16/09/2016
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Dans les rochers: Velsna/Achos

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Dans les rochers



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Des collines rocailleuses, des lochs, des forêts denses et des kilomètres de plages de galets: les paysages et la nature de la Strombolaine ne laissent personne indifférent. Cela a toujours été le cas: cet endroit fascine et terrifie. La densité de population faible y est pour quelque chose... mais il est probable que la campagne vallonnée, les imposantes vallées des Highlands et les sommets enneigés, y sont pour bien davantage.

L’exiguïté de la terre n'a jamais permis à de grandes propriétés foncières et agricoles de se développer autre part que sur le littoral. Le territoire de Velathri est celui d'une paysannerie moins fortunée qu'ailleurs: humble, modeste et discrète. Et de toute manière, les sols sont peu fertiles, et surtout bons à l'élevage. Des moutons...il y en a partout, peut-être davantage que d'habitants. On en oublierait presque de cet endroit, la politique, pour aller s'aventurer en pleine la nature, pour admirer les aurores boréales danser dans le ciel. Le flanc de ces collines a été comme sculpté par des géants, comme le disait si bien les velsniens qui étaient arrivés ici, presque 800 ans plus tôt.

Le Sénateur et Stratège de la Tribune militaire velsnienne d'Achosie du Nord, Adolfino Agricola, commençait à se faire à l'air humide. Avec les mois, il avait tissé son réseau de sympathies dans les cités de Strombola et de Velathri, permi les élites urbaines notables en grande partie velsianophones, mais pas seulement... Celui-ci semblait déterminé à nouer des liens avec les populations bien plus rurales du centre de la péninsule, et encore en partie achosophones. La conquête des cœurs était rarement chose aisée, et pourtant...les activités de l'AIAN étaient restées relativement faibles depuis quelques temps. Si cela était un indice d'une bonne gestion par Agricola, personne n'en était véritablement certain de cela. Dans tous les cas, le moment paraissait opportun pour accepter cette entrevue avec les "sudistes".

Cette affaire de conflits de pêcheurs s'étendait depuis des mois sans que le gouvernement de la Grande République n'ait eu le temps ou la volonté d'y faire quoi que ce soit. Les velsniens semblaient de toute évidence plus intéressés par les perspectives commerciales et politique du continent nazumi ces temps ci. Aussi, il fut décidé de donner une chance aux achosiens de proposer une intiative. Qui sait...cela allait peut-être déboucher sur quelque chose. Du moins, c'était ce que pensait le Sénateur Agricola.

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Adolfino Agricola


Des résidences comme celle là, il y en avait légion en Achosie du Nord. Le paysage était ponctué de ces petites propriétés terriennes, dont chacune était liée aux parcelles agricoles qui les entourait. Les velsniens les nommaient "Latifundia", mais les achosophones avaient d'autres noms pour ces édifices de pierre blanche et de bois typiques de la région. Le Sénateur et Stratège Agricola, accompagné de son jeune frère, avec qui il partageait ses tâches administratives de la Tribune militaire, avaient choisi ce cadre champêtre pour plusieurs raisons. En premier lieu, l'opinion publique dans les cités de Velathri et de Strombola au sujet des voisins du sud étaient telles qu'il paraissait plus raisonnable d'organiser cette entrevue dans un contexte un peu plus "rural". En second lieu, cette demeure faisait partie des propriétés détenues par un autre membre du Sénat velsnien, qui a eu les bonnes grâces d'accorder à Agricola l'occupation temporaire afin d’accueillir l'évènement. Agricola craignait, à raison, que les autorités de Strombola et de Velathri ne soient encore plus rigides que le Sénat velsnien sur ce qui allait se dire ce jour. Aussi, il allait être nécessaire de neutraliser toute opposition en prenant de court tous les autres acteurs politiques d'Achosie du Nord, et ainsi essuyer le moins de critiques possibles.

Du reste, il n'y aurait pas grand monde pour observer ce qui allait se dérouler présentement en ces lieux. Agricola n'était accompagné que de son frère, également sénateur et de son greffier attitré. Il y avait également quelques membres du personnel domestique du sénateur ayant gracieusement confier sa propriété à Adolfino Agricola, dont la "gouvernante des lieux", une jeune femme employée dont le nom échappait encore et toujours à Agricola, malgré toutes ses politesses. Celle-ci allait et venait dans la grande salle à manger qui allait être le lieu de la rencontre, à trimballer coupes, verres et bouteilles de vins du continent et de whiskey locaux. Attentive au détail, la jeune femme tire le drap servant de nappe, évitant le moindre pli.

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Gouvernante Kiara

Elle est en pleine préparation lorsqu'elle manque de bousculer Agricola, qui passait dans son dos. Hébétée, elle s'excuse platement, avant que ce dernier ne la retienne:
- Inutile de m'appeler "excellence", madame, nous ne sommes pas au Sénat. Je m'appelle Adolfino. Et vous ? On m'a dit que vous étiez la responsable de l'entretien des lieux. Vous faites un travail remarquable: cet endroit est superbe.

Ce n'étant en rien habituel d'user d'autant de familiarités avec du menu personnel, du moins, la jeune femme n'avait aucune forme de proximité de ce genre avec son employeur absent:
- Kiara. Merci monsieur, c'est pas une mince affaire de s'occuper d'un endroit aussi grand, croyez moi, ou de devoir superviser une vingtaine d'autres personnes.

La jeune femme avait perdue toute tenue ou rigueur à la première invitation. Agricola prit un verre de vin sur la table, avant de la retenir davantage, par simple curiosité:
- C'est un prénom de la région je suppose.
- Oui, je suis du coin. Une petite ville à dix kilomètres d'ici, pas loin de l'Avon (hrp: le fleuve qui délimite la frontière entre l'Achosie velsnienne et indépendante, que les velsniens appellent juste "Rivière" donc...).
- Vous avez hérité d'une bonne situation. Ce n'est pas courant d'être à la fois bien payée pour s'occuper d'une maison dont le propriétaire n'est jamais là... Le sénateur Martiano, je me trompe ?
- Oui, c'est bien lui
. - lui répondit la jeune femme -
- De vous à moi, et j'espère que vous ne le répéterez pas...ce type est un crétin fini.

La gouvernante éclata de rire.

- Je suis bien d'accord avec vous monsieur ! Mais je devrais pas me moquer...
- Bien au contraire ! Toujours balancer ses poignards dans le dos et toujours faire semblant d'être poli !



La conversation fut interrompue par l'arrivée du greffier du Sénateur Agricola, annoncée par le lourd claquement de ces antiques portes: lourdes et grinçantes.
- Excellence sénateur. Les achosiens sont là.
- Bien. Qu'on les fasse entrer. Kiara: est-ce que vous pouvez les faire venir ?
- Oui...je pense bien que c'est dans mes cordes de leur faire faire dix pas.


Les portes de la petite salle de réception s'ouvrirent alors aux achosiens, qui n'y verraient pas dans ce décor une vue forcément dépaysante. Les frères Agricola virent à eux, faire leurs présentations:
- Excellences. Nous espérons que vous avez fait bon voyage. Nous avons beau être en juillet, nous savons fort bien que les collines sont bien venteuses. Je vous en prie: prenez place, nous allons bientôt commencer. Il y a du vin, du whisky et du café sur la table: trois ingrédients parfaits pour une négociation réussie.

Adolfino et son frère lui ressemblant tant prirent place côte à côte, tandis que le greffier vint s'inviter à un coin de table. Kiara, la gouvernante, indiqua poliment aux invités leurs sièges attribués parmi ces chaises en chêne massif, quelque peu lourdes et rugueuses au toucher. Le sénateur-stratège prit le soin de débuter:
- Excellences. J'ai cru comprendre que vous aviez à cœur d'aborder certains sujets, entre autre...celui de la pisciculture au large de l'île celtique. C'est là un beau sac de nœuds, nous en convenons. Nous vous écoutons: étant donné que c'est votre gouvernement d'où émane cette proposition d'entrevue, je vous laisserai la parole en premier lieu.


Personnages notables présents:
- Adolfino Agricola: Sénateur et stratège de la Tribune militaire de Strombolaine.
- Ignacio Agricola: Sénateur et intendant de la Tribune militaire de Strombolaine.
- Kiara: Gouvernante du domaine foncier du Sénateur Martiano, hôte de l'entrevue.
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Pendant ce temps, dans la tête des consuls d'Achos...



Ce n'était pas souvent que des entrevues entre les autorités velsniennes et achosiennes avaient lieu. Cela arrangeait bien tout le monde d'ailleurs. Malheureusement pour Ceredig Wathen et Wynn Maddocks, les deux consuls achosien en fin de mandat, il fallait passer par là. Il faut dire que ce n'était pas courant dans la politique achosienne qu'un décret consulaire se fasse retoquer par le Sénat. D'habitude, celui-ci passe sans encombre au Sénat, qui soutient généralement les chefs de l'État. Mais les récentes élections sénatoriales ont plus que rebattu les cartes. Ce nouveau front de gauche est de plus en plus puissant et influent, bouleversant ainsi totalement les traditions politiques. Ainsi, c'est à peine élu que ce nouveau Sénat a repris le cas du décret, et l'a immédiatement contesté.
Les deux compères se voient ainsi obligés d'aller rendre visite au latin du nord, mais non sans traîner des pieds. Dans l'avion qui les amenait à Strombola, ils ne pouvaient cacher leur mécontentement.

"Je n'ai vraiment aucune envie de rendre visite à cet "Agricola". Heureusement que l'on reste sur l'Île, je n'aurais pas supporté d'avoir à aller à Velsna même, cette ville empeste que ce soit au sens propre comme au figuré. Le pire, c'est qu'ils osent se plaindre des odeurs de nos campagnes dans les journaux après cela !" Grommela Maddocks.

"Ne m'en parle pas !" Repris Wathen "Tout cela car le Sénat refuse qu'on fasse usage de notre marine. À croire qu'elle n'est là que pour décorer. Nous n'avons pas mis en place un protocole pour remplir nos musées enw Duw! Ces mangeurs de salade nous volent nos baleines et nous aurions dû rester sans rien faire ? Marre de toujours devoir être conciliant avec eux sous prétexte qu'ils sont (il prend une voix moqueuse et nasillarde) uNe dEs pReMiErE pUiSsAnCe dU mOnDe ! Pffff"

"Calme-toi, on dirait un enfant. Ce n'est vraiment pas le moment de faire une nouvelle fois mauvaise impression. Il va falloir rester fort car le velsnien est comme le vautour, il tourne autour de sa proie, mais ne la dévore que quand elle est morte."

"Oh toi, tes leçons de morale, tu peux te les garder ! Je te rappelle que c'est à cause de ta partie qu'on se retrouve à devoir aller prendre le thé avec ces avortons ! Mais passons, nous amorçons l'atterrissage"

Wynn Maddocks était en effet le premier consul socialiste, et cela ne manquait pas de lui être reproché. Malgré cela, il reste de marbre face au pique de son collègue.


Arrivés en Achosie du Nord, les deux hommes ne furent en effet pas dépaisés. Bien que, par définition, plus au Nord, la Strombolaine, comme l'appelaient les velsniens, n'était que la continuation des paysages classiques d'Achosie. Cela dit, les velsniens avaient la fâcheuse manie de les ruiner en construisant au milieu des vastes plaines de petites propriétés se voulant "traditionnelles", mais ne pouvant se défaire de cet affreux style vesnien. C'est dans ce type de bicoque que sont reçus les consuls et, bien que très peu adepte des choix de décoration des versions, cette maison trouva à leurs yeux un charme réconfortant, malheureusement gâché par la présence des frères Agricola de l'autre côté de la pièce. Ayant revêtu leur sourire de circonstance (évidemment forcé), ils échangèrent les salutations habituelles et prirent place en face de leur homologue velsnien.

"Messieurs, nous tenons d'abord à vous remercier pour cette accueil." Commença Wathen. "Nous avons pris contact avec vous suite à la décision de notre Sénat, nous missionnant de trouver une solution plus...diplomatique à ce "fâcheux" problème de pisciculture. De ce fait (il prit un ton plus solennel), les Honorables sénateurs de la Sérénissime République d'Achos vous font parvenir ce message :"
Le consul enfila ses lunettes, trop petites pour la largeur de son visage, au bout de son nez et sortit de sa sacoche une lettre.

"Très estimé Excellences velsniennes. Nous, Sénateur d'Achos, vous faisons parvenir ce message au vu des problèmes relatifs à la chasse et l'exploitation des cétacés à fanon au large de l'Île Celte.

En effet, vous devez sûrement savoir que la pêche à la baleine est une industrie des plus importantes et traditionnelle en Achosie, industrie à laquelle vous sembliez plutôt désintéressé jusqu'à présent.
Hors, comprenez notre surprise lorsque vous avez soudainement décidé de mettre en place de véritables bateaux usines au large des côtes de notre chère île.
Avant toutes remarques, nous tenions à rappeler que notre industrie de la baleine est à taille humaine. Nos baleiniers sont petits, et ne servent qu'à chasser. Il ne possède pas tout l'attirail de votre armada. Ainsi, c'est tout l'équilibre de notre coutume qui risque de s'affronter avec l'arrivée de centres d'usinage flottants sans les eaux baleinières.
Nous ne pouvons néanmoins pas vous obliger ad vitam eternam...
(le consul marqua une pause et repris sa lecture quelques mots en avance, comme si ce qu'il lisait lui déplaisait)... ad vitam eternam à vous tenir hors de nos traditionnelles zones de pêche et ce qui plus est à l'aide de nos forces armées. C'est pourquoi nous souhaitions vous proposer une délimitation des zones de pêche respectives entre Achos et Velsna. Zones de pêche que nous vous laissons le soin de débattre du tracé avec Messieurs les Très Honorables Consuls de la République.

Nous vous souhaitons, messieurs, une bonne fin de séance."


A la fin de sa lecture, Wathen fit une pause de quelques secondes. À côté de lui, Maddocks avait le regard dans le vide et semblait attristé, comme si on venait de lui lire les derniers sacrements. Après cette courte pause durant laquelle il reprit une gorgée de sa flasque (dont on suppose sans certitude qu'elle contient du whisky), Wathen repris :

"Voici donc les réclamations de notre Sénat, messieurs. Comprenez bien néanmoins qu'elle ne reflète pas nos opinions, mais plutôt l'expression de la démocratie achosienne."
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Les deux frères fixaient les consuls Wathen Maddocks comme si ils avaient quelque chose sur le nez. Le regard d'Agricola était celui d'un homme à l'écoute, tandis que l'autre frère se plongeait momentanément dans ses notes, prenant son stylo pour le reposer après avoir gribouiller deux ou trois mots. Les deux quarantenaires étaient des buveurs, et le discours des achosiens semblait avoir donné suffisamment soif au stratège Adolfino, pour qu'il lève le doigt à l'intention de l'un des majordomes de l'hôte absent de cette demeure. Dans un coin, Kiara, qui avait à sa charge la propriété surveillait la conversation du coin de l’œil, un pichet de vin à la main, se préparant pour un nouveau service. L'annonce de la missive du Sénat achosien ne surprenait pas les deux hommes, dont le sujet avait déjà été évoqué dans les missives achosiennes précédant la rencontre. Agricola tapotait son genou droit avec ses doigts, et il alternait entre sourires courtois et acquiescements succins à la lecture du document. Il avait un certain nombre de choses à dire:
- Bien. On ne peut pas reprocher nos voisins du sud de ne pas être clairs dans leurs demandes. Cet aspect ne provoquera donc sans doute pas de problème. Nous avons bien conscience du problème que vous évoquez, évidemment, mais vous pardonnerez ces excellences à Velsna, de ne pas avoir considérer que l'activité piscicole de la Manche Blanche comme étant plus importante que les affaires entourant le Détroit de Drovolski. En premier, je vous prierais donc de bien vouloir nous pardonner si cette thématique a été quelque peu négligée par le Sénat des Mille, et si nous avons laissé les cités libres de Strombola et de Velathri régler le problème, ce qui ne semble pas avoir été le cas finalement...

En théorie, nous n'avons rien contre une législation plus claire au propos des zones de pêche de chacun, et des quotas qui y sont liés. Nous y sommes même très favorables. Mais nous pensons que cette rencontre est un évènement assez rare pour ne pas discuter des autres différends qui ont été les nôtres, et qui doivent être réglés. Une discussion sur la pêche semble être un premier pas indéniable, mais il faut bien garder à l'esprit que nous n'avons toujours pas régler un problème aussi important qu'est l'affaire de l'attentat de Strombola. Nous n'avons jamais eu de nouvelles concernant une enquête quelconque au sujet des citoyens achosiens impliqués dans l'affaire, nous n'avons pas été prévenus de l'état de leur détention...nous ignorons même si ceux ci sont toujours bien enfermés chez vous. Aucun moyen pour nous de le savoir, étant donné que l'on nous prévient pas des stades d'une enquête dont le crime a eu lieu sur sol velsnien. Donc...


Adolfino Agricola se ressert un verre de vin.

...Donc nous sommes entièrement disposés et à votre écoute afin de définir un tracé des zones de pêche, et même à vous accorder un tracé qui vous serait particulièrement favorable. MAIS...soyez bien conscients que nous devons, encore et toujours, définir les cadres de la reprise de l'enquête de l'attentat de 2014, et que la situation piscicole n'avancera pas si l'enquête n'avance pas.

Encore une fois, je vous fait le rappel de nos propositions concernant le cadre de cette enquête:
- Un partage d'informations systématique entre les renseignements achosiens et velsniens sur le dossier.
- Une enquête menée de concert par les deux services, et dans une collaboration étroite.
- Le maintien de détention provisoire des accusés sur le territoire achosien, et que nous vous accordons.
- Le tenue d'un procès devant se dérouler en territoire neutre, pour ne pas compromettre la sincérité du jugement.


Convenez bien que cette proposition, que nous soutenons, est considérée par mes pairs à Velsna comme étant bien trop généreuse, et que je prends un risque à vous la proposer telle quelle. Nous avons tout le temps de discuter de l'identité des hôtes, à la seule condition que sa neutralité concernant cette affaire soit assurée. Comprenez bien: il n'est plus grand défenseur de la bonne entente entre velsniens et achosiens que ma personne, et que je me démène chaque jour pour que cette relation soit celle de deux États normalement constitués et sans grief. Mais je ne pourrai pas faire fléchir mes confrères de la capitale sur ce point: une normalisation des relations implique le règlement de cette affaire qui traîne depuis beaucoup trop longtemps.

Cette proposition sur la table, soyez libres de la négocier à votre guise. Ce n'est pas figé dans le marbre, et ce n'est pas un diktat. Mais pas de règlement de cette affaire équivaudra à une absence de réponse de ma part concernant le tracé des zones de pêche.


Adolfino cru finir son discours lorsque son attention fut portée par Ignacio, tenant ses notes à ses côtés, lui rappelant d'une mue de la bouche quelque chose que celui-ci aurait oublié.

Ah oui. J'allais presque zapper ce détail. Heureusement que j'ai des mains attentives. Encore autre chose: nous sommes au fait, comme beaucoup, et très intéressés par le tenue de votre joyeux rassemblement: une amicale interceltique ? C'est cela le nom juste ? Cette initiative nous rend heureux, croyez moi, et nous sommes avons toujours pris fait et cause pour la défense des particularismes et des...de la langue locale. Cependant, nous avons été surpris d'apprendre que personne à ce sommet n'a pris soin de fournir à la communauté celtique de la Strombolaine la moindre représentation. Cela nous a fort surpris, à vrai dire, et nous nous demandions si il serait dans les plans de cette éventuelle future organisation celtique de....de fournir une voix à la représentation celte dans le nord de l'île. Regardez Kiara, ici présente. Madame, je vous en prie, venez. Je vous en prie, approchez.


Le sénateur fit courtoisement un signe de main à la jeune femme se tenant contre un mur, laquelle répondit en se plantant au bout de la table où se tenaient les deux délégations.

Comment vous vous appelez, madame ?

Cette dernière répondit d'un trait, et quelque peu rougissante du fait de cette subite attention: "Kiara Finnegan, excellence."

Kiara Finnegan, voilà. Inutile de dire que beaucoup de compatriotes velsniens achosophones de Strombolaine seraient déçus d'une absence de représentation. Après tout, plus d'un quart de la région parle l'achosien de manière courante. Aussi, j'aimerais avoir votre avis sur la question: ce n'est pas tous les jours que des consuls achosiens viennent jusque devant ma porte, alors autant en profiter, non ?
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