouvernement Rojas, malgré une rhétorique sociale récente, reste fondamentalement ancré dans le libéralisme et la coopération avec l'OND.
  • Vide Idéologique Post-Loduarie: L'effondrement de la Loduarie Communiste désoriente l'électorat Eurycommuniste (PET). C'est une opportunité unique pour A! de capter cette base militante en proposant une alternative radicale mais démocratique et non autoritaire, alignée sur nos principes communalistes. Le discours anti-OND, commun à A! et aux ex-PET, peut être un point d'entrée crucial, bien que risquant d’aliéner le reste de la population.
  • Crise de la Représentation et Attrait pour la Démocratie Directe: Le système électoral FPTP et la nature élitiste de la monarchie parlementaire nourrissent un sentiment de déconnexion. Les idées de référendum, d'assemblées citoyennes (portées par A! et testées dans nos opérations à Westalia) trouvent un écho croissant, particulièrement chez les jeunes et les déçus du système.
  • Montée des Tensions Sociales et Culturelles: Les débats sur l'identité, l'immigration (sentiment anti-lodurien exploitable), l'environnement, et la place de la monarchie créent des lignes de faille que nous pouvons exploiter pour polariser le débat et discréditer le "juste milieu" libéral. La "guerre culturelle" est déjà latente.
  • Pénétration Numérique Élevée: La forte utilisation d'internet, des réseaux sociaux et des forums (cf. Atlas Télécom Teyla) offre un terrain idéal pour nos opérations d'influence numérique décentralisées et difficiles à tracer.
  • Force Cible (A!): Bien que minoritaire, A! possède un programme aligné (communalisme, écosocialisme, démocratie directe, anti-OND), une leader (Nathalie Poutou) potentiellement charismatique si bien mise en avant, et une base militante motivée. Elle est la structure la plus apte à canaliser la colère ouvrière et à incarner la rupture.

III. Objectifs stratégiques

  • Consolider A! comme force hégémonique de la gauche radicale: Augmenter significativement son score aux législatives de 2017 (objectif minimal : présence parlmentaire, objectif idéal : >10%), absorber une partie substantielle de l'électorat et des militants PET/UP.
  • Fracturer le Consensus Néolibéral: Rendre la critique radicale du capitalisme, du libre-échange (OND/UEE/ASEA), et de la monarchie constitutionnelle audible et légitime dans le débat public teylais (déplacement de la Fenêtre d'Overton).
  • Mobiliser et Politiser la Classe Ouvrière: Transformer le ressentiment diffus des travailleurs et des précaires en une conscience de classe active et organisée, orientée vers A! et les actions directes (grèves ciblées, mouvements sociaux).
  • Affaiblir les Partis du Système (MRU/LR): Exacerber leurs contradictions internes, dénoncer leur "trahison" des classes populaires, les présenter comme interchangeables et au service des mêmes élites.
  • Promouvoir un Front Uni Radical (Tactique): Encourager les convergences programmatiques et les alliances électorales locales entre A!, les syndicats combatifs, et les éléments récupérables de la gauche, sous l'égide idéologique de A!.

IV. Méthodologie et tactiques indirectes

[B]Phase 1 : Préparation et Semis Idéologique (Maintenant - Fin 2016)


    Guerre Culturelle Numérique:
  • Création et amplification (via réseaux de bots discrets et comptes "citoyens") de contenus (mèmes, vidéos courtes, infographies) critiquant férocement le libéralisme teylais, les inégalités, les privilèges de la monarchie/aristocratie, les coûts/risques de l'OND. Utiliser l'humour noir, la satire, l'émotion.
  • Promotion de narratifs de lutte des classes : Mettre en avant les difficultés des travailleurs, les fermetures d'usines, la précarité étudiante, les luttes syndicales (même mineures). Opposer la "vraie Teyla" (celle du travail) à l'"élite de Manticore".
  • Lancement de plateformes "alternatives" (blogs, forums, podcasts) pour diffuser des analyses plus profondes (critique marxiste/communaliste du système teylais, exemples d'autogestion internationale présentés de manière pédagogique).
  • Soutien Narratif à A!: Fournir (via intermédiaires "académiques" ou "militants internationaux") des éléments de langage, des analyses comparatives, des argumentaires clés en main pour renforcer le discours de Poutou et des cadres A! sur l'économie, l'écologie, la démocratie directe et la critique internationale.
  • Identification et Cultivation de Relais: Repérer via l'analyse des réseaux sociaux les influenceurs/militants teylais (même modestes) critiques du système et potentiellement réceptifs à nos idées. Les nourrir en informations, amplifier leurs contenus, les mettre en relation (virtuellement). Focus sur les syndicalistes de base combatifs et les militants écologistes radicaux.
  • Opérations de Démoralisation de l'Adversaire: Amplifier les récits sur les divisions internes de LR et du MRU. Relayer (voire créer via fausses fuites plausibles) des informations embarrassantes sur les liens entre les partis traditionnels et les lobbys industriels/financiers.

Phase 2 : Accélération et Mobilisation (Début 2017 - Élections)

  • [B]Campagne "La Vraie Voix des Travailleurs": Orienter la communication de A! (et des relais) sur les thèmes sociaux et économiques touchant directement les ouvriers et précaires (salaires, conditions de travail, services publics défaillants dans les zones rurales/périurbaines). Organiser (via relais locaux) des assemblées populaires, des distributions de tracts ciblées.
  • Saturation Mémétique et Virale: Intensifier la production et la diffusion de contenus courts et percutants liés aux thèmes de campagne. Utiliser les hashtags pour coordonner les messages et créer des tendances.
  • Désinformation Ciblée (avec extrême prudence): Envisager la diffusion d'informations légèrement déformées ou sorties de leur contexte pour nuire aux candidats MRU/LR sur des sujets sensibles (ex: leurs liens supposés avec des entreprises polluantes, leurs positions passées sur les droits sociaux). Risque élevé de détection.
  • Appel à l'Union Radicale: Juste avant le scrutin, lancer (via plateformes alternatives) un appel fort à l'unité du vote radical derrière A!, en présentant le vote pour GR/UP comme un vote perdu ou une caution au système ou en proposant une Union électorale. Tenter de provoquer des désistements locaux informels en faveur de A! dans certaines circonscriptions clés.
  • Surveillance et Contre-Ingérence: Surveiller activement les tentatives de contre-propagande des services teylais ou des partis adverses et y répondre rapidement via les réseaux.

V. Ressources et coordination

  • Mobilisation de l'unité "Infowar" du BASOI-AO spécialisée dans les opérations numériques.
  • Coordination avec les réseaux militants communalistes/anarchistes internationaux pour le partage de savoir-faire et l'amplification.
  • Utilisation de serveurs et plateformes hébergés hors de Teyla et hors de la sphère d'influence directe de l'OND/ONC pour garantir l'anonymat.
  • Budget initial alloué : ███████ unités internationales (principalement pour l'infrastructure numérique, la création de contenu et le soutien logistique indirect aux relais).

VI. Risques et mesures d’atténuation

  • Détection par les services teylais: Risque principal. Atténuation par la discrétion extrême, l'utilisation de multiples couches d'intermédiaires, l'évitement de toute action directement attribuable au Grand Kah. Focalisation sur l'amplification de discours déjà existants à Teyla.
  • Backlash anti-étranger/anti-Kah: Si l'opération est révélée, elle pourrait renforcer le nationalisme teylais et discréditer A!. Atténuation par la plausibilité des "acteurs" (présenter l'influence comme venant de la société civile internationale ou de groupes teylais authentiques).
  • Radicalisation excessive / Rejet par l'opinion: Le discours A! pourrait être perçu comme trop extrême. Atténuation en adaptant le langage, en mettant l'accent sur des thèmes consensuels (démocratie, justice sociale, écologie) avant d'introduire les concepts plus radicaux. Moduler l'intensité de la "guerre culturelle".
  • Échec de l'union à gauche: Le PET/UP pourraient refuser l'alignement ou la coopération. Atténuation en ciblant d'abord leur base militante désabusée plutôt que leurs directions.

VII. Conclusion

En concentrant nos efforts sur la mobilisation de la classe ouvrière, la critique du système néolibéral et l'utilisation éprouvées d’outils numériques et des tactiques "Alt-Left", nous pouvons raisonnablement espérer un renforcement significatif d'Avenir du Peuple et un déplacement notable du débat politique teylais vers la gauche radicale d'ici les élections de 2017. Le succès dépendra de notre capacité à agir avec subtilité, persévérance et adaptabilité.

Attendons désormais l’autorisation pour initier la phase 1.
Le divertissement est l'ennemi de la Raison.


En ce samedi après-midi, les cafés de Manticore étaient bondés comme à leur habitude : les citoyens de la capitale luxuriante du Royaume de Teyla profitaient d'un week-end bien mérité après une longue semaine de travail. Au programme des actualités, les suets étaient divers : l'effondrement de la Loduarie aux portes du Royaume, le déploiement militaire sylvois sur le territoire royal face à la possible menace carnavalaise, les critiques sur le gouvernement d'Angel Rojas, les rencontres diplomatiques du Royaume qui s'enchaînent ou encore la campagne électorale pour les élections de l'année prochaine qui commence à s'ouvrir. C'est ce dernier sujet qui fait le plus de bruit parmi tous les autres récits : les élections législatives de 2017 ne seront pas les mêmes que la dernière. En effet, Teyla est libéré d'un poids monstrueux sur ses épaules, l'absence évidente de son encombrant voisin loduarien qui avait tendance à impacter durablement la vision politique des Teylais. L'ordre géopolitique changeant autour du paysage teylais avait modifié les priorités de la population mais à quel point ? Et en quelle mesure ? Les Teylais souhaitaient-ils le calme après la tempête loduarienne ? Ou voulaient-ils profiter de ce répit pour imposer du changement politique à leur nation ? Maintenant que la menace existentielle loduarienne avait été définitivement enterrée avec l'eurycommunisme en Eurysie de l'ouest, Teyla pouvait se recentrer sur sa propre politique et décider à sa manière de comment elle gèrera les prochaines années : va-t-elle conserver le statu quo social-démocrate du MRU, ou peut-être se tournera-t-elle vers les conservateurs de LR ? Les deux principaux partis sont scrutés par tous les médias et les analystes électoraux du pays mais on peut assister à un revirement politique majeur qui peut venir de n'importe où, en fonction des cartes que chacun décide de jouer. La fortune peut très bien tourner pour le PMLP, avec en tête de liste l'ancien Premier Ministre Antoine Cabasier qui est revenu d'entre les morts politiques pour briser la polarisation MRU/LR et imposer une troisième voie démocrate chrétienne. Mais au-delà de ces grands acteurs politiques, les extrêmes préparent aussi leur coup, autant dans l'extrême gauche que dans l'extrême droite. Et c'est ces extrêmes qui intéressent : pas les Teylais spécifiquement, en dehors des convertis, peu s'y intéressent encore à vrai dire. Mais pour les deux Estaliens qui boivent leur café dans un box d'un des cafés bondés du centre-ville de Manticore, c'est le sujet phare. Ygor sirotait le café que son collègue lui avait commandé, il fut surpris malgré tout : la qualité du café vendu à la capitale teylaise surpassait en tout point les machines à café surutilisés du siège du SRR à Mistohir, c'était une vraie bénédiction de travailler dans les pays développés : les risques de se faire attraper étaient plus grands mais le confort de vie au travail était déroutant. C'est ces rares moments qui lui faisaient apprécier son travail, parfois ingrat il fallait l'admettre.

"Je suppose que le café est à votre convenance.
- Il est excellent, je comprends pourquoi t'as choisi ce café et pas un autre.
- J'ai pris l'habitude depuis que je suis arrivé ici de prendre mon café ici avant d'aller travailler.
- Vous avez la belle vie au SAP, j'en serais presque jaloux.
"

Ygor sortit de sa poche un carnet de notes, scrutant en diagonale ce qu'il avait déjà pu noter en première observation et au briefing qu'il avait reçu dans un local pourri de Saint-De-Tour, de nuit, avant d'arriver à Manticore. Noter ses premières impressions était une habitude qu'il avait pris en Kartvélie au départ, c'était sa première mission opérationnelle alors il avait peur de ne pas être à la hauteur. Puis ensuite, il avait répété la même habitude au Nordfolklande. Dans les faits, c'est son observation de la société du Nordfolklande qui lui avait donné cette capacité un peu étrange de ressentir les sous-tenants des sociétés qu'il observait, comme s'il voyait distinctement les ficelles qui tenaient les institutions, les mentalités et les discours d'une nation et en conséquence, il savait quoi dire à qui. Pour cause, on lui avait demandé d'appliquer une stratégie étrange au Nordfolklande : financer à la fois les anarchistes, les communistes, les républicains et les fascistes. Un vrai boulot de schizophrène : un jour un trafiquant d'armes tcharnove, un autre homme d'affaires kartvélien, un autre encore un sympathisant fasciste samarien. Il avait volé tellement d'identités durant cette période. Tout cela avait cependant payé, il avait permis l'effondrement de cette monarchie réactionnaire désuète et obsolète. Il avait donc une confiance quasi-aveugle dans ce type d'habitudes qui lui donnait une bonne perception des sociétés où on lui avait demandé de foutre le bordel. Quoi, encore ? Oui, on se réinvente pas au SRR, l'objectif est souvent le même : mettre la pagaille. Néanmoins, ce qu'on avait demandé à Ygor semblait plus mesuré que les autres fois : en Kartvélie, on lui avait dit de financer des cellules paramilitaires pour prévoir des attentats contre le gouvernement ; au Nordfolklande, on lui avait dit de financer tous les opposants (de gauche jusqu'à droite) du gouvernement pour provoquer la guerre civile mais à Teyla, les directives du SRR étaient plus...modestes. "Infiltrer l'extrême gauche et l'extrême droite teylaise, favoriser leur campagne électorale, fragiliser l'establishment libéral en proposant des contre-modèles" lui avait-on expliqué. De l'électoralisme ? Il savait armer des militants et des groupes révolutionnaires, oui, mais la politique électorale ? On ne gagnait pas des élections avec des armes et des attentats, il le savait bien, alors pourquoi l'avait-on déployé auprès du SAP ?

"Il y a un truc qui me chiffonne avec ton histoire, Vlad.
- Je vous écoute.
- Vous comptez mettre le bordel mais comment ? Pour moi, le chaos, c'est la révolution, c'est le conflit civil armé. Mais vous, j'ai juste l'impression que vous voulez participer à la course des petits chevaux des sondages locaux.
- Je comprends votre confusion, monsieur. A vrai dire, nos méthodes diffèrent du GI. Vos méthodes sont...brutales, bien qu'elles marchent mais je crois que le directeur et le RAAF estiment que de telles méthodes ne sont pas la bienvenue à Teyla.
- Pourquoi ?
- Car ce n'est ni une nation instable, ni une nation pauvre et encore moins une faible puissance. On a affaire à un des mastodontes de l'OND et à une puissance militaire majeure. Vous savez, là où vous étiez, la raison pour laquelle les méthodes violentes ont étés employées, c'est parce que notre pays avait les moyens de soutenir une révolution et de faire pencher la balance au dernier moment dans le camp des révolutionnaires. Ici, c'est peine perdue.
- Soit, je vois l'idée, bien qu'il me semble que vous savez comme moi que le régime parlementaire est corrompu jusqu'à la moelle, peu importe la démocratie libérale dans laquelle nous nous trouvons dans le monde : il y aura toujours une puissante corporatocratie dans le dos des libéraux, des parlementaires complices et un environnement médiatique aux ordres des pressions gouvernementales et privées. Votre objectif, il me semble irréaliste et déraisonnable.
- Et c'est là où vous vous trompez, monsieur. On ne cherche pas à jouer les grands maîtres des élections en jouant au jeu électoral, on se joue du système et de ses failles pour insuffler le chaos. Comme vous avec nos voisins mais sans les armes. Notre méthode est psychologique et institutionnelle, elle n'est pas militaire comme la vôtre.
"

Ce jeune homme qui lui faisait face commençait l'agacer. Il était grand temps pour Ygor d'hâter les choses et d'aller dans le vif du sujet, il avait encore du pain sur la planche, notamment aménager l'appartement que le SETR lui avait gracieusement offert auprès d'un promoteur immobilier privé. Il avait hâte de changer d'air après les campagnes paumés d'Eurysie centrale de changer d'air et de goûter à la vie mondaine des grandes villes ouest-eurysiennes.

"Bon, et c'est quoi mon rôle dans tout ça ?
- Tout sera inscrit dans le drop qui vous sera confié quand vous retournerez chez vous. Néanmoins, j'ai quelques indications à vous donner.
- Allez-y.
- Vous devrez utiliser les outils numériques à votre disposition pour la mission et tous vos fonds seront aménagés par la cellule yukanaslave, c'est d'eux que vous recevrez vos fonds et que vous aurez à distribuer entre les têtes que vous souhaitez privilégier.
- Ah, la fameuse théorie de l'Hydre...j'en ai entendu parler.
- Les gros bonnets veulent tester l'efficacité de la théorie par la pratique ici même, je vous conseille de lire les écrits à son sujet. La théorie s'inspire même d'auteurs teylais, vous aurez aucun mal à les trouver dans les bibliothèques de la ville.
- Très bien.
"

Il se leva et partit sans attendre du café. Oh et il paiera l'addition, hein.
L'État Profond et le Marais de Manticore : qui dirige vraiment Teyla ?

Le Royaume de Teyla cultive avec soin son image de monarchie moderne, prospère et démocratiquement stable. Une façade séduisante, renforcée par une croissance économique enviable et une présence affirmée sur la scène internationale via l'OND. Pourtant, derrière les murs lambrissés de la Résidence Faure et les tours de verre du quartier des affaires de Manticore, un malaise profond s'installe dans l'opinion publique. De plus en plus de voix, longtemps réduites au silence ou cantonnées aux marges, osent désormais nommer ce qui ressemble à une oligarchie discrète mais omniprésente : le "Marais de Manticore", cet écosystème trouble où les destins politiques, économiques et médiatiques du royaume semblent se décider loin du regard des citoyens.

Sur le papier, Teyla fonctionne selon une alternance quasi mécanique entre le Mouvement Royaliste et d'Union, centre-gauche gestionnaire, et Les Royalistes, droite libérale-conservatrice. Une danse bien réglée, un théâtre d'ombres où les divergences affichées masquent mal un consensus fondamental sur les piliers du système : une économie largement néolibérale, une adhésion stratégique à l'OND et, bien sûr, la préservation de l'institution monarchique comme clé de voûte symbolique. Les figures de proue changent – hier Carbasier, aujourd'hui Rojas, demain peut-être Roberta ou Gaudion – mais la logique profonde demeure. Pour une part grandissante de la population, particulièrement dans les classes populaires et les régions périphériques délaissées par le "Grand Versement", ce bipartisme n'est qu'une illusion démocratique, un jeu de chaises musicales entre factions d'une même élite déconnectée. C'est ici qu'intervient la notion de "Marais de Manticore". Moins un complot structuré qu'un réseau dense d'intérêts convergents, ce "marais" désignerait l'interpénétration profonde entre les hautes sphères politiques (des deux grands partis royalistes), le monde des affaires (les grands groupes industriels, financiers, agroalimentaires), les médias dominants qui façonnent l'opinion et même certains cercles de la vieille aristocratie ou de la haute fonction publique. On murmure l'existence de clubs discrets, de dîners où se négocient les nominations clés, les orientations législatives favorables, les couvertures médiatiques complaisantes. On pointe du doigt les "portes tournantes" qui voient d'anciens ministres pantoufler grassement dans les conseils d'administration, et des magnats de la presse dicter leur ligne éditoriale en fonction de leurs intérêts économiques ou de leurs amitiés politiques.

Prouver formellement l'existence de cette collusion systémique relève de la gageure, tant le système teylais maîtrise l'art de l'opacité polie et de la communication contrôlée. Mais les symptômes sont là, visibles pour qui veut bien regarder au-delà des discours officiels. Comment expliquer autrement l'impunité relative dont semblent jouir certaines figures politiques prises dans des scandales. Comment justifier des politiques économiques qui, malgré une croissance affichée, continuent de creuser les inégalités, comme le soulignent même les Atlas statistiques nationaux ? Pourquoi les préoccupations des travailleurs, des précaires, des habitants des zones rurales ou des minorités semblent-elles si rarement se traduire en actions politiques concrètes et structurelles, au-delà des "pansements sociaux" comme ceux de la récente Loi Cheval, dont les critiques soulignent déjà l'insuffisance face à l'ampleur des problèmes ?

Le sentiment grandit que les institutions démocratiques teylaises – le Parlement avec son scrutin peu représentatif, la Chambre des Nobles élitiste, une justice parfois lente face aux puissants – sont devenues des outils au service de ce "marais" plutôt que des instruments du pouvoir populaire. Les lois semblent écrites pour favoriser les grands intérêts, les médias dominants récitent une partition convenue, et la monarchie elle-même, avec son faste et ses privilèges héréditaires, sert de caution symbolique à cet ordre établi. Cette perception d'une démocratie confisquée, d'un système manipulé par une élite auto-reproduite et indifférente aux aspirations populaires, nourrit une colère sourde et un cynisme grandissant. C'est un terreau fertile pour la contestation radicale. Que le "Marais de Manticore" soit une structure consciente ou simplement le résultat logique d'intérêts convergents dans un système inégalitaire importe finalement peu. Ce qui compte, c'est le sentiment de dépossession et de manipulation ressenti par une part croissante de la population teylaise.

Il est temps que cette colère légitime trouve une expression politique cohérente et puissante. Il est temps de refuser le faux choix entre les deux nuances de libéralisme monarchique que proposent le MRU et LR. Il est temps de dénoncer ouvertement la collusion entre le pouvoir politique, l'argent et les médias qui étouffe le débat démocratique. Il est temps d'exiger une rupture fondamentale, de réclamer des mécanismes de démocratie directe qui redonnent véritablement le pouvoir aux citoyens et aux travailleurs, de démanteler les privilèges et de s'attaquer aux racines des inégalités.
L'heure n'est plus aux ajustements à la marge, ni aux critiques timides. Le "Marais de Manticore", qu'il soit mythe ou réalité, est la marque d'une faillite démocratique et sociale pour sa part indéniable. Le sentiment anti-élite qui monte à Teyla n'est pas un populisme passager ; c'est un symptôme. Celui d'un corps social malade, et qui refuse de se laisser berner plus longtemps. Les forces qui sauront canaliser cette énergie, proposer une alternative radicale et crédible, et dénoncer sans relâche l'exploitation des mécanismes démocratiques par une élite prédatrice, pourraient bien être celles qui définiront l'avenir du Royaume. L'illusion du consensus teylais se fissure ; il appartient désormais aux forces de changement de la briser définitivement.

Le mythe de la "Monarchie Démocratique" teylaise : quand le spectacle cache l'absence de pouvoir populaire.

Vu de l'extérieur, le Royaume de Teyla présente souvent l'image d'une nation dynamique, économiquement prospère et diplomatiquement active, solidement ancrée dans le concert des démocraties libérales eurysiennes via l'Organisation des Nations Démocratiques (OND). Pourtant, sous ce vernis de modernité et de rationalité économique, persiste un anachronisme fondamental, une contradiction qui mine la crédibilité de son engagement démocratique autoproclamé : sa monarchie. Loin d'être une simple survivance folklorique, la Couronne teylaise, actuellement incarnée par Catherine III, fonctionne comme un puissant symbole légitimant un ordre social intrinsèquement inégalitaire et constitue un frein majeur à l'avènement d'une véritable souveraineté populaire.

L'expression même de "monarchie démocratique", souvent employée pour décrire le régime teylais, est un oxymore savamment entretenu. La démocratie repose sur le principe inaliénable de l'égalité citoyenne et de la souveraineté émanant du peuple seul. La monarchie, par définition, repose sur le privilège de la naissance, l'héritage d'une fonction suprême – celle de Chef d'État – qui échappe à tout contrôle et à toute légitimité populaire directe. La Constitution de 1948, bien qu'établissant un régime parlementaire, n'a fait que codifier ce compromis boiteux, laissant à la figure royale des prérogatives symboliques et constitutionnelles (Chef des armées, promulgation des lois, droit de grâce) qui, même encadrées, rappellent constamment que le pouvoir ultime ne réside pas entièrement entre les mains des citoyens ou de leurs représentants élus. La référence constante aux "Droits Fondamentaux et Universels de l'Homme" dans le bloc de constitutionnalité teylais sonne étrangement creux lorsque l'institution même qui trône au sommet de l'État en viole le principe premier d'égalité.

Mais le rôle de la monarchie teylaise ne se limite pas à sa fonction constitutionnelle. Elle est surtout une formidable machine de production symbolique et de spectacle, dont l'objectif est de naturaliser l'ordre social existant et de détourner l'attention des contradictions du système libéral. Le "Bal des Courvoisiers", analysé ailleurs dans nos colonnes, en est l'exemple parfait. Ce qui était à l'origine une tentative post-guerre civile d'unifier une élite divisée est devenu une célébration annuelle du faste, de l'innovation technologique (au service du capital) et de l'unité nationale autour de la Couronne. Ce type d'événement, largement médiatisé, crée un sentiment d'appartenance collective non pas basé sur la citoyenneté active et la délibération démocratique, mais sur l'admiration passive d'un spectacle orchestré par le pouvoir et les élites économiques qui y gravitent. La popularité de la Reine Catherine III, surnommée la "Reine de la Prospérité" pendant les années de croissance du "Grand Versement", illustre parfaitement comment le symbole monarchique peut capter et incarner les succès (ou masquer les échecs) d'une nation, désamorçant ainsi la critique politique du système lui-même.

Ce spectacle a un coût, pas uniquement symbolique, mais aussi matériel. L'entretien des palais royaux, le financement des cérémonies, la sécurité entourant la famille royale représentent des dépenses publiques considérables. Dans un pays où, malgré la prospérité globale, persistent des poches de pauvreté, où l'accès au logement reste difficile pour beaucoup (comme l'a souligné la propre ministre du Logement), où les services publics font face à des contraintes budgétaires, cette allocation de ressources à une institution héréditaire pose une question fondamentale de justice sociale. Comment justifier l'opulence d'une famille régnante par droit de naissance face aux difficultés quotidiennes de millions de Teylais ? La réponse réside, encore une fois, dans la force du mythe et du symbole, soigneusement entretenus pour rendre cette inégalité acceptable, voire désirable.

Plus fondamentalement, l'existence même de la monarchie constitue un obstacle structurel à l'approfondissement démocratique vers des formes plus directes et participatives, comme le réclament les courants de la gauche radicale teylaise. Tant qu'un Chef d'État tire sa légitimité de l'hérédité et non de la volonté populaire exprimée, la souveraineté du peuple reste incomplète, médiatisée par une figure tutélaire. La présence d'un Roi ou d'une Reine au sommet de l'État entretient une culture politique où la loyauté envers une personne ou une dynastie peut primer sur la loyauté envers les principes démocratiques eux-mêmes. Elle favorise une personnalisation du pouvoir et décourage la mise en place de mécanismes où les citoyens exerceraient directement leur souveraineté sans intermédiaire, que ce soit par référendum d'initiative citoyenne, assemblées délibératives tirées au sort ou contrôle populaire des institutions. Une véritable démocratie ne peut coexister avec un trône.

La monarchie teylaise est donc loin de cet ornement inoffensif que ses défenseurs voudraient nous présenter. On s'approche plus du symbole ultime de l'inégalité de naissance dans un pays qui se prétend égalitaire. Un outil de spectacle puissant qui masque les rapports de force réels et freine la critique systémique. Elle représente un coût financier et moral difficilement justifiable au regard des besoins sociaux. Et surtout, elle constitue un verrou idéologique et institutionnel empêchant l'avènement d'une souveraineté populaire pleine et entière. Pour les forces de transformation sociale à Teyla, pour ceux qui aspirent à une démocratie réelle et à une justice sociale radicale, la question de l'abolition de la monarchie ne devrait pas être un tabou, mais une étape logique et nécessaire sur le chemin de l'émancipation collective. Le trône de la prospérité ne profite qu'à une minorité ; il est temps que le peuple teylais construise lui-même le siège de son propre pouvoir.

Du "Mouvement du Crépuscule" à l'Intégration : La gauche institutionnelle teylaise a-t-elle oublié la Lutte des Classes ?.

Source : Revue Internationale d'Histoire Sociale et Ouvrière
Auteur : Dr. Elias Vancek (Historien spécialisé, implanté à Commune-Ville Libre)

Le Royaume de Teyla se présente aujourd'hui sur la scène internationale comme un modèle de stabilité monarchique et de prospérité économique libérale. Ses dirigeants vantent une croissance soutenue, une intégration réussie dans les structures mondiales comme l'Organisation des Nations Démocratiques (OND), et une société technologiquement avancée. Pourtant, derrière cette façade rutilante, une analyse historique des mouvements sociaux et politiques révèle une trajectoire complexe et, pour la gauche radicale, profondément décevante. L'histoire de la gauche teylaise est celle d'une domestication progressive, d'un renoncement à la lutte des classes au profit d'une intégration dans un système fondamentalement inégalitaire, que l'on pourrait qualifier de "monarcho-libéral". Des premiers soulèvements ouvriers du "Mouvement du Crépuscule" à la social-démocratie gestionnaire du Mouvement Royaliste et d'Union (MRU) actuel, le chemin parcouru semble avoir éloigné la gauche institutionnelle de ses racines combatives. Dans ce contexte, l'émergence de forces nouvelles comme Avenir du Peuple (A!) pose une question cruciale : assistons-nous à un possible retour aux sources radicales, adaptées aux défis du XXIe siècle ?

L'histoire ouvrière teylaise commence dans l'ombre et la répression. Le "Mouvement du Crépuscule", né dans les années 1880 de la misère des mines de charbon et de l'exploitation industrielle naissante, témoigne d'une conscience de classe précoce. Des réunions secrètes aux actes de sabotage contre l'outil de production, ces premières luttes, bien que désorganisées, portaient en elles une critique fondamentale du système. La légalisation tardive des syndicats en 1902, arrachée après des événements tragiques comme le massacre de la mine "Bernard & Charles", et les "Grandes Grèves" du début du XXe siècle marquent l'apogée de cette conflictualité. La Confédération et Union des Ouvriers (CUO) et sa branche politique naissante, Uni par la Gauche (UG), incarnaient alors une force capable de défier le pouvoir patronal et étatique, comme en témoigne la chute du gouvernement Lavoile en 1912 suite à la grève générale contre la Guerre des Bwrs. Les revendications étaient claires : réduction du temps de travail, fin du travail des enfants, dignité ouvrière. C'était une lutte frontale, une affirmation de la classe ouvrière comme sujet historique.

Cependant, même ces victoires portaient en elles les germes de la modération future. En obtenant la reconnaissance légale et quelques améliorations matérielles, le mouvement ouvrier institutionnel commençait, peut-être inconsciemment, à accepter les règles du jeu imposées par l'État monarchique et l'économie capitaliste naissante.

Le milieu du XXe siècle marque un tournant décisif. La base militante de la CUO s'érode, tandis que l'idéologie social-démocrate gagne du terrain au sein de l'UG. La scission de 1942 et la transformation en Rassemblement Pour la Gauche (RPG), avec l'épuration des éléments communistes, symbolisent cette rupture. Le RPG choisit la voie parlementaire et la respectabilité institutionnelle. La crise de 1948 est, de ce point de vue, révélatrice. Face à la menace de l'extrême-droite et à l'assassinat de son leader François Clément, la gauche, plutôt que d'appeler à une rupture révolutionnaire, choisit de soutenir l'intervention de la monarchie (Catherine II) et de participer activement à l'élaboration de la nouvelle constitution. Certes, cette constitution renforce les aspects démocratiques, mais elle sanctuarise la monarchie et le cadre capitaliste. La gauche devient "royaliste", un oxymore politique qui signe son intégration définitive au système.

Les mandats de Rose Mivèrgne (1958-1970), bien que marqués par des avancées sociales indéniables (allocations chômage, début de politique du logement), s'inscrivent dans une logique de gestion et d'aménagement du capitalisme, non de son dépassement. La réponse timide à la crise économique de 1966 montre les limites de cette approche : face aux secousses du marché, le gouvernement RPG choisit l'austérité plutôt que la confrontation avec le capital. L'État-providence teylais naissant ressemble davantage à un filet de sécurité pour maintenir la paix sociale qu'à un outil de transformation radicale.

L'arrivée au pouvoir de Pierre Lacombe et de son Rassemblement Pour la Royauté (RPR, ancêtre des Royalistes actuels) en 1980 inaugure une ère de contre-réformes néolibérales brutales. Dérégulation, privatisations (même si Teyla a une histoire limitée de nationalisations), affaiblissement du droit du travail, coupes dans les aides sociales : l'agenda est clair et vise à démanteler les quelques acquis sociaux antérieurs et à renforcer le pouvoir du capital.

Face à cette offensive, le Mouvement Royaliste et d'Union (MRU), né en 1976 de la mue définitive du RPG, apparaît largement impuissant. Malgré des mobilisations sociales et une opposition parlementaire, il ne parvient pas à bloquer les réformes structurelles. Le Congrès de Cielazur en 1992, tentative d'union de la gauche royaliste, montre déjà les limites de la stratégie : on cherche un programme commun pour gagner les élections dans le cadre existant, pas pour renverser le système. L'objectif est devenu l'alternance, la gestion, et non plus la transformation sociale. Le MRU, bien que critiquant Lacombe, accepte implicitement les fondamentaux de l'économie de marché libérale.

Le retour au pouvoir du MRU avec Florence Gaillard puis Angel Rojas (depuis 2012) n'a pas fondamentalement changé la donne. Certes, la période du "Grand Versement" a vu une amélioration du niveau de vie grâce à la croissance et à une politique budgétaire plus expansive. L'accès aux biens de consommation (technologies, culture) s'est démocratisé. Mais cette prospérité s'est construite sur les bases néolibérales consolidées par Lacombe et sur une intégration croissante à l'économie mondialisée (adhésion implicite ou explicite aux logiques de l'OND, de l'Espace Noor(d)croen).

La politique du gouvernement Rojas, bien que teintée d'un vernis social (Loi Cheval sur la cohésion sociale, aides au logement), reste fondamentalement ancrée dans le paradigme libéral. On cherche à "corriger les excès" du marché, à "accompagner les transitions", mais jamais à remettre en cause la propriété privée des moyens de production ou la logique de profit. La focalisation sur l'innovation technologique (Manticore 2030, 5G) et la compétitivité internationale (soutien aux exportations, recherche de partenariats type Drovolski) montre que l'objectif reste l'insertion de Teyla dans la compétition capitaliste mondiale, et non la construction d'une alternative. L'État teylais sous le MRU est devenu un gestionnaire efficace du capitalisme national, saupoudrant quelques mesures sociales pour maintenir la paix, mais ayant abandonné toute ambition de rupture. La "gauche de gouvernement" teylaise a internalisé le dogme néolibéral.

C'est dans ce contexte d'hégémonie du consensus monarcho-libéral et de démission de la gauche institutionnelle qu'émerge Avenir du Peuple (A!). Créé en 2014, ce parti, bien que numériquement faible à l'Assemblée (12 sièges), incarne une rupture idéologique claire. Son programme – communalisme, écosocialisme radical, démocratie directe, critique acerbe de l'OND et du capitalisme mondialisé – résonne avec les luttes originelles du mouvement ouvrier teylais tout en intégrant les préoccupations contemporaines, notamment écologiques.

Avenir du Peuple ne cherche pas à aménager le système, mais à le remplacer. Sa critique de la démocratie représentative et sa promotion de l'autogestion locale le placent en opposition frontale avec l'État centralisé teylais et les structures parlementaires traditionnelles. Son internationalisme, bien que différent de celui des eurycommunistes (plus proche du communalisme Kah-tanais ou de l'Internationale Libertaire), le distingue de la realpolitik de l'OND défendue par le MRU et, dans une certaine mesure, par LR.

Le défi pour Avenir du Peuple est immense. Il doit convaincre une classe ouvrière et des populations précarisées souvent désabusées par la politique, séduire les déçus du communisme autoritaire loduarien sans tomber dans un sectarisme contre-productif, et résister à la marginalisation médiatique et politique orchestrée par le "système". Il doit prouver que son projet n'est pas une utopie déconnectée, mais une alternative concrète et désirable.

L'histoire de la gauche teylaise est celle d'une lente dérive, d'un éloignement progressif de la base ouvrière et de la lutte des classes au profit d'une intégration confortable dans les institutions de la monarchie libérale. Le MRU, héritier de cette tradition, est aujourd'hui un parti de gestion, certes socialement plus attentif que la droite LR, mais fondamentalement aligné sur les préceptes néolibéraux.

Le vide laissé par cette trajectoire offre une opportunité historique à des forces nouvelles comme Avenir du Peuple. En renouant avec une critique radicale du système, en mettant l'accent sur la démocratie directe et l'écologie, et en s'adressant directement aux oubliés de la prospérité teylaise, les communalistes pourraient incarner le renouveau tant attendu de la gauche combative. Les élections de 2017 seront un premier test crucial. Le peuple teylais, et en particulier sa classe ouvrière, entendra-t-il cet appel à rompre avec un consensus qui semble avoir atteint ses limites ? Ou la force d'inertie du système monarcho-libéral parviendra-t-elle, une fois de plus, à contenir la contestation ? L'histoire reste à écrire, mais les lignes de fracture sont désormais visibles.
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Sans concession: les entretiens choc d'Altarini

La perte de la culture, analyse de haute volée de Mogador Altarini


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Les gens qui avaient 50 balais ou 60 balais à Manticore dans les années 80-90, leurs parents roulaient les r. Leurs parents roulaient les r. Les vieux de Manticore dans les années 90, ils envoyaient leurs gamins au rugby. Il les sortait par la peau du cul dehors et ils leur disait avec un accent:

*imite un accent vieillot teylais* " Eh, tu fais du rugby, toi ! Tu fais du rugby !"

c'était des phrases comme ça, ils parlaient comme ça. Et ça régalait parce que, quand tu as un accent comme ça, tu ne peux pas dire des phrases de grosse tanche efféminée... Voilà, c'est tout... il y a des trucs que tu peux pas prononcer quand tu parles comme ça. Essaye de dire dans cet accent des mots caratradais, de cette langue de dégénéré là... *accent supposé représenter un cadre d'entreprise*:

" Oui, on a fait un match-up sur la timeline. On a crée un open space et Agneugnegneu..."

Tu vois ça c'est vraiment le fléau de notre temps. Ces voix et ces accents-là, ceux de nos anciens, qu'ils soient velsniens ou teylais, ils ne pouvaient prononcer que des trucs géniaux. T'sais, tu jouais dans la forêt, et le vieux teylais te disait:
" Attention à pas vous faire dévorer par les ours."

Voilà, les mecs ils te mettaient la pression avec des légendes de la Guerre de Neuf ans ! Il foutaient la pression avec des trucs que tu disais au XVIIème siècle, et c'est comme ça qu'ils avaient le respect. Putain, mais... Vous vous rendez compte à quel point c'était génial de cohabiter avec des mecs comme ça ? Des vrais teylais bien baraque ! Les vieux teylais à leurs enfants à une certaine époque ils expliquaient qu'il y avait des sangliers qui venaient chasser les enfants dans la forêt. Les mecs disaient ça, quoi. Ils racontaient qu'il y avait des ours qui vivaient sous terre et qui allaient sortir pour nous éclater. C'était des mecs qui faisaient des contes et légendes du Moyen-Âge. Ils sont passés où ces teylais là ?! Je suis allé à Manticore le mois dernier, plus personne n'a un accent de vrai gars solide, là. J'y suis retourné, il n'y a que des gonzes qui sortent d'écoles de commerce.

Maintenant dans le nord du pays, ils ont tous un accent plat de citadin, complètement daubé du cul ! Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Ils sont où, là, mes velsianophones solides qu'il y avait à la frontière avant ? Les types qui te faisaient flipper parce qu'ils étaient tous armés de fusils ? Avec leurs mains énormes et leurs bérets, là. Putain, ils me manquent...

Moi, je suis en déménagement tout le temps avec mon boulot, et je me déplace souvent à l'étranger. J'ai beaucoup été à Teyla même si j'y habite pas bien sûr, mais je me sens triste pour eux. Si j'aurais le choix, c'est dans le Manticore des années 80 que je voudrais aménager ! Et ça n'existe plus ! Alors, je suis avec mes valises au pied du camion et j'attends. J'attends qu'il se passe un truc, là. Est-ce qu'on peut avoir une bombe nucléaire là ? Qu'on reparte à zéro et que les teylais refassent des gonzes qui parlent avec un bon accent de la campagne ? Est-ce qu'on peut revenir à avant ? Avant les f**** de p*** ? Avant que ça parte en couille ? Quand il y avait pas encore de wanmiriens dans toutes les rues de ce pays ! Et que ça servait juste à marquer des buts à la coupe du monde plutôt que de voler le boulot des teylais ! Tu vois ce que je veux dire ? L'époque où les immigrés wanmiriens ça cassait pas les cou***** pour des menus spécifiques à chaque communauté à la cantine. Faudrait qu'une bonne fois pour toute, les teylais se sentent pousser des bu**** et leur disent: "On s'en fout de vos spécificités ! Marque un but, c'est ça qu'on veut !"

Voilà c'est tout. De notre point de vue à Velsna on se régalait à cette époque . On se régalait putain. Les teylais de maintenant, ça baisse les yeux. Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Je veux redécouvrir le Manticore de 1990. Et que ça bouge pas. Que ça reste inerte. Inerte, d'accord !? A ce train là bientôt les teylais vont payer leur baguette en eury ! La honte. Putain, cette ambiance lourde des années 80, elle y est plus. On a tout déconstruit, avec toutes ces réformes sociétales là, ou je sais pas quoi ! Teyla comme Velsna, nos deux pays nagent dans le nul. Plus rien n'a de figure ! Plus rien n'a de figure.... Même les vieux, ils sont décevants, maintenant. Parce que moi, à l'époque, on avait des vieux avec des accents de la campagne. Qu'est-ce qu'ils roulent, maintenant, les vieux ? Ils roulent dans des Courvoisier de bobo qu'ils ont acheté à crédit comme des f*** de p*** ! Ils sont infernaux, quoi. Même les vieux de maintenant, ils sont nuls. Les vieux d'avant, ils avaient fait des guerres ! Les types, ils regardaient dans le vide parce qu'ils avaient étranglé des loduariens à main nues. D'accord ? Pour le petit déjeuner en Achosie du Nord on allait taper du celte ! Ils s'étaient fait des mecs à mains nues. C'était ça, les vieux que les teylais et les velsniens avaient.. Nous, notre génération, on était en décalage avec les vieux, mais on les comprenait, on les respectait. Ils nous disaient des trucs, c'était extrêmement précieux.

Je suis triste quand je vois les élections teylaises moi j'te le dis, comme quand je vois la gueule du Sénat velsnien. Mais eux contrairement à nous tu vois, je crois qu'ils ont encore une chance. Le seul que je respecte dans tout ce tas là, le seul qui a encore des cou****, c'est Toneli. Lui il est solide Toneli. Il a déjà soulevé de la fonte Rojas ? Non j'pense pas non...
In pugna oratoria

Teylais


Débat primaire du parti Les Royalistes, en directe à la télévision.

Les primaires à droite assemblaient les deux éléments clés de la politique teylaise. Le premier élément était ni plus ni moins le sérieux qu'on attribuait aux fonctions politiques. À l'Assemblée nationale, à chaque prise de parole et interpellation, la personne devait dire "Honorable" suivi de la fonction de la personne. Une manière de dire qu'on se respecte malgré les différences politiques qui peuvent exister. Plus encore, pour les membres internes au parti et une partie de la population, ce débat historique et iconique permettait aux candidats de démontrer l'art oratoire de chacun. Un art important dans la politique teylaise et qui avait atteint son apogée au sein de l'Assemblée nationale. Chaque pique, chaque phrase bien placée terminait dans les médias qui commentaient la séquence avec une multitude de politiques et journalistes d'opinions.

L'autre élément était la démonstration d'une certaine politique spectacle. En outre, le débat, bien qu'il se passait à la télévision, suivait les règles du parti. À chaque congrès, ce débat se déroulait dans les mêmes règles, bien qu'il ait suivi une évolution pour correspondre à la télévision, avec la présence de tous les candidats. Bouder le débat phare du parti était un élément qui actait votre défaite à l'élection interne. La première règle était que le Noble (élu à la chambre des Nobles) le plus âgé et le député le plus jeune du parti arbitraient et régulaient les débats durant tout le débat. Une tradition à laquelle s'attachait le parti, bien que parfois cela donna des situations assez loufoques. Plusieurs fois, on a vu les médiateurs du débat prendre parti pour l'un des débatteurs, sans aucun état d'âme. Mais l'élément le plus "chouette", si l'on aime la politique spectacle, était que le public présent dans l'arène était un public de militants et des supporters de chacun des candidats. Et il n'y avait aucune règle de tenue, de silence ou autre pour le public.

Il était donc courant que le public hue le candidat adversaire, applaudisse son candidat après une réponse, un clash, faisant répondre les supporters adverses. Occasionnellement, cela entraînait les candidats eux-mêmes dans une surenchère ou un clash pas nécessaire pour le bien du débat et de la campagne. L'événement le plus marquant de ce phénomène fut pendant l'année mille neuf cent soixante-dix-neuf. Le débat opposait Pierre Lacombe et Bernard Lavoile, ce dernier étant un ancien Premier ministre. Le premier reprochait la scission de Rassemblement pour la Royauté qui avait eu lieu dix ans auparavant au second. "Dix ans après votre fuite pathétique, vous revenez nous expliquer comment reconstruire ce que vous avez vous-même détruit. C’est assez ironique, venant d’un homme qui semble incapable de bander devant une escorte si on en croit la presse.", avait balancé sans aucune honte et même avec fierté, Pierre Lacombe.

Un silence pesant et brutal s'était répandu dans l'arène durant une seconde. Une seconde après, le silence s'évanouit ailleurs dans la nature. Les cris des deux camps, les applaudissements du camp de Pierre Lacombe avaient pris place dans l'arène et à la télévision, offrant un spectacle particulier pour l'électeur moyen et détaché de la vie politique teylaise. Les deux médiateurs tentèrent de calmer les esprits, mais en vain. La chaîne de télévision comptait les amendes qu'elle allait devoir verser au régulateur en guise de sanction pour avoir diffusé de tels propos. Les chaînes de télévision étaient régulées au Royaume de Teyla par une autorité indépendante et nationale. Il était de coutume qu'à la diffusion de ce débat, les amendes fleurissent. Mais vu les propos tenus, l'amende risquait d'être record (ce qu'elle fut). La direction de la Chaîne pria pour que la réponse de Bernard Lavoile soit cordiale, du moins sans insulte. Dommage pour la chaîne, ce fut tout le contraire.

"Vous n'avez que les rumeurs pour vous défendre, vous êtes un homme pathétique. Cependant, votre femme a un autre avis que vous sur la question qui parcourt la presse." Il n'y avait plus de rire ou encore de cri dans la salle. Le public avait compris que cet échange était allé trop loin et que la situation pouvait vraiment déraper dans une direction que personne ne voulait aller. Il y avait bien quelques personnes du public qui réclamaient une réponse encore plus ferme, plus brutale. Mais même Pierre Lacombe, qui avait commencé l'accrochage, comprit qu'il fallait temporiser. Il répondit : "Vous insultez ma femme, ce qui en soit mettra fin à votre carrière politique, pour laver votre impuissance dans tous les sens du terme y compris à l'intérieur de ce propre parti. Votre passage à la Résidence Faure ne fut que le reflet d'un homme impuissant, cessez donc vos insultes et partez loin de honte pour vos actions passées à la tête de ce pays."

La présence d'un public non freiné par une quelconque chaîne de télévision qui demandait une neutralité, comme c'était le cas durant tous les débats, permettait une séquence dans laquelle le public posait des questions au candidat. Permettant à des équipes d'un candidat de piéger un candidat, souvent celui qu'on estime le mieux placé. Les réponses étaient généralement cordiales, l'importance de l'art oratoire oblige, mais les expressions des candidats laissaient peu de doute, souvent, sur les réelles émotions des candidats lorsqu'ils voyaient le piège se refermer sur eux. Aujourd'hui c'était à Julia Roberta et Jean-Louis Gaudion de s'affronter dans l'arène politique et du débat du parti Les Royalistes.

- Honorables citoyens et citoyennes, merci d'être présents, dit le vieux noble de soixante-quinze ans encore avec fougue en s'adressant à la salle et à la caméra. Julia Roberta et Jean-Louis Gaudion, qui sont derrière moi, vont s'affronter dans un duel oratoire qui permettra de ravir nos militants, de convaincre les sceptiques et de retourner les convaincus.

- Oui, cher Hugues, répondit le jeune député de trente-cinq ans. La présidence du parti Les Royalistes se mérite à la force des convictions, des idées et de la cohérence du tout, ne l'oublions pas. Chers téléspectateurs, Les Royalistes sont en pleine élection interne. Les instances sont renouvelées, y compris la présidence de ce parti qui voit s'affronter deux candidats. La première candidate est l'actuelle Présidente par intérim depuis deux ans et la démission de son prédécesseur. Julia Roberta est une femme qui a montré des convictions, notamment sur la Loduarie Communiste. Elle s'est démarquée clairement sur ce sujet et thème, allant de plus en plus loin dans les propositions censées contrer la Loduarie Communiste. Mais la Loduarie Communiste s'est effondrée. Est-ce que son programme s'est aussi effondré ? C'est ce que nous verrons ce soir.

- Nous retrouvons aussi ce soir Jean-Louis Gaudion. Ancien ministre des Affaires Étrangères sous le gouvernement d'Antoine Carbasier mais aussi celui d'Angel Rojas, un gouvernement de gauche. Mais aussi Secrétaire général de l'Organisation des Nations Démocratiques dont notre parti peut avoir la fierté d'avoir construit l'organisation de zéro avec des puissances étrangères qui font partie des meilleures économies du monde. Un beau CV sur le papier, mais jusqu'ici, il n'a pas eu à se mouiller politiquement sur les dossiers intérieurs. Plus diplomate et consensuel sur la Loduarie Communiste, Jean-Louis Gaudion aura à se mouiller ce soir. Préparez vos maillots de bain, dit-il sur un ton ironique.

Nos deux candidats vont commencer par un préambule. Vous avez deux minutes chacun. Le tirage au sort a désigné Jean-Louis Gaudion pour commencer.

- Je tenais à vous remercier pour la tenue du débat et aussi Julia Roberta pour la participation à cet acte démocratique, commença Jean-Louis sur un ton calme. Notre nation est à la croisée des chemins, une situation que nous devons voir. L'effondrement de la Loduarie Communiste a créé une situation bien plus paisible en Eurysie de l'Ouest. Cette situation de paix, que j'ai toujours appelée de mes vœux, doit permettre au Royaume de Teyla de prendre une nouvelle dimension. Le Royaume de Teyla est une grande nation et nous avons un rôle à jouer sur la scène internationale et notamment en Eurysie de l'Ouest où nous devons mener des actions pour assurer notre sécurité, mais aussi la paix. La paix ne peut être assurée sans l'action du Royaume de Teyla et de ses forces vives.

Mais pour cela, le Royaume de Teyla doit avoir une politique interne lui permettant d'avoir des forces sur lesquelles il peut jouer et des atouts diplomatiques dans sa manche qu'il pourrait sortir sur les grands dossiers internationaux. C'est pour cela, chers peuple de droite, que nous avons vocation à gouverner et pas n'importe comment, bien au contraire. Nous devons gouverner avec une vision claire, une colonne vertébrale solide et une exigence de résultats. Le Royaume de Teyla doit être réformé en profondeur non pas pour une logique comptable, comme certains le disent, mais pour lui donner les moyens de répondre aux enjeux modernes. Les réformes économiques doivent aller vers une intégration sociale avec un dialogue constant entre le Gouvernement de Sa Majesté et les syndicats qu'ils soient ouvriers ou patronaux. Il en va de la parole humaine, mais aussi du bien-être social pour ce pays. Le projet Manticore 2030 accélérant le virage vers les nouvelles technologies pour le Royaume de Teyla doit continuer à être accéléré.

Je m’adresse à vous aujourd’hui, non seulement comme candidat, mais comme homme d’État. Le destin du Royaume de Teyla est celui d'une puissance de l'avenir et du progrès et non du passé comme certains le veulent. L'innovation, l'instruction, l'investissement dans l'économie et l'assurance de capacité de défense propre au Royaume de Teyla. Je ne renie pas l'identité teylaise, bien au contraire, je l'embrasse et je l'accompagne, contrairement à Julia, vers l'identité teylaise de l'avenir qui mélange nos envies et le progrès du Royaume de Teyla. La droite teylaise a gagné quand elle est modeste, moderne et consensuelle. Je ne vois pas ces trois nécessités chez ma collègue Julia Roberta, que je respecte pleinement. Mais nos points de vue sont différents. La vision de Julia Roberta pour le Royaume de Teyla s'est effondrée en même temps que l'effondrement de l'État Loduarien. Il est temps que la droite retrouve le pouvoir. Elle aurait dû l'obtenir de deux mille onze à deux mille seize, mais la gauche nous a privés de cela mais aussi notre propre incompétence. Je vous demande de vous unir derrière moi pour le bien de notre parti et de notre nation. Vive la Couronne, Vive le Royaume de Teyla.


- Merci pour ce discours d'ouverture, Jean-Louis Gaudion. Je tenais tout autant que vous à vous remercier pour participer à cet événement démocratique et qui est nécessaire au pays, commença sur un ton cordial Julia Roberta. Nous sommes la droite de gouvernement et nous avons vocation à gouverner lors des cinq prochaines années. C'est pour cela que nous sommes là devant vous. Bien que nos points de vue divergent et parfois de beaucoup, comme sur la Loduarie Communiste, nous avons cette volonté de gouvernement en commun. Je tenais à montrer ce qui nous rapproche et non ce qui nous divise, contrairement à vous, Jean-Louis Gaudion. Pendant ma présidence par intérim, je n'ai eu de cesse d'unir ce parti et ses membres. Nous avons créé et mis en place des instances qui rapprochent et permettent la discussion entre les différents courants idéologiques qui font la richesse de notre famille politique. Plus encore, j'ai permis à ce parti de remonter la pente et d'atteindre, selon les sondages, des intentions de vote qui nous permettent d'entrevoir la victoire. Je n'ai eu de cesse de penser aux militants et aux Teylais, parce que c'est cela ma vocation.

Si je suis ici devant vous à vous parler et tenter de vous convaincre, c'est parce que je crois que la société teylaise a besoin de la droite au gouvernement, au pouvoir après cinq années difficiles du gouvernement Rojas. Cet homme, ancien juge anti-corruption, pensait qu'on dirigeait un pays comme on dirige une institution judiciaire. Mais cela est faux. Sous mon mandat, nous avons démontré les fautes et parfois les mensonges de ce gouvernement de malheur qui a failli nous vendre à la Loduarie Communiste. Je n'oublie pas les rencontres officielles entre Angel Rojas et Lorenzo ou encore Lorenzo et Pierre Lore. Cet ancien Secrétaire général a tué des Teylais, il est bien heureux que cet homme soit mort. Bien que je me réjouisse à titre personnel de sa mort, nous devons comprendre les erreurs afin que notre nation ne soit plus aussi fragile face à un homme fou. C'est cela le devoir, envers cette nation, de la droite de gouvernement. Le destin du Royaume de Teyla ne peut être dans les mains de ceux qui méprisent ce même Royaume.

Oui, pour ce faire, il faut être direct, tranchant face à nos adversaires et ceux qui ont coopéré avec ce régime politique qui a tué des Teylais, un rappel nécessaire pour certains,
dit-elle en se tournant vers Jean-Louis Gaudion alors que le public applaudissait. Nul ne peut attaquer le Royaume de Teyla impunément et nul ne peut soutenir ceux qui attaquent le Royaume de Teyla impunément. Oui, nous devons mettre des droits de douane importants contre des nations ayant soutenu ce régime et ne souhaitant pas émettre des excuses au Royaume de Teyla. Même si cela remet en cause le libéralisme. Le Royaume de Teyla est une puissance majeure parce qu'il a toujours su faire la part des choses. La morale et la défense de nos concitoyens passent avant le libéralisme, M. Gaudion. Oui, le libéralisme est une nécessité pour le Royaume de Teyla, mais pas n'importe comment, vous-même vous le dites. Nous devons construire un Royaume ayant les moyens économiques de maintenir une force militaire conséquente pour que cette situation n'arrive plus jamais.

- Je ne vous rejoins pas sur la mort de Lorenzo, chère Julia. Il est vrai que c'était un ennemi du Royaume de Teyla, mais il est mort dans des circonstances prévisibles qui n'en restent pas moins intolérables. Je ne remets pas en cause le coup d'État, au regard des crimes de ce régime qui aurait dû être jugé dans son intégralité. Mais je ne suis pas favorable à la peine de mort pour quelque crime que ce soit, et sa mort n'est ni plus ni moins une peine de mort déguisée. Cette personne, non pardon, ce monstre, aurait dû être jugé par les tribunaux teylais ou loduariens, lorsqu'un régime démocratique aura pris place. Ce discours vaut pour les officiels loduariens, y compris ceux qui ont tué les deux citoyens teylais sur le sol loduarien. Le mensonge de la Loduarie Communiste sur cette question est inexplicable et impardonnable.

- Je ne suis pas pour la peine de mort non plus, Jean-Louis Gaudion. Un acte barbare qui nous ancre dans la décivilisation de notre société si elle est appliquée. Mais se réjouir de la mort d'une personne aussi inhumaine n'est pas paradoxal. Il aurait été préférable que cette personne soit jugée, mais je suis persuadée que la volonté des victimes de cet homme est de le voir mourir. Nous l'avons vu lors de l'annonce de sa mort. Les rues teylaises ont été remplies de citoyens satisfaits par la mort de cette personne. Bien que le Gouvernement de Sa Majesté n'ait rien dit officiellement, et cela était nécessaire, je suis persuadée que tous les membres du Gouvernement ont lâché un soupir de soulagement. Demandez au public ! Elle se tourne alors vers le public de la salle et une grande partie de ce dernier se leva et applaudit Julia Roberta.

- Oui, très certainement, mais nous avons une image à l'internationale à préserver. Que vont penser les dirigeants étrangers lorsqu'ils entendront de la part de leurs conseillers les mots que vous venez de prononcer ? Pensez-vous qu'ils seront sereins à l'idée de vous rencontrer ? La crainte est parfois utile en diplomatie, mais ce n'est rarement la solution de facilité et elle fonctionne qu'un temps. Ces dirigeants ne verront plus le Royaume de Teyla comme une nation qui cherche la paix, la stabilité régionale et mondiale. Bien au contraire, vous transformerez complètement la vision qu'ont les dirigeants étrangers de notre nation, mais une transformation qui ne va pas dans le bon sens. Il est du devoir du Royaume de Teyla de se battre pour la paix et la stabilité, si paradoxaux soient mes propos. Notre histoire démontre à quel point les guerres coûtent en vies humaines. Demandez aux Teylais s'ils ne s'en rappellent pas, demandez aux Teylais s'ils préfèrent la paix à la guerre, demandez aux Teylais s'ils préfèrent voir leurs proches vivants ou morts. Alors qu'il récitait sa tirade, le public se leva et applaudissait tout en criant "Teyla !" "Teyla !", une manière comme une autre de soutenir Jean-Louis Gaudion.


Commentaire post débat dans la presse : Dès les discours d'ouverture, nous avons pu observer deux candidats bien différents. Jean-Louis Gaudion est entré dans le vif du sujet en attaquant directement son adversaire. Julia Roberta, avec la chute de la Loduarie Communiste, voit la colonne vertébrale de son programme disparaître, ce qui en fait une cible facile. L'ancien ministre des Affaires Étrangères, que l'on attendait plus calme et plus patient, n'a pas attendu pour donner des coups à son adversaire du soir. Un geste pouvant paraître habile, mais Julia Roberta a bien répondu. La femme à la main de fer sur Les Royalistes a voulu apparaître comme fédératrice des courants du centre-droit à la droite. Habituellement intransigeante, ce soir, elle a surpris son monde en démontrant qu'elle pouvait être conciliante, une façon de rattraper le coup sur la Loduarie Communiste. Lors du commencement du débat, c'est une femme que l'on a pu projeter comme Première ministre qui est apparue, tandis que Jean-Louis Gaudion semblait ramer avec difficulté vers la Résidence Faure.

Julia Roberta a su continuer de parler de la Loduarie Communiste, son point fort, tout en basculant le sujet pour critiquer le gouvernement actuel, démontrant qu'elle cherche à réunir les courants de droite au sein des Royalistes. Une manière habile de gagner des points chez les militants. Mais Jean-Louis Gaudion n'est pas resté sans réponse face à l'offensive et à la stratégie de son adversaire. Jean-Louis Gaudion a démontré qu'il maîtrisait les sujets internationaux, contrairement à Julia Roberta, malgré des propos fermes et clairs.


- La diplomatie velsnienne s'est démontrée, récemment, plus ouverte avec une coopération avec les pays membres de l'Organisation des Nations Démocratiques. Le sommet sur la Manche-Blanche avec la République Fédérale et le Royaume de Teyla ou encore les opérations militaires au Grand Tsarat tendent à démontrer que la Grande République cherche un chemin de coopération sur certains dossiers avec le Royaume de Teyla et ses partenaires. Un Gouvernement Royaliste doit-il continuer dans cette direction, freiner les initiatives velsniennes ou encore se montrer entreprenant pour une coopération plus étroite ? Posa comme question le plus jeune des médiateurs du débat.

- Eh bien, dit Jean-Louis Gaudion. Nos régimes politiques avec la Grande République sont bien différents, mais l'actuel gouvernement a mené des réformes allant dans le sens d'une démocratisation du régime, ce qui est à saluer pour le bien de la population velsnienne. Je crois qu'il est dans l'intérêt du Royaume de Teyla d'ouvrir une situation de libre-échange avec la Grande République de Velsna, mais sans être dupe. En outre, les entreprises s'installant ou voulant vendre à Velsna doivent suivre les prix du secteur décidé par les entreprises locales du secteur. Dans une situation de libre-échange, une telle situation ne serait pas équitable. Une situation de libre-échange ne doit se faire uniquement si la Grande République de Velsna est prête à revenir sur ces prix décidés par les entreprises du secteur. Il s'agit d'un acte de protectionisme dont l'efficacité peut être remise en cause.

Plus amplement, je crois qu'il existe un chemin pour une coopération étroite en Manche-Blanche entre la Grande République de Velsna et le Royaume de Teyla. Le Gouvernement de Sa Majesté allant à cette réunion l'a très bien compris. Nos nations n'ont pas un régime politique en commun, mais elles ont des intérêts en commun et parmi eux s'y trouve la sécurisation des routes commerciales entre l'Eurysie et les différents continents, la stabilité de la région d'Eurysie de l'Ouest. Nous avons tous compris que la stabilité permettait d'assurer le développement de nos nations, ainsi nous avons cet objectif commun de garder la paix en Eurysie. Les déploiements que cherche à faire le Gouvernement de Sa Majesté n'ont nul autre objectif que celui-là.


- Je rejoins volontiers M. Gaudion sur la Grande République de Velsna. Nous avons la liberté de circulation et la liberté de commerce en commun avec la Grande République. Ce sont deux valeurs fondamentales qui ont fait la réussite de nos nations respectives. Peut-être est-il temps d'avoir des liens plus forts et ancrés avec cette nation, tout en privilégiant nos liens avec les États-membres de l'Organisation des Nations Démocratiques. La Grande République a su se montrer cordiale et diplomate dans les moments nécessaires avec le Royaume de Teyla. Toutefois, nous devons veiller à ce que cette nation n'aille pas contre les intérêts de l'Organisation des Nations Démocratiques, ce qui fut le cas par le passé. Un moment douloureux, car nous souhaitons vraiment nous rapprocher de cette nation. J'espère que les dirigeants de la Grande République et les sénateurs entendront raison et reverront certains propos intolérables sur l'Organisation des Nations Démocratiques.

- Vous pensez à l'appel d'offres concernant la Ligue de Velcal ? Posa comme question le Noble.

- Oui, tout à fait. Je ne sais pas ce qui a pris aux diplomates velsniens et je ne sais pas s'il y a eu une discussion à ce sujet entre le Gouvernement de Sa Majesté et la Grande République, mais il y en aura une entre un Gouvernement Royaliste et la Grande République. Une nation voisine qui utilise des termes très péjoratifs à notre encontre n'est pas justifiable et n'aura pas tendance à aller vers une amélioration des relations. Nous entendrons les éléments qui ont poussé les Velsniens à penser cela, puis nous prendrons les mesures nécessaires et la Grande République de Velsna devra s'assurer de ne plus s'opposer aussi frontalement à l'Organisation des Nations Démocratiques. Si un accord est trouvé, alors des discussions concernant le libre-échange pourront être menées sans aucune opposition de ma part.

- Tout à fait d'accord avec ce qui vient d'être dit, répondit sur un ton neutre Jean-Louis Gaudion. Nous devons avoir une vision stratégique globale concernant la Grande République sans être dupes qu'elle ne réagit qu'à ses propres intérêts, là où la diplomatie du Royaume de Teyla est plus romantique et basée sur les droits humains et de l'Homme.


Commentaire post débat dans la presse : Sans grande surprise, les deux protagonistes de l'élection interne du parti Les Royalistes se sont retrouvés à défendre le même programme et la même vision concernant la Grande République, démontrant une unité minimale aux électeurs et aux téléspectateurs. Une image bonne à voir et qui permettra de faire des campagnes de pubs ou encore permettre un ralliement derrière le vainqueur sans grand souci, si on se focalise sur cette séquence télévisuelle.

La Grande République de Velsna doit prier pour que ce soit Les Royalistes qui gagnent ces élections et non le Mouvement Royaliste et d'Union dont les voix démontrant que la Grande République est une oligarchie et n'a rien de démocratique s'élèvent au fur et à mesure. Une position qui servira à démontrer que les deux partis politiques qui font la vie politique du Royaume de Teyla ne sont pas similaires et mènent bel et bien des politiques différentes. Une critique de plus en plus présente alors que le total des voix des deux partis ne cesse de baisser à chaque élection générale.


- Toujours sur la politique internationale, et ce sera la dernière question sur ce sujet crucial, honorables candidats. Le Grand-Kah assume de plus en plus sa puissance et a réveillé dans le même temps l'économie de l'Alguarena, qui mène des politiques toujours plus grandes pour résister à la montée en puissance du Grand-Kah. Nous savons que les relations Teyla-Kah remontent à l'époque d'Antoine Carbasier par l'achat d'armes, puis un accord de libre-échange. Quelle doit être la réaction du Royaume de Teyla face à cette course, à la politique impérialiste du Grand-Kah dans certains endroits du monde et, plus généralement, face aux courants communistes et véritablement socialistes ? Le jeune député et médiateur regarda Julia Roberta afin d'obtenir une réponse.

- La fermeté et la non-compromission, répondit sans aucune hésitation Julia Roberta. Nous savons ce que font les nations communistes. La Loduarie Communiste nous l'a prouvé depuis deux mille un. La non-compromission avec ces nations est non négociable pour moi et tous ceux qui pensent à la compromission avec ces rouges ne sont pas dignes du Royaume de Teyla et de son confort de vie. Je suis désolée pour mes mots, mais la réalité est celle-là pourtant. Si les mouvements communistes sont aussi puissants dans certains pays, c'est parce que ces rouges font de l'ingérence étrangère. C'est le principe de la doctrine internationaliste enclenchée par l'Union Internationale du Communisme et du Socialisme. Nous devons être fermes envers toutes ingérences étrangères sur notre sol mais aussi sur le sol de nations étrangères et proposer notre aide. Sur le Gondo, pour le Gouvernement de Sa Majesté n'intervient pas, nous avons la puissance militaire pour nous interposer dans le conflit et y débarquer des hommes et le matériel nécessaire afin de soutenir une faction démocratique. L'armée démocratique, soutenue par le Grand-Kah, ne doit pas gagner ce conflit.

Concernant le Grand-Kah, nous devons changer l'approche tout en continuant un dialogue. Nous aspirons à la même aversion avec les régimes fascistes ou encore qui commettent des crimes de guerre, excepté Carnavale pour le Grand-Kah. Une situation étrangère pour cette nation. Mais soit, nous devons absolument continuer le dialogue tout en arrêtant d'être naïfs, comme l'est Angel Rojas et son gouvernement actuellement. Le Grand-Kah ne prendra jamais la défense du Royaume de Teyla et de ses intérêts excepté si un régime fasciste nous attaque. Nous l'avons vu lors de l'interception teylaise des avions loduariens. Ils ont saisi l'absence de mot et s'y sont accrochés pour justifier l'injustifiable et ne pas soutenir le Royaume de Teyla alors qu'une opération hostile était menée à ses frontières. Nous devons nous montrer beaucoup plus méfiants vis-à-vis de cette nation qui n'a que de regard envers l'impérialisme et les nations communistes et communalistes. Le Royaume de Teyla a tout intérêt à se rapprocher avec l'Alguarena, une nation avec laquelle nous partageons beaucoup de valeurs communes, dont la plus importante est la démocratie libérale.

L'Alguarena a besoin du Royaume de Teyla et de l'Organisation des Nations Démocratiques afin d'assurer un cadre sécuritaire et une influence certaine partout sur le globe. Une manière de lutter contre l'influence grandissante du monde communiste et notamment du Grand-Kah. Cette nation doit comprendre que son impérialisme est mal vu et doit cesser notamment sur le Continent Eurysien mais aussi là où il y a des morts comme au Gondo.


- Je ne suis pas d'accord avec vous. Ce qui fait la force de la diplomatie teylaise, ma chère Roberta, c'est que nous avons toujours parlé aux nations autres que nous, y compris les nations communistes. Les seules nations avec qui nous ne parlons pas, ce sont les régimes fascistes, et cela doit continuer pour des raisons de moralité humaine évidente. Le réseau diplomatique du Royaume de Teyla va du Grand-Kah aux montagnes d'Aleucienne en passant par les mers douces du Nazum. C'est ce qui fait la force du Royaume de Teyla et relie les États-membres de l'Organisation des Nations Démocratiques à des régions du monde entier. Nous avons le réseau diplomatique le plus complet de cette organisation, pour le mieux. Ainsi, je crois que le Royaume de Teyla doit veiller à garder une certaine forme de neutralité entre l'Alguarena et le Grand-Kah. Le Royaume de Teyla doit rester fidèle à ses principes fondamentaux et envers les droits humains. Si l'Alguarena brise ces principes ou le Grand-Kah, alors nous devrons dénoncer avec fermeté les actes qui ont conduit à ce non-respect de ce que doit être la moralité humaine. C'est cela, nos droits fondamentaux de l'Homme, et nul ne peut nous les enlever, même pas la Loduarie Communiste.

Si nous voulons acheter des armes sur la scène internationale, alors nous devons le faire auprès de ces deux nations sans aucune honte. Mais sans aucun aveuglement, l'achat d'armes est plus qu'un achat d'armes, il est normalement la continuité d'une politique de défense et l'assurance d'une protection déguisée en temps normal venant du vendeur à l'acheteur. Mais cette réalité n'est plus depuis longtemps, je le crains, hormis au sein de l'Organisation des Nations Démocratiques. Contrairement à mon adversaire du soir, je crois qu'il est du devoir du Royaume de Teyla d'aller vers l'avant avec les deux nations et de se rapprocher des deux nations dans un dialogue honnête et franc avec les parties. Nous avons tout intérêt à maintenir une discussion avec les deux premières puissances mondiales qui se livrent à une course économique qui pourrait mal tourner.


- À vous entendre, je peine à croire que vous soyez de droite, Jean-Louis. L'essence de notre parti politique fut toujours la lutte contre les mouvements communistes comme l'est le Grand-Kah. Communaliste, je peux vous l'accorder pour une meilleure justesse dans mes propos, mais cela ne change pas la nature et le fond de mes propos. Vous qui parlez de crédibilité sur la scène internationale, serions-nous crédibles auprès de nos partenaires si nous ne défendons pas les démocraties sur la scène internationale ?

- Le Grand-Kah est pourtant une démocratie, Julia, et vous le savez tout autant que moi. Ce n'est pas une comédie que vous nous jouez ici pour plaire aux plus conservateurs de cette pièce que votre véritable pensée échappera à cette salle. Je tiens à vous dire que nous vous avons entendu à l'époque de Gary Hubert lorsqu'il s'est déplacé au Grand-Kah pour acheter des armes. J'espère qu'au moins, en cohérence, vous allez rendre les armes Kah-Tanaises que nous avons achetées au Grand-Kah.

- Pour diviser le parti ? Je préfère me taire et agir en interne et dans l'ombre, plutôt que de diviser sur la place publique le parti, Jean-Louis. Nous sommes une famille politique et le mot que je retiens est le mot famille. Nous sommes la droite de gouvernement et nous avons des principes à respecter et le peuple attend de nous cela. Et parmi ces principes, Jean-Louis, il y a la lutte contre les mouvements communistes à travers le monde.

- Vous tentez de vous raccrocher à l'anti-communisme parce que la Loduarie Communiste n'est plus. Notre parti n'a jamais eu comme pierre angulaire de nos programmes politiques l'anti-communisme, car nous avons toujours été un parti où le pragmatisme et le bon sens règnent. S'il existe une nation communiste démocratique ou communaliste, je vous l'accorde, alors nous n'avons aucune, mais absolument aucune raison de nous montrer fermés à tout dialogue avec. Tant que les standards de la démocratie sont respectés et que les droits humains aussi. Votre programme nous ferme des portes dans plein d'endroits du monde, ce qui est dommage et pas souhaitable pour le Royaume de Teyla.


Commentaire post débat dans la presse : La différence majeure sur la politique extérieure se trouve sur ce sujet et le communisme. Julia Roberta tente de fédérer le parti sur la lutte anti-communiste. En outre, depuis la chute de la Loduarie Communiste, elle a recentré son discours sur le communisme dans sa globalité. Le péril rouge est une réalité selon Julia Roberta et le Royaume de Teyla doit se préparer dans tous les domaines à une confrontation future face à une nation communiste, voire au monde communiste dans sa totalité. Pour démontrer ses propos, elle a utilisé dans plusieurs meetings le cas de l'Estalie qui a conquis deux nations. Quant à Jean-Louis Gaudion, loin d'être sur la défensive, il a tenté aussi d'attaquer Julia Roberta, non sans mal par moment, en jouant sur le terme de démocratie. Le Grand-Kah est une démocratie, un avis partagé par la population teylaise, mais est-ce le cas des adhérents du parti Les Royalistes ? Rien n'en est moins sûr. Jean-Louis Gaudion, en avançant cette affirmation comme argument, a pris un risque assez important auprès des militants des Royalistes.

Jean-Louis Gaudion a tenu à rappeler dans cette séquence que Julia Roberta n'avait plus de programme à cause de la chute de la Loduarie Communiste, un point important de l'argumentaire de cet ancien Secrétaire général de l'Organisation des Nations Démocratiques qui pourrait trouver preneur auprès des militants.


- Une question simple pour vous, messieurs-dames, dit le Noble. Le Gouvernement d'Angel Rojas étudie la possibilité d'enlever le sexe sur les cartes d'identité pour le remplacer par le genre qui serait choisi par la personne. Si le Gouvernement de Sa Majesté venait à proposer cette disposition au Parlement, Les Royalistes doivent-ils accompagner cette mesure ou encore s'opposer à cette mesure ?

- Je suis contre cette mesure, répondit Julia Roberta vers le public qui ne réagit pas. En outre, la mesure que veut faire voter au Parlement le Gouvernement de Sa Majesté n'est que pure démagogie. Il existe deux sexes biologiques et ce n'est pas un crime d'être né homme ou femme. Je comprends qu'on puisse se sentir d'un autre genre que son sexe de naissance. Mais de là à vouloir réécrire la réalité biologique sur un document officiel, c’est une autre affaire, poursuivit Julia Roberta. Le rôle de l’État n’est pas de valider l’intime perception de soi, mais de garantir la sécurité juridique, l’universalité des normes et la cohérence des institutions. Ce que souhaite faire le Gouvernement de Sa Majesté remet en question cette question et la sécurité juridique. Si nous demandons le sexe sur les papiers d'identité, c'est parce qu'il s'agit de l'élément le plus simple pour vérifier l'authenticité de l'identité de la personne.

- Ce n'est pas de la démagogie mais de la reconnaissance, Julia, dit Jean-Louis Gaudion ému. Nous ne parlons pas d'idéologie mais d'existence. Il existe un décalage affreux entre ce qu'il y a marqué sur les papiers et le ressenti de milliers de personnes sur ce qu'elles sont réellement et selon elles. Oui, il existe deux sexes, je vous l'accorde. Mais vous confondez sexe et genre. Votre propos aurait juste dans un monde où la science n'existe pas, mais hélas pour vous, la science est une réalité au Royaume de Teyla et depuis de longs siècles. La science ne confond pas sexe et genre et il est tout à fait possible, sans créer des problèmes de sécurité, de remplacer le sexe par le genre sur la carte d'identité. La carte d'identité n'est pas un outil médical mais un outil administratif. Est-ce à l'administration de trancher ce qu'une personne est la seule à savoir sur elle ? À l'évidence, non !

Il ne s’agit pas d’effacer la différence des sexes, mais de reconnaître la diversité des parcours humains et de vie. Elle ne nie pas la sécurité, elle l'adapte aux réalités modernes de notre monde.


- Je comprends votre compassion, Jean-Louis. Je tiens à préciser que mes propos sont dits sans aucune haine envers ces personnes. Mais vouloir le bien n'oblige pas à nier la réalité et je le dis avec compassion envers ces personnes. Vous dites que la carte d'identité est un outil administratif et je vous rejoins là-dessus. C'est pourquoi le législateur doit établir des critères précis et clairs pour tous. Le sexe biologique ne change pas contrairement au genre. Or, peut-on construire un document administratif sur une notion qui peut changer selon les personnes, les définitions et d'une année à l'autre sur une même personne ? Je ne le crois pas et ceux qui pensent le contraire sont dans une illusion.


Commentaire post débat dans la presse : Un sujet qui a mis en exergue les différences entre les deux candidats est celui sur la carte d'identité et la question du genre et du sexe biologique. Jean-Louis Gaudion s'inscrit dans la continuité des traditionalistes hommes au pouvoir au sein du parti politique. Ainsi, ayant dans le programme un certain progressisme tout en maintenant une intransigeance sur certains sujets comme sur celui de l'ordre et de la sécurité. Quant à Julia Roberta, elle ne fait aucune concession sur le sujet et pourrait se mettre à dos les électeurs de centre-droit. Face à une potentielle percée du Parti Royaliste, il s'agit d'une stratégie risquée qui pourrait valoir la défaite au parti politique s'il perd l'électorat de centre-droit au profit de l'abstention ou du Mouvement Royaliste et d'Union.


- Avec la disparition de la Loduarie Communiste, de nombreux experts redoutent une vague migratoire qui arrivera sur le Royaume de Teyla dès qu'un conflit ouvert sera enclenché entre les différentes nations qui sont nées de la chute de la Loduarie Communiste. Quelle doit être la réaction du Royaume de Teyla sur cette question fondamentale ? Plus globalement, quelle doit être la politique d'un Gouvernement Royaliste sur les Loduariens qui habitent actuellement au Royaume de Teyla sur les questions migratoires ?

- Écoutez, je crois que le Royaume de Teyla doit répondre de manière lucide face à la situation inédite à nos frontières, mais aussi en regardant dans notre histoire pour trouver la façon dont nous devons nous comporter. Le Royaume de Teyla, et notamment grâce à Pierre Lacombe, a toujours été une nation accueillante envers les peuples souffrants. Depuis la chute de la Loduarie Communiste, les Loduariens chutent. Si détestable était le régime, il vaut mieux un régime politique que l'anarchie. Si ces personnes sont sous le coup d'un non-respect de la dignité humaine, comme le déclare la Déclaration des Droits Humains, alors nous devons accueillir ces personnes sans aucune limite. Là où il doit y avoir une limite, c'est si les personnes qui demandent l'entrée au Royaume de Teyla ne sont pas en danger là où elles vivent. Le Parlement doit se saisir de la question et fixer des quotas annuellement. C'est à une institution démocratique de régler cette question dont la démocratie doit se saisir.

Plus encore, continua Julia Roberta, nous devons créer une zone tampon à la frontière sud afin que les migrants illégaux ne puissent pas entrer au Royaume de Teyla. Il s'agirait d'une zone où les organisations et associations pourraient continuer leur rôle d'accompagnant dans les démarches et les aides sur la faim et j'en passe. Tout en permettant à l'administration teylaise de gérer les demandes directement sur place afin d'avoir une immigration contrôlée et des frontières respectées. Cette question doit être élargie. Si cette zone est mise en place et tenue par l'armée teylaise, alors nous pouvons traiter tous les dossiers de cette zone. Cela demande un investissement économique, mais le Royaume de Teyla a les moyens de le faire sans se mettre en faillite.

Sur les Loduariens déjà présents au Royaume de Teyla, je ne vois aucune raison pour ne pas continuer la politique actuelle, à savoir qu'ils sont des humains et répondent aux droits que leur donne la constitution et les lois teylaises. Ni plus ni moins.


- Je suis en déssacord avec vous....

- Etonnant ! Dit-elle sur un ton ironique et sarcastique.

- Non, cela n'est pas étonnant quand on sait qui a travaillé les dossiers, dit-il froidement. Si vous voulez bien me laisser continuer, j'en serais ravi.

- Mais allez-y, je vous en prie.

- Bien, c'est aimable de votre part. Je disais donc que je suis en désaccord avec les arguments et les propositions avancées, du moins une partie. Il est évident que je rejoins Julia Roberta sur les sujets des Loduariens déjà présents sur le sol teylais. Je la rejoins aussi sur la nécessité que la question soit réglée par le Parlement et à travers des quotas concernant l'immigration, et pas uniquement l'immigration loduarienne. Mais la méthode que vous présentez là est une méthode barbare, j'ose le terme. Nous avons dans notre histoire toujours eu un candidat qui souhaite renforcer le système à travers des mots ou qui veut gagner en pensant que des phrases et formules provocatrices lui feront gagner le congrès, mais jamais cela n'était allé aussi loin de mémoire d'homme. Les dossiers d'immigration doivent être traités sur notre sol, il en est une question de souveraineté et d'indépendance nationale. Voulez-vous vraiment soustraire la souveraineté au Royaume de Teyla, à son peuple ?

Plus encore, on ne traverse pas une frontière dans le but de cet objectif, Julia. Envoyer l'armée traverser une frontière n'est jamais anodin et nous sera reproché à l'internationale sur cette question, d'autant plus que votre argument n'est pas défendable sur la scène internationale. Vous vivez dans quel monde ?


- Le monde de la volonté des Teylais, M. Gaudion, contrairement à vous. Je parle aux Teylais et aux Teylaises de tous les horizons et ils sont beaucoup plus sévères que nous sur la Loduarie et les Loduariens. Mes propositions visent à ce que la volonté populaire soit respectée par le Parlement et le Gouvernement de Sa Majesté.

- Je ne savais pas que se parler à soi-même, c'était parler aux Teylais...

- Et maintenant les questions du public ! Dit le vieux Noble.

- Ma question est adressée à Jean-Louis Gaudion. Quelle doit être la politique économique et fiscale du Royaume de Teyla selon-vous ?

- Vaste question mais une question pertinente. Je crois que le libéralisme a fait et continuera à faire la réussite du Royaume de Teyla durant les prochaines décennies. Je reste intimement convaincu de cela. Mais aucun système économique n'est parfait, alors il revient à l'État de corriger les défauts du libéralisme économique. En ce sens, je crois qu'une révision de la politique fiscale afin de construire un système cohérent et réduire la dette publique doit être étudiée par le Parlement en concertation avec le Gouvernement de Sa Majesté. En outre, l'imposition au Royaume de Teyla est déjà très faible, une augmentation de deux pour cent suffirait à réduire notre déficit. L'augmentation de la dette publique fut nécessaire pour assurer l'amélioration rapide de notre armée face à la Loduarie Communiste. Mais maintenant les menaces sont moindres. Nous devons être intelligents et profiter de cette période pour réduire les déficits publics et les dettes.

Dans certains secteurs, la sécurité, l'éducation et la recherche et le développement, le Royaume de Teyla doit tout faire pour maintenir les investissements qu'il met actuellement dans ces secteurs de grande importance. L'économie teylaise doit aussi continuer sa transformation vers une industrie de pointe et de haute technologie, mais aussi vers les nouvelles technologies. Les investissements faits dans le projet Manticore 2030 doivent continuer et être faits en concertation avec la population locale, bien entendu. Ce projet assurera une croissance hors norme au Royaume de Teyla durant le prochain siècle, tout comme l'industrie de pointe et les nouvelles technologies. Nous devons donc adapter notre système éducatif à ces besoins, d'où la nécessité de la continuation des investissements.



Attention certains propos sont mensongés de manière volontaire par les participants eux-mêmes.


Récapitulatif des programmes politiques des partis !


Parti Eurycommuniste Teylais - PET :

État du parti avant l'élection : Le Parti Eurycommuniste Teylais reste une formation marginale dans la vie politique nationale, fortement marquée par son lien idéologique avec la Loduarie et le passé douloureux entre cette dernière et le Royaume de Teyla. Issu de la mouvance eurycommuniste, le parti ne comporte aucun élu au Royaume de Teyla, étant donné sa création récente qui a eu lieu après les récentes élections teylaises. Les élections à venir sont donc un test pour le Parti Eurycommuniste Teylais, qui va devoir convaincre les Teylais qu'il n'est pas une menace pour le Royaume de Teyla, mais tout son contraire, et prouver sa capacité à convaincre auprès des mouvances de gauche quoi il est capable. Tous les autres partis, sauf Avenir du Peuple, se sont déjà prononcés en défaveur du Parti Eurycommuniste Teylais, une question de gain électoral et de conviction.

Bien qu'il n'existe aucune preuve, le parti est sans doute sous très forte surveillance des Services Secrets du Royaume de Teyla et de toutes les institutions du Royaume de Teyla. Les médias se penchent petit à petit sur ce parti, mais ne souhaitent pas donner une résonance à ce parti, étant donné son lien avec l'Eurycommunisme. Le parti, pour réussir, devra compter sur un soutien international sans aucun doute, sans pour autant penser qu'un miracle soit possible.

Positionnement, électorat, zone géographique principale : Le Parti Eurycommuniste Teylais se situe à l'extrême gauche de l’échiquier politique teylais. Cet OVNI politique n'a pas encore d'électorat précis, étant donné qu'il n'a jamais participé à une élection au Royaume de Teyla, une chance pour les idéologues du parti qui pourront le transformer selon leurs propres volontés. Son anti-monarchisme et son anti-OND restreint fortement sa capacité électorale, s'il ne convainc pas ou ne convertit pas la population à ses idéologies.

International :

Organisations internationales : Le parti souhaite que le Royaume de Teyla quitte l'Organisation des Nations Démocratiques, une organisation supranationale comme vu impérialisme. Toutefois, afin de plaire à la population teylaise, le parti n'évoque pas les accrochages, notamment le blocus ONdien, entre les états-membres de l'organisation et la Loduarie Communiste, bien que cette dernière soit présentée par le parti comme une nation incomprise par la population teylaise. Dans l'état actuel, le parti refuse toute entrée dans l'Union Internationale du Communisme et du Socialisme à cause de la crainte de l'interdiction du parti par les autorités teylaises. Toutefois, en interne, il se dit que cette position sera revue lorsque le parti aura une forte présence sur la scène nationale. En attendant, il est pour l'entrée du Royaume de Teyla au sein de l'Internationale Libertaire si le parti arrive au pouvoir.

Eurysie : Rapprochement entre le Royaume de Teyla et la nation communiste/communaliste, même si les premières seront favorisées. Facilitation des relations avec l'Estalie, dont le PET voit l'Estalie comme une nation pouvant devenir la protectrice des mouvances communistes et communalistes en Eurysie (toujours cette crainte de l'interdiction).

Monde : Mettre en place les outils et moyens permettant la fin de l'ordre mondial capitaliste au sein des grandes organisations mondiales. Notamment l'Organisation des Nations Commerçantes et l'Organisation des Nations Démocratiques. L'internationalisation des luttes est une nécessité pour ce parti, qu'il soit au pouvoir ou non au Royaume de Teyla.

Intérieur :

Avant-garde :* La construction d'une avant-garde révolutionnaire, à savoir la construction d'une classe ouvrière éduquée et qui saura saisir les mouvements révolutionnaires qui font basculer l'histoire d'une nation telle que le Royaume de Teyla. L'éducation des classes ouvrières doit permettre à la nation teylaise de maintenir une économie viable auprès des nations concurrentes capitalistes. Ainsi, la constitution d'une classe ouvrière doit permettre, lors de la prise de pouvoir, le démantèlement de l'outil capitaliste au profit du prolétariat et la construction de l'idéal Eurycommuniste sur tous les plans, sans oublier les particularités de la société et culture teylaises.

Centralisme :* La gestion d'une nation, et en particulier du Royaume de Teyla, passe par le centralisme politique et démocratique. La démocratie est exigeante et pour cela l'exigence est de mise. Pour obtenir l'exigence demandée par la démocratie, la démocratie doit être gérée d'une main de fer par des autorités centrales et une doctrine. La révision des institutions teylaises pour la création d'une échelle institutionnelle dans laquelle l'échelon inférieur élit l'échelon supérieur. La garantie d'un débat ouvert et transparent auprès de la société civile et des diverses institutions.

La démocratie passe aussi par le respect des décisions prises. L'État teylais doit faire respecter, à la lettre, les décisions émises par les différents échelons. Ce système doit permettre de filtrer les éléments perturbateurs, carriéristes ou encore corruptibles de l'État teylais et ainsi faire perdurer la grandeur du communisme au Royaume de Teyla.

* Pour plus de détail se référer aux articles de l'Unita ou Géorgi Marcos de l'UICS.


Avenir du Peuple - A! :

État du parti avant l'élection : L'Avenir du peuple est un parti mineur et qui, au regard de son idéologie, restera mineur pendant un long moment au Royaume de Teyla si rien n'est fait par les instances du parti. Le parti aura des choix sur l'avenir à faire. Acceptera-t-il de faire alliance avec d'autres partis politiques de gauche comme Gauche Républicaine ou encore le Parti Eurycommuniste Teylais, au risque de se mettre une bonne partie de l'électorat teylais à dos ? Il est l'un des partis mineurs du Royaume de Teyla qui compte le plus de militants actifs, aussi bien en ligne que sur le terrain. Les membres de ce parti et la direction n'hésitent pas à tracter, organiser des campagnes de dons, aides sociales, dans les zones où le parti est fort et peut se le permettre.

Toutefois, les analystes de la vie politique teylaises sont d'accord sur le fait que la montée du parti, dans les élections, risque de prendre un certain temps à cause de la puissance à gauche du Mouvement Royaliste et d'Union.

Positionnement, électorat, zone géographique principale : Avenir du peuple est sûrement le parti de gauche, réellement à gauche selon certains, avec le plus de potentiel électoral sur le temps long. Le parti est très fort dans la région de Calcaris, la moitié de ses élus proviennent de cette région. Outre ça, il suit le schéma classique du Mouvement Royaliste et d'Union. Ainsi, il fait ses meilleurs scores auprès de la région Manticore et Cielchâteau. Le parti est très fort au sein des étudiants, des classes populaires tombant dans le républicanisme et dans les milieux populaires. Ainsi, le parti est assez fort dans la ruralité et les villes étudiantes, une particularité presque unique. Il est présent dans le nord du pays, région fortement agricole, les agriculteurs et l'industrie alimentaires à travers les ouvriers qui ne croient plus en la royauté, peu nombreux jusqu'à ce jour. Le parti a été créé en deux mille quatorze, mais il est né d'une fusion de deux partis politiques déjà présents sur la scène politique nationale depuis plusieurs décennies, lui assurant la connaissance de l'histoire teylaise et des mouvements de gauche.

Dans une nation convaincue du bienfait de l'Organisation des Nations Démocratiques, ses positions sur cette organisation lui sont reprochées et, selon diverses études d'opinion, freinent grandement la capacité électorale du parti. Mais les études ont-elles vraiment raison ?

International :

Organisations internationales : Méfiance envers l'Organisation des Nations Démocratiques. Proposition d'un référendum pour sortir le pays de cette organisation à terme. Entrée du pays dans l'Internationale Libertaire, même si le référendum acte le maintien du pays dans l'Organisation des Nations Démocratiques.

Alguarena/Grand-Kah : Rapprochement et favorisation de la relation avec le Grand-Kah afin de faire face à la brutalité de la réalité due au monde capitaliste et libéral.

Intérieur :

Bipartisme/constitution : L'instauration d'une proportionnelle pour les élections législatives afin de mettre fin au système de bipartisme. La suppression de la Chambre des Nobles garantissant aux élites du Royaume de Teyla des privilèges inacceptables dans la société teylaise.

Monarchie : Abolition de la monarchie pour l'instauration d'un régime basé sur la démocratie directe et une meilleure représentation dans les institutions démocratiques à travers l'instauration de la proportionnelle intégrale.

* Le programme est fortement inspiré des écrits de vast dans ce même topic !


Gauche Républicaine — GR :


État du parti avant l'élection : Gauche Républicaine est l'un des rares partis républicains sur la scène politique teylaise. Cette position lui confère le rôle d'opposition de gauche ET républicaine aux divers Gouvernements de Sa Majesté. Elle lui permet donc d'avoir un rôle important et une voix qui porte sur la scène nationale. De manière générale, le parti ne descend pas en dessous des cinq pour cent de voix à chacune des élections au niveau national. Ce qui en fait, dans les régions et les villes, un parti majeur pour former des coalitions. Mais hélas pour ce parti, les deux partis principaux de la vie politique, Mouvement Royaliste et d'Union et Les Royalistes, se refusent à faire des alliances avec des républicains et les extrêmes par ailleurs. Les deux partis préférant s'allier entre eux dans certaines régions plutôt qu'avec Gauche Républicaine ou Droite Républicaine.

Positionnement, électorat, zone géographique principale : Gauche Républicaine se situe sur le segment de l'électorat réformiste qui ne souhaite pas une rupture brutale avec les institutions en place, mais la transformation du Royaume en une République, avec une transition en douceur. Tout comme les électeurs du Mouvement Royaliste et d'Union, les électeurs sont très attachés à la culture démocratique et parlementaire du Royaume de Teyla. Ainsi, l'électorat est composé de fonctionnaires avant tout, mais aussi de cadres moyens. Les classes sociales qui ont du mal à finir les fins de mois et étant républicaines ont tendance à se tourner vers Avenir du Peuple. Le parti attire aussi de temps en temps les royalistes convaincus, mais déçus des politiques mises en place par les partis au pouvoir.

Le parti n'a pas vraiment de région spécifique où il fait de bons scores, outre la région de Calcaris. Il est homogène sur l'ensemble du territoire, même s'il est fort dans les milieux urbains.

International :

Organisations internationales : Le maintien du Royaume de Teyla au sein de l'Organisation des Nations Démocratiques. Rapprochement du pays avec les membres et l'organisation de l'Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne.

Républiques : Rapprochement diplomatique avec les républiques du globe, y compris la République d'Achosie. Afin de ne pas crisper plus que nécessaire les autorités de la Grande République, le parti souhaite donner des gages de bonne foi aux autorités velsniennes, tout en respectant les divers traités qui lient les deux pays.

Intérieur :

Régime politique/constitution : L'appel à une Assemblée constituante afin de créer un nouveau régime politique, l'abolition de la monarchie et l'avènement d'une République Teylaise, si possible sociale.

Travail : Augmentation du salaire minimum, interdiction de licenciement pour les entreprises qui versent des dividendes, instauration d'une limite de temps de travail par semaine digne pour les salariés, trois semaines de congés obligatoires, création de sept jours fériés supplémentaires.

Économie : Transformation de l'agriculture intensive teylaise en une agriculture plus respectueuse de la nature via des subventions de l'État teylais, augmentation des impôts sur les classes moyennes, riches et les entreprises. Réduction des dépenses militaires et arrêt des achats internationaux d'armes. Moratoire dans les privatisations.

Santé : Nationalisation des cliniques et hôpitaux privés. Création d'une sécurité sociale universelle. Renforcement de l'aide médicale pour les étrangers, soit une augmentation de cinquante pour cent du budget.


Mouvement Royalistes et d'Union - MRU :

État du parti avant l'élection : Sans grande surprise, le parti emmené par Rosalie Chabas et Angel Rojas est l'un des favoris pour ravir la première place et la victoire durant ces élections législatives. Toutefois, bien que le Parti se situe dans les sondages à la première place, pas loin devant Les Royalistes, le parti aura fort à faire durant ces élections. Toujours sur une ligne libérale, il devra trancher s'il souhaite garder les classes populaires en proposant la création d'un système social, continuer la politique d'industrialisation du pays qui porte ses fruits pour l'instant ou adopter un programme moins "de gauche" pour garder les élites et les cadres teylais. Le premier parti du pays à la Chambre des Nobles, en nombre d'élus locaux et en nombre de députés, compte bien rester le premier parti du pays sous la gouvernance d'Angel Rojas qui a déjà commencé à parcourir le pays pour une campagne électorale qui s'annonce palpitante.

Positionnement, électorat, zone géographique principale : Le parti est un parti de gauche à centre gauche. Il fait ses scores électoraux dans les régions du sud du pays, à savoir la région de Calcaris et la région de Valdorée. Il est le premier parti aussi dans la région de Manticore et la capitale du même nom. Le parti s'appuie sur un ancrage local fort dans ces trois régions, mais aussi dans tout le pays, une nécessité dans le système teylais pour les législatives. L'élection de deux mille douze est marquée par le fait que le parti est le premier parti chez les classes populaires et ouvrières à la suite d'une campagne orientée sur le travail et une amélioration des conditions de vie.

International :

Organisations internationales : Sans grande surprise, le Mouvement Royaliste et d'Union est pour le maintien du pays dans l'Organisation des Nations Démocratiques mais aussi le développement de cette dernière, en dehors de l'aspect économique. Le Royaume de Teyla est aussi pour le développement de l'Espace Noor(d)croen afin de créer une organisation eurysienne cohérente et concurrente à l'Union Économique Eurysienne si la proposition de refonte de cette dernière n'aboutit pas avec les pays en question. Rapprochement du pays avec les membres et l'organisation de l'Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne.

Alguarena/Grand-Kah : Neutralité du Royaume de Teyla dans la rivalité opposant les deux nations. Si le Grand-Kah devient une nation ingérable, trop impérialiste à l'internationale, rapprochement avec l'Alguarena et les nations hostiles au Grand-Kah. En attendant, le parti prône la conclusion d'accords anti-piraterie et sur les grandes causes (droits humains, démocraties, etc) avec les deux nations afin de faire avancer ces causes sur la scène internationale.

Velsna : Maintien du statu quo et du rapprochement actuel. Peut convenir d'une coopération sur certains sujets, comme la sécurisation de la Manche-Blanche, si les accords proposés sont équilibrés pour toutes les parties, y compris les nations mineures.

Intérieur :

Système social : Continuer la création de programmes sociaux, comme le fait la Loi Cheval portant sur la cohésion sociale. Création d'une sécurité sociale pour les fonctionnaires, notamment ceux qui servent et mettent leur vie pour le Royaume de Teyla et ses citoyens. Création d'une sécurité sociale minimale pour les classes populaires.

Travail : Dans la continuité de la réforme Rojas en début de mandat qui réduisait le temps de travail, le parti souhaite continuer cette politique et propose la semaine des trente heures, avec un maximum d'heures légales par semaine de quarante-quatre heures. Une mesure qui sera progressive sur cinq ans et qui sera mise en discussion avec les syndicats tant ouvriers que patronaux.

La création de deux semaines de congés payés obligatoires dans le code du travail teylais ainsi que l'augmentation du salaire minimum horaire. Le renforcement de l'augmentation du salaire horaire dans des conditions anormales (nuit, etc.).

Emploi/Économie : Continuer la transformation de l'économie teylaise en une économie où l'industrie de pointe, de haute technologie est présente et représente environ dix pour cent de la valeur ajoutée. La mise en place d'investissements publics afin d'insérer dans la vie quotidienne, pour améliorer le cadre de vie et de travail, les nouvelles technologies comme le propose le projet Manticore 2030. Continuation du projet Manticore 2030.

Société : Constitutionnalisation des droits LGBTQIA+ et du droit à l'avortement. Culture gratuite pour les jeunes de vingt-cinq ans et moins.


Parti Démocratique Centriste - PDC :

État du parti avant l'élection :

Positionnement, électorat, zone géographique principale :

International :

Intérieur :


Parti Monarchique pour la Liberté et le Progrès - PMLP :

État du parti avant l'élection :

Positionnement, électorat, zone géographique principale :

International :

Intérieur :


Droite Républicaine - DR :

État du parti avant l'élection :

Positionnement, électorat, zone géographique principale :

International :

Intérieur :


Les Royalistes - LR :

État du parti avant l'élection :

Positionnement, électorat, zone géographique principale :

International :

Organisations internationales :

Alguarena/Grand-Kah :

Velsna :

Intérieur :


Parti Royaliste - PR :

État du parti avant l'élection :

Positionnement, électorat, zone géographique principale :

International :

Intérieur :


Mouvement des Traditionalistes :

État du parti avant l'élection :

Positionnement, électorat, zone géographique principale :

International :

Intérieur :


La suite prochainement !
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