Ignoble, lâcheté, bassesses, ignominie, horreur, dégout, monstruosité, folie, inconscience, irresponsabilité, corruption, infamie, turpitude, vilenie, abjection, scélératesse, perfidie, cruauté, barbarie, sadisme, dépravation, immoralité, perversion, avilissement, dégradation.
Tous ces mots ont déjà été dits, pourtant ils ne suffiront jamais. Nous aurons beau en créer des centaines d'autres, rien n'arrivera à la noirceur de l'abysse que représente ce qu'il s'est passé.
Quatre morts. Trois religieux. Et une enfant. Une vie qui aurait pu être dix fois plus longue que ces neuf innocentes années.
Un édifice d'amour, de paix, de compassion éviscéré.
Un Empire entier en deuil, un empire entier attaqué.
Une foi entière bafouée, des millions, des milliards de fidèles visés.
Des dizaines de nations choquées, des milliers de prières désolées.
Une nation qui pleure ses fils et ses filles, mais son peuple n'ayant jamais été aussi soudé, uni, résilient et déterminé.
Déterminé à avoir justice, déterminé à rétablir l'ordre sain des choses.
Déterminé à abattre les fortifications qui protègent de la folie.
Après l'attaque carnavalaise sur Laagefort, aucunes actions n'ont été entreprises directement. L'Empire est sous l'émotion, mais n'en reste pas moins pragmatique. Il ne cherche pas la vengeance, il cherche la justice. Et elle a été proposée par l'Empire du Nord et l'Organisation des Nations Démocratiques à Carnavale sous la forme des réclamations naturelles d'un État touché en plein cœur par la barbarie.
Ce purgatoire terrestre a refusé, nous userons donc des moyens nécessaires pour obtenir la justice. Les armées ont été préparées à toutes les éventualités, les plans ont été rédigés dans toutes les voies possibles d'évolution de la situation et l'heure de l'action a sonné.
L'Empire et ses alliés ne s'abaissent pas à viser des civils et à tuer pour tuer. L'Empire va donc procédé à une réponse proportionnée. Son but n'est pas l'escalade, mais la justice. Il poussera donc Carnavale aux négociations par la force.
Préalablement à la riposte, des repérages satellites ont été effectués sur les territoires d'outre-mer de Carnavale. L'Empire du Nord fait partie du Sommet spatial trilatéral entre Sylva, Teyla et lui-même. Ces derniers, notamment Sylva, ont acquis avec l'Empire une certaine expérience permettant la mise en orbite de satellites de reconnaissances stratégiques. Ces reconnaissances ont donc permis d'identifier les sites militaires présents sur ces territoires ultra-marins et ainsi, connaître l'emplacement des cibles de la riposte nordiste.
En parallèle, un avion AWACS a survolé les contours des îles situées au milieu de l'Océan d'Espérance pour repérer au préalable la présence de navires militaires. Les autorités kah-tanaises, voisines des outremers carnavalais ont été prévenues de la tenue de tirs dans la zone et les ont rassurés quant à l'identité des cibles uniquement carnavalaises suite à leur agression et leur refus de se soumettre à l'ultimatum ONDien.
Viens enfin la phase d'engagement. Un sous-marin lance-missile des forces impériales s'est donc immergé et dilué au sein des eaux de l'océan et s'est porté à une distance d'environ 1000 kilomètres des îles carnavalaises. Le 18 juillet (date ultérieure au mariage du dirigeant carnavalaise), à 3 heures du matin, l'autorisation de l'État-major est donné, et trois missiles de croisière mer-sol, tiré depuis les eaux de l'Océan à des centaines de kilomètres des cibles, sortent des eaux et s'élèvent. Les cibles : trois sites de tir de missiles présents sur les îles.
C'est une chose étrange à la fin que le monde
Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit
Ces moments de bonheur ces midis d'incendie
La nuit immense et noire aux déchirures blondes.
Rien n'est si précieux peut-être qu'on le croit
D'autres viennent. Ils ont le cœur que j'ai moi-même
Ils savent toucher l'herbe et dire je vous aime
Et rêver dans le soir où s'éteignent des voix.
D'autres qui referont comme moi le voyage
D'autres qui souriront d'un enfant rencontré
Qui se retourneront pour leur nom murmuré
D'autres qui lèveront les yeux vers les nuages.
II y aura toujours un couple frémissant
Pour qui ce matin-là sera l'aube première
II y aura toujours l'eau le vent la lumière
Rien ne passe après tout si ce n'est le passant.
C'est une chose au fond, que je ne puis comprendre
Cette peur de mourir que les gens ont en eux
Comme si ce n'était pas assez merveilleux
Que le ciel un moment nous ait paru si tendre.
Oui je sais cela peut sembler court un moment
Nous sommes ainsi faits que la joie et la peine
Fuient comme un vin menteur de la coupe trop pleine
Et la mer à nos soifs n'est qu'un commencement.
Mais pourtant malgré tout malgré les temps farouches
Le sac lourd à l'échine et le cœur dévasté
Cet impossible choix d'être et d'avoir été
Et la douleur qui laisse une ride à la bouche.
Malgré la guerre et l'injustice et l'insomnie
Où l'on porte rongeant votre cœur ce renard
L'amertume et Dieu sait si je l'ai pour ma part
Porté comme un enfant volé toute ma vie.
Malgré la méchanceté des gens et les rires
Quand on trébuche et les monstrueuses raisons
Qu'on vous oppose pour vous faire une prison
De ce qu'on aime et de ce qu'on croit un martyre.
Malgré les jours maudits qui sont des puits sans fond
Malgré ces nuits sans fin à regarder la haine
Malgré les ennemis les compagnons de chaînes
Mon Dieu mon Dieu qui ne savent pas ce qu'ils font.
Malgré l'âge et lorsque, soudain le cœur vous flanche
L'entourage prêt à tout croire à donner tort
Indifférent à cette chose qui vous mord
Simple histoire de prendre sur vous sa revanche.
La cruauté générale et les saloperies
Qu'on vous jette on ne sait trop qui faisant école
Malgré ce qu'on a pensé souffert les idées folles
Sans pouvoir soulager d'une injure ou d'un cri.
Cet enfer Malgré tout cauchemars et blessures
Les séparations les deuils les camouflets
Et tout ce qu'on voulait pourtant ce qu'on voulait
De toute sa croyance imbécile à l'azur.
Malgré tout je vous dis que cette vie fut telle
Qu'à qui voudra m'entendre à qui je parle ici
N'ayant plus sur la lèvre un seul mot que merci
Je dirai malgré tout que cette vie fut belle.
