[Karty] Festival des Surfeurs
Posté le : 22 avr. 2025 à 21:58:34
708
Posté le : 24 avr. 2025 à 19:58:27
2130

Cette tradition du surf dans l'archipel date de bien avant que le reste du monde ne se doute de l'existence même de ce sport. Ce n'est qu'au dix-huitième siècle, lors de la découverte des îles par des navigateurs eurysiens qui exploraient la région, que le surf est décrit pour la première fois dans le journal de bord du capitaine de l'expédition. Ces propos seront ensuite rapportés en Eurysie, et de là à la planète entière, bien que cela n'intéresse encore que peu de monde à ce moment-là.
Les anaistésiens, quant à eux, n'ont largement pas attendu la découverte de leurs îles pour surfer, puisque les chefs de clans pratiquaient le sport quasiment de la même manière que ce qui se fait aujourd'hui, si ce n'est qu'ils ne disposaient pas d'équipements aussi optimisés que les combinaisons en fibres synthétiques et les planches en matériaux composites d'aujourd'hui.
Tous les habitants des îles pratiquaient en fait déjà le surf, mais seuls les chefs avaient l'honneur d'utiliser des planches assez grandes pour s'y tenir debout. Les autres devaient se contenter de petites pièces de bois qui les obligeaient à rester allongés dessus.
La compétition serait aussi une belle vitrine afin de faire remarquer les îles par le monde. Pour le moment, elles ne sont connues que pour le tourisme de luxe, mais l'archipel tout entier regorge aussi de traditions, d'une culture millénaire qui n'intéresse pas assez les touristes et historiens-chercheurs. La compétition permettra sans aucun doute aux anaistésiens de se démarquer, et également à leurs sponsors de gagner beaucoup en visibilité. La plupart des marques qui ont accepté de financer l'équipe viennent exclusivement d'Anaistésie, pour les raisons déjà énoncées.

L'équipe anaistésienne, défilant pour la parade organisée à l'occasion de la compétition.
Posté le : 26 avr. 2025 à 15:16:09
5487
« Peu importe la force des vagues,
c'est notre volonté qui doit être la plus haute. »
Ils arrivèrent sans fracas. Pas de grands drapeaux brandis, pas de caméras braquées sur eux. Juste une équipe compacte, soudée, avançant avec cette assurance tranquille propre aux gens qui savent exactement pourquoi ils sont là. Trois surfeurs, entourés de leurs entraîneurs, de leurs médecins, de leurs responsables, et de ces proches qui, silencieusement, portaient sur leurs épaules autant de rêves que les athlètes eux-mêmes. Irjahlusda Fafai-ma, silhouette souple et regard impassible, fut la première à poser le pied sur le sable encore tiède. Derrière elle, Sabrilriji Yayadkhayta, plus massif, plus brut, mais dont les yeux sombres pétillaient d’une détermination tranquille. Et Gawifayju Vid-krimu, légèrement en retrait, dont la démarche légèrement déséquilibrée ne trahissait en rien la puissance intérieure. Ils étaient là. Présents. Entiers. Impossibles à ignorer pour quiconque aurait pris le temps de regarder vraiment. Autour d’eux, la dynamique festive du festival de Buchta battait déjà son plein. Des surfeurs du monde entier, des équipes bruyantes, des journalistes affamés, et des sponsors aux sourires bien trop blancs pour être sincères. Ici, tout se vendait : les vagues, les victoires, les histoires. Mais pour les loclenasques, c'était autre chose. Ce voyage n'était pas une simple compétition de plus, une ligne supplémentaire à ajouter sur un palmarès ou un contrat publicitaire. C'était une revendication. Une nécessité viscérale de montrer, au-delà des mers et des terres, au-delà des préjugés, ce que signifiait porter en soi un héritage, une fierté, une histoire. Ils n’étaient pas venus seulement pour gagner. Ils étaient venus pour exister.
L’équipe loclenasque progressait lentement à travers la foule, sans hausser le ton, sans chercher à attirer l’attention, mais avec cette gravité tranquille qui fait instinctivement tourner les têtes. Le sable collait aux chevilles, des cris d’enfants, quelque part, déchiraient le vent et, plus loin, les stands des grandes marques bruissaient, saturés de voix et de promesses commerciales. Irjahlusda Fafai-ma ouvrait la marche, légère, tel un oiseau, sa planche sous le bras. Dans ses yeux, la mer entière semblait se réfléchir, et ceux qui la croisaient détournaient souvent le regard, troublés par cette intensité sans arrogance. À ses côtés, Sabrilriji Yayadkhayta avançait plus pesamment. Chaque pas semblait enraciné, comme si chaque grain de sable sur lequel il marchait lui prêtait serment. Il observait tout : les autres équipes, les photographes, les curieux. Rien ne lui échappait. Gawifayju Vid-krimu fermait la marche, discret, mais dont le moindre mouvement dégageait une force brute prête à se libérer. Derrière eux, les deux entraîneurs conversaient à voix basse, échangeant quelques regards brefs et calculés avec les entraîneurs adverses. Ils n’avaient pas besoin de grands discours : à ce niveau-là, chaque geste comptait davantage que mille mots. Le responsable de l’équipe, dans son costume léger déjà froissé par l’humidité, pianotait nerveusement sur son téléphone, vérifiant pour la centième fois les horaires, les accréditations, les confirmations logistiques. Il jetait des coups d'œil furtifs à ses protégés, comme pour s'assurer que tout allait bien, que rien n'allait leur échapper. Plus en retrait encore, les médecins - blouses légères, trousses d'urgence en bandoulière - échangeaient des propos techniques entre eux, mais gardaient en permanence un œil sur les athlètes. Rien n’était laissé au hasard. La moindre entorse, la moindre crampe mal soignée pouvait tout faire basculer. Et puis, il y avait eux : les proches. Deux pour chacun des surfeurs. Mères, pères, amis, compagnons de vie. Leur démarche hésitante et vibrante trahissait l’émotion qu’ils tentaient de contenir.
À peine installés, leurs regards commencèrent à scruter l’horizon humain qui ondulait entre les stands, les tentes, les parkings improvisés. C'était presque un instinct : évaluer, mesurer, jauger sans se faire remarquer. La compétition n’avait pas encore commencé officiellement, mais la guerre silencieuse, elle, battait déjà son plein. Les plus jeunes surfeurs, excités par l’ambiance générale du moment, affichaient des sourires trop larges, des gestes trop expressifs. Ils serraient des mains, échangeaient des tapes dans le dos, riaient un peu trop fort. Les professionnels, eux, étaient d'une autre trempe. Silencieux, presque austères, ils jetaient des regards brefs, précis, comme des coups de scalpel. À chaque instant, ils mesuraient les concurrents, analysaient les planches, les appuis, les silences, les manières de se mouvoir sur le sable. Irjahlusda Fafai-ma observa tout sans un mot, ses yeux glissant d’un visage à l’autre. Elle repéra immédiatement celles et ceux qui seraient ses vraies rivales. À ses côtés, Sabrilriji Yayadkhayta croisa les bras, son visage impassible comme taillé dans du basalte. Il reconnaissait certains visages : des anciens adversaires, des légendes vivantes qu’on pensait intouchables, et d'autres, nouveaux, affamés, prêts à tout pour faire tomber les monuments. Il sentit l’excitation pure monter en lui, ce feu froid qui le prenait toujours avant une confrontation. Gawifayju Vid-krimu, lui, observait avec un calme étrange. Il ne cherchait pas à lire dans les gestes, ni à deviner les forces ou les faiblesses. Ce n'était pas son genre. Ce qu’il voulait capter, c’était autre chose : l'odeur de la peur. La tension dans les mâchoires, les petits tremblements dans les doigts, les sourires trop crispés. Car il savait mieux que quiconque qu’au bout du compte, ce n’est pas la planche qui gagne. Ce n’est pas la technique. C’est la tête. Toujours. À un moment, leurs regards se croisèrent tous les trois. Ils n’avaient pas besoin d’en dire plus, ils avaient vu. Ils avaient compris. Eux, ils n’étaient pas venus pour jouer aux touristes et ils étaient bien déterminés à remporter la victoire.
Posté le : 16 mai 2025 à 11:00:03
2187

Chaque journée s'était marquée dès les premières lueurs de l'aube sur le sable encore frais de la plage du Buchta. Pendant une semaine, sportifs et sportives de tout horizon avaient humé l'air salin du Festival des Surfeurs. Tandis que les musiques se succédèrent, tant du folklore Kartien que de l'électro Icamien ou encore du rock Sterusien, chaque individu donnait son maximum pour représenter sa patrie. Sous les regards aiguisés des juges et du public, le Saint Empire de Karty accueillait cet événement international, une question planant dans l'air, qui allait gagner ? Assurément celui qui saurait dompter au mieux les vagues Kartiennes en impressionnant le jury. Celui qui par ses qualités saura charmer son public, un qui n'était pas uniquement composé de Kartiens mais de peuples venus simplement admirer l'occurrence.
2. Ina Hartati de la Republik Sosialis Negara Strana.
3. Amadeo Dante du Saint Empire de Karty.
4. Irjahlusda Fafai-ma de Sochacia Ustyae Cliar.
5. Manolo Júnior Solera de la République Fédérale de Costa Suenolera.
6. Melicia Tetoaebasta de la Fédération de Sterus.
7. Takeshi Fonseca de la République Fédérative d'Icamie.
8. Yelena Goldstein de la République Fédérative d'Icamie.
9. Ivan Petrov du Second Empire constitutionnel de Slaviensk.
10. Elio Riaska de l'Empire d'Everia.
Cette journée de lundi du mois de juin marquait le lendemain des compétitions, le jour de la remise des prix et les annonces du classement. Le programme était assez simple, les dix premiers gagnants seraient annoncés, seuls les trois premiers monteraient successivement sur le podium, invités sous les chants de leurs hymnes respectifs. Le silence palpable se rompit par l'hymne de la Fédération Parlementaire d'Anaistésie lorsque Noa Tauati fut appelé. Vint ensuite les notes du Negara Strana, fêtant le réussite d'Ina Hartati. Enfin ce fut au tour d'Amadeo Dante de monter sur le podium, sous les instruments sifflotant Катюша. Le représentant du surf Kartien se démarqua en remettant le trophée, signe de la victoire du pays en tête, à Noa Tauati, tout en prononçant par la suite un discours.

Amadeo Dante: C'est avec fierté que je félicite avant tout l'ensemble des sportifs qui ont tout donné pour faire de leur mieux dans le but de représenter leur patrie. Je remets ce trophée à celui qui par son acharnement a su triompher, plaçant la Fédération Parlementaire d'Anaistésie comme maître de cette discipline: Noa Tauati !
