11/05/2017
22:49:00
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Un nouvel Amiral-Président (RP ouvert aux gagnants de l'élection)

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Un nouvel Amiral-Président (RP ouvert aux gagnants)

Ce topic sera dédia à l’accueil des gagnants de l'élection ouwanlindaise au Palais présidentiel.



Le personnel du palais (90% d'hommes armés) s'était mis sur son 31 pour cette occasion spéciale. En effet, une fois tous les cinq ans, l'Ouwanlinda élisait de nouveaux amiraux-présidents. "Nouveaux" au pluriel, en effet, ce scrutin revêtait d'aspects quelque peu spéciaux, et propres à la "démocratie olinganienne". Reste que c'était jour de fête, et que les dates de élections avaient été systématiquement calées sur la date symbolique de l'indépendance du pays. Du moins, c'était là pour les fois où Ateh Olinga se rappelait bel et bien du jour des élections. Cette échéance avait vu un léger retard, en vertu des affaires gondolaises et antégrines qui secouaient actuellement le pays. Mais qu'à cela ne tienne, il était hors de question de retzrder davantage le fameux processus démocratique ouwanlindais.

Cette année, une personne relativement maigrichonne, et quelque peu dépareillée en contraste de l'envergure de l'évènement, se présenta au Palais. On va se le dire: le gagnant de cette élection ressemblait trait pour trait à un mendiant. Mais c'était là la magie de l’élection ouwanlindaise. L'Amiral-Général se plaisait à dire qu'il y avait toujours possibilité de d'élever à n'importe qui dans son pays.

Lorsqu'on fit place à cet individu et que l'on laissé pénétrer dans le bureau de l'Amiral-Président, celui ci tendit les bras en hurlant de joie:
- Ah ! Il est arrivé ! Le gagnant de l'élection ! Tu sais, j'avais hâte de te voir...Luis. C'est bien comme ça que tu t'appelles ? Qu'importe, je trouvais ton nom trop long, alors j'ai demandé à Barnabas de contacter l'état civil de ton village pour le faire raccourcir, parce que celui d'origine était beaucoup trop long à mon goût. "LUIS !", ça tape plus, tu comprends ? Bref, de toute façon, tu n'auras bientôt plus besoin de ton prénom... Prends place, je t'en prie, on va pas rester planter là comme deux velsniens !

L'Amiral-Président prend place, non sous emmètre une grande râle de soulagement.

Excuse moi, Luis...ces derniers temps ont été stressants, ça froisse les muscles. Barnabas n'arrête pas de me dire que ralentir la cadence, mais tu sais, là haut, ça n'arrête pas *il pointe sa tête du doigt*. Donc...cette journée va être un peu spéciale pour toi, tu vas prendre tes fonctions. Tu peux être fier, citoyen, parce que l'élection de cette année a été très serrée. J'ai hésite entre beaucoup de fiches, tu peux me croire. Mais c'est toi que j'ai choisi. Cependant, ce n'était là que le début du processus: j'ai encore deux ou trois questions à te poser, et ensuite, on pourra t'envoyer au dressing pour te débarrasser de tes loques.

Bon. Première question, et elle est très importante: est-ce que tu as des compétences en matière de combat à la machette ? J'ai lu dans ta fiche que tu étais un aventurier, alors je me dis que ce doit forcément être le cas. Est-ce que j'ai tort ? Même les grands esprits comme moi peuvent se tromper après tout.
Luis avait donc gagné les élections ? La candidature qu'il avait rédigé en vingt minutes après une bonne douzaine de bières et autant de pétards à ces "herbes aromatiques" qui poussent naturellement sur les murs de sa niche avait donc tapée dans l’œil du très grand Amiral-Président ? Rien d'étonnant à cela se dit il. Après tout, pourquoi voter pour quelqu'un d'autre que Luis Gonzalo Salazar de Salsa de Mango de Tostada aussi nommé "Anguila" lorsque celui-ci se présente à n'importe quelle élection ? Pourquoi voter pour un pauvre minable poursuivi pour détournement de fond ou un naze de pirate apatride condamné à couper des organes génitaux pour le restant de ses jours lorsque le symbole même de l'aventure, l'empereur d'Aleucie, le pourfendeur du Nazum, l'ombre de l'Eurysie, le démon de Képiland entre moulte titres lui fait face ? La confiance sage et éclairée que lui a accordé sans hésiter un seul instant Ateh "Chad" Olinga n'était-elle pas la preuve de sa supériorité, de sa perfection et de son génie naturels qui font son charme et sa renommée à travers le monde et au delà ? C'est donc fièrement vêtu de ses seuls haillons inchangés depuis plusieurs mois et sans aucune surprise que Luis rendit au Palais Présidentiel à la demande du grand défenseur de l'Afarée, la terreur noire des Velsniens, le glorieux libérateur du Gondo entre d'autres titulatures toutes aussi impressionnantes que les siennes.

Alors qu'il pénétrait le somptueux bâtiment, témoin grandiose et immortel du génie architectural Ouwanlindais pensait-il, il se remémorait le long chemin qu'il avait parcouru depuis qu'il a été forcé de fuir sa Costa Sueñoleja natale il y'a de cela une dizaine d'années après avoir soit disant trahi ses employeurs, les Fuerzas de Defensa Patrióticas, en volant quelques malheureux millions de pesos dans leur caisse pour s'acheter un yacht et un appartement à Sent-Julian et en couchant avec la femme de leur patron. Une dizaine d'années à crapahuter à travers les vastes plaines d'Aleucie, les drapeaux à croix tordues d'Eurysie, les jungles denses du Nazum et les déserts arides de l'Afarée, à découvrir des temples, des tombeaux et des trésors dont personne ne connaissait jusqu'à l'existence, tout ça pour enfin rencontrer son idole, le visage de ses rêves, le fruit de ses désirs...

Salutations monsieur Oligna, votre excellence Amiral-Président, permettez moi, je vous en conjure, de vous dire à quel point je vous admire, vous, l'aigle de l'Ouwanlinda, le défenseur des chrétiens et musulmans d'Afarée, j'admire votre force de conviction et le long et dur travail que vous avez entrepris pour faire de votre nation la grande puissance crainte autant que respectée qu'elle est aujourd'hui et pour protéger vaillamment avec force et ardeur ce grand et magnifique continent trop longtemps souillé par un sang impur qu'on appelle Afarée. J'espère être à la hauteur de la lourde tâche que vous me confiez aujourd'hui et parvenir à vous faire honneur en mettant tout mon être et mon âme à poursuivre le combat de votre vie.

Et ne vous inquiétez pas pour mon nom, votre géniale magnificence a bien fait de le faire changer, moi même je suis incapable de le retenir entièrement et doit l'écrire sur un post-it que je garde dans ma poche partout où je vais pour ne pas l'oublier. Mais on me connait déjà mieux sous mon surnom :"Anguila". Ça veut dire "anguille" dans la langue de mon pays d'origine, c'est pour symboliser le fait que j'ai toujours réussi à échapper à ces FDP qui me traquent depuis maintenant dix ans grâce à mes talents pour fuir et me faufiler telle une anguille dans un camp de coton justement. Ouais, c'est pas terrible en y réfléchissant... J'avais eu l'idée de ce nom il y'a quelques années pendant une petite fête dans la jungle Sylvoise lors de laquelle je m'étais retrouvé bourré au rhum debout à poil sur le comptoir du bar à faire l'hélicob- Enfin bref, Luis fera bien mieux l'affaire, effectivement ça tape plus, quelle idée de génie que vous avez eu là, décidément le bon goût est en bonne position sur la très longue liste de vos innombrables qualité.


Comment ça "Tu n'auras bientôt plus besoin de ton prénom..." ??? Enfin bref, c'est surement sans aucune importance. Luis n'en revenait toujours pas d'être aux côtés de cet homme de légende qu'on jurerait tout droit sorti d'un livre de contes épiques tant la fort, le courage et l'intelligence suintent de tous ses pores sans que ne transparaisse un seul instant de ces muscles suants d'un dur labeur le moindre défaut ni la moindre faiblesse. Il espérait de tout son être lui avoir fait bonne impression. Sa seule crainte désormais était de le décevoir.

Vous avez vu très juste, votre grand esprit ne vous a aucunement trompé, je suis effectivement un passionné de machettes depuis tout petit. J'ai appris à m'en servir au combat face à de nombreux ennemis divers et variés, qu'ils soient humains, animaux, végétaux ou même minéraux, que j'ai tous bien sûr terrassé avec honneur et respect, lors de mon service militaire dans l'Ejército Federal puis lorsque je travaillais pour ces sales traîtres des Fuerzas de Defensa Patrióticas. Mais c'est lors de mon séjour en Mandrarika que j'ai réellement appris à manier la machette aussi bien qu'aujourd'hui. Vous savez, la Mandrarika, le pays des caaganistes ? Je n'ai jamais rien compris à leur religion. De ce que je sais, ils aiment bien se raser le crane pour se le faire tatouer. J'ai toujours cru que c'était un truc d'assassin trisomique mais apparemment non... Enfin bref, j'ai rencontré un chic type là bas qui m'a appris à trancher des têtes d'un coup sec. TCHAC ! Comme ça. Il bossait pour un certain Jonas Rison ou je n'sais plus trop quoi. Je me demande ce qu'ils deviennent tous ces gens.

Tiens ! Ça me fait penser. Vous voulez voir ma collection de machettes ? Je l'ai dans ma poche.


Sans même attendre de réponse, Luis sort de la poche droite de son pantalon à moitié déchiré une bonne demi douzaine de machettes qu'il présente fièrement à son céleste interlocuteur.

Regardez celle là, c'est Brumilda, je l'ai récupéré sur le corps d'un margoulin rat-skenois que j'ai moi même tabassé jusqu'au sang pendant mon passage en Kresetchnie l'année dernière, il m'avait mal parlé. Ils avaient foutu un beau bordel là bas. Enfin bon, le type a malheureusement survécu et depuis je suis interdit d'apparition sur le territoire Gradenbourgeois. Aucun humour ces Eurysiens.

Et celle là c'est Bruneau, je l'ai acheté à un marchand ambulant Wanmirien pour une bouchée de pain qu'il s'est empressé de dévorer instantanément sous mes yeux. À croire qu'il n'avait jamais rien mangé de sa vie. En souvenir de cette rencontre et pour me rappeler de l'importance de la nourriture et du fait que tout le monde, encore en 2016, n'y ait malheureusement pas accès, je m'en sers exclusivement pour découper mon saucisson. J'aime beaucoup le saucisson. Vous aimez le sauciss- Ah oui, vous êtes mus- Enfin bref...

Ai-je bien répondu à votre question, votre resplendissante splendeur ?
Ateh rit grassement à l'évocation des formulations du gagnant des élections:
- Mais je t'en prie. Ne m'appelle pas "Resplendissante machin truc", tu n'es pas en face de la reine de Teyla que je sache. Mon corset est un peu moins serré le sien, si tu vois ce que je veux dire... - il rigole à nouveau tout seul en mimant une poitrine, avant de reprendre - Ta collection est impressionnante, je dois l'avouer: je salue ton petit tour de dissimulation, cela m'étonne presque que mes gardes du corps n'aient rien vu lorsque tu es entré. Mais passons, je me pencherai sur ce problème de sécurité plus tard, et ta réponse me satisfait. C'est important pour un dirigeant d'état moderne de savoir manier ce type d'outil: on ne sait jamais, si les velsniens reviennent un jour.

CEPENDANT, malgré le fait que ta candidature ait été la plus convaincante, j'aimerais te faire part de quelque chose qui m'a perturbé, un petite reproche de rien du tout qui ne viendra que faiblement ternir ton lustre, aventurier. Tu précises dans ta lettre de candidature que tu as déjà voté pour moi, mais tu n'es pas sans savoir que seul Ateh Olinga a le droit de voter aux élections ouwanlindaises, car d'une certaine manière, c'est tout le peuple ouwanlindais qui vote au travers de ma personne. Ne t'en fais pas, c'est pas grave, ça arrive à tout le monde de gonfler son CV, mais sache que je n'apprécie pas qu'on me mente. C'est d'ailleurs pour cela que je préfère souvent la compagnie des alligators à celles des hommes: les crocodiles ne mentent jamais...pas plus que j'apprécie lorsque tu me parles de ces caaganistes, ces serpents qui répandent des fausses rumeur sur ma virilité
(HRP: voir les AE, le post de Serance).

La remarque d'Olinga sonnait presque comme une menace, pour qui était assez malin pour s'en apercevoir, mais son humeur changea du tout au tout, lorsqu'il tapa ses mains sur ses deux genoux, devenant soudainement plus guilleret.

Bon. Ce n'est pas tout, tu as un emploi du temps chargé aujourd'hui. Je tiens à t'adresser toutes mes félicitations: tu es désormais le 50ème Ateh Olinga. Bienvenue parmi l'élite de la nation, mon cher Lui...Ateh. Je te prie d'accompagner Barnabas: il va te donner autre chose que ces loques de mendiant pour vêtement, et il va te faire part de ton nouveau rôle plus en détail. Au fait: j'adore Anguila comme surnom, c'est un nom de guerrier puissant.



Luis...ou plutôt Ateh Olinga, fut interpellé par le Ministre du Respect, comme si ce dernier se tenait depuis le début derrière les deux hommes, sans que l'on pu s'en apercevoir. A sa décharge, l'homme était très discret:
- Monsieur Olinga, veuillez me suivre. Nous allons au dressing.

"Monsieur Olinga", et pourtant, c'était bien à Luis qu'il s'adressait. Barnabas avait l'air visiblement accoutumé à toute cette procédure, comme si il l'avait fait un grand nombre de fois. Barnabas paraissait être l'exact opposé de l'Amiral-Président: costume guindé et carré, intonation presque sans expression...le tout dans un langage châtié et toujours tatillon. Le gagnant suivait au pas le ministre, tout en écoutant son court briefing:
- J'espère que vous avez bien compris, monsieur, qu'à compter de ce jour, vous devenez une doublure officielle de l'Amiral-Président, n'est-ce pas ? Désormais, vos paroles, vos actes, la façon de vous habiller, de parler et de penser...tout dans votre personne doit constituer une copie exacte de l'Homme qu vous avez vu, notre Amiral-Président. En premier lieu, nous avons pris soin de faire changer votre nom à l'état civil ouwanlindais: vous vous appelez Ateh Olinga désormais, comme toutes les doublures de l'Amiral-Président.

En tant que doublure, vous êtes astreint à un certain nombre de droits et de devoirs. Vous faites désormais partie du Conseil des sosies d'Ateh, constitué de toutes les doublures de l'Amiral-Président. Ce conseil possède à sa charge la gestion de l'image publique de l'Amiral-Président ainsi qu'une partie de sa sécurité: déplacements publics, rencontres diplomatiques à risque... Au même titre que toutes les autres doublures, vous serez détenteur d'un droit de vote quant à ces affaires. Mais qu'on se le dise: le poids du devoir surpasse le droit. A noter que vous serez peut-être amené à diriger un "régiment olinganien" en temps de guerre. A ce titre, je vous conseille de "potasser la tactique".

En tant qu'Ateh Olinga, vous devrez le mimer à la perfection, pas seulement dans son langage et son apparence, mais également par les actes et ses compétences. Si l'Amiral-Président sait se battre à la machette, vous devez savoir le faire. Si l'Amiral-Président pense pouvoir communiquer avec les alligators, vous devez savoir le faire. Si l'Amiral-Président pense être capable de trouver la dernière décimale de pi, vous devez également penser que c'est possible. Bref, j'espère que nous nous sommes compris...


Les deux homes se rendent dans un petit pavillon à l'écart du jardin des alligators. En entrant, Luis/Olinga est confronté à un homme portant les mêmes atours qu'Ateh, et possédant les mêmes mimiques sauf que...ce dernier avait l'air...eurysien. Dans un accent faussement ouwanlindais, "l'autre Ateh" tendit ses bras vers le nouveau venu:
- Ahhh ! Un nouveau gagnant ! Je me présente: Ateh "la flamme blanche". Tu t'es choisi un surnom ? C'est important: l'Amiral-Président appelle cela des "surnoms de guerre". Barnabas t'en a parlé ? Barnabas ?
- Je n'ai pas encore eu le temps de le faire
- répondit le ministre du respect, avant de se tourner à nouveau vers Luis/Olinga - La flamme blanche a raison, il va aussi vous falloir un surnom de guerre. Réfléchissez bien, ce sera le vôtre jusqu'à la fin de votre mandat de doublure. Bon, si vous voulez bien m'excusez, flamme blanche, nous avons des vêtements à essayer. Vous, Ateh/Luis, vous avez d'autres questions avant de passer à l'essayage ?

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Ateh la flamme blanche (à gauche en costume)
Luis (ou plutôt Ateh Olinga numéro 50) se sentait honteux. Oui. Honteux d'avoir menti à l'Amiral-Président Ateh Olinga numéro 1 et, surtout, d'avoir été démasqué et de l'avoir déçu. En vérité, il était tellement excité à l'idée de rencontrer son idole, l'Aigle d'Ouwanlinda en personne, qu'il n'a pas fait attention aux pièges fourbes malicieusement disséminés dans le questionnaire de candidature et en a même oublié les spécificités cocasses du système électoral Ouwanlindais. Ou alors était-ce l'alcool ? En entendant la colère dans la voix défenseurs des musulmans et des chrétiens d'Afarée, Luis Olinga se vit déjà jeté aux alligators et dévoré vivant et pouvait d'icientendre le craquement de ses os brisés par les puissantes mâchoires de ces reptiles et le bruit de son sang s'écoulant abondamment dans leur gueule en une immense cascade. Il était prêt à implorer sa clémence, à supplier, à se jeter en sanglots, genoux au sol, à embrasser les chevilles et les chaussures du Soleil Éternel de la Nation pour attiser sa pitié et sa compassion et peut-être ainsi obtenir une peine moins dure, disons quelques décennies enfermé dans un cachot sans lumière ni place pour s’asseoir. Il réfléchissait déjà à toutes sortes de mensonges, d'excuses ou d'explications plus ou moins véridique, plus ou moins crédibles pour justifier son acte impardonnable : "Excusez moi, Ô Camarade de la Victoire Afaréenne, mais, comme vous l'avez si bien dit, si majestueusement rappelé, lorsque vous votez c'est le peuple Ouwanlindais, et dirais-je même le peuple Afaréen dans son entiereté, qui vote. Or, puisque vous avez toujours fait le bon choix en votant pour vous même, ce sont tous les Ouwanlindais qui ont votés pour vous. Et qui suis-je si ce n'est un Ouwanlindais ?" ou encore "Pardonnez moi, Ô Triumvir des Triumvirs, mais la vérité est que, ne pouvant voter pour vous, j'ai moi même installé sur la place de mon village une urne construite par mes soins dans laquelle je glisse rituellement chaque matin un petit papier sur lequel sont inscrits votre nom et tous vos titres. Je sais que je n'aurais pas du mais c'est un peu ma façon à moi de vous remercier pour tout ce que vous avez fait et continuez à faire pour le bien de ce pays et de tout ce continent."

Luis n'eut cependant pas le temps de prendre la parole : le Président d'Icama-Chan lui fit une fois de plus la preuve de sa perfection en lui démontrant admirablement que, parmi toutes ses nombreuses qualités, le pardon ne lui faisait pas défaut et que, dans son immense bonté, il pouvait sans mal fermer les yeux sur les plus viles bassesses et les plus basses vilenies. Luis se sentait soulagé : il n'aurait finalement pas besoin de se morfondre sur son sort et de se ridiculiser en pleurant comme une petite fille et en appelant sa maman. Il se dit également qu'il vaudrait mieux ne rien répondre, au risque de dire quelque chose qui déplairait à Olinga et ne servirait à rien d'autre qu'à raviver le brasier. Luis n'était pas certain que tout ce qui se disait sur le dictateur Ouwanlindais était totalement réel mais il n'avait aucun doute quant au fait qu'il serait véritablement capable de jeter quiconque le contrarie dans son enclos à crocodiles. Il se contenta simplement de sourire comme si de rien n'était et de remercier chaleureusement son interlocuteur lorsque ce dernier complimenta son surnom de guerrier.

Lorsque le discret Barnabas l'interpella soudainement dans son dos, Ateh "Luis Anguila" Olinga fut si surpris qu'il manqua de basculer de sa chaise. Il essaya tant bien que mal de se rattraper à un rideau mais, manque de pot, il n'y en avait pas à proximité et il dû se rabattre sur la barbe de l'Amiral-Président. Cependant, ce dernier ayant le menton aussi lisse qu'une boule de billard lustrée, sa main ne trouva aucun poil auquel s'agripper et il s'écroula mollement au sol. Il se releva cependant bien assez vite et feignit d'oublier sa chute ridicule, espérant ainsi duper le Ministre du Respect et conserver sa bonne image. D'un simple coup d’œil, Luis avait compris, qu'au contraire de l'Amiral-Président, Barnabas était l'un de ces fonctionnaires toujours sérieux et dépressifs obsédés par l'étiquette qui n'ont jamais le cœur à rire.

Ah, Bananas ! C'est un plaisir d'enfin vous rencontrer, vous, l'homme qui... euh... a fait de... très grandes choses ! Ministre du Respect, ça claque comme titre, vous trouvez pas ? Vous en avez de la chance, vous. Enfin, on papote, on papote, mais il commence à se faire tard, vous croyez pas ? Allez, allez, je vous suis.

Tandis qu'il suivait Barnabas, Anguila n'écoutait strictement rien de son discours totalement inintéressant, trop occupé à essayer de se se rappeler s'il avait bien pensé à remplir la gamelle du chien qui lui sert de colocataire avant de partir le matin. Seules quelques bribes de phrase parvenaient jusqu'à ses oreilles et il comprenait vaguement que son rôle serait de servir de doublure à Ateh Olinga pour ses rencontres diplomatiques et ses cascades de cinéma et qu'il allait donc devoir apprendre à affronter des alligators à la machette. Quelque chose dans le genre.

Ne vous inquiétez pas, Sparadrax, j'étudierai l'Amiral-Président dans les moindres détails et je l'imiterai à la perfection comme j'imitai déjà divinement bien l'Iverien lorsqu'il s'agissait de négocier le prix de mes endives à l'huile pendant mon séjour en Estalie il y'a quelques années. Sans vouloir être antisémite, évidemment. Enfin bref, si, pour ressembler à Ateh Olinga, il faut que je fasse du pot-au-feu tactique, comme vous l’appelez, soyez certain que je ferai la meilleure tambouille que vous ayez jamais goûté, retenez bien ça mon cher Barnabé. Même vous vous serez incapable de nous différencier vous verrez.

Lorsque Luis rencontra "la flamme blanche" pour la première fois, il fut très étonné de voir un Eurysien si loin du vieux continent et aussi profondément au sud de l'Afarée. Qu'est-ce qu'il faisait ici ? D'où il sortait ? Un descendant de colons Velsniens restés vivre en Ouwanlinda après l'indépendance ? Improbable quand on sait quelle opinion Ateh Olinga a de ces gens là. Un immigré ? Qu'est-ce qui aurait bien pu l'attirer dans un pays aussi pauvre et perdu ? Un autre aventurier comme lui ? Improbable vu sa tête de fils de riches. L'étonnement fut plus grand encore lorsque Luis apprit qu'il était lui aussi un sosie d'Ateh Olinga ? Lui ? Avec sa peau aussi blanche que le cul d'un aryen et sa coupe de hippie ? Comment diable Ateh Olinga, Roi Consort de Teyla et Légat Honoraire de Rhême entre autres titres, a-t-il pu être berné au point d'en faire son sosie officiel ? Peut-être que l'Amiral-Président a un fétiche sur les jeunes hommes blancs ? Toujours est-t-il que, dès qu'il l'a vu, Luis a directement compris que cet arrogant qui prétend pouvoir égaler Ateh Olinga deviendrait son Némésis, son pire ennemi.

Oui, je me suis trouvé un surnom de guerrier : "Anguila". Ça veut dire "anguille" dans ma langue natale. Ça montre que je suis insaisissable, que j'échappe à tous les dangers et à tous les adversaires, que rien ne peut m'arrêter dans ma quête d'aventure et de reconnaissance. J'ai eu l'idée de ce nom lors d'une fête dans la jungle Sylvoise. Monsieur Olinga vous racontera les détails. Mais, puisque nous sommes entre nous mon cher Babar, j'aurai effectivement une petite question à vous poser si ce n'est trop demander. Ce régime Olinganien dont vous me parliez tantôt, est-ce qu'il est sans alcool ?
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