16/03/2017
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Presse et média : s’informe à Mareau

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Pour le commissaire a la sécurité intérieure, il faut réarmé Mareau

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Nils Johanssen, commissaire à la sécurité intérieure a appelle lors de la question au gouvernement du Veikkona ( parlement monocameral de Mareau) à la remilitarisation du territoire et à l’acquisition de force d’autodéfense.

« Il est nécessaire que Mareau possède ses propres forces de défense, du moins d’autodéfense. Il nous est apparu qu’il est de plus en plus urgent que notre terre puisse posséder ses propres capacités de réaction face à la Nouvelle-Kintan, qui, de jour en jour, abuse de son statut en menaçant la paix par un défilé militaire akaltien. »

Ce sont les mots choqués prononcés par le commissaire à la Sécurité intérieure, Nils Johanssen, devant le Veikkona, lors de la session de questions au gouvernement. Des propos qui ont fait réagir les deux bords politiques de notre territoire : coalitions gouvernementales comme opposition gouvernementale. Soutiens d’une part, et division de l’autre part, avec une opposition qui doit faire face à ses propres divergences internes, lesquelles plus que jamais semblent l’affaiblir.

La question de la défense et de l’armée a toujours été une question sensible au sein de la classe politique de Mareau. Par consensus politique, il fut longtemps admis qu’il était nécessaire de négocier par la diplomatie et non par l’armée, chose à laquelle étaient d’accord le gouvernement de Mareau et la principauté de Saint-Alban, tous deux attachés à la paix et à la stabilité de l’Eurysie, et qui voyaient d’un mauvais œil une militarisation de la principauté et de ses composantes. De toute façon, le gouvernement de la principauté a toujours maintenu son opposition ferme quant à un réarmement, même à but défensif, surtout venant de Mareau, particulièrement sous le gouvernement Le Maître, qui voit d’un mauvais œil un territoire autonome stratégique doté de sa propre force armée, surtout en situation d’état de tension, bien que moindre mais toujours prêt à l’escalade autour de la Nouvelle-Kintan.

Mais les braises furent allumées lorsque cette même Nouvelle-Kintan organisa un défilé militaire avec des soldats akaltiens et de l’Empire anticolonial en novembre 2015, véritable choc qui a stupéfait la classe politique et la société de Mareau, qui ne s’attendaient pas à une telle volonté guerrière et d’escalade de la part de sa voisine sous domination coloniale. Si la justification est celle d’une « volonté de renforcement des liens entre l’Empire anticolonial, l’Akaltie et la Nouvelle-Kintan », du moins selon les autorités locales, la chose passe mal à Mareau, très mal accueillie, même. La haute commissaire Inuq Mikigaq avait réagi dans un communiqué affirmant que « le défilé militaire représentait la violence et la barbarie qu’était devenue la Nouvelle-Kintan, basée sur la colonisation et l’exploitation d’une terre sacrée pour les Mareau. L’usage de la violence au lieu de la diplomatie relève d’une volonté belliqueuse jamais vue en Eurysie », ajoutant que contrairement à la principauté, le gouvernement de Mareau allait réagir avec des mesures fermes, en réciprocité avec les actions militaristes qui se sont déroulées à Mareau.

Le choc a été le plus fort lorsque le commissaire à la sécurité intérieure, récemment élu du gouvernement d’Ánne Márjá Utsi, a donc déclaré vouloir, avec le soutien de la chancelière, doter Mareau de sa propre force d’autodéfense autonome : force armée, bien que militaire, mais réservée à un but strictement défensif, pour démontrer à la Nouvelle-Kintan que Mareau ne se laisserait pas faire, et de même pour les deux entités que sont l’Empire anticolonial, et surtout l’Akaltie, qu’il est préférable de choisir le chemin de la diplomatie que celui de la violence et de la guerre. « La violence n’appelle qu’à la violence, la paix, nous la voulons tous, mais il faut que chacun y mette du sien, et pas seulement Mareau », a affirmé le commissaire. Un conseiller auprès du commissaire a par ailleurs affirmé à notre micro que « le temps n’était plus au dialogue quand la Nouvelle-Kintan, dominée par des entités qu’elle ne comprend pas, choisit le chemin de la guerre ; alors Mareau va faire de même ».

Dans la classe politique, la coalition gouvernementale, composée de la Droite nationaliste Naajaat (parti de la chancelière), de la force Animiste Naajaat (FAN), parti Libéral, des conservateurs et du parti de l’unité Nationale, majorité de 6 siège au sein du Veikkona avec 67 sièges sur 122, affirme son soutien au commissaire et à la ligne politique du gouvernement, estimant que c’est une décision de bon sens, et qu’il était inconcevable que Mareau s’écrase une nouvelle fois face aux volontés bellicistes des puissances voisines ou étrangères. Ce coup de choc a eu un grand impact non seulement sur la coalition, qui s’est vue plus qu’unie à travers leurs programmes communs, mais a également permis de renforcer la cote du gouvernement auprès de la population en préparation des élections prochaines de 2018. Constat partagé par le Parti indépendantiste de Mareau, faisant pourtant partie de l’opposition gouvernementale aux côtés des Verts et des Socialistes, véritable coup de poker du commissaire : il est parvenu à diviser la coalition d’opposition en révélant leurs différends stratégiques profonds, et a permis à la chancelière d’appeler le Parti indépendantiste Naajaat (PIN) et le Parti Laïque du Centre (PLC) à revenir à la « raison » et de quitter la « coalition contre nature dans laquelle ils se sont engagé ». D’une pierre deux coups, le commissaire Nils Johanssen est parvenu à renforcer la coalition et à saper l’unité de l’opposition, dans une situation où l’équilibre du Veikkona et celui du gouvernement de coalition semble très faible avec une majorité absolue relative de 67 sièges sur 122 et une opposition forte avec 55 sièges sur 122. En troisième coup, le commissaire, ainsi que la chancelière Ánne Márjá Utsi, grâce à une campagne médiatique d’ampleur, ont su attirer la sympathie de la population et former une base électorale stable. Une victoire écrasante semble ainsi se dessiner.

La question qui se pose maintenant est de savoir quelle forme vont prendre ces nouveaux groupes d’autodéfense voulus par le commissaire Nils Johanssen. Si, au sein de la population de Mareau, l’idée est plutôt bien acceptée, avec 78,6 % de la population favorable selon un sondage de l’Observatoire public des opinions (OPO), l’idée vient cependant se confronter à l’opposition ferme du gouvernement fédéral de la principauté, qui ne partage pas du tout l’idée d’une Mareau armée. Un conseiller auprès du secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur chargé du territoire autonome de Mareau, qui a souhaité rester anonyme, a affirmé que « le gouvernement de la Principauté est totalement contre toute militarisation de Mareau. C’est la ligne rouge qu’il ne faut pas dépasser pour le camerlingue. Il est pour lui inconcevable et inenvisageable que Mareau devienne un territoire armé, mettant à mal la stabilité et la paix en Eurysie ». Le camerlingue a d’ailleurs appelé à la paix et à la discussion autour du sujet de la Nouvelle-Kintan, tout en affirmant son soutien à une Mareau réunifiée. Pourtant, sa position vient se voir complètement fragilisée par la co-prince séculière Catherine Courvoisier : le discours de cette dernière, appelant à militariser la principauté, vient s’opposer au discours pacifiste du camerlingue, l’affaiblissant au sein de l’assemblée générale, et en particulier à Mareau, où la co-prince séculière est devenu extrêmement bien vue, contrairement au camerlingue, qui a vu sa cote baisser, passant de 67 % à près de 52 %, tandis que la co-prince a bondi de plus de 30 %, passant de 45 % en 2015 à presque de 75 % en 2016, selon l’Institut de sondage indépendant MareauVox, et est toujours en hausse. Catherine Courvoisier semble incarner ainsi un nouveau visage pour la Mareau et les Najhaat : celui de la lutte pour l’unité et la dignité de Mareau, faisant rappel à l’abbé Paul, grande figure de la lutte pour l’égalité de Mareau et pour la dignité ainsi que la reconnaissance des droits autochtones.

La question de la Nouvelle-Kintan semble donc crisper les relations entre la principauté, l’Akaltie et l’Empire anticolonial. La situation semble être plus mauvaise que jamais et continuer vers l’escalade.


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La Chancelière répond violemment à la Nouvelle-Kintan

Dans une réponse pleine d’agressivité adressée aux autorités de la Nouvelle-Kintan, la chancelière de Mareau, au caractère bien trempé et figure par excellence de l’extrême droite nationaliste et anti-impérialiste Naajaat, Ánne Márjá Utsi, tout juste arrivée au pouvoir, ne mâche pas ses mots et rétorque violemment contre les autorités de la Nouvelle-Kintan, marquant une nouvelle étape dans l’escalade des tensions en Eurysie autour de la question militaire ainsi que de la Nouvelle-Kintan mais également marquant une rupture avec le précédent gouvernement socialiste Kiggavik.

Ánne Márjá Utsi, classée à l’extrême droite de la scène politique de la principauté de Saint-Alban par le conseil d’État de Lymock et présidente du parti de la Droite Nationaliste Naajaat (DNN), est arrivée au pouvoir lors des élections législatives de 2016 avec une coalition hétéroclite allant des partis du centre droit à l’extrême droite de la Veikkona, dans laquelle le Parti socialiste, précédemment au pouvoir, s’est vu relégué au rôle d’opposition gouvernementale. Quelques jours après son arrivée au palais de la chancellerie à Nunarssit, capitale officieuse de Mareau, Utsi a violemment rebattu les cartes de la diplomatie régionale eurysienne. Alors que le précédent chancelier, Taktu Kiggavik, essayait de promouvoir la bonne entente et des relations cordiales avec la voisine de la Nouvelle-Kintan, en allant même jusqu’à essayer de normaliser les relations entre les deux territoires par plusieurs contacts diplomatiques soutenus par le gouvernement fédéral du camerlingue Gaspard Le Maître, l’arrivée du parti d’extrême droite identitaire et nationaliste d’Utsi a rapidement changé la donne.

Pour la nouvelle chancelière, « il est impossible et inimaginable de dialoguer avec cet État voyou et, pire, l’idée même de coopérer avec une puissance qui occupe illégalement la terre sacrée de Mareau et de leurs ancêtres est inacceptable », expliquant par là sa politique brutale vis-à-vis de la Nouvelle-Kintan et de son gouvernement.
« Mareau n’est plus la petite qu’on peut ignorer comme on veut ; elle est plus grande que jamais, et ce n’est certainement pas des barbares qui vont nous menacer », dit-elle à notre micro, en parlant de la crise diplomatique survenue entre Mareau et la Nouvelle-Kintan ces derniers jours. La cause est, selon elle, que Angirraluaq (nom donné par les Naajaat à la Nouvelle-Kintan, signifiant terre de feu)«ne se cache même plus dans sa volonté belliciste et menace directement Mareau. Ils ont cru que nous étions comme les anciens qu’ils ont trouvés sur ces terres et dont ils ont exproprié la terre. Je leur réponds que non. Ils peuvent nous menacer militairement autant qu’ils veulent avec leurs alliés(…) parce que, honnêtement, ce serait mentir s’ils nous disaient le contraire, et ceux-ci peuvent déployer autant de flottes et de troupes qu’ils estiment nécessaires, Mareau va réagir et proportionnellement à la menace ».

Une volonté d’escalade des tensions à peine masquée donc, de la part de la chancelière, qui pour contrer ces menaces qu’elle considère comme existentielles pour Mareau, a décidé de prochainement proposer un projet de loi à la Veikkona, le parlement monocaméral de Mareau, permettant à Mareau de posséder ses propres forces d’autodéfense, comme l’a mentionné son commissaire à la sécurité intérieure, Nils Johanssen. Même si le sujet de la défense et de force armée reste un sujet très brûlant au sein de Saint-Alban et fait toujours débat à Mareau comme au sein de la principauté.

La crise ne semble pas être prête à se régler avec les événements des derniers jours. La chancelière Utsi a, dans un communiqué officiel de la chancellerie de Mareau, répondu aux autorités de la Nouvelle-Kintan, qui ont accusé le gouvernement Utsi d’être « belliqueux » et ont demandé au gouvernement morois « d’arrêter ce cirque qui ne fait que les décrédibiliser ». Ce à quoi a répondu la chancelière en accusant le gouvernement de la Nouvelle-Kintan « d’être des menteurs », en plus « d’être irresponsables en refusant de reconnaître leurs responsabilités dans la naissance de cette crise », rappelant par la même occasion que la principauté et Mareau ont toujours été pacifiques face aux menaces, qui étaient devenues existentielles en faisant référence à la menace lodurienne qui a menacé la souveraineté nationale de la principauté de Saint-Alban et son intégrité territoire national, tout en ajoutant que même si « Mareau est pacifique, elle ne se laissera plus marcher dessus ».

Pour la chancelière d’extrême droite, cette situation est seulement due à une situation de voisinage non voulue, avec des voisins « pires que des ivrognes raskenois » : horrible mais surtout désagréable et qui se comportent comme des adolescents en crise, qui refusent de reconnaître leurs bêtises, en présentant leurs excuses et en faisant gentiment leurs valises avant de partir.

Si cette crise va sans doute être longue, ce n’est pas pour autant que les autorités de la Fédération ont réagi. Le camerlingue, comme les co-princes, sont restés silencieux. À ce jour, aucune réaction de leur part sur cette escalade, même si cette crise semble mettre à vif les nerfs du camerlingue, selon un officiel du gouvernement anonyme. De même, la haute commissaire de Mareau, plus haute autorité du territoire autonome de Mareau, ne possède de toute façon que très peu voire pas du tout de marge de manœuvre pour faire face à la chancelière, en effet elle ne peut pas renvoyer la chancelière et son gouvernement non plus, car celle-ci et son gouvernement possèdent la majorité à la Veikkona grâce à sa coalition de droite radicale. Inuq Mikigaq s’est donc bien gardée de réagir face à cette crise.

Du côté de la population, la chancelière est très bien vue et soutenue par une large partie de la population : environ 69 % des Morois la soutiennent, et une autre partie soutient au moins tacitement sa politique. Sans parler de son gouvernement et de sa coalition, qui sont fidèlement derrière la chancelière Utsi. Elle semble bien avoir réussi à fédérer les trois partis qui composent la coalition tout en divisent l’opposition parlementaire qui s’embourbe dans une crise au sein même de leurs coalitions. Pour le commissaire aux Affaires étrangères Aaluq Sivun : « Le gouvernement d’Angirraluaq (Nouvelle-Kintan) a agi de manière irresponsable en autorisant ce défilé militaire. Ce n’est pas en menaçant son voisin sous couvert de vouloir assurer la paix qu’on construit des base de dialogue et de compréhension mutuelle solide. Et il existe tant d’autres manières de montrer une fierté coloniale que par un défilé militaire, qui, au vu du contexte actuel, ne peut être pris que pour ce qu’il est, c’est-à-dire : une menace à peine déguisé.»

D’autant plus que le commissaire à la Sécurité intérieure, fidèle zélé d’Ánne Márjá Utsi, fulmine de rage. Pour lui : « Le gouvernement de la colline, ce ne sont que des idiots ! Ils organisent un défilé militaire et appellent tous leurs potes à faire de même, mais quand Mareau souhaite réagir, ça devient absurde, injustifié et inqualifiable ? » s’exclame-t-il. « Mareau ne se fera plus avoir, plus jamais» Ajoute-il.
D’autant plus que les deux commissaires semblent avoir les mains libres pour mener à bien leurs politiques qu’il ne risque pas de se priver pour s’en prendre à la Nouvelle-Kintan et disposent de la pleine confiance de la chancelière. C’est une crise qui risque de se profiler à l’horizon et qui ne semble pas être résolue de sitôt au vu du caractère têtue de la chancelière.
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Par Kayuqtuq pour l’indépendance.
Ánne Márjá Utsi se lance une nouvelle fois dans la provocation face à ce qu’elle considère comme une « anomalie » et une « expropriation territoriale et culturelle » en se référant à l’existence de la Nouvelle Kintan, par son nouveau projet déjà tout à fait très contesté par tout le bord politique et social du territoire et de la principauté. La chancelière de Mareau cherche à faire une réforme de la Constitution du territoire autonome de Mareau, pour réformer le droit à la nationalité et exclure les minorités kintaises présentes sur le territoire, mais également d’autres groupes étrangers, afin de favoriser les St-Albois et les Naajaat de sang, qui seraient les seuls à avoir le mérite de disposer de la nationalité.

Ce projet, fortement contesté et controversé, même au sein du gouvernement de coalition qui apparaissait pourtant très uni derrière la provocante mais charismatique dirigeante de la coalition qui a su unir les partis de droite sous son aile, ce nouveau projet politique, par son ampleur inédite, est particulièrement intéressant pour l’analyse des dynamiques qui opposent le nouveau gouvernement de droite identitaire de Mareau au gouvernement de la Nouvelle-Kintan. La proposition de la chancelière, soutenue par son ministre à la sécurité intérieure Nils Johanssen, connu pour ses positions farouchement anti-kintanaises, et la commissaire à la Justice Ailo Heikkilä, semble tout simplement relever de la folie, et surtout de la xénophobie : la modification de la Constitution pour exclure ceux qui étaient jusqu’alors des citoyens de plein droit de Mareau, en les remplaçant par un système qui fonctionne selon le droit du sang, et un droit à la nationalité et à la citoyenneté bien précis : seulement celui qui est citoyen de Saint-Alban, c’est-à-dire la principauté entière, y compris la Sérénissime République d’Ardon (quiconque est citoyen de Saint-Alban est citoyen de Mareau), et ensuite celui qui est de descendance Naajaat (toute personne capable de prouver son appartenance à l’histoire et à la culture, ainsi qu’à la « race » Naajaat, peut prétendre à la citoyenneté). Soit, selon l’institut de sondage, cette modification constitutionnelle, si elle venait à arriver à terme et à être appliquée, entraînerait de fait l’exclusion de 26 % de la population du territoire, soit tout simplement près de 380 900 personnes sur les 1 465 000 que compte le territoire, qui deviendraient étrangères dans un territoire où la plupart ont toujours vécu depuis des générations et des générations pour la plupart, sinon l’écrasante majorité des concernés, soit deviennent tout simplement apatrides, chose inacceptable en droit international.

Un projet de loi de modification constitutionnelle qui devrait être présenté à la Veikkona par la commissaire à la Justice Ailo Heikkilä elle-même, qui défend « une volonté de rendre justice aux Naajaat en leur permettant de redevenir maîtres de leurs terres et des décisions qui les concernent, sans que des peuplades venues d’ailleurs interfèrent ». Pourtant, ce projet est loin de faire l’unanimité au sein de la coalition, comme de la classe politique, et encore plus de la société civile. Tout d’abord, au sein de la coalition gouvernementale, trois partis ont indiqué être sceptiques par rapport au projet et indiquent qu’ils voteraient probablement contre : c’est le Parti libéral, opposé à ce projet qu’il considère comme anticonstitutionnel, le Parti conservateur, qui a pourtant été un des fervents défenseurs de la ligne conservatrice et ultra-nationaliste d’Ánne Márjá Utsi, et le Parti de l’unité nationale, qui, lui, dénonce une dérive extraordinaire de la part de la cheffe de la coalition, qui s’éloigne des intérêts de la coalition et des termes qui les lient, risquant de provoquer sa scission face à une gauche radicale toujours plus forte de jour en jour.

Au sein de l’opposition, « la question ne se pose même pas », selon un député du Parti démocrate : tous unis sous le front de la défense de la liberté et de la Constitution ont annoncé voter contre ce projet de loi qu’ils considèrent comme suprémaciste et extrêmement raciste. En allant de la gauche radicale à la centre-gauche, tous sont unis sur la même position. Pour le Parti néo-kintanais, qui regroupe deux députés au sein de la Veikkona et qui se veut la voix des Kintanais en Mareau, c’est une profonde honte et un sentiment de volonté d’exclusion qui est ressenti par la communauté kintanaise de Saint-Alban : « Nous tous avons toujours vécu ici et avons montré notre attachement à cette terre et à son histoire. Nous sommes tous citoyens de ce territoire et de ce pays. Nous exclure de la vie politique en raison d’un conflit dont nous ne sommes même pas responsables est une honte », s’est exprimé Awqasisa Huamani Huaman, président du parti.

Avec une forte opposition au sein de la Veikkona, aggravée par des frondeurs de sa propre coalition, c’est tout simplement une future défaite pour la chancelière si elle s’obstine à mener son projet jusqu’au bout, et qui risquera de fortement fracturer sa coalition très rapidement, alors que la jeune coalition est au pouvoir depuis moins d’un an. Si sa majorité, jusqu’alors stable, se désagrège, ce projet de loi pourrait apparaître comme l’élément déstabilisateur et la fissure qui déchire le gouvernement entre ultra-nationalisme quitte à être xénophobe, et nationalisme mais respect de la Constitution et de la « diversité ». C’est un tout nouveau combat que devra affronter la coalition.

Au sein de la société civile, notamment des ligues de défense des droits de l’homme, c’est un appel à manifester contre un projet indigne et déshumanisant qui est lancé, soutenu par plusieurs responsables politiques de gauche, principalement surtout des socialistes, et bien sûr la ligue néo-kintanaise, même si des partis de droite comme le Parti libéral ont mollement soutenu ces démarches. L’objectif est de créer des manifestations massives pour faire prendre conscience du danger que représente le gouvernement, et essayer de le faire tomber.

Plus haut à l’échelle du pouvoir, la haute commissaire Inuq Mikigaq a annoncé qu’elle utiliserait tous les pouvoirs entre ses mains pour ne pas laisser passer ce projet qu’elle considère comme anticonstitutionnel. En cas d’acceptation de celui-ci par la Veikkona, elle annonce qu’elle opposerait son veto et qu’elle va saisir la Haute Cour de Mareau, puis, s’il est nécessaire d’aller jusque-là, elle irait jusqu’à la Cour suprême de Saint-Alban pour faire constater l’inconstitutionnalité de ce projet de loi et la faire entériner. Ánne Márjá Utsi a répliqué en indiquant que la fonction de haute commissaire est d’assurer l’équilibre des pouvoirs et le respect des principes de séparation des pouvoirs, et qu’elle ne peut donc s’opposer à la volonté d’un gouvernement démocratiquement élu, tout en appelant la haute commissaire « à la responsabilité et au respect de la Constitution ».
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