11/05/2017
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Histoire | La longue histoire du Shotugara

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La longue histoire du Shotugara


Drapeau de Shotugara

Le Shotugara, aussi connu que mystique, est un état faisant partie de ceux ayant eu une longue histoire qui les précèdent, et qui continue, encore de nos jours, à influencer leur présent. Que ce soit à travers les premières formes d'humanités, les premières civilisations, les premiers conflits et les unifications qui se sont produits au fil des siècles, le Shotugara a réussit, grâce aux castes d'historiens et aux récits parvenus jusqu'à nous, à préserver un passé riche d'évènements et de faits, nous permettant de mieux comprendre ce petit pays confiné au sein d'une grande Fédération multi continentale.


Sommaire

  • Prologue
  • Préhistoire
  • Néolithique


  • Famille Shotugarienne en tenue traditionnelle
    Famille Shotugarienne en tenue traditionnelle
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    Prologue

    Avant de débuter ce récit qui peut s'avérer parfois dur et long pour beaucoup, il est nécessaire de rappeler des éléments afin de soutenir le lecteur dans la compréhension juste et la plus objective possible du Shotugara. Il est également important de remercier entre autre le groupe "Yukanarte" pour ses travaux immenses dans le domaine historique en Yukanaslavie ( et même parfois dans d'autres pays ), mais aussi les chercheurs, les académiciens et les historiens qui ont pu réunir en un seul ouvrage l'entièreté des données en lien avec le passé du Shotugara que l'on surnomme aussi "Le pays de l'isthme calme".

    Le pays de l'isthme calme ?

    Quand l'on parle du Shotugara, il est possible d'entendre le surnom du "Pays de l'isthme calme". Cela peut parfois tendre au rire, ou bien même à l'étonnement, mais il faut savoir que ce nom est plutôt couramment utilisé au sein même de l'état pour désigner celui-ci. Comprendre ce nom, c'est comprendre la géographie, dans un sens plus large, du Shotugara ; ses enjeux, ses forces, ses faiblesses, etc... En bref, il s'agit d'un élément central pour comprendre le pays des Jangguns.
    Pour trouver l'origine de ce nom si particulier, il convient de revenir plusieurs siècles en arrière, dans des ouvrages qui datent donc d'une poque infiniment plus lointaine que la nôtre. La première attestation de ce nom provient du roman historique "le Cycle des dix rois" écrit par Du Hangko, philosophe et penseur shotugarien ayant vécu aux alentours du milieu du Ve siècle après Jésus-Christ. Dans celui-ci, l'auteur exprime, en temps que contemporain de ces périodes, l'histoire du Shotugara des années - 200 à 400 ( il reste d'ailleurs, avec les sources archéologiques, l'un des outils les plus étudiés par les chercheurs pour comprendre cette longue période de l'histoire ). Pour décrire son pays, il emploi le premier le terme de "pays de l'isthme calme".
    Pour bon nombre d'historiens, ce nom fait logiquement penser à la localisation géographique du pays. En effet, coincé entre la masse continentale nazumi à l'ouest et compressé à l'est pour l'océan carmin et la péninsule de Burojong ( terme shotugarien définissant la péninsule nippone du Nazum, notamment issu de l'Empire du Burujoa ), le Shotugara est situé sur une petite bande de terres qui fait aisément penser à un isthme. Par ailleurs, certains géographes s'accordent déjà à le dire. Cette position a pu donc logiquement prédestiner ce pays à se surnommer de cette façon.
    Cependant, on peut être surprit en découvrant l'adjectif qui se rapporte à cet aspect géographique : "calme". Étonnamment, il est important de rappeler que durant toute son histoire, le Shotugara a été la proie de nombreuses invasions et catastrophes en tous genres, qui ont parfois provoqués des changements de régimes, des catastrophes naturelles ou encore des déplacements de populations. Ainsi, une telle dénomination ne pourrait être comprise qu'en ne nous appuyant pas sur notre vision contemporaine de la chose et en prenant en compte les évènements de cette époque.
    Lorsque Du Hangko écrit son oeuvre, c'est à dire vers 450 après Jésus-Christ, le Shotugara se trouvait divisé en deux royaumes : celui du nord, surnommé "Royaume de Pongyong". Et celui du sud, surnommé "Royaume de Sen-Seol". Ce dernier particulièrement ( dans lequel vivait Du Hangko ) avait enchainé des victoires ayant permis une stabilité et une paix rarement acquise à cette époque. Bien évidement, nous ne pouvons parler là que d'une paix civique, ou plutôt dans le monde commun des habitants du pays, car dans les instances politiques, les conflits de cour ont toujours provoqué des dangereuses agitations qui ont parfois eu des répercussions terribles sur le Shotugara. Cependant, il est clair que ce calme a été, d'une manière ou d'une autre, importante. Ainsi, cet aspect semble avoir suffit Du Hangko pour surnommer son pays comme étant "calme".
    Cependant, nous savons, de part le parcours de l'auteur à la Grande Académie de Shintinenzari, que celui-ci était facilement au courant des scènes de la cour ( l'une des méthodes apprises dans cet établissement étant de se lier à la politique en développant des contacts et des réseaux de proches, ce qui a été le cas pour Du Hangko qui disposait de nombreuses connaissances à la cour ). Cela nous pose donc un deuxième problème : pourquoi surnomme t'il son pays de "calme" tout en sachant que politiquement, le Shotugara ne l'était pas ? Est ce ici une tentative d'ironie ? Ou bien une simple maladresse ? Ou encore un simple désaveu sur la situation politique de son état ?
    Bien que nous ne savons pas tout des réelles intentions de Du Hangko, on peut supposer que l'auteur souhaitait, en surnommant ainsi le pays du Janggunat, confronter de manière indirecte la cour à ses propres actes, car les membres nobles, étant pour la grande majorité des lecteurs de l'ouvrage "le Cycle des dix rois", connaissaient tous les conspirations au sein de celle-ci. Bien que cela reste des suppositions, nous pouvons estimer que cette théorie serait la plus véridique. Elle se vérifie notamment dans d'autres ouvrages de Du Hangko, dans lesquels le penseur pose souvent une ethique ou une remise en question de certains codes de la société. En bref, un véritable moralisateur. Ainsi, ce surnom de "Pays de l'Isthme calme" est à la fois une vérité géographique et une critique directe à la société de son temps qui, à travers les époques et l'influence changeante des livres de Du Hangko, a pu s'inscrire pleinement dans la politique, la littérature pour enfin devenir un nom du quotidien des shotugariens.

    La géographie du Shotugara :

    Après avoir compris d'où vient le surnom que vous pourrez retrouver à de maintes reprises dans les topics qui suivront, il est temps pour vous de pouvoir débuter votre compréhension de la géographique du Shotugara ( bien que de manière simplifiée ).
    Le Shotugara dispose d'une topographique qui l'a toujours favorisé dans son histoire. Il dispose de deux chaines de montagnes principales : le Koshu au nord et le Sushu au sud. Ces deux montagnes marquent entre autre la frontière est et ouest du pays de l'isthme calme. La hauteur de ces deux chaines peuvent atteindre 3 000 mètres d'altitude, ce qui est plutôt impressionnant pour un état assez minuscule dans le grand Nazum. Ces deux grandes chaines ont donc, comme dit précédemment, sauvé le Shotugara lors d'invasions extérieurs, à l'image de celles des moritons vers le XIe - XIIIe siècle, permettant à ses armées de procéder à des tactiques de guérillas. Egalement, une grande partie des forteresses shotugariennes se situent dans ces deux montagnes, afin de plus facilement les rendre imprenables ou difficilement assiégeables.
    Le Koshu tire son nom du légendaire héro du même nom. Dans l'épopée, il est le fils du Dieu Dong Hajong ( fondateur du Royaume de Kuryo ( il faut savoir qu'au fil des siècles, les souverains ont été divinisés ce qui a amené à créer des religions uniques dans le monde, comme IRL avec le fondateur du royaume de Gojoseon pour les adeptes du Cheondoïsme en partie)). Dans le mythe, à une époque très ancienne, le Shotugara était seulement constitué de vastes plaines où vivaient les premiers shotugariens. Malheureusement pour ces derniers, ils se faisaient souvent attaquer par des hommes sauvages des steppes ( une iconographie très réductrice a été régulièrement observée concernant les moritons et les peuples de l'ouest ). Observant cela, Koshu, voulant donner un avenir pour les habitants vénérant Dong Hajong, décida, avec sa lance gardienne, de trancher le sol et de sortir les montagnes avec ses mains de géants. Ainsi, il parvint à créer la chaine qui porte son nom. Cependant, Dong Jajong, furieux qu'il n'ait été prévenu de cet acte, décida d'enfermer Koshu dans sa propre création. Ainsi, si des tremblements de terres se font sentir, il s'agirait de plaintes et d'insultes de Koshu envers son père ( et parfois même des lamentations ).
    Le Sushu a une histoire étymologique similaire. En effet, Sushu est également la fille de Dong Hajong. Considérée comme la plus belle femme du monde, elle était courtisée par tous les hommes. Cependant, celle-ci tomba éperdument amoureuse d'un homme sans nom et sans titre. Observant cela, le Dieu supérieur ( autre surnom à Dong Hajong ) tomba dans une colère froide, et décida de tuer l'amant de Sushu. D'abord furieuse, elle décida de pourfendre le sud du Shotugara de sa lame Kyoshu, ouvrant la terre face au soleil. Ayant vu la réaction de sa fille, qui a décimé une partie de la population du sud, Dong Hajong décida de profiter de la brèche réalisée par Sushu et l'enferma suite à un dur combat au sein de celle-ci, et la scella à jamais, afin de la punir de son acte. On prétend alors que les tremblements de terre sont dû aux cris de rages de de la belle Sushu.
    Ces montagnes, aussi imposantes que mythiques, sont des éléments essentiels pour comprendre certains évènements qui vont suivre dans l'histoire Shotugarienne.

    Le Shotugara, autrement, dispose de nombreuses rivières, parfois petites, qui parcourent son territoire. Nous pouvons commencer par celle bordant la capitale Sen-Seol, qui porte le nom de Seol, faisant référence ici au royaume du même nom qui a fondé la capitale. Celle-ci est presque sacralisée par les habitants du Shotugara, ne serait-ce que pour avoir été le fleuve de Sen-Seol. Cette divinisation est par ailleurs présente dans le folklore et la mythologie shotugarienne.
    Ensuite, au nord, bordant Pongyong ( dont nous reparlerons plus tard ), se trouve le fleuve Yungyang. C'est la terre la plus fertile du pays, et il ( le Yungyang ) représente la prospérité du pays, car c'est dans sa région que se trouve la grande majorité des champs de riz et de millet. Son nom proviendrait d'un souverain d'un royaume du nord encore aujourd'hui méconnu.
    Plus au sud, le "fleuve" du Yee-Mong est aujourd'hui le canal en lui-même. Ce fleuve, au départ minuscule, a été agrandit au fil des siècles par les habitants du territoire afin de plus facilement passer de la mer du nord à la mer du sud. C'est une voie d'une importance capitale pour le transport des ressources et des marchandises. Son étymologie proviendrait d'un héro du même nom qui aurait tenté de traversé le pays à pied tout en combattant un serpent maléfique répondant au prénom de "Koshujon". Ainsi, son marathon, passant d'un bout à un autre du shotugara, donna naissance au nom du fleuve.
    Enfin, le fleuve du sud, le Mau, est la seule rivière dans le sud du Shotugara. Elle est également la seule à pouvoir permettre une irrigation régionale importante, permettant une présence non-négligeable pour l'agriculture. Elle tire son nom du premier roi Maïsha à avoir foulé le sol du Shotugara ( ce qui nous permet de remonter vers le IIe et le IIIe siècle après Jésus-Christ ).
    Ces fleuves, au delà de leurs importances pour l'agriculture, sont des éléments de frontières, notamment entre les royaumes au cours des siècles ( comme durant la période des "Royaumes de Sen-Seol et de Pongyong" ), et on conservé une valeur mythologique importante, ancrant donc le Shotugara dans un contexte spirituellement intense.

    Carte Topographique/géographique du Shotugara
    Carte Topographique/géographique du Shotugara

    Les peuples du Shotugara :

    Aussi, il existe plusieurs identités ethniques au sein du Shotugara. Bien évidemment, la petite taille du territoire n'a pas permis la naissance de culture totalement opposées, mais elle a pu observer tout de même l'émergence de deux peuples distincts.
    En premier lieu, on retrouve majoritairement les Seoliens, ou "l'ethnie du nord". Ils sont les plus anciens, étant arrivés dans les alentours du IVe et du IIIe siècle avant Jésus-Christ. Les grandes familles aristocratiques descendent bien souvent de ce peuple, comme le représente si bien Taejo II Mohamoto, l'actuel Janggun du Shotugara. Egalement, dans la vie de tous les jours, ce sont généralement les Seoliens qui sont majoritaires, dans différents domaines comme la télé, le patronat ou bien même les daimyos.
    En second lieu, on retrouve les Maïshas, ou "l'ethnie du sud". Ils sont arrivés au Shotugara vers le IIe ou IIIe siècle après Jésus-Christ. Se rapprochant plus culturellement des peuples Ushongs ( de l'Empire Xin ) ou Hen ( de la Ramchourie ), ils sont la conséquence des différentes invasions qui se sont produites aux cours des siècles. Historiquement, ils ont souvent été discriminés par leurs voisins du nord, de par leurs natures étrangères". Ce ressentiment, bien moins présent et même minoritaire aujourd'hui, reste un sujet de tension entre les deux ethnies. Ils sont plutôt absent dans le monde politique et sociétal hormis dans de rares cas, comme celui de Fu Jiang, un militant syndicaliste assez réputé au Shotugara.
    Ces deux peuples sont séparés presque parfaitement par le canal de Yee-Mong. C'est pour cela que ce fleuve-canal a une valeur également symbolique dans les coeurs des habitants du territoire : il représente la séparation entre deux ethnies qui ne sont donc pas les mêmes. Ils ne veulent pas se haïr pour autant, mais ils veulent exprimer le passage d'une culture à une autre par un véritable monument physique ( en l'occurrence, le canal de Yee-Mong ou fleuve de Yee-Mong ).
    Ainsi, le Shotugara, à travers ses deux peuples, est un exemple d'une nation ayant subit au fil des siècles des arrivées de populations ou bien même des invasions, mais qui arrive pourtant à concevoir une absence de discrimination entre ces deux cultures.
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    Préhistoire

    Pour comprendre les premières traces de cultures et de civilisations humaines au Shotugara, il est nécessaire d'exprimer la période préhistorique du territoire. Pour cette partie, nous avons collaboré avec Ru Hajong ( archéologue shotugarien ) et Yi Shenji ( préhistorien shotugarien ) afin d'établir une encyclopédie préhistorique du Shotugara la plus complète possible.

    Les premiers hommes :

    La date de présence des premières espèces du genre Homo ont toujours fait grand débat dans la communauté archéologique et préhistorique. Pour une partie, cette présence daterait d'environ 2 millions d'années, justifiée par la découverte de crânes similaires à ceux des Homo Ergaster autour de Tufong. Cependant, le peu de vestiges archéologiques ne nous enseigne point assez sur la réelle première présence humaine au Shotugara pouvant confirmer cette théorie. Pour l'autre partie, donc, les premières occupations du Shotugara par le genre Homo seraient bien plus récentes, probablement plus vers 760 000 à 700 000 ans avant Jésus-Christ. Cette seconde théorie est souvent la plus affirmée dans la communauté préhistorique et archéologique, de part de nombreux objets et découvertes datant de cette période. Ainsi, pour la bonne compréhension du lecteur, afin qu'il dispose d'éléments ayant été largement prouvé, nous nous concentrerons sur cette deuxième théorie.
    En effet, d'après les plus vieux fossiles à disposition des archéologues, datant d'autour de 760 000 ans et retrouvés sur le site de Hun Qin dans le sud du Shotugara, la présence d'Homo Erectus est plutôt récente ( car la présence de cette espèce en Afarée est souvent avérée dès 2 Millions d'années environ ). Sa sphère d'occupation principale, aussi étrange que cela puisse être, se trouvait principalement dans les montagnes du Sushu et du Koshu ( probablement car les fossiles se sont mieux conservés dans la roche semi-volcanique de ces montagnes que dans les plaines côtières ). Son apparition est démontré à travers de nombreux objets, comme des outils en quartzite dont le but principal était la chasse. Cependant, ne vous y trompez pas : cette espèce ne se nourrissait pas principalement de viandes de grandes bêtes, tout au contraire : la grande majorité du temps, les Homo Erectus étaient des cueilleurs de fruits, de plantes et de racines. Les rares fois où ils chassaient, c'était pour capturer des petites bêtes, donc rien de véritablement similaire à la chasse vue par les Homo Sapiens. De plus, ils disposaient d'un diversité de régime alimentaire en fonction des saisons, bien que peu marquée. A la grande différence des autres espèces d'Erectus ailleurs dans le monde, au Shotugara ce genre Homo a probablement utilisé des outils en bambous et non en pierre, soulignant là une grande différence avec le reste de la planète.
    Bien malheureusement, cette espèce a progressivement disparu entre 150 000 et 100 000 ans avant Jésus-Christ. Certainement avec l'arrivée de notre espèce, les Homo Sapiens, même si d'autres chercheurs avancent la théorie d'un changement du climat.

    Carte montrant les principaux foyers des Homo Erectus
    Carte montrant les principaux foyers des Homo Erectus

    L'arrivée d'Homo Sapiens :

    Les premières présences d'Homo Sapiens au Shotugara tourneraient probablement autour des 150 000 à 100 000 ans avant Jésus-Christ. Provenant d'Afarée, cette nouvelle branche du genre Homo a rapidement supplanté ses congénères dans la quasi entièreté du globe, comme en Altarie ou en Kaulthie. Par la guerre ? Ce n'est point sur. Par des changements climatiques ? Cela diverge en fonction des régions. Le plus important fait est cependant là : l'arrivée d'Homo Sapiens au Shotugara durant cette longue période a progressivement fait disparaitre les derniers Homo Erectus du territoire.
    Cette fois-ci, cette espèce est un mélange parfait entre chasse et cueillette, mangeant de plus grandes proies ( comme des mammouths par exemple ) comme des plantes plus faciles à attraper ( baies, etc... ). Egalement, ils vivaient principalement en petite communauté d'une dizaine/vingtaine d'individus, et voyageant sans cesse pour trouver de la nourriture. C'était donc un mode de vie nomade. Cependant, ce mode de vie va lentement évoluer avec la découverte de l'agriculture entre 9 000 ans et 7000 ans avant Jésus-Christ.
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    Néolithique

    Ainsi, après avoir vu la préhistoire du Shotugara, nous pouvons commencer par découvrir les premières cultures humaines qui se sont développées. Nous avons été accompagnés par Yi Dongong ( archéologue shotugarienne ) et Sun Yee-Sun ( protohistorienne shotugarienne ) pour réaliser cette partie de l'encyclopédie historique du Shotugara.

    Les premières cultures :

    Alors que l'arrivée d'Homo Sapiens avait provoqué un grand bouleversement dans le paysage du Shotugara, la découverte de l'agriculture s'est lentement propagée sur tout le territoire dès 7 000 ans avant Jésus-Christ. Probablement importée depuis l'ouest du Nazum ou bien par le Nazum Médian, cette nouvelle technique d'alimentation va alors accélérer le développement de l'espèce humaine dans son intégralité et va démarrer un rayonnement important sur le pays de l'isthme calme.
    Ainsi, entre 7 000 ans et 6 000 ans avant Jésus-Christ, les chasseurs-cueilleurs abandonnent peu à peu leur mode de vie nomade pour former des petits villages ( de moins d'une centaine d'habitants, une cinquantaine tout au plus ) agricoles le long des fleuves ( comme au nord proche du Yungyang ou au sud proche du Mau ), ce qui entraine petit à petit une sédentarisation du territoire du Shotugara. Les principales plantes adoptées sont le millet et le riz, même si ce dernier arrive que tardivement, vers 6 200 avant Jésus-Christ.
    Un peu plus tard, vers - 6 000 ans, des cultures dites "matérielles" se forment à différents endroits du pays. Ces dernières ne sont pas des peuples comme l'on pourrait le penser, il s'agit plutôt d'un regroupement de villages ayant en commun une façon de concevoir ou une approche artistique dans de nombreux objets, comme la poterie ( qui est souvent le marqueur des différences entre ces cultures ). Ainsi, on constate l'apparition de plusieurs cultures qui sont au nombre de trois :
    - Au sud, la culture Jingong, nommée suite à la découverte de celle-ci sur le site du même nom. Le principal trait commun était l'utilisation de vases tripodes, qui sont souvent retrouvés dans la zone entourant l'actuelle ville de Jingong. Il semblerait que cette culture vouait également une certaine importance au Jade, qui a très souvent été utilisé dans de nombreux objets comme des pendentifs ou des outils cérémoniels.
    - Au Centre, la culture Siya, nommée ainsi d'après son plus grand village ( qui atteignait à son apogée les 200 individus ). Les découvertes liées à cette culture montre la grande présence de poteries colorées ( avec les pigmentations locales en noir voir en rouge ).
    - Au nord, la culture Pongyong, nommée d'après la découverte d'une première poterie de celle-ci dans la ville de Pongyong. Le grand point commun unissant les villages locaux étant la formation de poteries fines et souvent inscrites de nombreux dessins.
    Ainsi, l'apparition de ces trois cultures permettent d'illustrer les prochaines étapes qui suivront l'histoire du Shotugara, notamment dans leurs subdivisions territoriales principalement isolées à cause des montagnes du Sushu et du Koshu.
    Cependant, au fur et à mesure des siècles puis des millénaires, on observe l'apparition d'inégalités entre les individus, à travers les tombes et les objets détenus par les groupes et familles d'une culture. Par exemple, au sein de Siya, on a pu retrouver des cimetières disposés en rectangle, mais dont certaines étaient remplies d'objets de jade et de poteries finement conservées. Au contraire, la grande majorité des autres tombes étaient vides, ou alors ne disposant que d'un seul objet de "valeur". Comment cette différenciation aurait pu apparaitre ? Une théorie possible des protohistoriens démontrerait que certains individus se seraient convertis en "chamans" ou en "guides spirituels", affirmant leur légitimité par leur rapprochement avec les dieux, ou bien avec les entités naturelles qu'ils côtoyaient chaque jours. Ainsi, après plusieurs siècles, cette vision s'est profondément ancrée dans la culture Siya au point d'en être la norme. Et comme si ce n'était pas suffisant, on a pu découvrir que ce groupe hiérarchique était une extrême minorité dans les villages, formant donc un véritable fossé entre les populations.
    Cette influence va progressivement atteindre la culture Jingong, plus au sud, grâce à la petite plaine qui borde le fleuve-canal Yee-Mong. On retrouve ainsi, vers 4 500 avant Jésus-Christ, des tombes au sein même des proto-autels, séparant donc l'élite spirituelle du commun de la population. Cette différenciation, variant légèrement de celle de Siya, apporte donc son lot de changements et d'un nouveau genre d'inégalité : le logement. En effet, les proto-autels, parlons en donc, sont généralement plus grands et plus spacieux que les habitations classiques des villages. Le plus dramatique est de constater que les élites vivent au sein de ces grands bâtiments, forçant donc la création d'une frontière entre le monde spirituel pouvant être guidé que par des hommes illustres et rares se devant de vivre luxueusement, et le monde populaire, dans lequel les populations doivent transpirer pour pouvoir survivre ( car dans tous les cas, l'agriculture requiert un minimum de force pour pouvoir disposer d'un bon rendement dans le cas le plus commun). Assez étrangement, l'influence de la hiérarchisation n'atteint pas de si tôt la culture Pongyong, certainement à cause du manque de contacts avec la présence de la chaine de montagne du Koshu. Ainsi, ce n'est que vers 3 800 avant Jésus-Christ que ce processus de hiérarchisation et d'inégalités se met en place au nord et donc, dans la totalité du Shotugara.
    Ironiquement, c'est également vers cette période que la culture Siya s'effondre brutalement vers 3 600 avant Jésus-Christ. Encore aujourd'hui, les chercheurs ne trouvent pas de réponses satisfaisantes à cette disparition aussi rapide, cependant, plusieurs pistes peuvent être établies. Une des théories proposées évoque l'apparition d'un autre groupe nomade venu de l'est de la péninsule de Burojong qui aurait procédé à des premières formes de raids et de conflits, amenant inévitablement au déclin de la culture Siya, n'étant clairement pas préparée à ce genre d'assauts. Cela se remarque par l'apparition de murailles de bois entourant les villages. Cependant, une autre théorie évoque l'idée d'une guerre interne au sein de la culture. En effet, la présence de murailles pourrait nous faire comprendre que les chefs spirituels auraient voulu avoir l'ascendant sur les autres, mais que ces conflits destructeurs, dans le but de profits de "gloire" n'auraient qu'amené à la chute de tous les grands chefs des villages de Siya. Néanmoins, le résultat est là : les villages se divisent et perdent en population, tandis que des structures militaires s'établissent dans tout le centre du Shotugara.
    Etrangement, dans le sud, un scénario similaire est observé : la culture Jingong s'effondre vers 3 400 avant Jésus-Christ, avec la même présence de murailles témoignant d'un danger extérieur aux villages. Cependant, nous disposons de plus d'éléments pour le cas de la culture du sud. En effet, on connait, grâce à des récits contemporains retraçant cette période, qu'un peuple extérieur aurait envahit la péninsule. L'auteur anonyme nous transmet le nom des "Xongong", certainement des originaires du centre-Nazum. Ce groupe ethnique se serait installé dans le sud du pays, notamment dans le grand village de Jingong, dans lequel ils auraient fondés une sorte de confédération de villages prenant le même nom que ce nouveau peuple. Cette invasion aurait donc amené à la disparition de la culture Jingong.
    Enfin, la culture Pongyong ne disparait qu'en 3 000 avant Jésus-Christ, suite à une famine qui aurait entrainée des conflits entre les villages ( il est possible qu'une crue du fleuve Yungyang ait détruit les récoltes à cette période ). Nous ne disposons cependant pas plus d'éléments pour analyser en profondeur la chute de cette troisième culture.
    Ainsi, la naissance de ces premières sociétés sédentaires, et leur disparition, vont amener lentement à la formation des premières villes qui se développeront plus tard en états durant la période dite de "l'antiquité".

    Cartes des premières cultures matérielles du Shotugara
    Cartes des premières cultures matérielles du Shotugara ( 6 000 à 3 000 avant Jésus-Christ )
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    Premiers royaumes

    Suite à la naissance des premières cultures, puis de leur disparition, des sociétés d'un genre nouveau vont apparaitre au Shotugara : les royaumes, les confédérations et les cités-états. Celles-ci vont alors débuter un long processus qui forgera la région du pays de l'isthme calme. Pour cette partie, nous avons été soutenus dans la rédaction par Mo Suong-Jong ( archéologue et chercheur shotugarien ) ainsi que de Ha Shoaka ( Historienne shotugarienne ).

    La lente centralisation :

    Suite à la disparition des cultures matérielles ( cultures dont les seules traces sont archéologiques ), et après des évènements à l'échelle locale qui sont survenus, le territoire du Shotugara va voir apparaitre les premières formes d'états. Bien que la nomination "d'antiquité" pour désigner cette période est encore discutée chez les chercheurs, des éléments prouvent cependant qu'un véritable bouleversement sociétale s'effectue de manière assez éparse dans tout le pays de l'isthme calme.
    Cela s'effectue par l'apparition de pouvoirs forts au sein des villages devenus villes, comme à Pongyong ou encore Siya ( qui semble s'être relevée après les catastrophes ayant détruit la culture matérielle du même nom ). Ces cités, qui pendant près de 5 siècles se constituent en pouvoirs indépendants avec des rois tout-puissants à leur tête, forment lentement des proto-royaumes dirigeants au fil des années des villages frontaliers, incapables de se défendre eux-mêmes face à d'éventuelles menaces.
    Peu d'informations nous sont connues entre le IIe millénaire et le IXe siècle avant Jésus-Christ. Cela est certainement dû à cause du manque de sources écrites nous étant parvenus, ou bien par l'absence de grandes structures datant de cette longue période. Cependant, ce qui est certain, c'est l'apparition de grands centres urbains regroupant des agglomérations de milliers d'habitants autour des l'actuelles Sen-Seol et Pongyong. Ceux-ci sont caractérisées par des grandes avenues principales, permettant une meilleure circulation des marchandises, ces derniers passant donc sur des routes en pierre rustiquement taillées afin de prendre une forme horizontale presque parfaite. Les habitations, elles, étaient des structures multi-pièces en bois et en pierre, mêlant alors formes élégantes et savoir-faire rustique pour créer des bâtiments à l'allure noble et raffinée.
    Cette architecture est souvent similaire dans tout le Shotugara, certainement grâce aux premiers échanges culturels ( la péninsule n'étant pas immense ) et par la présence de ressources naturelles identiques. Ainsi, durant les premiers millénaires, les cités-états se structurent et commencent alors à se peupler de plus en plus massivement.

    La Confédération de Xongong :

    Née suite à l'invasion du peuple sinéen des Xongong vers le IIIème millénaire avant Jésus-Christ, la confédération de Xongong se constitue en un regroupement de chefferie locale et de villes moyennes. Celles-ci, adoptant chacun un territoire clé, s'unissent via des "traités" de non-agression, d'accords défensifs, permettant donc l'établissement d'un vaste réseau d'alliances internes formant donc ce petit premier "état". Supplantant rapidement la culture de Jingong qui jusque là était prédominante dans la région, la confédération de Xongong était, dans un premier temps, pacifique, privilégiant le dialogue entre les diverses cités pour s'assurer un commerce florissant et une stabilité forte. Cette période faste permit l'émergence de nombreuses poteries reprenant notamment certaines caractéristiques de la culture de Jingong, preuve que celle-ci a tout de même laissé quelques traces malgré sa disparition.
    Mais malheureusement, les seigneurs des cités commencèrent rapidement à vouloir toujours plus de pouvoirs, et ainsi, au sein même de la confédération de Xongong, des guerres internes vont se former et rapidement permettre l'émergence de "grands états" au sein de celle-ci. Vers l'an 2000 avant Jésus-Christ, par exemple, l'état de Dainmeng écrase ses villes voisines et dévient le plus important état de la confédération de Xongong pendant plusieurs siècles. Ou encore de l'état de Hojua, vers 2500 avant Jésus-Christ, qui précédait l'état de Dainmeng et contrôlait à sa plus grande expansion territoriale le sud de la confédération.
    Ces conflits, qui vont ainsi voir l'émergence d'états, mais également leur disparition, vont lentement affaiblir le système d'alliances établit au départ pour créer cette confédération de Xongong, amenant bientôt à la chute de celle-ci.
    En effet, l'un des états puissants de l'époque, Juaguong, décide de faire sécession de la confédération vers 1800 avant Jésus-Christ, provoquant par la suite la cession de nombreuses cités et états du pouvoir Xongong, amenant ainsi à la disparition de ce premier état au Shotugara du sud.

    Le Royaume de Jiya :

    Alors que le sud périclitait vers de violentes luttes de pouvoir, un nouveau royaume va apparaitre bien plus tardivement aux alentours de l'ancienne culture de Siya. Vers 1900 avant Jésus-Christ, dans la ville de Jiya, un souverain, attesté dans des anciens textes de l'historien Yu Gonjong ( IIe siècle avant Jésus-Christ ), du nom de Kaogong "le conquérant", attaqua les cités voisines, les unifiant à sa cause en un grand royaume qu'il nomma alors "Royaume de Jiya". Celui-ci, par la suite, développa des nouvelles manières d'irriguer les champs, permettant un rendement supérieur et ainsi une prospérité du pays.
    Grâce à cela, des villes frontalières plus faibles, voulant profiter de cette richesse, décident d'intégrer le nouvel état, permettant une expansion toujours plus importantes tout autour de l'actuel Sen-Seol et jusqu'au fleuve de Yee-Mong. On témoigne par ailleurs de contacts importants entre les reliquats de la confédération de Xongong et le Royaume de Jiya, certaines villes de ces premiers voulant intégrer l'état nordique. C'est par ailleurs par cette voie que certaines poteries de Jiya vont se retrouver dans le sud du Shotugara actuel.
    Néanmoins, ce royaume, bien que puissant, va rapidement disparaitre suite à la mort de son fondateur Kaogong vers 1820 avant Jésus-Christ. Bien que l'entité de Jiya tiendra jusque vers 1750 avant Jésus-Christ, les cités reprennent leurs indépendances et plongent de nouveau le pays dans un lutte pour le pouvoir et des richesses diverses.

    Le Royaume de Chuol :

    Bien plus tard, vers 900 avant Jésus-Christ, entre le fleuve Yee-Mong et le Koshu, une cité va s'imposer dans la région : il s'agit de Chuol. Voisine de la capitale actuelle Sen-Seol, ce petit centre urbain issu du précédant Royaume de Jiya, grâce à de nouvelles techniques dans la fabrication du fer, s'est rapidement doté d'une puissante armée qui a pu s'emparer de Jiya vers 880 avant Jésus-Christ, devenant alors le plus grand et puissant état du nord-est du pays. Sous l'impulsion de Jee Yong, monarque de Chuol ( dont les dates sont incertaines, s'étalant de 870 à 850 avant Jésus-Christ pour son accession au trône ), le jeune état décida de créer un royaume aussi puissant que fut celui de Jiya. C'est de cette manière que des campagnes militaires ont permis de s'emparer des villes voisines et de dominer le nord du Shotugara, de Pongyong à Chuol.
    La puissance militaire de cet état a été néanmoins brisée suite à une tentative de s'emparer du sud du pays, lorsque l'armée de Chuol a été anéantie sur le fleuve Yee-Mong à cause de cités sudistes qui se sont ligués pour faire face au puissant et dangereux Jee Yong. Après cette défaite, le Chuol ne tentera plus jamais d'envahir le sud. Et de toute manière, les rois étaient trop occupés à mater les rébellions qui se formaient suite à la défaite, pour tenter de retrouver leur liberté et leur indépendance.
    Ce que l'on retient principalement de ce royaume, ce sont ses monuments de pierre, comme ses nombreuses tours de gardes aux frontières et dans les villes sous domination de l'état. Bien que "primitives", ces structures assuraient à la fois aux populations leur soumission à Chuol mais aussi renforçaient leur présence militaire pour éviter toute attaque extérieure. Certaines poteries étaient aussi marquées du sceau du roi, montrant une fois de plus la volonté de soumettre les cités par la symbolique et l'omniprésence de symboles faisant allusions à la cour de Chuol.
    D'après les sources archéologiques et littéraires, l'état s'est finalement effondré vers 840 avant Jésus-Christ, lorsque le nouvel état dominant, le Royaume de Goyeong, s'est emparé de Chuol. La légende veut que le dernier roi du pays, un certain Kuo Jong, se soit enfuit par delà la mer et aurait fondé un nouvel état puissant afin de réclamer son dû.


    Tour de garde du Royaume de Chuol
    Tour de garde du Royaume de Chuol, VIIIe siècle avant Jésus-Christ
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