
Pour le commissaire a la sécurité intérieure, il faut réarmé Mareau

Nils Johanssen, commissaire à la sécurité intérieure a appelle lors de la question au gouvernement du Veikkona ( parlement monocameral de Mareau) à la remilitarisation du territoire et à l’acquisition de force d’autodéfense.
« Il est nécessaire que Mareau possède ses propres forces de défense, du moins d’autodéfense. Il nous est apparu qu’il est de plus en plus urgent que notre terre puisse posséder ses propres capacités de réaction face à la Nouvelle-Kintan, qui, de jour en jour, abuse de son statut en menaçant la paix par un défilé militaire akaltien. »
Ce sont les mots choqués prononcés par le commissaire à la Sécurité intérieure, Nils Johanssen, devant le Veikkona, lors de la session de questions au gouvernement. Des propos qui ont fait réagir les deux bords politiques de notre territoire : coalitions gouvernementales comme opposition gouvernementale. Soutiens d’une part, et division de l’autre part, avec une opposition qui doit faire face à ses propres divergences internes, lesquelles plus que jamais semblent l’affaiblir.
La question de la défense et de l’armée a toujours été une question sensible au sein de la classe politique de Mareau. Par consensus politique, il fut longtemps admis qu’il était nécessaire de négocier par la diplomatie et non par l’armée, chose à laquelle étaient d’accord le gouvernement de Mareau et la principauté de Saint-Alban, tous deux attachés à la paix et à la stabilité de l’Eurysie, et qui voyaient d’un mauvais œil une militarisation de la principauté et de ses composantes. De toute façon, le gouvernement de la principauté a toujours maintenu son opposition ferme quant à un réarmement, même à but défensif, surtout venant de Mareau, particulièrement sous le gouvernement Le Maître, qui voit d’un mauvais œil un territoire autonome stratégique doté de sa propre force armée, surtout en situation d’état de tension, bien que moindre mais toujours prêt à l’escalade autour de la Nouvelle-Kintan.
Mais les braises furent allumées lorsque cette même Nouvelle-Kintan organisa un défilé militaire avec des soldats akaltiens et de l’Empire anticolonial en novembre 2015, véritable choc qui a stupéfait la classe politique et la société de Mareau, qui ne s’attendaient pas à une telle volonté guerrière et d’escalade de la part de sa voisine sous domination coloniale. Si la justification est celle d’une « volonté de renforcement des liens entre l’Empire anticolonial, l’Akaltie et la Nouvelle-Kintan », du moins selon les autorités locales, la chose passe mal à Mareau, très mal accueillie, même. La haute commissaire Inuq Mikigaq avait réagi dans un communiqué affirmant que « le défilé militaire représentait la violence et la barbarie qu’était devenue la Nouvelle-Kintan, basée sur la colonisation et l’exploitation d’une terre sacrée pour les Mareau. L’usage de la violence au lieu de la diplomatie relève d’une volonté belliqueuse jamais vue en Eurysie », ajoutant que contrairement à la principauté, le gouvernement de Mareau allait réagir avec des mesures fermes, en réciprocité avec les actions militaristes qui se sont déroulées à Mareau.
Le choc a été le plus fort lorsque le commissaire à la sécurité intérieure, récemment élu du gouvernement d’Ánne Márjá Utsi, a donc déclaré vouloir, avec le soutien de la chancelière, doter Mareau de sa propre force d’autodéfense autonome : force armée, bien que militaire, mais réservée à un but strictement défensif, pour démontrer à la Nouvelle-Kintan que Mareau ne se laisserait pas faire, et de même pour les deux entités que sont l’Empire anticolonial, et surtout l’Akaltie, qu’il est préférable de choisir le chemin de la diplomatie que celui de la violence et de la guerre. « La violence n’appelle qu’à la violence, la paix, nous la voulons tous, mais il faut que chacun y mette du sien, et pas seulement Mareau », a affirmé le commissaire. Un conseiller auprès du commissaire a par ailleurs affirmé à notre micro que « le temps n’était plus au dialogue quand la Nouvelle-Kintan, dominée par des entités qu’elle ne comprend pas, choisit le chemin de la guerre ; alors Mareau va faire de même ».
Dans la classe politique, la coalition gouvernementale, composée de la Droite nationaliste Naajaat (parti de la chancelière), de la force Animiste Naajaat (FAN), parti Libéral, des conservateurs et du parti de l’unité Nationale, majorité de 6 siège au sein du Veikkona avec 67 sièges sur 122, affirme son soutien au commissaire et à la ligne politique du gouvernement, estimant que c’est une décision de bon sens, et qu’il était inconcevable que Mareau s’écrase une nouvelle fois face aux volontés bellicistes des puissances voisines ou étrangères. Ce coup de choc a eu un grand impact non seulement sur la coalition, qui s’est vue plus qu’unie à travers leurs programmes communs, mais a également permis de renforcer la cote du gouvernement auprès de la population en préparation des élections prochaines de 2018. Constat partagé par le Parti indépendantiste de Mareau, faisant pourtant partie de l’opposition gouvernementale aux côtés des Verts et des Socialistes, véritable coup de poker du commissaire : il est parvenu à diviser la coalition d’opposition en révélant leurs différends stratégiques profonds, et a permis à la chancelière d’appeler le Parti indépendantiste Naajaat (PIN) et le Parti Laïque du Centre (PLC) à revenir à la « raison » et de quitter la « coalition contre nature dans laquelle ils se sont engagé ». D’une pierre deux coups, le commissaire Nils Johanssen est parvenu à renforcer la coalition et à saper l’unité de l’opposition, dans une situation où l’équilibre du Veikkona et celui du gouvernement de coalition semble très faible avec une majorité absolue relative de 67 sièges sur 122 et une opposition forte avec 55 sièges sur 122. En troisième coup, le commissaire, ainsi que la chancelière Ánne Márjá Utsi, grâce à une campagne médiatique d’ampleur, ont su attirer la sympathie de la population et former une base électorale stable. Une victoire écrasante semble ainsi se dessiner.
La question qui se pose maintenant est de savoir quelle forme vont prendre ces nouveaux groupes d’autodéfense voulus par le commissaire Nils Johanssen. Si, au sein de la population de Mareau, l’idée est plutôt bien acceptée, avec 78,6 % de la population favorable selon un sondage de l’Observatoire public des opinions (OPO), l’idée vient cependant se confronter à l’opposition ferme du gouvernement fédéral de la principauté, qui ne partage pas du tout l’idée d’une Mareau armée. Un conseiller auprès du secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur chargé du territoire autonome de Mareau, qui a souhaité rester anonyme, a affirmé que « le gouvernement de la Principauté est totalement contre toute militarisation de Mareau. C’est la ligne rouge qu’il ne faut pas dépasser pour le camerlingue. Il est pour lui inconcevable et inenvisageable que Mareau devienne un territoire armé, mettant à mal la stabilité et la paix en Eurysie ». Le camerlingue a d’ailleurs appelé à la paix et à la discussion autour du sujet de la Nouvelle-Kintan, tout en affirmant son soutien à une Mareau réunifiée. Pourtant, sa position vient se voir complètement fragilisée par la co-prince séculière Catherine Courvoisier : le discours de cette dernière, appelant à militariser la principauté, vient s’opposer au discours pacifiste du camerlingue, l’affaiblissant au sein de l’assemblée générale, et en particulier à Mareau, où la co-prince séculière est devenu extrêmement bien vue, contrairement au camerlingue, qui a vu sa cote baisser, passant de 67 % à près de 52 %, tandis que la co-prince a bondi de plus de 30 %, passant de 45 % en 2015 à presque de 75 % en 2016, selon l’Institut de sondage indépendant MareauVox, et est toujours en hausse. Catherine Courvoisier semble incarner ainsi un nouveau visage pour la Mareau et les Najhaat : celui de la lutte pour l’unité et la dignité de Mareau, faisant rappel à l’abbé Paul, grande figure de la lutte pour l’égalité de Mareau et pour la dignité ainsi que la reconnaissance des droits autochtones.
La question de la Nouvelle-Kintan semble donc crisper les relations entre la principauté, l’Akaltie et l’Empire anticolonial. La situation semble être plus mauvaise que jamais et continuer vers l’escalade.