16/09/2016
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[Code Communautaire-Teyla] Bienvenue a Teyla.

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Bienvenue a Teyla.

MAE
Pierre Lore, Ministre des Affaires Étrangères.


Le Royaume de Teyla était une nation rodée sur les rencontres diplomatiques entre les nations. Il connaissait par cœur les stratégies et les jeux qu'on y faisait. Le type de personne qu'on y trouvait et les schémas types qui se répétaient selon les situations et de l'interlocuteur en face. Il était moins habitué à communiquer et rencontrer des représentants d'une communauté qui pouvait être confondue comme une nation par l'opinion publique. Pourtant, c'est bien ce qu'il se passait avec le Code Communautaire actuellement, une de ces représentations et organes représentant diverses cultures des Quatre Vallées du Nazum. Sur le continent Nazumi, le Royaume de Teyla était absent et plus largement l'Organisation des Nations Démocratiques. La seule présence aboutie du Royaume de Teyla sur ce continent était via le Wanmiri dont le fonds d'investissement teylais avait le plus investi dans l'opération de modernisation des infrastructures du pays. Une réussite commerciale et surtout diplomatique, avec à la clé un soft power important au sein de cette nation en plus d'avoir l'opinion publique wanmirienne, notamment les urbains, apprécier le Royaume.

Bien que le Royaume de Teyla restât méfiant, si le Code Communautaire pouvait être une nouvelle porte de sortie pour le Nazum alors le Royaume de Teyla ne serait pas contre. Mais attention, les élites du Royaume de Teyla étaient méfiantes par nature et encore plus ici alors qu'elles avaient du mal à comprendre les Quatre Vallées et le Code Communautaire. L'esprit teylais était millimétré, tout était pensé à l'avance selon qu'on pouvait analyser, du moins c'était l'esprit général qui régnait grandement au sein de la diplomatie teylaise, et ce, malgré les récentes réformes. Alors le ministère des Affaires Étrangères teylais s'activa à rechercher toutes les informations qu'il trouvait sur cette nation pour préparer au mieux la prochaine rencontre diplomatique.

Par ailleurs, le fait de recevoir Endzela Orbeliani créa un vrai débat de fond au ministère. Endzela Orbeliani était un peu un OVNI dans l'espace diplomatique du Royaume de Teyla. On lui reconnaissait le statut de diplomate, mais pas le statut d'ambassadrice, pourtant elle représentait une communauté des communautés. Elle pourrait prétendre au statut d'ambassadrice au Royaume de Teyla, mais le fait qu'elle était nommée par aucune nation, elle ne pouvait prétendre à ce statut. Pouvait-elle prétendre au protocole que recevaient les ambassadeurs étrangers au Royaume de Teyla ? C'était la question qui traversa tout le Gouvernement de Sa Majesté et dont Pierre Lore allait devoir trancher.

Lorsque Endzela Orbeliani entra dans le ministère des Affaires Étrangères, elle a pu observer un bâtiment moderne et neuf. En outre, le bâtiment est sorti de terre en deux mille onze et offre un cadre de travail tel que pensé par les Teylais. Ce n’était pas un lieu conçu pour impressionner, mais pour poser un cadre. On reconnaissait dans la décoration une nation qui se voulait être noble et honorable, mais aussi respectueuse de ses invités. Le modernisme était partie prenante de la décoration sans oublier la verdure qui était l'élément essentiel décoratif de toutes les pièces. Il y avait même un petit jardin suspendu et les invités y passaient à chaque fois qu'ils venaient rendre visite au ministre des Affaires Étrangères.

Après un court instant d'attente, non calculé par la partie Teylaise, deux gardes royaux vinrent chercher Endzela Orbeliani et l'escortèrent jusqu'à la salle de la rencontre entre Pierre Lore et Endzela Orbeliani. Les gardes royaux teylais étaient en tenue de cérémonie. La tenue ornée du bleu royal du drapeau, drapée de blanc à la ceinture jaune. Les mains des soldats étaient des mains recouvertes d'un gant blanc, d'un blanc si blanc qu'on aurait pu y voir de la neige. Dans le couloir amenant à la pièce, un majordome attendait devant la pièce et lorsque la troupe de trois personnes arriva devant la salle, le majordome qui se tenait devant la porte amenant à l'immense salle, ouvrit la porte et hurla, tandis que les gardes royaux s'arrêtaient devant la porte :

- Votre Excellence et Honorable Ministre de Sa Majesté Pierre Lore, je vous présente Son Excellence Endzela Orbeliani représentant du Code Communautaire. Sa présence en ces lieux place Son Excellence au champ d'honneur du Royaume de Teyla.

À un signe de tête, en guise de remerciement, la porte se referma lentement dans un souffle discret, emportant avec elle le majordome à la démarche chorégraphiée. Pierre Lore restait debout, non loin d’un fauteuil en cuir brun dont les accoudoirs témoignaient du passé et des longues négociations qui s'étaient déroulées ici même. Cette pièce représentait l'architecture teylaise dans sa splendeur, à savoir l'amour du contraste. L'ancien était mêlé au moderne d'une manière subtile et chaleureuse, presque charmante. Le costume trois pièces de Pierre Lore, qui s'approchait de la diplomate étrangère, était de ton avec l'ensemble de la pièce. L'homme ne transmettait aucune émotion, si ce n'est qu'il était dubitatif de la rencontre à venir, comme le montra sa moue qu'il fit avec sa bouche à l'entrée de l'étrangère. Il dit sur un ton chaleureux toutefois :

- Votre Excellence, c'est avec plaisir que je vous reçois dans mon ministère, en espérant que la discussion sera constructive pour ceux que nous représentons tous les deux. Mais je n'ai pas de doute là-dessus. Je vous propose de vous asseoir, dit-il en montrant les fauteuils puis la table. Une proposition calculatrice qui allait permettre de savoir dans quelle mentalité était la représentante du Code Communautaire. Était-elle dans une ambiance uniquement de travail ou pensait-elle que les relations internationales étaient faites et étaient traversées entre les relations personnelles des différents acteurs. Dans le contexte de réception d'un organe non gouvernemental, un Teylais aurait sûrement choisi le fauteuil. Pierre Lore semblait attiré par la table.

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Endzela Orbeliani

Endzela Orbeliani est une jeune femme singulière, au sein du Code Communautaire et même au sein de toutes les Quatre Vallées ; pays qui n'est lui-même pas connu pour sa banalité. Né il y a 24 ans, à l'Est du cirque du Mdivani (მდივანი), proche de la région de Vits'ro (ვიწრო), le début de sa vie a été relativement commun. Sa mère était une géorgienne, bien intégrer dans la société des Quatre Vallées, présente dans de nombreuses Communautés et insérer dans un Ziareba (ზიარება) solide. Son père quant à lui est fantôme et le peu de ce qu'on sait de lui, c'est qu'il devait être d'origine Turco-Mongole, ou peut être d'origine Jashurienne. Enfin, on n'en sait rien. Elle a donc grandi dans le Ziareba (ზიარება) de sa mère, qui pratiquait assidument le nomadisme saisonnier. Le printemps et l'été, ils partaient sillonner la vallée de l'Alasania et l'automne et l'hiver, ils se sédentarisaient généralement en s'éparpillant toutes et tous dans plusieurs villes ou plusieurs villages. Dans son cas, elle suivait sa mère, dans différents villages, qui passait le plus clair de son temps dans les champs, sur les versants abrupt de la Chaîne des Trasdamard (Տրասդամարդ), situé à l'Ouest entre la vallée du Dzaghig et la vallée de l'Alasania.

La particularité majeure de sa vie arriva assez tôt. Elle était né et considéré comme un garçon par ses pairs alors qu'elle était une fille. Au fil de sa vie, ce trait se marqua de plus en plus provoquant d'immense tension avec son milieu. Elle s'exila lors de son quinzième anniversaire. La personne qui s'exilait, dans la société des Quatre Vallées, s'exposait purement et simplement à la mort. Vivre en dehors des Communautés et des Ziareba (ზიარება) est quasiment impossible sauf en passant par des groupes contre-communautaires ou en apprenant à vivre seule dans la forêt. Elle choisit contre sa volonté de rejoindre un gang de trafiquant de faux papiers nommée Kaghaldi (ქაღალდი). Lors de sa carrière dans l'illégalité, il s'avéra qu'elle développa des talents exceptionnels. Elle est désormais particulièrement doué dans nombreux domaines, la discrétion, la capacité à disparaitre et à se forger une identité à partir de rien sont ses spécialités. Elle fait aussi preuve d'une habileté d'écoute et de négociation à tout épreuve. La guerre totale que mène le Code Communautaire aux groupes contre-communautaire, lui valu une arrestation, malgré ses talents, ainsi qu'un séjour en prison. Une fois ça peine purgé, les gens du Code Communautaire ayant remarqué ses aptitudes, elle se vit proposer un poste au sein de l'institution. Son excentricité et sa vivacité d'esprit lui ouvra petit à petit les portes vers des responsabilités plus importantes notamment dans la Communauté d'action pour le respect externe du code communautaire et la Communauté de promotion et de défense du modèle communautaire. Elle commençait à être connue et à se faire un nom dans de nombreuses autres communautés comme dans A ne pas exploiter dans ce RP sauf si je dis le contraire.la Communauté pour la défense des droits des queers, la Communauté pour la défense des droits des queers nomades, l'Armée des libertaires des Quatre Vallées, la Communauté pour la préservation des coutumes et traditions géorgiennes, la Communauté des nomades saisonniers géorgiens de la vallée de l'Alasania et la Communauté des prolétaires des Quatre Vallées.


Les personnes les plus influentes du Code Communautaire le savaient cette rencontre avec le Royaume de Teyla, cinquième puissance mondiale, était spéciale. Spéciale et d'une importance capitale. Depuis la sortie de l'isolement des Quatre Vallées, le Code Communautaire s'était montré discret dans les relations internationales contrairement à son "concurrent d'ordre sociale", l'Etat des Quatre Vallées, représenter par Tedore Abashidze, qui s'était montré très loquace dans ce domaine malgré les peu de moyens à sa disposition. Cette retenue sur la scène internationale était partiellement calculé. Le principal problème venait des moyens peu adapter qu'ils avaient à leurs disposition pour assumer de telles rencontres. Le statut non étatique de leurs institutions était également un problème et ils le savaient. Cela expliquait en partie le fait qu'Abashidze eu pu obtenir plus rencontre. Toutefois, le Royaume de Teyla avait proposé une solution intermédiaire en convoquant en son territoire une diplomate du Code Communautaire, qui n'avait pas le statut d'ambassadrice, mais dans les faits son rôle était similaire. Et cela Endzela le savait. Et peu lui importait ce que pensaient les diplomates du royaume de Teyla, elle représentait l'intérêt de millions de personnes et elle comptait bien tirer de cette rencontre le plus de bénéfice possible, notamment pour la sécurité de ses concitoyens.

Par ce que oui, c'est bien elle qui avait été choisie par les membres les plus influents du Code Communautaire pour effectuer cette mission d'importance. Elle avait désormais prouvé sa loyauté, son passé criminel avait été expié. Ce choix pouvait paraître étonnant à travers les yeux de personnes peu éclairer au vue de sa personnalité excentrique et de l'originalité qui transpirait de tout son corps, contrastant avec la réputation austère et machinique du Royaume de Teyla, mais, au fond, ceux qui la connaissaient vraiment savait son excentricité révélait un profond sens des responsabilités enfouie en elle depuis toujours. Son esprit était vif, millimétré et elle calculait ses coups toujours à l'avance. D'apparence, elle allait faire de cette rencontre un fiasco, mais en réalité, elle était parfaite pour mener à bien cette rencontre. Elle avait également été choisie, car elle n'était pas complétement géorgienne, pas complétement turc, pas complétement étrangère, pas complétement issu des Quatre Vallées. C'était politiquement plus sûr. Le risque de froisser telle ou telle communautés par rapport à des critères ethniques n'était jamais à exclure, alors elle apparaissait être un espèce de compromis. Bon, les franges les plus réactionnaires du Code Communautaire n'était pas ravis de sa nomination, mais ils s'en contentèrent, car ils savaient qu'elle pouvait défendre leurs intérêts de manière farouche, tout autant que les intérêts des franges plus progressistes.


Endzela
Le jour J était arrivé et Endzela était particulièrement agité songea, Pridoni Nakashidze, un des diplomates l'accompagnant. À chaque fois qu'il la voyait, c'était dans une tenue qu'il n'avait jamais vue chez aucune autre personne. Elle arrivait souvent à mélanger des influences traditionnelles géorgiennes et turques avec des influences plus modernes et Eurysienne. Ils se trouvaient dans une des salles d'un des bâtiments le plus important appartenant au Code Communautaire, en train de fignoler les derniers détails techniques concernant leur départ ainsi que de rediscuter des orientations stratégiques au sujet de la rencontre avec le royaume de Teyla. En plein milieu d'une intervention importante d'une de ses collègues, Aram Shahi, Endzela se permit de lui couper la parole pour demander qu'on lui fasse un thé au citron. Avec un grain de raisin à l'intérieur. Son comportement agaçait Prigoni. Il s'agita nerveusement sur son siège. Il ne la comprenait pas. Tout comme le choix de la désigner comme diplomate principale pour la rencontre à venir. Enfin, une fois son intervention terminée, Aram continua.

"Je disais donc, notre puissance militaire étant très déstructurée, mais surtout vraiment faible en comparaison, nous devrions..."

Endzela, la stoppa d'un geste.

"Je vous l'ai déjà dit, discuter de ce sujet ne sert à rien. Je m'en occupe personnellement."

Tous regardèrent ailleurs en guise de réticence à ses propos. Mais personne ne la contredit. Endzela lâcha un petit soupir de soulagement ou de fatigue, difficile de les différencier.

"Enfin, nous pouvons terminer cette réunion, nous nous sommes assez préparées, il est inutile de poursuivre des discussions qui nous embrouilleront l'esprit lorsque nous serons en face de Monsieur Lore."

"Vous avez raison, cela fait plusieurs semaines que nous avons planifié les moindres détails, anticiper le moindre scénario.", renchérit une des diplomates, Nver Igityan.

Pridoni ne pouvait pas laisser passer un affront de plus.

"Vous devriez laisser Aram finir sa réflexion, quand même un peu de tenue ! "

"Garder votre sens de la bienséance pour tout à l'heure Pridoni. Et puis nous savons tous ici que vous en pincer pour Aram, alors ne vous ridiculisez pas s'il vous plaît. C'est pour le bien de notre groupe. Nous devons agir de concert pour cette rencontre, j'espère pouvoir compter sur vous..."

Elle laissa sa phrase en suspens, pris son thé et quitta la salle d'une démarche décidée. Pridoni lui baissa la tête, gêner, par sa petite révélation, mais surtout par son comportement puéril...


L'équipe était donc composée de la diplomate principale, Endzela Orleliani et les diplomates conseillers Aram Shahi, Nver Igityan et Pridoni Nakashidze. Toutes et tous étaient d'une ethnie différente, toujours pour la même raison. Éviter les tensions inutiles. Ils prirent ainsi l'avion à Dzun Tovli direction Manticore...
Le trajet se passa sans encombre et nos quatre protagonistes furent accueillis dans les formes. Sobre et raisonner. Endzela était visiblement ravis de se trouver en ses lieux, le luxe rayonnait dans toute la ville, pour celle qui n'avait connu qu'une vie simple, voire misérable. Pour les autres, Manticore avait une espèce d'aura mystique. C'était peut-être dû au fait que le traité fondateur d'une des organisation international les plus importantes du monde portait le même nom. Enfin, dans tous les cas, ils se sentaient bien et utiles dans cette ville.

Le moment tant attendu par toute une nation approchait à une vitesse délirante. Endzela resta calme, ce n'était pas dans son habitude, mais aujourd'hui, elle se maîtrisait parfaitement. Sa posture et ses vêtements étaient droits, sévères et inspiraient autant le respect que la confiance. Ainsi, présenter, elle avait l'âme d'une grande femme, une grande diplomate. Concrètement, elle l'était au final. Les gardes royaux emmenèrent la délégation à la rencontre du Ministre Pierre Lore.

Le majordome cria ce qui fit sursauter les trois conseiller, alors qu'Endzela, elle resta de marbre, sûr d'elle. Le Ministre s'approcha d'elle d'une démarche assurée, il transpirait la confiance, qualité essentielle pour une personne de son importance, venant certainement d'une longue expérience dans cet exercice. Endzela ne semblait pas impressionner, au contraire un petit rictus de satisfaction sortit de son sourire. Elle prenait son pied ça se voyait. Elle laissa le Ministre finir de parler avant de prendre la parole à son tour.

"Votre Excellence, sachez que nous sommes ravis de vous rencontrer. Nous espérons toutes et tous la même chose aujourd'hui et nous allons nous efforcer d'agir à l'unisson malgré nos différences culturelles."

Avant d'en dire plus elle se rapprocha encore plus du ministre, lui prit l'arrière du crâne de ses deux mains dans le but de l'incliner légèrement. Elle l'embrassa en suite légèrement sur le front, puis elle le lâcha et s'écarta. Toute l'assembler était choqué de ce geste, le Ministre en premier. Elle désamorça la situation instantanément.

"N'y voyez aucune malice de ma part Monsieur le Ministre. Sachez que dans notre beau pays ce geste s'appelle le Migheba (მიღება). Il est rarement utilisé, car il marque la plus haute marque de respect qu'une personne puisse accorder à une autre. Je me suis permise de l'effectuer, car lors de notre échange à distance, nous avions dit que nous effectuerons des "protocoles" uniques à notre culture dans le but de renforcer nos liens diplomatiques. Je vois que cela vous à déconcerter, alors sachez que nous pouvons continuer sur ce chemin pour mieux nous connaître ou alors nous pouvons nous asseoir et parler boulot comme deux collègues qui ne s'aime pas tellement..."
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