Palais de Marcine
Posté le : 11 mai 2025 à 16:39:03
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Ici seront répertoriées toutes les conversations entre les hommes politiques marcinois sur des sujets divers et variés...
Posté le : 11 mai 2025 à 16:39:57
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Mais pourtant, il ne pensait pas à la bombe que fut sa dernière déclaration, déjà à Antrania on grinçait des dents et peu apprécièrent les sorties du Premier Ministre de Marcine, et il était certain que l’appareil reliant le palais des Mille Cent Trente au palais de Marcine sonnerait d’ici quelques heures et il serait certain que de la Greauce serait loin d’etre aimable lorsqu’il prendra la parole, et il y a fort à parier que la formation d’une milice indépendante d’Antrania sera un véritable parcours du combattant qui ferait passer les réformes agraires qui seront entreprises pour un parcours santé… Le pire, sera sans doute pour le Roi, pris entre les envies d’autonomie de sa Couronne afaréenne et les tendances centralisatrices, ou du moins les relents hégémoniques de son autre Couronne d’Eurysie… Certes, ce n’est pas une première dans l’histoire antérino-marcinoise, un dualisme a toujours existé et les souverains réussirent à réconcilier leurs gouvernements respectifs… Mais pourtant, Louis VI risquerait d’avoir du fil à retordre, de la Greauce, tout autonomiste qu’il était risquerait certainement de se voir dépasser par ses alliés et de devoir temporiser avec les conservateurs, ainsi les affrontements quant au nouveau statut de Marcine risquerait certainement de dégénérer en guerre plitique généralisée en Antérinie, notamment lorsque de Grace s’en melerait…
Mais pour le moment, un autre sujet tracassait le Premier Ministre, qui avait devant lui une petite carte de l’Afarée et une fiche d’information sur un petit pays ; l’Union du Transveld, situé en Afarée équatoriale, cet état adoptait une gouvernance particulière, un modèle inique qui considérait les populations locales comme de la main d’œuvre bon marché tout juste bonnes à travailler tout en niant leurs droits civiques… Tout en permettant aux élites coloniales de prospérer et de s’enrichir sur le dos des locaux… Cette situation est particulièrement mal vécue à Marcine. Non pas car cela fait resurgir les traces d’un passé colonial inexistant, mais surtout car les transveldiens noirs partagent des caractéristiques religieuses communes avec les Marcinois, tandis que le P.P.A, sachant parfaitement que si tout cela venait à s’effondrer brutalement, les conséquences pour les populations seraient désastreuses, et les risques d’une guerre civile ne seraient pas à négliger… Accentuant encore plus l’instabilité régionale et attirant les vautours kah tanais et clovaniens, déjà occupés à s’écharper au Gondo voisin…
Ainsi la question que tout le monde au palais de Marcine se posait était de savoir s’il était nécessaire et souhaitable de tisser des liens avec l’état, ou au contraire s’il fallait soutenir les mouvements plus ou moins légaux qui visaient à rééquilibrer la situation en faveur des locaux, question qui est à la fois de la géopolitique à cause d’un choix qui sera avant tout motivé par le besoin de s’attirer les faveurs de certains états comme le Grand Kah ou encore l’Ouwalinda et le Dgondu, mais aussi une question idéologique qui divise encore les idéologues du P.P.A ; le traitement des populations (majoritairement blanches) et des fractures inter-raciales voir inter-ethniques entre les peuples locaux… Qui divise la plupart des membres du P.P.A sur le sujet… Ainsi le Premier Ministre appela son ministre des Affaires Etrangères, Aimé Bassé, qui maîtrisait bien mieux la situation locale que son collègue et ami… Ce dernier entra assez rapidement et s’assit sur l’un des petits fauteuils de cuir avant de demander ce qui pouvait pousser le Premier Ministre à le convoquer…
Aimé Bolila : « J’ai un conseil à te demander, c’est par rapport au Transveld, tu sais que je suis loin de pardonner les eurysiens (et les aleuciens) de leurs crimes coloniaux et de leurs interventions dans les affaires des tribus afaréennes, et aujourd’hui encore je ne pardonnerai rien à la Clovanie pour ses activités au Gondo. Ainsi je voulais savoir si je devais ouvrir des liens diplomatiques avec l’État, ou au contraire l’une des factions afaréennes, et si oui, lesquelles ? Enfin je sais que tu es le premier à considérer les états coloniaux comme légitimes en Afarée, donc je voulais connaître ton point de vue, car cette action aura certainement des conséquences sur Marcine et la Confédération si l’Union du Transveld le prends mal, et déjà que de la Greauce ne me lachera pas d’ici les prochains mois, alors autant éviter de donner à Louis d’Antrania (le Ministre des affaires étrangères antérinien) un prétexte pour me sauter dessus… »
Aimé Bassé : « Je suis ravis de voir que tu décides de prendre les choses avec sagesse, au lieu de foncer tête baissée, et de te mettre à dos des états souverains et les états confédérés. Mais je tiens à préciser par rapport à tes remarques, que je ne suis pas un révisionniste qui néglige les crimes coloniaux eurysiens et aleuciens, je tiens tout de même à rappeler que les minorités blanches existent et qu’il faut donc faire avec, les négligées reviendrait à nier le passé colonial, et à montrer que les pans afaréens sont des enfants qui oublient des points essentiels. Car que l’on le vueille ou non, ces derniers (les blancs) conservent leur influence dans l’économie locale, ils monopolisent les postes politiques ; pourquoi ? Car ils sont les seuls à avoir les formations nécessaires, enfin un système politique et éducatif qui favorise les blancs pendant des siècles ne peut redevenir équitable en seulement quelques années, il y a besoin de lui permettre de s’acclimater et de redevenir plus égalitaire… Ainsi il faut encourager le gouvernement à se montrer plus ouvert, en lui faisant miroiter des accords, des échanges, qui seraient alléchants… »
Aimé Bolila, surpris ne peut s’empêcher de dire : « Si je comprends bien, tu propose d’entretenir des liens commerciaux et économiques avec un état raciste et autoritaire ? »
Aimé Bassé s’attendait à ce genre de remarques, ça fait des années qu’il travaille avec Bolila et ça fait des années que la question revient sans cesse et divise le P.P.A en deux camps, les « révisionnistes » et les « radicaux » deux, camps proches idéologiquement, mais pourtant opposés sur la question diplomatique, les premiers, grandement inspirés par les préceptes chrétiens, prônait une vision qui promulguait une amnistie générale et un oubli de tout les crimes commis par l’un et l’autre camps, permettant de briser un cycle de la violence en promouvant le Pardon généralisé. Cette vision, certes candide, pour ne pas dire inatteignable sans quelques pressions extérieures et une bonne volonté généralisée, n’en reste pas moins la plus modérée, et vise à conserver certains acquis de la colonisation, notamment au niveau économique et politique, comme l’apparition de la démocratie parlementaire ou encore du libéralisme qui a permis une évolution technologique importante. Mais, dans certains cas, la situation est tellement explosive, que ce réformisme et ces vœux pieux ne suffisent plus, le niveau de rancune est si élevé que les populations blanches, et surtout leurs collaborationnistes, seront nécessairement victime d’une vindicte populaire malsaine et meurtrière…
De l’autre coté, les « radicaux » font fi des saints principes qui guident les « révisionnistes » qu’ils accusent de nier l’existence des crimes coloniaux (élément évident de mauvaise foi car au contraire les « révisionnistes » tentent de dépasser ces derniers en promulguant le pardon ; « on pardonne mais on n’oublie pas ») et considèrent que les colons doivent payer, et ce quitte à se rapprocher de la vendetta en perpétuant le cycle de la rancœur et en excitant les haines des populations soumises aux colons et à leurs auxiliaires afaréens. D’ailleurs, les « radicaux » sont certainement les plus violents et les plus critiques à l’égard des populations ayant collaborées et même « trahie » leurs peuples, chose parfaitement impensable pour les pans afaréens les plus convaincus. Ainsi ces hommes ne sont même plus considérés comme afaréens, et méritent l’exil au même titre que les colons. Paradoxalement, les « radicaux » ne proposent aucune solutions viables pour le nouvel état, qu’il y ait un génocide ne les dérange pas, tant que « l’honneur » afaréen est sauvegardé, et que les douloureuses traces du passé colonial soient oubliées, et ce aux dépens des populations locales qui se retrouvent sans expériences, aux capacités administratives réduites, sans cadres, sans ingénieurs, sans politiciens capables, ouvrant donc la voie aux investissements étrangers et à la prise de contrôle par l’investissement du pays… Avec en prime, la formation des élites locales dans des écoles étrangères ou ils apprendront à devenir les fidèles serviteurs d’un état qui s veut décolonialiste, mais qui deviendra la nouvelle Métropole…
Ainsi Bassé répondit calmement : « Ne me lance pas sur ce genre de sujet, tu sais très bien qu’encourager au génocide n’est pas une preuve d’humanisme, et je ne permettrais pas que le Royaume soit à l’origine de tensions ethniques meurtrières, d’accord ? N’oublions pas que tu t’es engagé à rester pacifique et que si tu dois intervenir, ce sera avec l’aval des grandes puissances et de la Confédération, donc non nous ne soutiendrons pas le régime, nous pousserons le régime à changer, à devenir plus doux avec les locaux. Je sais, ce n’est pas facile de rester neutre lorsque nos frères de religion peuvent se faire maltraiter, lorsque nos frères de couleurs souffrent à cause d’étrangers qui les plongent dans la peur et la violence en plus de se croire supérieur à la moitié de l’univers en se prétendant soutenus par le Seigneur ! Mais non, nous resterons neutres et impassibles, nous contacterons le plus de monde possible sur place pour obtenir plus d’informations, mais en attendant nous devons tacher de ne pas provoquer d’incidents. Sauf, si les crimes commis par le régime tranveldiens sont trop importants. Espérons qu’ils restent pacifiques et que rien ne soit tenté contre les peuples afaréens présents sur place… »
Bolila, surprit par cette fermeté fit sourdement : « Et s’ils tentent quelques choses ? »
Bassé, fit simplement : « Espérons pour eux que leurs frontières sont bien gardées et que les gardes civils soient correctement armés… Enfin, je suis certain que nous ne ferons pas le sale boulot nous même, nous nous sommes engagés à rester pacifiques, mais je suis certain que les grandes puissances locales resteront parfaitement neutres si l’Ouwalinda voire d’autres états afaréens, comme l’Antegrad ou l’Azur, s’immiscent dans les affaires locales pour le bien des populations concernées, quant à Marcine, elle pourra très certainement écoulé son stock d’armes auprès des états afaréens concernés, et ce aux dépens du Transveld, en espérant bien sur que ces stocks d’armes livrés de manière aléatoire, ne tombent pas dans les mains d’afaréens en colère, et que les troubles ne finissent pas en révolution… Enfin avec Ateh Olinga dans le coin, difficile de nous assurer que le calme et la paix entre les peuples colonisés et leurs maitres (qu’ils soient eurysiens ou kwele) ne volent pas en éclat… »
Bolila appréciait les sous-entendus à peine voilés de son collègue, et c’est dans des moments comma ça qu’il se rappelle que cet homme était digne d’être son ami, il espérait simplement que ces pronostiques soient justes et ne put s’empêcher de demander :
« Et sinon, on soutient quelqu’un en particulier ? Ou on reste statique et l’on attends de voir comment ça se passe là-bas ? »
« Et bien, dirions-nous que mieux vaut choisir notre « poulain », le représentant des intérêts locaux, et là encore, deux choix s’offrent à nous ; soit on s’intéresse à George Ntumba et dés lors on adopte une ligne politique claire, c’est à dire celle des « révisionnistes ». Soit on se montre plus violent et l’on choisit Alfred Maloba. Les deux soutiennent l’émancipation des peuples mais en revanche, dans les deux cas nous auront choisis notre ligne directrice, soit on se montre impitoyable et l’on préfère assassiner en masse les élites blanches et les kwele, comme ce fut le cas peu après la colonisation velsnienne en Ouwalinda, amenant pauvreté et faiblesse pour le Transveld, soit au contraire on décide de nous montrer plus ouvert et l’on choisit la voie d’Alfred Ntumba en encourageant son réformisme et en espérant que les Blancs et les Kweles sauront se faire discrets. Ce choix, doit être primordial. Il désignera notre attitude à adopter vis à vis des puissances coloniales et leurs reliquats en Afarée, soit le Pardon, soit le sang, mais il est certain qu’un choix doit être fait dans l’intérêt des populations locales. Sinon, nous pourrions malencontreusement ouvrir la porte au désordre et aux querelles ethniques, et tu sais très bien que pour peu que les locaux aient soifs de vengeance, la situation pourrait devenir explosive et sanglante. Donc si ça ne tenait qu’à moi, j’aurais déjà envoyé une lettre de soutien à Ntumba et préparer des fonds spéciaux pour sa campagne. »
« Hum, bon on va attendre, et je rappellerais au diplomate que l’Union a toutes les cartes en main, si elle décide de se montrer ouverte et tolérante avec les populations afaréennes, le Royaume et par extension la Confédération seront cléments, a contrario, si le Transveld s’attaque de manière trop brutale aux « indigènes », ou du moins, se montre plus violent que d’habitude, nous ne ferons rien pour eux, et même au contraire, nous laisserons les ouwalindais ou les antegrains se précipiter sur ces derniers… Enfin, comme le disent nos amis cartaradais ; « wait and see » et advienne ce qu’il pourra… »

« Biiip ; Biiip ; Biiip »
Puis à ce moment là, une sonnerie de téléphone retentit à travers l’élégant bureau marcinois, le Premier Ministre se leva précipitamment et alla répondre, puis une fois le combiné en main il fit à Bassé :
« C’est de la Greauce, et il est de très mauvaise humeur, j’espère que tu sauras le calmer, car sinon, je vais certainement me montrer très désagréable. »
Et Bassé, pensa en souriant ; finalement, ils auront un peu de temps devant eux les transveldiens, car je sens qu’une bataille bien rude opposera Marcine à Antrania d’ici les prochains mois… Avant de répondre aimablement à Bolila :
« Ne t’inquiète pas, je suis certain que de la Greauce est un personnage très raisonnable… »
Posté le : 11 mai 2025 à 16:41:14
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- « Oh, merde alors ! » Répondit lentement le Premier Ministre, lui portait un costume plus traditionnel, le fameux trois pièce bleu marin caractérisant la plupart des élites politiques de la Confédération. A contrario de son collègue, il était plus froid, moins agréables avec ses interlocuteurs ; on disait souvent « Bassé est une main de fer dans un gant de velours, Bolila n’a qu’un gantelet en acier et un sourire carnassier », si son ami pouvait très vite devenir une plante carnivore, lui était un requin de la politique, quand il souriait, ses adversaires tremblaient, et quand il se lancait dans de longues tirades, ils s’inclinaient. Combien de piques réussirent à faire craquer ses opposants ? Combien de remarques assassines assénées plus violemment encore que des coups de massue purent mettre au tapis ses ennemis ? En clair, Bolila a une verve agressive, le verbe haut et les manières brutales. Ce n’est pas un poète aimant le beau, mais un pamphlétaire préférant la raillerie. Et c’est de cette manière qu’il put s’attirer les bonnes grâces des marcinois ; lors de ses débats il ridiculisait aisément ses adversaires et leurs points de vue en dévoilant au grand jour les dissonance cognitives de certains et en réussissant à esquiver les questions et les pointes. Ainsi, les rieurs étaient de son côté, les élécteurs étant les plus sceptiques quant à leurs choix de vote sont confortés.

Mais pourtant, il savait que ses compétences dans le domaine diplomatique étaient assez réduites, il était taillé pour les débats et l’administration interne, mais il n’y comprenait rien aux intérêts fluctuants des grandes puissances, aux alliances contradictoires formées entre états étant opposés en tout points, aux rapports de forces internes entre les uns et les autres… Il déléguait volontiers tout cela à son ministre des affaires étrangères et n’avait pas hésiter à soutenir les revendications des anarchistes lors de la conférence de Marcine pour obtenir sa majorité au Parlement. Mais il arrivait des fois que la situation se dégrade trop vite, que les intérêts marcinois, confédéraux et géopolitiques entraient en collision et que ce qui devait être une simple embrouille de voisinage devenait un véritable engrenage régional qui prit dans la tourmente tout les états limitrophes et probablement d’autres puissances mondiales. « La Terre est vaste, et Dieu décida de nous envoyer cette épreuve ! » pensa instinctivement le Premier Ministre, et il faut dire que cette réaction est bien naturelle car cette missive impromptue venait de jeter un nouveau sujet de discorde dans la vaste arène qu’est la Confédération, les politiques et parlementaires marcinois se jetteraient sur l’occasion pour soutenir tel ou tel camps, et bien entendu le continent lui même devra probablement être concerné. Pis encore, les convictions profondes du P.P.A vont être mise à l’épreuve par ce nouvel incident qui risquerait de rebattre les cartes de la géopolitique locale.
Il n’ignorait pas ce qui se passait en Ouwalinda et leurs rivaux antegrains, loin de là d’ailleurs, et lui même avait prédit que ces affrontements intestins propres aux roitelets afaréens qui se parent de la dignité démocratique en organisant des « élections », qui feraient passer la Grande république pour un modèle démocratique infaillible, risqueraient de dégénérer et de prendre une tournure tout à fait disproportionnelle aux enjeux. Et bien entendu, il fallait que Marcine soit concernée par ces enfantillages, « Des missiles s’écrasent tout les jours au Gondo et pourtant on en fait pas tout un drame, même par sur que l’O.N.D ait pris des mesures concrètes sur le sujet ! Mais quand un dictateur sanguinaire meurt, dès lors les sylvois investissent la zone ! » pensa t’il, avant de lâcher « Ils devraient se contenter d’aider leurs pédophiles à agresser des enfants au lieu de se mêler de ce genre de choses » laissa t’il échapper. « Et maintenant me voilà obliger de me mêler des sujets qui me dépassent, séparer deux enfants dans la vaste de cour de récréation qu’est l’Afarée n’est pas simple au départ, maintenant on doit en plus se coltiner l’aide impromptue de la sixième puissance mondiale ! » continua t’il. « Et bien sûr, « mother anarchy loves all of her children », et la Kah va bien entendu soutenir l’Ouwalinda et probablement entrer en contact avec Sylva pour aider son poulain et se rapprocher des états afaréens. ».
- « Pas certain qu’Axis Mundi se brouille avec ses voisins directes et l’O.N.D pour les beaux yeux d’Ateh, enfin ce serait particulièrement osé et dangereux, d’autant plus que je doute que l’Alguarena si elle ne se sent pas concernée pour l’instant, laisse les deux autres grandes puissances du continent paltoterran s’écharpper sans rien faire. D’autant plus lorsque c’est son rival qui est impliqué… Ensuite, c’est quand même l’Ouwalinda, une puissance en passe de devenir un état voyou et qui est soumis à un embargo, donc par certain que l’Afarée se prenne de compassion pour Ateh. » Rappela Bassé avant de dire ; « Mais malheureusement ce n’est pas tant ce qui va se passer entre le Kah et Sylva qui nous intéresse et qui nous alarme surtout, mais plutot ce que nous allons faire. Les sylvois veulent des garanties, pire encore, il veulent que nous nous mêlons de ces affaires là. » Puis le ministre s’assit et regarda droit dans les yeux son collègue avant de dire ; « Tu sais pertinemment que les paramètres à prendre en compte sont trop nombreux, et que ça va forcément attirer la Confédération. »
Il faisait bien entendu allusion aux rapprochements diplomatiques menés par l’Antérinie auprès des autres états de l’O.N.D, dans le but de rejoindre cette organisation. Et si Marcine venait à s’opposer de manière trop directe à Sylva, les représentants confédérés pourraient avoir des échanges pour le moins animés avec le Royaume, qui mets en péril toute une stratégie visant à redorer le blason antérinien. Mais, surtout, c’est la ligne diplomatique antérinienne qui en viendrait à être totalement bousculée, car l’Empire s’est toujours montré assez coulant avec les actions de chacun, tant que ses intérêts premiers (à savoir commerciaux) n’étaient pas en jeu, mais là c’est toute une route commerciale qui pourrait être bloquée pendant quelques jours ; « Les Onédiens sont impérialistes, et leurs interventions répétées au Hivistiland, ou du moins le sinistre état au nom imprononcable qui a rejoint le giron du Valkoienland, et ce sans l’accord de l’U.E.E. à laquelle appartenait cet état ! Qu’est ce qui les empêcherait de bloquer les ports marcinois si on refusait de les aider et qu’on bravait le blocus ? » pensa Bolila avant de faire « Et de Grace ne nous pardonnera jamais d’avoir mis en péril les relations entre l’Antérinie et l’O.N.D, d’autant plus que les relations entre Marcine et l’Antérinie vont probablement se tendre d’ici les prochains jours, si nous laissons un « vu » aux sylvois qui risqueront de mal le prendre… Surtout avec la formation d’une armée marcinoise indépendante de l’armée confédérale, qui n’a pas l’air de ravir le reste de la Confédération… » acquiesca le Premier Ministre.
- « Encore une fois, le pire sera au niveau politique, comment vont réagir les membres du P.P.A s’ils apprennent que nous avons céder, j’imagine bien les gros titres de l’Afaréen « Bolila s’incline devant l’ogre onédien et abandonne lachement ses alliés ouwalindais ! » ou encore « L’Ouwalinda livrée à elle même, l’Afarée trahie par le P.P.A et Bolila devenant la risée de toute la Confédération ! ». Enfin on ne peut abandonner ceux qui luttèrent héroïquement pour l’indépendance du Gondo, et comment peut on nous prétendre afaréen si nous laissons les autres imposer des sanctions à ceux qui se battent concrètement pour le continent, ce serait complètement contre productif et particulièrement stupide. Ensuite, un dictateur de plus de moins n’est pas une perte réellement problématique, au contraire d’ailleurs, lui se vendait dans la joie et la bonne humeur aux étrangers et aux clovaniens, alors sa mort devrait surtout être considérée comme une délivrance pour l’Afarée, donc non, on ne va certainement pas prendre de risques politiques pour un tel drôle, d’autant plus lorsque certains se mettent à bloquer des pays entiers pour se donner bonne conscience. C’est comme ça que je vois les choses, mais en revanche une chose est sûre, on ne peut répondre de manière évasive à cette missive, c’est avant tout une décision politique que nous prenons Aimé, alors je pense qu’il est nécessaire d’en référer à l’autre puissance parlementaire, c’est à dire le F.L.A. » répondit avec vigueur le ministre.
- « Sages paroles… » fit son interlocuteur, « mais attends, c’est une plaisanterie ?! Ils regrettent vraiment la mort de ce fou furieux qu’était Idi Amar ?! Sérieusement ! On parle d’un dictateur qui réussit à s’attirer les foudres d’une organisation aleucienne en quelques jours seulement ! De plus, un dictateur ne peut être légitime à régner, enfin comment peut on considérer que la mort de cet homme qui mit en péril l’équilibre afaréen en provoquant délibérément un autre dirigeant beaucoup plus sanguin que les élites traditionnelles en lui envoyant un missile peut être vue comme une tragédie ! Et puis merde, pourquoi nous et pas les autres ? Enfin, jamais un état démocratique ne pourrait prendre de telles décisions pour la mort d’un dictateur psychopathe ! Bref, ces sylvois sont bien étrange, à prendre la défense du pédophile et du dictateur tout en oubliant la veuve et l’orphelin, enfin en laissant l’orphelin seul avec des pédophiles… » Ces paroles complètement décousues et particulièrement virulentes traduisaient assez bien l’embarras du Premier Ministre. Puis il appuya sur un microphone et demanda ; « Faites venir Madame Diallo, on a besoin d’elle ! ». Cette dernière entra et demanda comme une tournade en quelques secondes en signifiant qu’elle attendait ici depuis une vingtaine de minutes avant de se lancer dans un long, très long monologue.

- « Je sais pourquoi vous me faites venir, j’ai appris par l’ambassadeur ouwalindais les exactions commises par les sylvois, l’odieuse tentative de génocide commis par ce sinistre état de pédophiles en puissance ! Non mais, sérieusement ! Ils tentent d’affamer les camarades ouwalindais, et pourquoi ? Car ils ont euthanasié un chien ! Non mais sérieusement ! Mettre sous blocus tout un sous continent pour se donner bonne conscience et faire croire que l’on défends ainsi la démocratie en inversant les rôles ! Seigneur délivrez nous du mal et des sylvois surtout ! Bon, et bien maintenant il faut bien entendu prendre une décision, et là encore on ne peut se passer de moi. Donc je serais claire et précise, pas besoin de grands gestes et de grandes déclarations hypocrites, juste besoin du Kah. Vous voyez, cet état est fantastique, c’est en quelques sortes le bon génie (et comme tout génie il est anarchiste) de l’Humanité, un problème ; il le résout en quelques jours en proposant une solution équitable, et Marcine ne servira que de simple intermédiaire entre l’Ouwalinda, Sylva et l’Antegrad ! Vous voyez ? Non seulement nous évitons de nous mettre à dos la Confédération, nous montrons que nous sommes d’honnêtes afaréens, et en plus nous tachons de résoudre des conflits ! Si tout le monde était aussi intelligent que les anarchistes, le monde irait mieux. » fit pour débuter l’anarchiste aux costumes flamboyants.
« Car voyez-vous, le principal problème dans tout ça est l’intervention sylvoise, qui n’est ni nécessaire, ni légitime, et je pense que le monde irait infiniment mieux sans ces raclures d’ONDistes, regardez, Idi Amar balance de manière injustifiée et injustifiable un missile sur l’Ouwalinda, dès lors, Ateh le brillant stratège envoit un missile afin de rappeler que la violence n’est pas une solution, d’autant plus lorsque l’Afarée n’apprécie que très moyennement les traîtres, et finalement le dictateur antegrain, qui a vécu comme un chien durant une grande partie de sa vie meurt à cause de ses propres décisions, ironique, n’est-ce pas ? Mais les sylvois, préférant s’engouffrer dans la mauvaise voie décidèrent de soutenir l’Antegrad et son dictateur ! Donc maintenant on se voit obligé d’intervenir pour approuver l’intervention sylvoise ou au contraire tenter de raisonner ces têtes de pioche ayant autant de morale que les sociaux traîtres. »
« Puis nous recourrons à l’aide kah tanaise, tout en aidant discrètement nos bons amis ouwalindais, quitte à mentir sur la marchandise, car si les sylvois ne sont pas chrétiens, ils maitrisent à minima les bases de la charité. Et je doute fortement qu’ils viennent imposer un blocus terrestre sur le sol d’un état membre de la ligue de Vecal, sous peine de s’attirer l’animosité de l’Antérinie et surtout de Velsna, donc en disant faire passer de l’aide humanitaire, nous fournissons tout ce dont a besoin l’État ouwalindais. Et bien entendu, le monde politique ne pourra nous critiquer car nous avons agi en honnêtes chrétiens et en bons afaréens ! Alors messieurs ? N’est ce pas un bon plan ? Et si ça venait à se savoir… » rajouta rapidement Jeanne en voyant le ministre des affaires étrangères émettre des doutes « Nous n’aurions qu’à nier et affirmer que des margoulins profitèrent de notre bonne volonté et de notre générosité pour commettre de terribles forfaits et se lancer dans la contrebande… »
- « Et le Kah ? Qu’à t’il à voir là dedans ? » fit Bolila.
- « Aaah ; que les hommes de droite sont sots… » fit simplement l’anarcho-royaliste « … voyez-vous, l’Ouwalinda refusera de traiter avec l’Antegrad et Sylva si nous sommes les seuls à les y encourager, mais en revanche si la sagesse kah tanaise les convainc à participer à la conférence (qui se déroulera probablement à Marcine car nous entretenons des relations cordiales avec et l’Antegrad et l’Ouwalinda) nous pourrions ainsi se placer comme les arbitres du sous continents qui tentent de mettre en place un monde pacifique entre les puissances régionales pour éviter que de tels évènements se reproduisent, certes le « Aimez-vous les uns les autres» christique sera probablement forcé par les grandes puissances, mais sera au moins mis en place. Et puis, le continent est vaste et nous passons pour des sauvages à chaque conférence, il serait temps de redorer le blason local. Et puis, la Confédération, trop heureuse de la réussite marcinoise, se montrera bien moins méfiante quand vous tenterez de ramener nos concitoyens à la raison en en appelant à la paix générale en Afarée. »
- « Brillant exposé, Jeanne, tu peux être fière, car tu viens probablement de nous désembourber d’un pétrin pas possible. Espérons maintenant que les kah tanais se joindront à notre idée, et surtout réussissent à se montrer convainquant aux yeux des ouwalindais. » Fit le ministre des affaires étrangères.
- « Mother anarchy loves all of her children… » répondit en souriant Jeanne, «… n’oubliez pas que nous sommes probablement les anarchistes préférés des Kah tanais sur le continent afaréen, d’abord car nous ne sommes pas des fous furieux que l’attentat à la bombe attire plus sûrement qu’un traité de politique, et ensuite car nous avons une doctrine pour le moins atypique… Et je sais de source sûre que Rai trouve nos costumes fantastiques. »
- « Rai c’est pas le clown se promenant avec une crète plus haute que les plumes d’une huppe fasciée ? » Demanda Bolila tandis que Bassé approuvait lentement en hochant la tête.
- « Vous êtes intenables ! Quelques mois à Reaving vous feraient du bien à tout les deux ! » Répondit sur le ton de la blague Jeanne.

Posté le : 25 juin 2025 à 21:06:57
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- « C’est un plaisir partagé » répondit Louis VI de Marcine, et ce tandis que les Parlementaires s’inclinèrent de nouveau.
Et tandis que le Roi prononçait son habituel discours pour annoncer au Parlement et aux Marcinois qu’il résiderait en son Royaume, et ce jusqu’à la fin du mois de juillet, comme cela a été prévu lors de la « rotation de la Personne Royale » qui devra ainsi alterner entre ses palais d’Antrania et d’Antérinie et ceux de Marcine et de Kalindi. L’objectif de cette rotation était de donner une idée concrète de la confédéralisation aux peuples des principales entités de cette dernière, et permettre ainsi aux populations de mieux se rallier à ce nouveau régime qui a permis à Marcine de connaître de facto et de jure une semi-indépendance, alors que l’Acte d’Union lui accordait une autonomie (extrêmement élargie), lui permettant même de gérer son propre empire colonial. Ainsi les Rois et Empereurs se positionnaient comme les ciments des nations de la Confédération. Car si auparavant ce dernier était certes apprécié, il était vu comme un être, une entité même, lointaine, presque mythique, maintenant, il apparaissait comme plus humain, plus proche de ses peuples. La légitimité populaire, s’ajoute donc à la légitimité légale et religieuse, renforcant son rôle unificateur. Dorénavant les Marcin’e ne deviennent pas uniquement des concepts abstraits et philosophiques, mais une véritable représentation du pouvoir, royal, mettant, en quelques sortes, fin à cette régence sans fin que prévoyait l’Acte d’Union (le Conseil des aristocrates locaux qui gouvernaient à la place du Roi afin de préserver la souveraineté et l’autonomie marcinoise de toutes possibles ingérences).
Mais déjà Bassé s’approchait discrètement d’Antrania, tandis que ce dernier paraissait visiblement amusé de le voir, et lui fit « Il faudra qu’on discute de ce qui s’est passé en Kabalie. » Le ministre antérinien paraissait visiblement embarrassé, encore un sujet particulièrement gênant qui allait être aborder. Et ce alors que Marcine réussissait à s’impliquer dans tout les coups fourrés d’Afarée ; une conférence diplomatique ratée à Marcine, une autre conférence avortée au Dgondu et une ingérence dans les affaires gondolaises sans compter un jeu assez trouble entre le Royaume et les états coalisés contre l’Ouwalinda. Bassé alternant entre un soutien à Ateh, sans pour autant nier qu’il a certainement dépassé les bornes en exécutant Idi Amar. Et qui bien entendu s’est injustement pris un retour de flamme qu’un impérialiste fourbe et lâche, trop occupé à s’immiscer dans des affaire qui ne le concernait en rien, n’a pu comprendre les pressions politiques et diplomatiques qui empêchaient Marcine de jubiler devant cette ingérence néo-coloniale et injuste et qui plus est lâche. Et bien entendu, ce retour de bâton qui répondait à un jeu diplomatique particulièrement ambivalent n’était pas encore connu de Bassé. En revanche, si les missives particulièrement amusantes montrant à quel point les petits états du tiers-monde peuvent se montrer méprisants avec leurs voisins, les crimes de guerre et autres infractions contre l’Humanité sont bien moins légères, si les insultes et le manque de retenu des enfants de la maternelle qu’est le Ministère des affaires étrangères azuréennes sont drôles, les génocides carnavalais le sont beaucoup moins, et surtout lorsque l’arsenal balistique rendent toutes critiques presque impossible, sous peine de se voir réduits en miette dans le seconde, et ce ne serait certainement pas un risible blocus qui ferait céder le principal antagoniste. Pire encore, d’Antrania savait que son rôle serait de modérer les ardeurs décoloniales de son homologue, et surtout de lui rappeler que toutes les actions hostiles à l’encontre de Carnavale seront violemment réprimées.
Et pendant que Sa Majesté finissait son discours, Bassé fit un signe à Bolila et à d’Antrania pour les emmener dans une anti-chambre somptueuse à la mode marcinoise. Il les fit asseoir et leur annonça qu’il fallait que Louis VI termine son discours pour pouvoir débuter la conversation dans le bureau. Il rappelait que le Roi devait prendre position sur le sujet, car toutes les décisions prises sur un tel sujet est vu, dans la tradition marcinoise, acceptable uniquement si le Monarque peut donner son avis. Si bien entendu la décision finale revient aux ministres, notamment à d’Antrania et à Bolila. Montrant ainsi que si la représentation du pouvoir marcinois est largement monarchique (au sens étymologique du terme, c’est à dire avec une seule instance de gouvernance) dans les faits, il reste encadré par des institutions bien moins arbitraires et largement plus démocratiques. Les Marcin’e devenant de faux hommes politiques dans l’imaginaire collectif marcinois, et c’est probablement ici où la grande différence avec le système antérinien est la plus criante, en effet en Antérinie le Monarque est avant tout Empereur, et non souverain, et cette terminologie, quoique similaire, est le point central qui permet de séparer les pouvoirs dans la terminologie antérinienne ; le Monarque est vu comme référant à l’absolutisme du XVIIIe siècle, le Souverain comme un terme voulant faire de la personne royale une entité indépendante, alors que ce dernier doit se conformer à tout un protocole et dépends des Assemblée dans tout ses déplacements en Antérinie (y compris dans les territoires dits « antériniens », comme le Bahama et le Scintillant ducal) alors qu’à Marcine il est bien plus libre, et apparaît surtout comme une sorte de descendant de Prophètes bibliques, certaines légendes racontent que le fondateur des Marcin’e est le descendant d’un cousin de Salomon ayant migré en Afarée occidentale pour sauver les âmes des locaux. Initiative qui a abouti grâce à la christianisation antérinienne. Ainsi, son image reste particulièrement associée à Dieu, alors qu’en Antérinie, si l’Empereur est en partie légitimer par son rôle de défenseur de la Constitution et de la Tradition, les Parlements le limite, s’assurent de la « soumission » des Antrania en les surveillant de près. La raison d’État primant sur la personne royale.
Le Roi ayant terminé son discours, il rejoignit ses ministres dans l’anti-chambre tandis que ses étoffes frôlaient le sol et que ses bijoux tintaient bruyamment. Et avant que cette conférence secrète ne débute entre les ministres antériniens et marcinois, Louis d’Antrania sortit un papier cacheté de son veston et fit, avec un sourire en coin ; « Je crois que cela t’appartient, c’est probablement l’enfant du ministre azurois qui a écrit ceci. En revanche ça nous était destiné, alors que tu étais mentionné. »

Et tandis que les yeux de Bolila et de Bassé se fondait au fur et à mesure que les lignes défilait, le Roi et le Ministre des Affaires Étrangères ne purent s’empêcher de rire, rien qu’en pensant à la réaction du Premier Ministre. Certes, il fallait éviter qu’il use des moyens oliganiens pour laver son honneur, mais néanmoins tout deux étaient d’accord qu’un tel affront ne mériterait certainement pas une petite lettre déconstruisant de manière pacifique les vils a priori de ces petits enfants au Q.I à peine plus élevé qu’un huître qui peuplent la maternelle la plus importante de tout l’Azur. Ainsi, Louis d’Antrania était à la fois consterné, mais aussi amusé de cette échange de piques qui s’annonçait, mieux encore il attendait avec impatience que les Marcinois rédigent cette fameuse réponse, lui même, s’il le pouvait n’aurait pas hésité de l’huile sur le feu pour mieux se tordre à l’arrivée de la missive . La diplomatie traditionnelle, lisse, froide, mécanique, ennuyeuse même, l’exaspérait, les missives se succédant à une vitesse affolante, des lettres chirurgicales qui rivalisent en impersonnalité, seule une missive de la Yözidie fut particulièrement amusante, le diplomate mélangeant loukoums, géopolitique et histoire. Chose qui a particulièrement plu au ministre qui a même proposé un costume de conception marcinoise en sachant pertinemment qu’un cadeau si originale ne saurait déplaire à Son Excellence. Ainsi, le ministre était bon enfant, riait de tout, même des puérilités des ministères étrangers, que ce soit les mioches qui orthographient particulièrement mal les nom des états, comme ce fut le cas pour feu Diambée, ou les petits abandonnés par leurs neurones qui peuplent le palais du Dawan. Néanmoins, il restait tout de même exaspéré d’un tel niveau, car s’il appréciait les pointes humoristiques dans les missives, il préférait éviter de devoir s’abaisser à un niveau qui ferait pâlir des petits enfants ayant à peine découverts les joies de la locution, et surtout les vices de cette dernière.
- « Ah oui ? Ces punda veulent jouer à cela ? Alors, là je suis certains qu’ils seraient surpris qu’un nègre puisse retenir autant de mépris ! Non mais, ce ne sera pas pour leurs beaux yeux que j’enverrais une missive à de la Geauce pour lui dire que la coopération antérino-marcinoise prendra fin après quelques siècles de bons et loyaux services réciproques. Et en plus me prendre de haut tout en prétendant défendre la base du droit international ! Ils peuvent aller se faire voir ! Comme si cette chiffe molle allait lancer quelques missiles à l’encontre de la Clovanie ! C’est bien la peine de m’intimer l’ordre de renoncer à des liens diplomatiques et économiques séculaires en prétendant que je n’ai pas le cran d’assumer “l’indépendance de Marcine” en me coupant de l’Antérinie tout en restant particulièrement silencieux sur le fait qu’ils n’ont pas l’air d’être bien utiles dans la résolution du conflit gondolais ! Qu’ont-ils fait ? Rien ! Et après ca vient emmerder ses petits camarades en leur reprochant de ne pas être assez afaréens ? Ils devraient déjà aller gérer les embrouilles sur place au lieu d’aller menacer à dix un pauvre état innocent, et d’aller insulter la légitimité d’un autre état. Heureusement que je dépasse cette réflexion de gamins bas du front, sinon je croirait que c’est une dictature théocratique qui ne connait qu’un mot; la violence, et qu’une arme, le mépris. Que les réflexes tribaux peuvent me manquer ; il veut nous prendre pour de bons sauvages un stupides sur les bords, et bien on les prendra pour des terroristes incroyablement débiles. Et bien envie de lâcher une foule en colère sur ses ambassadeurs, histoire de voir s’il a vraiment envie de voir apparaître un état aussi remonté sur la scène internationale ! Et après il viendra me parler d’indépendance quand j’irai souffler l’idée à ses minorités chrétiennes qu’elles méritent mieux que des sauvages qui les déconsidèrent et que rien ne vaut l’indépendance pour ces groupes là, rien que pour rire.”(1)
Si Louis appréciait les piques gratuites adressées à tel ou tel état, notamment dans le langage si fleuri qu’est celui qui caractérisait le Premier Ministre, très proche, à bien des égards, de son ami ouwalindais. Néanmoins, en bon diplomate il savait que les plénipotentiaires, même issus des états plus que répéréhensibles restaient des personnes intouchables, le droit international étant ce qu’il est, tout diplomate jouit de l’immunité, colère populaire ou pas. De plus, il préférait largement les missives acides aux réactions concrètes, qui étaient pour lui particulièrement lâches et inutiles, d’autant plus lorsque les distances étaient si absurdes que ca rienviendrait tout au plus à jeter un caillou au milieu d’une mare et attendre que les ondes atteignent les rives. En revanche, des sanctions économiques étaient le meilleur des répulsifs pour calmer les ardeurs antériniennes, le commerce étant la base meme de la fortune et de la richesse de l’Empire, il apparaissait inimaginable de se couper de tels ou tels marchés, mais malheureusement, l’Antérinie ne pouvait plus s’immiscer dans les affaires diplomatiques marcinoises, si auparavant elle le pouvait, mais de manière limitée (la diplomatie afaréenne fut gérée depuis presque deux siècles par une série de diplomates marcinois), maintenant le “Charbonnier est maître chez lui”, autrement dit Marcine réglera seule ses différents avec l’Azur. Et ce quitte à envisager sérieusement des sanctions commerciales de la part d’une enfant trop sensible. Car si l’Antérinie était réceptive à ce genre de menace, Marcine préférait se reposer sur ses partenaires de ce qu’ils voyaient comme un Axe kah tanais, et ce y compris sur ses échanges commerciaux. La rendant par conséquent insensible à de telles menaces.
- “Enfin Votre Excellence ! Vous ne pouvez prétendre vous débaraser ainsi de plénipotentiaires étrangers, aussi odieux soit-ils, quoiqu’après vous pourrez toujours les présenter comme des résidents-générals... Si les Marcinois apprennent que l’Azur vient des le insulter de nègres d’intérieurs, cela reviendrait à sceller le sort de ces pauvres diplomates, et même si je n’ai pas le droit de remettre en question vos décisions, je préfère au moins que vous ayez de la compassion pour eux, ils restent des êtres humains et sciemment lâcher une meute de chiens enragés en les provoquant encore plus est un meurtre déguisé. Pire, pensez au moins aux conséquences diplomatiques, vous voyez déjà l’Azur lancer ses porcs qui lui servent de journalistes pour s’attaquer à Marcine et ne pas manquer de continuer plus en avant dans les outrages, ils seraient même capables d’éclabousser de manière parfaitement aléatoire des Bahamanites... En revanche, je pense que vous devriez au moins leur permettre de rejoindre l’Antérinie, qui sera infiniment plus sure et qui vous évitera de vous salir les mains.”
- “Non, ils insultent l’honneur marcinois, qu’ils assument leurs actes, peut être qu’ils seraient même capables de camper sur leurs positions même avec une foule en colère devant leur palier. En attendant j’espère qu’ils retiendront qu’il ne faut pas prendre les Marcinois pour des sauvages.”
- “Mais enfin Aimé ! Répondit Bassé. Tu ne peux pas prendre de telles décisions, ou du moins en parler au F.L.A ! Tu sais qu’on parle d’un ambassadeur, d’un homme mandaté par un état étranger pour le représenter. Par conséquent ils méritent le respect du à leurs rangs, tu n’assassinerai pas un diplomate Kah tanais car il n’a pas aimé les petits fours. C’est un meurtre, et si la peine de mort est autorisé, le lynchage publique ne l’est pas. On ne parle pas d’un criminel étranger ayant commis des crimes inhumains, mais d’un représentant diplomatique innocent. Tu pense vraiment que tu réagirai correctement si les Azuréens massacraient notre représentants sur place ? Aie la sagesse d’une tortue au lieu de penser comme un éléphant.”
Le Ministre savait pertinemment comment prendre Aimé Bassé pour qu’il puisse se montrer compréhensif, et surtout qu’il sache se tenir, on pouvait le comparer à Barnabas et à Ateh, Bassé prenait les décisions, Bolila réfrénait les ambitions et les excès de ces positions. Mais cette fois-ci, la chose était différente, il ne s’agissait pas d’une missive injurieuse digne d’un enfant, non, il s’agissait pour Bolila d’une tâche à son honneur, il avait pour lui commis une faute impardonnable en diplomatie; croire en la bonne foi de ses homologues. Il avait tenter de se montrer constructif, poli, aimable même avec les diplomates azuréens. Et eux, qu’en disaient-ils ? Rien, si ce n’est qu’ils arrosaient de mépris les Marcinois, les présentaient à demi-mots comme l’aboutissement de stéréotypes coloniaux ; de grands enfants n’ayant pas conscience de la présumée domination antérinienne. Bien sur, cette vision simpliste, doit nécessairement plaire à bien des chefs d’états ; il n’osait même pas imaginer le nombre de personnes étant persuadés que Marcine était une colonie antérinienne, tout simplement car ils ne savaient pas lire des livres d’Histoire et étaient incapables de subtilité et de nuance. Mais maintenant, le ministre voyait plus clair dans le jeu azuréen, il comprenait dorénavant le racisme latent et les préjugés coloniaux consistant à croire que c’est par complaisance, pire encore par incapacité, que les Marcinois se laissent soumettre par les Antériniens. Et en partant de là, du racisme typiquement colonial latent aux ministres azuréens, Bolila commencait à voir que cet engagement décolonial assumé, n’était pas tant moral, mais est motivé par des raisons bien moins éthiques ; la puissance et surtout se former une clique d’états clients “trop reconnaissant” à cette fière et belle puissance des les “libérer” d’un joug eurysien pour les soumettre à une domination afaréenne, quelle bonté d’âme, au lieu de se voir mépriser en français, en anglais, en allemand ou en russe, les indigènes sont raillés en arabe. Ainsi, il s’en voulait d’avoir été abusé de la sorte et se promettait de ne jamais se faire avoir par des diplomates aux airs niais et aillant des capacités de compréhension limitées, finalement, ce qu’il considérait comme des bourdes étaient en vérité une négation savamment jouée de l’Histoire, le kah tanais désoccidentalisaient l’Histoire, eux, la fantasmait, la simplifiait, pour qu’elle puisse parfaitement s’insérer dans leurs œillères, pour qu’ils puissent facilement la manipuler et la retourner, qu’elle corresponde à une carte, et à l’idée qu’ils se font de cette représentation cartographique. Une absurdité qu’ils mettent en place, et qui peut réussir si les autres dirigeants restent trop naïfs devant une mauvaise foi si ambitieuse et si impudente.
Et cette mauvaise foi, il allait jouer dessus, comme le dit le dicton ; “Adui yako anapojaribu kukuua kwa mkuki wake, mgeuzie”, autrement dit retourne l’arme de ton ennemi contre lui. Au mieux ils se ridiculiseraient à prétendre que Marcine est une colonie parfaitement soumise à l’Antérinie alors que cette dernière s’est plusieurs fois opposée à l’Empire sur divers sujets, que ce soit pour le Gondo, la formation d’une armée indépendante de l’armée confédérale, l’alliance avec le Kah, alors que des évènements internationaux eurent lieu. Difficile de maintenir que Marcine est soumise quand elle entre parfois en opposition directe avec sa fameuse et tant fantasmée métropole. Et pour Bolila, la mauvaise foi allait plus facile à jouer ; un Azur qui pratique des politiques coloniales en Afarée occidentale, un Azur qui fait fi du droit des peuples à disposer d’eux mêmes en leur imposant une liberté, un Azur qui tente de faire naître une pax afarea sous son égide, quelques exemples bien choisis, quelques propos problématiques et généralistes, permettent de faire de la puissance arabe un Califat Colonial raciste, et mieux encore, de comparer ses méthodes avec celles de la Clovanie, qui a défaut d’y aller discrètement, reconnait à demi-mot ses opérations coloniales, alors que l’Azur les déguisent, tente de se donner un aspect lisse en brandissant des mots forts, et se présente innocente, fraîche comme une gazelle, pour aller mettre sous embargo les états dissidents, mépriser ceux qui ne suivent pas à la lettre ses instructions, et mieux encore tenter de les humilier sur la scène internationale, en violant la règle la plus élémentaire, le respect.
- “Je suis certain que Jeanne pourra rédiger une réponse salée bien comme on les aime à l’Azur, je lui ferai parvenir un plan, ensuite je suis certain que la pique gratuite adressée au Kah devrait suffire à la faire sortir de ses gonds, tu sais comment elle est. Au pire, lui demander d’insulter gratuitement un théocratie coloniale et raciste devrait lui faire plaisir, je ne suis pas certain qu’elle la féministe semi-enragé qu’elle est ait apprécié que seul un homme puisse ainsi juger un pays, ca ne m’étonnerait pas qu’elle rajoute l’étiquette sexiste à nos bons amis. En plus je crois qu’elle s’ennuie au ministère de l’Intérieur, lui donner tout un tas de bilans comptables pour qu’elle puisse prévoir les plans des grands projets de rénovations des infrastructures marcinoises ne l’a pas forcément enchantée. D’ailleurs, Excellence, Monsieur de la Geauce répondra de manière positive à notre demande de fonds ? Notamment pour les quelques milliards demandés à titre de subventions. Et Votre Majesté, seriez-vous prêts à payer de votre casette quelques millions pour amortir en partie les frais ?”
- “Bien sur, fit le Roi, si vous voulez je débloque des fonds des Fonds Souverains Impériaux, à titre d’aide, normalement je n’aurai que des parts limités dans les projets financés. Quant au gouvernement antérinien il s’apprête à répondre favorablement, sous réserve que des accords soient trouvés pour votre armée nationale.” tandis que Louis d’Antrania acquiéscait de la tête.
- “Alors là, vous pouvez aller vous brosser ! Je préfère me vendre aux azuréens que de ne pas faire naître de forces d’auto-défense marcinoises. J’espère que c’est clair.”
- “Bon, messieurs, je pense qu’un sujet plus important est à traiter, et tout cela sera aborder plus tard, quand nous aurons aborder le sujet principal de cette rencontre. Car voyez-vous Votre Excellence, nous vous invitons pour que vous puissiez statuer avec nous sur la marche à suivre, soyons clair, nous ne suivrons pas nécessairement les Antériniens, en revanche nous voudrions savoir si l’Antérinie serait prête à nous suivre ?”
- “Bien sur que non ! Enfin, vous savez que nous sommes à quelques encablures de Carnavale et vous nous demandez de m’opposer directement au pays avec l’arsenal balistique le plus puissant de la planète ? Tant qu’on y est n’hésitez pas à vous promenez avec une pancarte où il y a marqué “Je suis Juif et fier de l’être !” à Carnavale... Enfin, c’est du suicide et je ne saurai sacrifier la vie d’Antériniens innocents dans une telle cabale !” Fit rigoureusement le ministre antérinien.
- “Vous resteriez insensible à un génocide ? Des kabyles meurent par centaines de milliers chaque jours ! De faim, de soif, de maladies ! Figurez-vous qu’ils ont même inventé une maladie pour tous les exterminés ! Pis encore, on dit même qu’ils ont sépcialement teintés le sable de cette sinistre couleur pour marquer à jamais la possession de ses terres et la domination carnavalaise. Et vous venez me dire que vous avez peur ? Alors que Carnavale a assassiné un peuple pour des raisons obscures et particulièrement arbitraires, qu’elle vient de se débarasser de millions de personnes, “au nom du Christ” et se vante même de ses morbides exploits en prétendant avoir sauvé des milliers d’innocents de l’Enfer en précipitant leur décès ! Votre Excellence, comment faites-vous pour rester aussi impassible ? Marcine, l’Antérinie, le Bahama, le Scintillant, la Confédération, l’Afarée, le Monde sont sous le choc ! On ne parle pas de simples ingérences néo-coloniales du même accabit que la Clovanie ou l’Azur, non, nous parlons d’une véritable colonisation assumée en renvendiquée comme un porte-étendard de la civlisation, et non content d’insulter chaque jour qui passe l’Humanité, ils souillent le Christianisme, en prétendant sauver l’âme des autochtones, ils ne font qu’une chose, se rapprocher des flammes éternelles pour le restant de leurs jours, lorsqu’ils mourront comme les hyènes galeuses qu’ils sont, Popo Bawa se chargera d’eux, tandis que le Diable et ses hordes de Shetani les réduiront en esclavage pour avoir ainsi toucher à la Sainte Afarée, berceau du Christ et du Christianisme. Alors, réfléchissez sérieusement, pensez-vous qu’un état insultant le christianisme, l’Humanité, nos valeurs conservatrices et même la Confédération et ce qu’elle représente, puisse mériter d’exister ? Ne laissez pas vos sentiments se faire bailloner par une tête froide et impitoyable ! Laissez parler votre coeur, montrez que malgré tout, les Antériniens sont capables de bons sentiments !” Lui répondit non sans une certaine emphase Bassé.
- “Ils ont inventés de quoi se débarasser des kabyles ?” Fit avec horreur Louis VI et tandis que ses ministres hochaient tristement de la tête, il fit non sans effroi “Que le Seigneur ait leurs âmes !”
- “Je suis désolé Excellence, mais je ne peux accepter, je ne suis pas l’archevêque d’Antrania, et Monsieur de la Geauce n’est pas un saint, mais un homme politique. Nous ne pouvons risquer la vie des Antériniens en critiquant trop ouvertement Carnavale et son sbire démoniaque, vous le savez tout aussi bien que moi. La politique n’a pas de coeur, elle n’a que de la tête. Ce principe est sans équivoque et guide notre politique. Je ne peux me montrer aussi léger et sentimental avec la vie de mes concitoyens et des sujets de Sa Majesté.”
- “Au moins l’Antérinie votera avec nous si une déclaration de guerre est nécessaire ? Enfin je veux dire, nous accordera son soutien lors du Congrès Exceptionnel qui pourrait se tenir d’ici les prochains mois, ou prochaines années ?” Répondit rapidement Bassé avant que Bolila ne se perde en remarques.
- « Et avec quelle armée ? » répondit avec un sourire narquois le ministre.
- « Avec les missiles produit à Marcine, par des marcinois et en grande partie grâce à des capitaux d’origine marcinoise. » Fit Bolila sans se laisser démonter.
- « Vraiment ? » dit simplement le Ministre Antérinien.
- « Absolument, Excellence. »
- « Mais pourtant ils ont été produits au nom de la Confédération Antérinienne, et non au nom du Royaume, par conséquent ils n’ont qu’un objectif ; dissuader les potentiels agresseurs, et donc à usage défensif. Et non offensif. » Fit sentencieusement l’Antérinien.
- « Vous savez quoi Excellence, vous pouvez aller vous faire foutre. Exactement, aller vous faire voir. Nous trouverons nos missiles avec ou sans votre consentement. » Répondit Bassé avec une colère feinte et un emportement mesuré.
- « Pardon ?! » fit le ministre abasourdit, complètement choqué et dépassé par la situation.
En vérité ce mouvement n’était en rien le résultat de l’impulsivité coutumière d’Aimé Bassé, ses remarques particulièrement osées n’étaient pas dues à une exaspération provoquée par le comportement borné du Ministre. Non, son objectif était de le forcer à reconnaître, même à demi-mot, le droit des marcinois à s’armer. Et déjà cela permettrait de pouvoir compter sur un précédent, de quoi forcer, si besoin est, l’Antérinie à reconnaître une armée royale indépendante en montrant que d’un point de vue pratique et juridique, cela n’empêche en rien la coopération et la cohabitation entre deux armées ; celle de défense, et celle qui permets à Marcine de se rapprocher de son but ultime, c’est à dire la souveraineté totale, mais en revanche, il ne voulait pas que le Royaume devienne un état indépendant, en premier lieu car la coopération avec l’Antérinie est historique et séculaire, et Bassé ne voulait pas entrer dans l’Histoire comme étant celui qui a brisé des liens existants depuis le XVe siècle, et une union personnelle qui durait depuis 1676, en plus, comment allaient réagir les Marcinois ? Ils étaient attachés à Louis, à l’Antérinie (qui était tout de même bien vue malgré les dissensions plus ou moins publiques entre les gouvernements Marcinois et Antériniens, qui existent depuis le début, et qui sont mêmes intrinsèques aux doubles-monarchies.).
En revanche, le plus dommageable était certainement pour les Azuréens, car ces derniers avaient dévoilés qu’ils étaient racistes et avaient tout autant de mépris pour eux que les autres puissances coloniales, ou du moins les Marcinois le voyait dorénavant comme ça. Si l’état califal n’aurait probablement pas réussi à soulever les Marcinois, il aurait pu probablement d’attirer assez rapidement le soutien des Marcinois, ou du moins leurs bons sentiments. Et cela aurait pu permettre aux ministres azuréens de renforcer leurs liens avec l’Afarée occidentale tout en agitant la région contre les ingérences coloniales. Mieux encore, le gouvernement marcinois, n’attendait que ça, c’est justement ce qui explique cette déception si violente à l’encontre du gouvernement azuréen, et maintenant, leur mépris s’est retourné contre eux. Si la presse marcinoise, et surtout le gouvernement marcinois, fait fuiter les missives azuréennes, les ré actions populaire ne se feraient pas attendre, en toute vraisemblance quelques pavés devraient fuser sur le consulat azuréen. Car les Marcinois sont fiers, et si l’on s’amuse à les considérer comme des sauvages acclimatés, incapables de comprendre ou de prendre conscience de la « domination » antérinienne, leurs réaction ne sera certainement pas pacifique.
(1) Cette succession d'inélégances et d'insulte ne vise personne en particulier, elles ne sont pas non plus un plaisir inavoué de l'auteur qui aurait des penchants à la vulgarité. Elles permettent de donner un apercu du caractère du personnage et n'ont pas vocation à s'attaquer directement au joueur (que j'apprécie).
