
En effet, le Dgondu, vers le XIXe siècle, jusqu'alors territoire indépendant dans le sud de l'Afarée, craignait l'émergence et l'installation de puissances étrangères sur le sol afaréen. Il n'y avait qu'à voir Gedemascar, tombé aux mains des Youslèves, ou encore Marcine qui était auparavant une colonie de l'Antérinie. Voulant éviter ce triste sort, le Dgondu devait prendre le difficile choix d'intégrer une puissance externe qui ne procéderait pas à de la colonisation de masse et qui permettrait au pays de tenir dans sa forme actuelle. Alors que l'on pouvait légitimement penser qu'un tel pays ne puisse exister, c'est à ce moment que des navires Yukanaslaves débarquèrent sur les côtes de Mpanga.
C'est à partir de ce moment que des premiers liens furent établis entre les deux pays, et que le Dgondu découvrit, avec un grand espoir, que ce pays, sous forme de Fédération, revendiquait la liberté de tous les peuples et principalement la défense de toutes les nations natives. Voyant là le seul espoir pour survivre en temps que nation fière ( car le roi des rois le savait, il ne s'agissait que d'une question de temps avant qu'une puissance étrangère ne tente de s'emparer du lieu si stratégique du Dgondu ), le roi des rois de l'époque, Gadameda Gudmada, décida d'envoyer une demande d'intégration de son pays au sein de la fédération Aleucienne.
N'ayant eu ce genre de cas auparavant, de vives débats se formèrent et finirent, bien malheureusement, par faire tomber la Yukanaslavie dans une guerre civile dont les répercussions touchèrent l'Afarée même, comme la fondation d'un régime pré-totalitaire et raciste à Gedemascar, ou par des attaques de la Fédération d'Aleucie du Sud ( FAS ), état sécessionniste qui souhaitait privilégier les descendants de colons par rapport aux natifs. Cette situation ne perdura pas indéfiniment et se conclu par la défaite de ce dernier état en 1920.
Les vainqueurs étant ceux ayant voulu l'intégration du Dgondu au sein de la Fédération de Yukanaslavie, l'état afaréen fut donc enfin intégré en 1922. Depuis ce jour, rares ont été les conflits et surtout, le Dgondu a pu préserver une identité afaréenne unique au monde, qui a su être conservée difficilement par d'autres états afaréens. Les danses, la langue ou bien les traditions jusqu'à même le fonctionnement politique ont pu être conservés grâce à la Yukanaslavie. Bien évidemment, il ne faut pas dire qu'aucunes influences externes ont touché le Dgondu, cela serait purement du mensonge, mais la culture du pays a pu se conserver de manière bien plus efficace que dans d'autres pays.
Dans le même temps, cette conservation traditionnelle permit l'émergence d'un mouvement qui touche une grande partie du continent : le Pan-afaréiste. Cette idéologie, selon les Dgondus ( car oui la définition peut varier selon les états et les mouvements ), revendique la claire indépendance, ou la totale autonomie, des territoires de peuples et de cultures afaréennes. Les militants prennent souvent l'exemple de Marcine, qu'ils considèrent comme "un exemple de la réussite du Pan-afaréisme", ou encore Jadida, qu'ils estiment comme "le renouveau d'un monde afaréen plus libre".
Tous ces éléments ont fait du Dgondu un véritable pilier dans la culture et la tradition afaréenne, qui se doit, selon ses habitants, de perdurer, s'il le faut en expulsant les nations étrangères au continent par la force.
C'est pourquoi aujourd'hui est un jour particulièrement important dans l'histoire du Dgondu. Il s'agit de la première fois pour cette petite nation de lancer un si grand appel aux nations afaréennes afin de se joindre à Mpanga, la capitale étatique. De nombreux sujets sont à évoqués, comme la formation d'une potentielle coopération économique, militaire et culturelle plus poussée entre les membres du continent, mais aussi l'hypothétique affirmation de la doctrine pan-afaréenne dans tous les pays du grand continent, sans oublier la possible l'inauguration d'une organisation héritière de la FCAN qui s'étendrait sur l'entièreté de l'Afarée. En bref, un sommet bien chargé pour la délégation du roi des rois Malandela Gudmada.
Celui-ci, par ailleurs, attendait les délégations à l'aéroport de Mpanga, non-loin du lieu où se tiendrait la rencontre. Arborant un grand visage souriant, il savait qu'il avait un grand rôle à jouer, et il devait saisir cette chance pour pouvoir, espère t'il, dresser le Dgondu en potentielle nouvelle capitale afaréenne...