10/05/2016
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Nouvelle journée d'horreur à Codena : 16 morts, 48 blessés


Trois explosions ont retenti ce mardi dans les rues de la capitale. Si les deux premières n'ont miraculeusement pas fait de mort, la troisième, placé devant un commissariat, a tué 16 personnes et blessé des dizaines d'autres. L'attaque a été revendiquée par le groupe d'extrême droite Ordine Nazionale.
Bombe commissariat
L'explosion a soufflé la devanture du commissariat central de Codena

C'est un récapitulatif d’événement qui, malheureusement, semble bien trop familier à l'oreille de nombreux Fiumigliens. Un nouvel attentat à la bombe a frappé le cœur du pays , de nouvelles victimes innocentes ont péri pour des questions politiques que plus personne ne comprend vraiment. Le quatrième attentat meurtrier de l'année s'est donc déroulé dans le centre de Codena. Plus tôt dans la journée deux bombes ont explosé sans faire de victime, la première devant un centre public de ramassage des déchets et la deuxième devant un bar fréquenté habituellement par des étudiants, dont la terrasse était heureusement vide grâce à une météo capricieuse. Mais alors que les autorités se réjouissaient des conditions miraculeuses qui avaient empêchés que ces deux attaques n’occasionnent que quelques brulures et coupures mineures, la troisième bombe explosa devant le fronton du commissariat central alors en pleine relève de service. 13 personnes sont mortes sur le coup et 3 furent découvertes sous les débris de la façade effondrée du bâtiment. On dénombre également 48 blessés, dont 31 de blessures graves ayant parfois menée à des amputations d'urgences. Plus aucun des blessés n'est, à l'heure actuelle, en situation critique grâce à l'arrivée rapide des premiers secours qui ont, une nouvelle fois, sauvé de nombreuses vies.

Les rescapés de l'attaque du commissariat affirment avoir vu l'explosion provenir d'un van blanc, d'une marque encore inconnue, qui aurait été stationné à divers endroit dans les environs depuis quelque jours sans que personne n'y semble apporter la moindre remarque ou objection. Selon les premières analyses réalisés par la police scientifique ce serait une bombe classique utilisant des dérivés de la nitroglycérine qui aurait été utilisée une nouvelle fois dans ces attaques. Ce type de bombe, fabriqué dans des ateliers clandestins, est utilisé pour sa facilité de fabrication et d'obtention des matériaux ainsi que pour son instabilité qui réduit les chances de non-explosion de l'engin tout en garantissant une déflagration importante et violente. Le ministre de l'intérieur, Massimo Lucca, avait fait, lors de sa dernière déclaration post-attentat, de la fermeture de ces ateliers terroristes une priorité de son ministère et des renseignements inter-services. Depuis cette déclaration, seul un laboratoire de ce type, relié à une petite cellule autonome gauchiste de piètre importance, a été découvert. Ce nouvel attentat, à quelque centaines de mètres des bureaux de l'Ufficio di Sicurezza Nazionale, apparait donc comme un camouflet énorme pour Lucca dont les jours dans son siège de ministre semblent comptés, étant particulièrement critiqué, au sein même de la majorité, pour son incapacité à obtenir des résultats dans sa lutte contre les violences politiques.

Tomasso Caravella, policier rescapé de l'attaque raconte : « C'était la relève de service, donc énormément de gens étaient vers l'entrée où la bombe a explosé, il y avait de gens qui saluaient les collègues qui arrivaient tandis que d'autres rangeaient leurs affaires pour partir. Ça faisait plusieurs heures que les deux autres bombes avaient explosés et on avait pas d'autres informations donc on était certainement un peu trop détendu alors qu'on avait aucune confirmation que tous les engins avaient explosés. [...] Quand le van a explosé tout le monde a vu un flash blanc puis a ressenti une énorme onde de choc qui nous a balancé par terre, plus ou moins loin. Une des victimes qui était devant la porte a été propulsée sur une dizaine de mètres alors que tout le monde a vu le fronton s’écrouler sur ceux qui avaient pas été soufflés assez loin. Je pense que tout le monde a compris assez vite ce qui s'est passé. Notre premier réflexe ça a été de sortir tout ceux qui étaient encore en vie, on avait vraiment peur que le bâtiment s’effondre surtout quand on a vu l'état de la devanture. En tant que policiers on a tous vu des scènes d'attentats ces dernières années, mais celle-là était particulièrement dure, tout le sol était couvert de sang et on devait naviguer entre les débris en ayant peur d'écraser un survivant. C'était vraiment horrible. »

L'attaque a été revendiquée dans la soirée, à nos confrères du Corriere di Codena, via une lettre, postée la veille, par le groupe terroriste d'extrême droite Ordine Nazionale. La lettre de revendication, que nous avons pu nous consulter, évoque notamment une volonté de venger Gianni Sartori, membre du groupe abattu par la police en janvier après une course poursuite de plusieurs heures dans les rues de Modessetto. Mais des passages plus cryptiques et hermétiques évoquent, dans un langage propre à l'extrême droite mysticiste, la volonté de renverser l’État fiumiglien bourgeois et matérialiste pour faire advenir une société spirituelle dirigée par la « race aristocratique pure ». Ce discours, fortement imprégné des idéaux de l'écrivain fasciste Vittorio Rinaldi, est la justification classique d'Ordine Nazionale, une organisation qui s'était déjà fait connaitre en mars 2015 avec l’assassinat revendiqué du militant communiste Leone Castellone. Si les informations disponible publiquement sur ce groupe restent maigres, il semblerait qu'il soit une tentative de reconstitution d'une ancienne cellule terroriste d'extrême droite, baptisée médiatiquement « Grupo 4 », et dont les anciens membres avaient été arrêtés alors qu'ils préparaient un détournement d'avion en décembre 2011.

Un conseil des ministres exceptionnel se tient cette nuit, en présence du Président du Conseil mais également du Président de la République qui y a été convié par ce premier. De son coté le Parlement a tenu a faire parvenir, dans une déclaration adoptée à l'unanimité des membres présents des deux chambres, ses condoléances sincères et religieuses aux familles des victimes tout en rappelant sa détermination absolue et sans faille à faire revenir le calme dans le pays. Le Collettivo di Cittadini Contro la Violenza a lui fait parvenir un communiqué de presse séparé dans lequel le parti de Concetta Tagliapietra dénonce frontalement la complaisance, voir la sympathie, qu'entretiendrait certains partis politiques avec les mouvements terroristes responsables de tant de morts et de désolation ces dernières années. Si aucun nom n'est mentionné dans ce communiqué, c'est bien le mouvement d'extrême droite fasciste Nuova Lega qui semble être visé par le collectif citoyen fondé en 2014. Le Secrétaire Général de NL, Giacomo D'Orazio, interrogé à la sortie du QG de son parti, a affirmé « ne pas se sentir visé par ces déclarations » tout en recommandant à son interlocuteur de poser la même question aux députés communistes, dont les liens avec des mouvements terroristes, seraient eux, « tout sauf des affabulations politiciennes honteuses ».

Une messe dédiée aux victimes sera organisée dès le 27 avril à la cathédrale de Codena tandis que le maire de la ville a fait annulé, pour raison de deuil, tous les événements publics festifs pour une durée d'une semaine. Trois corps de victimes non-policières restent non-identifiés, les autorités invitent toutes les personnes ayant constaté la disparition soudaine et inexpliquée d'un de leur proche à se rendre dans leur commissariat local afin de pouvoir collecter des informations et possiblement procéder à une reconnaissance des victimes.
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