
Le Front est né au début des années 2000, lorsque l'opposition grandissante entre les autorités némédiennes et une partie de la population de la région a provoqué de la colère et un fort sentiment de séparatisme parmi ses habitants. Ces derniers, en grande partie de souche persane, ne se sont à aucun moment intégrés à la démarche d’autonomie de la région d’Athenastra, qu'ils voyaient par ailleurs de plus en plus comme un simple moyen pour la bande de s’emparer d’elle et de les intégrer dans leurs fourches caudines.
Les premiers acteurs du Front de la Mehravan Libre ont tous adhéré au radicalisme islamique, y voyant un puissant levier d’action afin de mobiliser les habitants et les inciter à défendre leur foi et à protéger la civilisation persane de l’occidentalisation galopante de la région d’Athenastra sous l’influence des derniers chrétiens orthodoxes, en lutte pour leur survie et à l’affût de tout prochain allié.
Le Front a comme but l’émancipation totale de la région d’Athenastra de la Némédie, dont ils estiment pouvoir revendiquer l’autonomie historique en tant qu’entité indépendante sur la base des anciennes traditions et cultures perses du Mehravan .
Le mouvement prône un retour aux valeurs islamiques traditionnelles, souvent dans des lectures strictes, et veut établir un état islamique établie sur la charia, tout en écartant la chrétienté orthodoxe, ainsi que d’autres influences étrangères jugées déconsidérantes.
Malgré un certain temps accordé à d’éventuelles négociations diplomatiques menées par certains des membres, le Front de Mehravan Libre a cependant pris le chemin de la lutte armée pour se faire entendre, la cible du mouvement étant aussi bien des installations militaires némédiennes ou les symboles du pouvoir central que la volonté de se faire accepter par la population locale par la guérilla.
Son leader emblématique, Cheikh Farid al-Mirza, ancien imam et intellectuel, a été un acteur clé de la radicalisation du mouvement grâce à sa capacité à mobiliser les masses et à justifier l’usage de la force en son nom, au nom de Dieu, et pour la liberté ; au point d’incarner la figure même de l’indépendantisme athenastréen. Le mouvement bénéficie d’un certain soutien populaire parmi les populations musulmanes de la région, tandis que la population chrétienne orthodoxe de la région et les autorités némédiennes décrivent le Front comme une menace sérieuse à l’unité de la Némédie, à laquelle ils répondent par des mesures sécuritaires de plus en plus rigoureuses. Si le Front de Mehravan Libre est resté largement indépendant, il a par moments envisagé des liens avec des groupes islamistes plus radicaux dans d’autres régions du monde pour espérer un soutien et des ressources matérielles et idéologiques, sans succès.