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Littérature de Kaulthie

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Littérature Kaulthe

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Vous retrouverez ici tous les essais, les chapitres, les romans et les écrits des auteurs de Kaulthie. Depuis des siècles, la Kaulthie est un centre culturel important dans les Belkariem, et elle a vu naitre de grands auteurs et de nombreux philosophes partageant leurs pensées à travers les livres. Assurée par les archives de Kaulthie et par la Maison d'Edition Nationale de Kaulthie ( MENK ), ce topic servira donc de recensement pour tous ces ouvrages.

Adalbert Von Huller ( 1977 - ... )
- La Kaulthie ou la Révolution Inaboutie - 2015

Hugues Mulot ( 1992 - ... )
- Le cercle de la braise - 2016

Adalbert Von Haullner ( 1958 - ... )
- Des Rois et des Rouges - 2011

Dardulf ( 1990 - 2008 )
- Le cahier de Dardulf | L'Histoire et le Père - 2008
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La Kaulthie ou la Révolution inaboutie
Adalbert Von Huller - 2015

La Kaulthie ou la Révolution inaboutie

Auteur :
Adalbert Von Huller
( 1977 - ... )
Date de Parution :
2015
Catégorie :
Sociologie, Philosophie, Politique Nationale

Biographie de l'Auteur :

Né en 1977 dans une famille de la basse bourgeoisie dans le Wassemberg, Adalbert Von Huller est le fils d'un général fervent du christianisme impérial et d'une mère issue du peuple moyen. Dès sa jeunesse, il a constamment rejeté sa nature de "privilégié" par sa classe sociale, préférant aller jouer avec d'autres enfants d'ouvriers et de paysans au lieu d'être présent lors des cours religieux et impériaux. Découvrant la pensée communiste vers les années 1990, sa vie d'adulte démarra par une admiration de cette idéologie et un militantisme fort, lui valant le mépris de sa famille et l'obligation de quitter le foyer familial. Il arriva alors dans le Höngar à Erwaldburg où il pu lire "Le Combat pour l'Utopie" d'Albert Valheimer, fondateur du Communalisme kaulthe. Cette vision idéologique empruntée de la toute jeune Quatrième Confédération du Grand-Kah, a permis alors une nouvelle réflexion pour Adalbert qui commença alors à écrire et rédiger plusieurs essais sur la pensée communaliste et anarchiste, bien que ces derniers n'ont reçu qu'un vague succès. Finalement, suite à la création de l'Union des Fédérations de Communes de Kaulthie en 2014, il sortit l'année suivante son ouvrage le plus célèbre dans son pays : "La Kaulthie ou la Révolution Inaboutie".
Résumé :

Dans son livre, Von Huller explore le système politique kaulthe de 2014, dans son fonctionnement mais aussi dans son rapprochement avec l'idéologie communaliste. Nous pourrions nous dire qu'il découvre là une nouvelle structure, qui se forge dans un monde nouveau. Cependant, dès le début de son oeuvre, Von Huller nous prévient : la Kaulthie développe un modèle archaïque du communalisme, qui n'est point adapté à son pays natal et qui donc, n'est pas la société parfaite tant idéalisée par les penseurs kaulthes.

Pour démontrer cette thèse, il nous exprime une première question : qu'est ce que le communalisme ?
Bien qu'elle peut paraitre simple, Von Huller prouve que cela est bien plus complexe à traiter, et qu'il faut comprendre avant toute chose ce qu'est cette idéologie avant de pouvoir comprendre les raisons de la mauvaise utilisation de cette pensée en Kaulthie. Ainsi, si nous estimons que parler communalisme reviendrait à simplement dire un regroupement de communes, cela serait se contenter d'une définition bien trop régressive. Pour parler d'une vraie définition, Von Huller désigne plutôt le communalisme comme un phénomène social inconscient, qui vise à toujours plus de divisions afin de mieux fonctionner. Cette division s'effectue par une volonté de la masse, qui regroupe tous les petits métiers souvent peu rémunérés dans les sociétés capitalistes et les classes moyennes, afin d'être reconnue et d'être comprise comme des individus plutôt qu'à des sujets. C'est à ce moment que Von Huller démarque une première rupture entre le communalisme et les autres idéologies ( monarchistes notamment ).

Qu'est ce qui différencie les individus des sujets ?
Pour Von Huller, l'individu est une personne consciente de ses actes, qui est libre de ses choix et qui doit les faire savoir si cela est nécessaire pour son bien-être et sa survie. Il s'agit généralement des révolutionnaires, des penseurs et des grands inventeurs qui, dans l'histoire, ont bouleversé leurs sociétés par leur conscience qui surpassait la masse. Au contraire, le sujet est une personne passive de la vie politique ( il s'en tient à cette partie de la définition pour ne pas allonger son discours ), qui obéit à une hiérarchie sans tergiverser. Généralement, ces personnes sont les peuples vivants sous les monarchies absolues, comme l'Empire Kaulthe en son temps, dans lequel le peuple était limité au seul rôle de main d'oeuvre pour faire tenir l'état, sans considération importante pour leur bien-être et leur survie. Dans les premiers temps de l'histoire kaulthe, le sujet était majoritaire dans la pensée majoritaire. Cependant, au fil des siècles, avec la naissance de l'industrialisation qui amena à la formation des sociétés ouvrières, la notion d'individu fut de plus en plus portée par les idéologues et les masses du peuple, amenant à la naissance, entre autre, du socialisme, du communisme, et plus tard, du communalisme. Tout d'abord présent dans les sphères de la bourgeoisie, qui revendiquait l'individu ou l'individualisme comme seul mode de fonctionnement politique idéal, à travers l'établissement de libertés dites "fondamentales" comme celle de propriété, cette notion s'est finalement propagée à la grande majorité de la population, amenant à l'émergence de têtes pensantes populaires en plein coeur de l'Empire Kaulthe. L'individu naquit alors comme un phénomène logique dans la société kaulthe. Les personnes n'étaient plus de sujets, mais bien des individus qui pouvaient penser et être doué de conscience et donc, participer à la vie politique du pays. Et celles-ci souhaitaient donc se faire entendre. Mais pour cela, pour connaitre chaque individus, il fallait diviser et encore diviser administrativement pour amener à une parfaite écoute et participation de la part de tous les kaulthes. Voilà donc ce qu'est le communalisme pour Von Huller. Une division optimale permettant aux individus de se faire entendre et de s'exprimer sur des sujets qu'ils n'avaient l'habitude de parler auparavant. En bref, une division pour mieux régner.

Néanmoins, ce système ne peut tenir qu'à l'échelle locale. Car dans le cas contraire, les individus deviennent tant nombreux qu'il en devient difficile de faire entendre toutes les voix. Pour contrer cela, le Kah, notamment, à développer ce que Von Huller appel "le Communalisme Archaïque". C'est à dire une division du pays en communes, certes, mais en créant en organe exécutif et législatif regroupé en une assemblée élue. Et c'est ici que se tiendrait, selon Von Huller, l'erreur qui le pousse à dire que la Kaulthie est un pays où la révolution n'a pas abouti. Car si on élit une assemblée de citoyens, alors les principales décisions, celles à l'échelle nationale, ne seraient plus discutées avec tous les individus. Bien que les communes s'autogèrent, les citoyens ne sont plus actifs dans la politique nationale, hormis par les élections. Cette forme de régime coupe donc le pied au système de démocratie directe ( régime dans lequel les citoyens sont actifs et participent directement dans les décisions touchant à la vie politique d'un pays ) qui était l'un des piliers de la pensée originelle des régimes communalistes. Ainsi, selon la définition de Von Huller, le communalisme du Kah ne peut permettre une pleine révolution, car elle reste stagnante dans un régime représentatif, ce qui ne peut correspondre à la vraie révolution qui nécessite l'intervention de tous les individus, sans passer par la voie des élus.

Mais dans ce cas, si le problème vient du communalisme kah-tanais, quel est le lien avec la Kaulthie ?
Pour Von Huller, la réponse est simple : lorsque l'impératrice Evelyn a abdiqué au profit d'un régime dit "communaliste", elle n'a pas hésité à s'inspirer lourdement du système du Kah, structurant le pays en communes s'autogérant avec un Comité de Volonté Publique à sa tête. Et à travers ce qu'il a dit auparavant, il espère nous faire comprendre que le Communalisme Archaïque est intolérable car il rompt avec le désir que les individus puissent tous s'exprimer dans la vie politique du pays, dans toutes les décisions. Il invite plutôt à se tourner vers un autre chemin, celui qu'il nomme "le Communalisme Individualiste". Cette vision offrirait, selon lui, la réponse pour conclure la révolution kaulthe et permettre une pleine intégration de tous et toutes dans les décisions politiques du pays. Celle-ci se constituerait donc en la création d'assemblées locales à chaque communes qui, lorsque des propositions de lois sont déposées, voteraient en faveur ou contre cette dernière, amenant donc à un vote de chaque individu, et donc, de l'intégration de tous et toutes dans la politique kaulthe. Les dits-résultats seraient alors transmis à toute la population dans un journal national ( nécessitant donc la création de kiosque dans chaque communes pour tenir le peuple au courant des votes et résultats ) qui recenserait alors les votes de toutes les communes.

Néanmoins, Von Huller n'est pas inconscient de certains aspects négatifs d'un tel fonctionnement. Dans la partie suivant l'énonciation du Communalisme Individualiste, il décrit que pour réussir à atteindre le vote de tous les individus à l'échelle nationale, il faudrait réaliser plusieurs sacrifices. Il commence tout d'abord par le sacrifice de temps. En effet, pour chaque individus, il faudrait user de son temps personnel à se tenir au courant des informations, afin de pouvoir savoir quand voter et quel est le sujet. Egalement, ce processus de vote serait bien plus long, le temps de dépouiller à chaque fois les votes de tous les individus, ce qui pourrait ralentir gravement les prises de décisions qui pourraient parfois amener à de graves conséquences en temps de crises. Enfin, il est conscient que la presse serait un élément central de ce genre de régime, et qu'il faudrait donc surveiller la presse afin qu'elle soit le plus neutre possible, ce qui est difficile, les rédacteurs étant des individus conscients et donc, ayant leurs propres avis sur différents sujets. Tous ces aspects peuvent amener à des difficultés à l'établissement d'une Révolution qui doit être conclue.

Mais encore une fois, pour certains aspects, il exprime des solutions pouvant être mises en place pour éviter ces situations. Il exprime, dans le cas d'une trop longue prise de décision par le grand nombre, qu'en cas de grand péril, un "Tyran" puisse être appelé afin de gérer la situation. Ce rôle devrait être tenu par une personne élue par le peuple, pour une durée déterminée, afin de régler notamment les problèmes liés à la guerre et aux tensions. Cette personne disposerait de tous les pouvoirs, et devrait abandonner son poste lorsque le temps imparti serait terminé. Néanmoins, prétendre cette idée serait couper le pied à la démocratie directe et donc, de manière indirecte, au communalisme Individualiste. Pour contrer cette problématique, Von Huller démontre qu'il serait nécessaire, dans une époque où un tyran serait appelé à diriger les forces de Kaulthie, de surveiller ce dernier afin d'éviter qu'il ne s'invente en nouvel empereur du pays, et qu'il ne gouverne le pays de manière autoritaire et en quittant sa promesse de servir les intérêts des individus avant tout. Ainsi, dans une situation où le tyran serait déviant, le peuple serait en droit d'effectuer la révolution afin d'éviter une situation tragique.

Pour conclure, à travers son oeuvre, Von Huller dénonce la simple copie politique de la Kaulthie du système Kah-tanais en pointant certains aspects qui contraindraient à la démocratie directe souvent recherchée dans l'idéologie communaliste. Il propose un système nouveau qui permettrait une plus grande participation des individus ( selon la définition de Von Huller ) dans les décisions politiques à l'échelle nationale. Il n'est cependant pas inconscient des problèmes d'un pareil système, et a proposé également des solutions afin d'éviter que des évènements puissent bouleverser ce nouveau régime intitulé "le Communalisme Induvidualiste". En bref, Von Huller démontre que la kaulthie a produite une révolution, mais une révolution inaboutie car n'ayant pas atteint le Communalisme véritable ou Communalisme Individualiste.
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Le Cercle de la braise
Hugues Mulot - 2016

Le Cercle de la braise

Auteur :
Hugues Mulot
( 1992 - ... )
Date de Parution :
2016
Catégorie :
Philosophie, Histoire

Biographie de l'Auteur :

Né en 1992 dans une ville du Hongär, au sein d'une famille pauvre, Mulot a toujours visualisé durant son enfance la pauvreté et les souffrances du quotidien d'une partie de la population de la Kaulthie. Il a également traversé, difficilement, les divers conflits du XXIe siècle qui continue de traumatiser la nation. Socialiste convaincu, il commença à écrire quelques poèmes et essais en tout genres lorsqu'il pu aller à l'université sous la République de Kaulthie, avant de voir celle-ci disparaitre et le laisser lutter seul de son côté. Néanmoins, il n'oublia jamais cette passion qu'il conserve encore aujourd'hui. Ainsi, durant les deux dernières guerres civiles, il écrit sur les violences et la brutalité de celles-ci, en appelant à la paix et au calme. Considéré comme un héro littéraire, le gouvernement de l'Union des Fédérations de Communes lui a attribué la médaille "de la paix" en signe de respect pour son travail et son combat. Encore aujourd'hui, il continue d'écrire de nombreux articles et essais pour convaincre de la nécessité de la stabilité dans une région aussi peu stable qu'est les Belkariem, ce qui s'illustre dans sa narration par son pessimisme.
Résumé :

Si l'homme souhaite la paix, pourquoi fait il la guerre ?
Aussi simple que lucide, cette question rhétorique démarre l'oeuvre de Mulot et le symbolise comme un véritable jugement sur la nature profonde de l'être humain. Poussé pour survivre à la haine, à la violence face à l'autre, il n'a jamais évolué sur ce plan là et continue encore aujourd'hui de perpétrer ces actes avec, tragiquement, des "excuses" qui sont crédibles par une partie des gouvernements du monde. Des gouvernements, tout juste bon à diriger des états, s'occupent plus des lois et des intérêts que de la masse du peuple qui récupèrent les pots-cassés. A quoi bon continuer de vivre sur une planète où la société juge pertinent, si le dialogue ne convient pas, d'utiliser la voix des armes ? Pourquoi se forcer à fonder quelque chose qui, de toute manière, se trouvera détruit un jour ou l'autre par la simple décision égoïste de souverains supérieurs ?

Mulot est fortement critique sur les dirigeants du monde, qu'il nomme comme les "péchés du monde". Eux qui ont le pouvoir, les bonnes affaires, la bienséance et la bonne vie, pourquoi envient ils leur voisin qui lui dispose des mêmes mets ? "La stupidité n'a d'égale que l'avidité" en devient même une phrase révérée, presque divine et doctrinale pour les tenants des rênes du pouvoir.
Bien que généraliser serait se placer à la même table de réflexion que cette minorité décisionnelle, il est tragique de constater que les dirigeants réalisent plus souvent leurs propres intérêts que ceux de leur peuple, alors même que bien souvent ce sont ces derniers qui les élisent. Tout cela devient alors un cycle d'ironie, dans lequel au final le peuple subit toujours, qu'importe le candidat, les revers de la nouvelle politique. Nous pouvons prendre l'exemple de la Kaulthie sous le Trois Souverains, qui, plongée dans l'isolationnisme et le totalitarisme, réalisait des actes des plus terribles envers ceux à avoir soutenu le mouvement conservateur lorsque celui-ci était né dans le Wassemberg. Cela peut également nous faire penser aux régimes absolutistes impériaux qui reprennent bien trop peu de fois l'avis populaire et, tristement, sombre dans des répressions sommaires et sans fondements ni logiques.

Ce qu'exprime Mulot, c'est une profonde incompréhension de la logique de ce monde. Pourquoi condamnons nous à l'éternelle souffrance en laissant parler les voix des gros et des grands qui bien souvent parlent plus en conflits qu'en amis alors que nous pourrions simplement enlever cette épée de Damoclès de nos vies et jeter ces imparfaits là où ils le méritent pour tous vivre sainement et paisiblement ? Sommes nous au final tous masochistes à aimer souffrir et se laisser souffrir ? A quoi cela nous sert d'avoir ces personnes qui, de toute manière, prennent trop généralement les penchants de la défaveur du peuple ? Mulot l'explique par le besoin de cadre, de limite. La limite du pouvoir, nous interdisant d'accéder au contrôle aussi facilement d'un état, évite d'être perdu dans un monde complexe et difficile. Le cadre des états, plus globalement, nous insistent à trouver une zone de confort, un lieu sain dans lequel nous nous préservons. Cependant, conserver ce cocon en laissant l'état faire des tâches que nous pourrions faire, c'est se risquer à devoir être plus dominé qu'encadré. Dominé par des personnalités qui elles, n'ont jamais voulu autre chose que le pouvoir.

Ce pouvoir, justement, Mulot le considère comme l'antagoniste ultime de l'être humain. C'est celui qui a forgé les victoires et les avancées, mais a aussi condamné l'humain à tant d'autres maux qu'il ne méritait pas. L'avarice, l'envie, la colère, la jalousie n'en sont qu'une poignée, car nous pourrions aussi ajouter le désespoir de ne point avoir de ce pouvoir, comme la terreur de le subir. C'est une force inconsciente qui fait trembler les hommes et les poussent à commettre des grands actes mais surtout, des comportements qui n'auraient jamais dû être possible. Monet prend par exemple le génocide pour illustrer cette idée. Par quels moyens l'esprit humain s'est t'il dit qu'il fallait consentir à laisser passer un massacre total d'une population entière ? Comment le peuple, qui lui n'y est pour rien, a t'il laissé les grands décider d'un tel acte horrifique sans bouger le doigt ? Le Pouvoir est certes puissant, mais il peut être renversé, et l'homme qui en a usé de manière disproportionné peut facilement être punis pour son acte. Alors pourquoi nous ne faisons rien ? Est-ce la peur d'une réponse de celui-ci ?

Pour Mulot, si nous ne faisons rien, ce n'est point par inattention ou par détournement. Si nous agissons de la sorte, c'est car nous n'avons point la force de trouver ce pouvoir dans "le sens inverse". Si cela est facile d'acquérir le pouvoir dans les hautes sphères d'un état, l'utilisation de celui-ci par les masses semble nettement plus complexe. Généralement, par crainte, nous ne faisons rien. Mulot l'explique par le fait que nous avons tellement laissé les autres user du pouvoir qu'il nous parait étranger. Et quand quelque chose est étranger, il est souvent craint. Néanmoins, dans de rares situations, le "contre-pouvoir" ou "pouvoir en sens inverse" est parfois utilisé, permettant de renverser une situation difficile et despotique, en témoigne les révolutions du XIXe jusqu'au XXIe siècle, avec l'exemple des révolutions du Kah contre la junte militaire et la révolution des chaussures noires contre le régime autoritaire en Yukanaslavie. Ainsi, bien qu'il est difficile de contrer le pouvoir, il a existé des cas qui démontraient l'inverse. Cela dépend donc de notre volonté, et de nos agissements en fonction de notre confort. Si nous nous sentons bien, malgré une situation politique des plus mauvaises, nous n'agissons pas.

Au final, l'histoire, et l'avenir, n'est qu'un cercle des violences selon Mulot. Si nous avons vu que malgré les actes horribles, nous ne faisons rien par peur du pouvoir, il est aussi facile de trouver des évènements qui démontrent d'une révolution ou d'un renversement de pouvoir. Au final, l'humain balance d'une vision, d'un camp à un autre, vagant selon le moment et les situations. En bref, tout est conditionné pour recommencer et encore recommencer. Il y a 50 ans, en Kaulthie, la paix y régnait, et aujourd'hui, il y règne également une sphère d'harmonie et de calme. Néanmoins, entre deux, combien de conflits ont eux lieux, combien de morts sont montés au ciel ? Combien d'armées se sont affrontés ? Beaucoup trop à l'échelle humain, qui, dans sa masse silencieuse, ne souhaite qu'une et unique chose : la paix, et une vie paisible, en dehors de tous ces affrontements sous couverts d'idéologies ou de "devoirs à la patrie" que projettent pourtant les leaders souvent despotiques de ce monde. Il ne tient qu'à nous, individus dans une masse collective, de changer une situation pour peut être espérer un jour dérègler ce sinistre cycle de la braise ?
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Des Rois et des Rouges
Adalbert Von Haullner - 2011

Des Rois et des Rouges

Auteur :
Adalbert Von Haullner
( 1958 - ... )
Date de Parution :
2011
Catégorie :
Philosophie, Histoire, Politique

Biographie de l'Auteur :

Adalbert Von Haullner est né en 1958 durant l'époque de la Confédération Kaulthique. Durant tout le début de sa vie, les empereurs Elric II, Maria II, Aldaric VI et tant d'autres règneront sur la Kaulthie. Ces successions rapides, souvent brutales et conflictuelles, vont profondément changer l'écrivain. L'on sait qu'aux alentours de ses 20 ans, vers 1978, il décidera d'intégrer un groupe socialiste émergeant dans le Hongär, région historiquement touchée par les mouvements syndicalistes et ouvriers. Ce choix va alors l'amener à découvrir les visions économiques et sociétales promues par cette idéologie, qui privilégie plus d'égalités pour tous. Il écrit ainsi de nombreuses oeuvres littéraires entre 1970 et 1980, décriant le disfonctionnement du régime impérial qui, selon lui, n'était plus en phase avec la réalité mondiale.
Lorsque les guerres des années 2008 - 2011 arriveront, il s'enfuira en République de Kaulthie des Altars et continuera de critiquer les régimes incompétents et non populaires, tout en proposant d'autres alternatives. C'est à ce moment qu'il rédigera sa plus grande oeuvre : "Des Rois et des Rouges". Sortit en 2011, alors que la Junte Impériale venait de chuter pour voir l'apparition d'un régime communaliste, le roman devient rapidement un succès en Kaulthie, puis en Altarie où il a vécu durant de nombreuses années.

Résumé :

Dans son oeuvre, Adalbert Von Haullner utilise, pour narrer et décrire les évènements, un personnage qu'il nomme Pélage. Celui-ci est un jeune homme que l'auteur fait exprès de décrire comme un hellénique de l'est venu explorer l'Eurysie Centrale, et plus précisément, la Kaulthie. A travers trois parties distinctes, l'héro "Des Rois et des Rouges" explore trois périodes de l'histoire du pays, en commençant par l'Empire Kaulthe, puis la Confédération Kaulthique, pour conclure par les années 2000. De cette manière, Pélage, conditionné pour regarder "objectivement" les situations kaulthes, réalise une critique des régimes en place, et des solutions a instaurer pour changer les tragédies s'étant produits.

Ainsi, le premier voyage de Pélage plonge le personnage durant le premier millénaire après Jésus-Christ, à une époque où l'Empire Kaulthe vient tout juste d'être créée par une ligue des états kaulthiques sous la tutelle d'Aldaric Ier. Pélage demande alors à ce dernier pourquoi les états se sont ils unifiés autour d'une seule bannière ? Qui plus est en choisissant un seul guide ? Dans le dialogue qui s'en suit, Aldaric Ier dit que des nomades slaves de l'est ont envahi et pillé de nombreux territoires, massacrant et tuant femmes et enfants. Pour protéger leur culture, et leur peuple, les chefs des états kaulthes se devaient de s'unir contre l'envahisseur commun. Mais se coordonner ne pouvait qu'être trop complexe, car sinon chaque seigneurs tenterait de prétendre à plus de pouvoir à cause de leur égo et leur volonté de pouvoir.
Par ailleurs, Von Haullner, à travers Pélage, nous amène une définition du pouvoir. Celui lui, il s'agit de la volonté d'un homme a surpasser, qu'importe les moyens utilisés, l'un ou plusieurs de ses pairs, pour ses propres désirs personnels ( gouverner un pays, régler une affaire de justice en payant en pot-de-vin, etc... ). Cette notion a toujours été tragiquement primordiale dans l'histoire de bon nombre de pays, surtout au sein de la Kaulthie. En effet, durant près d'un millénaire, un nombre inquantifiable de guerres ont été menées entre seigneurs et princes dans le seul et unique but d'acquérir l'ascendant sur son voisin, par désir de plus de pouvoir.
Ainsi, c'est à ce moment qu'intervient la première critique de Pélage. Le problème de soumettre le pouvoir à un seul homme, est que celui-ci ne voudra pas le partager à d'autres, à cause de la puissance que procure ce pouvoir. Dans le cas de l'union des états kaulthes, cela fut particulièrement difficile de s'unir pour ne former qu'un seul glaive pouvant pourfendre les ennemis de la Kaulthie. En témoigne, lors de la première invasion nomade, la création du Royaume de Kaulthie, aussi rapidement fondé que détruit par ses propres seigneurs à cause d'une mésentente dû au pouvoir et à son partage ou à sa remise à un autre. Aldaric Ier nous explique cependant qu'il est nécessaire de conserver un système monarchique, car cela permettrait une meilleure efficacité, notamment dans les prises de décisions importantes, sur un champ de bataille pour exemple. Néanmoins, Pélage répond à son interlocuteur que priver la liberté de penser et de s'exprimer de la masse pour fonder un régime fondé sur la volonté et le pouvoir d'un individu ne pourrait que provoquer la perte d'une nation.
Cette notion de "la masse" et de "liberté" reviennent très souvent dans l'oeuvre de Von Haullner. Pour la première, l'auteur qualifie de "la masse", tout le peuple kaulthe, c'est à dire les personnes nées kaulthes, donc de parents kaulthes et ayant vus le jour sur le sol du pays, ainsi que ce qu'il considère comme étant membres des classes "moyenne" et "pauvre" qui n'ont pas accès à la politique ( à ce moment, Von Haullner n'avait pas encore conscience que la kaulthie allait devenir communaliste ). La liberté, elle, pour l'auteur, consiste en le choix de chacun de réaliser une action qu'il souhaite réaliser sans néanmoins se confronter à celle d'autres personnes, ou porter atteinte à autrui. Cependant, Von Haullner ne considère pas les organes institutionnels comme des personnes, et estime donc qu'ils ne peuvent disposer de libertés, car celles-ci ne peuvent être qu'individuelles, et ne peuvent pas être assimilés à une forme étatique. Par exemple, Von Haullner pense qu'il devrait être interdit de laisser un gouvernement censurer la presse ou la contrôler. Car il ne dispose pas de libertés et donc, ne peut enfreindre à celle des autres ou de la masse.
Pour illustrer son propos, Pélage se déplace dans le temps et arrive à la période de l'ère coloniale kaulthe, vers le XVIIIe siècle, où les règnes d'Arius III ( 1682-1720 ) et Aldaric V ( 1720-1784 ) ont amené le pays à entrer dans un conflit dévastateur, où la Kaulthie est passée de grande nation coloniale à reliquat d'un empire passé. Cette chute, provoqué par les décisions des deux empereurs, est largement critiqué par le personnage "Des Rois et de Rouges", soulignant là que fournir le pouvoir à une seule personne ne peut conduire qu'à la ruine d'un pays. Il réalise, pour contredire la thèse des pro-monarchistes, un parallèle avec la Première Confédération du Grand-Kah ( Von Haullner étant un passionné de l'idéologie communaliste et du Kah de manière générale ), dans laquelle le pays adopte un modèle décentralisé, permettant ainsi aux territoires locaux, et plus grossièrement à la masse, de pouvoir jouir des libertés qu'il se doit d'obtenir à la base de toute chose. La chute de ce dernier régime en 1801 serait expliqué, selon Pélage, que par le désir, une fois de plus, du pouvoir que souhaitait acquérir certains personnages dépravés, comme le général Jin Sukaretto.
La première partie se clos ainsi sur la fin de l'exploration de la période coloniale kaulthe, avec des comparaisons légèrement contemporaines de cette époque, comme avec le cas du Kah. Pélage, à travers ses réflexions et ses dialogues avec d'autres personnages historiques, dénonce dans un premier temps l'absurdité de soumettre le pouvoir ( cette fois-ci l'exercice des fonctions exécutives, législatives et judiciaires ) à un seul personnage, pour ainsi mettre en lumière la logique de transmettre et partager ce pouvoir à la masse qui, elle, ne voudra jamais se quereller pour disposer de plus de cette "force".

Pour la seconde partie, Pélage explore la période succédant cette terrible guerre ayant détruit la Kaulthie. Suite à cette dernière, le pays s'est vu transformé en une confédération d'états, qui se remirent à se battre dans des querelles de pouvoir ( de la première définition de Von Haullner ) qui n'avaient de raison d'être. Et cette volonté se propagea même dans les plus hautes sphères du régime, chez la famille royale. En effet, vers les années 1940 à 2000, le pays a connu 4 souverains en les personnes d'Elric II (1942-1966), Maria II ( 1966 - 1969 ), Aldaric VI ( 1969 - 1973 ) et Maximilian ( 1973-2001 ). Des règnes absurdement courts pour des années où la longévité augmentait ironiquement. Et cela s'explique par les nombreux assassinats, les renversements de pouvoir, les coups d'états, les morts prématurées souvent liées à des empoisonnements. En bref, à la volonté d'acquérir le pouvoir. A travers l'observation de cette époque et de ses complots, Pélage rencontre chaque personnages, qu'il ridiculise de la même manière à cause de l'idiotie de ces guerres entre membres d'une même famille. "Il faudrait être tombé bien loin sous terre pour commettre l'irréparable action de combattre ses pairs" est la parfaite citation de Pélage dans "Des Rois et de Rouges" qui exprime cette critique ouverte à cette époque passée, et indirectement, à la monarchie de part ses nombreuses crises et conflits de succession.
Cependant, l'on pourrait penser que Von Haullner s'arrête uniquement à une vision négative du système monarchique, de part ses revendications idéologiques et de par les précédentes critiques. Néanmoins, l'auteur, à travers le personnage de Pélage, n'oublie pas également de mentionner des avantages du système monarchique, bien que rares selon lui. Par exemple, il fait bien comprendre que les décisions, s'ils étaient prises par la masse, qui jouirait de ses libertés de droit, prendraient bien plus de temps à être prises que sous une monarchie. Ou encore que l'idée d'une personnalité "au dessus des autres", peut amener à une rassurance collective ( figure protectrice ), et par une personnalité connue auquel se rattacher. Ainsi, comment faire fonctionner un bon régime en Kaulthie, qui puisse réunir libertés de la masse et efficacité du roi ?
S'ouvre alors le dilemme de la tyrannie. Souvent discrédité, utilisé lors de discours dépréciatifs, ce terme a pourtant de nombreux sens. Dans les cités-états helléniques, ce régime était monnaie-courante, et désignait un dirigeant dont le pouvoir absolu existe en dehors de la loi, c'est à dire qu'il n'est jamais tenu de donner une explication de ses actions, bonnes ou mauvaises, à ses pairs. Mais ils n'étaient bien souvent pas considérés comme des brutes et des oppresseurs par leur peuple, mais plutôt comme des sages et des modérés. De plus, ils étaient souvent élus pour des durées limitées de temps lors des époques de crises, et quittaient le pouvoir par la suite. A l'inverse, le tyran "moderne", comme l'appel Von Haullner, est souvent aux antipodes de la définition hellénique. C'est un dirigeant qui a tout les pouvoirs, fait ce que bon lui semble et est généralement violent et autoritaire. Lorsqu'il arrive au pouvoir, il fait tout pour y rester le plus longtemps possible, quitte à tomber dans l'illégalité. Cette vision est aujourd'hui la majoritaire dans le monde, et nous invite donc à nous questionner sur comment réaliser un bon régime. Faut il décentraliser le pouvoir, comme dit plus tôt, et permettre, en situation extrême et qui le requiert, de donner l'intégralité du pouvoir à une personne jugée digne de confiance, aux risques et périls de l'avenir de la nation ?
Pour Von Haullner, représenté par Pélage, il s'agirait ici du système politique parfaitement ajusté pour le cas kaulthe. La grande majorité du temps, le peuple, ou la masse, participerait à l'exercice du pouvoir ( celle de l'exécutif, législatif et judiciaire ). Ainsi, les libertés du peuple seraient écoutés, et respectées ( comme la liberté d'opinion et d'expression ), tout en s'assurant, dans des difficultés extrêmes, une porte de secours pour permettre une rapide prise de décision qui est nécessaire durant une telle période.
Après avoir discuter et ridiculisé les souverains kaulthes ( cela est très certainement dû à la haine personnelle de Von Haullner pour les crises qui ont traumatisé la population durant ces années tremblantes de règnes courts ), Pélage exprime dans de longues tirades les possibilités d'un régime plus en phase avec les "volontés populaires", qu'il décrit comme les "paroles murmures" ( ou les opinions et projets sociétaux cachées par manque de libertés dans la société ) qui ne sont jamais dévoilées au grand jour. Finalement, le protagoniste disparait de cette époque pour se déplacer dans notre monde actuel des années 2000.

Dans la troisième partie, Pélage explore la période contemporaine de l'histoire Kaulthe. Il l'a décrit comme l'avènement du réveil de la masse, durant laquelle le peuple va enfin réaffirmer son droit aux libertés et à participer pleinement dans la vie politique du pays. En effet, avec les nombreuses apparitions de groupes communismes et communalismes, l'idée révolutionnaire traverse de plus en plus les esprits kaulthes. Il est nécessaire de se rappeler qu'au moment de l'écriture de l'oeuvre, la Junte Impériale était encore au pouvoir, bien qu'arrivant à sa fin. Ainsi, Von Haullner se démarque en prophète de la future révolution rouge qui va frapper le pays, comme cela a été le cas avec le Valheim qui avait débuté une vaste réforme d'installation d'institutions communalistes dans l'est et le sud du pays. Pour lui, ce n'est qu'une question de temps avant qu'une nouvelle ère, celle des libertés de la masse, ne débute et puisse enfin permettre à la Kaulthie de connaitre la paix, le calme, et surtout, un régime qui prend en compte l'avis de ses citoyens.
Pour faire comprendre cela, Pélage est transporté en Märhenie, à cette époque territoire occupé par l'Egide, une organisation Kah-tanaise qui avait écrasé l'Ordre des Rosiques, un ordre monastique et fanatique de chrétiens impériaux. Sur ce territoire, l'idéologie du pays de la roue a été mis en pratique et a permis l'émergence d'une grande puissance régionale, à la même heure où la Kaulthie se renfermait et était plongé dans l'instabilité et la pauvreté. Cette radicalité dans le fonctionnement politique, et la différence sociétale et économique est largement mis en valeur par Pélage, qui critique donc ouvertement le régime royale de la Confédération Kaulthe, mais aussi de la Junte Impériale Kaulthe, qui n'a jamais permis aux citoyens d'exprimer leurs libertés. A l'inversion, il réalise un portrait mélioratif de l'Egide de Märhenie, montrant ce pays comme un exemple de la réussite du système communaliste. L'intervention du Kah est ainsi présenté comme une preuve de la volonté d'une force supérieure de supporter le peuple dans l'épreuve de la révolution face à ses oppresseurs et à ses rois et empereurs.
Egalement, et là est une grande originalité de l'auteur, ce dernier personnifie la "Révolution" comme un être divin bienveillant qui soutient les peuples dans leurs actes et dans leurs révoltes face aux régimes autoritaires voir totalitaires. Pour Pélage ( indirectement Von Haullner ), la Révolution guide dans l'ombre les mouvements communistes et communalistes afin qu'ils réalisent l'installation et l'acceptation des libertés de la masse pour créer une société bien plus juste et en phase avec les espoirs et volontés des citoyens. Aussi, Pélage invite à la création d'un culte de la Révolution, afin de toujours la prôner et exporter celle-ci partout où les peuples sont opprimés et discriminés. Il faut penser révolution, respirer révolution, et vivre révolution. De cette manière, ce culte entrerait en concurrence avec le traditionnel catholicisme impérial, la religion majoritaire en Kaulthie, qui prône la religion chrétienne tout en ajoutant des icones impériales. Pélage réalise alors une longue tirade célèbre dans la littérature moderne kaulthe qui montre l'illogisme de conserver un culte qui prit les empereurs alors que ceux-ci ont tout fait pour interdire à la masse d'exprimer ses libertés :
PELAGE - "Oh que suis-je fort déconcerté d'apprendre, messieurs, que je puisse vous rendre grâce qu'au travers de la vénération de rois qui se croyaient au dessus des lois. Vous m'en voyez sidérés, messieurs, que je vous dois de croire et aimer des êtres aussi mortels que vous et moi pour la seule raison de l'égo personnel de ces défunts majestés. De quel droit conservons nous ces vilaines croyances qui supportent plus d'injustices que de raisons ? Je vous entend dire que la tradition spirituelle est nécessaire au bonheur collectif et à la préservation de notre culture, mais je vous répondrais, messieurs, ceci : Ne serait-ce pas là une insulte à la masse que de laisser aller à la vénération de rois qui n'ont jamais pris de décisions hormis celles de souligner et agrandir leur pouvoir ? Ahi la décadence ! Ahi triste pays ! Où es tu Révolution ?"
Ainsi, dans cette dernière partie, Von Haullner nous décrit un espoir pour l'avenir de la Kaulthie, qui pourrait se retrouver à connaitre une révolution qui pourrait guider les citoyens vers un avenir meilleur où leurs libertés, celle de la masse, seraient enfin soulignées et respectées. Il critique encore une fois le régime monarchique, notamment avec ses cultes de la personnalité, à travers l'exemple du culte impériale en Kaulthie. De cette manière, Pélage apparait comme un véritable antagoniste de la monarchie qui ne cherche qu'à faire prendre conscience aux grands rois de l'absurdité de leurs règnes et de leurs décisions qui n'ont jamais été prises pour le peuple et son bien être mais pour des désirs et ambitions personnelles nourries par le pouvoir.

Finalement, Pélage tire une conclusion de ce voyage, accentuant sur les erreurs historiques des kaulthes et surtout, des choix de leurs souverains, et démontre l'incompatibilité d'un régime monarchiste avec la volonté de la masse. Il critique une dernière fois le culte impérial, qu'il considère comme une extension de la tentative de contrôle du quotidien des bonnes gens par les empereurs kaulthes, et qui empêche le peuple de pleinement revendiquer ses libertés. Ensuite, il montre les avantages du système communalo-tyrannique, et de l'idéologie communaliste de manière générale, rappelant que la présentation des libertés de la masse ne peut passer que par l'exercice du pouvoir par les citoyens. Egalement, il insiste sur le besoin fondamental de croyance en la Révolution comme l'on croirait pour un quelconque dieu afin de pleinement prospérer vers la voie du communalisme, de la révolution et du progrès. De toutes ces manières, la Kaulthie, selon Von Haullner, pourra enfin reprendre un droit chemin et redevenir une grande nation dans l'échiquier de l'Eurysie Centrale, et même du monde.
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Musique d'ambiance

Le cahier de Dardulf | L'Histoire et le Père
Dardulf - 2008

Le cahier de Dardulf | L'Histoire et le Père

Auteur :
Dardulf
( 1990 - 2008 )
Date de Parution :
2008
Catégorie :
Carnet personnel, philosophie

Biographie de l'Auteur :

Né en 1990, Dardulf n'est pas son vrai nom. De nos jours, personne ne connait son prénom, ni même son lieu de naissance. Tout ce que l'on retient, c'est ce patronyme imaginé par celui qui n'a pas connu ces rêves égaillés. L'on sait que son père a travaillé pour des régimes répréhensibles ayant tenu en Kaulthie durant quelques mois et années. Cette situation a profondément choqué le jeune Dardulf, qui lui n'a rêvé que de libertés et d'un régime socialiste fonctionnel. Il s'engagera alors, par défis, comme résistant contre les régimes oppressifs, tentant par tous les moyens de mettre fin aux évènements ayant lieu au sein du reliquat du grand empire. Une forte rivalité père-fils va alors émerger, ce qui mènera à l'exclusion de Dardulf du domicile familiale. Finalement, il payera, avec ses maigres réserves, un livre, où il écrira ses pensées, ses révélations et ses rêves. Toute cela constituera "Le cahier de Dardulf", qui est aujourd'hui segmenté en de nombreux poèmes, lettres, etc...
Sans nourriture, à cause de la famine, il décidera de s'acheter, avec sa dernière réserve d'argent, un pistolet, sur le marché noir de l'époque. Il mettra fin à sa vie, prétend t'on, après avoir terminé cette petite oeuvre "L'histoire et le Père", en 2008, alors que la guerre battait son plein dans une Kaulthie fatiguée et meurtrie.

Oeuvre :

"Une histoire, ça s'écrit bien souvent par les larmes, l'orgueil ou le l'hypocrisie.
Une histoire, ça s'écrit bien souvent par les pleurs, les complots et l'idiotie.
Mais l'histoire... c'est avant tout un joyaux.
Un joyaux qui se devrait coloré, aux milles couleurs, qui devrait glisser le long des champs de fleurs en été.
Cela devrait être un livre ouvert, qui devrait renfermer dans son coeur les plus grandes épopées.

On la meurtrie trop souvent, et à ses dépends,
on la déforme dans des phrases, par phase,
on ruine ses oeuvres, qui en font une épreuve,
on salit son nom, et la détruit aux canons.

C'est ainsi que je conçois l'histoire. Ou du moins, ce qu'il en reste. Jeune malgré tout, j'ai vécu dans un pays de guerre. La Kaulthie, siège du diable guerrier. L'enseigne d'un grand empire qui était appelé à perdurer. Mais malheureusement, comme les mythes que l'on entend, il faut s'en détacher, et accepter la réalité. Les grands mourront, et leurs oeuvres disparaitront. Les forts bâtiront, mais leurs efforts s'envoleront. Ainsi est faite la chronologie, qui définit nos vies.
Autrefois j'étais innocent, joyeux et avec de bons parents. On s'amusait, loin des guerres des pieux, fuyant le travail, pour respirer un peu. On jouait, rigolait, dansait. Un monde de paradis en somme, à l'image d'une prospère Rome.
Cependant, si je parais adopter la vision de l'enjôleur, laissez moi en arborer celui de l'accusateur. Car oui, je dénonce cette histoire, celle qui m'a trahi, alors même que je la lisais avec envie. Mais pourquoi, jeune roi ? Pour m'avoir volé, alors même que j'étais bien né.
L'histoire a voulu que je naisse dans une famille pleines de promesses. Cela est fort beau, surtout pour un nouveau flambeau. Mais quel n'est point mon étonnement, lorsque je découvre précocement, que mon père est une infortune découverte, qui était fort tristounette.
Ce traitre à la nation, qui ne tournait finalement pas rond. Collaborait avec les tyrans, corrompait les honnêtes gens.

A qui le droit, Histoire ? Qu'ai-je fait à toi pour mériter un si ancien miroir ? En vérité tu n'en sais rien, car tu ne t'occupes, à mon niveau, de rien. Car oui, la voilà la bonne justice, celle qui récompense les célèbres riches, et qui abandonne la masse, qui subit des ignorées grimaces. Au delà des grands faits, des grands exploits, tout compte fait, plus rien ne t'effroi. Tu préfères, Ô Histoire, ridiculiser mes pairs, plutôt que d'aider à une juste victoire. J'ai un père de malheur, et toi, tu souris à ma triste horreur.

Pars ! Pars ! Va t'en et ne revient pas, toi, omniscient être, à la valeur très bête ! Car je n'ai jamais désiré, et je n'ai jamais fondé, de tels aspirations, qui pourraient un jour me rendre motivation. J'en appelle à l'insulte, à la violence, envers un injuste, envers l'insolence, qui répond à ma vie par des ignobles coquetteries. Pars ! Pars ! Fuit et ne revient jamais, démon aux milles têtes ! Dès à présent, range ton fourreau, et laisse du répit au renouveau.

Je fuirais, laissant là mon passé, sans aucun remord, vers cette nouvelle beauté, appelée à devenir mon nouveau trésor. Je quitterais cette terre, où plus rien ne nous adore, dans une atmosphère où vivre n'a pas de torts. Que l'on soit pauvre, vieux et miséreux. Que l'on soit riche, grand et célébrant. Dans ce lieu, qu'importe vos voeux, vous finirez heureux, dans ce lieu si chaleureux, où tout n'a plus d'importance, avec une si riche indolence. "
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