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Activités Clan Montoya

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Activités Clan Montoya


  • Laverie AutomatiqueMai 2016 - Raúl Montoya, entrepreneur influent de San Bacho, a su bâtir un empire local mêlant commerces légaux et activités opaques, gagnant ainsi la confiance des habitants malgré les soupçons persistants sur l’origine de sa fortune.
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Laverie Automatique

22 Mai 2016

prout


Le vrombissement des machines à laver résonnait dans la nouvelle laverie de San Bacho. Cara pliait soigneusement ses draps fraîchement séchés tandis que d'autres clients entraient et sortaient, leurs bras chargés de paniers de linge. Cette laverie, avec ses prix modiques, était rapidement devenue un lieu essentiel du quartier. Raúl Montoya l'avait ouverte trois mois plus tôt, ajoutant ce service à la liste grandissante de ses établissements dans la ville.

« C'est bien plus simple qu'avant. Et c'est propre !! », dit Cara à Sofia qui attendait la fin de son cycle de lavage.

Sofia acquiesça en regardant les tambours tourner. « Montoya comprend ce dont nous avons besoin. »

La laverie n'était qu'un maillon dans la chaîne des commerces que Raúl Montoya avait établis à travers San Bacho. Propriétaire de plusieurs cantines familiales, il avait également repris la compagnie locale de taxis l'année précédente. Ses quarante véhicules jaunes étaient devenus une présence constante dans les rues, transportant passagers et colis à toute heure du jour et de la nuit. Dans son bureau à l'arrière d'une de ses cantines, Raúl examinait les registres financiers avec son cousin Gustavo. Les colonnes de chiffres s'alignaient soigneusement, traçant le portrait d'affaires florissantes, peut-être trop pour de simples commerces de proximité.

« Les recettes des laveries sont stables, » nota Gustavo en tournant une page. « Comme prévu. »

Raúl acquiesça sans lever les yeux de son téléphone. Un message venait d'arriver concernant une livraison importante prévue pour le lendemain. L'un de ses chauffeurs de taxi s'en chargerait, comme d'habitude. La stratégie commerciale de Montoya était née d'une opportunité récente. La libéralisation économique limitée avait permis l'ouverture de petits commerces privés, et il avait investi promptement. Ces entreprises légales coexistaient avec d'autres activités moins visibles mais infiniment plus lucratives. La frontière entre les deux mondes était maintenue délibérément floue.

En fin d'après-midi, le lieutenant Carlos passa devant la laverie sans s'attarder. Il connaissait les rumeurs concernant Montoya, comme la plupart de ses collègues. Certains policiers avaient même développé une soudaine aisance financière ces derniers temps. Carlos lui-même avait reçu une proposition, transmise discrètement par un intermédiaire. Il n'avait pas encore donné sa réponse, mais l'argent pour l'opération de sa fille représentait une tentation considérable. Les habitants de San Bacho observaient cette situation avec un pragmatisme né de décennies de déceptions. Ils voyaient bien que leurs conditions de vie s'amélioraient progressivement. Le nouveau terrain de sport pour les enfants, les rénovations de l'école locale, les paniers alimentaires pour les familles les plus démunies – tout cela portait l'empreinte de Montoya.

« Il est des nôtres. Il sait ce que c'est de grandir ici. » disait-on souvent.

Les gens parlaient rarement de l'origine précise de sa fortune. Les soupçons existaient, bien sûr, alimentés par quelques incidents inexpliqués et par l'opulence croissante de Montoya, disproportionnée pour un simple restaurateur. Mais après des années de promesses gouvernementales non tenues, beaucoup préféraient juger l'homme sur ses actions concrètes plutôt que sur leurs suppositions.

Le soir, quand l'activité de la ville ralentissait, Raúl contemplait parfois San Bacho depuis la terrasse de son appartement. Il pouvait distinguer les lumières de ses commerces et le mouvement de ses taxis. C'était une vision satisfaisante, celle d'un système qui fonctionnait, d'une influence qui s'étendait. Pour les autorités, il restait un homme d'affaires prospère dont les activités parallèles demeuraient des hypothèses sans preuves tangibles. Pour les habitants, il incarnait une forme de réussite locale qui profitait au quartier. Et pour lui-même, il était simplement quelqu'un qui avait su naviguer entre les contraintes pour créer quelque chose qui lui appartenait véritablement.
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