11/05/2017
16:11:21
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[Code Communautaire-Teyla] Bienvenue a Teyla.

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Bienvenue a Teyla.

MAE
Pierre Lore, Ministre des Affaires Étrangères.


Le Royaume de Teyla était une nation rodée sur les rencontres diplomatiques entre les nations. Il connaissait par cœur les stratégies et les jeux qu'on y faisait. Le type de personne qu'on y trouvait et les schémas types qui se répétaient selon les situations et de l'interlocuteur en face. Il était moins habitué à communiquer et rencontrer des représentants d'une communauté qui pouvait être confondue comme une nation par l'opinion publique. Pourtant, c'est bien ce qu'il se passait avec le Code Communautaire actuellement, une de ces représentations et organes représentant diverses cultures des Quatre Vallées du Nazum. Sur le continent Nazumi, le Royaume de Teyla était absent et plus largement l'Organisation des Nations Démocratiques. La seule présence aboutie du Royaume de Teyla sur ce continent était via le Wanmiri dont le fonds d'investissement teylais avait le plus investi dans l'opération de modernisation des infrastructures du pays. Une réussite commerciale et surtout diplomatique, avec à la clé un soft power important au sein de cette nation en plus d'avoir l'opinion publique wanmirienne, notamment les urbains, apprécier le Royaume.

Bien que le Royaume de Teyla restât méfiant, si le Code Communautaire pouvait être une nouvelle porte de sortie pour le Nazum alors le Royaume de Teyla ne serait pas contre. Mais attention, les élites du Royaume de Teyla étaient méfiantes par nature et encore plus ici alors qu'elles avaient du mal à comprendre les Quatre Vallées et le Code Communautaire. L'esprit teylais était millimétré, tout était pensé à l'avance selon qu'on pouvait analyser, du moins c'était l'esprit général qui régnait grandement au sein de la diplomatie teylaise, et ce, malgré les récentes réformes. Alors le ministère des Affaires Étrangères teylais s'activa à rechercher toutes les informations qu'il trouvait sur cette nation pour préparer au mieux la prochaine rencontre diplomatique.

Par ailleurs, le fait de recevoir Endzela Orbeliani créa un vrai débat de fond au ministère. Endzela Orbeliani était un peu un OVNI dans l'espace diplomatique du Royaume de Teyla. On lui reconnaissait le statut de diplomate, mais pas le statut d'ambassadrice, pourtant elle représentait une communauté des communautés. Elle pourrait prétendre au statut d'ambassadrice au Royaume de Teyla, mais le fait qu'elle était nommée par aucune nation, elle ne pouvait prétendre à ce statut. Pouvait-elle prétendre au protocole que recevaient les ambassadeurs étrangers au Royaume de Teyla ? C'était la question qui traversa tout le Gouvernement de Sa Majesté et dont Pierre Lore allait devoir trancher.

Lorsque Endzela Orbeliani entra dans le ministère des Affaires Étrangères, elle a pu observer un bâtiment moderne et neuf. En outre, le bâtiment est sorti de terre en deux mille onze et offre un cadre de travail tel que pensé par les Teylais. Ce n’était pas un lieu conçu pour impressionner, mais pour poser un cadre. On reconnaissait dans la décoration une nation qui se voulait être noble et honorable, mais aussi respectueuse de ses invités. Le modernisme était partie prenante de la décoration sans oublier la verdure qui était l'élément essentiel décoratif de toutes les pièces. Il y avait même un petit jardin suspendu et les invités y passaient à chaque fois qu'ils venaient rendre visite au ministre des Affaires Étrangères.

Après un court instant d'attente, non calculé par la partie Teylaise, deux gardes royaux vinrent chercher Endzela Orbeliani et l'escortèrent jusqu'à la salle de la rencontre entre Pierre Lore et Endzela Orbeliani. Les gardes royaux teylais étaient en tenue de cérémonie. La tenue ornée du bleu royal du drapeau, drapée de blanc à la ceinture jaune. Les mains des soldats étaient des mains recouvertes d'un gant blanc, d'un blanc si blanc qu'on aurait pu y voir de la neige. Dans le couloir amenant à la pièce, un majordome attendait devant la pièce et lorsque la troupe de trois personnes arriva devant la salle, le majordome qui se tenait devant la porte amenant à l'immense salle, ouvrit la porte et hurla, tandis que les gardes royaux s'arrêtaient devant la porte :

- Votre Excellence et Honorable Ministre de Sa Majesté Pierre Lore, je vous présente Son Excellence Endzela Orbeliani représentant du Code Communautaire. Sa présence en ces lieux place Son Excellence au champ d'honneur du Royaume de Teyla.

À un signe de tête, en guise de remerciement, la porte se referma lentement dans un souffle discret, emportant avec elle le majordome à la démarche chorégraphiée. Pierre Lore restait debout, non loin d’un fauteuil en cuir brun dont les accoudoirs témoignaient du passé et des longues négociations qui s'étaient déroulées ici même. Cette pièce représentait l'architecture teylaise dans sa splendeur, à savoir l'amour du contraste. L'ancien était mêlé au moderne d'une manière subtile et chaleureuse, presque charmante. Le costume trois pièces de Pierre Lore, qui s'approchait de la diplomate étrangère, était de ton avec l'ensemble de la pièce. L'homme ne transmettait aucune émotion, si ce n'est qu'il était dubitatif de la rencontre à venir, comme le montra sa moue qu'il fit avec sa bouche à l'entrée de l'étrangère. Il dit sur un ton chaleureux toutefois :

- Votre Excellence, c'est avec plaisir que je vous reçois dans mon ministère, en espérant que la discussion sera constructive pour ceux que nous représentons tous les deux. Mais je n'ai pas de doute là-dessus. Je vous propose de vous asseoir, dit-il en montrant les fauteuils puis la table. Une proposition calculatrice qui allait permettre de savoir dans quelle mentalité était la représentante du Code Communautaire. Était-elle dans une ambiance uniquement de travail ou pensait-elle que les relations internationales étaient faites et étaient traversées entre les relations personnelles des différents acteurs. Dans le contexte de réception d'un organe non gouvernemental, un Teylais aurait sûrement choisi le fauteuil. Pierre Lore semblait attiré par la table.

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Endzela Orbeliani

Endzela Orbeliani est une jeune femme singulière, au sein du Code Communautaire et même au sein de toutes les Quatre Vallées ; pays qui n'est lui-même pas connu pour sa banalité. Né il y a 24 ans, à l'Est du cirque du Mdivani (მდივანი), proche de la région de Vits'ro (ვიწრო), le début de sa vie a été relativement commun. Sa mère était une géorgienne, bien intégrer dans la société des Quatre Vallées, présente dans de nombreuses Communautés et insérer dans un Ziareba (ზიარება) solide. Son père quant à lui est fantôme et le peu de ce qu'on sait de lui, c'est qu'il devait être d'origine Turco-Mongole, ou peut être d'origine Jashurienne. Enfin, on n'en sait rien. Elle a donc grandi dans le Ziareba (ზიარება) de sa mère, qui pratiquait assidument le nomadisme saisonnier. Le printemps et l'été, ils partaient sillonner la vallée de l'Alasania et l'automne et l'hiver, ils se sédentarisaient généralement en s'éparpillant toutes et tous dans plusieurs villes ou plusieurs villages. Dans son cas, elle suivait sa mère, dans différents villages, qui passait le plus clair de son temps dans les champs, sur les versants abrupt de la Chaîne des Trasdamard (Տրասդամարդ), situé à l'Ouest entre la vallée du Dzaghig et la vallée de l'Alasania.

La particularité majeure de sa vie arriva assez tôt. Elle était né et considéré comme un garçon par ses pairs alors qu'elle était une fille. Au fil de sa vie, ce trait se marqua de plus en plus provoquant d'immense tension avec son milieu. Elle s'exila lors de son quinzième anniversaire. La personne qui s'exilait, dans la société des Quatre Vallées, s'exposait purement et simplement à la mort. Vivre en dehors des Communautés et des Ziareba (ზიარება) est quasiment impossible sauf en passant par des groupes contre-communautaires ou en apprenant à vivre seule dans la forêt. Elle choisit contre sa volonté de rejoindre un gang de trafiquant de faux papiers nommée Kaghaldi (ქაღალდი). Lors de sa carrière dans l'illégalité, il s'avéra qu'elle développa des talents exceptionnels. Elle est désormais particulièrement doué dans nombreux domaines, la discrétion, la capacité à disparaitre et à se forger une identité à partir de rien sont ses spécialités. Elle fait aussi preuve d'une habileté d'écoute et de négociation à tout épreuve. La guerre totale que mène le Code Communautaire aux groupes contre-communautaire, lui valu une arrestation, malgré ses talents, ainsi qu'un séjour en prison. Une fois ça peine purgé, les gens du Code Communautaire ayant remarqué ses aptitudes, elle se vit proposer un poste au sein de l'institution. Son excentricité et sa vivacité d'esprit lui ouvra petit à petit les portes vers des responsabilités plus importantes notamment dans la Communauté d'action pour le respect externe du code communautaire et la Communauté de promotion et de défense du modèle communautaire. Elle commençait à être connue et à se faire un nom dans de nombreuses autres communautés comme dans A ne pas exploiter dans ce RP sauf si je dis le contraire.la Communauté pour la défense des droits des queers, la Communauté pour la défense des droits des queers nomades, l'Armée des libertaires des Quatre Vallées, la Communauté pour la préservation des coutumes et traditions géorgiennes, la Communauté des nomades saisonniers géorgiens de la vallée de l'Alasania et la Communauté des prolétaires des Quatre Vallées.


Les personnes les plus influentes du Code Communautaire le savaient cette rencontre avec le Royaume de Teyla, cinquième puissance mondiale, était spéciale. Spéciale et d'une importance capitale. Depuis la sortie de l'isolement des Quatre Vallées, le Code Communautaire s'était montré discret dans les relations internationales contrairement à son "concurrent d'ordre sociale", l'Etat des Quatre Vallées, représenter par Tedore Abashidze, qui s'était montré très loquace dans ce domaine malgré les peu de moyens à sa disposition. Cette retenue sur la scène internationale était partiellement calculé. Le principal problème venait des moyens peu adapter qu'ils avaient à leurs disposition pour assumer de telles rencontres. Le statut non étatique de leurs institutions était également un problème et ils le savaient. Cela expliquait en partie le fait qu'Abashidze eu pu obtenir plus rencontre. Toutefois, le Royaume de Teyla avait proposé une solution intermédiaire en convoquant en son territoire une diplomate du Code Communautaire, qui n'avait pas le statut d'ambassadrice, mais dans les faits son rôle était similaire. Et cela Endzela le savait. Et peu lui importait ce que pensaient les diplomates du royaume de Teyla, elle représentait l'intérêt de millions de personnes et elle comptait bien tirer de cette rencontre le plus de bénéfice possible, notamment pour la sécurité de ses concitoyens.

Par ce que oui, c'est bien elle qui avait été choisie par les membres les plus influents du Code Communautaire pour effectuer cette mission d'importance. Elle avait désormais prouvé sa loyauté, son passé criminel avait été expié. Ce choix pouvait paraître étonnant à travers les yeux de personnes peu éclairer au vue de sa personnalité excentrique et de l'originalité qui transpirait de tout son corps, contrastant avec la réputation austère et machinique du Royaume de Teyla, mais, au fond, ceux qui la connaissaient vraiment savait son excentricité révélait un profond sens des responsabilités enfouie en elle depuis toujours. Son esprit était vif, millimétré et elle calculait ses coups toujours à l'avance. D'apparence, elle allait faire de cette rencontre un fiasco, mais en réalité, elle était parfaite pour mener à bien cette rencontre. Elle avait également été choisie, car elle n'était pas complétement géorgienne, pas complétement turc, pas complétement étrangère, pas complétement issu des Quatre Vallées. C'était politiquement plus sûr. Le risque de froisser telle ou telle communautés par rapport à des critères ethniques n'était jamais à exclure, alors elle apparaissait être un espèce de compromis. Bon, les franges les plus réactionnaires du Code Communautaire n'était pas ravis de sa nomination, mais ils s'en contentèrent, car ils savaient qu'elle pouvait défendre leurs intérêts de manière farouche, tout autant que les intérêts des franges plus progressistes.


Endzela
Le jour J était arrivé et Endzela était particulièrement agité songea, Pridoni Nakashidze, un des diplomates l'accompagnant. À chaque fois qu'il la voyait, c'était dans une tenue qu'il n'avait jamais vue chez aucune autre personne. Elle arrivait souvent à mélanger des influences traditionnelles géorgiennes et turques avec des influences plus modernes et Eurysienne. Ils se trouvaient dans une des salles d'un des bâtiments le plus important appartenant au Code Communautaire, en train de fignoler les derniers détails techniques concernant leur départ ainsi que de rediscuter des orientations stratégiques au sujet de la rencontre avec le royaume de Teyla. En plein milieu d'une intervention importante d'une de ses collègues, Aram Shahi, Endzela se permit de lui couper la parole pour demander qu'on lui fasse un thé au citron. Avec un grain de raisin à l'intérieur. Son comportement agaçait Prigoni. Il s'agita nerveusement sur son siège. Il ne la comprenait pas. Tout comme le choix de la désigner comme diplomate principale pour la rencontre à venir. Enfin, une fois son intervention terminée, Aram continua.

"Je disais donc, notre puissance militaire étant très déstructurée, mais surtout vraiment faible en comparaison, nous devrions..."

Endzela, la stoppa d'un geste.

"Je vous l'ai déjà dit, discuter de ce sujet ne sert à rien. Je m'en occupe personnellement."

Tous regardèrent ailleurs en guise de réticence à ses propos. Mais personne ne la contredit. Endzela lâcha un petit soupir de soulagement ou de fatigue, difficile de les différencier.

"Enfin, nous pouvons terminer cette réunion, nous nous sommes assez préparées, il est inutile de poursuivre des discussions qui nous embrouilleront l'esprit lorsque nous serons en face de Monsieur Lore."

"Vous avez raison, cela fait plusieurs semaines que nous avons planifié les moindres détails, anticiper le moindre scénario.", renchérit une des diplomates, Nver Igityan.

Pridoni ne pouvait pas laisser passer un affront de plus.

"Vous devriez laisser Aram finir sa réflexion, quand même un peu de tenue ! "

"Garder votre sens de la bienséance pour tout à l'heure Pridoni. Et puis nous savons tous ici que vous en pincer pour Aram, alors ne vous ridiculisez pas s'il vous plaît. C'est pour le bien de notre groupe. Nous devons agir de concert pour cette rencontre, j'espère pouvoir compter sur vous..."

Elle laissa sa phrase en suspens, pris son thé et quitta la salle d'une démarche décidée. Pridoni lui baissa la tête, gêner, par sa petite révélation, mais surtout par son comportement puéril...


L'équipe était donc composée de la diplomate principale, Endzela Orleliani et les diplomates conseillers Aram Shahi, Nver Igityan et Pridoni Nakashidze. Toutes et tous étaient d'une ethnie différente, toujours pour la même raison. Éviter les tensions inutiles. Ils prirent ainsi l'avion à Dzun Tovli direction Manticore...
Le trajet se passa sans encombre et nos quatre protagonistes furent accueillis dans les formes. Sobre et raisonner. Endzela était visiblement ravis de se trouver en ses lieux, le luxe rayonnait dans toute la ville, pour celle qui n'avait connu qu'une vie simple, voire misérable. Pour les autres, Manticore avait une espèce d'aura mystique. C'était peut-être dû au fait que le traité fondateur d'une des organisation international les plus importantes du monde portait le même nom. Enfin, dans tous les cas, ils se sentaient bien et utiles dans cette ville.

Le moment tant attendu par toute une nation approchait à une vitesse délirante. Endzela resta calme, ce n'était pas dans son habitude, mais aujourd'hui, elle se maîtrisait parfaitement. Sa posture et ses vêtements étaient droits, sévères et inspiraient autant le respect que la confiance. Ainsi, présenter, elle avait l'âme d'une grande femme, une grande diplomate. Concrètement, elle l'était au final. Les gardes royaux emmenèrent la délégation à la rencontre du Ministre Pierre Lore.

Le majordome cria ce qui fit sursauter les trois conseiller, alors qu'Endzela, elle resta de marbre, sûr d'elle. Le Ministre s'approcha d'elle d'une démarche assurée, il transpirait la confiance, qualité essentielle pour une personne de son importance, venant certainement d'une longue expérience dans cet exercice. Endzela ne semblait pas impressionner, au contraire un petit rictus de satisfaction sortit de son sourire. Elle prenait son pied ça se voyait. Elle laissa le Ministre finir de parler avant de prendre la parole à son tour.

"Votre Excellence, sachez que nous sommes ravis de vous rencontrer. Nous espérons toutes et tous la même chose aujourd'hui et nous allons nous efforcer d'agir à l'unisson malgré nos différences culturelles."

Avant d'en dire plus elle se rapprocha encore plus du ministre, lui prit l'arrière du crâne de ses deux mains dans le but de l'incliner légèrement. Elle l'embrassa en suite légèrement sur le front, puis elle le lâcha et s'écarta. Toute l'assembler était choqué de ce geste, le Ministre en premier. Elle désamorça la situation instantanément.

"N'y voyez aucune malice de ma part Monsieur le Ministre. Sachez que dans notre beau pays ce geste s'appelle le Migheba (მიღება). Il est rarement utilisé, car il marque la plus haute marque de respect qu'une personne puisse accorder à une autre. Je me suis permise de l'effectuer, car lors de notre échange à distance, nous avions dit que nous effectuerons des "protocoles" uniques à notre culture dans le but de renforcer nos liens diplomatiques. Je vois que cela vous à déconcerter, alors sachez que nous pouvons continuer sur ce chemin pour mieux nous connaître ou alors nous pouvons nous asseoir et parler boulot comme deux collègues qui ne s'aime pas tellement..."
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Pierre Lore resta sans voix face au geste de son interlocutrice. Ce geste infamant brisait toutes les règles diplomatiques non dites, les normes entre les diplomates de métier et de nation qui se respectent. Pierre Lore savait que le Code Communautaire n'était pas une nation, bien au contraire, elle était un bloc ou encore une communauté sans institution bien identifiée au Royaume de Teyla. Alors, il n'attendait pas des standards diplomatiques très élevés vis-à-vis de ses interlocuteurs durant cette rencontre diplomatique. Il s'y était préparé, lui et ses équipes, à cela, à faire la main basse sur des expressions un peu trop "brut de pomme", ne représentant pas la noblesse qu'était l'art diplomatique selon le Royaume de Teyla, une doctrine à laquelle croyait au plus profond de lui Pierre Lore. Depuis l'année deux mille douze et la prise de fonction du gouvernement Rojas, la diplomatie teylaise avait l'habitude de discuter non pas forcément dans des cadres propices à une discussion encadrée par nombre de protocoles, mais avec des acteurs internationaux sachant les limites à ne pas dépasser dans une rencontre diplomatique avec un ministre ou diplomate étranger.

On était coutumier du fait diplomatique au Royaume de Teyla, mais pourtant, il restait une faiblesse dans la diplomatie teylaise. Elle ne savait pas manier le dialogue, le comportement avec des acteurs internationaux tendancieux, mais aussi dont le statut n'est pas évident aux premiers abords. Quel était le statut du Code Communautaire pour le Royaume de Teyla ? La question n'était pas si évidente, tant le débat avait fait rage au sein du Gouvernement de Sa Majesté. Angel Rojas, le Premier ministre, n'avait pas d'avis tranché sur la question et il laissait, comme pour s'amuser, les différents camps et partis l'influencer et tenter de le convaincre. Au sein du Gouvernement, on pouvait résumer les camps en deux idéologies. Le premier, mené par Pierre Lore, était celui des légalistes. Étant donné que le Code Communautaire n'est pas une organisation internationale, ni un État, il ne peut prétendre à en recevoir les mêmes honneurs, les mêmes avantages. Ce qui voulait dire pas d'ambassadeur, mais seulement une représentante sans aucun statut officiel selon la législation teylaise. Puis il y avait les opportunistes qui voyaient une opportunité uniquement pour le Royaume de Teyla d'avoir un relais d'influence.

Mais pour faire quoi, demandait obstinément Pierre Lore ? Le Code Communautaire était faible à l'intérieur du conglomérat d'États, d'institutions dans lequel il était lui-même. Son influence sur la scène internationale était observable, mais elle restait circonscrite par les manques de moyens militaires, économiques et diplomatiques concrets du Code Communautaire. Les opportunistes disaient que les légalistes n'avaient rien compris, que le Code Communautaire n'était qu'un organe diplomatique de plusieurs nations, ressemblant par certains aspects au Secrétaire Général de l'Organisation des Nations Démocratiques. Les États-membres donnent des consignes au Secrétaire général, qu'il est obligé de respecter à la lettre ou selon les libertés que les membres lui donnent. Le débat se conclut lorsque Angel Rojas, un ami de Pierre Lore, dit au détour d'un dîner : "Vous m'emmerdez avec ce Code machin chose. Pierre, vous allez décider que faire avec eux. Des Nazuméens ? Pierre, s'ils te parlent de manga ou d'animé, tu as l'autorisation de tirer, dit-il en gloussant.

Alors, Pierre Lore géra le dossier avec toute la liberté qu'on lui donna. Le légaliste qu'il était sur la plupart des sujets ne pouvait donner un ambassadeur au Code Communautaire par principe. Toutefois, cela ne voulait pas dire que Pierre Lore avait perdu son sens du dialogue ou de la diplomatie. Il fit plusieurs concessions, sans que forcément les représentants du Code Communautaire soient au courant s'ils ne s'étaient pas renseignés sur le Ministère des Affaires Étrangères teylais. Il avait octroyé le droit à la représentante d'avoir avec elle des agents de sécurité, bien que le ministère teylais étudierait les dossiers de près pour éviter les surprises.

Et la surprise, la voilà. Pas dans le dossier d'un garde du corps au passé trouble, mais dans les paumes des mains d'Endzela Orleliani, posées sur le front d'un Ministre d'État du Royaume. Cela n'était pas suffisant, elle l'embrassa sur son front et sans son consentement, ce qui était primordial pour tous les Teylais sensés et tous les diplomates dans ce genre de protocole. En un instant, il comprit que les concessions qu'il avait offertes allaient se retourner contre lui et le Royaume de Teyla, comme le froid glacial d'un iceberg s'abattant sur un navire, sans que l'équipage ait le temps de voir cet iceberg. Pour un homme comme Pierre Lore, dont la vie entière était une quête d'ordre parfait, un univers où chaque dossier était aligné au millimètre près sur son bureau et chaque journée planifiée à la minute, l'imprévu était une agression. L'acte frappa de plein fouet Pierre Lore. Face à cette agression, selon Pierre Lore, son poing droit se serra pendant quelques secondes, visible pour l'étrangère, son œil droit cligna anormalement vite durant ces mêmes secondes, et Pierre Lore se réfugia, en marchant calmement, vers son bureau. Il n'invita pas la représentante étrangère à s'asseoir, non pas par manque de politesse ou volonté de vengeance calculée, mais parce qu'il était bien trop bouleversé face à l'agression qu'il venait de subir.

Alors que le silence se fit lourd et assourdissant, Pierre Lore fixa ses stylos rangés parfaitement. Il prenait du recul sur ce qui venait de se passer et comprit les raisons du geste de la diplomate étrangère, du moins le crut-il. Avec la missive diplomatique, cela faisait beaucoup de normes, de coutumes et de bienséance diplomatique non respectées par le Code Communautaire. Il avait eu beau s'excuser et évoquer une conséquence "involontaire" dans l'une des missives, avec le geste fait par Endzela Orbeliani, le côté involontaire semblait pourtant volontaire aux yeux de Pierre Lore. Il était certain que si Pierre Lore disait, tout comme dans ces missives, que le geste était déplacé, son interlocutrice allait user des mêmes arguments. Par ailleurs, sa prise de parole immédiate le démontrait. Elle jouerait du fait que Pierre Lore et la diplomatie teylaise n'étaient pas ouverts aux cultures étrangères, etc. Elle pouvait ainsi dérouler des actes déroutants et bouleversants pour son interlocuteur sans que ce dernier puisse s'en émouvoir, au risque de passer pour une personne raciste.

La dernière phrase d'Endzela Orbeliani était, en un sens, fatale et démontrait que le Code Communautaire n'était tout sauf un partenaire diplomatique fiable et avec lequel il fallait dialoguer ou émettre des échanges diplomatiques. En outre, elle plaçait Pierre Lore dans un faux dilemme. Pierre Lore et Endzela Orbeliani, par effet domino, ce qu'ils représentaient chacun, allaient soit être amis ou ennemis. Il n'aimait pas cette manière de faire de la diplomatie, bien qu'il ait reconnu des talents pour la duperie et la malice à son désormais adversaire. Le choc était passé, il était temps de répondre à l'attaque de son adversaire.

- Madame la représentante, dit Pierre Lore en remplacement de l'habituelle "Votre Excellence" de la diplomatie teylaise, j'ai un immense problème avec plusieurs choses qui proviennent, non pas du Code Communautaire, mais de vos actes personnels. En outre, le respect et l'honneur sont deux valeurs très importantes au Royaume de Teyla. J'observe avec une grande peine que vous ne montrez aucune de ces deux qualités, étant donné que vous faites des gestes sans l'ombre d'un consentement oral ou d'un signe montrant un potentiel consentement. Il n'y avait aucun doute sur mon consentement. Ce qui crée un autre problème, d'autant plus grave. Ce problème, et vous allez sûrement le nier, c'est l'agression caractérisée d'un ministre du Royaume de Teyla, d'un citoyen du Royaume de Teyla.

Il fit une pause, laissant ses mots s'installer dans l'esprit de son interlocutrice. En disant clairement que les problèmes venaient d'actes personnels il écartait un risque élevé de crise diplomatique avec le Code Communaitaire et mettait dans l'embarra, normalement, son interlocutrice. Puis il reprit sur un ton tout aussi ferme :

Ma constatation n'est pas sujette à un débat sur la relativité culturelle. L'intégrité physique et le consentement sont des principes universels, dont je ne saurais douter que même les membres de votre organisation en comprennent la portée. Si vous tentez de nier cela, les relations entre nos pays ne s'amélioreront pas, ce qui est un problème quand vous avez vous-même contribué au refroidissement des relations en une phrase. Si vous m'aviez prévenu du protocole, je l'aurais accepté. Hélas, une vague phrase dans une missive n'est pas un argumentaire suffisant pour votre défense, Madame. Il est clairement établi que le Royaume de Teyla fera le nécessaire pour garder cette affaire privée, afin de vous éviter des conséquences négatives sur la scène internationale et auprès de toute l'Organisation des Nations Démocratiques, ce qui serait bien plus handicapant que les conséquences de votre geste qui restera privé. J'espère que vos services sauront se montrer professionnels et coopératifs sur cela. Toutefois, en l'absence de votre manque de professionnalisme, ce que j'aurais pu pardonner dans d'autres circonstances, le Code Communautaire ne peut s'appuyer sur l'organisation d'un État-nation qui a les moyens de former ses diplomates. Je dois partir de l'hypothèse que vos services feront fuiter l'affaire publiquement, pour des raisons qui m'échapperont sans doute. En espérant me tromper sur ce point.

Ceci étant établi, les conséquences sont, vous vous en doutez, inévitables et non négociables,
continua Pierre Lore assis derrière son bureau. Afin que les relations entre nos deux nations souveraines, enfin nations souveraines, dit-il avec un sourire malicieux, entre deux entités à la nature différente, ne soient le moins abîmées par vos actes, je communiquerai directement, après votre départ, vos faits et gestes durant la rencontre et des conséquences. La diplomatie teylaise notifiera le Code Communautaire que votre comportement relève d'un acte d'agression et que vous avez décidé seule, en dehors du cadre fixé par le Code Communautaire donc, que le Code Communautaire doit s'engager dans une voie hostile à l'encontre du Royaume de Teyla. Nous rappellerons que cette voie que vous avez choisie n'est pas la voie souhaitée par le Royaume de Teyla et que nous espérons que le Code Communautaire saura faire preuve de compréhension quant à la confiance rompue, qu'il faut désormais reconstruire.

Je ne suis pas du genre, madame, à vous faire du chantage en vous disant que je suis prêt à ne pas alerter vos supérieurs de vos faits et gestes en échange de concessions inespérées pour le Royaume de Teyla. Non, loin de là, si vous pensez cela, alors vous n'avez rien compris à la diplomatie teylaise, Madame. Nous respectons le Code Communautaire et nous souhaitons un dialogue égal entre les deux parties. Au regard de vos faits et gestes, ridiculisant le Code Communautaire, le dialogue ne peut plus être égal. J'oubliais, nous informerons le Code Communautaire que vous avez notifié très clairement au Royaume de Teyla un dilemme qui ne fait aucun sens, si ce n'est un ultimatum.

Pierre Lore fixa son interlocutrice puis les conseillers. Les mots de Pierre Lore n'étaient pas violents en eux-mêmes. C'étaient les conséquences qui étaient violentes. Endzela Orbeliani était venue au Royaume de Teyla en étant trop confiante, en pensant comprendre la diplomatie teylaise. Elle allait être sacrément surprise, se dit Pierre Lore. On ne devient pas une diplomate hors pair en se comportant ainsi, en menaçant et en imposant un faux dilemme au Royaume de Teyla. On ne pouvait prétendre au respect, à ce que le Royaume de Teyla vous écoute, en agressant un ministre de Sa Majesté sous un faux prétexte pour piéger l'un des plus éminents ministres du Gouvernement, se disait Pierre Lore. Plus qu'être l'un des ministres les plus importants du Gouvernement de Sa Majesté, il était un ministre protégé par Sa Majesté Catherine III face aux diverses critiques qu'il avait pu subir.

Dorénavant, l'esprit de Pierre Lore n'était pas occupé tant par la réaction de son interlocutrice, qui risquait fortement d'être virulente, étant donnée la confiance avec laquelle elle était entrée dans cette pièce. Non, la préoccupation de Pierre Lore allait être la réaction Code Communautaire, notamment si son adversaire du jour avait une place centrale au sein du Code Communautaire. Est-ce le cas ? Pierre Lore n'avait pas la réponse à cette question, seulement un élément, celui de sa nomination. Pouvait-on être nommée représentante du Code Communautaire auprès de la quatrième puissance mondiale sans la moindre influence ? Pierre Lore ne le croyait pas. Le Royaume de Teyla allait se montrer conciliant avec le Code Communautaire. il espérait que le Code Communautaire allait être conciliant. Quoi qu'il arrive, Pierre Lore n'en avait pas terminé avec son interlocutrice.

En dernier lieu, Madame la représentante, les concessions inhabituelles qui ont été faites à des représentants d'une entité à la nature vague, non formelle, sont désormais révolues par mon ministère. En outre, les effets de la lettre de créance seront annulés dans les plus brefs délais, à compter de cette semaine, à vrai dire, par mon ministère. Toujours par mon ministère et en coopération avec le ministère de l'Intérieur, les accréditations de sécurité données seront révoquées à compter de cette semaine, et nous attendons là aussi de vos services la pleine coopération quant à un retour chez vous dans les plus brefs délais, une fois les effets de ces accréditations annulés. Là aussi, j'en informerai vos supérieurs, étant donné vos actes, Votre Excellence.

Je vais le dire avec gravité, parce que le moment, voyez-vous, est grave, par votre faute. Le Royaume de Teyla ne saurait tolérer de tels agissements, venant d'un Teylais ou d'une puissance étrangère, ou que sais-je. Cela pourrait venir d'extraterrestres que j'aurais eu la même réaction. Le Royaume de Teyla vous a ouvert ses portes. Il vous a offert, malgré votre statut incertain, une écoute que bien des nations établies nous envient. Il vous a traité avec l'honneur dû à une représentante de votre rang. Mais voyez-vous, comme je l'ai dit, le Royaume de Teyla est ouvert à la discussion et à un rapprochement avec le Code Communautaire, une fois la confiance retrouvée. Alors, je vous écoute : de quoi étiez-vous venue discuter avec le Royaume de Teyla ?

Je ne vois que des discussions informelles ici. Nos mots ne changeront pas sur mes agissements que j'ai énumérés précédemment,
termina Pierre Lore, sur un ton un peu plus cordial.

Pierre Lore s'attendait à tout maintenant. Que son interlocutrice entre dans une colère, une rage sans commune mesure. Ou alors que son interlocutrice accepte désormais son sort. Il acceptait aussi la possibilité que son interlocutrice, sachant que ses actes n'auraient aucune conséquence chez elle, auprès du Code Communautaire, choisisse la moquerie ou tout autre comportement pouvant enrager Pierre Lore et la diplomatie teylaise. Il s'attendait à ce que son interlocutrice souhaite humilier le Royaume de Teyla, possiblement en faisant fuiter cette rencontre, mais de manière à ce que les faits rapportés soient flatteurs envers Endzela Orbeliani.


N'écris plus les réactions de mes personnages à ma place pour les prochains postes s'il te plait, pour des raisons évidentes.
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Igityan
Le piège se renferma sur l'éminent Pierre Lore. Étonnement, ce qui a fait de lui un diplomate exceptionnel, connu et reconnu par ses paires, a aussi fait de lui une faible personne, un humain tourmenté, inapaisé. Son autoritarisme à peine caché, son obsession pour les règles, les lois, les dogmes (celles de chez lui), ses TIC et ses TOC incontrôlables, son idéalisme nobiliaire douteux ont fait de lui une cible facilement exploitable. Le fait qu'il gérait cette rencontre seul, n'allait pas être en sa faveur. Du moins c'est ce qu'avait été déduit de sa réputation par l'équipe diplomatique du Code Communautaire. Il fallait le décontenancer, pour pouvoir faire ce qu'on voulait de lui et donc du Royaume de Teyla, disaient-ils. Ce plan était extrêmement risqué, mais ceux-ci avaient été pris et Endzela Orbeliani se frottait les mains devant la réaction de monsieur Lore. Il était tellement risqué que seul la diplomate Orbeliani et la diplomate Igityan avait été mise au courant. Elles étaient les deux moins orthodoxes du lot, donc les plus à même d'effectuer leur mission à bien et elles étaient les deux seules que le Code Communautaire avait autorisé à agir à leurs guises. La diplomate Shahi et le diplomate Nakashidze, eux, n'avaient pas la même liberté, ils n'étaient au courant de rien et cela se voyait, ils paraissaient effrayer par ce qui venait de se passer.

Nver Igityan laissa le ministre Teylais finir son petit discours moralisateur, à peine menaçant, pour contre-attaquer ses arguments. Elle s'avança, déterminer, au niveau d'Endzela Orbeliani. Elle regarda le ministre et elle risqua un léger mouvement de tête vers l'avant. Elle se releva et elle commença à parler.

- "Votre Excellence, permettez-moi de me présenter à vous. Je me nomme Nver Igityan et je m'avance devant vous en qualité de diplomate la plus importante du Code Communautaire, proche de toutes les Communautés les puissantes des Quatre Vallées. Pour être tout à fait honnête, c'est cela qui fait de moi une des personnes les plus importantes de l'institution. Sachez que je me déplace rarement. Dans mon pays, je reste dans ma vallée et à l'international, je suis déployé pour des occasions exceptionnelles. Je vous prie de considérer ses informations à mon égard comme une preuve d'amitié et de réparation pour ce que nous vous avons fait subir. À partir de maintenant, je serai votre principale interlocutrice pour cette rencontre et dans le futur si notre collaboration devient plus sérieuse. La diplomate Orbeliani est en réalité une de mes plus proches collaboratrices et vous n'aurez plus affaire à elle si c'est ce que vous désirez.

De plus, je m'empresse de m'excuser au nom du Code Communautaire pour cette petite entourloupe. Cela était nécessaire pour vérifier vos intentions à notre égard et le moins que l'on puisse dire, c'est que nous sommes extrêmement déçu, bien que pas surpris. Premièrement, n'essayez pas de ramener cet événement à un problème personnel, car ce n'est pas le cas. Tout cela était prévu, ne nous manquez pas de respect en laissant croire le contraire. Nous avons officiellement envoyé la diplomate Orbeliani en tant que représentante de notre institution, alors tous les reproches que vous lui faites seront considérés comme des attaques directes perpétrer à l'encontre du Code Communautaire. Nous ne sommes pas des clowns, ainsi veuillez garder votre mépris pour vous-mêmes."


Elle débita, sans sourciller, son discours comme s'il avait été préparé, mais ce n'était pas le cas, personne n'aurait pu prévoir la réaction et les mots exacts du ministre. Igityan était juste une maîtresse de la diplomatie et de la manipulation. Elle prit une petite pause pour rassembler ses pensées et continua de plus belle.

- "Deuxièmement, éviter de menacer une des nôtres de la sorte. Invoquer le droit ne sert à rien. Les lois Teylaise ne la concernent point. Le consentement est un concept universel, oui, vous avez raison et ce n'est pas à deux femmes que vous allez l'apprendre. Un concept universel, disposant de définitions particulières en fonction de la culture dans laquelle elle s'applique, vous devriez le savoir, ne vous présentez pas comme plus bête que vous n'êtes. Ceci ne sied guère à un homme de votre trempe.

Troisièmement, notre manque de professionnalisme, comme vous dites, réside dans la "sure professionnalisation" et dans la "sure rationalisation" de votre civilisation toute entière. Ne nous mettez pas dans le même sac à patates, s'il vous plaît. Nos méthodes sont différentes des vôtres, veuillez l'accepter où nous serons dans l'obligation de mettre un terme à cette rencontre et toutes relations cordiales. Pour mettre tout cela au clair, nous considérons la diplomatie à l'inverse de vous, chez nous l'insulte suprême réside dans la mesquinerie et dans l'hypocrisie, alors que chez vous, ses valeurs sont centrales, au nom de l'ordre et de la bienséance. Nous préférons l'honnêteté et la franchise dans les intentions que vos manœuvres lâche. Vous devriez vous inspirer de nous, votre diplomatie en saurait plus efficace. Enfin, peu importe l'ordre et le respect des normes établies est important pour vous, très bien, nous le respectons sans broncher, nous ne vous avons pas dit d'être plus adapté à nous, alors ne le faites pas. Nous voyons votre réaction comme une énième preuve de votre colonialisme assumer et encré jusqu'au plus profond de la construction de votre pays. Gardez vos petites provocations pour vous, nous avons été les victimes de cette idéologie nauséabonde. Faites au moins semblant de la cacher. Vous ressemblez plus à un enfant qui a perdu son jouet qu'à un représentant d'une grande puissance."


Les deux diplomates Lav P'iri qui ne participaient pas aux discussions étaient totalement choqués par la violence des mots lâché par la diplomate Igityan. Surtout qu'elle ne s'arrêtait pas et la deuxième phase de son plan allait être enclenché.

- "Alors que faisons-nous ? De notre côté, nous n'avons aucun intérêt à divulguer ce qui vient de se passer entre vous et ma diplomate. Nous sommes ravis que du vôtre la position soit la même. Toutefois, vous avez rompu la confiance que nous avons placée en vous Votre Excellence. En effet, vous avez fait preuve d'un racisme non-dissimuler à notre égard. Quand je confronte vos paroles aux faits, je me demande sincèrement où est passé votre honneur tant désiré et tant utiliser comme mantra. À votre avis, qu'en penserait la presse Teylaise ? L'opinion publique ? Que pourront faire vos adversaires politiques ? Réfléchissez-y."

Elle arrêta de parler, détourna son regard vers la diplomate Orbeliani comme pour l'inviter à poursuivre.

"J'aimerais rajouter quelque chose si vous le voulez bien. Elle se mit à marcher le long du bureau du ministre sans le regarder comme si elle se parlait à elle-même. Il serait dommage pour vous si je sortais mon meilleur jeu d'actrice en faisant croire à tout le monde que vous avez perpétré des gestes déplacés à mon encontre si vous voyez ce que je veux dire. Qui pensez-vous que l'on va croire ? Moi ou vous ? À votre avis, qu'en penserait la presse Teylaise ? L'opinion publique ? Que pourront faire vos adversaires politiques ? Réfléchissez-y. Il serait dommage que cela précipite votre chute."

La diplomate Igityan renchérit tout de suite.

- "Enfin, vous n'êtes pas décérébré, vous savez ce que cela implique. Si vous voulez que cela n'arrive pas, veuillez retirer vos menaces ridicules et continuons la rencontre comme elle était prévue." Elle fixa le ministre et lui accorda un sourire, le seul de toute ça prise de parole.

Un dialogue égale en ses deux parties était structurellement impossible. Le Code Communautaire le savait. Les méthodes employées étaient donc extrêmes. La faiblesse matérielle du Code Communautaire, des Quatre Vallées toute entières devaient être compensée. Par des procédés diplomatiques agressifs. Igityan aurait préféré faire autrement, mais cela n'était pas possible. Si elle optait pour une diplomatie plus classique, le rapport de force serait trop en sa défaveur et de ce fait les accords seraient toujours mauvais pour le Code Communautaire.

- "Ceci étant dit, nous pouvons passer au vif du sujet."

La diplomate Shahi s'avança en direction du bureau du ministre, posa un document et s'en alla.

- "Le document que vous voyez sous vos yeux répertorie toutes les ressources naturelles présentes au sein des Quatre Vallées et qui sont produite avec un assez grand volume pour prétendre à des importations. Nous souhaiterions vous vendre ce dont vous avez besoin. De plus, notre production reste faible par rapport à ce que nous pourrions vous offrir. Je sous-entends par là que vous pourriez nous aider à améliorer nos processus de production et nos usines pyrométallurgique. En échange, nous pourrions vous faire des prix d'ami. Qu'en dites-vous ? "
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