ALERTE
Posté le : 25 mai 2025 à 11:31:16
106
- Stupéfiant !
Posté le : 28 jui. 2025 à 11:35:38
1772
Carnavale, Ô Carnavale.
La ville flambait plus que d’ordinaire, les immeubles s’effondraient plus qu’à l’accoutumé. Si certains habitants n’avaient pas remarqué la guerre, la noblesse qui habitait, elle, dans les étages supérieures, avait une vue dégagée sur le ballet mortel des avions dans la brume bleue. Un spectacle spectaculaire, plus beau que la destruction d’Estham pourtant retransmise en 4K sur écrans géants, plus beau que l’anéantissement des chalands Loduariens, plus beau que la salve de missiles CRAMOISIE© qui s’abattait sur l’Afarée. Carnavale était accoutumée de ce paysage de désolation et de mort, elle s’y complaisait depuis des décennies, et maintenant le spectacle atteignait son apogée.
A la mort !
On s’embrassait, on dansait, on baisait, on s’empoisonnait. Dans les salons cossus on s’offrait des capsules de cyanures comme des bagues de mariage. "Partiras-tu à mes côtés ?" C’est la fin, la fin du monde, de notre monde, et cette fin est glorieuse, délicieuse. La noblesse crève comme la peau d’un serpent qui mue. Voilà la mort, le plus grand geste de l’humanité.
Un bel esprit a dit un jour : philosopher c’est apprendre à mourir.
Carnavale est philosophe. Elle navigue dans des sphères intellectuelles plus hautes que tout ce que l’humanité a jamais envisagé. Carnavale est prophète et Pitie, elle a vu son trépas, elle s’y prépare.
Phlalie a-t-elle couru retrouver son amant albinos ? Ou est-elle retourné auprès de Corenthym, qui est de sa race ? Seuls les Carnavalais peuvent comprendre ce que c’est que de vivre et de mourir pour la grandeur et la beauté.
Nous les fascistes, sommes les vrais anarchistes... une fois que nous avons pris le pouvoir bien sûr.
Dans les buildings immenses, la fête s’achève en orgie, la dernière avant la fin du monde, la dernière avant que les milices Dalyoha forcent les portes. On crie, on les applaudit, on les remercie ! Merci ! Merci ! Merci pour cette apothéose ! Les milices ouvrent le feu, leurs armes crachent des flammes qui illuminent de l’extérieur les fenêtres des buildings. La ville s’embrase, mais ce n’est pas l’OND qui a mis le feu : Carnavale brûle de l’intérieur. Que se passe-t-il ?

La ville flambait plus que d’ordinaire, les immeubles s’effondraient plus qu’à l’accoutumé. Si certains habitants n’avaient pas remarqué la guerre, la noblesse qui habitait, elle, dans les étages supérieures, avait une vue dégagée sur le ballet mortel des avions dans la brume bleue. Un spectacle spectaculaire, plus beau que la destruction d’Estham pourtant retransmise en 4K sur écrans géants, plus beau que l’anéantissement des chalands Loduariens, plus beau que la salve de missiles CRAMOISIE© qui s’abattait sur l’Afarée. Carnavale était accoutumée de ce paysage de désolation et de mort, elle s’y complaisait depuis des décennies, et maintenant le spectacle atteignait son apogée.
A la mort !
On s’embrassait, on dansait, on baisait, on s’empoisonnait. Dans les salons cossus on s’offrait des capsules de cyanures comme des bagues de mariage. "Partiras-tu à mes côtés ?" C’est la fin, la fin du monde, de notre monde, et cette fin est glorieuse, délicieuse. La noblesse crève comme la peau d’un serpent qui mue. Voilà la mort, le plus grand geste de l’humanité.
Un bel esprit a dit un jour : philosopher c’est apprendre à mourir.
Carnavale est philosophe. Elle navigue dans des sphères intellectuelles plus hautes que tout ce que l’humanité a jamais envisagé. Carnavale est prophète et Pitie, elle a vu son trépas, elle s’y prépare.
Phlalie a-t-elle couru retrouver son amant albinos ? Ou est-elle retourné auprès de Corenthym, qui est de sa race ? Seuls les Carnavalais peuvent comprendre ce que c’est que de vivre et de mourir pour la grandeur et la beauté.
Nous les fascistes, sommes les vrais anarchistes... une fois que nous avons pris le pouvoir bien sûr.
Dans les buildings immenses, la fête s’achève en orgie, la dernière avant la fin du monde, la dernière avant que les milices Dalyoha forcent les portes. On crie, on les applaudit, on les remercie ! Merci ! Merci ! Merci pour cette apothéose ! Les milices ouvrent le feu, leurs armes crachent des flammes qui illuminent de l’extérieur les fenêtres des buildings. La ville s’embrase, mais ce n’est pas l’OND qui a mis le feu : Carnavale brûle de l’intérieur. Que se passe-t-il ?

Posté le : 28 jui. 2025 à 11:45:49
122
- Rassurant !

Posté le : 29 jui. 2025 à 09:29:45
2228

Soudain la nuit devient froide. Elle passe d'un bleu intense au noir le plus profond.
La fête s’arrête comme un coup de soufflet. Les artifices semblent faux, la mort n’est plus si attrayante. Dans une chute de courbe glycémique chimique, un doute s’empare de moi. Vais-je mourir ainsi ? Si c’est la fin du monde, est-ce que cela veut dire que je pars avec lui ?
Dalyoha ? Castelage ? Obéron ? Où sont-ils ? Dans les rues les hordes mendiantes grouillent parmi les décombres des immeubles ancestraux. Comme un cliché, la tête tranchée d’une gargouille art déco me fixe de son regard vide. Vacuité. Tout s’achève, tout se termine. Carnavale chute, elle emporte le monde, elle doit l’emporter… sauf si ? Et si le monde que Carnavale emporte n’était que le sien ?
Le regard se tourne vers Bourg-Léon, l’île épargnée. Le jardin de l’autre côté de la mer. Lentement le pont Saint-Pierre s’écroule. Eugénie de Vale, si ton rêve vivait encore les vagues l’engloutissent. Les larmes roulent sur mes joues et je ne saurai dire si c’est de joie, de tristesse ou de terreur. Je n’ai jamais rien ressenti d’aussi fort. La fin est une extase d’une hauteur plus intense que toutes les drogues chimiques que j’ai pu essayer dans ma vie. Plus intense que les courbes vertes de la bourse qui s’affolent et m’ont fait riche. Plus intense que la sensation de ma propre force, de mes actions Obéron qui frappent Estham, par le pouvoir la bourse Castelage je tranche deux millions de vies. Par la science Dalyoha j’emporte dans une grande suffocation une capitale entière.
Dalyoha, Obéron, Castelage. Ils nous ont tendu la main. Par leurs actions, par la bourse, ils nous ont autorisé à participer à leur grand projet. Dalyoha, Obéron : pourvoyeur de grandeur. Castelage, l'oublié, il est Prométhée qui nous tend la main et nous hisse plus haut que nous n'aurions pu l'espérer. A eux trois ils sont le pacte olympien de la grandeur. Dans leur grand sillage, nous étions des dieux, des dieux sur les épaules des titans. Nous avons effleuré l’immortalité et à présent il ne nous reste aucun autre horizon que de mourir.
Pourquoi je doute ? Pourquoi j’ai peur ?
Les milices Dalyoha pénètrent dans la pièce, je veux leur crier que j’ai peur, que je ne veux plus de ce plaisir intense. Que la contemplation de ma propre mort ne me satisfait plus. Que je refuse ce cadeau que m'offre Carnavale. Ils ne m’écoutent pas. Ils portent des masques et des combinaisons. Leurs lances crachent un mélange de gaz et de feu qui fait fondre ma chair. La douleur balaie la joie, la tristesse et la peur. Je n’ai jamais rien ressenti d’aussi fort et pourtant je n’en veux pas.
Alors que tout s’effondre dans l’apothéose promise, je ne rêve que de paix.
Carnavale m’a tout offert, sauf la paix.
Posté le : 29 jui. 2025 à 17:44:16
1498

- Dalyoha.
- Obéron.
Les deux milices se font face, visages masqués, indistingable l’une de l’autre en dehors des blasons cousus sur leur pectoral gauche.
- Pervenche Obéron ordonne l’ouverture des vannes.
- Oh. Mais je n’ai reçu aucun ordre de Blaise Dalyoha.
- Blaise Dalyoha est un gamin qui s’est dégonflé devant l’OND. Il doit déjà être en vol pour l’autre bout du monde à cet instant précis. Pervenche veut empêcher une attaque terrestre, elle ordonne d’ouvrir les vannes.
Le milicien Dalyoha fait non de la tête.
- Ces vannes, si tu les ouvres, c’est pas l’OND qui crève. C’est tout Carnavale, et une partie des pays du golfe avec.
- Carnavale crève. L’OND crève. Le golfe crève. C’est le deal. Si Carnavale tombe tout le monde tombe avec, c’était acté depuis le début. Ces tarés nous attaquent, on fait tout sauter.
- T’as pas une famille là-haut ?
- On a des masques à gaz.
- Tu sais bien que ça suffira pas. C’est du neurotoxique ce machin, ça entre par la peau et ça te déglingue le cerveau. Ca va stagner partout pendant des mois, personne va en réchapper.
- Pas la peine de me faire ta pub, je sais que Dalyoha gère pour faire des poisons. Si ma famille crève, ce sera au nom de l’humanité et de la civilisation eurysienne, on aura signé une œuvre dont le monde se souviendra à jamais. On sera des héros, dans tous les livres d’histoire, on aura réconcilié l’humanité avec le panache.
Les miliciens des deux camps semblent mal à l’aise.
- Je sais pas… c’est quand même un truc de taré. Et puis j’ai reçu aucun ordre.
- Moi si.
Le milicien Obéron lève son arme. Tout le monde fait de même.
- Du calme les gars, on va pas s’entretuer. On est tous du même bord.
- Dans quelques heures on est tous morts de toute façon. On va juste s’assurer de lâcher l’agent Prométhée avant.
- Essaye seulem…
- Quoi ?
- J’ai reçu un ordre.
- De qui ?
- Blaise Dalyoha.
- Et alors ?
- Il dit qu'on ouvre les vannes.
Posté le : 29 jui. 2025 à 18:24:34
1289

Le gaz à haute pression faisait un bruit du tonnerre, un vrai tambour de l’apocalypse qui était remonté de plus en plus fort depuis Bourg-Léon comme un train lancé à pleine vitesse dans la tuyauterie.
Le milicien se sentit soudain épuisé.
- On l’a fait.
- Gloire à l’humanité, puisse-t-elle retrouver du sens dans notre sacrifice à tous.
Les soldats marmonnaient entre eux, certains avaient découvert leurs visages, d'autres carrément retiré leurs vestes. Les insignes Dalyoha et Obéron se mélangeaient au sol comme des loques abandonnés.
- Combien de temps avant que ça pénètre jusqu’ici ?
- Une heure, deux maximum, c’est des installations critiques Dalyoha, de vrais bunkers, normalement on pourrait tenir plusieurs mois mais vu comme les conduits explosent à cause de la pression je pense que ça va fuir de partout. Dans quelques heures il y aura pas un centimètre de la ville qui sera pas touché.
- Gloire à l’humanité.
- Mort à Satan.
- Comment ça mort à Satan ?
- Mort à l’Antagoniste, c’est l’apocalypse on va lui botter le cul à ce fils de pute.
- Mais qu’est-ce que tu racontes, je suis sataniste…
- T’es sataniste toi ?
- Bien sûr, mon gamin est inscrit aux jeunesses Caméliennes depuis ses sept ans.
- Mais mec on est là pour le déglinguer, Satan.
- Pas du tout ! Le plan est rôdé depuis des plombes, on va triompher de la tyrannie divine, Saint-Michel est foutu.
- N’importe quoi…
- Toi n’importe quoi, trou-du-cul béni !
- Lécheurs de pieds fourchus !
- Les mecs… ça pénètre.
- Et merde. On se retrouve en enfer.
- Parle pour toi.
- Je vais tellement te niquer la gueule quand j’aurai rescucité…
Posté le : 29 jui. 2025 à 19:10:20
218

- Vous sentez quelque chose vous ?
- Rien du tout.
- On est censé cracher du sang normalement.
- Et faire des crises d'épilepsie.
- C'est peut-être à retardement ?
- Non, pas cet agent-là. Il faut que tout le monde crève en même temps sinon ça n'a pas de sens.
- Merde alors...
