13/08/2016
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Sommet de Mpanga | Réunion du continent Afaréen

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Sommet de Mpanga | 25 Février 2016

Palais de Mpanga, où se tiendra le sommet du même nom avec les autres puissances afaréennes
Palais de Mpanga, où se tiendra le sommet du même nom avec les autres puissances afaréennes

Depuis des dizaines d'années, le Dgondu l'attendait. De quoi ? Une image. un symbole devrais-je plutôt dire. Un moyen même de dépasser la simple réalité politique d'un état membre de la Yukanaslavie pour se créer une véritable identité d'état loin du cliché de la colonie afaréenne conquise par une puissance externe au continent ( même si le cas Dgondu était l'opposé de celui-ci ).

En effet, le Dgondu, vers le XIXe siècle, jusqu'alors territoire indépendant dans le sud de l'Afarée, craignait l'émergence et l'installation de puissances étrangères sur le sol afaréen. Il n'y avait qu'à voir Gedemascar, tombé aux mains des Youslèves, ou encore Marcine qui était auparavant une colonie de l'Antérinie. Voulant éviter ce triste sort, le Dgondu devait prendre le difficile choix d'intégrer une puissance externe qui ne procéderait pas à de la colonisation de masse et qui permettrait au pays de tenir dans sa forme actuelle. Alors que l'on pouvait légitimement penser qu'un tel pays ne puisse exister, c'est à ce moment que des navires Yukanaslaves débarquèrent sur les côtes de Mpanga.
C'est à partir de ce moment que des premiers liens furent établis entre les deux pays, et que le Dgondu découvrit, avec un grand espoir, que ce pays, sous forme de Fédération, revendiquait la liberté de tous les peuples et principalement la défense de toutes les nations natives. Voyant là le seul espoir pour survivre en temps que nation fière ( car le roi des rois le savait, il ne s'agissait que d'une question de temps avant qu'une puissance étrangère ne tente de s'emparer du lieu si stratégique du Dgondu ), le roi des rois de l'époque, Gadameda Gudmada, décida d'envoyer une demande d'intégration de son pays au sein de la fédération Aleucienne.
N'ayant eu ce genre de cas auparavant, de vives débats se formèrent et finirent, bien malheureusement, par faire tomber la Yukanaslavie dans une guerre civile dont les répercussions touchèrent l'Afarée même, comme la fondation d'un régime pré-totalitaire et raciste à Gedemascar, ou par des attaques de la Fédération d'Aleucie du Sud ( FAS ), état sécessionniste qui souhaitait privilégier les descendants de colons par rapport aux natifs. Cette situation ne perdura pas indéfiniment et se conclu par la défaite de ce dernier état en 1920.
Les vainqueurs étant ceux ayant voulu l'intégration du Dgondu au sein de la Fédération de Yukanaslavie, l'état afaréen fut donc enfin intégré en 1922. Depuis ce jour, rares ont été les conflits et surtout, le Dgondu a pu préserver une identité afaréenne unique au monde, qui a su être conservée difficilement par d'autres états afaréens. Les danses, la langue ou bien les traditions jusqu'à même le fonctionnement politique ont pu être conservés grâce à la Yukanaslavie. Bien évidemment, il ne faut pas dire qu'aucunes influences externes ont touché le Dgondu, cela serait purement du mensonge, mais la culture du pays a pu se conserver de manière bien plus efficace que dans d'autres pays.

Dans le même temps, cette conservation traditionnelle permit l'émergence d'un mouvement qui touche une grande partie du continent : le Pan-afaréiste. Cette idéologie, selon les Dgondus ( car oui la définition peut varier selon les états et les mouvements ), revendique la claire indépendance, ou la totale autonomie, des territoires de peuples et de cultures afaréennes. Les militants prennent souvent l'exemple de Marcine, qu'ils considèrent comme "un exemple de la réussite du Pan-afaréisme", ou encore Jadida, qu'ils estiment comme "le renouveau d'un monde afaréen plus libre".
Tous ces éléments ont fait du Dgondu un véritable pilier dans la culture et la tradition afaréenne, qui se doit, selon ses habitants, de perdurer, s'il le faut en expulsant les nations étrangères au continent par la force.

C'est pourquoi aujourd'hui est un jour particulièrement important dans l'histoire du Dgondu. Il s'agit de la première fois pour cette petite nation de lancer un si grand appel aux nations afaréennes afin de se joindre à Mpanga, la capitale étatique. De nombreux sujets sont à évoqués, comme la formation d'une potentielle coopération économique, militaire et culturelle plus poussée entre les membres du continent, mais aussi l'hypothétique affirmation de la doctrine pan-afaréenne dans tous les pays du grand continent, sans oublier la possible l'inauguration d'une organisation héritière de la FCAN qui s'étendrait sur l'entièreté de l'Afarée. En bref, un sommet bien chargé pour la délégation du roi des rois Malandela Gudmada.

Celui-ci, par ailleurs, attendait les délégations à l'aéroport de Mpanga, non-loin du lieu où se tiendrait la rencontre. Arborant un grand visage souriant, il savait qu'il avait un grand rôle à jouer, et il devait saisir cette chance pour pouvoir, espère t'il, dresser le Dgondu en potentielle nouvelle capitale afaréenne...

HRP : Tous les pays afaréens sont invités à se joindre à ce sommet
(si je vois des petits malins qui ne sont pas afaréens débarquer lors de la rencontre, Malandela Gudmada va vraiment sortir une Holoke pour bouter les intrus hors du Dgondu)
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Némédie a écrit :
Drapeau


Le vol de la Némédie a doucement atterri sur la piste de l’aéroport internationale de Mpanga, un site à la fois sans faste et majestueux, incontestablement emblème de l’essor du Dgondu faisant parti de la Fédération de Yukanaslavie. Alors qu’il pénétrait par les hublots de l’avion, Philippos Adrastos remarquait l’étendue du site aéroportuaire, agité et malmené dans une atmosphère tintante de l’arrivée imminente des délégations des autres pays afaréens.

L’appareil se mit au ralentissement avant de se ranger finalement sur le vaste tarmac. Adrastos sortit de son siège et se retourna une dernière fois pour scruter le panorama de la grande ville de Mpanga qui se dessinait devant lui, majestueuse et conquérante pour recevoir ce qui allait probablement marquer tout un tournant pour l’Afarée.

Les portes de l’avion s’ouvrirent dans un frémissement, et la chaleur ambiante, qui caractérise le temps de la région, bénit la passerelle d’un parfum épicé et mendiant de poussière conjointe. Le ministre des Affaires étrangères et sa suite descendaient l’échelle mobile, se découpant ainsi contre l’astre ardent de l’heure du jour.

Malgré sa sérénité d’ordinaire, le ministre des Affaires étrangères ne pouvait dissimuler au fond du regard une lueur d’enthousiasme. Le moment éprouvait la diplomatie ; le moment tissait les liens. La mission de la Némédie, perdue dans les brumes politiques, était celle-là : prendre la tête du développement d’ un avenir commun pour l'Afarée.

Philippos Adrastos s’était tourné vers ses collègues, un modeste sourire flottant aux lèvres.

— On y est, dit-il fermement. Le Dgondu a osé, maintenant à nous de le faire. Faisons de ce sommet l’un de ceux qui comptent pour l’unité et la prospérité de l’Afarée.
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Arrivé délégation de Finejouri


L’avion royal du royaume de Finejouri entama lentement sa descente vers la piste de l’aéroport international de Mpanga, capitale vibrante du Dgondu, joyau émergent de la Fédération de Yukanaslavie. À travers le hublot, Sa Majesté le roi Louis II apercevait les infrastructures modernes et animées de l’aéroport, témoignage d’un dynamisme nouveau à l’échelle du continent afaréen.

Le vol royal de Finejouri s’immobilisa dans un murmure de réacteurs sur le tarmac brûlant de l’aéroport international de Mpanga. L’appareil, arborant fièrement les couleurs du royaume, se distinguait parmi les autres par son élégance impériale et son insigne frappé du blason royal. D’un geste calme mais solennel, le souverain se leva, ajusta son uniforme d’apparat, et porta une dernière fois son regard sur l’horizon, où se dessinait l’immense métropole de Mpanga, parée pour accueillir ce sommet d’importance capitale.

Quand la porte de l’avion s’ouvrit, une brise lourde de chaleur, chargée de poussière rouge et d’arômes épicés, s’engouffra dans la cabine, rappelant aux membres de la délégation finejourienne la puissance d’une terre fière et vivante. Le roi descendit les marches avec dignité, suivi de ses conseillés, tous conscients de la portée historique de leur mission.

L’instant n’était pas anodin. Les yeux du monde afaréen étaient tournés vers Mpanga. Ce sommet n’était pas seulement un rendez-vous diplomatique c’était l’occasion de bâtir un avenir commun.

Dans un murmure destiné à ses conseillers, Louis II déclara, le regard fixé droit devant lui :

— Le Finejouri est là. Le Dgondu a ouvert la voie, à nous de poursuivre. Que ce sommet soit le socle d’une Afarée plus forte, plus unie, et tournée vers l’espérance.



Avion Royal:

avion


Photo du roi tenu traditionnel prise à son arrivé à l'aéroport :


Louis II



Avion de la déléguation:

aviondéleg
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Ahmadelmalik Ibn Zorid

La délégation azuréenne était arrivée par dirigeable à Mpanga. Ces appareils aérostatiques, lents et coûteux, avaient un jour été un fleuron technologique de l'Azur avant d'être supplantés par les avions à réactions pour les voyages aériens. Néanmoins, les autorités califales les utilisaient encore pour faire la publicité de l'ingénieurie nationale à l'étranger ; malgré leur caractère vintage, hérité de leur ancienneté (la dernière génération conçue par la société nationale SKYRAVAN remontait aux années 1970), ils étaient confortables et spacieux. C'est donc à bord d'un dirigeable que le plénipotentiaire azuréen, Son Excellence Ahmadelmalik Ibn Zorid, arriva au Dgondu. Dans la grande salle de réunion, après avoir chaleureusement serré la main à tous les représentants, il prit la parole.

Excellences, chers collègues afaréens,

D'abord et avant toute chose, je tiens à remercier Sa Majesté le Roi Malandela Gudmada de Dgondu, qui a rendu cette réunion possible. Trop longtemps s'est écoulé depuis la dernière fois que les Etats afaréens ont été réunis autour d'une même table ! Excellences, je serais aussi bref que possible avant que nos hôtes ne nous en disent davantage sur l'ordre du jour de cette réunion.

Je tiens simplement à présenter les deux points d'intérêts du Diwan pour cette conférence, et ainsi indiquer sur quels sujets l'Azur aimerait que la conversation se porte. Ils sont de deux ordres ; le premier relève de l'aspect organisationnel. En Afarée, nous avions le Forum de Coopération d'Afarée du Nord qui, à l'évidence, du fait de son périmètre géographique restreint, de son inactivité, et de son manque de portée politique, n'est plus suffisant pour mener à bien nos projets et répondre à notre besoin de créer une instance de dialogue panafaréenne. Peut-être pourrions nous aborder, notamment avec le Banairah et l'Althaj qui en sont membres, l'hypothèse d'une refonte de cette organisation ? Sinon, il faudra aller chercher du côté de la création de nouvelles instances ad hoc.

Le deuxième point d'intérêt de notre part est la question de la décolonisation. Il est temps que les miettes et morceaux de territoires qui entament le continent afaréen, ces territoires non-autonomes rattachés à des entités politiques étrangères, soient parfaitement décolonisés et restitués à la souveraineté afaréenne. À l'heure où tout le monde parle de cette question, que ce soit au Nazum ou au Paltoterra, nous devons définir une position afaréenne. Ainsi, l'Azur prépare une proposition de Convention internationale pour identifier ces territoires et définir le processus par lequel ils devront être entièrement décolonisés. Cette méthode diplomatique nous paraît être une voie salutaire. J'espère que nous pourrons aborder ce point. Je laisse à présent la parole à nos hôtes.
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Excellences, chers frères et sœurs afaréens,

Je me tiens aujourd’hui devant vous avec une grande émotion et un profond sentiment de devoir. Avant toute chose, je tiens à exprimer ma gratitude à Sa Majesté le Roi Malandela Gudmada de Dgondu, dont la clairvoyance et l’hospitalité ont rendu cette réunion possible. Trop de saisons sont passées depuis que nos nations se sont retrouvées, unies, autour d’une même table.
Je serai bref, car je sais que nos travaux seront nombreux et nos discussions denses. Mais permettez-moi d’évoquer les préoccupations que je souhaite porter, au nom de Finejouri, et au nom de tous ceux qui espèrent encore en la grandeur de notre continent.

D’abord, je partage pleinement l’idée selon laquelle nos structures actuelles de coopération panafaréenne sont à bout de souffle. Le Forum de Coopération d’Afarée du Nord, s’il fut utile en son temps, ne répond plus à nos ambitions. Il est peut-être temps d’envisager une refondation. Sinon, alors créons ensemble une instance nouvelle, véritablement panafaréenne, forte, inclusive, et pleinement apte à porter la voix du continent afaréen dans le monde.

Ensuite, je ne peux taire plus longtemps la nécessité d’une décolonisation totale et assumée de notre continent. Les dernières chaînes sont parfois invisibles, mais elles n’en sont pas moins réelles. Je soutiens l’initiative azuréenne d’une Convention internationale pour identifier les territoires encore soumis à une autorité extérieure, et pour tracer le chemin clair de leur restitution à la souveraineté afaréenne. Ce n’est pas un rêve ; c’est une exigence de dignité.

Enfin j’en appelle à nous tous pour que nous regardions en face les défis sécuritaires qui gangrènent certaines de nos terres. Les guerres civiles, les violences internes, les instabilités chroniques, tout cela retarde nos peuples, meurtrit nos enfants et met en péril l’harmonie de notre continent. Je propose que nous ouvrions une discussion franche sur la création de mécanismes afaréens de prévention, de médiation et de stabilisation. Il est temps que nous soyons les gardiens les uns des autres.

Excellences, mes chers collègues, je ne suis pas venu avec des certitudes, mais avec des convictions. Et je suis convaincu que, si nous marchons ensemble, aucune montagne n’est infranchissable.

Je vous remercie de votre attention, et je me tiens à votre écoute.
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Izrà dans toute sa splendeur, la redimension n'a pas fonctionnée

Il grommelait. Dans la soute d'un avion cargo poëtoscovien, tombeau du confort, les reins de Izrà Al-Bsalom le faisait souffrir. Son voyage n'a pas été de tout repos, le voici de mauvaise humeur. 4 heures du matin, Izrà se levait pour partir en caravane vers la base poëtoscovienne, qui avait gentiment acceptée de le transporter vers le Dgondu. "Autant qu'ils servent à quelque chose". Dans le Désert nocturne, où le sable brillait d'une lueur blanche lunaire, le froid lui pénétrait sa peau basanée habituée à l'intense chaleur de cette étendue gigantesque de sable. Il était en chameau, une petite ombrelle au dessus de lui se tenait mais n'avait aucun intérêt en cette nuit d'ébène. Arrivé à la base, on l'invita à monter dans l'avion où il s'attendait à trouver des sièges confortables et moelleux pour reposer son fessier. Il dût se contenter d'une banquette retractable au fond de la soute. Mais dans sa souffrance, il n'était pas seul. A côté, son conseiller se tenait debout, cachant sa souffrance dans les retranchements de son esprit. Il s'agissait de Bakir, le prédecesseur de Izrà en tant que seigneur du Quartier des Reliques. Mais ce n'était plus le même homme, Bakir était calme et sentencieux, stoïque dans ce moment désagréable. Son repos loin des affres du pouvoir l'avait rendu raisonnable de nouveau. Aussi, la Princesse l'avait mandé en tant que garde-fou de Izrà, mais plus officiellement en tant que "conseiller". Ainsi, les voici compagnons de mal des transports après des années de haine et de jugement mutuel.

Le soleil commença à se lever sur un paysage différent en tout point des perpétuels sables du temps que Izrà connaissait en long et en large. Ici, il s'agissait d'un aube nouveau sur une Terre qu'ils n'avaient jamais foulés, l'aube d'un rayonnement international de la cité, même infime. Alors que l'avion approchait du sol, les deux compères malmenés regardaient avec fascination ce panorama traduisant une nation "entre tradition et modernité". La gibbeuse en disparaissant avait levé le voile sur la nouveauté.

Des complications à l'atterrissage: l'aéroport de Mpanda n'était pas au fait de l'arrivée d'avions poëtoscovien. Le cargo fit plusieurs aller-retour en attendant la clarification de la situation. Arrivé sur le tarmac, la bouffée d'air frais emplit la soute. ça y était, les voici sur le sol du Dgondu. L'arrivée de la délégation ne fit pas plus de grabuge devant l'avion que dans le lointain. La plupart des gens normaux ignorent ce qu'est la Cité du Désert, préférant donc se rapporter sur des nations plus prestigieuses. Il y avait pourtant des délégués de la conférence qui somnolait devant l'avion, sûrement témoin des galipettes de l'avion dans le ciel. Les reins percés d'aiguilles, Izrà en tenue d'apparat et Bakir s'avançait vers ce comité d'accueil. Le futur de la Cité commençait à ce moment précis, et malgré sa mauvaise humeur, Izrà en était bien conscient. Il était temps de rencontrer les acteurs de cet avenir.
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Sommet afaréen: encore un déplacement pour rien ?



" Laisse moi conduire Barnabas ! Tu sais bien que je déteste te voir prendre le volant, ça a tendance à te rappeler que tu as des droits..."

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Au travers de la pampa, de la jungle, puis du désert, progressait un grand convoi de deux dizaines de jeeps impeccables et aux pneus larges, qui n'étaient pas sans rappeler leurs équivalents militaires. Ateh avait un mépris prononcé pour le luxe et tout ce qui pouvait selon lui, l'éloigner de l'Ouwanlindais moyen: comme les dorures sur des voitures impeccables à l'image de celles d'autres présidents afaréens, ou encore l'avion, qui était selon lui "un outil de l'impérialisme...en plus de faire beaucoup de bruit pour pas grand chose". Ainsi, le convoi présidentiel ouwanlindais, lourdement armé et accompagné d'une centaine de gardes, fidèles membres de l'entourage rapproché de l'Amiral-Président, s'enfonçait dans cette pampa herbeuse. Au gré des routes et des petits chemins dans cette région quasi déserte, auxquels ce très cher et infatigable Barnabas était fort attentif au volant, malgré les plaintes d'Olinga, auxuqelles il répondait sans détourner sans regard de la route:
- Amiral-Général, sin vous vouliez conduire il ne fallait pas vous couper avec ce couteau à fromage. Vous comprenez bien que je ne peux vous laisser vous mettre en danger avec cet œil "temporairement hors service"...
- Pèse tes mots Barnabas, car ma main va voler dans peu de temps. J'ai fait partie d'une guérilla à mes 15 ans. J'ai vécu dans la jungle pendant des années, à manger des racines ! Alors ce n'est pas un vulgaire couteau qui me fera avoir un accident de la route. Bouge de là !


La jeep de tête s'arrête, les gardes stoppant les véhicules un à un, assistant au spectacle de Barnabas et Ateh qui descendent tous deux du 4X4 pour échanger leurs places. On peut presque y entendre pester ce dernier: "Personne ne me conduit ! Je ne suis pas un enfant, ou un calife obèse ! Je suis un seigneur de guerre, et un seigneur de guerre ça prend la place du conducteur.".


Amenant avec eux la poussière du désert, le convoi ouwanlindais aborde enfin la métropole de Mpanga, avec la ferme intention d'y représenter ce qu'ils considèrent comme l'avant-garde de la "révolte afaréenne" pour l'indépendance et la décolonisation du continent. Après le fiasco de Marcine, Ateh n'avait visiblement aucune envie de participer à un autre sommet, d'où son air bougon. Mais c'est l'insistance de Barnabas qui a eu raison de lui.
- Tu as vu ce bœuf que j'ai failli toucher tout à l'heure sur la route, Barnabas ?
- Oui...j'ai armement eu aussi peur, Amiral-Président...
- C'est de ta faute, tu m'as déconcentré, comme d'habitude. On a bien failli cabosser ce 4X4 tout neuf, et horreur du gaspillage. Et puis pourquoi on est obligés d'aller dans cette colonie aleucienne au juste ? C'est une opération fait exprès par tes soins destinée à m'énerver, c'est ça ?
- Amiral-Président: nous avons déjà eu cette discussion à Opango: si il n'y a de délégation ouwanlindaise pour représenter la cause de décolonisation afaréenne à cette réunion, qui le fera d'après vous ? Azur ? Le Gondo ? Antegrad ?
- AH ! On avait dit quelque chose, Barnabas: tu ne prononces pas le nom d'Antegrad devant moi, sinon je me ferai un plaisir de plaquer ta main sur une pierre pour la briser avec la crosse de mon fusil.
- En tout cas, le président Idi Amar de l'Antégrad sera présent, et nous devrons essayer de nous tenir...
- Je t'avais dit quelque chose, Barnabas: que la prochaine fois que je croiserai ce porc, je lui mettrai moi-même une balle entre les deux yeux. Tu crois que je vais modifier mon programme pour te faire plaisir ? Tu penses être le seigneur de guerre dans cette voiture ?
- Non, Amiral-Président...mais nous ne devrions peut-être pas effrayer les pays qui pourraient potentiellement embrasser la même cause que nous en assassinant le président de l'Antegrad devant tout le monde...
- Bon...tais toi, tu m'empêches de penser. J'aviserai une fois là bas...


Notifiant que le point de ralliement des convois était l'aéroport, l'escorte ouwanlindaise prit la peine d'y effectuer son détour avant de rejoindre le lieu de la rencontre. Arrivant dans le sillage du roi du Finnjouri, Ateh ne prit pas la peine de cacher un certain mépris: "Regarde moi ça Barnabas. On dirait qu'il porte une bijouterie sur le tête. Pose toi bien la question, si cet homme a gagné sa couronne en tuant son ancien porteur, et je te dirai si il est un honnête homme. En tout cas, ses mains n'ont pas l'air très caleuses."

Se présentant à sa majesté Malandela Gudmada de Dgondu, le protocole ouwanlindais ne fut pas différent de ce qui fut fait à Marcine. Olinga, avant de sortir de son véhicule, laissé défiler en ligne la centaine de gardes armés qui formait son escorte. Au moment, où la portière de la jeep s'ouvrit, tous levèrent leurs armes automatiques vers le ciel, y tirant chacun une salve. L'un d'eux cria, aussi fort qu'il le pu: "Saluez l'Amiral-Président Ateh Olinga !". Après des salutations cordiales, et un respect approximatif du protocole de la royauté de Dgondu, le convoi ouwalindais prit le chemin de l'entrevue dans le sillage de leurs hôtes.


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D'entrée de jeu, Ateh chercha le regard du dictateur antégrain, sans le croiser. Il était arrivé le premier cette fois, mais cela ne l'empêchait pas de ne se séparer aucunement de son légendaire révolver colonial à la crosse d'ivoire. Il fit silence devant l'intervention azuréenne, l'une des premières délégations qui osa se lancer, et avec lequel il se trouva parfaitement en phase, à quelques détails prêts. Aussi, après l'intervention de son homologue, il se permis d'enfoncer quelques portes ouvertes par le délégué du Califat:

"Excellences. Mes frères et sœurs afaréens. Sa Majesté Malandela Gudmada nous a fait un grand accueil, que nous ne pouvions refuser. L'Afarée est divisée et déchirée depuis bien trop longtemps par trois fléaux: le sous-développement, les guerres intestines et l'ingérence des étrangers. Ces trois fléaux sont des vestiges, les derniers qu'il nous reste d'une période coloniale que nous voulons tous oublier. Le représentant Ibn Zorid parle vrai: tant que nous n'aurons pas réglé cette question, celle-ci continuera de nous empoisonner, encore et encore. Et nous aurons beau boire tous les antidotes du monde, lorsque la pourriture est déjà là, le seul moyen de guérir est l'amputation.

L'Empire du Nord, Caratrad, Zélandia... ces puissances ont toutes un pied en Afarée. Et au nom de quoi ? De frontières qu'ils ont tracé eux même il y a des centaines d'années ? Après avoir asservit, piller et tuer. Cette situation n'est pas acceptable, et doit cesser par tous les moyens possibles. Nous ne prendrons pas part à une réunion qui ne daignera pas aborder ce problème, qui doit être au centre de toutes nos préoccupations. Nous devons aussi parler de certains états, encore aujourd'hui en Afarée, qui pratiquent encore aujourd'hui une politique de ségrégation, et dont les rênes du gouvernement sont encore tenues par des étrangers. Le Transveld et la Rosanie sont dans ce cas là, et nous ne devons pas nous cacher de cette réalité. De tels états ne peuvent exister en 2016 dans notre Afarée.

Pour finit, il est évident que nous devrons poser la question du Gondo, et qu'il serait anormal de ne pas évoquer la complicité et la collaboration du gouvernement gondolais, ainsi que du tyran dirigeant l'Antégrad, avec les puissances eurysiennes de la Clovanie. Que tous ces gens brûlent là où ils doivent brûler."
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Le Gondo avait dépêché un émissaire à Mpanga : le ministre des affaires étrangères, Denis Nkessa. Fonctionnaire de métier, élu député sous l’étiquette du parti présidentiel, c’était un proche de Désiré Flavier-Bolwou, le sempiternel président du Gondo. Nkessa était surtout connu auprès des chancelleries étrangères pour une chose : répondre aux courriers qui n’intéressaient pas le président.

Encore une conférence sur la gouvernance afaréenne, avec toujours aussi peu de chances de succès vu la composition de l’assemblée qui se tenait à Mpanga. Mais bon, contrairement à Marcine, le Gondo avait été invité. Alors autant venir.

Nkessa restait silencieux - a vrai dire il n’avait pas prévu de beaucoup parler. Il se manifesta quand même à la suite d’Ateh Olinga.

« Messieurs, je pense que cette conférence part sur de bonnes bases. M.Olinga a simplement souhaité que nous brûlions en enfer, mais il n’a pas encore sorti de pistolet, donc il y a vraiment des signes encourageants qui sont là.

Le principe d’une collaboration afaréenne pour le développement et contre le colonialisme qui est encore malheursement présent sur notre continent me semble une très bonne chose. Le Gondo soutient cette initiative. »
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Grégorios Sil Valden

<< MAIS JE NE PEUX PAS ALLER AU DGONDU ! JE SUIS ANALYSTE D'URBANISME ! >> - Grégorios Sil Valden avant qu'on le traîne jusqu'à son avion à destination de Mpanga.

Bon sang. Comment les choses en avaient pu arriver là aussi vite ? Sérieusement, il y a encore quelques heures il était paisiblement en train de se relaxer sur le divan au sein de ses appartements, prenant une pause entre l'étude de deux dossiers de plans d'architectures visant à rénover les faubourgs nords de la capitale. Et pourquoi lui d'abord ? C'était vrai ça... Pourquoi Gregorios Sil Valden, certes un aristocrate, mais avant tout un architecte et un administrateur ! Pourquoi l'envoyer lui à ce sommet dont il n'avait même pas connaissance auparavant en plein coeur du continent quand aux ambitions des peuples ? La question le taraudait, il n'était pas diplomate...

Mais à mieux y repenser, il aurait dû remarquer les signes avant-coureurs. Les trois frappes ferme à sa porte, les visages austères de la garde impériale lui intimant de se rendre céans à la salle du Trône se préparer devant la Basilissa... La moitié de la cour elle même absente sur les abords de l'interminable tapis rouge traversant de long en large ladite salle jusqu'à l'imposant trône mordorée... Que le Comes Sil Vilipanus ne soit pas là était attendu du fait de son "voyage" à l'ouest de l'Afarée... Mais ni le chancelier, ni l'intendant, pas même les pontifes ou le Grand Maître de l'Ordre de Saint Michel ? Oh par contre, il avait bien reconnu les faciès des sycophantes habituels et particulièrement ceux qui se gaussaient derrière des éventails et murmuraient des sifflements de serpent. Comment n'avait-il pas pu voir venir cette embuscade ?!

Quoique ce n'était pas comme si il avait eut le choix. On ne disait pas non à l'Impératrice Lykaron, à moins de vouloir apprendre à voler en passant par dessus la rambarde des jardins suspendus du Palais. La situation était frustrante, mais pourqu... Oh non... La réalisation le frappas soudain, les sycophantes, cette soudaine convocation, et ces ordres sans queue ni tête qui lui intimait d'aller représenter l'Empire à ce... Sommet de Mpanga... Bon sang ! L'autre jour il avait émit des critiques quand aux choix de restructuration urbain du Trône, sous l'influence d'un Hypocras un peu trop fort et en compagnie d'autres membres de la cour... Ces mêmes membres qui étaient aux côtés des sycophantes... Il avait été dénoncé, c'était certains... Cela expliquait alors tout...

Imbécile ! Se fustigea-t-il intérieurement. Des années à louvoyer dans ce nid de serpents, à en apprendre toutes les subtilités afin d'éviter les coups bas et les frappes de surins, et voilà qu'il avait sauté les pieds joints par la fenêtre de son propre gré tout ça car il ne tenait pas aussi bien l'alcool qu'il pensait. Sinistre imbécile ! Et le voilà devant le fait accompli, dans les airs, en route vers le lointain Dgondu.

Bien évidemment qu'il ne connaissait rien à la Diplomatie, et bien évidemment que l'Impératrice l'avait choisit pour un sommet diplomatique... C'était sa putain de punition. Un amusement afin de voir si il allait se planter en beauté et lui donner une occasion de le tourmenter plus encore... Ou bien peut être... Un éclair d'illumination venait de le frapper à nouveau. Prestement, il demanda une carte de l'Afarée à un des assistant qu'on lui avait flanqué en plus de gardes impériaux là de toute évidence pour le surveiller plutôt qu'assurer sa sécurité. Contrairement à ce que l'on pouvait penser, les jeux sadiques de l'Impératrice n'étaient pas uniquement qu'une distraction malsaine sans échappatoire, la Basilissa si elle détestait la déloyauté et plus encore la trahison savait faire preuve d'une certaine clémence pour ceux capable de démonter leur fidélité mais plus encore leurs compétences. Si beaucoup par le passé avaient ainsi disparus dans de mystérieux incendies où s'étaient accidentellement noyés dans les eaux de la baie impériale, certains avaient connus à l'inverse total des ascension fulgurante après avoir accomplis ce que l'on ne pouvait qualifier que comme des haut-faits. En bref, il y avait toujours une porte de sortie favorable laissée par la Souveraine, pour peu que ceux soumis à ces caprices fassent montre de sagesse et puisse identifier ses intentions.

Négocier n'était pas la tasse de thé de l'Aristocrate Lykaronien, mais lire une carte en revanche était une autre histoire. Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre... Pourquoi diable s'intéresser à un énième sommet d'hypothétiques coopérations entre états afaréens alors même que la plupart avaient été des échecs monumental, notamment à cause de volontés trop poussés de décolonialisme qui avaient longtemps divisés les états qui n'avaient de toute évidence pas les mêmes priorités... Oui, maintenant qu'il revoyait l'état géopolitique de l'Isthme de la Rhême Orientale cela faisait immensément sens.

Cette vieille renarde entendait voir s'il était possible de manipuler tout les va-t-en-guerre et opportunistes du continent qui sûrement seraient à ce rendez-vous historique afin de consolider ses plans visant à nettoyer le Carrefour du monde de toutes les entités parasitaires et usurpatrices qui n'avaient rien à y faire. Et dans le pire des cas, où ce sommet serait un énième échec, elle ne perdrait rien étant donné qu'elle envoyait comme représentant quelconque en guise de punition comme d'épreuve. Sil Valden poussa un soupir de frustration. La journée allait être longue, il se jura toutefois comme résolution d'éviter de trop forcer sur l'Hypocras à l'avenir.


Peu après avoir atterri sur le Tarmac de Mpanga la délégation impériale ne perdit pas de temps et serpenta bien assez vite dans les allées locales jusqu'à atteindre le Palais où devait se tenir le sommet. Pénétrant dans la salle où de nombreux dignitaires étaient déjà présent, un rapide coup d'oeil permit déjà d'avoir une idée de comment les choses allaient se dérouler. Point de traces comme l'on pouvait s'y attendre des grands "Colonisateurs", ce qui était attendu, mais de manière surprenante il n'y avait pas l'ombre du Banairah ni de l'Althalj et encore moins du Faravan. Pas même l'Antegrad ni le Kjhemet. Cela en disait déjà long... En revanche, l'on notait la présence de l'Azur, du Finedjouri, de la Némédie, de cette obscure "Cité du désert" que personne ne connaissait, du très célèbre seigneur de guerre de l'Ouwanlinda et du Gondo... Là encore, l'assemblée présente était aussi lourde de sens au même titre que les absents et peut être retardataires... Gregorios avait déjà quelques opinions personnelles sur le sujet et où ce sommet allait finir mais il se garda bien de les évoquer, ayant bien retenu la leçon au Palais Impérial. Déjà restait à voir si on allait le confondre sa patrie comme cela arrivait souvent avec le colonisateur fou Caratradais, le bureaucrate excité Tanskien ou Traitrus de Zélandia comme on aimait à l'appeler à la cour de par son réseau d'alliance incompréhensible. Cela arrivait plus souvent qu'on ne le pensait.

Quoi qu'il en soit, novice dans ces... évènements malgré les conseils de ses assistants, il décida d'éviter de trop s'impliquer dès le début. S'en tenant à des platitudes d'usages le temps d'observer l'évolution des choses.


Grégorios Sil Valden - << Messi... Excellences. L'Empire de Lykaron vous adresses ses salutations. En tant que ses représentants nous... Nous souhaitons exprimer nos remerciement à notre honorable hôte, sa Majesté Malandela Gudmada pour son initiative admirable qui nous l'espérons permettra des discussi... Des discussions productives pour l'avenir du continent. Ahem... >>

Il émit à la suite de sa déclaration une quinte de toux, visiblement mal à l'aise avec ce genre d'exercice oral, l'on pouvait d'ailleurs voir plusieurs gouttes de sueurs imposantes perler sur son front, aussi le Lykaronien s'empressa d'éponger ce dernier d'un revers de tissu de soie Xin.
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C'est reparti pour un sommet


Le dirigeant antérien monta dans son avion situé dans l'aéroport privé de Destint dans la matinée, avec une foule modeste d'une centaine de personnes qui l'applaudissaient à son passage. Celui-ci arriva à Mpanga avec un léger retard sur ce qui était prévu, car ils avaient dû faire un petit détour à Dokatar pour prendre le président de la République Antérienne Côtière d'Ëdango. Escorté jusqu'au Dgondu par deux des meilleurs avions de chasse du pays.
Arrivés à Mpanga, les deux dirigeants sortirent de leurs avions, le dirigeant antérien était suivi de 4 membres de sa milice privée. Ceux-ci se dirigèrent jusqu'aux lieux du sommet. En arrivant, Ismael Idi Amar, toujours suivi par sa milice, regarda dans la pièce et vit le dirigeant de l'Ouwanlinda, Ateh Olinga.

L'un des miliciens dit quelques mots au dirigeant antérien :
Mon chef suprême, c'est bien la vermine que je vois là-bas ? Il est plus gros que ce que j'imaginais.

Le chef suprême et sa garde ricanèrent un peu avant de s'avancer et de partir à la rencontre des différents dirigeants. Il salua la dirigeante de Finejouri, puis il salua les représentants de Némédie ainsi que de l'Azur, et quand le groupe remarqua le dirigeant du Dgondu, il alla le saluer à son tour et le remercia pour ce sommet.

À la fin du discours du représentant de l'Azur, le chef suprême de la Fédération Centrale Démocratique d'Antegrad ainsi que le président de la République Antérienne Côtière d'Ëdango partirent féliciter le représentant de l'Azur afin de montrer leur soutien à ses idées, et le dirigeant ëdangois, pas sûr d'avoir tout compris au discours, en profita pour demander si cela intégrerait également les territoires coloniaux dans les autres continents. Au moment où le président ëdangois partit saluer le dirigeant ouwanlindais, le roi de Finejouri prit la parole.

Ce qu'il dit est très réel.
dit un des miliciens antériens.

Lors du discours du représentant de l'Ouwanlinda, puis de celui du Gondo, le dirigeant antérien prit la parole :

En effet, ce qui a pu être dit par nos chers frères azurien et finejourille doit être la priorité de l'Afarée et ne peut pas être négligé, je suis la position de ces deux pays et, pour moi et le président ëdangois avec qui j'ai pu m'entretenir, l'idée de la mise en place d'une convention internationale pour identifier les territoires encore soumis à une autorité extérieure est excellente et devrait être mise en place en priorité. Cependant, pour rendre l'Afarée plus forte et unie face au colonisateur, cela devrait commencer par ne pas insulter les dirigeants étrangers comme il a pu être fait par une personne dont je tairai le nom. Je vous remercie de m'avoir écouté et je remercie Sa Majesté Malandela Gudmada pour nous avoir réunis.

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Ateh Olinga ne dit rien. Rien au monde aurait pu détourner son regard des yeux d'Idi Amar, qui était en plein tour de parole. Le blanc des yeux...on aurait pu le qualifier d'assez rouge pour y percevoir chacun de ses vaisseaux sanguins. La gorge était serrée, et il eu grande envie de poser la main sur la crosse de revolver. Mais il ne flancha pas, et garda tant bien que mal un certain contrôle. La thérapie était simple: il fallait penser très fort aux alligators afin de ne pas céder à un accès de violence inconsidéré. C'était du moins ce que lui avais formellement conseiller le Ministre du Respect Barnabas, qui était cette fois ci à ses côtés, contrairement à Marcine où la réunion avait frôlé le pugilat. Les poings étaient serrés, mais l'esprit était clair, bien plus clair qu'il ne l'était la dernière fois où les deux hommes se sont rencontrés. Mais les premiers mots d'Olinga, après ce tour de table ne furent pas pour Idi Amar, mais pour le représentant du Gondo. Une pierre deux coups, c'était là le programme. Ateh se met à rire, rire assez fort pour cela en devienne inquiétant, puis, il prend la parole, s'adressant au gondolais tandis que son regard reste fixé à celui d'Idi Amar de la plus imperturbable des manières. C'était comme si Denis Nkessa ne comptait pas:
- Monsieur Nkessa. Je suis bien heureux que le gouvernement du Gondo daigne envoyer quelqu'un cette fois... J'ai cru comprendre que vous aviez quelques problèmes au pays. Comment cela se passe avec votre peuple ? Les gondolais vous tirent encore dessus lorsque vous sortez de votre palais présidentiel ? Avant de prétendre lutter contre le colonialisme en Afarée peut-être faudrait-il faire savoir à vos amis clovaniens qu'ils ne sont pas les bienvenue. Je comprends qu'en l'espace de quelques secondes, tous ces gens qui auparavant n'ont jamais été animés de la sorte se prennent d'affection pour ce sujet, mais je pense que les actes doivent suivre les paroles. Quant à vous, "Guide suprême" Idi Amar...

L'Amiral-Président ne pu s'empêcher de continuer ses mots sans rire de cette façon aussi caractéristique de sa personne, un mélange d'hilarité et de moquerie.


...vous, j'ai cru comprendre que vous aviez aussi eu des déboires récemment. Comment va votre armée ? Les kah tanais les nourrissent bien au moins ? Là encore, je me félicite que vous preniez conscience, par les mots de notre homologue azuréen, l'importance d'une coopération afaréenne. Mais pour un régime qui joue les auxiliaires de la Clovanie, et qui a accepté sur son territoire la présence de militaires sylvois, comprenez bien que votre parole ne vaut pas grand chose. Tout ce que je vois, c'est un état mafieux soutenu par un régime qui mange à tous les râteliers, et qui viennent ensuite se faire les garants d'une Afarée indépendante et fière. Sachez que je suis ouvert à la création d'une grande organisation, messieurs et mesdames, mais il va falloir commencer par balayer devant vos portes en premier lieu. A moins que pour les antégriens, la collaboration afaréene se traduise par des bombardements sur le peuple ouwanlindais... A défaut d'explications de votre part, si vous voulez vous battre contre l'Ouwanlinda, guide suprême, il est devant vous. Nous pourrions régler cela dehors, tout de suite et maintenant. Et ce cher Sil Valden pourrait même faire office d'arbitre !

Olinga rit à nouveau, plus fort encore que la première fois. Après avoir jeté un blanc manifeste dans la pièce, il reprit une dernière fois:

...Bon...qu'attendons nous pour écouter la proposition de notre camarade azuréen ? Faites nous donc votre liste des territoires colonisés de l'Afarée !
1997
Sa Majesté Louis II ne pu se taire et pris la parole après l'intervention Ateh Olinga

Sa Majesté Louis II:

- Je n’ai que rarement pris la parole pour commenter les discours d’un homologue. Mais il est des moments où le silence devient une complicité. Et je refuse, aujourd’hui, d’être complice de l’orgueil, de la condescendance et de l’hypocrisie.

J’ai entendu, comme vous tous, les propos tenus par Ateh Olinga qui se rêve en justicier du continent. Il distribue les critiques avec assurance, s’en prenant aux uns pour leur instabilité, aux autres pour leurs alliances, à d’autres encore pour leur silence. Et pourtant jamais il ne retourne le regard vers lui-même.
Vous accusez, Monsieur, vous ironisez, vous provoquez, mais qui êtes-vous donc pour prétendre incarner la vertu ? N’êtes-vous pas de ceux qui, à chaque début de semaine veut que des missiles s’abattent sur des villes entières ? N’est-ce pas sous votre commandement que des foyers sont réduits en cendres et que des peuples vivent dans la peur constante d’une frappe venue du ciel ? Vous dénoncez l’ingérence, mais vous piétinez sans vergogne les règles que vous exigez des autres. Vous parlez de dignité, mais vous gouvernez dans la menace. Vous exigez la pureté chez vos voisins, tout en maculant votre propre territoire de peur et de silence imposé. Ce n’est pas parce que vous vous permettez de parler plus fort que votre parole pèse plus. Et ce n’est pas parce que vous humiliez vos pairs que vous en sortez grandi. Bien au contraire, la grandeur ne s'impose pas par la brutalité ou la moquerie. Elle se prouve dans l’humilité, dans l’écoute et surtout dans l’exemplarité. Or sur ce dernier point vous échouez avec éclat.

Alors non, je ne me tairai pas pendant que vous transformez ce sommet en théâtre de règlements de comptes. Et je ne laisserai pas les valeurs afaréennes être piétinées au nom de votre ego. Si vous voulez être un artisan de paix, commencez à vous remettre en question. Si vous voulez l’unité, cessez de diviser et si vous voulez parler au nom de l’Afaree, commencez par la respecter toute entière pas seulement les fragments qui vous conviennent.

Le Royaume de Finejouri ne se prêtera pas à vos jeux de domination. Nous ne répondrons pas à la haine par la haine, mais nous ne courberons jamais l’échine face à ceux qui seime la peur et le chaos sur le continent.
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Ismael Idi Amar écoutait le discours du dirigeant de l'Ouwanlinda avec un léger sourire mesquin, mais quand son nom fut prononcé, il perdit son sourire, mais tenta tant bien que mal de rester de marbre. Les quatre membres de sa milice avaient tous leur main sur leur torse où se situaient leurs kalachnikovs.
Mais lors du discours du dirigeant de Finejouri, le chef suprême retrouva son sourire mesquin, mais avait en même temps de l'admiration dans les yeux pour ce dirigeant. C'était un homme qui savait ce qu'il disait, ce qu'il faisait.

Lui qui voulait prendre la parole afin de démentir bêtement les propos de ce cafard que, s'il était sur le dos, n'arriverait pas à se relever, s'est rendu compte que ce dirigeant avait mieux dit les choses que ce qu'il aurait pu faire.
À la fin de son discours, le dirigeant antérien alla féliciter le dirigeant finejourille. Il se fichait de ce qu'il pouvait penser de lui, il voulait simplement le féliciter.

Dima Contolo, le président de la République côtière antérienne d'Ëdango, qui comptait aller saluer le dirigeant ouwanlindais mais qui avait été interrompu par ces deux discours, a finalement fait demi-tour, déçu par ces interventions qu'il a jugées inutiles et irrespectueuses.
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Ibn Zorid

— Excellences, Excellences, je vous en prie.
La délégation azuréenne avait assisté à la flambée du ton de la discussion avec impassibilité mais consternation. En même temps que se déployaient les multiples griefs entre les dictateurs, présidents, généraux et divers pontes des pays d'Afarée, se démontrait clairement la nécessité d'un cadre afaréen pour gérer ces conflits, qui prendraient sinon une tournure plus délétère encore. Assis sur un fauteuil brodé de la grande salle du Palais de Mpanga, Ibn Zorid avait écouté attentivement les prises de parole successives. Elles témoignaient autant de rivalités que du désir commun de protéger le continent et de revendiquer pour soi le principe « afaréiste ». C'était en soi un enseignement frappant, bien que l'ensemble des délégués invités ne se soient pas encore prononcés. Ibn Zorid ne voulait pas aller trop vite en besogne, pour laisser le temps à chacun de s'exprimer ; mais il fit l'observation que son nom, ayant été mentionné dans plusieurs prises de paroles, commandait qu'il réponde assez vite. La tension dans la salle demandait à être apaisée.
— Excellences, regagnons notre tranquillité. Bien sûr, je le comprends, leurs Excellences Présidentielles ont des raisons bien vastes à leurs yeux de tenir les propos qu'Elles ont tenu ici, Excellence Monsieur le Générallissime Olinga, Excellence Monsieur le Président Sidi-Amar. Je vous en prie, ne pensez pas qu'aucun de vos problèmes n'indiffère les membres de cette assemblée, mais au nom de notre hôte, Son Altesse Malandela Gudmanda, je vous propose de déplacer sur le côté les paniers de griefs et de récriminations avec lesquels nous sommes venus, chacun, et avec lesquels sans doute nous repartirons au moins en partie. Car autant que je puisse le dire, ce n'est certes pas pour nous proposer de nous tenir la main et de nous embrasser comme des enfants que Son Altesse a voulu cette réunion ! Aussi vrai que l'Afarée est immense et diverse, cette table l'est, et en cela, avant d'émettre les critiques qui nous paraissent justifiées, réjouissons-nous de la prouesse diplomatique que cela représente, et du symbole que nous donnons aux populations qui nous regardent. Vraiment, c'est un honneur que tant de grands hommes se retrouvent au même endroit pour une noble cause !

Car cette cause, celle de l'Afarée, est celle qui doit nous occuper en priorité face à toutes les autres. J'ai dit plus haut la position de l'Azur en la matière ; Primo, de créer une organisation de dialogue permanent entre nous, adjoignant les éléments du forum de coopération d'Afarée du Nord pour lesquels nous serions plus que preneurs des positions du Banairah et de l'Althaj. Qui en serait partie ? Comment fonctionnerait-elle ? Voilà des questions que je pose, et que j'espère, Son Altesse pourra commencer à élucider en nous éclaircissant les motivations de son invitation à la réunion d'aujourd'hui. Secundo, d'adresser la question de la décolonisation par une Convention sur le sujet. Je remercie vos Excellences, nombreuses et distinguées, qui ont apporté leur soutien à cette idée. Cela démontre que nous touchons du doigt un enjeu essentiel de notre continent. Vraiment, cette Convention semble déjà avoir un potentiel considérable. De ce fait, et je prie en cela Son Altesse de m'excuser d'accaparer la parole de la sorte, je me dois d'apporter des précisions sur la position azuréenne à ce sujet. La position du Diwan est en effet d'acter d'abord le besoin de définir la décolonisation, son processus et les territoires qui en relèvent. Nous proposons ainsi que la Convention puisse aboutir à un système à deux volets ; le premier volet serait la définition universelle de ce qui caractérise une colonie, ce que nous appelons plutôt un territoire non autonome, et de ce qui caractérise un territoire parfaitement décolonisé ; pour cela, l'Azur propose de considérer des critères concrets et spécifiques, pointant la discontinuité géographique et la discontinuité culturelle avec le pays administrant, ainsi que le degré d'autonomie administrative, diplomatique et militaire, comme critères d'évaluation du caractère autonome ou non d'un territoire. Le premier volet serait cette définition. Le second volet serait la réalisation concrète de la liste des territoires non autonomes, qui est à construire par l'application des critères du premier volet à l'ensemble des cas, évaluant donc le niveau atteint dans le processus de décolonisation pour chaque territoire, et ainsi, identifiant la marche à suivre pour appuyer le développement de ce processus en fonction du cas considéré. Ces deux volets formeraient une seule et même Convention signée par des États volontaires et sincèrement engagés dans cette voie, mais surtout, et c'est important pour nous, par les États authentiquement afaréens. Je vous remercie.
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Tout au long de ces chaotiques interventions, Barnabas s'était par plusieurs prit sa tête dans ses mains de dépit. Cependant, les choses allaient dans le bon sens puisqu'il n'y avait pas encore eu de morts: l'Amiral-Président paraissait plus calme et détendu qu'à l'accoutumée. Profitant de brouhaha ambiant, le Ministre du Respect prit soin de faire signe au représentant de l'impératrice de Lykaron qui était assis à côté de lui: "Ne vous en faites pas, excellence. Il est souvent comme ça mais il va finir par se calmer... Je vais faire en sorte qu'il oublie cette histoire d'arbitrage et de combat de machette.". L'assemblée paraissait dominée par des États amis de l'Antegrad, alors autant tenter de soigner les relations avec les autres.

Ateh quant à lui, n'était pas loin de se lever de sa chaise lorsque Ibn Zorid le prit de court. Mais ce fut peut-être pour le mieux, puisque ses mots semblèrent le calmer quelque peu. Ses doigts ne touchèrent pas la crosse en ivoire de son revolver de l'intervention. Un signe encourageant, dirais t-on. Olinga fit signe d'approbation aux mots de ce dernier, et se montra curieux vis à vis de sa proposition:
- Je suis d'accord avec ces criterium...critères, excellence. Mais si vous les prenez comme cela, j'ai bien peur que la moitié des membres de cette réunion soient concernés de près ou de loin...à commencer par l'hôte de cette journée. Mais vous savez quoi ? J'approuve entièrement cette définition. Mais elle ne plaiera guère, je pense à ce monsieur qui ne s'est pas empêcher de prendre la défense d'Idi Amar comme si ces deux là partageaient le même lit.

Vous, Louis, vous parlez de la peur sans l'avoir jamais connu. Je le sens dans votre voix. Je vais vous dire ce qu'est la peur, la terreur de se réveiller un matin et de se rendre compte que sa case est en train de brûler. De sortir en panique pour voir ses parents êtres assassinés d'une balle dans la tête par des militaires de la "force publique" d'une puissance eurysienne dont je tairai le nom. C'est ça le colonialisme, "votre majesté": c'est le sentiment d'impuissance face à des individus pensant avoir le droit de vie ou de mort sur vous.*Ateh imite alors le "boom" d'une arme à feu*

Si je suis d'accord avec le cadre invoqué par notre compère azuréen, j'irai plus loin dans la définition de ce qu'une colonisation est vraiment. Être colonisé ne signifie pas simplement avoir une petite enclave, que l'on garde comme un trophée pour exhiber sa puissance. Non, le colonialisme est un réflexe qui se retrouve dans des pays soi disant indépendants, et qui en viennent à se vendre au plus offrant, en offrant de la main d’œuvre bon marché à ces marchands d'esclaves modernes. Chaque entreprise eurysienne qui s'installe sur nos terres en s'exonérant d'impôts, chaque base militaire que l'on consent à leur donner...tout cela, ce ne sont que le reflet de l’impérialisme moderne. Je l'ai lu dans un livre...comment ça s’appelait déjà ? Barnabas !


Le ministre du respect se tenant à ses côtés sursauta, et répondit à voix basse, de sorte à ce que personne ne puisse l'entendre: " Tabar le tatou, Amiral-Président, mais je vous déconseille d'aborder la référence d'un livre pour enfant à cette rencontre...". Ateh reprit:

Bon bref, j'ai oublié le nom. Pour revenir à cette histoire de missile, excellence Louis, je note bien que vous omettez de dire que je n'ai pas tiré le premier dans cette affaire, et que votre ami ici présent ne reçoit que le résultat de ce qu'il mérite d'avoir. Vous ne voulez pas être critiqué ? Eh bien c'est simple à obtenir: cessez donc de dérouler le tapis en permanence à des puissances eurysiennes. Si Idi Amar veut le respect, il doit le mériter.

Maintenant, si je suis d'accord avec la définition de notre homologue azuréen, reste à savoir comment composeront nous cette "convention". Sur ce point, je vais attendre de voir les propositions de tous ces gens...



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