24/04/2016
17:35:03
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Le Front de Mehravan Libre

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Le Front de Mehravan Libre


drapeau



Le Front de Mehravan Libre est un mouvement islamiste né au début du XXIè siècle pour s’opposer au régime politique de la région d’Athenastra, anciennement Mehravan. Pour le groupe, il est grand temps que la région obtienne enfin son autonomie après tant d’années d'étroite appartenance à la Némédie, représentée comme étant étrangère à son héritage culturel et religieux. Le Front de Mehravan, sa principale demande concerne la libération de la région mais aussi de son indépendance vis-à-vis de la Némédie en effet, leurs contestations se fondent sur des valeurs religieuses et identitaires très fortes.

Le Front est né au début des années 2000, lorsque l'opposition grandissante entre les autorités némédiennes et une partie de la population de la région a provoqué de la colère et un fort sentiment de séparatisme parmi ses habitants. Ces derniers, en grande partie de souche persane, ne se sont à aucun moment intégrés à la démarche d’autonomie de la région d’Athenastra, qu'ils voyaient par ailleurs de plus en plus comme un simple moyen pour la bande de s’emparer d’elle et de les intégrer dans leurs fourches caudines.

Les premiers acteurs du Front de la Mehravan Libre ont tous adhéré au radicalisme islamique, y voyant un puissant levier d’action afin de mobiliser les habitants et les inciter à défendre leur foi et à protéger la civilisation persane de l’occidentalisation galopante de la région d’Athenastra sous l’influence des derniers chrétiens orthodoxes, en lutte pour leur survie et à l’affût de tout prochain allié.

Le Front a comme but l’émancipation totale de la région d’Athenastra de la Némédie, dont ils estiment pouvoir revendiquer l’autonomie historique en tant qu’entité indépendante sur la base des anciennes traditions et cultures perses du Mehravan .

Le mouvement prône un retour aux valeurs islamiques traditionnelles, souvent dans des lectures strictes, et veut établir un état islamique établie sur la charia, tout en écartant la chrétienté orthodoxe, ainsi que d’autres influences étrangères jugées déconsidérantes.

Malgré un certain temps accordé à d’éventuelles négociations diplomatiques menées par certains des membres, le Front de Mehravan Libre a cependant pris le chemin de la lutte armée pour se faire entendre, la cible du mouvement étant aussi bien des installations militaires némédiennes ou les symboles du pouvoir central que la volonté de se faire accepter par la population locale par la guérilla.

Son leader emblématique, Cheikh Farid al-Mirza, ancien imam et intellectuel, a été un acteur clé de la radicalisation du mouvement grâce à sa capacité à mobiliser les masses et à justifier l’usage de la force en son nom, au nom de Dieu, et pour la liberté ; au point d’incarner la figure même de l’indépendantisme athenastréen. Le mouvement bénéficie d’un certain soutien populaire parmi les populations musulmanes de la région, tandis que la population chrétienne orthodoxe de la région et les autorités némédiennes décrivent le Front comme une menace sérieuse à l’unité de la Némédie, à laquelle ils répondent par des mesures sécuritaires de plus en plus rigoureuses. Si le Front de Mehravan Libre est resté largement indépendant, il a par moments envisagé des liens avec des groupes islamistes plus radicaux dans d’autres régions du monde pour espérer un soutien et des ressources matérielles et idéologiques, sans succès.
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Les pratiques du Front de Mehravan Libre


Depuis le début des années 2000, le Front de Mehravan Libre n’a cessé de gagner du terrain dans les territoires ruraux de la région d’Athenastra, défendant une stratégie hybride qui associe la guérilla armée, l’ancrage idéologique, et les tactiques de terreur comme des moyens légitimant des revendications indépendantistes. Réduite à une frange religieuse extrémiste, longtemps seulement, le mouvement se professionnalise, encre sa structure et ses moyens, et surtout sa domination sur des territoires qu’il conteste au pouvoir central némédien.

S’inspirant des principes de la guerre asymétrique pour opposer une milice très mal armée à une armée némédienne beaucoup mieux équipée, le Front fait tout d’abord de la connaissance des terrains de Mehravan, pour l’essentiel une région montagneuse, l’un des fondements de son combat. À l’altitude de plus de 3 000 mètres, le front porte des attaques éclairs contre les colonnes militaires et commet des sabotages d’infrastructures stratégiques (routes, ponts, postes électriques), ainsi que des attentats à la bombe dans les postes militaires ou les sites touristiques affrétés à la rééducation des soldats. À plusieurs reprises, il revendique des attentats coordonnés contre certaines installations stratégiques de l’État némédien dans la région, notamment dans les villes de Patras et de Colophon, opportunément situées sous l’autorité de l’armée centrale. Ces interventions combinées visent à prouver non seulement la capacité d’action du groupe, mais encore la possibilité d’inquiéter les acteurs sécuritaires depuis n’importe quel endroit du territoire. Les retentions logistiques et le morcellement des zones de sécurité leur sont au final fatals.

Le deuxième pilier du Front s’installe sur une propagande de terrain particulièrement affûtée, bâtie autour d’un triple discours : religieux, identitaire, anti-colonial. On entend ainsi, à la radio clandestine ou dans les mosquées alliées, des sermons qui reprennent souvent des prêches de Cheikh Farid al-Mirza enregistrés au préalable et diffusés par clés usb, téléphones ou simplement sur des feuilles manuscrites remises dans les marchés. Les prêches, qui insistent sur l’humiliation ressentie par le peuple de Mehravan pour sa marginalisation culturelle et la nécessité de revenir à la pureté (du monothéisme) d’une foi débarrassée de toute influence chrétienne pourtant présenté comme étrangère, impérialiste, sont porteurs. Additionné à des promesses sociales (soins et assistance gratuits, justice locale, redistribution des vivres), ce récit puissant a notamment permis au Front de fédérer une frange importante des jeunes et des familles les plus pauvres de la région.

Dans le cadre des villages sous son autorité, le Front met en œuvre une justice islamique rigoureuse, s’inspirant d’une compréhension très stricte de la charia, sans relation aucune avec les lois némédiennes, qui n’ont pas droit de cité. Les jeunes garçons peuvent être enrôlés de force ou convaincus de se battre par des discours exaltant le martyre et, à l’instar des écoles publiques némédiennes, les madrasas sont de rigueur face au savoir de l’arabe coranique.
Contrôle autoritaire qui, au demeurant, a le mérite d’organiser un certain ordre dans ces zones longtemps délaissées par l’État, marchés surveillés, vols sévèrement condamnés et mécanismes d’entraide sociale sont ici en place. C’est cette coexistence entre contrainte et assistance qui, en partie, explique la durabilité de l’implantation du Front dans certains espaces ruraux.
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Les armements du Front de Mehravan Libre


Dans les sommets arides et les ravins rocailleux du Mehravan ancien, les combattants du Front de Mehravan Libre se livrent à une guerre d’harcèlement au contre némédiens, sans jamais disposer d’un véritable arsenal moderne. Leur équipement, comme leur combat : rudimentaire, usé, mais utilisé avec une redoutable efficacité.

Ainsi, malgré leur rhétorique de pureté et de renouveau, les hommes du Cheikh Farid al-Mirza se battent le plus souvent avec des armes plus souvent rafistolées, volées ou bricolées et dont la qualité parfois est aléatoire.

Le Sadiq-7, la vraie arme du Front. Ce fusil, qui sort non pas d’usines mais de petits ateliers clandestins installés dans des coins reculés des montagnes, est en fait un assemblage de pièces de récupération, de métal fondu mal travaillé, voire de pièces de matériel de guerre civile.
Ce fusil est capable de tirer en rafale courte, mais il est d’une imprécision totale au-delà de 50 mètres. Il surchauffe vite, s’enraye souvent, et il n’est pas rare que le canon se déforme après quelques semaines d’utilisation. Pourtant, les combattants du Front en sont fiers : c’est la guerre “faite avec les moyens du peuple”.

Le Front compense la défaillance de son armement lourd par la production massive de bombes de fabrication artisanale, désignées localement sous le nom de Kalakhs, car concoctées à base d’engrais et de vieux obus désarmés ou de simples ustensiles ménagers, enfouies sous la route ou dissimulées dans les murets de pierres sèches bordant les chemins.
Certaines versions, appelées Mines du Martyr, visent à mutiler plutôt qu’à tuer et espèrent ralentir les patrouilles et peser psychologiquement sur les troupes némédiennes.
Des enfants du village sont parfois réquisitionnés pour les placer, avec l’idée fausse qu’ils ne seront pas découverts ou abattus une pratique qui a soulevé de violentes réprobations.

Dans les régions les plus pauvres ou éloignées, certains combattants sont encore armés de longs couteaux courbés appelés Djamirs, de haches de berger ou même de vieilles baïonnettes. Ces armes, héréditaires ou ancestrales, sont à la fois des outils de combat et des signes d’honneur ou de vengeance.
De même, l’usage de fusils de chasse civils, notamment par les combattants les plus âgés, est fréquent. En raison du manque de munitions modernes, leurs utilisateurs sont parfois contraints à avoir recours à des balles artisanales coulées dans des moules de fortune.

Pour ce qui est de leur tenue, la grande majorité des membres du Front se bat en vêtements traditionnels, parfois renforcés de plaques métalliques cousues dans la veste, ou de gilets pare-balles conçus artisanaux en cuir, papier journal et plaques de tôle. Efficace qu’à moitié, cette protection donne surtout l’illusion d’être en armure.
Beaucoup d’entre eux portent aussi des amulettes religieuses cousues dans leur tunique, censées les protéger des balles ennemies. Ce mélange de foi et de pragmatisme fait aussi partie de l’âme d’un mouvement de plus en plus conscient que sa survie dépend du ciel autant que de la terre.
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Recensement des diverses opérations et attentats effectués par le Front du Mehravan Libre entre 2000 et 2016 dans la région d’Athenastra et sur le territoire national


2000 : Avril Colophon 10 morts
2001 : Mars Patras 5 morts, Décembre Argyro 6 morts
2002 : Février Helike 2 morts
2003 : Avril Korion 4 morts, Octobre Helike 0 mort
2004 : Février Colophon 7 morts, Septembre Patras 1 mort
2005 : Janvier Epithymna 13 mort, Juin Korion 3 morts
2006 : Mars Helike 5 morts, Décembre Akrai 2 morts
2007 : Mai Gortyna 1 mort, Août Korion 4 morts
2008 : Février Delpharos 8 morts
2009 : Avril Colophon 6 morts, Octobre Korion 3 morts
2010 : Mars Helike 2 morts, Juillet Argyro 5 morts
2011 : Mai Patras 1 mort
2012 : Janvier Thyrasos 9 morts, Juin Colophon 2 morts
2013 : Avril Helike 3 morts
2014 : Mars Korion 6 morts, Août Gortyna 4 morts
2015 : Février Patras 2 morts, Mai Akrai 7 morts, Octobre Helike 3 morts
2016 : ?
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