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Activités intérieures et vie quotidienne

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Activités intérieures et vie quotidienne


Actualité non médiatisé
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Actualité non médiatisé

04/05/2016


Dans les ruelles anciennes de la capitale régionale Athernastos, un vent de révolte a soufflé, 1500 manifestants s’est mise en ordre de marche, aux banderoles en persan, pour réclamer l’indépendance du Mehravan.

Si le fort contingent de jeunes insoumis de la communauté perse s’était inséré dans l’ordre du jour du meeting de la commune, ce n’était pas pour faire de la politique. Réputés plus à l’aise dans l’ultra-violence des révoltes arabes, ces jeunes avaient simplement souhaité faire acte de présence, en déployant le drapeau du « Mehravan libre », geste qui reçut immédiatement une réponse des autorités comme une « provocation séparatiste inacceptable ».

Moins de dix minutes après le début du rassemblement, les forces de l’ordre étaient déjà sur place. Le commandement local, avisé par des agents infiltrés, a ordonné une intervention immédiate, sans aucune négociation. Les manifestants ont été encerclés, plaqués au sol, violemment pour certains, puis filmés par des drones de surveillance et passés dans les filets de cinquante unités de la milice d’intervention rapide. La scène s’est réalisée dans un grand silence, sans témoin, mis à part quelques voisins très calfeutrés derrière leurs volets.

217 personnes ont fait l’objet d’une interpellation, parmi lesquelles 48 étudiants de l’Université d’Athenastra et plusieurs militant locaux ayant toujours été engagés en faveur des minorités ethniques. Aucune issue grave n’a heureusement été officiellement rapportée, bien que des photos anonymes publiées sur les réseaux sociaux montrent des visages ensanglantés et des corps trainés au sol.

Depuis les interpellations intervenues, les autorités ont imposé un black-out médiatique autour de toute la zone, en procédant à un blocage temporaire d’Internet mobile, tout en filtrant les appels sortants effectués dans le centre-ville. Les proches des personnes arrêtées se disent sans nouvelles, les charges qui peuvent être retenues n’ayant pas été divulguées à l’heure actuelle.
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21/06/2016

Plusieurs jours après les événements d’Athernastos, la tension d’un cran supplémentaire. Ce matin, à l’aube, des unités de l’armée régulière ont été mises en mouvement dans l’est du Mehravan (à proximité des districts montagneux de Sahrak et Kordeh) considérés comme ancien bastion historique de la résistance indépendantiste. Des sources locales anonymes indiquent que plusieurs villages seraient intégralement passés sous le contrôle du Front du Mehravan Libre, principal mouvement séparatiste actif en zone.

Nikostratos Delios, Ministre de l’Armée, s’est abstiendu d’officialiser le déploiement mais, des images satellitaires et des vidéos postées clandestinement sur messageries chiffrées montrent des colonnes de blindés légers, des troupes en formation, des aéronefs planant à basse altitude au-dessus de zones rurales à flanc de mont. Des sources proches du pouvoir évoquent une « opération de sécurisation préventive » en vue de « restaurer l’ordre républicain et de neutraliser les foyers d’extrémisme ». Depuis quelques mois, le Front du Mehravan Libre, qui semblait marginal, semble avoir acquis du terrain et des sympathies. Sa composition est variée : anciens militants exilés de retour discrètement dans la région, jeunes de la diaspora perse locale, anciens militaires en disgrâce. Le mouvement contrôle déjà certaines routes secondaires et aurait installé des barrages dans au moins trois communes isolées. Plusieurs drapeaux du Front flottent sur les… mairies locales désertées, alors que les administrations officielles se sont repliées à Athernastos ou dans des centres urbains restés fidèles au gouvernement central.

Sur place, les habitants vivent dans une incertitude pesante. Certains ont quitté les zones sous tension pour se réfugier chez des proches à Epidion ou dans de grandes villes côtières. D'autres, encore présents sur le théâtre des opérations, relèvent des coupures de courant, des rationnements opérés par le Front après la prise de la ville et des interpellations « pour le moins arbitraires » dans certaines bourgs reconquis par l’armée. En l’absence d’informations officielles, il n’a pas été encore communiqué de nombre d’interpellations, ou de victimes. Les journalistes indépendants sont tenus à distance de la zone depuis le début de l’opération, et les réseaux sociaux sont noyer totalement sur la totalité de la région Mehravan.

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23/08/2016


Un certain nombre de résidents du sud-est de l’île, notamment dans les localités, s’étendant de Kastris et Varissos à Elenia, disent ne plus croire à la version officielle. Dans une région traditionnellement sensible où l’on évoque encore la présence du Front du Mehravan Libre, sans l’affirmer bien sûr mais sans l’infirmer plus qu’avant, l’annonce d’un exercice militaire, s’avère très mal perçue.

Il en va de même, selon plusieurs témoignages pris sur place, pour un secteur géographique précisément situé entre les collines sèches de Kastris et la forêt dense au nord d’Elenia, alors que, d’après plusieurs habitants, cette zone abritait au moment de l’enquête la plus forte concentration du Front du Mehravan libre. Ce qui rend l’annonce d’un « simple exercice », pour beaucoup d’habitants, suspecte, mais, au-delà, source d’une inquiétude certaine.

« On sait très bien ce que ça veut dire, ici, un exercice, lâche un Varissosien d’une cinquantaine d’années, père de trois enfants, que nous appellerons Paneris. ils disent que c’est pour s’entraîner, mais pourquoi ici ? Pourquoi toujours ici ? C’est parce qu’ils veulent frapper le Front, mais entre temps, ce sont nos maisons, nos écoles, nos fermes qui sont sur la ligne de tir. Il y aura des civils tués, j’en suis sûr ; et après, ils diront que c’était un dommage collatéral. »

Pour lui, c’est clair des hommes du Front ont été repérés dans les montagnes de Tsiroftas, à peine quelques kilomètres des premières maisons. D’autres sources évoquent des petits groupes installés dans les ruines d’anciens postes douaniers, ou dans des caches improvisées dans les anciennes galeries de contrebande. Rien de surprenant dans une région qui, cela fait longtemps, vit dans cette ambiguïté constante entre insoumission manifeste et coexistence discrète.
Cette fois-ci pourtant, la balance semble avoir été rompue. « Ils ne veulent plus discuter, ils veulent nettoyer », concernent Paneris, en jetant un regard autour de lui. « Il y a des gens qui vont mourir, et ce ne seront pas les cibles. »
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15/11/2016


1 jour après la vaste opération aérienne menée dans le sud de la région d'Athenastra, qualifiée de victoire décisive par le Palais royal, la version des faits qui remonte depuis le sol d’Athenastra décrit une tout autre réalité. C’est dans un tragique silence que semble se dérouler la tragédie humaine d’ampleur dissimulée derrière les discours triomphants.

Selon plusieurs témoignages concordants recueillis entre Kastris, Elenia, et les hauteurs de Tsiroftas, la situation serait bien plus grave sur le terrain que ce qui est officiellement reconnu. Les frappes qui ont été menées à l’aube auraient conduit à la mort de plus de 25 000 personnes, dont les deux tiers des civils exposés à des agents chimiques pulvérisés lors des bombardements, sans doute pas à des fins militaires, mais pour mieux faire là où la souffrance humaine pleure, enfouie dans des fosses communes, tant tout se perd dans l’horreur.

« On étouffe, on vomit, il y a des enfants avec la peau noire de brûlure, et des femmes qui hurlent sans voix, on enterre dans des fosses, on ne compte plus », infirmière anonyme.

Les hôpitaux de campagne sont dans l’impossibilité d’accueillir tous les malades et blessés. Des témoignages citent l’épais brouillard de gaz toxique persistant dans les vallées, le bétail par centaines retrouvé mort, des eaux souterraines contaminées, des corps abandonnés sur les chemins. Les populations ne sont pas évacuées. Aucune intervention humanitaire n’a encore été mise en place. Et depuis, l’armée royale n’a envoyé aucune unité médicale, tout comme les représentations locales, (dans l’impossibilité d’intervenir ou d’agir).

« C’est une horreur. Une vraie .On ne voit plus rien, il n’y a plus bruit que les cris. Ils ont tiré sans regarder » une habitante réfugiée dans une cave, témoigne.

La région, officiellement bouclée pour deux semaines, est qualifiée par un responsable humanitaire indépendant, parvenu sur la frange sud d’Athenastra, de « désert de cendres ». Il a observé des bombes thermobariques aspergées de gaz irritants inconnus. Bien qu’aucune information officielle n’ait été confirmée, les images tournées amateur, par des civils en fuite, laissent apparaître des incendies d’une intensité anormale, des corps inanimés, recroquevillés et couverts de suie, dans des postures manifestant des signes d’asphyxie.

Dans un village, un vieil homme, dernier survivant de sa rue, montre la pièce en ruine où sa famille s’était réfugiée : « Ils n’étaient pas du Front. Ils ne savaient même pas ce que c’était. Ils étaient juste là. »

Les autorités némédiennes refusent pour l’instant tout commentaire sur la nature même des armes utilisées, se contentant de répéter « le succès de l’opération » mais ajoutant avec une mansuétude nourrie d’une certaine disgrâce : « la nécessaire période de stabilisation ». Mais sur place, le mot « nettoyage » est sur toutes les lèvres. Une peur sourde couvre les ruines et la cendre qu’on ne parvient pas encore à effacer.

On n’a plus qu’à espérer que l’histoire retiendra plus que le version des vainqueurs.
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