
- « Que veux tu Aimé, c’est leurs problèmes s’ils ne savent pas se contenir, tu sais très bien que normalement nous n’aurions même pas besoin d’intervenir dans ce genre d’affaires ! Enfin, c’est des états parfaitement indépendants et libre dans leurs choix, donc si la Némédie décide d’expulser des centaines de Loclenasques ; c’est à eux d’en assumer les conséquences ! Enfin, je tiens tout de même a rappeler les propos de Bolila ; « Jamais je ne permettrais d’attenter à la légitimité d’un état » ou, si cela ne te paraît pas assez pertinent ; « nous refuserons de nous ingérer de manière diplomatique », mis à part si j’ai l’impression que des accord parlementaires ont l’air d’être de simples paroles en l’air. Sache que le F.L.A n’apprécie que très moyennement tes pirouettes, la conférence de Marcine est un échec et nous tardons à nous faire entendre à celle de Mpanga et en plus tu te permets de te mêler des relations entre la Némédie et l’U.C Sochacia, tu ne peux ignorer que le F.L.A va avoir tendance à soutenir ce dernier. En premier lieu car anarchistes et socialistes doivent se serrer les coudes ! Mais bon, je me passerais de tout commentaires sur sa politique, après tout, nous avons bientôt finalisé nos accords avec le Grand Kah… »
Bassé leva les yeux au ciel, il connaissait sur le bout des doigts la comédie de sa collègue, dépeindre un tableau sinistre, pour ensuite promouvoir l’idéal anarchiste, il attendait donc patiemment que la secrétaire générale du F.L.A ait finie son long et répétitif monologue pour enfin prendre la parole, tenter de la rassurer et surtout de préserver ses initiatives. En effet Jeanne Diallo semble oublier que si le F.L.A a pu obtenir certains postes au Paltoterra, il doit tout de même garder à l’esprit que le P.P.A considère l’Afarée comme son terrain de chasse diplomatique, et que par conséquent on ne peut se permettre d’avoir une politique complètement schizophrène sur ce continent. Ainsi, « Gand-mère Kalle » aurait dû ne pas insister pour venir dans l’esprit du ministre des affaires étrangères, mais les accords de Kalindi obligeant, il ne pouvait refuser d’inviter la cheffe de la seconde force politique (et la seconde composante majeure de la Majorité du P.P.A) sans raison valable, d’autant plus lorsque l’un des piliers idéologiques du F.L.A était indirectement concerné par cette conférence. Mais le ministre n’eut pas le temps d’achever ses pensées que la secrétaire générale du F.L.A reprenait son discours après une brève pause.
- « Pire encore, tu pactises avec un état qui est accusé de commettre des crimes à l’encontre d’une minorité, et tu sais pertinemment que jamais nous ne pourrions tolérer cela ! Alors oui, prépare tes homologues à prendre une leçon, je m’en vais les cloué au pilori ! Non mais sérieusement, il n’y a que les états conservateurs, de droitardés pour se permettre d’expulser ainsi et sans raison réellement valable des centaines et des centaines de pauvres innocents qui ne font que subir les mots que leur gouvernement a envoyé à ces malappris et à ces malotrus qui peuplent le ministère des affaires étrangères de la Némédie ! En plus, le Grand Kah risque de se ramener, comme si Marcine avait besoin de ça après l’échec de Marcine ! Bon, restons courtois mais tu sais que ça va mal finir si tu ne prends pas en compte nos remarques… (Puis elle prit un ton prophétique) Quand l’Anarchisme fera de Marcine son bastion afaréen, le monde vivra enfin libre et heureux, imagine cette société sans classe, sans luttes intestines, sans discriminations… Imagine ce monde ouvert, prospère et gai ! Le Roi régnant étant acclamé par son peuple et reconnu par ce dernier ! La richesse se diffusant dans toutes les classes sociales… »
- « … Et Jésus redescendra sur Terre pour sauver une bonne fois pour toute les âmes risquant la perdition et Ditaolane vainquant Kammapa ? » Ironisa le ministre des affaires étrangères marcinois.
- « Rira bien qui rira le dernier » Acheva Diallo.
- « D’ailleurs, je pense que tu devrais garder une certaine modestie Jeanne, car si la réaction némédienne est pour le moins radicale, je ne suis pas certain que l’intervention d’états particulièrement sulfureux comme Karty ou l’ex Novyavik devraient servir ton argumentaire… Enfin, la décence voudrait que l’on se taise lorsqu’un ex état esclavagiste et un autre état anciennement absolutiste s’étant racheté une dignité et une stabilité se permettent de se mêler de ce genre d’affaire. Ensuite, le terme « déportation » n’est qu’un produit incendiaire qui ne rajoute que de l’huile sur le feu et est utilisé par des pyromanes complètement fous ! On ne peut résoudre les tensions entre états en comparant une simple expulsion à un crime contre l’Humanité ! D’autant plus lorsque la dignité humaine semble être conservée. Donc oui, il faut savoir peser ses mots ! Quant au Kah, il n’a rien fait, mis à part si le F.L.A a reçu des instructions secrètes émanant d’Axis Mundi, comme tout les partis de gauche qui trahissent leur nation au profit leur formation politique… Donc a minima je souhaiterai que tu te comportes dignement, tu ne t’apprêtes pas à entrer dans une arène mais à signer des accords avec une puissance locale qui entretient des relations commerciales cordiales avec Marcine, donc oui, il va falloir serrer les dents.
De plus, nous pouvons tout de même faire quelque chose pour les loneclasques expulsés, au mieux nous pouvons encourager le gouvernement némédien a bien vouloir les reprendre, au pire nous pouvons pousser ce dernier à rouvrir le dialogue avec Garthram. Je suis certain que des excuses réciproques ne devraient pas être bien difficiles à décrocher, ou du moins asseoir Andronikos et le représentant de « l’Espoir populaire » face à face et leur demander de trouver une solution pour résoudre la crise qui s’amorce. Et ce même si nous devons faire pression sur les deux états, car savoir que des états eurysiens rodent autour de la Némédie ne me rassure pas du tout, au contraire d’ailleurs. Je sais pertinemment que leur bonne morale et leurs bons principes ne sont qu’une façade pour s’ingérer dans les affaires internes de cet état. Les novais ont prétendu sauver la démocratie en rackettant l’autre état au nom imprononçable. Donc je ne serais même pas surpris de voir Novyavik réclamer des exclusivités économiques à la Némédie voire même des ports commerciaux…
Donc oui, si nous voulons préserver l’intégrité afaréenne, nous devons à tout prix pousser les deux états à s’asseoir au bout d’une table et traiter ! Les deux ont acceptés de se joindre à la conférence Mpanga, donc ils pourraient se concerter en parallèle. Il faut juste trouver des terrains d’entente, je suis certain que le commerce devrait les rapprocher, car ces monarcho (ou royalo?)-socialiste ont l’air d’être sacrément confus, au même titre que les valinoréens, tu ne penses pas ? Et puis, normalement, le fond des tensions vient surtout de la mise en forme et du manque d’inclusivité et de féminité des Némédiens… » Ironisa le ministre.
- « Ne joue pas à ça avec moi, tu sais très bien que l’intervention du Slaviensk dans les affaires internes némédienne ne sera pas de la même ampleur que les autres tentatives que commirent d’autres états eurysiens, comme la Clovanie… N’oublie pas que l’Azur ne laissera certainement pas les eurysiens s’immiscer dans les affaires d’un état quasi-frontalier, surtout quand la conférence de Mpanga vient de débuter et qu’une convention sur le colonialisme sera proposée (et probablement signée et reconnue par la majorité des états afaréens), les temps changent et l’Afarée n’est plus un moulin, on ne s’y implante pas comme bon nous semble. Et lorsque l’unité diplomatique afaréenne sera atteinte, la superpuissance afaréenne et son hégémonie pourra commencer. Mais soit, je ne me permettrais pas de faire remarquer que les décisions némédiennes sont iniques et injustifiées, je pourrais même militer auprès des Kah tanais afin qu’ils fassent pressions auprès des Sochaciens pour pouvoir permettre un sommet entre les deux états, et ce même sous la médiation antérinienne ou du moins d’un état tiers pour éviter d’assister à un meurtre… »
- « Bien, je tiens tout de même à rappeler que Marcine va devoir rappeler que personne ne touches aux états afaréens, l’Antérinie étant devenue (virtuellement) la troisième puissance économique de l’Afarée et la seiziémisme armée eurysienne tout en étant la quatrième armée afaréenne (car justement armées marcinoise et antérinienne se confondent dans l’armée confédérale) donc oui, ils devaient pendre au sérieux nos volontés anti-ingérences. Sinon, Il serait dommage qu’Antrania, sous nos sages conseils, se rapproche d’un état qui est actuellement dans le viseur de Novyavik, car si nous n’avons rien en commun avec le régime navgrosko, nous refusons de voir notre Mère l’Afarée tombée sous la coupe d’états expansionnistes et coloniaux. »
Car il est clair que la rencontre n’avait qu’un seul objectif ; préserver l’intégrité des états afaréens, et Marcine refusait catégoriquement que les tensions entre deux nations du continent tournent aigres puissent servir de portes d’entrée aux puissances extra-continentales pour s’immiscer et s’ingérer chez ces derniers. Et si les tensions entre les deux états n’a pas fait tant de bruits à Marcine, le palais de Kalindi reste très attentif aux propos et aux actions des actions impliquées dans la crise se profilant entre l’U.C Sochacia et la Némédie. Et Marcine étant l’un des états les plus influents de la région, il semblait donc parfaitement naturel à Bolila d’encourager une sortie pacifique entre les deux états, pour lui, l’unification de l’Afarée n’obligeait pas forcément une bonne entente entre les états, mais devait au moins permettre une cohabitation pacifique entre les États. Bien sûr, il savait que la question afaréenne revenait en force et devenait de plus en plus importante à l’échelle continentale, et le risque de voir un conflit (même latent) apparaître était pour lui inimaginable, d’autant plus lorsque les raisons de ce dernier étaient tout simplement ridicules ! Une escalade de tensions parce que le sexe de l’interlocuteur n’avait pas été bien ennoncé et que la proposition d’accord commercial fut proposé comme un fruit sur l’étale d’un marché à la crié amenant donc le gouvernement à riposter avec mépris et hauteur était pour lui parfaitement inimaginable. L’élégance qui devrait caractériser n’importe quelle missive n’était même pas envisagée et les réactions étaient disproportionnées… Ainsi mieux valait éviter de voir apparaître des tensions entre deux états pourtant séparée par des centaines et des milliers de kilomètres.
Puis ensuite, il y avait bien entendu une dimension politique, le conservatisme international développée en Antérinie comme l’idéologie d’État. Ainsi, il était naturel pour la puissance confédérale de se rapprocher d’une autre puissance confédérale tout aussi conservatrice et portée, elle aussi sur le christianisme. Ainsi, si l’Antérinie est si frileuse à l’idée de se mêler des affaires qui ne concernent que deux états, sa propension à soutenir le faible et ce avec un désintérêt louable, le fait que certaines nations aient eu la mauvaise idée de ne pas prendre en compte le fait qu’elles sont loin d’être des exemples de vertus à suivre, notamment lorsqu’un passif d’état absolutiste et dictatorial, des tendances à la déportation d’opposants politiques (comme le Saint Empire Kartien [qui n’a pas l’air de bien vouloir récupérer ses communistes déportés en Loduarie et en Estalie] ou l’ancien régime esclavagiste novais) qui discréditent complètement les appels (portant pertinents) de l’U.C Sochacia. Ainsi la diplomatie antérinienne, ayant une définition très claire des mots et appelant « chat » un « chat » et ne se laissant pas aller à des utilisations lexicales calomnieuses et parfaitement inadaptées en plus de rajouter de l’huile sur le feu. De cette manière, l’Antérinie ne pouvait se permettre d’« abandonner » des états, face à un groupe plus que sulfureux.
Ainsi lorsqu’ils descendirent de l’avion, les deux Marcinois, d’un commun accord, se firent aimables et courtois, et bien entendu, ils saluèrent les représentants Némédiens avant de monter dans les berlines noires à disposition et de joindre le palais royal.
