Aserjuco affichait un baromètre des plus favorables pour le mois de juin, entretenant les meilleures auspices pour la rencontre diplomatique entre les autorités francisquiennes et alguarenas. Il faut dire que les relations entre les deux états avaient besoin d’être réchauffées, considérant les décisions politiques brusques et soudaines des premières. Rétablissement de l’esclavagisme, pendaison de jeunes enfants pharois entrés clandestinement, arrestation de diplomates nhoréens, exécution sommaire de réfugiés kotioïtes à la frontière, la révolution démocratique francisquienne peinait encore à se faire connaître et comparativement aux pratiques de ses anciens monarques : c’était du pareil au même.
Soucieux de laisser à l’Empire francisquien une opportunité de lui donner tort, les autorités alguarenas ont rencontré celle-ci en territoire sauf, dans la capitale fédérale, au palais pour l’Entente.
L’arrivée de la délégation étrangère jouissait par conséquent d’une importante couverture médiatique. Effectivement, l’Empire francisquien ayant à ce jour la diplomatie et une politique étrangère des plus délicates, le rapprochement entre l’Alguarena et cet état fasciste d’Eurysie occidentale peut couvrir différents enjeux palpables, à la fois politiques, économiques et culturels, affectant le bilan de fin de mandat de la présidente fédérale Mazeri Abrogara. Après un échange courtois conditionné par le protocole, les deux délégations gagnèrent les voitures pour former le convoi officiel en partance pour le palais de l’Entente.