09/07/2016
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👓 [CULTURE] Les pensées philosophiques jashuriennes

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Les pensées philosophiques jashuriennes

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“La philosophie donne des réponses incompréhensibles à des questions insolubles.” – Thomas Adams


SOMMAIRE

  • Introduction

INTRODUCTION

La philosophie jashurienne est méconnue à l’international, c’est un fait. Cachée derrière la barrière du langage et mise à l’écart par la prédominance des études philosophiques eurysiennes, la philosophie jashurienne cache pourtant de merveilleux secrets. Fruit de millénaires de réflexion et bâtie sur un socle solide dont la plupart des écrits ont été conservés, la philosophie jashurienne cherche à se faire découvrir à l’international, grâce à d’importants efforts de traduction.
La politique étrangère selon Kanuhilyia

Extraits du traité jashurien de la guerre et de la gouvernance : L’Arthashastra

« La politique étrangère est fondée sur six éléments de base : la paix, la guerre, l’indifférence, la mise en marche, le couvert et le double-jeu. Quand le monarque est inférieur à son ennemi, il se doit de faire la paix. Quand il est en situation de puissance, il doit faire la guerre. Si ni l’un ni l’autre ne peuvent dominer, il convient de se tenir dans la posture de l’indifférence. Dès que les circonstances sont favorables, le roi doit se mettre en marché, mais sitôt privé de sa puissance, il doit se mettre à l’abri. Le roi sage sait quand il faut vaincre l’ennemi avec l’aide d’un allié. Il recourt au double-jeu, s’associant temporairement à son rival pour en défaire un autre.

Le progrès apporté par la paix n’est qu’un prélude à une guerre future. Si, en s’en tenant à la paix, le monarque cherche à ruiner les entreprises de son adversaire, qu’il utilise sa sagesse pour attirer les gens capables et méritants. L’adversaire provoquera sa ruine en s’alliant avec un roi trop puissant. L’adversaire qui cherchera la paix avec le monarque le fera par peur de perdre son progrès : il convient de faire trainer la guerre en longueur pour le soumettre. Ou il cherchera à nuire à l’allié, plus faible … ou se rangera aux côtés du monarque, dont les entreprises seront couronnées de succès.

[…]

On doit, de cette façon, avec les six éléments de base de la politique du monarque, chercher à progresser du déclin vers la stabilité et de la stabilité vers le progrès et la croissance de ses propres entreprises. Le roi avisé est celui qui maîtrise les six éléments de base de la politique étrangère et en saisit les combinaisons et agit en toute sagesse.

[...]

Si la prospérité est apportée à parts égales par la paix ou par la guerre, le monarque doit choisir la paix. La guerre provoque des pertes, des dépenses et des campagnes dans le lointain. La sagesse impose au monarque qui voit la prospérité naître à parts égales de la paix ou de la guerre de choisir la paix. Le monarque se doit de rester coi. Entre le double-jeu et les alliances, la sagesse indique de choisir le double-jeu : le roi qui s'allie à un rival privilégie les intérêts de son rival sur les siens. Celui qui privilégie le double-jeu sert ses propres entreprises et saura voir clair dans cette démarche. A l'inverse, un roi qui doit se soumettre à un rival trop puissant se doit de se comporter comme s'il se soumettait. Mais il devra maintenir sa vigilance, et frapper dès que son ennemi fera preuve de faiblesse. Le monarque avisé frappe les points faibles et n'hésite point à user de discorde pour confondre ses adversaires et les monter les uns contre les autres afin d'en retirer les fruits.

[...]

Celui qui ne sait pas garder le secret, ses affaires péricliteront à coup sûr, même si elles avaient d’abord réussi, comme un bateau désemparé sur l’océan. Le monarque doit se garder d'éventer ses secrets, de crainte que ses ennemis ne s'en servent contre lui.

Commentaires sur la théorie du Saptanga selon Kanuhilyia

Le mot « Saptang » indique les sept éléments qui constituent l’Etat comme un organisme, ou selon les termes de Kanuhilyia « un chariot composé de sept parties assemblées et servant les unes les autres ». Sa théorie décrit les éléments qui font qu’un Etat peut fonctionner et instaure le monarque non pas comme une monade isolée et autonome, mais comme la partie d’un tout, qu’il doit piloter avec sagesse, comme le cocher manœuvre son chariot.

Le Saptanga est constitué de sept éléments comme suit :

  • Swami (le monarque) : La monarchie est la forme idĂ©ale de la politique et de la gouvernance selon Kanuhilyia, qui fait du roi la personne la plus importante du corps politique. Le Swami est la tĂŞte de l’Etat et n’est gouvernĂ© par personne si ce n’est lui-mĂŞme et sa conscience. Symbole de l’autoritĂ© politique et du pouvoir, il doit prĂ©senter des qualitĂ©s importantes pour pouvoir rester Ă  ses fonctions et ne pas perdre l’approbation de son peuple. Il doit ĂŞtre avenant, disposer d’un intellect fin et d’une excellente intuition, il se doit d’être enthousiaste et de faire preuve d’initiative et il doit ĂŞtre capable de modĂ©ration et d’esprit. Le roi doit ĂŞtre capable, pour ne pas devenir un despote, d’exercer le pouvoir par l’amour de ses sujets plutĂ´t que l’utilisation de la force brute. Pour acquĂ©rir cet amour, le roi doit protĂ©ger son peuple et promouvoir sa prospĂ©ritĂ©, notamment en leur permettant de poursuivre librement leurs vies et en maintenant l’unitĂ© et la solidaritĂ©, tout en rĂ©compensant la vertu.
  • Amatya (le ministre) : Dans la logique de Kanuhilyia, le ministre reprĂ©sente ce que l’Etat fait de mieux sous le roi. RecrutĂ© parmi les personnes les plus douĂ©es de sa gĂ©nĂ©ration et se devant d’être d’une puretĂ© morale et Ă©thique Ă  toute Ă©preuve, le ministre est avant tout une personne noble, obligatoirement issu du territoire du monarque. Le monarque, dans sa sagesse, se doit de nommer aux postes de ministres des hommes sages, patients et endurants, qui seront les relais de la volontĂ© du roi et le conseillent quand il requiert leurs services.
  • Janapada (le peuple et le territoire) : ConstituĂ© de « jana » (le peuple) et de « pada » (le territoire oĂą l’on rĂ©side), le Janapada est un des piliers essentiels du système du philosophe. Le Janapada n’est pas seulement une unitĂ© gĂ©ographique et humaine. Il doit, sous le giron du monarque, permettre la prospĂ©ritĂ© de la population, aider Ă  se dĂ©fendre des invasions, permettre de gĂ©rer les voisins turbulents ou amicaux et disposer de ressources importantes. Plus encore, l’auteur met l’emphase sur la nĂ©cessitĂ© pour le roi d’appuyer le dĂ©veloppement de ses terres en fournissant au peuple des rĂ©seaux de communication.
  • Durga (les fortifications) : Il ne s’agit pas simplement de promouvoir la prospĂ©ritĂ© de son territoire, mais aussi de se donner les moyens de le dĂ©fendre. Les fortifications sont dĂ©crites avec prĂ©cision chez Kanuhilyia et rĂ©parties en deux grandes catĂ©gories : les fortifications qui dĂ©fendent le territoire et les fortifications dĂ©diĂ©es Ă  la protection des fermiers. Kanuhilyia met l’emphase sur la protection de ces derniers, afin de prĂ©venir des risques de famine. Ces fortifications ne doivent pas simplement servir Ă  dĂ©fendre, mais doivent aussi ĂŞtre utilisĂ©es comme support pour les futures campagnes militaires du monarque.
  • Kosha (le trĂ©sor) : L’existence de l’Etat dĂ©pend aussi d’une Ă©conomie florissante. Le trĂ©sor est ainsi vu comme un Ă©lĂ©ment indispensable Ă  la bonne tenue de l’Etat et doit ĂŞtre surveillĂ© avec attention. La morale guidant la plume de Kanuhilyia, il recommande au monarque de n’attirer la richesse qu’au travers d’actions vertueuses et non par des moyens immoraux. Kanuhilyia recommande, dans son système, de procĂ©der Ă  la levĂ©e de taxes sur l’utilisation des terres, sur les produits du commerce et sur des services spĂ©cifiques.
  • Danda (l’armĂ©e et l’usage de la force) : Selon Kanuhilyia, l’Etat doit ĂŞtre soutenu par une armĂ©e hĂ©rĂ©ditaire, qui serait non seulement compĂ©tente, mais aussi liĂ©e Ă  la volontĂ© du roi. Sa lĂ©gitimitĂ©, tirĂ©e de son hĂ©rĂ©ditĂ©, la libèrerait, a priori, de toute duplicitĂ©. Kanuhilyia conseille le monarque sur la nĂ©cessitĂ© de maintenir une armĂ©e suffisamment puissante pour maintenir le statu quo vis-Ă -vis des voisins, tout en Ă©tant capable de la renforcer le moment venu pour se mettre en campagne.
  • Mitra (les alliĂ©s) : Un roi isolĂ©, au milieu de tous ses voisins, ne dure jamais longtemps. Soucieux de prodiguer au monarque de bons conseils, Kanuhilyia plaide pour que le monarque ne s’isole pas du monde et des autres monarques. Il dĂ©finit deux types d’alliĂ©s : ceux qui se forment par des liens d’amitiĂ© profonds, issus de gĂ©nĂ©rations de rapprochement, et ceux qui se forment pour la dĂ©fense d’intĂ©rĂŞts communs. Le roi doit rechercher le premier type d’alliĂ©, et entretenir ponctuellement des relations avec les seconds.
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