11/05/2017
16:26:00
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[NK-Teyla-Velsna] Quand des colonisateurs veulent décoloniser l'ex-colonie d'un pays colonisé

Sommet tripartite à la Nouvelle-Kintan, sur la question de sa "décolonisation"

L'hôtel de ville de la Nouvelle-Kintan, lieu de la rencontre.
L'hôtel de ville de la Nouvelle-Kintan, lieu de la rencontre.

Xpiayoc Ah-Muzencab :

Je vous souhaite la bienvenue dans la cité de la Nouvelle-Kintan, origine de beaucoup de débats ces derniers mois, émanant d'ailleurs souvent des deux nations desquelles vous venez. Enfin, ne nous étalons pas, et je vous laisserais donc commencer ces discussions, en tant qu'invités, afin d'expliquer ce qui choque à ce point les gouvernements d'anciens ou actuels empire coloniaux, dans l'existence à quelques centaines de kilomètres de chez eux, d'une ancienne colonie de peuplement qui ne leur a jamais cherché noise. Je suis évidemment prêt à répondre à toutes les questions ou interrogations que vous aurez à propos de l'Histoire de notre belle cité, et surtout de sa situation actuelle.
"L'affection" du Sénat



Large de la Nouvelle-Kintan:

"II n'y a jamais moment plus poignant que ceux où je quitte ma patrie, Alessandro. Sache le. C'est peut-être pour cela que je quitte si rarement son sol."



Le vieil homme sur sa chaise contemple, depuis le pont du navire, le rivage de la cité-état du rocher grossir. Du haut de ses 92 ans, le doyen du Sénat Gabriele Zonta n'a jamais cessé d'être curieux de tout, un comble pour un conservateur. Toute son existence n'a été qu'une succession d'observations de phénomènes politiques, que la plupart du temps, il tenta de ralentir ou d'arrêter. Car c'est là selon sa personne le rôle du sénateur parfait. Le changement ne doit jamais paraître, et lorsqu'il est inévitable, il convient de le rendre aussi lent que possible. Le sénateur velsnien parfait doit avoir le regard observateur d'un oiseau de proie, et la sagacité d'une tortue, car la politique constitue un lent mouvement qui ne s'analyse que sur le temps long Au diable les communistes et leurs désirs de révolutions radicales, au diable les fascistes et leur accélérationnisme, au diable les libéraux et leurs postures de confort. Au delà de ces idées éphémères, la cité qui demeure toujours et éternellement la même: la communauté citoyenne qu'est Velsna n'a guère besoin d'agitations et de bruits permanents: toute cette fureur, tout ce fracas à en réveiller les morts des guerres celtiques. Le calme et le silence sont la plus grande des constantes agréables de nos existences. Du moins, c'était l'avis de Gabriele Zonta: le silence permet l'introspection et le travail sur soi. Le bruit lui, n'est rien qu'un instant douloureux de destruction qui précède et succède à deux moments de réflexion dans le silence. Et il se trouve que par delà la mer, une petite ville qui se disait État faisait beaucoup de bruit.

Un homme derrière sa chaise entoura le vieil homme avec ses bras et ceint ses genoux d'une couverture:
"Excellence doyen, vous devriez vous couvrir. Vous êtes déjà assez faible comme ça..."

Il était grand, très grand, immense presque, tant et si bien que l'on aurait pu confondre cet homme avec un garde du corps personnel du vieillard, ce qu'il n'était qu'en partie... Des yeux grands comme des veilleuses, il ne détachait pas son regard de son illustre et diminué confrère. L'âge ne lui avait pas encore pris toute sa vitalité, à contrario de Zonta. Il était même étonnamment jeune pour un sénateur: c'était là mode du temps après tout que de mettre en avant la jeunesse dans les rangs des excellences illustres. Gabriele lui répondit sèchement:
- Alessandro. Regarde moi: je ne suis pas un enfant, et je préfère souffrir du froid que paraître faible.
- Et nous, excellence, nous préférons vous voir en vie que mort à notre retour.
- lui rétorqua immédiatement le confrère -
- Je n'en ai plus pour longtemps, et tu le sais très bien. La seule chose que j'espère, est que Dame Fortune ne me reprochera guère trop de choses, et que vous autres, mes frères de Sénat, ne vous déchirerez pas comme des achosiens levés du mauvais pied.
- Ne dites pas de bêtises excellence, vous êtes fringuant comme un chanteur de pop raskenois.
- Un chanteur de quoi !


Le débarquement vit tout un dispositif s'organiser autour du vieil homme, qui ne pouvait plus se déplacer guère que sur des roues. Derrière lui, et entre leurs gardes wanmiriens, le sénateur Alessandro Benediti le poussait en avant, et son compère illustre, en contemplant les façades des maisons, commentait par-ci par là des pets de l'esprit:
- Alessandro. J'espère que tu as bien lu le dossier que la commission diplomatique du Sénat t'a transmis sur mes recommandations...
- Euh. Oui, bien sûr excellence.
- Je te sens hésiter, Alessandro. Je suis sénateur depuis 54 ans, ne t'avise pas de me mentir, car je connais déjà tous les tours dans ce domaine, mais passons... As-tu commentaires à me faire sur cette nation du rocher des aleuciens ?
- Vous savez sénateur, l'Histoire et la sociologie ne sont pas mes meilleures roues de secours. Mais vous savez très bien ce que l'on dit sur les origines de cette cité.
- La colonie d'une colonie...oui, je connais cette partie de l'Histoire. Cette architecture est curieuse, tu ne trouves pas...


Benediti ne répondit pas, et le vieil homme ne se fit pas attendre pour faire savoir son désir de conversation:
- Ne te pose tu jamais de questions sur les endroits que tu visites ? N'es tu jamais curieux ? Sache le, c'est en observant trois choses que l'on peut deviner le désir des gens: comment ils vivent, ce en quoi ils croient, et ce qu'ils mangent... Regarde ces rues: étroites, à la largeur changeante...Beaucoup de choses se sont passées ici. Cet endroit est un empilement de cités davantage qu'une cité.
- Je suis certain que les excellences qui nous reçoivent seront ravies de répondre à toutes vos questions, excellence. Mais pressons. Cet endroit me paraît justement trop exigu pour être sûr...



a
Alessandro Benedetti, sénateur velsnien en son état


Hôtel de ville de la Nouvelle-Kintan:

Il paraissait que la délégation velsnienne était arrivée à cette réunion avec une légère avance sur les comparses teylais. En soi, cela ne changeait guère de choses, mais le doyen-sénateur Zonta aimait les heures pîles.

"N'est jamais plus grand citoyen que celui qui ne fait guère perdre de temps à ses amis et à ses ennemis."


Ce fut Alessandro Beneditii, qui d'une poigne ferme, se chargea des salutations au nom de son illustre compère:
-Excellence Ah-Muzencab, c'est un plaisir. J'espère que nous n'avons point de retard. Permettez moi de vous présenter le Doyen sénatorial, son excellence Gabriele Zonta.

Le vieil homme acquiesça de la tête à son annonce. Sa voix était celle de la sérénité que conférait la vieillesse (quoique la fatigue le poussait parfois à faire des pauses plus ou moins longues au détour de certaines phrases):
- C'est étrange. Les deux cités de Velsna et de la Nouvelle-Kintan ne sont séparées que par un mince bras de mer depuis plus d'un siècle. Nous partageons le même espace, les mêmes ressources, et pourtant...nous n'avons point vu l'ombre d'un ambassadeur ou d'un représentant de votre patrie entre nos murs. Les kintanais n'ont jamais fait la demande d'un service ou du moindre "coup de pouce" à l'égard de notre assemblée, aussi sage soit elle. C'est là une injustice que nous entendons résoudre aujourd'hui, avec la plus grande des courtoisie. Nous sommes ainsi honorés d'être reçus, car je pense que c'est là un évènement qui mérite d'être vécue par des Hommes de notre trempe et de notre sagesse. Mais pour les grandes questions communes à celles que nous avons avec celles des teylais, nous les attendrons par politesse afin d'en évoquer le contenant. En attendant, j'aimerais que nous commencions cette entrevue avec quelques questions qui ne sont que le reflet de la curiosité insatiable du vieil homme que je suis. Comme le dit notre courrier, et probablement celui des teylais, la première d'entre elles portera sur le statut juridique théorique de votre cité vis à vis d'une puissance que nous jugeons instable, l'Akaltie.

Zonta coupa ses mots un instant, faisant signe à Benediti: "Alessandro. Peux tu rehausser mon siège, s'il te plaît. Grazie, ta gentillesse te perdra."

Comme je le disais, c'est question est la première de celles qui nous mène à vous. Que l'on se le dise: nous ne sommes pas naïfs au point d'ignorer les mécanismes inhérents au concept de vassalité et de protection. Je pense qu'une nation est dans son bon droit de demander de l'aide à quiconque, même si jamais celle des velsniens n'oserait le faire. Ce n'est pas tant cela qui nous inquiète que l'identité de ceux qui prodiguent cette protection à votre adresse. Le peuple des akaltiens est une nation qui nous inquiète, par son double discours notamment, et qui cherche chaque occasion possible et imaginable pour constituer une forme d'hégémonie sous couvert de lutte anti-coloniale, par le biais d'une politique de placement aléatoire de bases militaires. Former une Empire colonial pour s'en défendre, voilà bien une chose que ces excellences du Sénat trouvent pour le moins ironique. Alors vous vous doutez bien, que dés lors que les autorités de la Nouvelle Kintan donnent l'autorisation à l'armée akalatienne de procéder à un défilé militaire grandiloquent dans les rues de votre cité, que tout ceci a le mérite de susciter nos préoccupations les plus sincères.

A cela s'ajoute les activités de piraterie pour lesquelles les gens de votre cité ont une complaisance qui redouble ces inquiétudes. Que l'on se le dise, excellence: jamais la nation des velsniens n' a eu pour la votre la moindre pensée belliqueuse, et jamais le nom de votre cité n'a été prononcé avec malveillance ou malice de la part de l'un d'entre nous, qui peuplons les gradins de notre corps civique. Mais cette proximité que vous entretenez avec la puissance akaltienne nécessite des garanties qui puissent nous convaincre que jamais la manche blanche occidentale, le berceau du commerce et des bonnes manières, ne deviendra le terrain de jeu d'un impérialisme de bas à sable, qui aurait des conséquences fâcheuses pour nous tous: velsniens, teylais et kintanais.

Pour l'instant, et en l'absence de mes homologues teylais, je m'abstiendrai de mettre mes propositions sur la table. Nous avons tout notre temps. Mais je vous prie de développer votre point de vue, qui pourrait avoir une incidence sur notre vision des choses. Pour ce qui est des relations pour le moins complexes entre vous et la patrie des albiens, nous considérons que c'est là une prérogative teylaise, en la qualité de co-princesse de la reine Catherine du pays teylais. Aussi, nous n'avons point de raison de nous immiscer dans ce dossier, ou du moins, d'y avoir des exigences quelconques. Nos priorités sont de l'ordre de votre statut de jure et de facto, des ingérences étrangère sur votre sol et des droits humains, le reste nous importe peu.

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Gardes aux abords du ministère des Affaires Étrangères.

- C'est pour cela, Tonna Pierre Lore, éclairé par d'immenses projecteurs, que le Royaume de Teyla se doit de défendre l'humanisme, se doit de rester dans l'Organisation des Nations Démocratiques. Chers compatriotes, le Royaume de Teyla est une nation du monde. Elle fait partie intégrante du monde, car sa grandeur est sans mesure, son destin parfois tragique, parfois sublime, divin, digne d'un âge d'or, est l'une des choses les plus belles dans ce monde. Je n'oublie pas l'acte fondateur de notre nation, la déclaration des Droits Fondamentaux et Universels de l'Homme après la terrible guerre civile, en mille huit cent soixante-douze. Cet acte, mes amis, n'est pas une simple page dans un livre d'histoire. C'est l'acte de renaissance du Royaume de Teyla, à la sortie d'une guerre civile dont les tombes recouvraient notre cher Royaume, après des luttes fratricides.

Le Royaume de Teyla est une idée. Une idée née de la douleur, trempée dans le sang d'une guerre fratricide. Cette douleur, née des cris de nos compatriotes et ancêtres, a fait naître la déclaration des Droits Fondamentaux et Universels de l'Homme. Ce texte ne dicte pas uniquement des interdits à ses dirigeants. Il énonce, il érige des droits pour les citoyens du Royaume de Teyla. Il consacre la notion d'homme libre, pour tous les Hommes, une nécessité plus qu'absolue tant on sait qu'il est un symbole dans la lutte des classes. Elle est le cri de ces serfs que le Royaume a oubliés, elle est le cri de ces hommes et de ces femmes qui ont, sous l'excuse de crime, été dans une boucle de travaux d'intérêt général au nom de la Justice. Il est le cri de ces mères et de ces enfants laissés à l'abandon, de ces vieillards sans toit ni réconfort, de tous ceux que les prétendus religieux et prompts à la bonté ont laissés dans la pauvreté, la misère. Elle est le cri de ces ouvriers dont la production nourrissait, de manière perfide, la main qui leur versait un misérable salaire. Ils n'avaient d'autres choix que d'accepter des conditions de travail misérables, sous peine de rejoindre ces vieillards sans toit.


- C'est pas mal, Pierre, dit Sophie Murgat, mais peut-être qu'il est possible de faire moins provocateur ?

- Je vais mener campagne pour ma réélection, Sophie, dans une circonscription que le Mouvement Royaliste et d'Union laisse à l'abandon, parce qu'il croit que la victoire est acquise. Or, je ne suis pas de cet avis, bien au contraire. J'aime Angel, mais il a changé plusieurs fois de politiques et parfois de manière brutale... Je ne suis pas là pour faire plaisir à notre gouvernement ou encore à mon ami. J'ai des convictions et vous le savez depuis le début. Si vous êtes incapables d'entendre un discours de gauche, je n'y peux rien, mais ce n'est pas mon problème.

- Ce n'est pas le problème, enfin si, avoua-t-elle à Pierre Lore. Tu sais comment ça marche, non ? Gauche Républicaine tient un discours plus à gauche que nous, ce qui nous permet de nous montrer, comment dire, raisonnables ?

- Serais-tu en train de dire que je ne suis pas raisonnable ? Tu sais, Rojas a de la chance, parce que je suis en contact avec plusieurs députés. Heureusement que sa majorité est très large. Sinon, il aurait dû composer avec un large groupe du Mouvement Royaliste et d'Union tout aussi à gauche que Gauche Républicaine. Ton jugement est déplacé et en plus de ne pas être pertinent.

- Jusqu'ici, tu ne montrais pas tes positions aussi à gauche. Qu'est-ce qui a changé pour que, lors de cette répétition d'un meeting, tu changes d'avis ? Nous sommes restés le même pays à ma connaissance. Pourquoi tu agis comme ça ?

- Pourquoi ? Parce qu'il est temps que le Royaume de Teyla cesse avec des lubies sur l'économie, pire que des lubies, ce sont des endoctrinements. Je ne dis pas de passer à la collectivisation, mais avoir une société et une économie saine me paraît essentielle pour le Royaume de Teyla. C'est parce que je reste fidèle à Angel que je permets d'initier un discours plus à gauche qu'il ne porte. Pour le débat, pour qu'on garde les ouvriers et j'en passe. As-tu les derniers sondages à Hellemar ?

- Oui, répondit-elle, tout en sachant ce que Pierre Lore allait répondre.

- On gagnerait au total, mais on perd plus de dix pour cent chez les ouvriers non qualifiés. Un cauchemar dans certaines régions et circonscriptions pour les élections qui arrivent. Et puis merde, c'est pas la fin du monde. On n'est pas en guerre contre Carnavale à ce que je sache !

Pierre Lore était l'un de ces ministres populaires auprès de l'opinion publique. Son ministère lui offrait une marge de manœuvre importante sur les dossiers internationaux et il jouait le jeu du gouvernement. Il était un ministre fidèle et loyal qui, hors période électorale, parlait uniquement des sujets liés à son ministère dans les médias. Il restait populaire pour cette raison. Il offrait à la population du Royaume de Teyla une vision d'une nation puissante et écoutée sur la scène internationale. Il rappelait l'importance du rôle du Royaume de Teyla sur de nombreux dossiers, de l'aide précieuse et de la nécessité impérieuse de rester au sein de l'Organisation des Nations Démocratiques. Pourtant, ce ministre n'était pas le portrait craché des hommes ou femmes politiques populaires au Royaume de Teyla. Il était un ministre qui parlait peu dans les médias, il n'était pas à l'aise avec les réseaux sociaux, il s'y mettait à peine et il était presque forcé par ses équipes. L'opinion publique observait chez cet homme une timidité qu'il combattait chaque jour à l'Assemblée nationale pour défendre les positions internationales du Gouvernement de Sa Majesté.

Mais c'était là la chose merveilleuse avec Pierre Lore. Il était, in fine, en regardant de plus près, le plus teylais des Teylais. Il transcendait les règles, non pas par volonté propre, mais parce qu'il était ainsi pour lui. La remise en question des traditions et de certaines normes faisait partie de l'ADN des Teylais et Teylaises disait-on dans les médias et à l'étranger. Pierre Lore vérifiait cette théorie chaque jour et cela pouvait parfois lui jouer des tours. Mais il restait l'une des personnalités politiques les plus appréciées du Royaume de Teyla. Toutefois, peu de Teylais voulaient de lui comme Premier ministre. Ils nommaient le Premier ministre actuel, suivi de très près par le chef de l'opposition, à l'époque Julia Roberta.

Avant de partir pour la Nouvelle-Kintan afin d'aller libérer une terre colonisée, Pierre Lore fit une petite vidéo pour un réseau social. Une vidéo filmée en mode portrait :

- "Bonjour à la jeunesse de Teyla", dit Pierre Lore, dans les jardins suspendus de son ministère. On a pu entendre en arrière-plan un "Ça tourne, Pierre" à voix basse.

- "Bonjour à la jeunesse de Teyla", répéta Pierre Lore. "Vous êtes un Teylais qui souhaite participer à la défense des intérêts du Royaume de Teyla sur la scène internationale ? J'ai la planque qu'il vous faut ! Oui, oui, aucun mensonge, aucun bullshit, cent pour cent véridique ! Haha !" Un zoom est fait sur le visage de Pierre Lore suivi d'un puissant dézoom. "Alors engagez-vous auprès du Ministère des Affaires Étrangères du Royaume de Teyla. Nous recrutons et recherchons des personnes attachées au Royaume et cherchant à le défendre à l'international. Vous êtes diplômés d'une grande école ou tout simplement d'un diplôme en sortie de lycée ? Chacun a sa place au sein de mon ministère. Venir, c'est l'adopter !"

À la fin de la vidéo, on a pu entendre un : "Coupé".


Hôtel de ville de la Nouvelle-Kintan :

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Tenue de Pierre Lore

Pierre Lore et ses conseillers s'installèrent à côté de la délégation velsnienne, comme de bons vieux potes. Par ailleurs, Pierre Lore n'alla pas déranger chaque personne de la pièce en allant serrer des mains, il fit une adresse en forme de salutation à l'ensemble des personnes, une fois la prise de parole velsienne terminée, qu'on lui avait résumée, fort heureusement.

- Vos Excellences, tout d'abord, je tenais à remercier les hôtes de cette rencontre diplomatique pour nous recevoir et aussi pour l'organisation et l'acceptation de cette rencontre. Nous savons que cette rencontre est plutôt mal vue par les autorités Akaltiennes et potentiellement par une partie des autorités de la Nouvelle-Kintan. La tonalité par laquelle a commencé la diplomatie de la Nouvelle-Kintan est dommageable, je crois. Un sujet aussi profond, humaniste doit-il être balayé par l'agressivité ? La Nouvelle-Kintan est sous protection de l'Union et Empire des Cités d'Akaltie, qui se dit être attaché à la décolonisation des zones colonisées. C'est une cause juste, à tout point de vue, et ce n'est pas la délégation à mes côtés qui dira le contraire. J'espère que durant la suite de la discussion que nous aurons, la Nouvelle-Kintan, ses autorités et ses diplomates prendront le sujet tout aussi sérieusement que le prend l'Union et Empire des Cités d'Akaltie. Par ailleurs, cette nation, devenue Empire, se démarque sur la scène internationale par son agressivité envers des nations innocentes, dont l'Empire d'Everia.

Ce n'est point le sujet ici, mais nous espérons que cette agressivité ne sera point présente ici. Le Royaume de Teyla et la Grande République de Velsna n'ont point fait preuve d'agressivité et cela sera toujours le cas. Pour revenir au sujet principal et malheureux qui nous préoccupe, pour l'instant, le Royaume de Teyla n'a rien à redire à l'argumentaire présenté par la diplomatie velsnienne. La diplomatie Velsnienne a mis le doigt sur un problème inhérent. L'Empire Anticolonial suit-il vraiment les intérêts des nations en son sein ou alors suit-il les intérêts de l'Union et Empire des Cités d'Akaltie ? La question de l'autonomie et d'une certaine forme d'indépendance de la Nouvelle-Kintan se pose, Vos Excellences, quand l'armée d'une nation d'un autre continent défile sous les yeux des nations. Au regard de la communication autour de cet événement, il a été fait dans le seul but d'envoyer un message ?

Il me vient donc deux questions tout à fait logiques. À qui ? Et quel est le message envoyé ? Les réponses possibles à ces questions se réduisent au fil de ma pensée, Votre Excellence. À ma humble connaissance, aucune nation ne menace militairement ou par des moyens hybrides la Nouvelle-Kintan, ou alors le Royaume de Teyla attend des preuves, Vos Excellences. Aucune nation, si ce n'est, à ma connaissance, la Principauté Catholique de Saint-Alban, n'a de revendication sur la Nouvelle-Kintan. Permettez-moi de préempter de la puissance militaire de la Principauté qui est à ce jour nulle, car le Royaume de Teyla et son armée assurent la protection militaire de cette nation. Ainsi, ce défilé est vu par mon cabinet comme un moyen de rappeler qui contrôle le territoire de la Nouvelle-Kintan, à savoir l'Union et Empire des Cités d'Akaltie et nul autre, en plus d'un message agressif aux nations de la Manche Blanche.

Je propose à la délégation Velsnienne, avant d'émettre des propositions, d'accorder la parole aux diplomates qui sont aussi nos hôtes. Nous avons beaucoup parlé, il convient de vous donner la parole.
Xpiayoc Ah-Muzencab :

Pour ce qui est du statut de ma cité vis-à-vis de l'Akaltie, je tiens à vous rassurer sur le point que le gouvernement d'Aleucie ne contrôle en rien ce qui se passe ici. Ils sont nos défenseurs, certes, et nous avons donc l'obligation de coopérer avec leurs armées, mais seulement en cas de menace envers la Nouvelle-Kintan. Du côté de la diplomatie, nous ne pouvons évidemment pas déclencher de guerre sans avoir leur accord, mais ce n'est dans tous les cas absolument pas dans les projets de la ville. Nous sommes une cité de commerçants, de pêcheurs, mais pas de guerriers, vous en êtes conscients vous-mêmes en voyant les rapports sur les défenses propres que nous possédons ici, à la Nouvelle-Kintan. Ce point de diplomatie, s'il semble peut-être être un frein à la souveraineté totale, n'est en tous cas pas un problème et ne le sera pas avant longtemps.

La seule chose qui pourrait s'apparenter à un certain contrôle dans les institutions auxquelles nous prenons part serait peut-être notre statut de cité constitutive de la nation akaltienne. Cependant, dans notre cas, cela ne nous fait que coopérer avec les gouvernement provinciaux d'Aleucie pour des projets culturels, et ne s'applique absolument pas à d'autres domaines.

Sur le militaire donc, l'Akaltie n'interfère que très peu. La chose la plus notable à s'être produite dans les dernières années est justement ce défilé dont vous parlez tant. Sachez qu'il a été organisé par les mêmes hauts-placés dans les commandements militaires que l'affaire du drone en Everia. Il devient connu en Akaltie qu'ils ne sont pas les meilleurs stratèges que le pays ait eut pour commander ses troupes, et je crois savoir qu'ils ont des ennuis avec le ministère des affaires étrangères local.

Cette "agressivité envers des nations innocentes" comme vous le dites, même si elle est la cause de l'impulsivité de quelques militaires, n'est tout de même pas complètement injustifiée. Je tiens à préciser ce point, bien qu'il ne concerne pas directement la cité mais plutôt la nation akaltienne d'Aleucie, qui conserve des liens très forts avec la Nouvelle-Kintan. L'Empire d'Everia est un vecteur d'instabilité pour le continent. Ils causent bien des ennuis dans le détroit de Lahunkal-Marianópolis et invitent des puissances étrangères reconnues pour leur agressivité à installer des bases militaires en plein coeur de l'Aleucie.
Je sais bien qu'il semble bizarre de parler de ceci alors que l'Akaltie dispose d'une base ici même, mais nous n'abritons pas de rampes de lancement de missiles au milieu de l'Eurysie ! Nous ne cherchons pas à effrayer les citoyens velsniens, teylais ou de n'importe quel autre État voisin, mais seulement à assurer notre sécurité. Je sais également que ces dernières années, la ville ne risque rien, mais ce n'était pas le cas à ses débuts, et nous ne savons pas de quoi le futur sera fait, bien que les relations avec les deux plus grandes puissances du voisinage que sont Teyla et Velsna soient pour le moment tout à fait pacifiques.

Pour en revenir à ce défilé, nous l'avons accepté car il ne semblait pas poser de problème à nos yeux, et surtout sous la pression exercée par quelques partis de notre parlement tels que le PAA. Ce n'est qu'après qu'il se soit tenu que nous avons pu observer l'ampleur des dégâts sur la réputation de la cité.
Mais le message envoyé par la parade militaire n'est à mon sens pas à destination des pays eurysiens voisins, à moins qu'ils ne se sentent autant concernés par l'actualité d'un petit pays comme le nôtre que par la leur. Nous estimons plutôt que le message était à destination des "indépendantistes", cette nouvelle mouvance qui revendique que la Nouvelle-Kintan devienne un pays indépendant, croyant qu'elle ne l'est pas.
Quitter l'Empire Anticolonial n'apporterait pourtant que peu de choses à la cité, et lui en retirerait beaucoup en retour.
Par plusieurs fois durant le monologue des hôtes, le vieillard se pencha vers le Sénateur Benedetti, et lui tendit son oreille. Les traits de son visage alternèrent l'approbation compatissante, la compréhension, puis le froncement de sourcils et la perplexité. Les moments où Benedetti faisait des signes discrets correspondaient justement à ceux où l'écoute du vieux Zonta lui semblait moins aisée. Son visage avait toujours été des plus expressifs, et son apparence de "gentil grand-père" pouvait faire perdre de vue le fait qu'il ne faut pas nécessairement être "gentil" pour survivre plus de soixante ans dans l'arène politique de la cité velsnienne. En réalité, il avait simplement appris à contenir ses passions, contrairement à son jeune confrère, mais dont on pouvait croire à sa gestuelle que l'un n'était tout à fait l'égal de l'autre.

Lorsque Xpiayoc Ah-Muzencab eu terminé, Gabriele Zonta fit un signe de main discret, reprenant ses mots presque dans la douceur, mais cette douceur pouvait parfois se révéler amère...

" Excellence. Nous comprenons bien la nature théorique du statut de la Nouvelle-Kintan. Nous ne sommes pas venus les mains vides, et nous connaissons déjà votre position sur ce sujet. La question qui se pose présentement, et qui est la nôtre n'est pas tant de la théorie que des faits. Or, le droit, grand malheur à nous, n'est parfois pas le reflet de la réalité des choses. Ce qui nous amène ici est précisément cette conviction, que les choses sont bien plus complexes que cela, et que cela nécessite notre consensus mutuel.

Nous partageons un même espace maritime, excellence, et comme dans toutes les "collocations", il y a parfois des tensions qui doivent être résolues par le bon sens commun. Le problème ici présent, et qui vient s'ajouter à la nature trouble de la relation de dépendance qui vous lie à l'Akaltie...sont de l'ordre de certaines tendances que votre "protecteur" possède. Comprenez, par exemple, que nous redoutons au plus haut point de vous voir un jour louer des parcelles destinées à des états tiers qui pourrons y installer des bases et des installations dans un but manifestement malveillant à notre égard. Comprenez également que l'activité de piraterie endémique à vos eaux ose problème à une aussi grande proximité des nôtres. Nous n'essayons pas là de vous piéger en aucune façon, nous essayons de vous aider à clarifier certaines positions, et de les distinguer de celles adoptées par la puissance dont vous êtes, que ce soit d'une manière officielle ou non, la dépendance.

Ainsi, telles sont nos premières propositions, auxquelles mes confrères teylais ont tout le loisir d'ajouter les leurs, ou de me corriger:
- Nous désirons obtenir de votre part, un accord officiel actant le fait que la Nouvelle Kintan ne louera pas ses installations militaires à une puissance tierce, en aucune façon ou circonstance, comme l'Akaltie a pu le faire au Nazum avec les conséquences instables que l'on connait.

- Que le gouvernement de la Nouvelle Kintan mette en place de véritables moyens de lutte contre la piraterie, et qu'il en fasse la chasse.

- En second lieu, nous désirons que les éventuelles installations militaires de l'Akaltie sur le territoire de la Nouvelle Kintan soient démantelées ou cédées à votre gouvernement, qui sera le seul pourvoyeur de sa propre défense, ce qui est le propre d'une nation libre de plein droit.

- Enfin, nous pensons qu'il serait bon à chaque partie ici présent que la Nouvelle Kintan revendique dans le cadre d'une déclaration officielle son caractère indépendant. Ne vous méprenez pas: nous n'entendons pas affecter la cohésion de "l'entité" à laquelle vous appartenez, cet "empire anti-colonial", mais cela permettra de définir les bornes claires de votre statut.


J'estime que ces demandes ne sont pas scandaleuses en soi: au contraire, elles vous conforteront dans votre statut d'entité semi-autonome et vous seraient favorables. Que l'on se le dise: nous ne sommes ni au Nazum, ni en Aleucie, excellence. Le seul différend que vous entretenez est avec une nation totalement désarmée sous la protection officielle du Royaume de Teyla. Aussi, je ne pense pas que nos demandes affecteront à votre sécurité d'une quelconque manière que ce soit, que les autorités de Saint Alban soient en froid avec vous ou non. Mais ce sujet, nous le laissons volontiers à nos partenaires teylais qui ont préséance sur cela...Quant aux indépendantistes...comprenez bien que nous estimons que ce n'est pas à coup de défilé militaire que vous calmerez des revendications séparatistes. Au contraire, si je peux me permettre du haut de mon expérience, que vous avez jeté de l'huile sur le feu, et que désormais, tout le monde vous associe au régime akaltien, indépendantistes compris. Comprenez bien que cette manœuvre, si elle était destinée à intimider une partie de votre population, était d'une maladresse sans pareil, et une erreur politique grave. La peur peut permettre de gouverner, mais pas indéfiniment: c'est un outil politique à utiliser avec une grande parcimonie, et vous, vous y avez cédé à la première contestation venue. Mais bref, je suppose que mes confrères teylais ont également une observation faire sur ce sujet..."
Durant la prise de parole des Kintanais, Pierre Lore et ses conseillers présents dans la salle firent plusieurs fois la moue, notamment lorsque la représentation étrangère parla du défilé militaire et le défendit. Le défilé militaire était purement et simplement une erreur qui n’aurait jamais dû avoir lieu, et tout le monde dans cette pièce le savait. Pourtant, les représentants de la Nouvelle-Kintan faisaient semblant de ne pas voir le problème, ce qui posa quelques soucis aux yeux de Pierre Lore. Il observa avec attention ses collègues de la Grande République, qui parlèrent plusieurs fois entre eux, tandis que la diplomatie teylaise resta silencieuse. Pierre Lore prenait des notes de manière effrénée et en était déjà à sa deuxième page sur son bloc-notes.

Après la prise de parole de ses amis velsniens, du moins pensait-il qu’il existait une bonne entente sur le sujet entre les deux délégations au vu des échanges de missives, il fit un signe de tête aux Velsniens, comme pour dire : "Merci pour votre intervention." Il toussa légèrement, appliqua du gel hydroalcoolique sur ses mains, puis prit enfin la parole.

- Je rejoins la diplomatie velsnienne sans grande surprise, Vos Excellences. Permettez-moi, si vous le voulez bien, de répondre à quelques points soulevés par Son Excellence Xpiayoc Ah-Muzencab. L’Aleucie ne constitue pas un continent sur lequel nous sommes le plus ancrés économiquement, diplomatiquement ou autrement. Toutefois, nous entretenons des relations sur ledit continent, notamment à travers l’Empire démocratique et parlementaire du Nord, la Grande République de Westalie, et bien entendu la République de Lermandie. Nous avons également d’excellentes relations avec l’Icamie, une nation somme toute surprenante, mais à bien des égards valeureuse. J’ai moi-même eu l’occasion de rencontrer ses dirigeants lors d’une visite au sein de l’Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne. Je m’égare, mais je souhaite souligner que nous disposons néanmoins d’informations sur ce continent et que nous ne sommes pas dupes. La décision d’installer une base militaire sur le sol de l’Everia est une décision souveraine, Votre Excellence, et relève d’une décision purement souveraine.

Si l’Union et Empire des Cités d’Akaltie estime qu’une base militaire étrangère sur le sol de l’Everia constitue une menace, c’est son droit. Elle aurait pu éviter de transgresser le territoire souverain de l’Everia, dont la légitimité est reconnue par tous ici, Vos Excellences, y compris par les nations liées à l’Union et Empire des Cités d’Akaltie. La souveraineté nationale de chacune des nations doit être respectée, et c’est aussi pour cette raison que nous portons un regard différent du vôtre sur le défilé de la Nouvelle-Kintan. Je ne vais pas rappeler tout le contexte, mais voici l’avis du Royaume de Teyla sur ce point précis : si votre argumentaire est véridique concernant le défilé militaire, alors, dans ce cas, Votre Excellence, nous ne pouvons tolérer un tel acte, bien qu’il s’agisse d’un acte souverain. En revanche, contraindre par la force un mouvement politique n’est pas l’idée que je me fais de l’autonomie, de l’indépendance des actions, comme vous le réclamez, ni de la diplomatie.

Il y a bien une dimension coloniale dans la relation akalto-kintanaise, au vu de cet argument. Les cas de la Nouvelle-Kintan et de l’Everia, bien que distincts dans leur nature exacte, illustrent tous deux le même principe fondamental : le respect de la souveraineté territoriale et de l’autonomie nationale. Qu’une armée étrangère s’occupe d’envoyer un message sur un sujet purement national nous interpelle, Votre Excellence. Cela démontre bien que la relation n’est ni saine ni équilibrée, et que le statut de la Nouvelle-Kintan reste celui d’un territoire à décoloniser. Ne pas reconnaître cela reviendrait à rendre caduques les efforts de l’Union et Empire des Cités d’Akaltie, ainsi que ceux de l’Empire Anticolonial en matière de décolonisation.

Selon le droit akaltien, la province serait un territoire extranational, ce qui entraîne toutes les conséquences que nous connaissons. La Nouvelle-Kintan se doit d’obtenir, si ce n’est son indépendance, une plus grande autonomie vis-à-vis de l’Union et Empire des Cités d’Akaltie et de l’Empire Anticolonial. Dans la continuité de la diplomatie velsnienne, ce statut extranational et ce protectorat doivent cesser juridiquement afin que la Nouvelle-Kintan redevienne pleinement indépendante aux yeux du monde, Vos Excellences. La question coloniale ne peut être détachée de ces deux statuts, qui empêchent la Nouvelle-Kintan d’être une composante souveraine à part entière de l’Empire Anticolonial, dont le statut est lui-même étrange vis-à-vis de l’Union et Empire des Cités d’Akaltie, mais nous respectons ce statut et le reconnaissons.


Pierre Lore prit en main son petit bloc-notes et relut quelques passages de celui-ci. Il regarda ensuite les représentants velsniens, leur sourit, puis déclara :

Excellences velsniennes, votre seconde demande est très pertinente. Cependant, comme nous l’avons discuté au préalable, il ne faut pas oublier que la Nouvelle-Kintan doit pouvoir assurer sa défense. Imposer une telle mesure, et cela vaut aussi pour les deux statuts particuliers de la Nouvelle-Kintan, immédiatement ou dans le mois qui suivrait, ne serait ni cohérent ni productif. La Nouvelle-Kintan doit être en mesure de bâtir une industrie de la défense indépendante ou, à défaut, être économiquement capable d’effectuer des achats d’armes. La construction d’une économie indépendante et/ou d’un complexe militaro-industriel tout aussi indépendant prend du temps. Ainsi, fixer un délai me semble nécessaire. Il revient à la Nouvelle-Kintan de proposer un délai qu’elle estime approprié. Dans une telle situation, deux à trois ans semblent pertinents aux yeux du Gouvernement de Sa Majesté. Qu’en pensent tous les acteurs présents dans cette pièce ?

À ce propos, nous pourrions peut-être proposer des accords de partenariat, ainsi que la vente de licences entre les industriels akaltiens, velsniens et teylais. Je précise qu’il s’agit d’une proposition parmi d’autres, et qu’un refus ne remettrait pas en cause un accord. Le caractère souverain de la décision appartient à la Nouvelle-Kintan.

Toutefois, les industries de la défense velsniennes et teylaises figurent parmi les meilleures au monde, et les deux nations bénéficient d’un réseau international lié respectivement à la Ligue de Velcal (HRP : Velsna pas encore dans l'ONC lors de la rencontre) et à l’Organisation des Nations Démocratiques. L’indépendance, pour être véritable et durable, ne peut être précipitée au point de laisser une nation vulnérable. Bâtir des capacités de défense autonomes, qu’il s’agisse d’une industrie nationale ou de la capacité économique d’acquérir des équipements sur le marché international de l'armement, demande du temps. Deux à trois ans nous semblent constituer une fenêtre réaliste pour permettre à la Nouvelle-Kintan de poser ces fondations essentielles à sa souveraineté pleine et entière. Mais je le répète, le choix final du délai doit revenir à la Nouvelle-Kintan elle-même, car c’est elle qui en supportera les conséquences et en tirera les bénéfices.

Quant à notre proposition de partenariat, elle s’inscrit précisément dans cette optique de soutien à l’autonomie. L’idée n’est pas d’imposer, mais d’offrir une voie vers cette indépendance capacitaire. La combinaison des industries teylaises et velsniennes offre des synergies nouvelles et garantira une stabilité régionale ainsi que l’indépendance pleine et entière de la Nouvelle-Kintan.

Quant au cas très particulier de la Principauté catholique de Saint-Alban, nous sommes en discussion constante avec cette nation partenaire du Royaume de Teyla. Toutefois, nous nous éloignons de toute provocation que la diplomatie saint-albanaise aurait pu commettre. Comme vous le savez, les capacités militaires de Saint-Alban sont inexistantes, et le Royaume de Teyla en est littéralement l’armée. Ayez l’assurance, Votre Excellence Xpiayoc Ah-Muzencab, que le Royaume de Teyla ne lancera aucune action hostile ou offensive à votre encontre sur demande de la Principauté catholique de Saint-Alban. Nous nous contenterons de répondre à tout acte hostile. Si la diplomatie de la Nouvelle-Kintan a besoin de plus d’informations sur ce sujet, le Royaume de Teyla se tiendra à sa disposition pour y répondre.

Sur le reste, le Gouvernement de Sa Majesté est entièrement aligné avec les propositions velsniennes.


Pierre Lore regarda tour à tour les deux délégations, il avait terminé sa prise de parole.
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