11/05/2017
22:32:51
Index du forum Scène Internationale Diplomatie internationale

Dans les rochers: Velsna/Achos

6936
Dans les rochers



a


Des collines rocailleuses, des lochs, des forêts denses et des kilomètres de plages de galets: les paysages et la nature de la Strombolaine ne laissent personne indifférent. Cela a toujours été le cas: cet endroit fascine et terrifie. La densité de population faible y est pour quelque chose... mais il est probable que la campagne vallonnée, les imposantes vallées des Highlands et les sommets enneigés, y sont pour bien davantage.

L’exiguïté de la terre n'a jamais permis à de grandes propriétés foncières et agricoles de se développer autre part que sur le littoral. Le territoire de Velathri est celui d'une paysannerie moins fortunée qu'ailleurs: humble, modeste et discrète. Et de toute manière, les sols sont peu fertiles, et surtout bons à l'élevage. Des moutons...il y en a partout, peut-être davantage que d'habitants. On en oublierait presque de cet endroit, la politique, pour aller s'aventurer en pleine la nature, pour admirer les aurores boréales danser dans le ciel. Le flanc de ces collines a été comme sculpté par des géants, comme le disait si bien les velsniens qui étaient arrivés ici, presque 800 ans plus tôt.

Le Sénateur et Stratège de la Tribune militaire velsnienne d'Achosie du Nord, Adolfino Agricola, commençait à se faire à l'air humide. Avec les mois, il avait tissé son réseau de sympathies dans les cités de Strombola et de Velathri, permi les élites urbaines notables en grande partie velsianophones, mais pas seulement... Celui-ci semblait déterminé à nouer des liens avec les populations bien plus rurales du centre de la péninsule, et encore en partie achosophones. La conquête des cœurs était rarement chose aisée, et pourtant...les activités de l'AIAN étaient restées relativement faibles depuis quelques temps. Si cela était un indice d'une bonne gestion par Agricola, personne n'en était véritablement certain de cela. Dans tous les cas, le moment paraissait opportun pour accepter cette entrevue avec les "sudistes".

Cette affaire de conflits de pêcheurs s'étendait depuis des mois sans que le gouvernement de la Grande République n'ait eu le temps ou la volonté d'y faire quoi que ce soit. Les velsniens semblaient de toute évidence plus intéressés par les perspectives commerciales et politique du continent nazumi ces temps ci. Aussi, il fut décidé de donner une chance aux achosiens de proposer une intiative. Qui sait...cela allait peut-être déboucher sur quelque chose. Du moins, c'était ce que pensait le Sénateur Agricola.

a
Adolfino Agricola


Des résidences comme celle là, il y en avait légion en Achosie du Nord. Le paysage était ponctué de ces petites propriétés terriennes, dont chacune était liée aux parcelles agricoles qui les entourait. Les velsniens les nommaient "Latifundia", mais les achosophones avaient d'autres noms pour ces édifices de pierre blanche et de bois typiques de la région. Le Sénateur et Stratège Agricola, accompagné de son jeune frère, avec qui il partageait ses tâches administratives de la Tribune militaire, avaient choisi ce cadre champêtre pour plusieurs raisons. En premier lieu, l'opinion publique dans les cités de Velathri et de Strombola au sujet des voisins du sud étaient telles qu'il paraissait plus raisonnable d'organiser cette entrevue dans un contexte un peu plus "rural". En second lieu, cette demeure faisait partie des propriétés détenues par un autre membre du Sénat velsnien, qui a eu les bonnes grâces d'accorder à Agricola l'occupation temporaire afin d’accueillir l'évènement. Agricola craignait, à raison, que les autorités de Strombola et de Velathri ne soient encore plus rigides que le Sénat velsnien sur ce qui allait se dire ce jour. Aussi, il allait être nécessaire de neutraliser toute opposition en prenant de court tous les autres acteurs politiques d'Achosie du Nord, et ainsi essuyer le moins de critiques possibles.

Du reste, il n'y aurait pas grand monde pour observer ce qui allait se dérouler présentement en ces lieux. Agricola n'était accompagné que de son frère, également sénateur et de son greffier attitré. Il y avait également quelques membres du personnel domestique du sénateur ayant gracieusement confier sa propriété à Adolfino Agricola, dont la "gouvernante des lieux", une jeune femme employée dont le nom échappait encore et toujours à Agricola, malgré toutes ses politesses. Celle-ci allait et venait dans la grande salle à manger qui allait être le lieu de la rencontre, à trimballer coupes, verres et bouteilles de vins du continent et de whiskey locaux. Attentive au détail, la jeune femme tire le drap servant de nappe, évitant le moindre pli.

a
Gouvernante Kiara

Elle est en pleine préparation lorsqu'elle manque de bousculer Agricola, qui passait dans son dos. Hébétée, elle s'excuse platement, avant que ce dernier ne la retienne:
- Inutile de m'appeler "excellence", madame, nous ne sommes pas au Sénat. Je m'appelle Adolfino. Et vous ? On m'a dit que vous étiez la responsable de l'entretien des lieux. Vous faites un travail remarquable: cet endroit est superbe.

Ce n'étant en rien habituel d'user d'autant de familiarités avec du menu personnel, du moins, la jeune femme n'avait aucune forme de proximité de ce genre avec son employeur absent:
- Kiara. Merci monsieur, c'est pas une mince affaire de s'occuper d'un endroit aussi grand, croyez moi, ou de devoir superviser une vingtaine d'autres personnes.

La jeune femme avait perdue toute tenue ou rigueur à la première invitation. Agricola prit un verre de vin sur la table, avant de la retenir davantage, par simple curiosité:
- C'est un prénom de la région je suppose.
- Oui, je suis du coin. Une petite ville à dix kilomètres d'ici, pas loin de l'Avon (hrp: le fleuve qui délimite la frontière entre l'Achosie velsnienne et indépendante, que les velsniens appellent juste "Rivière" donc...).
- Vous avez hérité d'une bonne situation. Ce n'est pas courant d'être à la fois bien payée pour s'occuper d'une maison dont le propriétaire n'est jamais là... Le sénateur Martiano, je me trompe ?
- Oui, c'est bien lui
. - lui répondit la jeune femme -
- De vous à moi, et j'espère que vous ne le répéterez pas...ce type est un crétin fini.

La gouvernante éclata de rire.

- Je suis bien d'accord avec vous monsieur ! Mais je devrais pas me moquer...
- Bien au contraire ! Toujours balancer ses poignards dans le dos et toujours faire semblant d'être poli !



La conversation fut interrompue par l'arrivée du greffier du Sénateur Agricola, annoncée par le lourd claquement de ces antiques portes: lourdes et grinçantes.
- Excellence sénateur. Les achosiens sont là.
- Bien. Qu'on les fasse entrer. Kiara: est-ce que vous pouvez les faire venir ?
- Oui...je pense bien que c'est dans mes cordes de leur faire faire dix pas.


Les portes de la petite salle de réception s'ouvrirent alors aux achosiens, qui n'y verraient pas dans ce décor une vue forcément dépaysante. Les frères Agricola virent à eux, faire leurs présentations:
- Excellences. Nous espérons que vous avez fait bon voyage. Nous avons beau être en juillet, nous savons fort bien que les collines sont bien venteuses. Je vous en prie: prenez place, nous allons bientôt commencer. Il y a du vin, du whisky et du café sur la table: trois ingrédients parfaits pour une négociation réussie.

Adolfino et son frère lui ressemblant tant prirent place côte à côte, tandis que le greffier vint s'inviter à un coin de table. Kiara, la gouvernante, indiqua poliment aux invités leurs sièges attribués parmi ces chaises en chêne massif, quelque peu lourdes et rugueuses au toucher. Le sénateur-stratège prit le soin de débuter:
- Excellences. J'ai cru comprendre que vous aviez à cœur d'aborder certains sujets, entre autre...celui de la pisciculture au large de l'île celtique. C'est là un beau sac de nœuds, nous en convenons. Nous vous écoutons: étant donné que c'est votre gouvernement d'où émane cette proposition d'entrevue, je vous laisserai la parole en premier lieu.


Personnages notables présents:
- Adolfino Agricola: Sénateur et stratège de la Tribune militaire de Strombolaine.
- Ignacio Agricola: Sénateur et intendant de la Tribune militaire de Strombolaine.
- Kiara: Gouvernante du domaine foncier du Sénateur Martiano, hôte de l'entrevue.
5063
Pendant ce temps, dans la tête des consuls d'Achos...



Ce n'était pas souvent que des entrevues entre les autorités velsniennes et achosiennes avaient lieu. Cela arrangeait bien tout le monde d'ailleurs. Malheureusement pour Ceredig Wathen et Wynn Maddocks, les deux consuls achosien en fin de mandat, il fallait passer par là. Il faut dire que ce n'était pas courant dans la politique achosienne qu'un décret consulaire se fasse retoquer par le Sénat. D'habitude, celui-ci passe sans encombre au Sénat, qui soutient généralement les chefs de l'État. Mais les récentes élections sénatoriales ont plus que rebattu les cartes. Ce nouveau front de gauche est de plus en plus puissant et influent, bouleversant ainsi totalement les traditions politiques. Ainsi, c'est à peine élu que ce nouveau Sénat a repris le cas du décret, et l'a immédiatement contesté.
Les deux compères se voient ainsi obligés d'aller rendre visite au latin du nord, mais non sans traîner des pieds. Dans l'avion qui les amenait à Strombola, ils ne pouvaient cacher leur mécontentement.

"Je n'ai vraiment aucune envie de rendre visite à cet "Agricola". Heureusement que l'on reste sur l'Île, je n'aurais pas supporté d'avoir à aller à Velsna même, cette ville empeste que ce soit au sens propre comme au figuré. Le pire, c'est qu'ils osent se plaindre des odeurs de nos campagnes dans les journaux après cela !" Grommela Maddocks.

"Ne m'en parle pas !" Repris Wathen "Tout cela car le Sénat refuse qu'on fasse usage de notre marine. À croire qu'elle n'est là que pour décorer. Nous n'avons pas mis en place un protocole pour remplir nos musées enw Duw! Ces mangeurs de salade nous volent nos baleines et nous aurions dû rester sans rien faire ? Marre de toujours devoir être conciliant avec eux sous prétexte qu'ils sont (il prend une voix moqueuse et nasillarde) uNe dEs pReMiErE pUiSsAnCe dU mOnDe ! Pffff"

"Calme-toi, on dirait un enfant. Ce n'est vraiment pas le moment de faire une nouvelle fois mauvaise impression. Il va falloir rester fort car le velsnien est comme le vautour, il tourne autour de sa proie, mais ne la dévore que quand elle est morte."

"Oh toi, tes leçons de morale, tu peux te les garder ! Je te rappelle que c'est à cause de ta partie qu'on se retrouve à devoir aller prendre le thé avec ces avortons ! Mais passons, nous amorçons l'atterrissage"

Wynn Maddocks était en effet le premier consul socialiste, et cela ne manquait pas de lui être reproché. Malgré cela, il reste de marbre face au pique de son collègue.


Arrivés en Achosie du Nord, les deux hommes ne furent en effet pas dépaisés. Bien que, par définition, plus au Nord, la Strombolaine, comme l'appelaient les velsniens, n'était que la continuation des paysages classiques d'Achosie. Cela dit, les velsniens avaient la fâcheuse manie de les ruiner en construisant au milieu des vastes plaines de petites propriétés se voulant "traditionnelles", mais ne pouvant se défaire de cet affreux style vesnien. C'est dans ce type de bicoque que sont reçus les consuls et, bien que très peu adepte des choix de décoration des versions, cette maison trouva à leurs yeux un charme réconfortant, malheureusement gâché par la présence des frères Agricola de l'autre côté de la pièce. Ayant revêtu leur sourire de circonstance (évidemment forcé), ils échangèrent les salutations habituelles et prirent place en face de leur homologue velsnien.

"Messieurs, nous tenons d'abord à vous remercier pour cette accueil." Commença Wathen. "Nous avons pris contact avec vous suite à la décision de notre Sénat, nous missionnant de trouver une solution plus...diplomatique à ce "fâcheux" problème de pisciculture. De ce fait (il prit un ton plus solennel), les Honorables sénateurs de la Sérénissime République d'Achos vous font parvenir ce message :"
Le consul enfila ses lunettes, trop petites pour la largeur de son visage, au bout de son nez et sortit de sa sacoche une lettre.

"Très estimé Excellences velsniennes. Nous, Sénateur d'Achos, vous faisons parvenir ce message au vu des problèmes relatifs à la chasse et l'exploitation des cétacés à fanon au large de l'Île Celte.

En effet, vous devez sûrement savoir que la pêche à la baleine est une industrie des plus importantes et traditionnelle en Achosie, industrie à laquelle vous sembliez plutôt désintéressé jusqu'à présent.
Hors, comprenez notre surprise lorsque vous avez soudainement décidé de mettre en place de véritables bateaux usines au large des côtes de notre chère île.
Avant toutes remarques, nous tenions à rappeler que notre industrie de la baleine est à taille humaine. Nos baleiniers sont petits, et ne servent qu'à chasser. Il ne possède pas tout l'attirail de votre armada. Ainsi, c'est tout l'équilibre de notre coutume qui risque de s'affronter avec l'arrivée de centres d'usinage flottants sans les eaux baleinières.
Nous ne pouvons néanmoins pas vous obliger ad vitam eternam...
(le consul marqua une pause et repris sa lecture quelques mots en avance, comme si ce qu'il lisait lui déplaisait)... ad vitam eternam à vous tenir hors de nos traditionnelles zones de pêche et ce qui plus est à l'aide de nos forces armées. C'est pourquoi nous souhaitions vous proposer une délimitation des zones de pêche respectives entre Achos et Velsna. Zones de pêche que nous vous laissons le soin de débattre du tracé avec Messieurs les Très Honorables Consuls de la République.

Nous vous souhaitons, messieurs, une bonne fin de séance."


A la fin de sa lecture, Wathen fit une pause de quelques secondes. À côté de lui, Maddocks avait le regard dans le vide et semblait attristé, comme si on venait de lui lire les derniers sacrements. Après cette courte pause durant laquelle il reprit une gorgée de sa flasque (dont on suppose sans certitude qu'elle contient du whisky), Wathen repris :

"Voici donc les réclamations de notre Sénat, messieurs. Comprenez bien néanmoins qu'elle ne reflète pas nos opinions, mais plutôt l'expression de la démocratie achosienne."
5477
Les deux frères fixaient les consuls Wathen Maddocks comme si ils avaient quelque chose sur le nez. Le regard d'Agricola était celui d'un homme à l'écoute, tandis que l'autre frère se plongeait momentanément dans ses notes, prenant son stylo pour le reposer après avoir gribouiller deux ou trois mots. Les deux quarantenaires étaient des buveurs, et le discours des achosiens semblait avoir donné suffisamment soif au stratège Adolfino, pour qu'il lève le doigt à l'intention de l'un des majordomes de l'hôte absent de cette demeure. Dans un coin, Kiara, qui avait à sa charge la propriété surveillait la conversation du coin de l’œil, un pichet de vin à la main, se préparant pour un nouveau service. L'annonce de la missive du Sénat achosien ne surprenait pas les deux hommes, dont le sujet avait déjà été évoqué dans les missives achosiennes précédant la rencontre. Agricola tapotait son genou droit avec ses doigts, et il alternait entre sourires courtois et acquiescements succins à la lecture du document. Il avait un certain nombre de choses à dire:
- Bien. On ne peut pas reprocher nos voisins du sud de ne pas être clairs dans leurs demandes. Cet aspect ne provoquera donc sans doute pas de problème. Nous avons bien conscience du problème que vous évoquez, évidemment, mais vous pardonnerez ces excellences à Velsna, de ne pas avoir considérer que l'activité piscicole de la Manche Blanche comme étant plus importante que les affaires entourant le Détroit de Drovolski. En premier, je vous prierais donc de bien vouloir nous pardonner si cette thématique a été quelque peu négligée par le Sénat des Mille, et si nous avons laissé les cités libres de Strombola et de Velathri régler le problème, ce qui ne semble pas avoir été le cas finalement...

En théorie, nous n'avons rien contre une législation plus claire au propos des zones de pêche de chacun, et des quotas qui y sont liés. Nous y sommes même très favorables. Mais nous pensons que cette rencontre est un évènement assez rare pour ne pas discuter des autres différends qui ont été les nôtres, et qui doivent être réglés. Une discussion sur la pêche semble être un premier pas indéniable, mais il faut bien garder à l'esprit que nous n'avons toujours pas régler un problème aussi important qu'est l'affaire de l'attentat de Strombola. Nous n'avons jamais eu de nouvelles concernant une enquête quelconque au sujet des citoyens achosiens impliqués dans l'affaire, nous n'avons pas été prévenus de l'état de leur détention...nous ignorons même si ceux ci sont toujours bien enfermés chez vous. Aucun moyen pour nous de le savoir, étant donné que l'on nous prévient pas des stades d'une enquête dont le crime a eu lieu sur sol velsnien. Donc...


Adolfino Agricola se ressert un verre de vin.

...Donc nous sommes entièrement disposés et à votre écoute afin de définir un tracé des zones de pêche, et même à vous accorder un tracé qui vous serait particulièrement favorable. MAIS...soyez bien conscients que nous devons, encore et toujours, définir les cadres de la reprise de l'enquête de l'attentat de 2014, et que la situation piscicole n'avancera pas si l'enquête n'avance pas.

Encore une fois, je vous fait le rappel de nos propositions concernant le cadre de cette enquête:
- Un partage d'informations systématique entre les renseignements achosiens et velsniens sur le dossier.
- Une enquête menée de concert par les deux services, et dans une collaboration étroite.
- Le maintien de détention provisoire des accusés sur le territoire achosien, et que nous vous accordons.
- Le tenue d'un procès devant se dérouler en territoire neutre, pour ne pas compromettre la sincérité du jugement.


Convenez bien que cette proposition, que nous soutenons, est considérée par mes pairs à Velsna comme étant bien trop généreuse, et que je prends un risque à vous la proposer telle quelle. Nous avons tout le temps de discuter de l'identité des hôtes, à la seule condition que sa neutralité concernant cette affaire soit assurée. Comprenez bien: il n'est plus grand défenseur de la bonne entente entre velsniens et achosiens que ma personne, et que je me démène chaque jour pour que cette relation soit celle de deux États normalement constitués et sans grief. Mais je ne pourrai pas faire fléchir mes confrères de la capitale sur ce point: une normalisation des relations implique le règlement de cette affaire qui traîne depuis beaucoup trop longtemps.

Cette proposition sur la table, soyez libres de la négocier à votre guise. Ce n'est pas figé dans le marbre, et ce n'est pas un diktat. Mais pas de règlement de cette affaire équivaudra à une absence de réponse de ma part concernant le tracé des zones de pêche.


Adolfino cru finir son discours lorsque son attention fut portée par Ignacio, tenant ses notes à ses côtés, lui rappelant d'une mue de la bouche quelque chose que celui-ci aurait oublié.

Ah oui. J'allais presque zapper ce détail. Heureusement que j'ai des mains attentives. Encore autre chose: nous sommes au fait, comme beaucoup, et très intéressés par le tenue de votre joyeux rassemblement: une amicale interceltique ? C'est cela le nom juste ? Cette initiative nous rend heureux, croyez moi, et nous sommes avons toujours pris fait et cause pour la défense des particularismes et des...de la langue locale. Cependant, nous avons été surpris d'apprendre que personne à ce sommet n'a pris soin de fournir à la communauté celtique de la Strombolaine la moindre représentation. Cela nous a fort surpris, à vrai dire, et nous nous demandions si il serait dans les plans de cette éventuelle future organisation celtique de....de fournir une voix à la représentation celte dans le nord de l'île. Regardez Kiara, ici présente. Madame, je vous en prie, venez. Je vous en prie, approchez.


Le sénateur fit courtoisement un signe de main à la jeune femme se tenant contre un mur, laquelle répondit en se plantant au bout de la table où se tenaient les deux délégations.

Comment vous vous appelez, madame ?

Cette dernière répondit d'un trait, et quelque peu rougissante du fait de cette subite attention: "Kiara Finnegan, excellence."

Kiara Finnegan, voilà. Inutile de dire que beaucoup de compatriotes velsniens achosophones de Strombolaine seraient déçus d'une absence de représentation. Après tout, plus d'un quart de la région parle l'achosien de manière courante. Aussi, j'aimerais avoir votre avis sur la question: ce n'est pas tous les jours que des consuls achosiens viennent jusque devant ma porte, alors autant en profiter, non ?
3634
En entendant ce sur quoi les frères Agricola amenaient la question, les deux compères tombèrent des nues. Déjà qu'il n'était pas venu de gaieté de coeur, s'ils devaient en plus revenir sur une affaire qui embarrassait les consuls depuis plus de 2 ans, alors cette entrevue allait se transformer en véritable chemin de croix.
Les attentats de 2014 sont un véritable bourbier pour les consuls d'Achos de par leur nature très ambiguë, mais également une question d'honneur pour la République d'Achos. En effet, suite à l'attentat, les autorités achosienne avaient réussi à interpeller les suspects qui essayaient de s'enfuir vers le sud. De ce fait, les autorités velsniennes avaient été prévenues immédiatement. Grave erreur pour les consuls, qui ont réussi avec cet acte de bonté à faire du pays un suspect de complicité avec les terroristes. Souhaitant apaiser les tensions, Achos a proposé une collaboration des forces de police avec Velsna. Mais, suite à une remarque des plus véhémente venue du Sénat de Strombola, et par souci d'honneur et de respect, la Sérénissime République d'Achos avait fait suspendre l'enquête, menant ainsi à des années de problème avec la Grande République, problème ressurgissant ici.

Wathen était nerveux, énervé même car il avais l'impression d'être tombé dans un piège. "Ces maudit velsnien" ruminait il dans sa tête, "Des escrocs, des lâche, des enfoiré ! Maudit soit il, eux et tous le Sénat achosien". Le clic compulsif de son stylo résonnait dans toute la pièce.
Il finit par prendre la paroles, sur un ton légerement agacé.

"Nous sommes ravis d'entendre que vous êtes prêt à négocier. Vraiment ravis. Mais, il me semble que ce que vous ramenez ici n'a aucun lien avec la raison de notre visite. Mais soit. Si vous vous souvenez bien néanmoins, cette enquête avait été mise en pause par la faute des propos de certains sénateurs de Strombola. Propos véhément, et j'ose le dire, xénophobe. Des propos de ce type, il y en a eu depuis, à plusieurs reprises, que ce soit au Sénat de Strombola, ou au Sénat de Velsna même. Ainsi, il semble bien que le problème ayant interrompu cette enquête n'ait pas été résolu. Vous prétextez qu'il est impossible pour le gouvernement velsnien d'y faire quelque chose, et nous le reconnaissons, pour une fois, le Sénateur DiGrassi fait de son mieux, c'est d'ailleur dommages qu'il ne se soit pas déplacé, il connais les enjeux de la région mieux que n'importe quel autre sénateur velsnien. Néanmoins, rien ne bouge, pas même au Sénat de Velsna. Comprenez donc qu'il est difficile pour nous de faire avancer l'affaire."

Maddocks, resterait plus en retrait, sortit un dossier de sa sacoche et repris sur un ton quelque peu sarcastique:

"Par ailleurs, vous semblez traiter cette affaire de pisciculture à la légère. Il s'agit pourtant d'un engrenage supplémentaire s'insérant dans votre politique vis-à-vis d'Achos qui, vous m'excuserez le terme, est une politique néocoloniale. Car nous ne sommes pas aveugles. Depuis cet attentat et depuis que nous avons décidé, en notre plein droit et à juste titre, de suspendre cette enquête, vous avez entrepris de détruire notre réputation à l'international, en faisant signer à tout va des traités interdisant les autres pays à nous vendre des armes. De quel droit ? Quel droit permet à Velsna de s'immiscer dans nos relations étrangères, et décider à notre place ? Si cela n'est pas une politique néocoloniale, alors expliquez-nous de quoi il s'agit ! Nous sommes avides de vos réponses ahahah. Et permettez-moi de vous le redire, mais cela fait précisément 426 ans que notre nation est indépendante et souveraine, et nous n'avons pas besoin d'un "tuteur".
D'autre part, mais néanmoins dans la même thématique, nous n'avons aucune information à vous donner sur le sommet interceltique de Coningsby. Il s'agit d'un sommet entre États, sommet où vous n'êtes pas conviés car il rassemble uniquement les nations celtiques. À moins bien sûr que vous décidiez de vous revendiquer comme tel! "
Il lâcha un rire puissant et gras.
"En bref, monsieur, non, nous n'accepterons pas vos conditions, comme nos prédécesseurs ne les ont pas acceptées, si vous ne mettez pas un terme à ces politiques néocoloniales. Alors mettez fin à ces traités, et nous en rediscuterons. Il est temps que Velsna traite Achos d'égale à égale"
6198
"Néocolonial ? Le terme est intéressant."

Le sénateur Agricola se tourna vers la gouvernante Kiara, la maîtresse des lieux. Les deux ne se dirent rien, mais échangèrent un simple regard, un haussement de sourcil de la part du velsnien vient se perdre dans la pièce. Il croise ses mains devant lui, face à ces deux consuls qui auront interverti d'ici quelques mois, et celui-ci ponctua ses mots par un nouveau service de table et un autre verre de vin par le gouvernante.
- Penseriez vous que nous aurions cette conversation si le gouvernement communal ne traitait pas les achosiens en gouvernement souverain et légitime ? Est-ce que j'ai tant de temps à perdre que je puis me permettre de me mettre au vert dans cette bicoque, ma fois fort belle et pittoresque, qui représente si bien le mélange de style qui opère en Achosie du Nord ? J'aurais pu tout à fait refuser, et continuer d'exercer la charge de gouverneur militaire comme il me sied. Mais voyez vous: je suis personne fort curieuse et surtout, fort optimiste. Je ne suis ni achosien, ni achosien du nord, ni strombolain, et vous devriez considérer cela comme une aubaine. Pourquoi ? Parce que je n'ai aucune sentiment d'attachement envers toutes ces affaires.

J'ai énormément de respect pour le sénateur Di Grassi. J'ai combattu sous ses ordres à Hippo Reggia. Mais même lui s'est rendu compte qu'être natif de la région ne faisait pas de lui le meilleur interlocuteur qui soit pour régler tous ces différends. Aussi, il s'est mis en retrait...pour le moment. Voilà quelle est la raison de ma nomination en Strombolaine, et pourquoi je suis en face de vous. Voyez comme moi aussi, à l'instar de vos deux personnes, que je ne suis pas ici pour mes vacances ou mon propre plaisir, même si votre auguste compagnie m'honore. Je vous assure qu'il n'y a aucune démarche méprisante à votre égard à cette réunion qui vaille la peine de me rappeler que votre territoire est d'une autre couleur de celui de la Grande République depuis 426 ans. Ce que vous appelez "néo-colonialisme" est simplement l'expression d'une nation qui désire ardemment la poursuite de cette enquête par tous les moyens possibles, dans la mesure où ceux ci sont mesurés et tempérés par notre volonté commune de conserver un minimum de respect mutuel. Mais sachez que tout cela peut s'arrêter dés aujourd'hui si nous avons la volonté commune que cela cesse. Et pour vous montrer ma bonne volonté, j'aimerais que vous réserviez un accueil chaleureux à une personne que vous connaissez déjà sans doute....


Le sénateur Agricola fit un signe de main à Kiara, qu'il marqua d'une politesse formelle.

Madame Kiara. Vous pouvez faire entrer notre invité. Je vous remercie.

La jeune femme posa la carafe de vin qu'elle avait à la main près des deux achosiens, de sorte qu'ils puissent se servir, avant de s'éclipser l'espace d'un instant, pour finalement revenir accompagnée d'un homme, que les deux consuls pourraient reconnaître au premier coup d’œil s'ils eurent daigner suivre toute cette affaire depuis son commencement. Il avait l'air gêné et pâle comme un linge, lui qui était d'ordinaire si fier du haut de sa tribune. Le ton du sénateur changea bien de la façade mielleuse qui jusque là était celle à laquelle les achosiens avaient eu droit. Il y avait une manifestation physique d'un rapport de hiérarchie, et les consuls auraient eu tôt fait de remarquer que le siège réservé à cet "invité" était d'un bois moins luisant, et d'un tissu moins doux et luxueux. L'homme était presque honteux de se trouver là.

" Je vous en prie excellence, prenez place. Votre chaise est déjà prête."

Adolfino Agricola tourna de nouveau son regard vers les étrangers, qu'il toisa de sa courtoisie:
- Vincenzo Ascari, sénateur strombolain en son état. D'ailleurs je dois vous faire remarquer que ce dernier n'a jamais siégé au Sénat velsnien, mais je pense que vous vous connaissez déjà. Comme vous l'avez dit plus tôt, il y a eu des mots regrettables qui ont été proférés de part et d'autre, et je le pense sincèrement, que la faute est partagée d'une certaine façon. Aussi, sur proposition du son excellence Matteo Di Grassi, par qui on m'a octroyé les pouvoirs de gouverneur provisoire des cités de Strombolaine , j'ai cru bon convier notre ami afin qu'il vous fasse part en personne des regrets qu'il a pu avoir pour ses discours pour le moins incendiaires. Rongé par le remord, il a beaucoup insisté pour venir...n'est-ce pas excellence ?

Sans aucun doute, la version d'Agricola était quelque peu romancée, et l'homme paraissait davantage forcé d'être ici qu'autre chose, et ce par des moyens de pressions qu'il était inutile de mentionner pour les âmes sensibles de cette pièce. Ascari avait la voix presque tremblante. Il fit glisser timidement une lettre sur la table en direction des achosiens:

- Oui, en effet. Je tiens à vous présenter des excuses officielles, au sénat achosien, par votre intermédiaire. Mais je pense que les mots couchés sur le papier sont plus parlants que ce que je pourrais vous dire à cette table. J'ai pu avoir des propos incendiaires que je regrette sincèrement et je...

Agricola le reprit sans même qu'il ne pu terminer:

- Merci excellence, vous pouvez disposer. Madame Kiara va vous montrer le chemin de la sortie.

Ce fut presque comme si la gouvernante eu davantage de poids dans cette pièce que ce pauvre homme, qui s’éclipsa la tête basse, avant qu'Agricola ne reprenne.

Comme vous le constater, il est utile dans le cadre de cette affaire ne n'avoir aucun affect avec les locaux, qu'ils soient achosophones ou strombolains. Je suis né au beau milieu de la plaine velsnienne, à Munda, et cela me permet de traiter les uns comme les autres avec une équité qui ne serait pas permise à un local. Les discours des sénateurs de cités libres sont bien souvent plus passionnés que ceux de la capitale, il est vrai, et je suis certain que cette lettre d'excuses vous contentera, et vous persuadera de poursuivre cette enquête, sans que rien ne s'y oppose désormais. Bien entendu, il va de soi que l'ensemble des dispositions prises par la Grande République visant à sanctionner le commerce international achosien dans le secteur de l'armement cesseront, de même que les politiques de libéralités à l'égard des zones de pêches prendront fin...mais pour cela, il faut que l'enquête arrive à sa conclusion. Nous espérons que ce court échange avec notre ami strombolain vous encourage chaudement à poursuivre dans vos efforts visant à révéler toute la lumière sur cette affaire.

Pour ce qui est de ce sommet interceltique, je continue de penser qu'il serait dommage de ne pas permettre aux velsniens achosophones de Strombolaine de ne pas avoir la moindre représentativité, alors même que cette organisation vise à cette dite représentation des populations celtiques, et que mon gouvernement a été taxé de "néo-colonialisme" à l'instant. Mais bien entendu, c'est là tout votre droit de refuser...Vous êtes certains de ne pas vouloir boire ? Je puis vous assurer que ce whisky caratradais vaut presque le vôtre, de même que ce vin qui provient directement de chez moi peut rivaliser avec les meilleurs crus de Léandre.


Le velsnien attendais impatiemment la réponse des deux étrangers, et on pouvait entendre en fond, ce petit cliquetis qui provenait de cette énorme horloge caractéristique de l'artisanat local. La gouvernante, elle, s'était replacée dans un coin de la pièce, et observait la scène, les yeux grands ouverts comme des veilleuses.
1864
L'idée d'un invité surprise n'enchantait guère les deux consuls, et à l'entrée du sénateur Vincenzo Ascari, une féroce rage secoua les deux hommes. Tout le temps qu'il passa dans la pièce, il dut subir les regards inquisiteurs, froids et guerriers des deux achosiens, transpirant de 500 ans de volonté de revanche. Mais une fois qu'il remit la lettre d'excuses, les choses se calmèrent. "Peut-être enfin une possibilité de dialogue ?" Pensèrent les deux hommes. Les lectures rapides de la lettre les confortaient dans cette idée.

Les consuls écoutèrent donc avec attention, peut-être pour la première fois de cette réunion, les propos du versaient. Il semblerait que toutes les conditions soient remplies. Enfin ! Enfin un terrain d'entente entre les deux nations. Les deux hommes discutèrent à voix basse pendant 5 bonnes minutes, en accostent pour ne pas être compris. Malgré quelques moments où une tension semblait émaner des deux hommes, ils finirent par s'accorder.

Maddocks prit une grande inspiration et repris sur un ton bien plus enjoué que précédemment.

"Monsieur, c'est peut-être la première proposition sérieuse venant d'un velsnien que nous avons entendue depuis longtemps. Pourquoi Diable n'avez-vous pas commencé par là ? Cela évitera à Velsna comme à Achos tous ces désagréments ! Il va de soi que, face à une proposition honnête, la première peut être, nous ne pouvons qu'accepter. Ainsi, et sous réserve que vous fassiez bien ce que vous promettez, nous ferons immédiatement transmettre le rapport d'enquêtes aux autorités velsnienne, et les accueillerons avec joie pour qu'elles travaillent main dans la main avec les services achosien. Vous avez la parole d'un achosien !"

Wathen, qui semblait s'être calmé, complète :

"Et, je pense que vous vous méprenez sur la raison du sommet interceltique, monsieur. Il ne s'agit pas d'un sommet culturel, mais d'un sommet diplomatique entre nations celtes. C'est pourquoi nous ne pouvons accepter les celtes velsniens, comme n'importe quelle autre minorité celte d'ailleurs. Peut-être une autre fois, cela dit.
Pouvons-nous maintenant revenir sur le sujet original de cette rencontre, à savoir la répartition des zones de pêche au large de l'île celtique ?"
4042
Le Gouverneur et sénateur fixe un instant son frère, pour la première fois depuis le début de ce dialogue, et il sourit, presque avec la vue de ses dents. Les velsniens, pas même la gouvernante Kiara, n'auraient pensé que cette proposition, malgré les concessions qu'elle contient, aurait pu faire l'objet d'une approbation. Car si Adolfio Agricola était d'un naturel optimiste, il n'en était pas de même pour l'ensemble de magistrats et agents à son service, qui l'entouraient et le conseillaient au quotidien. Avant que ce dernier ne puisse reprendre la parole, la gouvernante des lieux tint à faire le tour de la table pour demander requête aux consuls, en langue achosienne qui n'était peut-être pas totalement identique à la leur, dans ce dialecte caractéristique des collines de l'Achosie du Nord:

" Excellences, voudrez vous reprendre un verre. Whiekey ou vin, à votre guise."

Agricola la coupa, de la manière de la courtoisie, avant de dévier sur ce qui l'intéressait:
- Je vous remercie ma chère. Vous pouvez laisser ce qu'il faut sur la table, nos hôtes auront tout le loisir de se servir. Mais bref, excellences consuls, nous sommes ravis de constater qu'un début d'accord est possible concernant cette situation. Comme vous j'étais, au début, parti du principe que cette réunion ne focaliserait que sur le problème de la surpêche en Manche Blanche. Or, je me suis dit, au pas de la porte de cette demeure, qu'il était pas possible d'aborder ce problème si l'ensemble de la question des relations velsniano-achosiennes ne venait pas sur la table. Je pense que si nous devons régler cette question, alors c'est tout le tableau d'ensemble du nord de l'île celtique qu'il nous faut prendre en compte. Aussi, je me réjouis de voir que cela peut potentiellement déboucher sur quelque chose.

Bien entendu, je comprends votre position quant à ce congrès celtique, et je vous remercie de votre honnêteté, lorsque vous dites qu'il s'agit là d'une construction politique davantage qu'une initiative culturelle. Nous reparlerons peut-être plus tard de l'intégration de membres observateurs non-étatiques... Mais bref, toujours est-il que nous sommes d'accord sur la reprise de l'enquête sur des bases concrètes et solides, ce qui nous ravit. Et en effet, il va de soi que nous devons finalement parler de la raison première de votre venue ici, à savoir la régularisation su statut de la pêche en île celtique et dans ses eaux territoriales. Ainsi, sur ce problème, vous pouvez constater que le gouvernorat que j'ai instauré ici, en Strombolaine, est assez efficace pour faire plier les autorités locales des cités de Strombola et de Velathri. Ce faisant, je peux en théorie régler tous vos problèmes d'exploitation piscicole.

Voici donc ce que je vous propose sur ce sujet: le problème soulevé il y a plus d'un an par les pêcheurs strombolains était davantage une question de quantité de prises que d'aire de pêche, si mes souvenirs sont bons. Aussi, c'était là un vide juridique dont certains ont pu profiter pour dégager des rendements plus importants, qui venaient affecter la productivité des pêcheurs achosiens. Du moins, n'hésitez pas à me corriger, je ne suis pas totalement formé sur ce sujet. Pour que ce problème ne se reproduise pas, je propose donc d'introduire auprès des pêcheurs velsniens comme strombolains un quota annuel unique de pêche. Ce quotas sera à prendre en compte par navire, et il serait échelonné en fonction de la taille du navire: navire léger, chalutier et navire-cargo. Ce quota serait le même des deux côtés de la frontière, ce qui éviterait ainsi les risques de concurrence déloyale. Pour coupler à cette nouvelle règle, nous vous proposons également d'instaurer des zones de pêche exclusives à nos deux gouvernements. Bien entendu, un tel traité ne concerne que nos deux entités, et il n'a pas vocation à s'appliquer à quiconque que nous. Bien entendu, nous nous attendons, si vous acceptez le découpage qui vous sera proposé, et qui reprend grosso modo la longitude de notre frontière terrestre étendue sur environ 200km en Manche Blanche et en Océan Espérance, que les démonstrations de force en Manche Blanche, et qui perturbent les investisseurs plus qu'autre chose. Ajouté à cela, je propose de sceller cette stabilité par le renouvellement de la reconnaissance de nos intégrités territoriales respectives. D'une part, le gouvernement velsnien s'engage à dissiper vos doutes, en réaffirmant la reconnaissance pleine et entière de la souveraineté de votre République sur l'Achosie du sud, tandis que vous vous engageriez à reconfirmer la liberté pleine et entière des cités de Strombola et de Velathri, ce qui serait qu'un menu retour des choses pour les excuses officielles que notre..."ami" à consenti à formuler devant vous.

Bref, que pensez vous de tout cela ? Pouvons nous passer à l'écriture de cet accord ?

Haut de page