14/02/2017
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Les Débuts de la LENC [Antares - Karty - UC Sochacia - Everia - Teyla - Poëtoscovie - Slaviensk - Menkelt]

Les Débuts de la LENC

Antares - Karty - UC Sochacia - Everia - Teyla - Poëtoscovie - Slaviensk - Menkelt



9 juillet 2016
14h36

Des mois. Des semaines. Dès jours. Même des heures. Et maintenant, des minutes.

On ne comptait plus que par minutes le temps d’arrivée des représentants à l’aéroport international Ursa Major de la ville de Margaux. Des minutes qui semblaient des heures, des jours, des semaines… des mois.

La procédure avait pris du temps, trop de temps. Les conflits avec l’Ex-Loduarie Communiste n’avaient pas accéléré le processus. De la politique interne en plein remaniement, des travaux de rénovation de la ville, des nouvelles infrastructures. Antares avait vécu une période calme, très calme. Sûrement était-elle méritée après l’année turbulente qui l'avait précédée. Les représentants du pays n’avaient pas mis pied sur une autre contrée depuis fort longtemps. Devrait-on blâmer une lassitude ? Ou plutôt une écoute attentive de la théorie émise par Tristan de Sivier il y a plus d’un an alors que les tensions avaient atteint leur apogée, soit le célèbre adage Si nemo movet, pax sequitur. Et en effet, pendant un certain temps dans ce pays, nemo movetur.

Le moment était bien choisi pour inviter les représentants. Les météorologues de l’OMEGA avaient annoncé une semaine particulièrement radieuse, une joyeuse surprise en cette saison. L’économie reprenait du rythme, l’industrie bénéficiait de nouveaux investissements. Cette année de pit stop avait permis à Antares de reprendre son souffle pour pouvoir ensuite courir plus vite et plus fort. Un pari sans précédent, contesté, mais visiblement réussi.

La première ministre Pamela Roos avait enchaîné les victoires contre les plus puissants lobbys du pays, accompagnée de Saskia Beauxvents tout aussi talentueuse sur ce plan là. L’accord qui allait être discuté entre les représentants s’inscrit sans doute dans cette continuité de renouvellement économique, nul n’en disait autrement.

Il avait pris du temps, encore une fois, à être correctement organisé. Mais enfin, le projet allait voir le jour. Certains parlent d’un retard significatif sur une organisation qui aurait pu rapporter des gains passif aux pays traitants, particulièrement utiles durant cette période. Mais les hauts responsables en connaissaient les avantages: des pays avaient quitté le projet, d’autres l’ont rejoint. Cette stase aurait finalement permis aux membres de mieux se connaître avant d’entamer un si gros projet, construire des liens solides avant de les solidifier davantage. C’est très antarien tout ça, aurait même dit le Président du Conseil à ce sujet, lors de plusieures interviews.

Pour couronner le tout, des agents de la MIRA étaient présents, dissimulés on ne sait où pour certains et visibles pour d'autres, veillant tous au bon déroulement de l’événement tels des anges gardiens. La sécurité maximale était elle aussi au rendez-vous, bien entendu.

Quelle importance désormais d’étudier la genèse du projet, la conférence allait avoir officiellement lieu. Tourner le dos à l’ombre pour ne plus y sombrer à nouveau et marcher vers la lumière. Oui, cette alliance était en fait bien plus qu’un projet. C’est de l’union. De l’espoir. De l’amitié. Et sans doute bien sûr, du renouveau.

Le bâtiment choisi à l’occasion était une grandiose salle d’événements moderne en plein cœur du quartier des diplomates, au sud-est de Margaux. Le Président du Conseil n’avait pas voulu tenir une rencontre du genre dans un lieu de pouvoir antarien, bien que iconiques et somptueux. Non, il fallait un lieu neutre. Antares était un contributeur aussi important que tout autre. Et après tout, le mot d’ordre du pays reste l’hospitalité: les représentants étrangers ne venaient pas en Antares, ils rentraient chez eux. Encore une fois, la clé du succès était de leur faire oublier qu’ils avaient pris l’avion pour se rendre à cette venue, Il ne faut pas chercher dans les plats traditionnels ou dans les coutumes particulières pour trouver la vraie tradition antarienne.

Sur le parvis devant la bâtisse se tenaient bon nombre de représentants du pays. Ils étaient presque tous là au rendez-vous, le Président du Conseil ainsi que de la République, la Première ministre et la ministre de l’économie, ainsi que la porte-parole du gouvernement et le maire de la ville de Margaux. Cet assemblage rare témoignait une nouvelle fois du caractère exceptionnellement heureux de cette rencontre.

Le Président du Conseil fredonnait quelques airs pendant que sa femme guettait l’arrivée des premiers invités. Saskia Beauxvents et Clara Malmaison conversaient à propos des nouveaux projets d’infrastructure métropolitaines tandis que Thomas Alénan discutait avec Arthur Dabi à propos de curiosités diverses et variées. Il n’y avait pas de tension ni de stress dans les airs, mais bien au contraire une hâte de débuter ce moment tant attendu. C’était bientôt le début de l’union, le début de la LENC.

Les autres membres arrivèrent enfin, presque tous en même temps. Tous étaient heureux d’assister à cette venue. Tous étaient prêts à donner vie à ce prototype. Des mains serrées et des petites discussions envahissent désormais le parvis, tous ces hommes et ces femmes faisaient connaissance entre eux. Les homologues se regroupaient, discutaient et plaisantaient entre eux, non pas comme des alliés, mais bien plus comme des associés… des amis.

Cette bulle amicale s’élargissait progressivement jusqu’à ce qu’il n’y ait même plus de place pour tenir debout sur le parvis, qui par ailleurs semblait trop large au goût de certains avant qu’il ne soit rempli de monde. C’était donc le signal qu’il était temps de se rendre à l’intérieur de la bâtisse. Ainsi, en l’espace de quelques minutes, la place qui s’était remplie tout aussi vite se vida pour ne laisser que quelques marques de souliers tout juste cirés. L’immeuble avait accueilli tout le monde sans laisser personne derrière.

À l’intérieur, les mêmes bruits de discussions qui berçaient la foule à l’extérieur résonnaient au cœur de la structure. Large mais bien aérée, il y avait juste assez d’écho pour se croire à l’intérieur sans pour autant qu’il soit dérangeant et qu’il ajoute au vacarme. Et pourtant, le volume sonore du hall se démantela lentement alors que les hauts représentants prirent place dans une salle de réunion, munie d’une grande table placée au centre. Tout était placé là, tel un service: Les bouteilles d’eau individuelles, une plate et une pétillante, les étiquettes, le papier, les stylos, un écran encastré pour d'éventuelles diffusions ainsi qu’une panoplie de chargeurs, câbles et prises bien dissimulés pour ne pas encombrer les invités. Le Président de la République Arthur Dabi invita ses homologues à prendre place et débuter sans attendre la rencontre. Quant au Président du Conseil, il ne pouvait assister à la rencontre car il avait été sollicité en dernière minute par quelques agents de la MIRA, de tout évidence sur un sujet important. Qu’importe, les tâches quotidiennes du gouvernement antarien ne devaient en aucun cas faire obstacle à l’hospitalité et la proximité du moment.

Pas d’obstacles en effet, une première version du futur traité avait déjà été préparée pour lancer les discussions plus facilement. Ainsi, ils prirent tous place, tous confortablement installés, tous prêts à prendre la parole.

Enfin, les minutes, les heures, les jours, les semaines et les mois. Enfin, le projet prenait forme. Enfin, le début de la LENC.
09/07/2016, Margaux en Antares,
Bien que saisi de son habituel calme notable, le Saint Empire de Karty s'apprêtait à entrer dans une passe conflictuelle. L'émergence récente de l'état de Némédie avait posée problème, indiquant par ailleurs un contrôle et pression permanent sur les Kartiens présents sur ledit territoire. Une situation inédite qui méritait d'être traitée, là est la raison de l'absence de sa majesté impériale à l'événement, la Chancelière était la représentante officielle Kartienne durant. Evidemment cette dernière n'était pas seule, son Excellence Sveltana Valaski était à ses côtés, une délégation que l'on qualifierait de féminine. Les deux Kartiennes conversaient dans un aéronef, abordant ça et là les quelques possibilités qui auraient pû être oubliées. La discussion fusait au rythme de la prompte traversée des nuages d'un blanc séraphique, annonçant l'arrivée plus qu'imminente du Tsarat.


Chancelière Angèle Orlovski: Après tout nous n'avons rien à appréhender, nous assistons à une occurrence simplement économique qui ne devrait présenter nul problème d'aucun ordre.
Tsarine Sveltana Valaski: Mais oui ! Trêves de ces inquiétudes inutiles, je comprends que tu sois quelque peu tendue en raison de la Némédie, ses exactions notamment.
Chancelière Angèle Orlovski: Possible, plausible je dirais même.
Tsarine Sveltana Valaski: En plus nous nous entendons parfaitement avec tous les pays présents ! En particulier Slaviensk et même le pays hôte, il ne me déplairait guère de discuter une nouvelle fois avec la Première Dame Antarienne si j'en ai l'occasion. La seule crainte que je pourrais te déceler serait celle de l'UC Sochacia ?
Chancelière Angèle Orlovski: Certes, enfin non. Le pays des sables nous a envoyé une missive de réconciliation, l'avantage de la crise Némédienne est qu'elle a rapprochée nos deux états.
Tsarine Sveltana Valaski: Eh bien cesse donc de t'inquiéter, profite plutôt de cette entrevue !
Chancelière Angèle Orlovski: Il est de mon devoir d'appréhender les éventualités, c'est la qualité même d'un bon diplomate. Ce n'est qu'un ressentiment, cela passera.

Chancelière Angèle Orlovski, représentante du Saint Empire de Karty

Le jet se posa, la délégation Kartienne se composait d'uniquement deux personnes en sa totalité. Angèle tout d'abord, vêtue très simplement d'une classique robe bleu-noir, et à son poignet sa montre qui l'accompagnait à tout événement, c'était le caractère de la Chancelière. En effet elle représentait le peuple Kartien, c'était le pont de dialogue, la clef démocratique. Au contraire de la famille impériale, elle n'affichait pas les richesses et pouvoirs Kartiens. Son Excellence la Tsarine portait la tenue impériale, contrastant de tout le reste. Sveltana était présente pour rappeler que Karty était placé sous l'autorité d'un Tsar, un Empire. Ses habits d'un rouge pourpre embellissaient sa silhouette, offrant un certain jeu allant du blanc à la couleur or. Les Kartiens sortirent de la voiture Antarienne qui leur était accordée, la Chancelière à la tête. Angèle offrait une bien sérieuse expression, signe que Karty restait un état dont il ne fallait pas s'amuser. Lorsqu'ils prirent place, Dame Valaski semblait comme une luciole qui brillait dans la nuit filante, on ne remarquait qu'elle de part sa prestance offerte de ses habits. Karty avait toutes les cartes en main, décidant de garder son jeu en laissant la possibilité de l'ouverture à un quelconque état, permettant de mesurer à quoi il fallait s'attendre.

Tsarine Sveltana Valaski
Le sommet pour la création de la LENC pour la Poëtoscovie
Une rencontre accompagnée de nombreuses attentes

Source : La Petite Plume

En Antares, le sommet de huit puissances en pleine affirmation sur la scène internationale acommencé. La Poëtoscovie, y participant, a jusqu'à présent été fidèle à elle-même, encourageant cette intitative tout en témoignant de la hauteur de ses espérances quant à la création de la LENC.

Pour l'occasion, laquelle s'annonçait festive, la République de Poëtoscovie fit venir par bâteau une quantité démentielle de vodka, afin de "donner retirer aux invités la pudeur nécessaire à ce genre de rencontres". L'avion diplomatique poëtoscovien atterrit le premier, habitude dans ces pays du nord consistant en le fait d'arriver toujours en avance. Il en sortit le Ministre des Relations Internationales, Piotr Vassia, lequel s'était illustré à de nombreuses reprises auprès d'organisations internationales ou de puissances telles que l'Azur, comme un interlocuteur sérieux dont la présence témoignait de l'attention que la Nation Littéraire accordait à l'événement.

Comme chaque fois, le Ministre était persuadé de recevoir quelques remarques quant à l'absence du chef de l'État dans les affaires diplomatiques, car même les plus éminents géopolitologues n'ont jamais étudié le droit constitutionnel poëtoscovien, lequel stipule expressément que si la politique intérieure revient au Président de la République, l'intégralité de la politique internationale est confiée au Ministre des Relations Internationales, lequel tire sa légitimité non seulement de l'exécutif d'où il a été nommé, mais également du corps législatif ayant validé sa nomination. Poste clef en charge de la Sécurité d'État – les services secrets – mais également partageant l'initiative militaire avec Monsieur Sébastien Tesson, sa présence était en réalité bien plus nécessaire que celle de tout autre représentant venu du Nazum du Nord.

Le fait que la Poëtoscovie se prêtât autant aux négociations et avec tant de ferveur était comme preuve du fait qu'elle souhaitait s'inscrire comme puissance dominante à l'échelle internationale où elle avait assurément un rôle à jouer, du moins sur son continent, le Nazum, où l'influence jashurienne avait permis durant un temps de maintenir la paix et la stabilité. Aujourd'hui, c'était du Nazum dont on intervenait en Afarée, et non plus de cette Eurysie impérialiste que les peuples afaréens condamnent pour son colonialisme à peine voilà, à force de chantage moral et diplomatique sur des États n'ayant pour seul atout que leurs alliances. La Poëtoscovie représentait l'ouverture de cette ère nouvelle, pleine de changements, et au sein de laquelle figurait l'espoir de trouver de nouveaux équilibres pour des puissances émergentes.

Désormais au dixième rang économique mondial, la Nation Littéraire représentait de toute évidence un allié de poids dans la construction de la LENC. Toujours ouvert aux initiatives internationales dont il s'est senti exclu depuis l'affirmation de l'État poëtoscovien, son peuple place aujourd'hui son espérance dans une organisation nouvelle répondant à des enjeux nouveaux. C'est ainsi que l'on put voir dans les rues d'Hernani-centre des manifestations aux banderoles multicolores affichant de fiers "La LENC est l'espoir d'un pont entre les peuples". De toute évidence, le fait que la scène médiatique se soit précipitamment emparée de la question est révélateur des ambitions à la fois de l'État et de la population poëtoscovienne.

Par ailleurs, les récents événements impliquant entre autres Carnavale, puissance balistique refusant tout droit international, renforcent ce sentiment de besoin d'organisations fortes pour faire face à des problématiques contemporaines. Ainsi, de nombreux sujets ont été évoqués par les chaînes d'information en continu, parfois s'éloignant beaucoup des compétences initialement envisagées lors de la création de la LENC. "Nous attendons de la LENC qu'elle soit en capacité de répondre aux enjeux culturels de plus en plus absents des ambitions géostratégiques internationales", a notamment déclaré le Ministre de la Culture poëtoscovien sur P-News. Par ailleurs, la population poëtoscovienne semble souhaiter la création d'un "bouclier anti-balistique" commun déployable promptement autour de toute puissance affirmant une volonté de nuire à l'une des composantes de la LENC. Ainsi, militaires, économie, culture et commerce paraissent dessiner les contours des attentes de la Poëtoscovie lors de la rencontre avec Antares, Karty, l'UC Sochacia, l'Everia, Teyla, le Slaviensk et Menkelt. Il n'est plus qu'à espérer que ces préoccupations soient partagées par l'ensemble des participants afin de mener le monde vers une période de stabilité et de justice.


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Il était un peu plus de vingt et une heures quand la lumière douce et jaune, tamisée par des rideaux à motifs démodés, s’étira lentement sur les murs défraîchis d’un petit appartement au deuxième étage d’un immeuble sans âge, perdu dans le quartier des Cendres Rouges, à Garthram. Une de ces habitations modestes qu’on reconnaît sans vraiment les voir, à force d’habitude : le claquement des volets, les tâches d’humidité au plafond, ou cette odeur mêlée de cumin et de linge mouillé qui s’échappe par les bouches d’aération. En bas, la rue El-Moudjahid somnolait presque, à peine dérangée par un taxi fatigué ou le cri lointain d’un vendeur ambulant. Le ciel, au coucher du soleil, avait pris une teinte rouge sale, et la chaleur, persistante, semblait collée aux murs comme une seconde peau. Dans l’appartement, tout était calme, tenu par un équilibre discret : une radio grésillait près du frigo, débitant lentement les nouvelles entre deux interférences, pendant qu’une vieille horloge battait une mesure un peu bancale. Idriss était assis, immobile, dans un fauteuil de cuir synthétique. Il avait rangé quelques papiers dans la journée, préparé son sac, mais maintenant, il ne faisait rien. Il regardait ses enfants jouer sur le tapis : Amin alignait ses feutres avec une concentration sérieuse, comme s’il élaborait un plan secret, tandis que Ranya traçait de grands cercles colorés, insouciante, un avion multicolore prenant forme sous ses gestes. Le départ approchait, mais rien ne bougeait vraiment, pas de tension, pas de hâte. Ce n’était pas une fuite, ni un exil : juste une mission, une représentation, un symbole d’une nation en transition. Idriss, coordinateur syndical des coopératives agricoles, avait été choisi pour cette délégation. Ce soir-là, il n’avait rien dit de grandiloquent. Il avait bu son thé en silence, répondu vaguement aux questions de Ranya sur les pays étrangers. Ce qu’il ressentait, il le gardait en lui : un mélange de doute, de fierté, de peur sourde et de lucidité. Dans la cuisine, la cafetière sifflait, Salma versait le café avec ses gestes tranquilles. Elle n’avait presque rien dit non plus. Elle avait posé sa tasse devant lui, comme chaque soir. Le goût était amer, fort, familier. Idriss pensa à l’avion, au ventre métallique, aux sièges étroits, à l’arrachement de la terre. Ce vol, ce serait différent : une délégation, des caméras, la LENC, une cérémonie officielle. Plus tard, les enfants dormaient. Il s’assit sur le bord du lit, sac ouvert, ventilateur grinçant au mur. Il ferma les yeux, un instant, pour mémoriser l’air de la pièce, les sons, les odeurs. Ce n’était rien, mais c’était chez lui. On frappa doucement. Salma entra avec une chemise fraîchement repassée et une veste de costume des plus grands couturiers loclenasques, les posant sans un mot. Elle resta là, droite, puis s’assit à côté de lui. Il sentit sa chaleur, sa présence. Il posa sa main sur la sienne. Le téléphone vibra : le chauffeur arrivait plus tôt que prévu. Quinze minutes. Ils se levèrent. Pas de panique, juste une suite de gestes précis, rodés. Le sac se ferma, les enfants furent recouverts d’un drap léger. Salma descendit avec lui les escaliers usés. Pas d’ascenseur. Idriss les avait montés et descendus toute sa vie. Ce soir, il les descendait les mains vides, le cœur chargé. Dans la cour, le 4x4 noir et officiel les attendait, chauffeur nerveux, costume mal ajusté. Peut-être un remplaçant du Ministère. Il chargea le sac, salua Idriss. Celui-ci regarda Salma une dernière fois. Elle lui parlait sans mots : prends soin de toi, n’oublie pas pourquoi tu pars. Ils s’enlacèrent brièvement, un geste court mais fort. « Je t’appelle dès que j’atterris », dit-il. Elle acquiesça. Elle remonta, sans se retourner ; Idriss monta dans le véhicule. L’air conditionné était trop fort. Le chauffeur démarra sans un mot. La ville défilait, lentement, la nuit étouffée par la chaleur et la poussière. Le quartier des Cendres Rouges céda la place aux zones rénovées, vitrines du progrès, repeintes pour les visites officielles. Idriss observait sans vraiment voir, ses pensées ancrées dans les images qu’il laissait derrière. Il se demandait s’il reverrait les choses de la même façon. Si cette mission allait le transformer. Si la LENC était un nouveau souffle ou une illusion. Les débats récents résonnaient encore : les anciens criaient à la trahison, les jeunes espéraient des machines, des marchés. Lui écoutait, il cherchait à comprendre. À l’approche de la zone aéroportuaire, les lumières devinrent plus intenses. Le terminal VIP les attendait. Une hôtesse, tailleur impeccable, badge en main, accueillit Idriss, « Monsieur Mahrouni ? » Elle le guida dans une salle d’attente sobre où d’autres membres de la délégation y étaient déjà. Visages connus, regards fatigués. Personne ne parlait vraiment. Un fonctionnaire du ministère annonça l’embarquement imminent, Idriss consulta sa montre, 23h07. Il pensa à son père, ancien cheminot, chemise toujours repassée, pour qui bien faire était une forme de résistance. Il n’aurait pas compris la LENC, ou s’en serait méfié. Il imagina ce que son père lui aurait dit : peut-être rien, juste un regard grave. L’écran annonça l’embarquement ; le groupe avança en silence dans un couloir vitré. Dehors, le tarmac était une mer noire percée de balises lumineuses. L’avion déjà les attendait, sobre, sans logo commercial. Idriss monta, trouva son siège, 17A. Il s’assit, rangea son sac, plia sa veste. L’hôtesse distribua des lingettes, des bouteilles d’eau estampillées du logo ministériel. Quand les moteurs vrombirent, une voix calme, multilingue, annonça le départ vers Margaux, capitale hôte de la LENC. L’avion s’éleva, doucement. La ville s’effaçait dans la brume. Il chercha du regard son quartier, crut l’apercevoir comme une tache d’ombre. Il ouvrit son carnet, écrivit calmement, comme pour se souvenir. Des mots sur l’avenir, sur l’économie, sur ce qu’il ne voulait pas perdre. Le désert devint mer, puis montagne. Puis encore nuit. Il ferma les yeux mais ne dormait pas vraiment. Quand la voix annonça l’atterrissage, il fut surpris en ouvrant les yeux : la lumière du matin filtrait dans la cabine, il n’avait pas vu l’heure passer. L’appareil atterrit sans heurt. À l’extérieur, une chaleur les enveloppa. Pas la même qu’en Afarée, non, celle-ci était douce, supportable, presque fraîche pour des citoyens venus d’un pays à la chaleur aride, accamblante. L’accueil fut rapide : contrôles allégés, badges numériques, chambres assignées. Dans la navette, il vit son reflet sur la vitre. Il se reconnut, fatigué, mais droit. Il ne regrettait pas d’être venu. Mais il sentait déjà la distance entre ce monde neuf et celui qu’il avait quitté. L’hôtel, gratte-ciel impeccable, chambre au 37e étage. Une note l’attendait sur le bureau : papier blanc, encre bleue, signée du gouvernement antarien. Elle souhaitait la bienvenue aux représentants de Sochacia Ustyae Cliar, soulignait l’honneur de cette ligue et rappelait l’heure à laquelle la cérémonie débuterait. Si l’aventure avait déjà débutée lorsqu’il avait reçu la convocation, elle se concrétisait maintenant.

Il s’était réveillé un peu plus tôt que d’habitude, sans alarme, sans bruit. À peine les yeux ouverts, la lumière douce traversant les rideaux, son esprit était déjà ailleurs. Encore allongé, il fixait le plafond, les mains croisées derrière la tête. Il pensait à la LENC. Porte-parole des citoyens, il pensait à la promesse qu’il avait faite : celle de ne jamais vendre l’indépendance de Sochacia, de protéger les plus vulnérables, de construire un avenir juste. Dans son esprit, l’adhésion à la LENC ne doit pas être un chèque en blanc. Elle doit s’accompagner de garde-fous solides : taxation des profits du commerce pour financer le logement, l’école, la santé, filtrage strict des investissements étrangers, quotas, conditions sociales, normes écologiques pour les produits entrant sur le marché intérieur, et surtout, le droit de suspendre certains accords si l’intérêt national ou la justice sociale l’exigent. La LENC représente un levier pour créer de l’emploi, pour valoriser les savoir-faire nationaux, pour diversifier les débouchés économiques, et surtout, pour renforcer le poids géopolitique. Sochacia Ustyae Cliar dispose d’un potentiel productif considérable. Son agriculture, son industrie légère, son artisanat culturel sont tous porteurs de valeur, de sens et de tradition. Mais beaucoup de ces productions restent confinées au marché intérieur, faute de circuits d’exportation ou de reconnaissance. L’intégration à la LENC permettrait d’élargir ces horizons. Exporter les produits loclenasques, ce n’est pas seulement faire entrer des devises, c’est aussi valoriser le travail des producteurs, soutenir les filières locales, et faire entendre une voix loclenasque dans le concert des nations. L’ouverture des marchés, si elle est bien encadrée, peut être un véritable moteur d’amélioration. En aidant les entreprises à monter en gamme, en facilitant l’accès aux technologies, en soutenant l’innovation, la concurrence devient un aiguillon, pas une menace. Il ne s’agit pas de sacrifier l’économie nationale sur l’autel de la compétitivité mondiale, mais de lui offrir les moyens de grandir, de se moderniser, de se diversifier. Les échanges commerciaux ne doivent pas être un déversoir de produits étrangers, mais un moteur de transformation, « c’est dans cet esprit que des aides ciblées, des quotas d’accès au marché intérieur, et un accompagnement public structurant seront indispensables » avait affirmer l’un de ces collègue. Derrière les chiffres du commerce extérieur, il y a des réalités humaines : des jeunes en quête d’un premier emploi, des ouvriers à reconvertir, des territoires à revitaliser. La LENC offre un potentiel de création massive d’emplois, dans la condition où les flux soient bien orientés. C’est aussi une manière pour Sochacia Ustyae Cliar de lutter contre la précarité, non pas par des politiques d’assistance, mais par la création de valeur et de dignité. L’emploi est la base d’une société stable. Et s’il est soutenu par une dynamique commerciale juste, alors il peut devenir le socle d’une prospérité partagée. Intégrer la LENC, ce n’est pas se fondre dans un grand tout indistinct. C’est entrer dans une arène avec des idées, des priorités, un projet. Sochacia Ustyae Cliar peut, par ce biais, devenir un acteur visible, crédible, respecté. En rejoignant un espace économique, la nation gagne une plateforme pour faire entendre sa vision du développement, de la justice sociale, de la coopération. Idriss le sait, les citoyens loclenasque compte sur lui pour faire valoir leur voix au même titre respecté que les représentants étrangers. Si Sochacia décide d’intégrer la LENC, ce ne sera pas les yeux fermés ni à n’importe quel coût. La protection de l’intérêt général, la souveraineté économique et sociale, la justice redistributive restent non négociables. Il n’est pas question de laisser le marché décider de tout, ni de céder à des règles qui affaibliraient la nation.

Idriss ajusta sa cravate d’un geste discret, se regardant dans le miroir d’un coin de la voiture. Il prit une profonde inspiration, comme pour se préparer à l’atmosphère qui l’attendait. Le trajet avait été silencieux, ponctué seulement du bruit feutré des roues sur le bitume et des rares murmures échangés par la délégation de Sochacia Ustyae Cliar à l’arrière. Le moment était venu. Le bâtiment, qui apparaissait au loin, imposant mais accueillant, semblait déjà préparer son accueil, comme une scène prête à être jouée. La voiture s’arrêta devant l’entrée, et, comme dans une chorégraphie millimétrée, les membres de la délégation sortirent un à un. Idriss fut le dernier à poser le pied sur le pavé. Il sentit l’air frais, légèrement humide, du matin sur sa peau. Il prit un instant pour observer les allées impeccables du quartier diplomatique, bordées de statues discrètes et de buissons taillés avec soin. Les regards se tournent maintenant vers eux. Idriss remarque, dans un coin de l’œil, la petite foule de dignitaires locaux qui attend à l’entrée. Le bâtiment, imposant dans sa modernité, semble tout à fait à la hauteur de l’importance de cette rencontre. Mais pour Idriss, ce n’est pas dans les pierres ou les décorations qu’il trouvera la véritable signification de ce jour, mais dans les échanges à venir, dans la manière dont chaque parole sera écoutée, mesurée, et reçue. La délégation s’approche lentement, saluée avec des sourires polis et des gestes cordiaux. Les conversations qui flottent dans l’air ajoutent une note d’anticipation à l’atmosphère déjà tendue. Les représentants de Sochacia Ustyae Cliar se mêlent à ceux des autres nations. Tout semble suivre un rythme précis, une danse discrète de politiciens et de diplomates, tous prêts à faire un pas vers la ligue. Il serre des mains, échange quelques mots avec ceux qu’il connaît, et tout en avançant, il repère d’autres délégations arrivant, eux aussi impeccablement vêtus, aussi calmes et solennels. Il ressent la densité de l’air autour de lui, chargé d’une énergie presque palpable, de ces moments qui marquent les tournants de l’histoire. Le grand hall, derrière les portes vitrées, l’attend. C’est là que tout va commencer. Il franchit enfin les portes. Ce n’est pas une simple réunion entre pays. Ce n’est pas juste un échange de documents ou de propositions économiques. Non, c’est bien plus que ça. C’est une opportunité de façonner un avenir. Il le sait au fond de lui : cet instant marque une étape cruciale, et il est prêt à en assumer le poids. Les regards qui se posent sur lui, les gestes calculés des autres dirigeants… tout cela lui rappelle à quel point ce moment est historique. À l’intérieur, tout est conçu pour accueillir un tel événement. La lumière douce baigne la pièce, les murs modernes encadrent l’atmosphère tranquille qui se dégage. Les grands écrans diffusent déjà des informations et des présentations, créant une tension électrisante, mais maîtrisée. La LENC, ce n’est pas seulement un traité. C’est l’avenir, et il est prêt à jouer son rôle.

*Membres présents puisque j'ai oublié de préciser : président provisoire Abena Koffi, Ministre des Affaires Étrangères Amina N'Doud, Premier ministre Malik Diop, Ministre de l'Économie et des Finances Fatoumata Cissé, citoyens (Idriss Mahrouni, Jahhos Salei, Hafled Nafi)
avion diplomatique



La LENC, un rêve prêt de se réaliser....

Car oui, la LENC, issus de mois de travail acharné des diplomates, politiques, spécialistes et autres de tout les pays membre, mais surtout d'Antares, l'hôte de l'évènement, était devenu presque un rêve, un rêve de multiples nations souhaitant toutes la coopération et le dialogue, valeurs tant prônées par la diplomatie Impériale. Ce rêve de la LENC, c'était le souhait de voire les nations faire bloc ensemble, pour un avenir souhaité par tous. Un avenir de paix, de justice, et de stabilité.
Il faut dire que Slaviensk était dans cette rencontre, en présence, comme à peu près tout les états participants, entouré d'amis : Karty, Teyla, Antares, Everia, l'UC Sochacia... mais aussi des états comme Menkelt, dont les relations étaient très basiques, mais les diplomates et membres du gouvernement slavis considéraient ce sommet comme une occasion de les renforcer, mais Slaviensk était en compagnie d'un état en particulier : la Poëtoscovie. La Poëtoscovie a été pour le gouvernement de l'ex Union et de l'ex République un état que l'on pourrait qualifier de rival, voir même ennemi. Cela à cause du fameux "cas Novyavik" mais aussi et surtout de la tentative "d'incruster" l'ambassadeur de Poëtoscovie en Slaviensk durant le sommet de Rusalka, qui s'était soldé par un échec cuisant pour l'ancien régime de la République. Malgré tout, le nouveau régime Impérial, souhaitant mettre fin aux tensions, avait entamé une réconcilliation plus que souhaitée par les hauts placés de Slaviensk. Pour Slaviensk, ce sommet amical était un sommet marquant la fin des tensions entre la nation littéraire et l'Empire, mais aussi un vœux de paix pour l'avenir. L'intérêt de Slaviensk pour la Ligue Économique des Nations Commerçantes se résumai en un mot, un mot simple : l'ouverture. Car oui, Slaviensk, ou l'ex Novyavik sortait en 2015 d'une longue période d'isolationnisme et de protectionnisme extrême qui durait déjà depuis 1991, année durant laquelle le régime de l'Union fut proclamé, un régime dictatorial, aux respect douteux des droits de l'homme, et dirigé par un régime exotique et instable, bien que tout ces détails n'étaient pas uniques en Eurysie de l'est.... à croire que c'est une spécialité locale.

Mais voilà.... Yuri Lavrov, l'ancien dirigeant de l'Union avait fait vœux d'ouverture, mais aussi de démocratisation, bien que timide, du régime. L'ouverture avait révélé aux nations étrangères plusieurs détails, comme la persécution d'opposants, ou le traitement inhumain qui était plus que courant contre tout ceux qui pouvaient ne serai-ce qu'être suspecté d'être hostile au régime. Régime se vantant d'être capitaliste. Mais il n'en était rien. Le capitalisme est anti-entreprise, le socialisme est anti-entreprise, et l'Union était une entreprise-état. Un état qui, comme le disait si bien Yuri Lavrov, avait été "privatisé" par une firme géante, qui représentait en 2015 à elle seule 80% du PIB et 70% des actifs. Et le régime dictatorial, révélé aux autres nations, fut diplomatiquement harcelé par des puissances comme Tanska, puis même Karty, l'UC Sochacia, Teyla et bien d'autres. Et les missives avaient fuitées. Une fuite fatale pour le régime : ces simples messages avait provoqué l'inquiétude des créanciers de Novyavik, et un effondrement des cours des actions de Novokrat. Cet effondrement, brutal et inquiétant, était une catastrophe pour la politique intérieure, car le gouvernement, dépendait directement des investisseurs, et les investisseurs, eux, tournait le dos à l'Union. C'est donc en seulement 48h que l'ensemble des finances, puis de l'économie, puis de la politique de l'Union ce sont effondrées. mettant fin au rêve novais des 40% de croissance économique en l'an 2015. Heureusement, dans son effondrement, l'Union avait trouvé des soutiens : le Nordfolklande, Antares ou Teyla par exemple. Ces soutiens avaient permis, et surtout Teyla, de relancer l'économie novaise par une injection monétaire dans les finances. Et, s'engageant à débuter une transition démocratique, Novyavik était devenu la Seconde République de Novyavik, un régime qui se démocratisait, à sa vitesse, à la vitesse d'un pays d'Eurysie de l'est... En effet, l'AGDCS, une coalition de partis dirigeant la République, n'avaient pas achevé une transition pourtant encore vitale pour un pays alors faible, qui manquait de temps pour s'affirmer à l'international. C'est alors que, en opposition à l'instabilité chronique que générait le régime de Novokrat, l'Action Impériale, soutenue notamment par le Saint-Empire de Karty et dirigé -même si certains en doutent- par Fern Arksaï, avait fait une percée politique très rapide, et avait fini par gagner, avec le soutient d'une partie de la droite issue du fractionnement soudain de l'AGDCS, les élections présidentielles. L'action Impériale, volant ainsi de victoires en victoires était parvenue à modifier la constitution pour restaurer le Second Empire Constitutionnel de Slaviensk, qui c'était donné 100 jours pour devenir une démocratie, démocratie pleinement réformée, avec le minimum possible de résidus des lois de l'Union.

Nous sommes désormais le 09 Juillet 2016. Nous sommes déjà en début d'après midi et l'avion slavis venait de se poser en quatrième après Karty la Poëtoscovie et l'UC Sochacia. Dans l'avion étaient présents de nombreuses personnes, conseillers, membres du gouvernement, gardes de sécurité.... mais seuls trois allaient participer au sommet : Son excellence Sweltana Volkov, une Ministre des affaires étrangères avec seulement plus d'un an d'expérience à son actif, mais il faut dire qu'en un an, elle a eu du travail : Plusieurs dizaines de rencontres, plusieurs centaines de missives, et d'autres affaires à régler, comme cette interminable crise au Navgrokra-Sovonograd. Ensuite, venait Sa Majesté Alexeï IV, L'Empereur de Slaviensk et Tsar de toutes les Slaviensk (HRP : Slaviensk fonctionne dans un système fédéral basé sur plusieurs oblasts, qui dépendent tous du Tsar, c'est un défaut dans le système issus de l'ancien Empire, où les rois des oblasts faisaient la loi tout seuls dans leur oblasts et dépendaient de l'Empereur pour la protection et la politique extérieure. Jusqu'à qu'un des Empereur Centralise soudainement l'ensemble, se proclamant Empereur de Slaviensk et Tsar de TOUTES les Slaviensk, devenant ainsi l'Empereur de Slaviensk mais aussi le roi, pour le coup Tsar, de l'ensemble des royaumes, ou tsarats, formant l'Empire. Les Royaumes étaient au nombre de 8, nombre venu des 8 fils du dernier Roy de la Slav' de Starovsk. je n'ai pas encore détaillé ça dans l'encyclopédie.) Il était un Kartien originaire de l'ancienne famille Impériale, ce qui ne faisait qu'améliorer les relations excellentes entre le Saint-Empire et l'Empire Constitutionnel, et portait comme nom de naissance Alexeï Alexeïevitch Rurikov. Il était d'ailleurs venu avec sa sœur qu'il appréciait tant : Anastasia Rurikov.

Ils descendirent donc tout les trois de l'avion diplomatique de L'Empire, saluant la délégation kartienne, puis celle de Poëtoscovie, mais aussi les hôtes antariens. Le Tsar descendit de l'avion en premier, suivit de sa sœur elle même suivie de la Ministre des affaires étrangères Sweltana Volkov. Le Tsar était vêtu de son habituel habit qui rappelait un style militaire, avec les nombreuses médailles qu'il possédait, accompagné de sa cravate noire.

La sœur du Tsar, Anastasia, regarda la Chancelière Kartienne qui lui répondit d'un sourire, c'était assez rare pour des Kartiens qui donnaient un réel signe d'amitié.


Alexeï IV : Mes salutations excellences du monde entier, c'est avec un plaisir réel que je vous rencontre aujourd'hui, je foule le sol de la République d'Antares avec honneur, convaincu que l'histoire retiendra cette journée réunissant 8 nations, 8 nations fortes et en pleine affirmation.

Alexeï IV, Empereur de Slaviensk et Tsar de toutes les Slaviensk


09/07/2016, Margaux en Antares,
Mentalité de la LENC

Angèle attendait, presque perdant sa patience, la stratégie de laisser la parole ne pouvait s'exécuter pour les Kartiens. Elle repensa aux regards amicaux échangés avec la délégation Slavis, eux qui étaient les seuls à avoir prononcé un mot. Certes cela se résumait à de simple salutations, ce qui restait toujours plus que n'importe quel autre pays. Même Antares, nation pourtant hôte, n'avait pas guidé l'entrevue par un quelconque discours de commencement. "Ainsi soit-il" se dit la Chancelière, le Saint Empire de Karty allait devoir entamer les discussions. Il est aisé de voir que cette tâche est rude, ingrate même, un mot de travers ou mal compris et ce serait un fiasco diplomatique à la clef. Enfin, la Ligue résultait d'une occurrence amicale, il ne fallait point être trop dur et exigeant. Après tout cela fait désormais plusieurs mois que le projet germe, que changeraient quelques heures de plus ou de moins ? Dame Orlovski se leva, regarda l'assemblée des diplomates qui avaient rivé leur yeux sur elle, puis d'une voix ferme elle déclara.


Chancelière Angèle Orlovski, représentante du Saint Empire de Karty

Chancelière Angèle Orlovski: S'il y a bien un facteur que nous pouvons accorder à ce projet, c'est bel et bien son caractère ambitieux. Car, comme l'a affirmé sa majesté le Tsar de Slaviensk, la Ligue comporterait déjà théoriquement huit membres et pourtant, pourtant cette organisation n'existe pas encore. De surcroît nos pays ont tous un aspect en commun, nous sommes en pleine expansion, en plein affirmation, rajoutant d'autant plus cette ambition nécessaire à cette entreprise.
Nous voilà désormais réunis en Antares afin de concrétiser notre volonté. Une organisation commerciale, oui mais pas seulement. J'y vois un sceau, marqueur de la volonté inébranlable d'une amitié entre nos patries respectives. Trêves de présentations, si nous sommes ici c'est bel et bien pour décider de l'avenir d'une institution. Tout d'abord j'aimerais aborder un point clef, tout du moins nos autorités le considèrent comme tel, l'organisation sera-t-elle fermée aux candidatures ? Les huit pays présents seront-ils les seuls à faire partie de la LENC ? Ou au contraire, d'autres états pourront se joindre au projet, auquel cas il faudra modeler le système d'accession. Sera-t-il par le vote ?
Rien, absolument rien ne filtrait du visage d’Idriss. Il était resté parfaitement droit sur son siège, le dos légèrement décollé du dossier, les mains croisées devant lui, sans tension ni relâchement. Il n’avait pas levé les yeux vers la Chancelière Orlovski lorsqu’elle s’était levée, quand bien même le bruissement à peine audible dans la salle avait trahi l’attention collective qui venait de se fixer sur elle. Cette absence de regard n’était ni désinvolture ni oubli. C’était une posture, mais d’un genre que peu savaient reconnaître. Idriss n’accordait pas de valeur particulière à la mise en scène du pouvoir, et dans cette assemblée où la parole était souvent précédée d’un lever de menton ou d’un effet de manche, cela le plaçait déjà à part. Il n’ignorait rien du poids symbolique de cette intervention. Il l’écoutait, bien sûr. Il l’écoutait avec cette intensité discrète qui appartenait aux gens formés par la vie plutôt que par les codes de la diplomatie. Il ne fallait pas se fier à son immobilité : chaque mot prononcé, chaque silence laissé en suspens, chaque détour oratoire était pour lui une source d'information plus riche que n'importe quel rapport officiel. Et ce qu’il entendait, derrière le discours impeccable d’Angèle Orlovski, c’était une tension fine mais bien présente. Une volonté de poser un cadre fort, presque définitif, autour de ce projet naissant, comme si l’idée même d’ouverture représentait déjà un danger potentiel. Il y avait, dans cette fermeté, quelque chose qui ressemblait à une mise en garde. Idriss le reconnaissait, ce ton-là. Il l’avait déjà entendu ailleurs, dans d’autres salles, sous d’autres formes, toujours quand quelqu’un cherchait à garder la main sur ce qui venait à peine d’émerger. Ce n’était pas forcément de la mauvaise foi. Parfois même, cela partait d’une intention sincère : préserver ce que l’on avait contribué à créer. Mais pour lui, ce réflexe était le premier signe d’un déséquilibre. Et quand un projet se construisait dès ses premiers mots sur la crainte de l’élargissement, cela disait souvent plus sur ceux qui le portaient que sur les dangers réels qu’ils prétendaient conjurer. Il restait donc impassible. Pas par passivité, mais parce qu’il n’y avait rien à applaudir, rien à confirmer, rien à conforter. Il observait sans se laisser happer, avec cette prudence instinctive des gens qui savent que les intentions les plus nobles peuvent, parfois, contenir les germes d’un repli.

Il se leva à son tour, sans effet. Sa voix n’était pas forte, mais claire : « Idriss Mahrouni, représentant de Sochacia Ustyae Cliar. La Ligue, si elle naît aujourd’hui, ne peut pas déjà se refermer sur elle-même. À quoi bon bâtir une organisation si c’est pour y instaurer dès l’origine une logique d’exclusion ? Une structure réellement ambitieuse, surtout si elle veut durer, doit être ouverte, adaptable. Et ce que nous pensons, un système qui refuse l’entrée à d’autres, par principe, devient inévitablement un système qui se replie, qui s’atrophie. L’élargissement, s’il doit avoir lieu, et nous espérons qu’il aura lieu, devra bien sûr être organisé. Mais pas verrouillé. Le vote, oui, pourrait être une voie juste. Pas un vote fondé sur la peur de l’autre ou sur la préservation d’un entre-soi, mais un vote ouvert, transparent, démocratique. Nous ne cherchons pas à bâtir une tour d’ivoire, mais une place commune. Voilà ce que Sochacia Ustyae Cliar espère. Et voilà pourquoi nous appelons de nos vœux une Ligue ouverte aux candidatures futures, sans crainte et sans orgueil, où toutes nations sans distinction serait jugée de la même manière. »
Eleander VII Velpe se tenait légèrement en retrait, dans un coin de la grande salle de réception, échangeant quelques mots avec Onix dans une discussion discrète mais animée. Étant arrivé en avance à cette toute première réunion officielle de la LENC, il avait préféré s’éloigner quelque peu de l’agitation initiale afin d’observer les lieux et les participants dans le calme, attendant que la séance commence. Peu après, avec la courtoisie qui le caractérisait, il se dirigea vers les autres représentants pour les saluer respectueusement, entamant les premiers échanges diplomatiques de ce rendez-vous d’importance.

Les attentes autour de cette rencontre inaugurale étaient naturellement très élevées. Tous les regards étaient tournés vers cette initiative, qui allait sans aucun doute poser les premières pierres d’un nouveau cadre de coopération internationale. Eleander en avait pleinement conscience : le déroulement de cette réunion pourrait marquer un tournant décisif dans les relations entre les nations participantes. Il espérait donc de tout cœur que les discussions se déroulent dans un climat constructif, propice à l’établissement de liens solides et durables, en particulier sur le plan économique.

Pour Everia, l’adhésion à la LENC représentait bien plus qu’un simple engagement diplomatique. Il s’agissait d’une opportunité stratégique majeure : celle de nouer des partenariats commerciaux fiables et stables, capables de garantir un flux régulier d’échanges – qu’il s’agisse d’exportations ou d’importations. Cette stabilité commerciale était cruciale pour le développement économique du pays. En effet, nombre d’industries everiennes, en particulier celles tournées vers l’exportation, peinaient à trouver des débouchés à l’étranger. La LENC pouvait leur offrir une solution concrète en ouvrant de nouveaux marchés et en dynamisant des secteurs en difficulté, tout en assurant un environnement favorable aux investissements et à la croissance durable.

Il alla donc s'asseoir à sont siège après les salutations courtoise auprès des autres pays membres.
09/07/2016, Margaux en Antares,
Tandis que le représentant Sochacien s'exprimait, la Chancelière écoutait et vit une certaine animosité à l'encontre de sa prise de parole. Pourquoi donc être si ferme dans une pareille occurrence ? Angèle échangea quelques mots en Karta avec la Tsarine Valaski, cette langue uniquement connue des quelques diplomates de la haute sphère du Tsarat. Les deux Kartiennes furent en accord sur la vision qu'il fallait adopté face au bref discours d'UC Sochacia. Il ne fallait point que cette Ligue vire au bord politique dans un premier temps, et dans un second et plus important temps, il ne fallait aucunement que ladite Ligue tourne sur le sceau des spectres politiques de gauche. Bien que l'UC Sochacia et la Poëtoscovie sont les deux seuls partisans de ces mouvements, il fallait rester vigilant. De surcroît, pourquoi des états socialistes, ou même communistes sur certains points, se joignent à une organisation capitaliste ? La Chancelière était perplexe mais décida de ne rien rétorquer, il fallait que les autres pays s'expriment, tout particulièrement l'état hôte jusqu'à lors muet. Dame Orlovski trônait, aux côtés de la Tsarine qui de son très élégante tenue, affichait la gloire et puissance du Saint Empire.

Tsarine Sveltana Valaski
Des mois. Des semaines. Dès jours. Même des heures. Et maintenant, des secondes.

Après quelques minutes de discussions entre les représentants, il était enfin temps de prendre place dans la salle de réunion prévue à cet effet. Les pourparlers pouvaient enfin débuter sans plus attendre.

Encore une fois, le Président du Conseil Antarien a du s'absenter à cause d'un imprévu, laissant seulement le Président de la République Arthur Dabi aux commandes de la réunion. Avec lui étaient assis ses homologues des sept autres pays participant à cette initiative.

Pas de temps à perdre, il fallait laisser du temps à la discussion ensuite. Ainsi, Arthur Dabi prit la parole et débuta la réunion avec un long monologue expliquant les prémices de ce qui sera plus tard la LENC.

"Chers homologues, vous ne pouvez pas comprendre à quel point je suis honoré de vous retrouver tous ici, dans la même salle avec les mêmes intentions. Des pays éloignés géographiquement mais si proches dans leurs mentalités, c'est exactement ce que nous recherchons. Aujourd'hui, permettez moi d'introduire donc cette initiative à travers des points clés que l'organisation à venir devra couvrir.

Pour commencer, nous sommes probablement d'accord sur le fait que cette organisation doit rester purement économique, sans intentions militaires quelconques. Nous mettons en place une organisation de ce type pour venir à bout de nos demandes en biens et ressources diverses et variés, pas pour renforcer nos arsenaux militaires respectifs.

Les compensations pour de tels échanges peuvent varier, soit de ressource à ressource ou bien de ressource à monnaie. L'avantage serait de profiter mutuellement de prix avantageux sans avoir à dépenser mais plutôt équilibrer les abondances de ressources de chacun. Après, cela ne faciliterait pas seulement l'acquisition, mais la vente de matériaux disponibles en trop grandes quantité qui n'arrivent pas à trouver acheteur.

Sur un autre terrain, l'organisation permettrait aussi d'établir un standard d'échange, des prix plus ou moins fixes et donner une valeur définie à certains produits. Cela peut entre autres aider nos pays à conduire des opérations d'achat et de vente en grandes quantités sans encourir le risque de fraudes ou d'escroquerie en tout genre. C'est aussi pour créer un environnement de confiance, stable et sûr, que nous sommes pour une organisation telle. Et même dans le cas où un échange frauduleux se montrait, des décisions internes pourront nous permettre de sanctionner ou compenser adéquatement, ajoutant ainsi une deuxième couche de protection pour que chacun en tire le maximum de bénéfice possible.

Revenons en cependant à la notion de militaire. Je crois qu'il est nécessaire de tracer une ligne entre ce que peut et ne peut pas faire l'organisation. Il est impossible pour la LENC de prendre en charge sous son nom des transferts de matériel militaire ou aides en tout genre à un pays membre en pleine invasion de son territoire. Cependant, je crois qu'il est juste de souligner que si cette atteinte vient d'un autre membre de l'organisation, nous nous réservons le droit de sanctionner ces actions puisqu'elles nuisent en quelques sortes à l'intégrité du groupe. L'échange de matériel ne reste pas proscrit cependant, il doit se faire en dehors de notre cadre d'organisation. Il en va de même pour des opérations secrètes ou spéciales, bien évidemment.

Nous sommes aussi dans l'optique de l'alliance avec d'autres organisations ou pays qui voudraient traiter avec la LENC sans pour autant rejoindre nos rangs. Je pense que cela est tout à fait possible tant que l'accord respecte nos valeurs et reste uniquement du domaine économique ou de l'échange. C'est le même schéma que tout à l'heure.

Concernant les réunions des à présent, comme celle que nous sommes en train d'entreprendre en ce moment, ce palais est mis à disposition pour se faire. Si les nations ne sont pas disponibles pour une rencontre en présentiel, une visioconférence peut être certainement organisée. Je crois qu'il est nécessaire que chaque membre puisse demander une réunion lorsque cela presse, ou lorsqu'il le juge adéquat. La clairvoyance, la transparence et la communication efficace doivent être des piliers absolu de l'organisation, pour la meilleure entente bien évidemment. Par exemple, si l'un des membres doit être sanctionné, tous les autres membres se doivent de porter un avis sur la question, même si c'est pour s'abstenir au final. Le dialogue doit être de vigueur pour éviter le quiproquos.

En ce qui concerne la proposition de réformes ou de modifications du traité originel, je crois sans doute qu'il est possible qu'une nation prenne l'initiative qu'un tel changement advienne. Mais cela ne doit pas être de tout va, je crois qu'un minimum de deux vétos doivent suffire pour éviter que ce changement s'effectue. Si l'on passe des modifications à majorité simple, cela risque de créer des divisions ou schismes bien trop souvent. Certes, être tous d'accord peut prendre du temps, mais cela peut donner lieu à de meilleurs compromis et finalement un bénéfice général.

Maintenant, pour les futures candidatures. Je suppose que certains pays seraient intéressés par notre organisation, mais l'adhésion ne doit pas être si simple. Le pays doit être soutenu par deux membres parrains au moins, et la candidature doit être approuvée à l'unanimité. Il est absolument nécessaire que de nouveaux membres soient déjà bien intégrés avec les membres avant de rejoindre pour éviter les conséquences liées au manque d'entente ou d'accord entre les pays. Et bien sûr, pour éviter que le même pays ne cesse de déposer de candidature, je pense qu'il est nécessaire d'instaurer un délai de 18 mois entre chaque dépôt, ainsi qu'un maximum de trois dépôts avant un refus définitif.

Nous sommes convaincus que tous ces éléments sont nécessaires pour fonder le traité qui nous unira sous cette organisation, nécessaires bien évidemment pour que nous puissions chacun d'entre nous établir un maximum de bénéfices sans inconvénients au moyen d'échanges fructueux.

Désormais, je vous laisse objecter que quelque manière vous semble adéquate, en posant des questions ou en proposant des modifications ou compromis aux termes que je viens de définir. Il est nécessaire encore une fois que ce traité convienne à tous. La parole est ainsi la votre."


Après ce long monologue, le Président de la République d'Antares croisa les bras, souriant et satisfait de son exposé, attendant avec impatience les objections de ses homologues.

Le débat prit donc place. Après des mois. Des semaines. Dès jours. Même des heures.
09/07/2016, Margaux en Antares,
Mentalité du Saint Empire de Karty
Mentalité du Saint Empire de Karty

Enfin la République d'Antares menait son occurrence via son Président, Arthur Dabi. Angèle ne comprenait simplement pas un facteur, pourquoi avoir laissé un temps de "récré" aux états au lieu d'avoir directement exposé toutes ces idées ? Peu importe encore une fois, les bases étaient enfin posées et étonnamment, elles convenaient à la Chancelière et donc à l'Empire. Tout d'abord le domaine militaire était dores et déjà exclu, ce qui convenait aux Kartiens. En effet, les ordres d'armements estiment que l'autonomie des transports doit être Kartienne sur ce secteur, par la KBC. L'interrogation du Tsarat sur les intégrations de nouveaux membres était répondue, et la lignée s'approchait bien plus de celle Kartienne que Sochacienne. Le diplomate du pays des sables avait exposé les volontés gauchistes de l'acceptation totale, tandis que le Saint Empire de Karty jugeait plus naturellement qu'une entrée doit être assez compliquée et rude pour éviter tout débordement. Les propositions Antariennes allaient dans ce sens, permettant une candidature oui, mais fort sinueuse pour éviter tout indésirable. "La teneur de cette organisation ne se prête pas à ce marxisme décadent" se dit intérieurement dame Orlovski. Enfin, les cadres des futures réunions étaient posés, tout comme la favorisation des échanges qui passe par surtout par la vente des surplus, de même pour les éventuelles sanctions applicables en cas d'infraction des règles établies ces jours.


Chancelière Angèle Orlovski, représentante du Saint Empire de Karty

Chancelière Angèle Orlovski: Le Saint Empire de Karty a écouté les propositions Antariennes et les estime fort judicieuses dans leur ensemble. Nous attendons cependant la version finale du traité, qui elle ira bien plus amplement dans le détail et donc ne possède pas nécessairement notre accord.
"Sir, si vous reconnaissez la noblesse et la finesse de notre diplomatie, alors le Royaume de Teyla vous offrira ses richesses, de son or, ses précieuses marchandises, et, si vous l'estimez nécessaire, notre armée marchera à vos côtés pour combattre vos ennemis."

Pierre Lore, en route vers l'aéroport de Manticore afin de prendre l'avion gouvernemental pour rejoindre le territoire d'Antares, pensait à cette citation que l'on a attribuée à plusieurs souverains teylais. Parfois, on l'a attribuée à des ambassadeurs, sans que l'on sache quel beau parleur a su résumer l'esprit du Royaume de Teyla. L'histoire de la diplomatie teylaise et de l'évolution de ses courants est longue et riche, comme un sénateur velsnien. Elle a été traversée par divers courants qui se sont affrontés et qui, dorénavant, ont abouti à la situation actuelle du Royaume de Teyla sur la scène internationale. La situation internationale du Royaume de Teyla, grâce aux politiques engagées, est une situation que les dirigeants teylais ont tendance à qualifier de "confortable".

Cela avait débuté avec le gouvernement d'Antoine Carbasier, qui avait duré uniquement une année, de deux mille onze à février deux mille douze. L'histoire débutait mal, pensa Pierre Lore, alors qu'il se rappelait que Les Royalistes, conduits par Antoine Carbasier, n'avaient obtenu qu'une majorité relative à l'Assemblée nationale et que la gauche, quelques mois plus tard, gagnait la majorité absolue à la Chambre des Nobles, une assemblée dans laquelle les élus sont élus pour dix années. Une défaite sévère et même amère pour le gouvernement d'Antoine Carbasier, qui n'avait pas alerté les élus de la droite royaliste, toutefois. Les scores de la droite royaliste pour des élections indirectes restaient encourageants en temps normal. Mais, comme l'avait dit Pierre Lore, les temps n'étaient pas normaux. Le gouvernement d'Antoine Carbasier n'avait même pas une année de pouvoir qu'il était déjà mal en point. Malgré cette défaite et la semi-victoire aux élections législatives, le gouvernement d'Antoine Carbasier ne pouvait rester les bras croisés au regard de la situation géopolitique du Royaume de Teyla.

Celui-ci était entouré par le Royaume d'Aquitagne, un royaume réactionnaire et donc aux antipodes du Royaume de Teyla, et il y avait bien sûr la Loduarie communiste, une nation qui allait se révéler être l'ennemi numéro un du Royaume de Teyla, sans que le Royaume de Teyla le demande. Que devait faire le Royaume de Teyla pour assurer sa survie sur le court, moyen et long terme ? Que devait-il faire pour construire un cadre sécuritaire actant la sécurisation du Royaume de Teyla en Eurysie de l'Ouest ? Le cadre sécuritaire devait-il assurer la survie militaire du Royaume de Teyla, la protection de la population, ou aussi l'ajout des questions économiques ? Comment le Royaume de Teyla pouvait-il financer son armée et autres nécessités si une nation hostile coupait les routes commerciales ?

Pierre Lore se souvint des débats de l'époque. Antoine Carbasier avait répondu à ses questions par le volet économique tout d'abord. Le Royaume de Teyla devait se doter d'un tissu industriel conséquent et assez important pour qu'il puisse produire des équipements militaires suffisants en nombre pour assurer sa survie et que la cadence puisse être massivement augmentée en cas de guerre. L'affaire n'allait pas être simple : la valeur ajoutée du Produit Intérieur Brut du Royaume de Teyla était à vingt pour cent composée de l'agriculture, et l'industrie était quasiment inexistante. Le Royaume de Teyla avait pour lui son économie ultra-libérale, avec un code du travail manquant de protection pour les travailleurs et, plus encore, avait une durée légale du travail l'une des plus élevées du continent eurysien et, selon certains, du monde. Les Royalistes et le Mouvement Royaliste et d'Union savaient que le Royaume de Teyla ne pouvait compter uniquement sur l'importation des éléments primordiaux à la survie du Royaume au regard de ses voisins de l'époque. Bien au contraire, le Royaume de Teyla devait être en capacité de maintenir une force armée par ses propres moyens, tout en acquérant des équipements via l'achat.

Pendant que le gouvernement entamait une politique d'attrait pour les industriels étrangers, tout en offrant une visibilité et des marchés étrangers pour les industriels nationaux, le Gouvernement de Sa Majesté savait pertinemment que la noblesse de la diplomatie teylaise n'allait pas suffire à obtenir des accords avantageux pour le Royaume de Teyla et pour la défense militaire du Royaume de Teyla. Le Royaume de Teyla avait un retard conséquent face à la Loduarie communiste, qui se montrait de plus en plus hostile sans franchir des limites. Alors, Antoine Carbasier entama une politique diplomatique d'ouverture et d'approche envers des démocraties libérales, le système idéologique du Royaume de Teyla, afin que ces nations se réunissent au sein d'une organisation internationale. Au bout de quelques mois et de longues discussions, cela aboutit à la conférence de Manticore qui acta la création de l'Organisation des Nations Démocratiques et la signature de deux textes fondateurs par toutes les parties.

Cette organisation avait révolutionné, de manière inimaginable, se disait Pierre Lore toujours en route vers l'aéroport, le Royaume de Teyla sur tous les plans. La création d'un cadre sécuritaire à travers cette organisation, tant l'unité des membres était présente. À chaque menace de la Loduarie communiste envers le Royaume de Teyla, les États-membres de l'organisation renforçaient leur présence au Royaume pour assurer la sécurité de ce dernier. De braves partenaires et alliés, avoua le ministre des Affaires Étrangères teylais. Il n'oubliait pas, en regardant les immeubles s'élevant dans le ciel, qu'ils avaient soutenu le Royaume de Teyla car la souveraineté des États-membres dépendait de la souveraineté des autres membres et que la seule menace des États-membres était cette nation rouge. Le Duché de Sylva avait eu lui aussi à gérer une nation rouge, mais la durée n'était pas la même et là encore les mécanismes de soutien de l'Organisation des Nations Démocratiques avaient parfaitement fonctionné.

Mais au-delà de la sécurité militaire, l'Organisation des Nations Démocratiques avait rapproché les États-membres indubitablement sur le volet économique. Les économies n'étaient sûrement pas des économies ultra-connectées ou encore interconnectées grâce à l'Organisation des Nations Démocratiques, mais elles avaient évolué en ce sens, rendant ce schéma presque inarrêtable à l'avenir. L'économie teylaise, avec l'implantation de diverses industries étrangères, notamment celle du Drovolski, avait réussi ses débuts dans sa transformation. Le Royaume de Teyla avait augmenté la part de l'industrie dans son Produit Intérieur Brut, sans que les services ne plongent en même temps dans les tréfonds de l'oubli. La libéralisation de l'économie et sa forte croissance permettaient cela, et les emplois dans ce secteur étaient de meilleure qualité et offraient de meilleures conditions de travail. Toutefois, le Royaume de Teyla restait une économie fortement importatrice, encore, au grand dam de ses dirigeants. Pierre Lore ne l'oublia pas, ce facteur de grande importance.

Le Royaume de Teyla avait fini par "gagner", et le mandat de l'actuel gouvernement, celui dirigé par Angel Rojas et dont Pierre Lore était l'une des pierres angulaires, avait permis au Royaume de Teyla de continuer sur sa lancée, renforcer ses forces et parfois fermer ou amoindrir ses faiblesses. La politique menée n'était pas parfaite, loin de là, mais le Royaume de Teyla en avait bénéficié. L'Organisation des Nations Démocratiques était légitimée sur la scène nationale, la sécurité du Royaume de Teyla était garantie. Pierre Lore et Angel Rojas estimèrent tous les deux qu'il ne planait plus de menace existentielle sur le Royaume de Teyla. Dorénavant, la diplomatie teylaise allait pouvoir se consacrer à d'autres affaires, y compris les affaires économiques de haute importance, comme la Ligue Économique des Nations Commerçantes.

Le tarmac miroitait sous la chaleur écrasante de midi, et les bourrasques chaudes qui s’élevaient dans l’air semblaient faire vibrer la piste dans une danse tremblotante. L'aéroport international de Manticore, qui accueillait les dirigeants étrangers et les dirigeants teylais en partance à l'étranger, était l'un de ces aéroports qui avait construit la croissance teylaise à une époque, désormais révolue. Ce même aéroport avait subi de nombreux travaux de rénovation et modernisation, faisant de l'aéroport international de Manticore le seul aéroport ayant une capacité d'accueil élevée. Pierre Lore sortit de la voiture officielle en regardant les officiers de sécurité, alors que ceux-ci venaient l'entourer, presque l'étouffer. Sa veste légère basculait d'un geste brusque à l'autre au gré du vent chaud, le regard de Pierre Lore se faisait de plus en plus insistant sur ces officiers. La gestuelle de ces officiers était inhabituelle, que se passait-il ? Il devait partir pour la République d'Antares, ce n'était pas le moment d'être en retard, se dit-il, l'air inquiet.

- Monsieur, dit l'officier de la Police Royale, bien connu de Pierre Lore, des activistes pour les droits humains se sont rassemblés dans l'un des terminaux. Ils ont appris votre visite. Sans aucun doute, ils protestent contre les accords entre le Saint-Empire de Karty et le Royaume de Teyla. Votre vol est retardé de cinq minutes, le temps qu'on améliore la sécurité des lieux, mais ne vous inquiétez pas, vous ne serez pas en retard.

Pierre Lore acquiesça d’un bref signe de tête, les traits de son visage fermés, montrant sa colère. Il n'aimait pas les imprévus et se retrouvait toujours dans des situations folles, voire ubuesques, en cas d'imprévu. Il l'avait remarqué et n'aimait pas cela, pour sa tranquillité. Pierre Lore suivit l'officier, qui fut rejoint par un autre membre de la Police Royale, alors qu'ils entrèrent dans un couloir où il n'y avait pas une âme. Alors que le couloir résonnait au bruit des pas des trois Teylais, Pierre Lore demanda :

- Ils sont sur la piste ?

- Non, répondit froidement l'officier, mais ils ont réussi à envahir le terminal comme je vous l'ai précédemment dit. Nous vérifions s'ils n'ont pas pu atteindre d'autres endroits de l'aéroport pour assurer votre sécurité.

- Bien, merci James.

Pierre Lore regarda sur son téléphone les chaînes d'informations en continu qui avaient, sans grande surprise, déjà des journalistes sur place. Les images étaient floues, captées à travers les vitres d’un terminal ou depuis l’extérieur, mais on y voyait sans ambiguïté les banderoles dressées : "Non aux régimes autoritaires", "Karty rime avec Tyrannie", "Pierre Lore et les droits humains ?". À cinq mois des élections législatives, voir les oppositions appuyer et accentuer les critiques sur la diplomatie internationale et surtout sur les droits humains, qui ne serait pas une règle d'or pour le Gouvernement de Sa Majesté. Avant le Gouvernement d'Angel Rojas, la notion des droits humains, depuis les années soixante-dix, était pourtant l'une des règles d'or. Mais face aux menaces planant sur le Royaume de Teyla, il avait élargi, sous l'impulsion d'Angel Rojas, la règle d'or. Le Royaume de Teyla pouvait établir des accords avec des nations ne respectant pas une des formes de démocratie si cette dernière montrait des réformes, se montrer ouverte à la négociation.

Cela pouvait être un argument qui marchait pour l'opposition, surtout que l'opposition teylaise, du moins celle ayant les intentions de vote lui permettant de prétendre à gouverner demain, n'était nulle autre que Les Royalistes dirigés par Jean-Louis Gaudion. Mais par chance, Jean-Louis Gaudion était en accord avec la stratégie adoptée par Angel Rojas, ainsi, bien que critique par principe, les attaques sur le sujet se faisaient rares et peu nombreuses, contrairement à l'époque où Julia Roberta présidait le parti. À cette époque, sur ce sujet comme sur celui de la Loduarie Communiste, Les Royalistes se montraient intraitables et ne faisaient aucune concession au Gouvernement de Sa Majesté. Il espérait que le Mouvement Royaliste et d'Union allait pouvoir gagner la campagne électorale à venir, pour être maintenu à son poste mais aussi pour pouvoir influencer la politique de son pays. Après exactement trois minutes et trente-deux secondes d'attente, Pierre Lore monta enfin dans l'avion pour la République d'Antares, au son lointain des opposants.

Malgré cet événement peu agréable, Pierre Lore ressentit un sentiment de tristesse à l'idée de quitter le Royaume de Teyla, même pour quelques jours. C'était une chose, quitter sa terre natale, qu'il faisait souvent au regard de son poste. La diplomatie teylaise était l'une des diplomaties les plus actives du continent et elle aimait les rencontres entre les Hommes et non à travers des appareils connectés ou encore par écrit. Une rencontre physique permettait de juger véritablement des intentions de son interlocuteur, jugeait-on au sein du Ministère des Affaires Étrangères. Alors qu’il s’installait dans le siège en cuir crème du jet gouvernemental, Pierre Lore jeta un dernier regard par le hublot. Manticore s'éloignait de plus en plus. Pierre Lore dit à voix basse : À plus tard, ville de mes joies.

Alors que l'avion quitta l'espace aérien du Royaume de Teyla, le ministre des Affaires Étrangères teylais avait l'esprit plongé dans le futur sommet auquel il allait participer. Il relut plusieurs fois le traité et vit plusieurs fois des formules gênantes, qui ne faisaient pas sérieux. Certaines formules semblaient expliquer le fonctionnement implicite du traité, mais pour Pierre Lore, ce n'était pas le but d'un traité diplomatique ou fondateur d'une organisation. Il prit son stylo, fit quelques ratures, raya des mots, des expressions, qu'il remplaça par les siennes qu'il trouva meilleurs. Il fallait maintenant convaincre les autres pays qui seraient dans la pièce avec le Royaume. Au regard des pays engagés dans ledit traité, Teyla avait ses chances, avec les bons arguments.


Ceci est la 1ère partie de ma réponse, le reste viendra dans la semaine.
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