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[Lermandie-Nebrownia le 25/05/2016] Rencontre à Gelestal

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Gelestal, le 25/05/2016

C'est anglais mais c'est beau
Gare Centrale de Gelestal

Le soleil était au beau fixe ce matin de mai, les températures douces annonçaient une journée agréable. Les annonceurs météo avaient néanmoins prévu le retour des nuages dès le lendemain, et de la pluie dès le Surlendemain, le gris des murs se mêlerait alors à celui du ciel. Les habitants de l’ancienne capitale Vietique s’amusaient à dire que leur ville était invisible par temps gris. Matilda soupira, les yeux levés au ciel. Depuis sa prise de pouvoir, un an auparavant, de nombreux travaux avaient débuté dans tout le pays, Gelestal n’y faisait pas exception. De grands projets avaient littéralement inondé les bureaux de la mairie, de nombreux proposaient la destruction pure et simple des symboles de l’ancienne Vietie. La chose n’était pas faisable à chaque fois, que ce soit pour des raisons culturelles ou tout simplement pratiques, car certains de ces bâtiments étaient habités. Et puis l’opinion publique était aussi à prendre en compte. Bien que les nostalgiques de la Vietie ne soient plus très nombreux, ils l’étaient suffisamment pour représenter une réelle nuisance dans l’avancement des projets. La tenue de cette réunion entre deux anciens ennemis de la Vietie dans son ancienne capitale était aussi un message destiné aux nostalgiques de ce pays en général, à Cuvilier en particulier. En effet, celui-ci, en cavale depuis un an, semblait avoir réussi à établir un front commun au sein du groupe “Vietie Renaissance”, groupe désormais considéré comme terroriste.

*il va falloir que j’en parle aussi, de ce gros sac* se dit Matilda. Après tout, Cuvilier nourrissait à l’encontre de la Lermandie un ressentiment assez vif, au point de dresser des plans d’attaque contre ce pays lorsqu’il était à la tête de l’armée Nebrownienne.

Matilda baissa les yeux et les posa sur le bâtiment qui l’entourait : la Gare Centrale de Gelestal. Vestige de la période de la République Vietique, ce bâtiment était un des rares à ne pas avoir été détruit lors de l’ère de la dictature communiste, en raison de la catastrophe logistique qu’aurait entraîné des travaux aussi colossaux en son sein, sans doute. Le grès rose dont elle était constituée avait foncé avec le temps, et l’usage intempestif de la vapeur et du Diesel, lui donnant une couleur rouge-marron qui tranchait au milieu des bâtiments gris typiques des constructions communistes. Sa forme aussi tranchait, toute en lignes effilées et pointes montant vers le ciel, là où la tendance générale des bâtiments autour était plutôt du style “cubes de béton posés au cordon”, alignés comme à la parade.

- Le train du Président Duval est annoncé au poste 5, Générale, dit le chef de gare, descendu de son bureau pour l’occasion.
- Dans combien de temps sera-t-il là ? Demanda Matilda
- Dans deux minutes répondit-il après avoir rapidement consulté sa montre

La nouvelle se répandit tel un murmure derrière Matilda. En plus d’elle, de ses conseillers, de son ordonnance et garde du corps Fira Mynooc et de quelques membres de sa Garde Présidentielle (des volontaires de son ancienne Brigade portant l’uniforme de l’ancienne Garde Présidentielle, pré Kellem), de nombreux industriels et investisseurs avaient fait le déplacement pour rencontrer des homologues Lermandiens. On voyait, par exemple, les deux dirigeantes de la SNCF, le PDG de la firme LANATA, celle des F2N (Fonderies Nationales Nebrowniennes) et celui de la CNM (Compagnie Nebrownienne de Motorisation) entre autres. Bien évidemment, Ernest le lui avait dit, les rencontres diplomatiques de ce genre étaient toujours l’occasion de faire des affaires. Ce dernier se tenait légèrement en retrait, derrière elle, souriant mais légèrement tendu. Matilda eut un sourire en coin : elle n’était pas seule à ne pas être à l’aise. Mais au moins, elle n’était pas engoncée dans son uniforme de parade. Elle avait longuement hésité à le revêtir, mais l’avait finalement jugé beaucoup trop pompeux pour ce qu’elle attendait de cette rencontre diplomatique. De plus, elle était tenue, par le protocole militaire, d’afficher ses décorations, chose qu’elle détestait profondément. Elle était donc vêtue de son habituelle tenue de service courant, un treillis camouflage dans lequel elle se sentait particulièrement à l’aise. Elle avait néanmoins coiffé le béret de son arme.

Un chuchotement généralisé derrière elle la tira de ses réflexions. Regardant par dessus son épaule, elle vit que tous les regards s’étaient tournés vers la voie, au loin, aux premières aiguilles avant l’entrée en gare. Tournant les yeux à son tour, elle vit le train Présidentiel Lermandien qui franchissait le pont juste avant le Poste 1, poste d’aiguillage commandant toutes les aiguilles de la gare. Elle s’étira brièvement et soupira un bon coup, essayant de chasser l’anxiété qui commençait à monter. Elle se souvint de sa surprise lorsqu’elle avait appris que le Président Lermandien était assez jeune pour être son fils, mais chassa cette pensée. Après tout, s’il en avait les compétences, qu’importe qu’il soit jeune ou non, tant qu’il menait son pays de manière efficace. Un autre coup d'œil lui montra la locomotive de tête du train Lermandien qui venait de passer le bout du quai.

*Tiens, une rame tractée… ça aurait sûrement plu à Noroît* se dit Matilda

- Dommage que Nono ne soit pas là, dit Ernest, derrière elle, une rame tractée, ça lui aurait sans doute beaucoup plu
- Tu sais qu’il déteste ce surnom, lui répondi Matilda par dessus son épaule, mais je me suis fait la même réflexion
- Il aurait juste été intenable en suppliant pour visiter, caméra au poing, repris Ernest
- Chasse le naturel et il revient au galop conclu Matilda, un sourire en coin
- Il a dit la même chose à ton sujet ce matin, c’est marrant, continua Ernest, ne te mets pas trop de pression, la Lermandie est une nation qui nous a toujours été globalement favorable, tout ce qui ressortira de cette réunion sera positif

Le sourire de la générale de Brigade s’élargit. Son mari semblait avoir expressément demandé à son ami de lui confirmer son soutien et sa confiance face à cet évènement. Ce n’était pas juste des mots, elle le sentait, tout comme elle sentait le soutien d’Ernest, qui était devenu un ami pour elle aussi, avec le temps. Le train s’avançait vers le bout du quai, ralentissant progressivement. La Gare Centrale de Gelestal était une gare Terminus, Matilda et la foule qui l’accompagnait attendaient en bout de quai.

- Une CC-720 ?
- La version originale, les CC-720 sont, pour certaines, une production sous licence des MBM-D-72000 Lermandiennes

Ernest pouffa. Il savait que son ami Noroît adorait les locomotive en profil “nez cassé”, il devait en avoir tellement parlé que sa femme avait retenu les info déballées sur le matériel. Le train Lermandien s’arrêta dans un crissement de frein, métal contre métal produisant un son strident guère agréable à l’oreille. L’odeur du métal chaud caractéristique s’éleva en même temps que l’hymne Lermandien, joué par la fanfare d’une unité motorisée, le détachement de la garde présidentielle se figeant dans une présentation des honneurs impeccable.

Une porte s’ouvrit, laissant le passage au jeune président Lermandien. Par pur réflexe, Matilda porta la main au béret, un salut impeccable pour le jeune dirigeant. Puis, elle lui tendit la main.

- Monsieur le Président Duval, c’est un réel plaisir de vous recevoir et de vous rencontrer. Avez-vous fait un bon voyage ?
Dans le train Présidentiel, tracté par un MBM-D-72000, le Président Duval fit une pause sur les lectures des résumés diplomatiques entre la République de Lermandie et l'Etat de Nebrownia. Bien sûr, le Président Duval connaissait les liens historiques entre les deux grandes nations qui fut plus ou moins compliquer mais il y avait une opportunité d'améliorer la puissance de son pays par la coopération. Il tourna alors ses yeux vers les fenêtres de sa cabine, lui permettant d'observer le paysage viétique rural et pseudo-industriel post-viétique. Il regarda longuement ce paysage quand soudain quelqu'un frappa à la porte de son bureau.

Un major d'homme: "Monsieur le Président, j'espère que je ne vous dérange pas. Mais nous arrivons bientôt à destination".

Le Président Duval remercia le major d'homme et prépara ses affaires. Il mit alors sa veste qui a été conçue pour son costume trois pièces prit son attaché casse contenant divers documents diplomatiques plus ou moins essentiels. Il sorta alors de sa cabine pour rejoindre la délégation diplomatique.

Le Président Duval rejoignit alors sa délégation diplomatique. On pouvait alors voir divers représentants industriels lermandienne qui discutèrent business tels que:
- Lucas Bouchard, Président de la SNTF
- Lucien Lemans, PDG de MANBRAMA
- Pierre Thyssel, PDG du Groupe Acitris
- Adrien Schmit, PDG de SCHMIT AVIATION
- Lucas Balladur, PDG de TEMSOFT
- Lucas Alkavel, PDG de ALKAVEL

Le Président Duval discuta de tous et de rien avec sa délégation diplomatique tout en discutant de la situation internationale, notamment par rapport au Consul Pandoro, qui continua à être insolent et méprisant envers la République de Lermandie (ainsi que de son chef de l'Etat) et ses alliés.

Quelques minutes plus tard, le train fut arrivé dans la Gare Centrale de Gelestal, une gare qui représentait l'ancienne prestige de l'ancienne République Vietique avec un coup d'Etat au début du 20eme siècle.
Les gardes du corps de la délégation diplomatique sortirent de manière synchroniser des wagons dans le but de s'assurer de leurs protections, tout en ne gênant pas les autorités nerbownienne (une procédure qui a pu être discuter en amont entre le gouvernement lermandien et le gouvernement nebrownien).
Et après reçu le signal du chef de la sécurité présidentiel, le Président Duval et sa délégation diplomatique sortirent du train et saluèrent l'actuel chef de l'Etat de Nebrownia ainsi que de ses invités.


Michel Duval: "Générale Mathilda Emerson, le plaisir est réciproques. On peut dire que le voyage fut reposant, malgrès le contexte internationale en Aleucie. "

Peu après les salution cordiaux, le Président Duval et sa délégation rejoignit les limousines blindés gouvernementales, des vehicules blindé produit par la société MANBRAMA, arrivé en avance via un train logistique de la SNTF missionné par le Ministère de la Guerre de la République de Lermandie.
Matilda Sourit. Bien entendu, elle était au courant des démêlés Lermandiens avec Sterus. La seule raison pour laquelle elle n'avait pas clairement positionné Nebrownia dans la crise était qu'elle jugeait son pays pas encore assez stable pour avoir son mot à dire dans une crise majeure comme celle-là. De nombreuses voix s'étaient élevées au sein des différents conseils pour prendre clairement parti pour un ou l'autre camp, mais Matilda avait maintenu la neutralité de Nebrownia dans l'affaire.

- Il est vrai que le contexte actuel est pour le moins... particulier, dit-elle, invitant son invité à l'accompagner d'un geste de la main, et commençant à marcher en direction de la sortie de la gare où les attendaient un convois de voitures officielles du gouvernement. Typiquement le genre de situation qui nous fait douter de la maturité des échanges diplomatiques, n'est-ce pas ? Quand aux décisions de certains gouvernements concernant leurs dirigeants, nous, Nebrowniens, sommes assez mal placés pour juger. Après tout, nous sommes encore en phase d'étude de notre potentiel futur type de gouvernement. Même si, je ne vous le cache pas, je commence à trouver le temps long. J'espère bien ne pas avoir à prolonger le mandat qui est le mien ad vitam aeternam.

Tout en marchant, ils passèrent devant des Gardes Présidentiels, disposés tout au long du trajet, Matilda les saluant tous, reconnaissant nombre de ses anciens subalternes parmi eux. Enfin, ils arrivèrent au hall principal de la gare, un vaste espace au sol marbré, d'imposantes peintures disposées au mur vantaient l'efficacité des anciens chemins de fer Vietiques ainsi que les lignes principales du pays. Celles vantant les prouesses militaires de l'ancien pays ayant été détruites durant l'ère Kellem, après l'annexion, deux pans de murs restaient vierge de toute peintures, recouverts d'un enduis blanc, ils contribuaient à l'éclairage de l'ensemble. Les portes magistrales, hautes de trois mètres et encadrées de sculptures, à l'intérieur comme à l'extérieur, parachevaient l'ensemble. L'ancien gouvernement Vietique avait souhaité que cette gare soit une des vitrines de sa grandeur. Force était de reconnaître qu'ils s'en étaient donnés les moyens ici. Pour Matilda, qui avait combattu l'armée Vietique mais qui n'avait pas pu participer à la revue de Gelestal suivant la victoire de 84, cette journée était un peu particulière. Une forme de découverte.

Au dehors, attendaient une vingtaine de voitures officielles, noires, blindées, surmotorisées. Matilda avait assisté en personne à des tests de résistances de ces voitures, conçues pour résister même à du 12.7mm. Bien évidemment, une roquette anti-char ou un tir de 25mm leur était fatale, mais leur résistance globale forçait le respect. La voiture de MAtilda et du Président Duval attendait, la porte maintenue ouverte par un officier de la Garde Présidentielle. Après avoir salué l'officier, Matilda invita de la main le jeune Président Lermandien à y prendre place, le suivant rapidement après s'être assurée que chaque membre des délégation prenait place dans une voiture. Sans grande surprise, les deux dirigeantes de la SNCF parlaient avec les dirigeants de la SNTF et de MANBRAMA, Ernest avait lui une discussion très animée avec les dirigeants des Groupes ACITRIS et TEMSOFT, avec force hochement de têtes et prises de notes.

Une fois installés, le conducteur démarra et lança le convois dans les rues de Gelestal, Préalablement éclairées par une section de motards de la police.

- Bien... vous pouvez parler librement, pas de micros ici et la séparation avec le chauffeur est insonorisée, dit Matilda après avoir bu une gorgée d'eau des bouteilles présentes dans la voiture. J'espère que vous nous pardonnerez notre neutralité dans la crise qui oppose votre nation à Sterus. Même si j'ai l'impression que ce n'est pas la première fois que ce pays s'oppose à vous ou vos alliés... Existe-t-il un précédent historique de tensions entre vos nations ? demanda-t-elle, bien que connaissant déjà la réponse.

Matilda se félicitait souvent de cette neutralité silencieuse qu'elle avait imposé à sa nation, cela lui évitait d'être contacté par des pays fauteurs de troubles tel que semblait être Sterus. Ensuite, quel intérêt pouvait représenter sa nation aux yeux d'un tel état ? Nebrownia remontait en puissance, mais pas assez fort pour que cela se remarque. Encore que les tensions actuelles avaient poussé le gouvernement à accélérer quelque peu les choses.

Le convois progressait à bonne allure dans les rues de l'ancienne capitale Vietique. Le trajet entre la Gare Principale et l'ancien "Palais du Peuple", comme les communistes Vietiques avaient nommé le siège de leur dictature, ne durerait qu'une dizaine de minutes à ce rythme, assez pour poser les axes principaux des discussions à venir.
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